1834-1836. Les fours à chaux de la Ville es Olliviers.

Peut être une image de lac, arbre et nature
Les fours à chaux et leur ancienne maison de gardien (les LISTES NOMILATIVES de 1841 établiront ici présents et Y DEMEURANT, et cela en tant que GARDIEN des fours et femme domestique, le sieur Olivier Serré et Perrine Cocheril).
Photo de Jocelyne Gourden.

1834-1836. Peu avant que disparaisse proche de nous l’exploitation de l’argile marneuse ici même vont apparaitre en notre pays de Dinan tout un ensemble de fours à chaux ; il en ira ainsi « aussi » pour notre toute jeune commune de Lanvallay.

Les fours à chaux de la Ville es Olliviers. Postérieurs à la réalisation du canal d’Ile et Rance voici représentés ci-dessous les anciens fours à chaux et leur usine plâtrière assis en le bas de la Ville es Olliviers, en Lanvallay.
Tout cet ensemble aujourd’hui est une maison d’habitation avec jardins et terrasses. En premier plan est l’ancien quai de déchargement qui sera avec les dits fours édifié lui au lendemain de 1879. Récemment redécouvert et mis à jour lors des travaux de remise en état du chemin de halage il est à lui seul le témoin de tout un passé ouvrier, passé ouvrier et donc aussi social et donc dans sa racine profonde aussi humain.

Avant ces mêmes travaux ne restait plus de la présence de ce quai, image de ce que hier aussi nous fûmes, que son seul souvenir en certains actes écrits enfoui sous les mots qu’il était, enfoui en réalité sous des tonnes de remblais pour ne pas dire de  » moult gravats ». Ces fours à Chaux et son usine plâtrière furent ici en Lanvallay édifiés entre 1834 et 1836 à la demande de monsieur Louis Lecomte lequel était aussi « armateur » d’un bateau à Vapeur ; travaillaient donc vers 1840 en ce complexe, la sueur au front, 8 ouvriers et 4 enfants (les LISTES NOMILATIVES de 1841 établiront ici présents et Y DEMEURANT, et cela en tant que GARDIEN des fours et femme domestique, le sieur Olivier Serré et Perrine Cocheril) .

Ce quai de déchargement, d’une longueur de 20 mètres linéaires, servaient à acheminer depuis la rivière les tonneaux de pierre à chaux arrivant ici même par la Rance le calcaire venant de Regneville sur mer dans la Manche, le gypse lui venant de Rouen en la Vallée de la Seine pour ne citer que ces deux ponts d’approvisionnement. Afin de pouvoir alimenter les 2 fours de ce complexe presque déjà « industriel », d’une capacité de 5 mètres cube, produisant annuellement 450 tonnes de chaux et 15 tonnes de plâtre, il fallait faire venir ici même par voie d’eau, et tous les quinze jours, l’équivalence de 50 à 60 tonneaux de pierre de chaux.
Ainsi en la seule année 1860 seront produites en ces fours 8000 hl de chaux.

Suite à la faillite de Louis Lecomte (1) ces fours seront en 1866 acquis par monsieur Eugène-Aimé Giffard et le beau-frère de celui-ci, Louis Moncoq ; Eugène-Marie Giffard, né à Lanvallay le 10/04/1806, prendra en effet pour épouse Marie Moncoq sœur du dit Louis tous frère et sœur de Charles Moncoq ci-dessous nommé.
La famille Moncoq est alors une famille de commerçants tous notables déjà présente qu’elle est à Dinan mais aussi à son pont, à la Magdelaine en Lanvallay. En effet Charles Moncoq, de son état « négociant » à Dinan, marchand de bois, et par sa propre sœur « beau-frère » du susnommé Eugène-Aimé Giffard, sera le même qui en 1830 se portera acquéreur à Taden de l’actuel château de Kerrosen à la Robardais ; d’abord simple « pavillon » on lui doit les premières transformations ayant transformés ce « pavillon » en « château ».
Les « Moncoq à ce titre, cela au travers du seul François, seront aussi propriétaires à la Magdeleine ET de l’Auberge de l’Ecu ETde la grande Maisonneuve assise à la gauche immédiate de la grande tannerie et hostellerie du Lion d’Or ; François Moncoq susdit, époux d’Yvonne Lavergne, de son état marchand de grains, eu pour frères et sœur germain(e)s et Charles, et Louis et Marie tous trois susnommés.
Tous quatre eurent pour père et mère Guillaume Moncoq et Perrine Angot fille de Gervais-Joseph Angot ; celui-ci en second mariage prendra pour épouse Guillemette Baguelin sœur de Felix alors le possesseur de la dite maison de l’Ecu (Pierre Baguelin, leur père à tous deux, sera l’un des deux trésoriers en charges de l’église du prieuré de la Magdelaine son comparse étant alors le sieur Guillaume Teto ; Pierre sera notamment aussi possesseur de la Cour de Bretagne assise en le bas de la rue de la Magdelaine) .
Mais les vies respectives des sieurs Baguelin, Angot et Této relèvent d’une autre histoire…

En 1879 Eugène-Marie Giffard et Louis Moncoq obtiennent l’autorisation de la réalisation d’une petite voie ferrée de 70 cm de large laquelle, reliant le dit quai aux fours et dépendances, permettra de mieux pouvoir acheminer dans les deux sens, cela via des wagonnets, la matière première entrante et les produits réalisés sortants. L’entreprise s’agrandissant en 1866 travailleront ici même 10 hommes, 1 femme et 5 enfants. En 1881 Eugène et Louis feront réaliser une machine à vapeur; auront-ils vu tous deux un peu trop grand ! Au lendemain de cette réalisation en effet ne travailleront plus ici même que 5 ouvriers.
Les fours de la Ville es Olliviers semblent devoir arrêter définitivement leur activité professionnelle vers 1920… Eugène-Marie Giffart, par son père Nicolas-Jean de son statut « officier de santé », et son aïeul Amy-Georges Giffard, fut l’arrière petit-fils et de Guillemette Této née à Lanvallay et de Jacques Giffard son époux ces deux derniers ayant été possesseurs de l’ancien noble logis de la Cour de Bretagne assis en le bas de la rue de la Madeleine en Lanvallay ; Jacques Giffart de son métier, né à Saint-Malo de Dinan, était « chirurgien » de son état (Guillemette Této ici citée était avec son frère l’un des enfants du dit Guillaume Této trésorier de l’Eglise du prieuré susnommé ; Guillemette et Jacques auront quatre enfants dont trois garçons tous trois capitaine dans la Marine marchande).

Tout laisse à penser que l’acquisition des dits fours à chaux fut pour Eugène-Marie Giffart qu’une opération ou un placement purement financier puisque Eugène-Marie de son métier comme son aïeul fut « officier de marine et Capitaine aux longs cours » ; les dits fours semble alors avoir été tous confiés à son dit beau-frère, le dit Louis Moncoq fils du dit Charles ci-dessus cité.
D’ailleurs chacun des 2 enfants d’Eugène-Marie Giffard et de Marie Moncoq sera déclaré par leur aïeul maternel, à savoir le dit Charles Moncoq négociant en bois et l’un des plus riches marchand de bois » à Dinan, sinon le plus grand, cela au seul regard de son acquisition faite de l’actuel château de Kerozen en Taden.

Cette activité ici sur le halage professée dès 1834, le halage ayant été lui réalisé au lendemain de 1829, accompagnera au port de Dinan et le four à chaux à ciel ouvert assis à l’extrémité de son quai mais aussi la fabrique de briques présente sur ce même quai alors « bien professionnel » de Jan Této « parent « d’Eugène-Marie Giffard par l’aïeule de celui-ci (Jan Této de son état fabricant de tuiles de fait était le petit-fils de Guillaume Této susnommé, le dit trésorier de l’église du prieuré de la Magdelaine, et donc aussi le propre neveu de Guillemette Teto femme du dit Jacques Giffard chirurgien de son état tous deux possesseurs du noble logis de la Cour de Bretagne) .

(1) Nous avons peut-être affaire ici à Louis Lecomte qui fut banquier et maire de Dinan sous la dernière monarchie. Il sera maire de cette ville en effet d’aout 1857 à septembre 1861.

Le quai de déchargement avec son appareillage originel fait de gros blocs de pierre.
Ici n’est apparent que quatre rangées horizontales ; nous espérions alors que ce quai serait entièrement redécouvert et mis en valeur dans son aspect premier. Malheureusement il n’en a rien été et aujourd’hui n’est apparent de celui-ci que la toute première rangéeet encore !

Les Fours à chaux.
Ici est l’ancien quai de déchargement REDECOUVERT en 2016 lorsque seront réhabilitées les berges de la rivière.

Les deux fours à plâtre avant leur transformation. Photo de madame Marina Gasnier.

A gauche le four à chaux; au milieu la cave à bois, à droite les dits fours à plâtre. Photo de madame Marina Gasnier.

Plan réalisé en 1879. Possession Giffard.