La rue Perquis

A Lanvallay au port de Dinan histoire d’une rue…

Jean naît à Quévert le 25 mars 1917; la première guerre mondiale n’est alors pas encore terminée.
Lorsque la « seconde guerre mondiale éclate » Jean ne possède pour toute hauteur que ces propres 22 ans, 22 années toutes portées cependant par leurs propres idéaux.
En pleine guerre, mais toujours soutenu par sa jeunesse et tous ses espoirs, âgé de 24 ans il prend pour épouse à Quévert, ville qui l’a vu naitre, Hélène Lemée.


Plein de ses propres valeurs Jean s’engage à l’inverse de beaucoup de ses semblables ; pour ce faire il rencontre les Francs tireurs et Partisans français et intègre leur groupe de Dinan.
Pour une action patriotique pleine de droiture un peu plus tard deux de ses camarades de lutte, Jean Guerillon et Jean Marguerite, seront arrêtés sur les ordres donnés par des gendarmes français Le Penzec et Besnier ; ils sont enfermés tous les deux à la prison de Dinan en attendant le triste sort souvent réservé à tout héro.
Combien d’entre eux par nos propres lâchetés ainsi périrons !


Avec un groupe d’une dizaine de compagnons, et avec aussi la complicité du Directeur de la prison et du gardien Maillard, Jean attaque la prison ; ils vont ainsi franchir son enceinte aidés d’une simple échelle empruntée sur un proche chantier.
Surpris les gendarmes en faction vont se laisser enfermer en les cellules que pourtant ils gardaient ; les jeunes héros, tous heureux d’être de nouveau réunis, vont en vélos prendre la fuite à travers champs.
Malheureusement, questionné le gardien Maillard ne fut pas très longtemps courageux ; presque aussitôt en effet il va dénoncer tous ces jeunes camarades résistants.


A son tour Jean dans l’instant presque immédiat sera arrêté, sera enfermé en cette même prison avec ses compagnons tous d’avance déjà condamnés à mourir; le lendemain ils vont être transportés à la prison Jacques Cartier de Rennes pour attendre l’injuste fin.
Le 30 mai 44 assistera en effet à leur condamnation ; l’aube suivant au petit matin sera spectatrice de leur exécution tous rendant l’âme en recevant une ultime balle assassine. Jean sera pour ce fait cité à titre posthume et de lui il sera dit :
« Homme sûr et loyal, a toujours lutté contre l’ennemi, a participé à de nombreux coups de main et à la libération de deux patriotes à la prison de Dinan. Est mort en brave le 31 mai 1944 après bien des souffrances ».
Malheureusement ces mots jamais à la vie ne le ramèneront.


Son décès enregistré par le Tribunal civil de Dinan, le 11/04/1945, le corps inerte de Jean sera transporté à la Nécropole de Sainte-Anne d’Auray afin de pouvoir reposer au côté de tant d’autre jeunes tous tombés assassinés; son corps n’avait alors que 27 ans et lui déjà n’était plus.
Que devint Hélène Lemée au travers son si lourd chagrin ! L’Histoire par vraie ou fausse pudeur ne le dit pas, et jamais nous le dira.
On ne peut pas penser notre propre mort sinon en regardant souvent d’une façon éphémère celle des autres…
La ville de Lanvallay fut aussi la seule ville « reconnaissante » qui donnera à l’une de ses rues, rue desservant le port de Dinan-Lanvallay, son nom.
Et la commune de Lanvallay agira de même pour le jeune Edmond de Blay.
Et ainsi le sacrifice de Jean et Edmond de Blay fut reconnu.
Et c’est pour cela que nous avons aujourd’hui la rue « Jean Perquis », et c’est pour cela que nous avons aussi la place « Edmond de Blaye ».


Qui d’entre nous aujourd’hui toujours d’eux se souviennent en passant au plus de leurs noms ! Jean s’appelait Jean Perquis…et cette rue aujourd’hui est toujours au bout de ma propre rue, est toujours au bout de ma pensée.

Jean Perquis

L’ancienne prison de Dinan

Plan de l’implantation de la prison