En l’église de Taden …

Entre église, manoirs et seigneurs…

XIV siècle.
L’église Saint-Pierre de Taden
Elle est un petit édifice construit au 14ème siècle et a connu de multiples modifications dont celles réalisées aux 19ème et 20ème siècles.

Taden et ses premiers seigneurs

La paroisse de Taden au travers de son église, est citée dès l’année 1163 puisque en cette même année l’Evesque de Saint-Malo mettra un terme à un différent judiciaire, différent  ayant hier opposé son prédécesseur en cette même paroisse aux moines de Marmoutier. Pour l’Histoire en l’année 1378 sera seigneur de cette paroisse Eon de Beaumanoir ce fait étant en effet attesté par un « différent » l’ayant opposé à Jeanne de Navarre, Vicomtesse de Rohan par son époux [Pour Eon en vérité cela serait très probablement une erreur de la part de la plupart des historiens ayant avancés cet épisode; en vérité il s’agirait plutôt de la paroisse de CADEN en Sarzeau, proche de la Roche-Bernard, paroisse en ce temps déposée il est vrai entre les mains d’Alain de Beaumanoir et d’Olive du Val tous deux parents de Jehanne de Beaumanoir. Celle-ci, prenant pour époux Amaury Eder, apportera ainsi son nom propre à cette famille déjà tant seigneuriale. Se rapprochant de St-Brieuc pour s’asseoir, ou pour s’établir, en les terres de son père Pierre Eder, Amaury et Jehanne prendront possession du premier chasteau du Leslay proche de Plouvala bien seigneurial  lui aussi relevant de son père. Ainsi la seigneurie du Leslay Eder deviendra la seigneurie de Beaumanoir-Eder. Cette famille, ou cette branche des Beaumanoir, plus tard sera en possession du chasteau de Beaumanoir en Evran cousine qu’elle était de la branche des Beaumanoir du Besso. Bref Taden pour nous n’a probablement jamais eu pour seigneur Eon de Beaumanoir une confusion ayant très tôt été faite  entre TADEN et CADEN . Les Beaumanoir-Eder cependant vont se rapprocher un peu plu tard beaucoup plus près de Taden, à Plouer exactement, quand Perrine Eder, petite-fille du dit Pierre susnommé, prendra pour époux Jéhan de Saint-Pol, ou Saint-Paul, alors lui de son état seigneur de Plouer].                                                                                                                  
Au 18ème siècle en cette même paroisse, en 1780 exactement, monsieur Ogée, géographe de Bretagne, cite au côté de la seigneurie de la Garaye la présence « hier » de la « Maison noble  » de la Ville-Maillard [aujourd’hui : Ville Malard] représentée alors par monsieur de la Bignolais sieur des Verdières, terres assises elles en paroisse de Saint-Georges de Gréhaigne. Monsieur « de La Bignolais » avait pour Armoiries : D’Or à la fasce ondée de sinople chargée d’un cygne d’argent et accompagnée de quatre pattes de lion de sable.
Voici ce que écrira le dit Ogée sur le sieur de La Bignolais : 
 
– De LA BINOLAIS, sr des Verdières, paroisses de Saint-Georges, de la Pollinière, de la Fauconnière, de la Motte, de la Villemaillard, paroisse de Taden. Possédait les Verdières, paroisse de Saint-Georges-d-Gréhaigne, en 1500.
Ext. réf. 1669, cinq générations, réf. et montres de 1480 à 1313, paroisses de Saint-Georges-de-Gréhaigne et Cendres, évêché de DOL.
– Jean, vivant en 1180 épouse Guillemette Pepin
– En 1480, à Cendres, dans la liste des feudataires (teneurs de fief) des évêchés de Saint-Malo et Dol, Jehan DE LA VINOLAYE : défaillant.
– En 1513, A Saint-Georges-de-Grehaigne, Jean DE LA BINOLAYE, demeurant en Normandie, possède la métairie des Verdières.

Les Armoiries De la Binolais ou Bignolais qui sont : D’Or à la Fasce de sinople chargée d’un cygne d’Argent et 3 pattes de lion 2 en chef et 1 en abyme (Je n’ai pas réussis en mon logiciel d’héraldisme à trouver les pattes de lion; aussi je l’ai est ici remplacées par des pattes de loup. Oups…).

Son porche en sa façade occidentale
Chevet et flanc au midi

Le Manoir de la Grand-Cour de Taden

Proche de Lanvallay, de l’autre côté du flumen Rencia, voici le manoir de la Grand Cour en Taden.
Celui-ci au XIV siècle, en 1380 exactement, sera le bien de la famille seigneuriale de Quedillac, ou Cadillac.

La façade arrière du manoir.

Les seigneurs de Quédillac de Taden semblent devoir sortir de la paroisse de Quédillac assise juste au dessus de Plélan le Grand, ou en dessous de Caulnes, puisque les premiers seigneurs de Quédillac en sortiront dès le milieu du XIII siècle prenant comme patronyme le nom de cette paroisse. Ainsi Amice de Quédillac sera nommée Abbesse de Saint-Georges de Rennes en 1270 ; son parent supposé Jean de Quédillac en 1281 avec son épouse Jehanne, accompagné aussi d’Olivier de Liniac et Agathe la femme de celui-ci, donnera à l’Abbaye de Prière un moulin assis proche de la Rance leurs propres femmes y allant ELLES de leurs propres rentes offertes le même jour à la même abbaye.
Amice décédée en 1274 se fera inhumer en l’église de Quédillac au côté de son parent, Mathieu de Quédillac, celui-ci mort croisé en 1248. Très vieille famille seigneuriale bretonne avec Mathieu, Jean et Amice, l’un de ses tous premiers enfants cité lui aussi au XIII siècle par l’Histoire fut Macé celui-ci en 1249 prenant le départ pour Damiette lors de la septième croisade menée par le roi de France Louis IX.
A la profession des « Armes » Alain de Quédillac en 1343 sera l’un des quatorze chevaliers bretons lesquels, avec Olivier IV de Clisson, seront tous exécutés par décapitation à Paris sur un ordre donné par Philippe VI de Valois.
Il faut aussi cité l’existence de Robert de Quédillac celui-ci ayant été le témoin en 1442 du mariage du Connétable Artur de Richemont avec Jeanne d’Albret ; les Quédillac de Taden cités dès l’année 1387 semble devoir être en effet une branche cadette de la famille de Mathieu susnommé.

Cette union, ou ce mariage seigneurial fait en l’an 1512, semble avoir été décidée afin de pouvoir mettre un terme à certains désaccords, ou violations importantes, désaccords ou violations  opposants déjà hier les ancestres de ces deux familles seigneuriales, deux familles toutes deux « possesseurs » en la fin du 15 siècle de biens mobiliers multiples tous s’entrelaçant sur le sol même de la paroisse de Taden ; les seigneurs Ferré et les seigneurs de Cadillac ensemble seront possesseurs il est vrai de certains droits au sein  de l’église paroissiale de Taden, droits probablement de prééminences seigneuriales opposant ces deux familles l’une contre l’autre (Lire en bas de page l’acte de mariage ayant enfin réuni dans la paix ces deux familles) .
Pourquoi en cette église n’y a t-il aucune trace du ou des seigneurs de Vaucouleurs pourtant eux aussi seigneurs de Taden en leur propre temps ?
En cette même petite église des seigneurs Ferré de la Garaye furent t’ils inhumés puisque ces derniers y possédaient effectivement, et cela dès Gilles Ferré seigneur de la Garaie, des droits seigneuriaux ?
Les deux peintures anciennes Armoriées dernièrement retrouvées en cette petite église, peintures représentant les familles de Gilles Ferré et Bertrand de Quedillac, impliquent t’elles forcément l’inhumation ici même de certains de leurs enfants ?

Le « cimier » à tête de chèvre vers 1380 de Robin de Quédillac

Celui-ci répond à cette peinture.
Il fut dernièrement trouvés en cette petite église, lors de la dépose de très vieux retables en bois, ces quelques « restants » de peintures du XIV siècle, peintures qui furent ainsi « épargnées d’une restauration sauvage faite probablement au 19ème siècle.
Par ces « vestiges picturales » l’église de Taden a été classée depuis peu au titre des monuments historiques.
Ce cimier représente un casque surmonté d’une tête de chèvre lui même surmontant ses armoiries qui sont : de Gueules à trois bandes d’argent.
Toutes deux sont en effet les « Armes et Cimiers du dit Robin de Quédillac.
Les Armoiries de Quadillac qui sont : De Gueulles à trois bandes d’Argent (Ne pas les confondre avec celles des Coëtquen ces dernières ayant les bandes d’argent orientées de haut en bas vers la droite).

Des travaux de sondages effectués en 2003 accompagnés de la dépose du retable ont mis au jour des vestiges de grande qualité de décors peints sur enduits entre le 14ème et le 18ème siècles.

Deuxième « cimier » avec Armoiries aux Armes Ferré aussi trouvé en l’église de Taden.

Le « cimier » représente ici un « oiseau » les ailes déployées.
Les Armoiries, presque entièrement effacées, laissent il me semble deviner au centre une bande ou fasce d’une couleur d’un « bleu-verdatre »; il nous semble aussi pouvoir deviner les traces d’une éventuelle étoile située au dessus et à gauche de la fasce, étoile à 5 branches, et idem pour 2 autres étoiles situées au dessous de la dite fasce; Armoiries que nous pourrions lire ainsi : d’Argent  à une fasce d’Azur à trois étoiles ou molettes à cinq branches qui sont les Armes de la famille Ferré. Nous aurions ici même en l’église de Taden les Armoiries et de  Bertrand de Quadillac et de Gilles Ferré tous deux pères et de Catherine Quedillac et de Bertrand Ferré. 
Les Ferré ont en principe comme « élément » des molettes et non des étoiles, la molette ayant elle 6 branches et l’étoile elle seulement 5. Cependant ce même élément est toujours présenté comme étant une MOLETTE d’éperon à CINQ branches et NON comme une molette d’éperon à SIX branches.
Les seigneurs de Quédillac et de Ferré ainsi avaient leurs enfeus respectifs dans cette même petite église; avec probablement des DROITS de prééminences lesquels ont très probablement été en effet à l’origine de ces fameuses discordes.

Les Armoiries Ferré qui sont : d’Argent à la Fasce d’Azur accompagnée de trois Molettes de même placées 2 en chef et et 1 en abime.

Les Quédillac/Ferré seigneurs de Taden

La seigneurie assise en Taden et relevant des seigneurs de Quédillac était une seigneurie à part entière, vraie et véritable. 
Un aveu pour celle-ci sera réalisé en 1517 par Bertrand Ferré alors toujours époux de Catherine de Quédillac celle-ci étant toujours en vie ; au titre de ses biens, tous ici assis, cette seigneurie comprenait à la lecture de ce même aveu :  … cours, basses-cours, rabines, jardins, vergers, colombiers, garennes, moulins à eau et à vent, prairies, bois de haute futaie, taillis, déports et communs, droits seigneuriaux, droits de haute et basse justice, les métairies de la Porte, de Belle-Isle, de la Roberdais et de Bon-Espoir, pins divers bailliages, la dite seigneurie possédée sous la mouvance royale de la barre et juridiction de Dinan, -Bertrand Ferré, écuyer, seigneur de la Garaye, et Catherine de Quédillac fille de Bertrand de Quédillac…

Alors que les tous premiers seigneurs de Lanvallay apparaissent dès les premières heures du XII siècle il nous faudra attendre la seconde moitié du XIV pour voir réellement apparaitre en Taden leurs tous premiers seigneurs attitrés, à savoir les seigneurs de Quédillac attestés ici même présents dès l’année 1387.
La seconde moitié du XV siècle nous présente ici même quant à elle une deuxième et nouvelle famille seigneuriale : les Ferré.
Les seigneurs Ferré de la Garaye assis ici en leur nouvelle seigneurie de la Garaye apparaissent effectivement en Taden dès la seconde moitié du XV siècle et cela même si Pierre Ferré né vers 1430, donc seigneur de la Garaye, se fit inhumer en 1487 en l’église paroissiale de Sévignac.
Les Quédillac seront seigneurs en le Vallon d’Argentel propriétaire attesté que l’un de leurs enfants sera en 1543 du moulin de la Roche ; les Ferré seront eux demain seigneurs au dessus du Vallon d’Argentel .  
Le manoir de la grand Cour en Taden,  bien vers 1380 de la famille seigneuriale de Quédillac, fut en effet probablement édifié vers 1380 par Geoffroy de Quédillac  celui-ci en 1387 participant à la construction de l’église de Taden finançant il est vrai l’une des chapelles.     Homme en armes de Bertrand du Guesclin le seigneur Geoffroy de Quédillac, sire de Taden, sera l’un de ses écuyers apparaissant en l’une des ses montres de 1370 ; il aura alors à ses propres côtés Berthelot d’Angoulvent, ancestre d’Olivier d’Angoulvent le tout premier seigneur de la Garaye cité lorsque cette terre n’était encore qu’une noble métairie. 
Plus tard Geoffroy susnommé sera l’un des témoins couchés sur le testament du grand connétable : …Item nous voulons et ordonnons que Geoffroy de Quédillac soit récompensé sur notre terre s’il advenoit qu’il perdit la sienne pour être venu à notre service, de tout comme il perdroit…
Le 25 avril 1381 Geoffroy de Quedillac sera au côté de son fils lorsque les grands seigneurs de Dinan ratifieront le second traité de Guérande mettant ainsi fin à la guerre de succession. En 1387, Officier et Ambassadeur d’Olivier de Clisson, Geoffroy sera chargé du paiement de la rançon de Jean de Bretagne alors retenu en Angleterre ; maître en son Hôtel de 1387 à 1391 il sera en 1393 son  alloué à Lamballe.
Robin de Quédillac, son fils supposé, paraitra le 20/04/1381 lorsque lui même ratifiera à son tour le traité de Guérande ; seront ce jour alors présents à ces côtés notamment et Thibault de Lanvallay et Tristant d’Angoulvent. Son père supposé, le dit Geoffroy Quedillac susnommé,  alloué de Lamballe en l’année 1387 il est vrai, transmettra le dit manoir de la Grand Cour au sein même de sa famille Robert de Quédillac, petit-fils de Geoffroy,  établissant en 1450 un aveu pour sa seigneurie de Taden en lequel il sera fait mention du bien : … l’hostel et manoir de Taden avecques les jardins …
Afin de faire taire à jamais une discorde établie entre ces deus familles seigneuriales à la cinquième génération Katerine de Quadillac, l’arrière-arrière petite-fille directe de Geoffroy susnommé, transportera le 01/06/1512 cette seigneurie par son union avec Bertrand Ferré au sein de cette nouvelle famille seigneuriale alors déjà en possession en Taden du chasteau de la Garaye ; mère de Françoise de Quadillac Catherine décédera jeune laissant Bertrand son père reprendre une vie nouvelle au côté d’une nouvelle épouse, Peronnelle de Guémadeuc, celle-ci par sa naissance fille qu’elle était de Jacques de Guémadeuc lui même « petit-fils » de Jean de Coëtquen.

01/06/1512.
Les véritables raisons d’un mariage Quedilac-Ferré.

Sur le « plan relationnel » entre ces deux familles tout avait hier commencé sous de mauvais auspices…il est vrai.
Aussi le premier juin de l’année 1512 va être établi un mariage entre deux maisons seigneuriales toutes deux établies en Taden, un mariage de PAIX et d’ENTENTE conclu alors entre les Quédillac, toujours seigneurs de la Grand Cour, et les Ferré nouveaux seigneurs quant à eux en leur tout jeune château de la Garaye.
Ce mariage sera le 01 juin 1512 établi entre Catherine de Quédillac, unique héritière de Bertrand et de Guillemette de Chateaubriand, et Bertrand Ferré fils héritier de Gilles et de Françoise du Breil ces deux familles seigneuriales souhaitant ainsi pouvoir mettre un terme définitif à de vilaines actions ayant hier déjà opposées les propres grand-parents des mariés ; Les Breil possédaient alors déjà en la paroisse de Tadain, aujourd’hui Taden, les métairies nobles de Rigouman et de la Roberdais.
Ces mésententes semblent avoir porté sur des différents opposant depuis déjà longtemps ces deux familles seigneuriales, familles seigneuriales toutes deux se divisant entre elles une même paroisse, désaccords en fait relatifs à des droits seigneuriaux de préséances, droits féodaux appliqués aussi bien au sein même de l’église paroissiale de Taden qu’à l’extérieur de celle-ci, puisque toutes deux étaient en possessions de grands biens fonciers multiples presque s’entremêlant.

Ces désaccord semblent en effet avoir déjà hier opposé Pierre Ferré père du dit Gilles à Robert de Quédillac père du dit Bertrand de Quédillac ; Bertrand de Quédillac décédera très peu de temps après le mariage de Catherine sa fille celui-ci le 27/07/1517 laissant ainsi à son seul enfant héritier toute la seigneurie de Taden donc le manoir de la Grand Cour aussi 1517, juillet XXVII, nobles homs messire Bertrand de Quédillac, en son vivant seigneur de Taden, décéda ; laissa veuve dame Catherine (alias Janne) de Chasteaubriand, sa femme, et eust son héritière principale et noble, damoiselle Catherine de Quédillac, femme de noble escuier Bertrand Ferré, seigneur de la Garaye. Son rachapt payé à Dinan…

De fait la totalité de la seigneurie des Quédillac entrera dans la maison des Ferré même si les véritables possesseurs pour le présent et l’avenir restaient normalement Catherine et toute son éventuelle descendante, sa proche parenté comprise, Janne de Chateaubriand sa mère étant alors très probablement douairière au seul titre de son veuvage.

Catherine quelques années seulement après son mariage décèdera en laissant pour seul héritier pouvant recevoir le manoir de la Grand-cour une enfant née de son mariage contracté avec Bertrand Ferré, une enfant nommée Françoise.
Françoise cependant semble devoir mourir sans enfant aucun avant l’année 1543 cette même année étant l’année en laquelle sera cité possesseur du moulin de la Roche, assis en la vallon d’Argentel, « Georges de Vaucouleur« .



Le dit acte de mariage :


[001] Comme paravant ses heures entre nobles homes 
[002] missire Bertran de Quedillac, chevalier, sr de Chaden, et 
[003] nobles homs missire Gilles Ferre, sr de la Garaye, leurs 
[004] parens et amis de chacune part, respectivement 
[005] y ait eu parlanses et troicté d’alienses au moyen du 
[006] mariaige d’entre Bertran Ferre escuyer, filz aisné 
[007] et heritier principal et noble presontiff et actandant 
[008] dudit missire Gilles Ferre d’une partie, et damoyselle 
[009] Katherine de Quedillac, fille et heritiere seulle et 
[010] unicque presontiffve dudit missire Bertran de Quedillac 
[011] d’autre partie, dicelles parlenses ont esté conduictes 
[012] et vau telles sur espoir que ledit futur mariaige soit 
[013] plus au profilt et aventaige desdites parties leurs 
[014] parens et amis que estre [?pouroit?] ayant esgard 
[015] que lesdits missire Bertran de Quedillac et missire Gilles
 
[016] Ferre sont voisins et d’une mesme paroesse ayans 
[017] leurs biens azacens et [?enboisiblete?] les ungs des 
[018] autres, et ausquelz ilz et chacun respectivement 
[019] apartiennent armairies et autres droitz tant en 
[020] l’eglise parochail de Chaden dont sont paroessiens que 
[021] autrement a cause de quoy se sont autresfoiz trouvez 
[022] [?envilacions?] entre leurs predicesseurs qui au moyen 

[023] dudit mariage et de ce que cy apres sera touché 
[024] ne pouroit en l’avenir se trouvez entre lesdites 
[025] parties et leurs successeurs et sera cause de augmentez 
[026] l’amour et delection qui est grande entre lesdits 
[027] missire Bertran de Quedillac et missire Gilles Ferre leurs 
[028] parens et amys. Et combien que ladite damoyselle Katherine 
[029] de Quedillac n’ayt actaint ne soit es ans prochains de puberté 
[030] au moien de quoy par raison ne povoit estre abstraincte de tenir 
[031] promesse ne consommez contract de mariaige toutesfoiz elle 
[032] et ledit Bertran Ferré qui est en l’aige de dix oinct ans 
[033] ont bonne amour et dillection l’un a l’autre qui se 
[034] poura contynuez et augmentez actendant l’aisge ouquel 
[035] pouroit estre ledit mariaige entreulx consommé. 
[036] Par lesquelles consideracions et autres qui [?longuez?] 
[037] seroint a recitez et o les pointz et avis cy apres 
[038] touchez, ont acordé devant nous lesdits missire Bertran 
[039] de Quedillac et missire Gilles Ferre ledit mariaige 
[040] estre faict entre leursdits enffens o l’avis et opinion de 

[041] leurs parens et amys par ailleurs cy apres nommez, scavoir etc, 
[042] par quoy aujourduy par notz cours de Dignan et de 
[043] l’archidiacre dudit Dinan et chacune la jurdicion de l’une 
[044] dicelles ne impeschant l’autre sont en personnes 
[045] represantez lesdits missire Bertran de Quedillac d’une 
[046] partie et ledit missire Gilles Ferre d’autre partie entre 
[047] lesqueulx a esté faict et acordé ledit mariaige presens 
[048] lors lesdits Bertran Ferre et Katherine de Quedillac et 
[049] a ce consantans en tant que faire le peult par vroye 
[050] et sollanelle stipulation conceue par parolle de 
[051] [?futur?] en ensuyvant disposition de raison. Et a ce que 
[052] icelle acordance de mariaige fust ensuye et autrement 
[053] n’eust esté en ensuyvant le desir et asfection 
[054] que avoit ledit missire Bertran de Quedillac que 
[055] icelluy sournom de Quedillac que il et ses predicesseurs 
[056] ont touzjours porté soit continué es successeurs de 
[057] il et ledit Bertran Ferré et aussi les armes
[058] dudit de Quedillac qui sont du blaczon cy apres [??] 
[059] de quelles a troys fesses d’argent lesdits missire Gilles 

[060] Ferre ledit Bertran son filz de luy a sa requeste 
[061] auctorizé quant au contenu en ses presantes et 
[062] chacun se sont obligez sur l’ypotheque de touz leurs 
[063] biens l’un pour l’autres et chacun pour le tout sans 
[064] division o les renunciations aux [?auctentiques hoc ita?] 
[065] [?de durbz reis?] et presante de [?fideciasorebz?] a paine 
[066] de touz interestz a estre prouvez sellon l’asfection et 
[067] au simple raport dudit missire Bertran de Quedillac 
[068] et ses successeurs que ledit Bertran Ferre portera 
[069] apres les espouzailles de il et ladite Katherine en son 
[070] sournom de Quedillac et lesdites armes du blaczon que 
[071] dessur relessant son sournon de Ferré et les armes 
[072] de luy et ses predicesseurs qui sont du blaczon qui 
[073] s’ensuyt, scavoir d’argent a une fesse d’assur et troys 
[074] mollectes d’esperon a cinq poinctes de quelles et 
[075] partant ledit Bertran a renunczé et renuncze audit 
[076] sournom de Ferré et armes que il sondit pere et 
[077] leurs predicesseurs [?soutoint?] portez du blaczon que 

[078] dessur sans james les povoir portez si ou cas que 
[079] ledit mariaige seroit sollu par mort de l’un desdits 
[080] mariez ou autrement sans y avoir diceluy mariaige 
[081] enffens procroyez et ayans vie et que la 
[082] posterité deffailliroit ouquel cas ledit Bertran 
[083] Ferre ou ses successeurs pouroint reprandre
 
[084] et avoir le sournom de Ferre et les armes de 
[085] ses pere et predicesseurs et fera ce [?decretez?] 
[086] publiez et sollanissez il et sondit pere ou ung tier 
[087] en sera. Et tout ce que dessur les dessurdits et 
[088] chacun respectivement chacun de sa part et pour ce 
[089] que leurs touche ont promis et juré par 
[090] leurs serment tenir sans james  venir 
[091] et de leurs assentement et a leurs requestes 
[092] les y avons condempnez et condempnons par 
[093] notzdites courtz de Dignan et de l’archediacre dudit 
[094] Dignan auxquelles les dessurdits et chacun ilz et leurs 
[095] biens se sont submis. Donné de ce tesmoign les 
[096] seaulx establiz aux contractz de nostredite court. 
[097] Fait et gréé en la meson de 
[098] Tadain es presences de [sic] et le premier jour de juign 
[099] l’an mil cinq centz douze.

Blanchart, Martin