Une promenade…Chantoiseau, le Chatelier et l’Eperon barré.

Toujours

Je vous propose aujourd’hui de découvrir, ou de redécouvrir pour certains d’entre vous, une très belle promenade faite à partir de Chantoiseau, ou pour les plus courageux depuis les hauteurs de Saint-Piat très joli bourg de Lanvallay.

N.B. Certaines photographies sont commentées …

A Chantoiseau

Chantoiseau à la lumière du jour tombant



Chantoiseau présente toujours à notre regard une incroyable Réserve naturelle assise à fleur d’eau et cela quel que soit le regard porté, quel que soit notre propre regard du moment.

Il est vrai que ici tout est féérique, féérique et presque irréel à toutes les heures de l’instant présent, sous toutes les couleurs du temps et cela quel que soit notre humeur du moment, quel que soit l’état d’âme de celui qui regarde, qui regarde et qui toujours ici admire.

Chantoiseau et son ancienne marnière

Jean Claude Berthault: On a vu les bâtard eaux ce poser.
Jean Claude Berthault– Jean Jacques Jean Pierre : j ai connu le chantier de dévasement dans le début des années 60. Il y avait eu un premier dépôt plusieurs décennies auparavant . Il y avait des chalands en tôles plats. Un remorqueur avec des tuyaux pour aspirer les vases. Une pelteuse sur les berges l homme de la pelteuse s appelait Mr Millau ou Milot.
Jean Claude Berthault Jean Jacques Jean Pierre : pour la suite je peux ajouter que devant chez mes parents on pouvait plonger dans la Rance, il y avais 2.60m de profondeur (au pied du lavoir) sans trop m éloigner . Fin 1960 il y a eu un hiver très dur, je crois qu’au début 61 nous avons joué tout un jeudi sur la glace, même qu’il y avais un dénommé MARTIN qui y avait fait du vélo (un homme de chantoiseau venait faire ces courses en patins a glace au port ) il devait habiter la petite cabane sur pilotis.

Toujours présente aujourd’hui en cet endroit presque magique a apparu hier, en les premiers jours du 19ème siècle, la Muraille de l’Œuvre, grand mur élevé au travers de la Rance afin de pouvoir y extraire au derrière de la Marne sédimentaire ; ce sédiment naturel était utilisé pour amender les terres et ses sols chez nous beaucoup trop acides, pour pouvoir enfin permettre la culture de céréales beaucoup plus nobles que sont le blé ou le trèfle par exemple, pour ne plus être obligé de se contenter que des seules cultures de la luzerne ou du sarrasin (blé noir) tous deux beaucoup moins nobles il est vrai.
L’extraction de cette marne pris fin ici même lors de la création du canal d’Ille et Rance celui-ci ayant naturellement provoqué une nouvelle profondeur d’eau entre la toute récente écluse du Chastelier et le port de Dinan ; les marnières furent alors définitivement et en très grandes parties submergées rendant ainsi impossible l’extraction de la marne si nourricière (pour l’histoire de celle-ci reprendre le chapitre consacré à ces mêmes marnières).
Cette marne fut cependant aussitôt remplacée par l’utilisation de la chaux calcique alors déjà aussi utilisée en notre région, chaux  produite dans les fours à chaux et de Dinan et de Lanvallay notamment.
Au XIX siècle Dinan et sa région, Lanvallay compris, se couvrirons il est vrai de tout un ensemble de fours à chaux (pour l’histoire de ces derniers reprendre le chapitre qui leur a été consacré).

L’ancienne marnière de Chantoiseau aujourd’hui « frayère » à poissons.



La marnière de Chantoiseau se trouve être TOUT ce qu’il reste aujourd’hui de ce grand banc sédimentaire tant exploité hier, est tout ce qu’il reste aujourd’hui de cette grande marnière ici même non submergée par la plaine d’eau de Taden lorsque celle-ci fut réhaussée ; aujourd’hui toujours vasière elle est devenue une grande frayère à poissons aménagée par la Région de Dinan, zone naturelle en permanence aussi protégée par des hautes herbes en ce lieu toujours très nombreuses et cela quelle que soit la saison.
A l’extrémité de celle-ci,  mais aussi depuis la rive lui faisant face, on peut toujours apercevoir la structure de ce même mur qui ici même fut élevé avant 1844 la « Muraille de l’Oeuvre » étant déjà par le trait implantée sur le plan cadastral de 1844 (cette ancienne marnière est magnifique depuis les hauteurs aussi, depuis le Saut de la Puce la SURPLOMBAN. Cette « marnière recevra aussi ponctuellement les vases extraire du lit de la rivière; de mémoire de monsieur Jean-Claude Berthault la dernière de ces opérations fut faite en 1960 les vases).
La déambulation en ce lieu est unique…et très propice au calme que celui-ci soit intérieur ou tout autre.

Jean Claude Berthault : Toutes les terres jusque là base du bois recevront aussi vases de 1960 qui furent enlevés du fond de la rivière.. Il y avait un petit repos avant cette date derrière des pieux en bois.



Vous promenant en ce lieu presque sauvage, dans l’après-midi naissant d’un jeune été par exemple, vous pourrez y découvrir des fleurs aux couleurs multiples et des papillons très divers virevoltant entre elles pour certains quand d’autres avec gourmandise les butineront.
Mais l’automne y est tout aussi propice, propice pour découvrir mille autres merveilles, des merveilles alors presque toutes colorées de couleurs jaunies ou cramoisies, colorées de couleurs vieillissantes certaines proches du rouge enflammé par l’automne avançant .
Si les senteurs de l’été SONT l’Automne, véritable maître des couleurs, lui aussi toujours ici EST.
Chantoiseau est tel qu’il pourrait très facilement en effet présenter dix mille paysages différents si dix mille promeneurs s’y promenaient, si dix mille promeneurs s’y rencontraient et ensemble les uns aux autres échangeaient leurs propres ressentis.
Ici en ce lieu, TOUT étant magique, tout sentiment ne peut-être que personnel et unique il est vrai ; les saisons, qu’elles soient ensoleillées ou pluvieuses, qu’elles aient le ciel emplit de bleus étirés ou le ciel assombrit de couleurs aux gris ténébreux, toujours nous offrent en ce lieu une douce quiétude toujours envahissante, toujours reposante, un bonheur éphémère mais toujours guérisseur.
Et oui !

La Plaine d’eau de Taden au dessus de l’ancienne marnière au « Saut à la puce »

Si Chantoiseau est l’une des « évasions » propres à notre commune de Lanvallay elle est aussi le point de départ d’une autre promenade proposée par la commune de la Vicomté sur Rance laquelle, frontalière avec la ville de Saint-Helen, voit en son territoire le « débouché » ou la « naissance » de cette promenade tout aussi belle.
 
Au-delà de la Plaine de Chantoiseau il est vrai, sitôt après avoir contourné par sa droite le moulin de la Falaise ici assis en Saint-Helen, (ancien moulin aujourd’hui inerte, bâti industriel du tout début du 19ème siècle transformé dès 1832 en maison d’habitation ; le rehaussement de la plaine d’eau à Taden ayant aussi étendue sa surface ce moulin à marée du jour au lendemain, devant la plaine d’eau devenue en permanence étale, de fait ne pouvait plus du tout fonctionner. Le propriétaire de celui-ci intentera bien un procès judiciaire mais ce combat fut celui du « pot de fer » contre « le pot d fer » ).
Les eaux élargies de Chantoiseau nous offrent en une toute petite crique, elle aussi plein de sérénité, une autre magnifique étendue toujours colorée par le ciel la surplombant ; elle est cependant coloriée aussi par la couleur des roseaux et le vert immense des arbres proches la délimitant.
Faites cette promenade elle est vraiment très belle.

L’ ancien moulin à marée de la Falaise.

Jean Claude Berthault : L ancienne maison BERTHELOT.
Jean Jacques Jean Pierre – Jean Claude Berthault : Il faisait quel métier ?
Jean Claude Berthault – Jean Jacques Jean Pierre : un bistrotier, un débitant de boisson.
Jean Claude Berthault – Jean Jacques Jean Pierre : au sujet de mr BERTHELOT il devait faire l élevage de vaches. On voyait le garçon avec des grands pots à lait sur DINAN avec une remorque et une mobylette.



Commençant à fleur d’eau avec beaucoup de charmes et sincérités elle vous emmènera à l’intérieur d’un sous-bois renvoyant lui aussi dans la rivière souvent son image ; son chemin quelque fois escarpé guidera toujours vos pas jusqu’au charmant petit village du Châtelier ; celui-ci, emplit des silences sereins de Mère nature mais aussi emplit d’autres quiétudes multiples, vous offrira toute sa beauté en vous dévoilant personnellement son charme, son authenticité, son passé et son présent intimement toujours liés l’un à l’autre.
Ce petit hameau pour qui aime la Pierre possède en effet un bâti très authentique et l’une de ses petites maisons date même  du 17ème siècle ; ne pas oublier d’aller voir son vieux lavoir assis légèrement en contrebas des maisons.

Mais pour y parvenir il vous faudra déjà aborder l’Eperon barré, éperon naturel mais aussi ancien camp de retranchement celtique datant de l’Âge du fer (entre le 8ème et le 1er siècle avant J.C. Les 1er éperons barrés apparaissent quant à eux au Néolithique avec la sédentarisation et l’apparition de la culture et de l’élevage, entre 7000 et 3000 av. J.-C, cette période comprenant en autre l’âge ancien du bronze. Ils seraient à l’origine des Oppidums, ces camps naturels retranchés propres à la civilisation celtique et aménagés collectivement ; ils seront cités par Jules César lors de sa conquête des gaules).

L’Eperon barré regardé depuis le mont Joly

La tranchée artificielle de l’Eperon barrée (VI siècle avant J.C.)


Pour qui aime l’Histoire cet éperon barré proposera au regard de ce même promeneur son immense fossé, partiellement comblé il est vrai, ainsi que son ancien camp de retranchement posé au delà, tout proche ; ce camp de retranchement est aujourd’hui une grande étendue de terre tantôt de culture, tantôt de pâturage, immense tache verte surplombant toujours étés comme hivers la rivière.
Si nous descendons dans le creux de ce fossé nous nous surprenons à remonter le cour de notre histoire, de notre propre histoire portés alors que nous sommes par toute une avalanche d’images, images toutes naissantes au plus profond de notre propre intimité ; et même si nous n’étions pas ici même lorsque celle-ci fut réalisée sous nos pas en ce creux gisent en effet les premières heures ayant elles aussi enfantées nos propres heures passés.

Quel quart d’heure !

L’ancien oppidum hier séparée de la mer par la tranchée



En contrebas de l’Eperon barré est l’Unique cale du Châtelier; elle est toujours magnifique dans les beaux soirs d’étés lorsque ses eaux retiennent, presque se noyant, les dernières couleurs du ciel enflammé quand le soleil fuit et enfin se couche. 

Ici les envols d’oiseaux sont nombreux, sont multiples il est vrai, et le pécheur toujours silencieux et ceci même lorsque plusieurs ils sont; les ailes des oiseaux, souvent nés cormorans, souvent effleurant au moindre bruit la première surface de l’eau, sont toujours célestes lorsqu’ils laissent, fuyant sur l’onde, la trace éphémère de leurs envols.
En ce lieu si unique tout est fugace, tout est rapide, tout est féérique, tout est beau, tout est fragile et éphémère à la fois et avec gourmandise il nous faut donc prendre possession de la moindre seconde qui passe elle aussi tout aussi rapidement que l’aile d’un oiseau.
Proche de la cale de Taden assise en vis à vis ce lieu si enchanteur en permanence vous trouble, toujours vous emplit, toujours vous humanise et le temps d’un instant toujours trop court parvient même quelques fois à vous grandir.
Il vous faut parvenir absolument jusqu’ici. 
 
Un peu plus loin la Rance continue d’étaler son eau ; elle s’étire sous les hauteurs du Mont Joly sur lequel, jadis il est vrai, tout au long du 19ème siècle deux grands moulins assis côte à côte étiraient aux vents multiples leurs bras entoilés.

Jean Claude Berthault : Le CHATELIER dans le bourg il y avait un bistro.
Jean-Luc Cottain : Celui de Mme Tremaudan qui faisait aussi épicerie.
Jean Claude Berthault – Jean-Luc Cottain : Et oui et en plus elle n était pas au courant des prix pratiqués. C était pas cher chez elle.
Jean-Luc Cottain : C’était mon arrière grand mère. Un rendez-vous aussi pour les pêcheurs et les agriculteurs qui s’asseyaient sur les bancs autour de la grande table de la salle.
Jean Claude Berthault – Jean-Luc Cottain : Rien à voir avec cette anecdote. Du port on venait voir LILI et sa cousine dans la descente vers la calle.


Pour parvenir en cet endroit tout aussi magique, appelé Foumoy, il nous faut sortir de ce contrebas déjà regretté.

Ayant traversé son petit village, le dit « Chatelier, nous dirigeant sur le village et port du Lyvet, nous parvenons sur le haut plateau de Foumoy surplombant de toute sa hauteur la rivière ; la vue ici est vraiment splendide, le paysage ici bu depuis le mont Joly est vraiment inoubliable.
Du haut de cet à pic mesurant 36 mètres l’espace ouvert sur le loin lui même pénètre votre regard en l’étirant sans cesse vers le lointain, presque au delà du possible ; ici même l’horizon ne semble pas avoir de fin il est vrai. 
Ce panorama offre à votre propre mémoire une image magnifique, une image ineffaçable.

Fumoy et le mont Joly.
Les moulins de Fumoy en 1844 étaient ici face aux vents, face à leurs propres reflets surgissant de la Rance.


Au delà de la rivière la vue très dégagée de Taden vous offre la charmante métairie noble du Petit-Lyvet bien foncier en 1583 d’Estienne Artur, notable de Dinan.
Le port du Lyvet en ses eaux toujours calmes, assis en la Vicomté sur Rance, est à votre droite, tout proche ; là sera soit votre point de départ ou bien votre point d’arrivée.
Le retour de votre promenade qu’en à lui, quel que soit son sens en vérité, relèvera dorénavant d’une autre histoire, celle qui sera la votre.
Que vous dire d’autres encore pour vous donner ne serait-ce que l’envie de venir ici, de venir ou bien de revenir ici même !
Il y aurait tant de mots à déposer ici même…

Jean Claude Berthault : C est à cette cale que je mettais. Mes bateaux à l eau en fin de saison de façon à rincer les moteurs à l eau douce.
Jean-Luc Cottain : La cale du Petit Lyvet, autrefois elle était appelée la cale Allot car M. Allot y accostait avec son chaland de Rance ; il habitait une des maisons du petit village ; à l’endroit même où a été prise la photo de nombreux équipements ménagers en pannes (machine a laver, réfrigérateur…) ont été purement et simplement jetés de cet endroit dans les années 1970. C’était une décharge sauvage.
La Vicomté sur Rance.
Carte de principe des promenades proposées sur cette commune
(travail personnel)
Carte des promenades proposées en la Vicomté sur Rance
Travail personnel réalisé à la demande de monsieur Rucay alors maire de cette commune. Carte exposée en la salle du Conseil de cette commune.