XIX siècle. Saint-Solen et sa pauvreté endémique

XIX siècle.

Saint-Solen et sa pauvreté endémique.

Que connaissons nous réellement aujourd’hui du Saint-Solen du 19ème siècle, de sa ruralité d’antan, de cette petite commune électrifiée peu après 1930 malgré sa grande pauvreté, petite commune demandant en permanence au Préfet des «aides financières» pour toutes choses ?

Par la lecture de différents « compte-rendu » de Conseils municipaux apparaissant dès l’année 1808 nous avons pu prendre connaissance de son assise sociale d’alors, de la pauvreté omniprésente en effet sur son sol et cela dès les toutes jeunes heures du XIX siècle; celle-ci était-elle alors déjà très ancienne et déjà endémique ?

Par rapport à aujourd’hui la commune de Saint-Solen, au 19ème siècle, dans les toutes premières heures de ce jeune siècle alors naissant, était-elle une petite commune pouvant se suffire à elle-même, et cela à l’image d’autres petites communes toutes situées en ses alentours proches, comme celle de Tressaint par exemple ? Ou bien était-elle une petite commune jour après jour en permanence soumise aux multiples affres de la pauvreté ? Le nombre de pages des différents registres des séances du Conseil municipal en lesquelles il est déclaré que la commune est soumis à la pauvreté, une grande pauvreté sans aucune ressource réelle, est vraiment fort impressionnant. Mais en ce même 19ème siècle n’en allait-il pas de même pour toutes petites communes excentrées de tout gros bourg premier, ou de toute route commerciale principale à défaut d’être cruciale ?

En 1812 la France est alors au bord de l’explosion sociale et par l’imposition du blocus continentale le pays connait une grave crise économique qu’elle soit industrielle ou commerciale ; Napoléon instaura la première soupe populaire gratuitement distribuée nommée la soupe de Rumfort. Cette soupe était faite de base de déchets de pain, de légumes et d’os. Pour tout le département des Côtes du Nord il y avait par jour 37100 soupes à distribuer ; Saint-Solen pour une population de 418 habitants par jour assurait ainsi, pour un montant total journalier de 2,25 francs les soupes, à la seule charge du département, un total de 30 soupes toutes distribuées par le Comité de bienfaisance de la commune. Cette distribution alimentaire pour les plus pauvres se faisait alors en exécution du décret impérial du 24/03/1812; ainsi à Saint-Solen près de 8 % des habitants étaient tous plongés dans une extrême pauvreté.

La suppression de « l’octroi » en 1791 ayant entraîné l’appauvrissement rapide des villes, le Directoire le rétablit dès l’an VII; le Consulat puis l’Empire le généralisent et en organisent le fonctionnement. En 1809 les principales recettes de Saint-Solen étaient basées sur les contributions foncières, mobilières et somptuaires ; venaient en dernier, ou en premier, celles des «abonnements de l’octroi » les plus importantes en fait. Ainsi en 1810 les contributions foncières, mobilières et somptuaires s’élevaient à 48 francs quand celles de l’octroi, à elles seules, à 73 francs. Au tout début du 19ème siècle l’ancienne paroisse de Lanvallay n’était constituée, elle aussi, que d’un ensemble de petits villages épars, plus nombreux cependant il est vrai que les petits villages formant alors Saint-Solen. En ce même siècle naissant quels ont été les facteurs ayant pu favorisés ensemble le développement économique de cette paroisse et quels ont été ceux qui, à l’inverse, ont pu pénaliser très fortement le développement économique de Saint-Solen les uns allant très probablement de paires avec les autres ?

Dès le début du 18ème siècle nous assistons sur le quartier de la Magdelaine à la transfiguration presque totale de toute la société d’alors. La bourgeoisie « d’avant » lentement mais inexorablement semble devoir s’effacer comme par obligation pour laisser la place à une nouvelle classe beaucoup plus sociale, à une nouvelle bourgeoisie artisanale cette fois, à une multitude de petits métiers nouveaux jamais rencontrés avant dans les B.M.S de Lanvallay, à une nouvelle renaissance du port qui lui n’allait pas tarder économiquement à exploser.

Au pont de Dinan et à occident l’assise ancestrale d’un quai de débarquement pour les marchandises remontant sur Rennes, sur Rennes ou bien descendant à Saint-Malo aussi il est vrai, assise posée juste en vis-à-vis d’un talard tout aussi ancestral que le port lui même, n’a t’elle pas favorisé elle même, et cela dès le tout début du 18ème siècle, le propre accouchement économique de notre vieille paroisse de Lanvallay ?

Il est vrai que jamais personne ne dormira forcément à la même enseigne.

Au tout début du 19ème siècle est-ce que le nouveau tracé routier principal traversant en une ligne parfaite et rectiligne l’ancienne paroisse de Lanvallay, reliant ainsi Dinan à Rennes, fut lui aussi l’un des facteurs principaux du dit essor économique de la vieille paroisse de Lanvallay ? N’en fut t-il pas aussi ainsi pour le tout nouveau canal d’Ille et Rance ?

Ce même nouveau tracé routier rectiligne si parfait fut t-il lui-même à l’origine de l’apparition du nouveau bourg neuf de Lanvallay lequel, très peu de temps après son apparition, allait dès le début de la seconde moitié du 19ème siècle entièrement supplanter son ancien bourg originel ? Malgré sa dite jeune traversée routière, le parcellaire cadastral de 1811 attestant à lui seul la jeunesse de celle-ci, en ces mêmes premières heures du 19ème siècle l’ancienne paroisse de Lanvallay toujours là encore était; mais elle était encore et toujours que l’assemblage d’un grand ensemble de vieux villages épars tous présents sur le grand plateau surplombant ici même la rivière. Le vieux bourg originel de Lanvallay, le bourg premier en lequel alors son église toujours était, n’était finalement en 1811 que lui même, n’était qu’un ancien gros village parmi d’autres villages tout aussi vieux, tous hier encore « éléments » de notre ancienne paroisse.

Vers 1844-50, sur l’axe nouveau reliant « Dinan-Rennes », le bourg neuf de Lanvallay n’allait pas tarder à naitre dans toute son importance, dans toute son unité, et à devenir ainsi le nerf central, le lien central de notre très ancienne paroisse ; le bourg premier de Lanvallay quant à lui n’allait pas tarder à devenir le Vieux bourg celui-ci allant jusqu’à perdre entre 1811 et 1844 la toute première église de la paroisse de Lanvallay. Monsieur Julien Bouesnard, alors maire en exercice, dans son projet de la réalisation d’un nouveau bourg fera logiquement construire entre 1844 et 1847 une toute nouvelle église; celle sera assise au plus près de ce même nouvel axe central.

Le bâti ici même en un bourg tout neuf allait subitement sortir de terre et cela en une immense explosion. Géographiquement excentrée de la liaison routière principale reliant Dinan à Rennes, qu’elle soit la neuve ou l’ancienne, est-ce que la paroisse de Saint-Solen au 19ème siècle doit sa dite pauvreté qu’à sa seule assise géographique ? La problématique de cette même mauvaise assise géographique sera très clairement énoncée le 20/01/1834 lors d’un Conseil municipal celui-ci débattant alors, pour leur propre imposition, sur les réelles valeurs matricielles des maisons de Saint-Solain. Lors de ce même débat le Conseil municipal comparera en effet la valeur financière de son propre bâti avec celles des maisons de Lehon ou de Tressaint toutes deux communes très fortement favorisées par leur seule proximité avec la grande route reliant déjà alors Dinan à Rennes. Cette favorisation sera aussi grandement « poussée », poussée et même amplifiée, par la seule réalisation du tout jeune canal d’Ille et Rance qui lui du tout et en aucun cas ne traversait Saint-Solen (1).

Cependant, malgré cette mauvaise assise géographique « si défavorisante », la petite commune de Saint-Solain était toutefois traversée par un autre chemin vicinal, lui aussi pour Dinan de première catégorie, vieux chemin la traversant depuis les temps les plus séculiers mais dont l’entretien, malheureusement, ne relevait que de sa seule charge à l’image d’ailleurs de l’ensemble de ses propres chemins vicinaux. Dès l’année 1809 le sous-préfet des Côtes du Nord fera savoir à la commune de Saint-Solen que l’ensemble de ses propres voies vicinales étaient en un bien mauvaise condition et demandait, sur ce fait, à la commune leur propre remise en état ; le Conseil municipal par réponse écrite lui fera savoir que la somme d’argent pour ce faire n’existait point et qu’elle ne procéderait pas aux travaux demandés tant que les comptes financiers ne seraient pas suffisants. Prenant naissant en effet en le bas village du Gué-Parfond, peu après le village de la Ville Arais lui assis en Lanvallay, ce même chemin vicinal reliait ainsi via Saint-Solain la grande paroisse de Lanvallay à Saint-Pierre de Pleguen avant de se diriger ensuite sur Avranches via Lanhélin, Epiniac, la Bousac, Pontorson et Pontaubault. A la hauteur de Saint-Pierre de Pleguen, assis aussi en le Pays de Dol, ce même chemin se divisait pour se diriger également vers Rennes via Pleugueneuc, Becherel, Tinténiac etc. alors qu’un peu plus en amont, toujours sur la route menant à Avranches, à Lanhelin exactement, une autre bifurcation menait à l’ancienne ville seigneuriale de Combourg via Meillac. Cette voie vicinale traversant le bourg de Saint-Solen, depuis le dit village du Gué Parfond, aujourd’hui nommée rue de l’Ardrillais en sa partie basse, était donc lui aussi « vital » pour Saint-Solen les transports du bois ou du lin la traversant alors régulièrement, jour après jour. Toutefois l’utilisation presque outrancière de cette voie principale mettait ainsi régulièrement et systématiquement à mal ce même chemin; elle mettait aussi à mal sur le plan des finances tout le budget de Saint-Solain puisque celle-ci en effet ne possédait même pas le « revenu suffisant » pour pourvoir ne serait-ce qu’à à l’entretien de ses propres voies vicinales secondaires. Pour contrecarrer cette impuissance financière, et pour pouvoir aussi échapper à la charge extraordinaire que représentait pour la commune le seul entretien de cette route, alors essentielle pour toute la région de Dinan, le Conseil municipale de Saint-Solen demandera le 10 juin de l’année 1836 sa classification en « route vicinale de première catégorie », ou « route de grande communication ». Pour étayer sa demande le Conseil municipal avancera comme motif premier le rôle très important que cette même route économiquement pouvait-avoir pour toute la région s’étirant entre Bazouges et Dinan (6).

Saint-Solain semble avoir tout au long du XIX siècle attachée un point extrêmement important et négatif, à sa seule assise géographique ; en effet elle luttera notamment d’arrache-pied avec le Préfet des Côtes du Nord et la ville de Dinan et son port pour pouvoir garder l’exploitation de sa vase de mer, mais cela en vain, comme elle luttera aussi avec tout autant d’acharnement pour sa traversée principale. Et le viaduc de Lanvallay bientôt allait pourtant naitre…

Dès 1840, soit six année avant que soit posée la première pierre de ce viaduc, elle luttera, et cela toujours dans le seul intérêt de sa propre assise géographique, contre ce projet. Il est vrai que celui-ci dans sa réalisation menaçait grandement tout un pan de l’une de ses rares ressources économiques ; celle de sa seule et unique traversée principale. En effet dans son premier jet le projet du viaduc impliquait, à court terme, la déviation de son nerf principal, la déviation de sa propre colonne vertébrale. L’enjambement de la rivière prévu initialement plus en aval de la mer, à la sortie même de la ville de Lanvallay, au Bois Harouard et au-dessus de ses fours à chaux alors en activités, reliant Lanvallay à Dinan au plus près de la porte Saint-Louis, menaçait tout un pan de l’économie de Saint-Solain; sur ce point pour une fois les habitants de Saint-Solain auront gain de cause puisqu’ils obtiendront l’actuel tracé du viaduc déplacé que ce dernier sera de quelques centaines de mètres à peine. Suite à cette décision prise au lendemain de l’année 1854, année en laquelle le viaduc de Lanvallay-Dinan sera inauguré, le voyageur de Rennes venant à Dinan, et empruntant ce nouveau pont, viendra toujours de l’axe Rennes-Combourg-Saint Solen-Lanvallay traversant de ce faite toujours en totalité Saint-Solain, et non pas l’axe de Rennes-la Rouverais-Tressaint-Lanvallay axe qui en 1854 ne faisait lui que « frôler » l’une des extrémité de Saint-Solain (3).

La pauvreté ou l’insuffisance financière de la commune de Saint-Solain sera telle en l’année 1828, le quinzième jour du mois de mai exactement, qu’elle s’autorisera à « s’imposer » une imposition extraordinaire, à savoir le calcul des « centimes » par franc exprimé ; tels en effet étaient ses endettements faisant seule face à l’entretien de ces chemins vicinaux et notamment celui de sa dite principale traversée. Tel avait déjà été le cas en 1813 quand la commune de Saint-Solen fut déclarée en déficit pour la première fois et pour un montant de 61 francs : elle avait alors demandé au Préfet qu’il soit prélevé extraordinairement 50 centimes / franc sur les contributions personnelles et mobilières de la commune. Ayant réussi à juste équilibrer ses comptes en 1814 la commune en 1815, pour des recettes s’élevant à 172 francs, possédait en toutes dépenses réunies un total de 228 francs et donc un déficit de 56 francs représentant à lui seul près d’un tiers des recettes engrangées ; le mal être financier de Saint-Solen semblait devoir devenir endémique…

Plus même, en 1828 le Conseil municipal fera aussi appel à un impôt exceptionnel, en nature et en numéraire, dû pour ce dernier par la Loi des 10 « plus importants », par les 10 contribuables les plus aisés de la commune ; seront ainsi ces derniers exceptionnellement soumis à l’impôt des portes et des fenêtres, sur la journée de travail, les chevaux et les charrettes. Les chiens eux-mêmes seront soumis à taxation les chiens de compagnie étant beaucoup plus taxés que les chiens évoluant en les cours de ferme (4). En ce même jour de la même année 1828, à savoir le dit quinzième jour du mois de mai, une seconde réunion du Conseil municipale aura lieu. Donc en un même et seul après-midi les Conseillers municipaux et le Maire se réunirons par deux fois établissant pour cela deux rapports entièrement distincts l’un de l’autre le second étant relié au seul coût de l’entretien des dits chemins vicinaux. Il est vrai que ces derniers, simples chemins carrossables, revêtus naturellement que de la simple terre, étaient tous très rapidement mis à mal par toutes les voitures ou charrettes à jantes étroites les empruntant journellement (5). Cela cependant ne sera pas suffisant puisque un an plus tard, jour pour jour, le quinzième jour du mois de mai 1829, la même décision sera prise pour l’année suivante, à savoir celle de 1830; et il en sera de même pour les années suivantes, celles de 1831 et 1832.

L’année 1833 à son tour de la même façon sera elle aussi « imposée ». Tout au long de la première moitié du 19ème siècle nous voyons très bien ici la grande difficulté financière à laquelle tout Saint-Solen dû faire face, tous unis, que cela ait été par les taxes incessamment demandées à ceux même qui pouvaient, ou bien par la pauvreté même pour ceux qui de force y étaient soumis; cette imposition financière extraordinaire, laquelle ne concernait que les mieux lotis de Saint-Solen il est vrai, perdurera cependant jusqu’en l’année 1836, et plus même puisqu’en cette même année le Conseil municipal fera une nouvelle démarche administrative liée à cette même difficulté.

L’extraction de l’argile marneuse avait certes amélioré les sols pauvres de Saint-Solen mais n’avait pas pour autant réussit à régler de façon définitive la pauvreté endémique de la commune. Pour cette pauvreté devenue presque endémique il en ira toujours ainsi pour la seconde moitié du XIX siècle la commune, avant-gardiste il est vrai, du jour au lendemain devant en plus faire face à des problèmes nouveaux, problèmes soulevés par la scolarité dorénavant imposée à tout enfant né garçon, imposée à toute commune supérieure à 500 enfants cette éducation n’étant toutefois obligatoire que pour les garçons et seulement que pour les garçons…les filles alors devoir attendre un peu plus longtemps pour avoir droit elles aussi à un enseignement obligatoire. Malgré sa grande pauvreté, malgré sa population très nettement inférieure à 500 habitants la commune de Saint-Solen enverra ses garçons à l’école sitôt cette nouvelle obligation décrétée; pour ce faire elle devra pendant plusieurs années s’acquitter régulièrement d’un loyer…

Les preuves ou actes originelle :

(1) L’an 1834 le 27 janvier aux deux heures de l’après midi les membres du Conseil municipal de la commune de St-Solain réunis en conformité de l’Ordonnance royale du 15 décembre 1832 pour donner son avis sur le travail de l’Assemblée cantonale du 10 courant, a reconnu que l’Assemblée a voulu trouver la valeur réelle des matrices des maisons en doublant les unes, triplant les autres etc. opération qui auroit pu être juste s’il y avait eu un travail juste et régulier dans les matrices de toutes les maisons des communes. Mais les unes ont porté leur évaluation au dessous du Cadastre et les autres au dessus de manière que les premières sont soulagées et les 2ème surchargées. Dinan n’offre aucune classe à vérifier, on reconnait seulement que ses maisons « hors classe » ont été multipliées par 2 au lieu quelles auroient du être multipliées par le chiffre trois pour arriver au niveau des campagnes. Que la commune de Lehon qui est par sa position située à la porte de la ville une de celles du canton qui retire les plus de bénéfice de son commerce, son bourg traversé par le passage des habitants de Tressaint, d’Evran, le Quiou, Saint-Judoce, Saint-Juvat, Tressaint, Calorguen, etc. et l’écluse qui porte son nom sous ce bourg fait qu’il profite des chalans et bateaux qui y séjournant en a tous les avantages désirables sous le rapport du commerce, se livre moins évalué que la commune de Saint-Solain qui se trouve à l’extrémité du département, renfoncée dans la forêt et habitée par des malheureux sans commerce ni industrie, que Tressaint est aussi favorisée par le travail de l’Assemblée cantonale en comparaison de St-Solain car Tressaint est habité que par des marchands riches et aisés. Enfin que la commune de Pleudihen qui est la plus riche et la mieux située du canton pour le commerce maritime est aussi l’une des plus ménagée dans l’évaluation donnée par l’Assemblée et quelle auroit diminué de valeur dans ses maisons hors classe depuis l’opération cadastrale ce qui est contre toute probalité [probité ?] car il est à la connaissance du public que Pleudihen augmente de plus d’un quart depuis que cette commune a été cadastrée à ce jour, et cependant l’on voit ses maisons hors classes portées d’après la matrice cadastrale à 370f et d’après l’Assemblée cantonale à 260f qui seroit supposer une erreur sauf explication qui de nous n’est pas connue. A la mairie de St-Solain les dits jour, mois et an que devant.

(2) Séance extraordinaire du 3 juillet 1845 d’après l’autorisation de monsieur le Sous-préfet en date du 27 juin 1845. L’an mil huit cent quarante cinq le troisième jour de juillet à 6 heures du matin, le Conseil municipale de la commune de St-Solain, réuni au lieu ordinaire de ses séances sous la présidence de Mr le maire, est d’avis d’adresser à M. le Préfet la demande qui suit : Considérant que la route de Dinan à Combourg n°38 est fréquentée par l’acceliet (?) et les diligences, ce qui demande un entretien double de celui qu’il fallait avant que cette route fut si fréquemment suivie, que les communes sont incapables de pourvoir à l’entretien de cette communication, le Conseil prie Mr le Préfet de vouloir aviser au moyen de faire déclarer ce chemin route départementale. Fait à St-Solain le jour, mois et an que ci-dessus. Gabillard maire …Amédée de Ferron.

(3) Séance du neuf Août 1840. Dans le projet qui existe d’établir un pont suspendu sur le bois Harouard, celui d’attacher le voyageur à la tête de ce point fait entrevoir que la route de Combourg serait prise devant le bourg de Saint-Solain en passant par la Rouveraie pour se rendre à Lanvallay la route de Rennes jusqu’à la limite des communes de Tressaint et de Lanvallay, projet qui deviendrait tout à fait nuisible au commerce et à l’agriculture de la commune de Saint-Solain. Aux commerces en empêchant les voyageurs de passer par le bourg, à l’agriculture en morcellant par un nouveau chemin les propriétés de la commune d’une extrémité à l’autre. Considérant qu’un pont jeté sur la Rance de la Porte Saint-Louis sur le Bois Harouard, deviendra presque inutile au commerce et nuira à l’agriculture des communes de Lanvallay, Tressaint, Evran et Saint-Solain en morcellant les propriétés des quatre communes; considérant qu’une communication établie sur la Rance, de Dinan à Lanvallay, éviterait aux voyageurs les cotes rapides qui sont aux approches de cette ville [les actuelles route et rue et de la Madeleine et du Jerzual] pentues, mais que la position la plus utile et la plus naturelle est celle de la Côte des Veaux ou du mur Saint-Sauveur sur le mont Envay, que ce pont viendrait prendre à un hectomètre de la Rance l’embranchement de toutes les routes qui aboutissent à Dinan dans la partie de la C.18 sans nuire à l’agriculture. Le Conseil supplie en conséquence monsieur le Préfet des Côtes du Nord de vouloir bien solliciter auprès de monsieur le Ministre des travaux publics l’établissement du pont projeté dans la direction de la Côte des veaux ou du mur Saint-Sauveur sur le Mont Envay. A Saint-Solain les dits jour, mois et an que devant. Gabillard maire, Jean Heuzé adjoint…

(4) Considérant que pour faire face à ses dépenses la commune est obligée d’être grevée d’une imposition extraordinaire, est d’avis que la commune soit authorisée à s’imposer les centimes par franc, pour subvenir en 1829 à l’insuffisance de ses revenus affectés aux dépenses annuelles ordinaires de cet exercice.

(5) Aujourd’hui le quinzième jour du mois de mai de l’an mil huit cent vingt huit, après midi, le Conseil municipal de la commune de Saint-Solain, réuni extraordinairement, sous la présidence du maire, et assisté conformément aux articles de la loi 39 et 45de la loi du 15 mai 1818 des contribuables les plus imposés au nombre des dix, à l’effet de délibérer sur les mesures à prendre relativement aux réparations des chemins vicinaux : Considérant que le chemin vicinal qui traverse la commune dans toute sa longueur ne pourra être achevé d’être réparé cette année et exigera l’an prochain une continuité de travaux et de dépenses, ce conseil après avoir murement délibéré est d’avis unanimement que la commune soit authorisée un former un rôle de prestation en nature pour l’année 1829 où seront inscrit dans des plus justes proportions tous les habitants jugés en état de pouvoir concourir aux dites prestations soit par des journées de travail soit par la fourniture de charrois, et à imposer aussi des centimes jusqu’à la concurrence de cinq francs sur les contributions foncières, mobilières, portes et fenêtres, de cet exercice. Attendu que ces prestations sont « rachetables » à volonté moyennant une indemnité équivalente en argent le Conseil fixe cette indemnité de la façon suivante : la journée de travail à 0 franc 75 centimes; chaque cheval à 1 franc 50 centimes; chaque charrette à 1 franc 50 centimes.

(6) Du dix juin aux dix heures du matin le Conseil municipal de la commune de St-Solain, réuni au lieu ordinaire de ses séances, conformément à la circulaire de Monsieur le Préfet de ce département en date du 26 mai dernier, pour délibérer sur les avantages ou les inconvénients que la commune peut éprouver dans le classement de la route de Dinan à Combourg qu’il n’y a lieu à aucune modification et qu’on peut maintenir la direction de cette route telle qu’elle est. Le point de départ de cette route est du Gué Parfond limite de cette commune avec Lanvallay jusqu’au ruisseau des Caridais limite de St-Solain avec Evran. Sa largeur moyenne est de huit mètres douves comprises et la longueur est de deux mille huit cent quarante six mètres qui paroit suffisante. St-Solain profite du passage de cette route qui traverse son bourg, il doit en être de même du bourg de Meillac que cette route traverse pour se rendre de Dinan à Combourg. Cette route est très avantageuse et à l’agriculture et au commerce. C’est le chemin le plus fréquenté des cantons de Dinan , en fait des chemins vicinaux. L’entretien en est très couteux et la commune est dans l’impuissance de le maintenir en bon état. Les bois qui sortent de la forêt de Coëtquen et des taillis des environs se dirigent par cette route pour Dinan et le Canal d’Ille et Rance ainsi que les bois de construction qui sont dirigés des terres pour Saint-Malo. Les communes d’Evran, Saint-Pierre de Plesguen, Saint-Domineuc, Plerguer, Meillac, tréverien, Tinténiac, Hédé, Basouge et la ville de Combourg pratiquent ce chemin pour porter leurs produits et denrées aux marchés de Dinan qui se trouvent alimentés de fils de chanvres qui si rendent pour la fabrication des toiles à voiles qui sont livrées aux bâtiments de l’état et au commerce. ces fils de chanvre sont produit par Basouge et Combourg. Le Conseil est d’avis que ce chemin soit classé comme chemin vicinal de 1ère classe ou de Grande communication. Fait et délibéré à St-Solain les dits jour, mois et an que devant. Monsieur la maire de Saint-Solain Gabillard.