Quencombre et ses seigneurs.

Quencombre, la Bellière, la Vicomté du Poudouvre, le moulin du Prat, la Pierre de la Rance et …

2014
Implantation de Quincoubre
Les terres de Quencombre sont toujours contenues aujourd’hui entre le fleuve de la Rance et la route ayant toujours menée à Dol ; le petit ruisseau du Guillé sortant des terres de l’ancienne seigneurie de la Bellière les délimite à occident.
Les anciennes terres de celle-ci, assises à orient de l’autre coté de la dite Route de Dol, dans les temps beaucoup plus ancien, avant même que cette seigneurie n’apparaisse, n’ont t’elles pas formé avec les terres de Quencombre qu’un seul et même ensemble, une seule et même entité ?

Sur ces terres en la seconde moitié du XIII siècle s’assoira la vieille Vicomté du Poudouvre avant que celle-ci ne soit déplacée en Saint-Enogat.
Dessin de situation réalisé par monsieur Bogner pour son livre écrit en 2014, livre s’intitulant : Présence Bénédictine à la Magd
eleine du pont à Dinan.

Ce travail en pensant énormément à vous monsieur Bognet, à vous qui tant m’avez transmis votre propre passion pour l’Histoire de Lanvallay.

Avant propos.
– Je me détache entièrement de la Comtesse de la Motte Rouge qui faisait descendre les seigneurs de Lanvallay des seigneurs de Dinan faisant des premiers seigneurs de Lanvallay l’un des bourgeons des seigneurs de Dinan. En effet une procédure judiciaire réalisée en la paroisse de la Little Abington en Angletterre, procédure voyant son terme en 1209 et citant la généalogie ascendante des premiers seigneurs de Lanvallay, détruit en effet toute l’affirmation de la dite comtesse. Il est à l’inverse possible que par la « Femme » Alain 1er de Lanvallay, fils de Henri, souche des seigneurs de Lanvallay, ait prit union en la Maison de Dinan, cela via une enfant supposée de Riwallon le Roux celui-ci ayant été en effet possesseur d’une partie de la terre sur laquelle sera édifié le prieuré de la Magdeleine du pont à Dinan.
– Idem je me détache aussi de la dite comtesse qui reliait sans pouvoir formellement le prouver l’ascendance d’Olivier de Coëtquen à la Maison seigneuriale de Dinan. En effet la présence d’Olivier de Coëtquen comme seigneur en Lanvallay, le décès de son père Guillaume dit fils de Raoul décédé en la maison du prieur et son inhumation en l’abbaye de Vieuville sous Dol, et l’inhumation en la même abbaye de Jehan de Lanvallei, l’un des acteurs du dit procès d’Abington, me font rattacher Olivier de Coëtquen aux dits premiers seigneurs de Lanvallay. Ouvrir l’arbre de généalogie proposé ci-dessous…

Quincoubre
Vieille carte postale transmise par monsieur Jean-Luc Cottain

Quencombre, Quaincoubre, Quincoubre

Quencombre eut plusieurs formes d’écriture …Quencombre est la plus ancienne celle-ci s’écrivant aujourd’hui « Quincoubre ».
La terre de Quencombre avec son manoir, ses terres, ses dépendances moulin compris, mais aussi au travers de dixmes annuellement versées, sera offerte au prieuré du pont à Dinan en la seconde moitié du XII siècle, au lendemain même de la fondation de celui-ci.
Beaucoup plus tard, c’est à dire quelques années après 1568, il semble devoir être aliéné par Maistre Jehan Ledean, aliéné par le fermier général du moment celui-ci gérant alors les biens temporel de Quencombre pour le dit prieuré
(L’entrée en ferme de Jehan Ledean concernera il vrai que la gestion des biens de Quencombre, ET QUE de Quencombre, les autres biens relevant du prieuré du pont étant alors tous placés sous la gestion d’un autre fermier général. Le fermier, qu’il soit simple fermier ou bien fermier général, dans le principe entrait en possession de sa ferme en échange d’un versement annuel versé au prieur en nature ou en numéraire correspondant toujours à la valeur de la dite nature ; la gestion des biens temporels relevant du prieuré était alors sous sa seule responsabilité le delta entre le bénéfice réel et la somme dû au prieur étant en quelques sorte son propre revenu, son propre bénéfice les biens gérés restant toujours la propriété du seul prieur. Les premiers baux du prieuré de la Magdeleine s’étiraient sur le temps de 6 parfaites cueillettes le XVII siècle voyant la durée baillée passer de 6 à 9 années).
Ainsi il en ira aussi pour Quencombre…
Et voici ce que personnellement de Quincoubre aujourd’hui je connais :

Matheum fils d’Alani Rufi et l’apparition de Quencombre

L’apparition et la citation de la terre de Quencoumbre apparaitra dès le milieu du XII siècle en effet au travers de « Matheum filium Alani Rufi » (Ou Mathieu fils d’Alain le Roux).
Matheum naissant vers 1170, son père « Alain dit le Roux » lui voyant le jour vers 1140, l’aïeul de Matheum doit forcement naître vers 1100-1110; ce dernier semble devoir en effet offrir au prieuré du Pont de Dinan, et cela en ausmones perpétuelles, les revenus des terres et moulin de « Quencoubre » ainsi nommé en une charte de « conciliation » réalisée vers 1200.
Fondé entre 1070 et 1100 le susdit prieuré de la Magdeleine du pont de Dinan semble devoir recevoir cette même donation « aeternam » peu après son apparition sur la grande scène de l’Histoire, cela vers 1150.
Au surlendemain de cette fondation Matheum et ses frères « contesteront » cette donation hier offerte à notre prieuré par leurs ancestres ; cette discorde jugée devant Willelme, alors archidiacre de l’archevêché de Dol, Matheum devra faire amende honorable et reconnaitre le bien fondée de la dite donation ; pour entériner définitivement cette reconnaissance, pour clore définitivement cette même discorde, Matheum recevra pour ce faire 10 sous empêchant ainsi toute autre discorde éventuelle
(En qu’elle sorte une vente à posteriori de la donation fut ainsi faite pour tuer dans le fruit d’éventuels vers peut être déjà en train de naitre) .

Si les revenus ou les fruits financiers de Quencombre relevaient du seul prieuré de la Magdeleine il n’empêche que de la fin du XIII siècle au lendemain de 1543 la terre de Quencombre, accompagnée de sa métairie, moulin compris bien sur, relèvera directement de la seigneurie de Coëtquen le dit prieuré du pont tenant de ces sires Quencombre en sa totalité (Pour Quencombre en 1543 un acte de dénombrement présentera Quencombre au travers de la « Métairie de Quencombre » cet acte ne parlant alors ni d’une Maison ni d’un moulin; cependant un acte rédigé en 1292 relatant un autre litige, désaccord opposant alors le prieuré du pont à Raoul de Coëtquen, énoncera très clairement la présence d’un manoir. Celui-ci sera très probablement à l’emplacement de l’actuelle « Maison » de Quencombre assise au plus près de la métairie, Maison noble édifiée en 1718, accompagné de son colombier, très probablement par le noble homme « De la Ponthaye Bernard » .
L’acte de 1543, au travers de l’appellation « métairie », regroupe donc et les terres et le moulin et leur manoir le tout réuni sous une seule et unique appellation la terre représentant alors en un seul tenant 12 journaux environ).

Aujourd’hui les terres de Quincoubre sont toujours assises face au château de Bellière ancienne demeure seigneuriale des rares « vicomtes de Dinan ».
Si le château de la Bellière, lequel fera l’objet d’un chapitre attitré, apparait sur la grande scène de l’Histoire en la seconde moitié du XIII siècle Raoul de Dinan, petit-fils de Rolland de Dinan et d’Agnès de Corron, Dame de Planguenouald, voyant le jour vers 1220 , Raoul susdit prenant pour épouse Philippa Dame de la Bellière « héritière » semble t’il des terres de celle-ci
, les terres de la Ballière apparaissent cependant dès le tout début du XIII siècle. En effet sera cité en l’année 1206 Hamon de la Bellière. Tout peut nous laisser penser que ce même Hamon fut l’un des frère de Matheum fils d’Alain dit le Roux seigneur hier de Quencombre.
Dans un acte de Juhel de Mayenne, époux de Gervaise de Dinan, tous deux Seigneurs de Dinan, et de Léhon pour Gervaise, Raoul époux de Philippa, Seigneur de Montafilant  et du Poudouvre, sera dit « Vicomte de Dinan » ; ici le titre de « Vicomte de Dinan » ne semble devoir être qu’un simple d’apparat donné à Raoul au nom de son seul rang de Puisné.
Philippa et Raoul auront pour enfant héritier Raoul deuxième du nom celui-ci voyant le jour vers 1250 ; Raoul II prendra le titre de Vicomte de la Bellière. Guillaume son fils, donc le petit-fils de Raoul et de Philippa, né vers 1280 je le rappelle, prenant le titre de Vicomte du Poudouvre, semble devoir être le concepteur de l’actuel château de la Bellière en la première moitié du XIV siècle ; Guillaume le 03/11/1329 donnera au monastère des Jacobins de Dinan en son testament 1 mine de froment à prendre sur ses biens de Pleudihen.
Malgré la construction du château de la Bellière en Pleudihen, seigneurie possédant les trois poteaux patibulaires de haute, moyenne et basse Justice, Guillaume semble devoir déplacer sa « capital du Poudouvre » de la Bellière assise en Pleudihen en celle de la Vicomté de Saint-Enogat ; y apparaitra aussitôt un nouveau château, celui de la Bellière de Saint-Enogat nouveau siège de la Vicomté du Poudouvre.
Mais revenons à Philippa, femme et compagne de Raoul premier, héritière de la Bellière.
Dame de la Bellière elle fut certainement possesseur du Moulin du Prat si celui-ci en ses murs premiers déjà alors existait.

Généalogiquement parlant Philippa de la Bellière pourrait être une enfant « petite-fille » du susdit Matheum fils d’Alain le Roux celui-là même qui confirmera la possession de Quencombre au dit prieur du prieuré du Pont à Dinan ; si cela était alors il nous faudrait voir dans le fils héritier du dit Matheum, possesseur de Quincoubre, le propre père de la dite Philippa Dame de la Bellière ses terres de la Bellières étant délimitées par celles de Quencombre. Et ainsi ici même tout se tiendrait mutuellement (Lire ci-dessous le développement Quencombre/Coëtquen).

Alain le Roux susdit, père de Matheum, sur le seul plan généalogique personnellement pourrait très bien être le « Alain fils de Brient » de l’Histoire, le dit Brient ayant été de son vivant le « vicomte du Poudouvre » du moment. En effet Alain susdit, fils de Brient, en 1184 accordera aux moines de Lehon des Droits féodaux assis en Corseul ; en la charte établissant par écrit cette donation Alain fils de Brient se dira « DESCENDANT » des vicomtes du Poudouvre.
Ainsi si nous devions avoir raison au travers de Matheum fils d’Alain le Roux, ainsi qu’au travers de Quencombre et de la Bellière, aurait transiter la dite vicomté du Poudouvre. Et là aussi tout se tiendrait également, tout s’emboiterait également.
Mais qu’en est t’il pour Raoul de Coëtquen possesseur que celui-ci sera de Quencombre en l’année 1292 ?

1884
Edifié en 1884 à la demande de monsieur Henry Marion voilà aujourd’hui l’actuelle Gentilhommière de Quincoubre.

Bien que citée en 1805 cette Gentilhommière ne sera édifiée qu’à la fin de la deuxième moitié du XIX siècle, en 1884, par l’architecte de Dinan « A. Jousseaume »; elle fut probablement édifiée proche de l’endroit où là hier, en 1292, se trouvait être le tout premier manoir de Quencombre cité existant vers 1292 (Celui-ci semble déjà avoir disparu avant 1543).
Combien de manoir, maison ou logis ici même se succédèrent les uns aux autres, les unes aux autres ?
Il est effectivement possible que le tout premier manoir de Quencombre, cité en 1209, ait été construit tout proche, tout proche de l’ancienne métairie là où se trouve être aujourd’hui l’ancienne Maison noble édifiée en 1718 date de la construction de son pigeonnier .

Ainsi pendant tout un pan du XVIII siècle seront ici même à Quencombre propriétaires les Bernard de la Ponthaye.
Le sieur Ponthaye Bernard, aïeul de René Bernard-Ponthaye ci-dessous cité, sera en l’année 1720 en charge du Rolle de de la Capitation de la noblesse pour l’Evêché de Dol ; à ce titre il sera chargé de la collecte, après la répartition de cette somme à percevoir, des 3424 livres que messieurs les gentilshommes, leurs veuves, enfants et domestiques de l’evesché de Dol devaient payer pour leur capitation de la présente année les domestiques étant à la charge de cette même noblesse. Tout laisse à penser que c’est ce dit sieur Ponthaye Bernard qui fut à l’origine en 1718 de la construction de l’actuelle Maison de Quencombre, colombier et métairie compris.
René Bernard-Ponthaye, Secrétaire du roi à Dinan, époux de Marguerite de Gaudrion, laissera ainsi cette propriété à son fils, René-Jacques-Bernard de la Ponthaye (Marguerite de Gaudrion susdite était le fille de François de Gaudrion marié en 1692 à Marguerite-Guyonne du Breil; Marguerite en 1750 revendiquera par son fils, Louis-Julien de Gaudrion, un banc et des pierres tombales en l’église de Pleudihen)
Au seul détriment de ses deux filles, normalement héritières, René-Jacques-Bernard ayant choisi comme seul et unique héritier son ancien domestique et ami, Armand Boudrot, réfugié acadien, cette propriété échoira à la fille du dit Armand ; cette dernière, épouse Bodinier, vendra en 1884 tous ces bien ici même assis en Quincoubre à monsieur Henri Marion lequel, ici même, en le Clos du Colombier, fera édifier cette même gentilhommière (Henry Marion sera maire de Pleudihen de mai 1904 au 5 mars 1911) .
Marguerite de Gaudrion susdite descendait de N. H. Julien de Gaudrion, fils de François de Gaudrion et de Guyonne du Breil le dit François décédant en 1710 en sa demeure des Clos Fautrel, toute proche; au titre de son union avec Bernard Ponthaye Marguerite apportera en dote à son époux la dite terre du Clos Fautrel dont elle était héritière.
Les « De Gaudrion était une vieille famille déjà établie en Pleudihen dès le XVII siècle habitant en 1670 leur noble Maison de la Villemorvz. En la première moitié du XVIII siècle, dès 1718, ils seront possesseurs de la Maison noble de la Ville-Gicquel en laquelle alors ils demeureront La premiere est une sentence rendue par les commissaires de la generalité du Berry, pour la verification des tiltres de noblesse, par laquelle Jacques de Gaudrion, escuyer, seigneur du Mouceau, ayant sufizemment verifiez son extraction de noblesse, auroit esté ordonné qu’il jouiroit des privileges, franchizes et exemptions attribuees aux nobles du royaume, en datte du 23e Mars 1539…


Acte de décès de l’Ecuyere Messire François-Malo de Gaudrion sieur de la Ville Giquel en Pleudihen

Seigneur aussi de Faurolle celui-ci décédera en sa maison noble de la Ville Gicquel le 20/11/1719. A.R. Pleudihen image n°75 (La seigneurie de la Ville Giquel sera le bien de la noble famille Henry seigneurs des lieux depuis 1596. Après les De Gaudrion elle passera en la Maison noble des De Ferron de la Sigonnière en Saint-Juvat).
Epoux de Michelle-Modeste Dufresne François-Malo aura de celle ci pour enfant née à Pleudihen le 26/11/1721 Louise-Marguerite de Gaudrion ; Louise-Marguerite prendra pour époux François le Provost seigneur du Boisroux.

1668
Armoires des « De Gaudrion« 
 D’or au chevron d’azur, accompagné de six coquilles de même, trois en chef et trois en pointe
Vers 1200
En une charte rédigée vers 1200 « Mathieu fils d’Alain le Roux » reconnaitra avec ses frères au prieuré de la Magdeleine la légitimité de la possession financière des terres de Quencombre, leur moulin compris, biens hier aumônés à ce même prieuré par ses propres ancestres (En cette charte de « confirmation d’aumônes » il ne sera point citée la présence d’un manoir lequel manoir, en 1292, en une autre charte de « confirmation », sera bel et bien énoncé).

Voici ci-dessus cette première charte rédigée en laquelle apparait pour la toute première fois l’appellation écrite du « moulin de Quencombre » .

Cet acte citant aussi « Eudes de Lanualay » fut très probablement réalisé à la charnière des XII et XIII siècles puisque que le dit « Eude de Lanualay, chapelain de Lanualay, sera aussi cité en tant que tel en une seconde charte mais elle datée, charte rédigée en 1201 exactement.
Par l’écriture de cette charte Mathieu et ses frères, tous nés vers 1170 puisque tous cités en cette charte rédigée en effet vers 1200, tous fils du dit Alain le Roux leur père, celui-ci naissant vers 1140, confirment ensemble au prieur du prieuré du Pont à Dinan la possession financière des terres et moulin de Quencombre.
Par le terme « Ancestre » il nous faut lire le terme aïeux et non pas celui de père ; à ce titre les revenus financiers de Quencombre, tout compris, furent donc offerts au dit prieuré du pont à Dinan par le père d’Alain le Roux lui même celui-ci voyant le jour vers 1110.

Lecture de la charte latine citant Mathieu fils d’Alain le Roux :     

 De fait à la fin du XIII siècle, et cela au sujet de ce même revenu financier, il semble y avoir eu un désaccord, désaccord ou « controverse » profonde, ayant opposé le prieur du prieuré de la Magdeleine à « Matheum fils d’Alain » Matheum contestant les aumosnes hier accordées par son ou ses ancestres au susdit prieuré du pont à Dinan.
Porté par ce désaccord le prieur fera appel devant la Cour de Dol laquelle enverra son émissaire en la personne de l’archidiacre de Dol, Willielme ; au terme de cette procédure ecclésiastique le prieur sera reconnu dans sa requête et Matheum sera dans l’obligation de reconnaitre les prétentions de celui-ci le tout se clôturant au travers du versement d’une somme de 10 sous, somme versée à Matheum pour pouvoir définitivement éteindre toute nouvelle prétention de ce seigneur (Cette charte cite notamment les terres et moulin de Quencombre, Matheum et ses frères tous fils d’Alain le Roux, cite Willelme archidiacre de Dol et Eudes de Lanualay. Le moulin de Quencombre cité vers la dite année 1200 pourrait t’il être l’ancestre de l’actuel moulin du Prat, assis en le contrebas de Quencombre, celui-ci apparaissant en le courant du XV siècle semble t’il ?).

Lors de donations, en parlant d’une terre offerte en aunosme, très souvent il s’agissait en vérité de la donation d’un revenu financier s’appliquant sur une partie d’une terre, ou sur toute l’étendue de celle-ci ; ainsi à ce revenu annuel correspondait toujours un nombre de boisseaux empli de froment, ou de bled ou autre chose tel que l’avoine chaque boisseau valant une valeur exprimée en livres, sous et deniers ; ainsi un nombre X de boisseaux était annuellement reversé au bénéficiaire de la donation, et ici en l’occurrence au dit prieur du prieuré du pont (Le nombre de boisseaux pouvait également être accompagné ou augmenté par le versement d’animaux tel le chapon).
Ainsi lorsque l’ancestre de Matheum offre au prieuré du pont la terre de Quencombre il offre à celui-ci un nombre de boisseaux à prélever sur les terres de Quencombre, et idem pour son moulin ; un acte de Dénombrement réalisé en 1556 pour le prieuré du pont nous établira une surface d’environ 10 journaux, surface appelée « les terres de Quencombre », à ce prélèvement annuel correspondra alors une quantité de 20 boisseaux de froment à la mesure de Dinan.
Ainsi pour la paroisse de Crehen, proche du Guildo, les dixmes appelées « les dixmes du pont à Dinan » correspondaient en 1556 à 22 mynes (boisseaux) de froment eux mêmes composées de 2 mynes de froment le rémanent (le reste) composé par tiers et de paumelle, et de febves et d’avoynes .
A l’inverse le prieur pouvait ponctuellement lui même vendre tout ou une partie d’un revenu, à savoir X boisseaux de froment propres à une même terre, propre à un bailliage, sortant ainsi d’une façon définitive ce bien cédé, toujours exprimé en boisseaux, des biens temporels relevant du prieuré lui même ; il en ira ainsi en 1564 pour le bailliage de la Jossais en Taden lorsque le prieur vendra à Julienne Gallier, alors veuve de noble homme Guillaume Ferron de la Sigonnière, 20 boisseaux a prélever sur le tout.
La même année c’est le sénéchal de Rennes lui même qui vendra une partie des biens temporels ecclésiastiques celui-ci vendant à Françoise Serizay 8 boisseaux de froment à céder sur le revenu du prieuré de Saint-Malo de Dinan ; ces derniers en fait seront aussi accompagnés de neuf godets de froment à prendre sur le revenu du prieuré du pont à Dinan ; ces godets à prendre étaient alors estimés à la valeur de 8 livres 1 sou et 3 deniers de rente par an (A 1 boisseau correspondaient environ 30 litres de froment 1 godet correspondant quant à lui à environ 0.65 litre. Françoise Serizay susdite était alors veuve de noble homme Guillaume le Gouverneur Sieur de la Richardais en Taden ).

Si nous connaissons par cette charte le nom du père de Matheum, à savoir Alain dit le roux, nous ne connaissons à l’inverse pas du tout le nom de son père, le sien ou celui de ces susdits ancestres.
Ce père d’Alain le Roux, donateur supposé de Quencombre, ce seigneur voyant le jour vers 1100, ne nous ait il est vrai pas du tout connu ; toutefois le prieuré du pont à Dinan apparaissant entre 1070 et 1100 il est possible que le père de celui-ci fut cité parmi les différents témoins inscrits sur l’acte de fondation du dit prieuré du pont à Dinan.

A titre de la seule information voici les noms des différents témoins présents sous la ville de Dinan lorsque sera décidée par Geoffroy 1er de Dinan l’élévation du prieuré du pont à Dinan : Geoffroy 1er de Dinan ; Riwallon le Roux son frère ; Willelme de Dol Abbé de Saint-Florent de Saumur le Vieil et parent des deux précédents ; Ozio la femme du susdit Geoffroy 1er de Dinan ; Olivier de Dinan leur fils ; Alain de Dinan frère du précédent ; le moine Guihenoc ; Geoffroy de Langan seigneur de Langan ; Rainald Donatus fils d ‘Eudes ; Wilmus Videme homme en armes en le château de Dinan ; Radulfus Vicecomes (Raoul Vicomte) ; Hamon fils de Guihenoc ; (Guy Gobio) ; Geoffroy de Ferraria ; Graffio ; Picot de Landa Boiloc (Picot de la Landeboulou) ; Rainald fils d’Eudes ; Ansger du Pont ; Ansquetil fils du même (Peut-être Ansquetil souche des seigneurs de Châteaugiron) ; Garbuno (Garbin) son beau-frère ; Alain fils de Guihenoc ; Rio fils de Rioldis ; Barbot, vicaire et ses deux fils, Gorhanus et Jarnonus ; Geoffroy fils de Geofroy de Ferraria susdit; David fils de Brucel de Saint-Florent ; Richard fils de Riwallon ; Guihenoc, moine, neveu du précédent ; Simon archidiacre ; Guymar, doyen ; Radulphus Bili (Raoul Bili) ; Liberté fils de Marole ; Eudes autre fils d’Angers susdit ; Berhandus de Danharia ; Guinomerus Gruslin ; Alunalt ; Arnaldus de Labucacia ; Geoffroy Ricold neveu de Rainaldi ; Ulronius fils de Robert.


Voici maintenant l’acte ci-dessus citant Matheum fils d’Alain le roux :
Universis sancte matris ecclesie filiis ad quos presens carta pervenerit Willelmus, archidiaconus Dolensis, salutem et dilectionem in domino. Noverit universitas vestra quod controversia  que inter priorem de Ponte de Dinan et Matheum filium Alani Rufi et fratres  suos super terra et molendino de Quencombre  vertebatur, in presencia nostra sopita est in hunc modum; quod idem M.et fratres sui recognoverunt eandem terram datam fuisse in elemosina ab antecessore suo domui Beate Marie Magdalene de Ponte de Dinan, et eciam molendinum, et coram nobis eandem terram et molendinum de Quencombre videlicet tactis sacrosanctis Evangeliis juraverunt de cetero priori domus supradicte in pace relinquere, et pro pace ista tenenda prior eis decem solidos Andegavenses persolvit testibus hiis : Hamone Bode, Thoma Choan, Eudo de Lanualay, Menguidone de Taden presbiteris et Radoue de la Bocae, diacono, et pluribus aliis tam clericis quam laicis. Et quoniam pax ista in presencia nostra sacta suit, volentes quod de cetero robur obtinerest firmitates, eam fecimus annotari et sigilli nostri munimino confirmari.
Traduction personnelle : A tous les fils de la sainte mère Eglise à qui la présente charte parviendra, Guillaume, archidiacre de Dol, salut et amour dans le Seigneur. Vous devez tous savoir qu’il y a eu une contestation entre le prieur du Pont de Dinan et Matthieu, fils d’Alan Rufus, et ses frères sur la terre et du moulin de Quencombre ; en notre présence elle fut apaisé de cette façon : Que le même Mathieu et ses frères ont reconnu que la même terre a été donnée en aumône par leur ancestre, à la Maison de la bienheureuse Marie-Magdelaine du Pont à Dinan, et aussi le moulin, et devant nous pour les mêmes terre et moulin de Quencombre, il va de soit en touchant les Saints-Evangiles, ils jugèrent désormais de laisser en paix la susdite Maison du prieur ; et pour qu’au prieur cette paix soit maintenue il lui a été payé dix sous d’Anjou; ces témoins : Hamone Bode ; Thoma Choan ; Eudo de Lanualay ; Menguidone de Taden, prestre ; et Radoue de la Bocae, diacre ; et bien d’autres tant clercs que laïcs. Et puis cette paix a été scellée en notre présence ; souhaitant qu’à l’avenir elle obtienne force et fermeté nous l’avons annoté et fortifiée de la protection de notre sceau. Sources : ADML. H 3357III

D’Or édenté de sable
Les Armoiries de Hamon de la Bellière cité en 1209 primicier de la collégiale de la Guerche en Ille-et-Vilaine

Les seigneurs de Coëtquen possesseurs de Quencombre.

Suite à une autre discorde en l’année 1219 interviendra un accord entre Olivier de Coëtquen, le tout premier seigneur de Coëtquen cité par les pages de l’Histoire, et le Prieur du Pont à Dinan. Cet accord portera sur un partage établi entre eux, partage relatif à des biens hier aumônés au prieuré, partage comprenant aussi un fief appelé « le fief Laïc » ; tous ces éléments offerts en aumônes étaient tous assis en la paroisse de Lanvallay.
De faite ces « aumosnes hier offertes » s’appliquaient sur des terres contenues entre le fleuve de la Rance et la rive du plateau de Lanvallay toutes également englobées entre le pont au port de Dinan et l’actuelle partie forestière de la Courbure.
De fait l’Aumône offerte d’un bien, que celui-ci soit terre, maison, moulin ou autre, en effet n’impliquait pas forcément la possession matérielle du bien offert par celui qui recevait l’Aunosne ; à ce titre le bénéficiaire de l’aunosne recevait alors de façon annuelle et « eternam » les revenus financiers d’une terre, ou les fruits, ces derniers étant toujours calculés en quantité de boisseaux et cela suivant une valeur ou une mesure donnée, mesure toujours propre à chaque ville il est vrai (Ainsi il y avaient les mesures de Dinan, de Chateauneuf la Noë etc.).
Pour ce genre d’aumosnes offertes à « Eternam » souvent à chaque décès du « donateur » il y avait confirmation de l’aumône hier offerte, confirmation inscrite en une charte par le ou les successeurs du donateur; ainsi moult fois il y aura « contestation » de la dite aumône hier offerte, contestation opposant alors toujours et le bénéficiaire du moment et le ou les héritiers du dit donateur (Pour illustrer ce propos vers 1209 Jehan de Lanvallay entrera en opposition avec l’Abbaye de Vieuville sous Dol. Ce désaccord se terminera finalement par d’autres donations, notamment la donation de mines d’étain, Jehan ensuite se faisant moine en cette même Abbaye ; celui-ci s’y fera inhumé au côté de « Guillaume fils de Raoul » le dit Guillaume ayant eu pour fils héritier Olivier 1er de seigneur de Coëtquen).

A l’inverse d’autres biens offerts seront eux matériellement bel et bien offerts mais relèveront cependant toujours de la propre terre seigneuriale sur laquelle ils étaient assis ; ainsi en 1543 pour les biens de Quencombre il sera dit que ceux-ci étaient « la possession » du prieuré de la Magdeleine mais que néanmoins ils relevaient toujours des seigneurs de Coëtquen.

Quencombre, bien offert au prieuré du pont à Dinan avant 1200 par l’ancestre du susdit « Matheum fils d’Alani Rufi », sera en effet entre 1292 et 1544 le bien des seigneurs de Coëtquen eux mêmes.

Ainsi des « traits de terres » étaient offerts auxquels correspondaient des dixmes chaque trait de terre possédant en revenu sa propre quantité de boisseaux ; ainsi au XVI siècle, à la Jossais, en Taden, terres appartenant à la noble famille De la Brosse, le prieur du prieuré du pont à Dinan possédait une quantité de traits de dixmes la gestions de ces derniers relevant directement du prieuré.
Lorsque en la seconde moitié du XVI siècle Quencombre sera aliéné et sortira pour toujours des biens temporels du prieuré celui-ci semble devoir recevoir en compensation en Pleudihen des traits de dimes s’appliquant sur des champs nommés « Champs Morel » (L’étude de cette aliénation est traitée en fin de chapitre).

Mais revenons aux seigneurs de Coëtquen. En effet avant 1292 un nouveau ligie éclairera Quencombre, contentieux soulevé cette fois par Raoul de Coëtquen en personne alors aussi seigneur en Pleudihen ; celui-ci au terme de son désaccord intervenu le 23/03/1292, devra reconnaitre au dit prieuré du pont à Dinan la jouissance légitime du manoir de Quencombre ; celui-ci en tant que « manoir » est alors cité par l’Histoire pour la toute première fois. A cette appellation « manoir » doit toutefois correspondre tout Quencombre, à savoir les parcelles de terres enclos concernées, le susdit moulin, les dépendances etc. biens hier sous-entendu lorsque Quencombre sera énoncés lors du dit litige « Matheum/Prieur du prieuré » (Raoul ici cité en 1292 est le fils de Guillaume lui-même fils aisné d’Olivier 1er. De fait Olivier aura deux enfants, à savoir le dit Guillaume l’aisné et le puisné, Raoul ici cité ; Raoul cité en 1292, fils du dit Guillaume, est donc le neveu germain de Raoul frère de Guillaume).
Ce désaccord sera réglé devant l’évêque de Dol, Theobaldus. Moyennant une rente annuelle de deux sous l’an Raoul seigneur de Coëtquen acceptera en effet que la manoir de Qencombre, soit tout Quencombre en lui même, reste aux prieurs avec l’exemption de toute charge; le prieur du moment est alors Jacques (ADML.H 3358-XIV) et nobilem virum Radulphii dominum de Quoyquien,  militem, ex altera, contentio moneatur occasione et raccosione cujusdem manerii dicti de Quencombre condanso et pertinenciis , dicti manerii situm in parrochia de Pludihen
Mais comment Raoul de Coëtquen, petit-fils héritier d’Olivier premier seigneur de Coëtquen cité par l’Histoire, est t-il entré en la possession de Quencombre avant la dite année 1219 ?

En cette même année 1219, lorsque Olivier de Coëtquen sera en procédure « judiciaire » contre le Prieur du prieuré du pont à Dinan, les dîmes de son fief laïc assis en la paroisse de Lanvallay les opposant l’un à l’autre, Olivier ne semble pas devoir posséder Quencombre demain, en 1292, pourtant bien certifié de son petit-fils le dit Raoul fils de Guillaume ; d’ailleurs est-ce qu’un seul jour Olivier posséda Quencombre ?
De fait il me semble que cela soit son fils puisné, le Raoul, l’oncle de « Raoul fils de Guillaume », qui doive entrer en possession de Quencombre et cela probablement par son propre mariage, mariage dont y ignorons encore tout aujourd’hui (Raoul le dit « puisné » est sur la même ligne générationnelle que Raoul de Dinan celui là même qui prendra pour épouse Phelippe Dame de la Bellière cette dernière étant héritière de ces terres assises juste en face de Quencombre.
Et Phelippa, à ce titre, me semble devoir être la petite-nièce du susdit Matheum fils d’Alain possesseur de Quencombre vers 1200.
Phelippa, héritière de la terre de la Bellière, semble en effet devoir être la petite-fille du susdit Hamon de la Bellière cité en 1206; celui-ci, fils supposé d’Alain le roux possesseur et donateur de Quencombre, de fait serait le propre frère de Mathem, dit fils d’Alain, Matheum transmettant Quencomre et Hamon personnellement la Bellière.
Phelippe à ce titre aurait eu une petite-cousine laquelle, héritière de Quencombre quant à elle, aurait pris pour époux le dit Raoul, fils puisné d’Olivier 1er de Coëtquen, permettant ainsi à celui-ci de prendre possession de Quencombre.
Sans enfant héritier cette petite-cousine de Phelippa, alors épouse de Raoul de Coëtquen, lui même fils d’Olivier, aurait transmis avec son époux le bien de Quencombre au propre neveu de celui-ci, à savoir à Raoul fils de Guillaume.
Ouvrir l’arbre de généalogie ci-dessus proposé).
Ainsi la terre de Quencombre et la terre de la Bellière, le tout en ce cas biens multiples d’Alain le Roux, père des susdits Matheum et Hamon, auraient été réparties entre les deux arrières-petites-filles d’Alain à savoir la première, Phelippa, transmettant celle de la Bellière à son dit époux, Raoul de Dinan, sa cousine supposée transmettant quant à elle Quencombre à la Maison seigneuriale de Coëtquen via son propre époux lui aussi supposé, Raoul le « puisné ».
Peut-être au travers d’une division successorale nous faut t’il voir ainsi la raison même qui séparera en deux parties distinctes une seule et même grande terre laquelle, au tout début du XIII siècle, donnera naissance et à Quencombre et à la Bellière le dit Matheum recevant Quencombre et le dit Hamon recevant personnellement, quant à lui, la Bellière.

Olivier de Coëtquen en 1223 sera encore en opposition avec le prieur du prieuré du pont à Dinan pour le pressoir seigneurial du prieuré ; Olivier en effet n’avait toujours pas mis en application la totalité de la décision rendue de 1219 remettant toujours en cause les dîmes propres au seul pressoir.

La dite année 1292 sera la dernière année avant longtemps en laquelle Quencombre sera cité.
Il faudra en effet attendre le XVI siècle avant de pouvoir réentendre parler Quencombre; il faudra attendre l’année 1543 pour pouvoir entendre de nouveau sa voix.

Armoiries des seigneurs de Coëtquen
D’Argent à trois bandes de Gueules


L’année 1543 et Quencombre

Ainsi en 1543, cela lors d’un dénombrement réalisé pour la venue du prieur Jean Le Clerc, nouveau prieur du prieuré du pont à Dinan, il sera en effet dit de la métairie de Quencombre que celle-ci relevait toujours du sire de Coëtquen d’après les dires de ce seigneur.
En lisant plus bas l’extrait de ce même Dénombrement nous comprenons très bien en effet que les revenus de Quencombre, biens du susdit prieuré de pont à Dinan, relevait toujours de la seigneurie de Coëtquen ; en fait le prieuré TENAIT Quencombre DEPUIS le susdit sire de Coëtquen celui-ci, voulant absolument maintenir sa prétention, la précisant en cette charte (Quencombre relèvera donc des sires de Coëtquen entre 1292 et 1543. Lors d’un second Dénombrement réalisé seulement quelques années après, en 1556, pour le nouveau prieur « Pierre Ferron », l’exigence du Sire de Coëtquen ne sera point renouvelée. Comment les biens de Quencombre avant 1292 parviendront t’ils entre les mains des dits sires de Coëtquen alors qu’ils étaient vers 1200 en la possession du susdit Mathieu fils d’Alain le roux ?)
Voici ces deux actes établis et en 1543 et en 1556 :

1543.
Le sieur de Cresquen et la métairie de Quencombre


Item une mestairye siize et estant la paroisse de Pludihen nommée Quencombre estante en ung mesme tenant contenant le tout douze journaux de terre, joignant dung coste au chemin par lequel lon va du Moullin de la Belliere au bourg de Pludihen et dautre coste et bout au chemin par lequel lon va du di Chemin a la riviere de Rance quelle mestairye touttefoiz  le sieur de Cresquen (Lire Coëtquen) dit estre tenue de luy . Par devant nous notaires et tabellions ducaul Receuz et jurez en la cour de Rennes, a este present devant Nous en personne venerable et discret messire Sebastien Thomme, tesorie et chanoine de Rennes, procureur du dit Messire Jan Terin prieur commandataire surdit lequel, audit  nom, est confessant le dit prieur commandataire tenir prochement en fief amorty, de nostre dit seigneu Le duc, les dites choses cy-davant declarees et contenues

1556

Item en la paroisse de Pleudihen, environ dix journaux De terre apellez les terres de Quencomble  jognant dune Part le grand chemin de Dinan au bourg de Pleudihen, Ville de Chasteauneuf, daultre part la riviere De Rance, daultre le villaige de la Chapelle De Mordreuc vallant et son revenu par chacun an vingt Boyceaux fromant mesure de Dinan. Sur et par cause desquelles choses cy davant le dit Ferron Prieur confesse debvoir et quil doibt obeyr au Roy Nostre souverain seigneur, comme en tel cas apartient Avecq prieres et oraisons...
1718
Assis au dessus de sa fontaine voici les vestiges de l’ancien colombier de Quencombre faisant face à la Rance et à la réserve d’eau du moulin du Prat ; celui-ci rempli hier par la mer, reçoit toujours aujourd’hui le petit ruisseau « le Guillé » en provenance des terres de la Bellière.

XVII – XVIII siècle ?
L’ancienne fontaine ferrugineuse édifiée dans le pourprin délitant Quencombre : au delà commence l’ancienne retenue d’eau du moulin du Prat.

L’ancien pigeonnier daté de 1718 et sa gentilhommière proche édifiée quant à elle à la fin du XIX siècle, en 1884.
1718
L’ancien colombier assis en face du moulin du Prat
Celui-ci en l’une de ses pierres contient la date de 1718 ; ce colombier semble devoir accompagner dans sa propre réalisation la reconstruction de la dite « Maison » , maison associée à sa propre métairie).

1844
La Maison et métairie de Quincoubre


Celle-ci semble devoir être du tout début du XVIII siècle accompagnée qu’elle sera dans sa propre réalisation de son colombier ; celui-ci contient en effet en l’une de ses pierres la date de 1718.
Cette « Maison » assise face au fleuve semble avoir été assez fortement modifiée au XIX siècle accompagnant peut être en cela la construction de sa Gentilhommière.


1718

Zoom sur la dite « Maison noble » édifiée en 1718 ; elle fait face à la Rance et à son colombier. Son jardin « personnel », entouré de son pourprin, contient à chacune de ses extrémités un petit pavillon.

Cette « Maison » remplacera probablement en 1718 un manoir beaucoup plus ancien, manoir ou logis ayant été en la fin du XVI, en 1568 exactement, le bien des sieurs Ledean.
Vue aérienne de Quincoubre

En bas est la Gentilhommière ; au dessus est la dite « Maison » celle-ci ayant perdue aujourd’hui ses deux petits pavillons encore représentés en 1844.

Au dessus de la dite « Maison » est l’ancienne métairie…le vieux colombier à mi-hauteur de l’image est à gauche.
L’emplacement de l’actuelle Gentilhommière édifiée au lendemain de 1884

Le rectangle noir implante l’actuelle gentilhommière laquelle
sera construite qu’en 1884 ; en l’emplacement des surfaces rouges étaient très probablement très probablement la Maison noble et sa métairie biens affermés en 1568 par le prieuré du Pont à Dinan au sieur Jehan Ledean (Celui-ci, fermier général des biens temporels du prieuré du pont en 1568, Quincoubre compris, possesseur de la Chapelle et de la Pichonnais toutes deux assises juste au dessus, semble devoir sortir par aliénation tout Quencombre, cet ensemble compris, puisque ces deux petits fils François et Olivier seront tous deux ensemble possesseurs de Quencombre. Lire ci-dessous…) .
Ce nouvel ensemble sera le bien avant 1806 du noble homme René-Jacques-Bernard de la Ponthaye possesseur héritier qu’il sera de tout Quencombre.
L’ancienne Maison et métairie nobles de Quencombre citées en 1568 lors du fermage du noble homme Maistre Jehan Ledean.

Le dernier Ledean Sieur de Quencombre semble devoir être Noble Homme Olivier Ledean, époux de Françoise Fermal, fils qu’était celui-ci de Maistre Pierre Ledean sieur du Vaudrouet.
Pierre susdit, père du dit Olivier, eut pour père le susdit Maistre Jehan Ledean sieur de la Chapelle et de la Pichonnais et il semble avoir eu pour frère André Ledean, sieur de Quencombre ; en effet après sa disparition c’est notre susdit Olivier Ledean qui héritera de Quencombre, son propre neveu.
Olivier, nommé le 27/03/1603, semble devoir décédé vers 1650-50 la date de son décès nous étant entièrement inconnue; il laisse pour héritier deux enfants , Olive et Janne.
Son oncle, noble homme Gilles Ledean, aussi écrit Ledoyen, frère de Pierre susdit, va lui transmettre et La dite Chapelle et la dite Pichonnais lesquelles seront héréditairement transmises à son fils puis à son petit-fils (Pierre Ledean susdit prendra lui pour épouse Hardouine Lerenec ).
Nous n’avons pas l’information de la passation de la possession de Quencombre « Ledean/Ponthaye » .
Voir en bas de passe le passage consacré aux dits Ledean …

Ainsi pendant tout un pan du XVIII siècle seront ici même à Quencombre propriétaires les Bernard de la Ponthaye cela au lendemain dis dits Ledean.
Le sieur Ponthaye Bernard, aïeul de René Bernard-Ponthaye ci-dessous cité, sera en l’année 1720 en charge du Rolle de de la Capitation de la noblesse pour l’Evêché de Dol ; à ce titre il sera chargé de la collecte, après la répartition de cette somme à percevoir, des 3424 livres que messieurs les gentilshommes, leurs veuves, enfants et domestiques de l’évesché de Dol devaient payer pour leur capitation de la présente année les domestiques étant à la charge de cette même noblesse.
Tout laisse à penser que c’est ce dit sieur Ponthaye Bernard qui fut à l’origine en 1718 de la construction de l’actuelle Maison de Quencombre, colombier et métairie compris.

Comprenant maison noble et moulin édifiés à partir de 1718, et métairie aussi, cet ensemble de bâtis sera l’objet en 1805 d’un héritage contesté, héritage légué par le noble sieur René-Jacques-Bernard de la Ponthaye alors le propriétaire héritier des lieux (Son père René-Bernard, époux de Marguerite de Gaudrion, fut ami de Charles Duclos le grand académicien qui fut aussi maire de Dinan. René-Bertrand susdit de sa charge fut secrétaire du roi à Dinan ; il eu pour aïeul Bernard de la Ponthaye Receveur du roi pour le Pays de Dol en 1724 ).
Décédé en déshéritant ces deux enfants, toutes deux héritières de leur mère, René-Jacques-Bernard susnommé laissera déposé en son testament toute sa fortune à Armand Boudrot son ancien domestique, et Marie Brossard, deux accadiens « ses domestiques et amis de longue date » ; c’est ce leg qui sera contesté par les deux déshéritées une procédure judiciaire ayant été engagée par ces dernières. Cette procédure s’étira de 1806-1811 période au lendemain de laquelle apparaitra l’actuelle malouinière (Celle-ci en 1844 n’existait encore les plans cadastraux de 1811 et de 1844 laissant en son emplacement actuel qu’un immense jardin ou parc; elle fut édifiée rappelons le qu’en 1884).
Ces deux enfants « déshéritées » furent Dame Marguerite du Breil, alors déjà veuve du sieur Breil de Chalonge, et Demoiselle Françoise épouse Bernard ; le sieur René-Jacques-Bernard de la Ponthaye par Délivrance de legs universel, leg établi le 16 floréal de l’An XIII de la République choisira en effet pour héritiers et son ancien domestique, le susdit Armand Boudrot, et Marie Brossard fille du cordonnier Jean-Baptiste Brossard.
Dès l’année 1774, le 23 juillet exactement, le sieur de la Ponthaye fera parvenir à ce même ami, son ancien domestique, une somme d’argent s’élevant à 24 livres … Je profite de la première occasion qui se présente par un Acadien qui retourne à Châtellerault pour vous envoyer un peu d’argent. Je ne connais point encore la personne que je chargerai de ma mission, je ne lui parlerai que demain, mais il suffit que ce soit un Acadien pour que je n’ai pas de défiance, il vous remettra 24 livres. Vous avez dû recevoir une lettre d’en réponse à la vôtre. J’attends avec impatience que vous m’en ayez accusé réception. Si vous avez un peu tardé à me donner cette satisfaction, sans doute que vous n’avez pu faire autrement. Je finis mon épître, mon cher ami en vous conjurant de nouveau de me revenir voir le plus tôt qu’il vous sera possible. Si vous en avez autant envie que j’en ai de vous voir de retour ce sera sûrement avant la Toussaint prochaine.
Je vous embrasse de tout mon c?ur et suis pour la vie votre ami.
Signé: Ponthaye …



XVI – XVII siècles
Les Sieurs Ledean unis à Quencombre

Emplacement des 10/12 journaux de terre relevant du prieuré du pont.

Quencombre en la seconde moitié du XVI siècle sera entre les mains de la noble famille de Maistre Jehan Ledean puis, au lendemain de celui-ci, dans celles de ses fils et petit-fils compris ; à l’époque de ces mêmes petits-fils on parlera « sieurs de la Chapelle, de la Pichonnais et de Quencombre ».
L
ors de la prise de la ferme des biens temporels du prieuré en 1568, ferme baillée au dit sieur Jehan Ledean, en Quincombre s’appliquaient toujours envers le prieuré du pont les dixmes hier offertes par l’ancestre de Mathem fils d’Alain le Roux ; nous ne parlions alors que des sieurs de la Chapelle et de la Pichonnais mais aucunement d’un sieur de Quencombre.
L’assise des terres de Qincombre, terres sur lesquelles étaient toujours appliquées en 1556 la valeur de 20 boisseaux de froment, est très clairement assise en ce dit acte de 1556 :
Item en la paroisse de Pleudihen, environ dix journaux de terre apellez les terres de Quencomble  jognant dune part le grand chemin de Dinan au bourg de Pleudihen, ville de Chasteauneuf, daultre part la riviere de Rance, daultre le villaige de la Chapelle de Mordreuc vallant et son revenu par chacun an vingt Boyceaux fromant mesure de Dinan, sur et par cause desquelles choses cy davant le dit Ferron  Prieur confesse debvoir et quil doibt obeyr au Roy..
Finalement les 12 journaux de terre de Quencombre soumis aux dites dixmes étaient contenus à nord et à orient par la grand chemin allant de Dinan à Saint-Malo, à occident par le ruisseau né en l’étang de la Bellière et la Réserve d’eau du moulin du Prat et, à nord, par l’actuel village de la Chapelle-Mordreuc (Ainsi déjà nommé en 1718 en les B.M.S de Pleudihen).
La Pichonnais en le village de la Chapelle, aujourd’hui « la Chapelle -Mordreuc« .

Les sieurs Ledean

Les sieurs Ledean, pleinement acteurs eux aussi de l’histoire de Quencombre aux XVI-XVII siècles, apparaissent en nos pages vers 1540-50 période en laquelle naitra en effet « Maistre Jehan Ledean » ; celui-ci par ses propres terres sera dit sieur de la Pichonnais et de la Chapelle toutes deux assises en la paroisse de Pleudihen (la Pichonnais était une terre assise en la Chapelle Mordreuc, juste au dessus de Quemcombre ; de fait par la Chapelle Jehan Ledean était sieur de la « Chapelle-Mordreuc » en Pleudihen. Dès l’année 1712 la terre de la Chapelle en les B.MS. de Pleudihen se nomme déjà « la Chapelle Mordreuc’).
Jehan Ledean époux de Laurance Agan eu probablement, pour beau-frère, Gilles Agan, celui-ci de ses fonction étant alors le prieur de Tressaint ; en effet Gilles Agan au côté de sa parente, Olive Agan, sera le parrain de leur fils, Gilles Ledean, lorsque celui-ci sera nommé le 21/06/1571
.
Les Ledean, famille de « nobles hommes », leur fille Barbe, sœur du susdit Gilles, mais aussi de Pierre, prendra alliance dans la vieille noble famille des seigneurs « De Trémeureuc » celle-ci prenant en effet pour époux l’Ecuyer Pierre de Tremeureuc (Olivier Ledean, fils du susdit Pierre, par son épouse Françoise Fermal semble avoir eu pour beau-frère le noble homme Pierre Charton possesseur du manoir de la Richardais en Taden ; en effet l’épouse de ce dernier, Hélène Fermal, sera la marraine le 05/10/1629 d’Olive sa fille.) .
Olivier Ledean susnommé, fils du susdit Pierre, neveu aussi des susdits Barbe et Gilles, sera nommé le 27/03/1603 par Magdeleine de Villadiego épouse d’André Ledéan sieur de Quencombre ; par André Ledean, sieur de Quencombre, apparait pour la toute première fois dans notre histoire l’association « Quencombre-Ledean » (André ici cité semble devoir être un cousin germain des susdits Pierre, Gilles et Barbes ; à ce titre le père d’André serait un frère du susnommé Jehan Ledan époux de la susdite Laurence Agan, tous deux sieur et Dame de la Pichonnais et de la Chapelle, Jehan ayant été je le rappelle le fermier général du prieuré du pont à Dinan
Au regard de cette seule information le père des dits « Jehan Ledean sieur de la Pichonnais et de la Chapelle », de « Gilles Ledean prieur de Tressaint », et de « André Ledean sieur de Quincombre », fut lui même très probablement sieur de « Quincombre, de la Pichonnais et de la Chapelle »
à la Chapelle Mordreuc ; né vers 1510-20 ce père inconnu susdit semble, et cela il est vrai, devoir entrer en la possession et de Quencombre et de la Chapelle-Mordreuc. De fait au lendemain du décès de ce père inconnu André entrera en la possession de Quencombre son frère, le susdit Jehan, lui héritant de la Chapelle et de la Pichonnais. Leur frère puisné à tous deux, Gilles, lui entrant dans les Ordres pour devenir le dit prieur de Tressaint).
Au décès du dit André sieur de Quencombre ce sont ces propres neveux Olivier et François, tous deux fils de Pierre, qui entreront en la possession de Quencombre en une forme d’indivis ; Gilles leur oncle, le dit enfant nommé le 21/06/1571 par son oncle susdit « prieur de Tressaint, entrera lui par droits d’hérédité en la possession et de la dite Pichonnais et de la dite Chapelle ; celui-ci prendra pour épouse Julienne de Serville et il sera de sa charge « Avocat au Parlement de Bretagne ».
La Pichonnais restera au sein de la famille Ledean jusqu’à la fin du XVII siècle.

Pour rappel Jehan Ledean, père de Pierre lui même père de François et d’Olivier ces deux derniers tous deux dits « sieurs de Quencombre, sera l’un des fermiers généraux ayant gérés les biens temporels du prieuré du Pont ; l’entrée en sa ferme se fera le 21 mai 1568.
Ce fermage fut établi entre le dit Jehan Ledéan et Bertrand Ferron alors le prieur du prieuré du pont à Dinan du moment.

Le nom du fermier général gérant le « bien temporel » du prieuré en 1543, année en laquelle sera rédigé le premier acte de Dénombrement du prieuré,  ne nous est pas du tout connu ; on ne connait par cet acte que le nom du prieur en exercice, à savoir Jehan Le Clerc. Il faudra attendre en effet la dite année 1568 pour connaitre le premier nom « connu » du fermier général du prieuré.
Ce fermage comprendra aussi la terre de Quaincoubre


Riche personnage lors de la préparation de son propre passage de la Vie à la Mort Jehan Ledean ira de ses propres obits.
Ainsi le chartrier de l’église de Saint-Sauveur de Dinan a gardé en ses textes le testament religieux de Maistre Jehan Ledean : Jean Ledean sieur de la Pichonnais, époux de Laurence Agan, sachant que toute personne qui a prins vie il faut la terminer par mort, qui certaine est, et  ne sait-on l’heure d’icelle, afin de ne pas mourir intestat… veut 13 torches flambantes à la conduite de son corps et demande que, le jour de son service de 7ème et de l’an, il soit fait et boulangé, une mine de froment, en bon pain, qui soit départi et donné aux pauvres… Jehan laissera un boisseau de blé à l’Hôpital de Dinan, à chacun des couvents des Jacobins, des Cordeliers et des Dames de Saincte-Dolive (Ou Catherine Dolo ; Le Couvent des Dames de Sainte-Dolive deviendra le couvent des Clarisses) où sera transporté son obit, en cas d’inexécution à Saint-Sauveur.
 Jehan fondera également un obit à Pleudihen celui-ci comprenant trois messes à notes, l’une du Saint-Esprit, l’autre de Notre-Dame, la troisième de Requiem, chacune avec diacre, sous-diacre et nocturne des morts. 
Le patronyme Ledean s’écrira plus tard aussi Ledoyen

Armoiries muettes contenues dans un quadrilobé réemployées « inversées » en la façade principale de la Maison de la Chapelle ou de la Pichonnais.
La Maison de la Chapelle ou de la Pichonnais ?

En l’un des écarts de Pleudihen est le village de La Chapelle, est ce long corps de logis composé d’un ensemble de deux maisons. Celle de droite, que l’on ne fait que apercevoir ici, est peut être plus ancienne; celle de gauche, ici même représentée, est elle même composée de deux maisons toutes deux toutefois noyées dans une même construction.
Celle-ci, probablement du XIX, sous sa partie haute contient des
Armoiries muettes contenues dans leur quadrilobé ; lors de leur réemploi ce blason muet a été malencontreusement inversé. Ce long logis est nommé la » Maison de La Chapelle » et est délimité au devant de sa grande cour par le chemin de la Pichonnais (
La Maison de la Pichonnais dans son existence est attestée par le baptême de Maturinne Lepinay née en 1712 en cette maison; sera témoin de ce baptême Françoise-Pélagie de Gaudrion. AR Pleudihen image n° 43).
Les terres de La Chapelle et de la Pichonnais sont ici même cités dès le milieu du XVI siècle au travers de Maistre Jehan Ledean. Les deux petits fils de celui-ci seront tous deux héritiers de Quencombre, Terre, métairie et Manoir originel compris.
A l’emplacement de ce long corps de logis le dit Maistre Ledean n’y avait t’il pas au milieu du XVI siècle son propre logis ?
Ce blason muet pourrait il être le sien ?
Celui-ci, fermier général des biens temporels du prieuré du pont à Dinan en 1568, semble sortir des dits biens du prieuré la terre de Quencombre puisque au lendemain du dit Jehan Ledean ses deux petits fils seront tous deux dits sieurs de Quencombre, puisque au lendemain de Jehan en Pleudihen le dit prieuré du pont à Dinan ne possèdera plus qu’un trait de dixmes celui-ci s’appliquant sur les Champs Morel.
L’un des trois feuillets décrivant en 1568 l’entrée en Ferme du sieur Jehan Ledean

1568.
Acte de l’entrée en sa ferme de Quencombre du dit sieur Jehan Ledean

Pour troys ans quy ont comencé des le premier jour de janvier dernier et quy finiront apareil jour jceilx revoluz noble homme maistre Bertran Feron sieur de la Meterie fermier du revenu du prieure de la magdhelaine  du pont a Dinan luy garentira a baille et soubz afferme a maistre Jehan Ledean sieur de la Pichonnait pret et acceptant les debvoirs de dixmes, oblations, meugnues dy quoy le sieur prieur dicelluy prieure ou ses fermiers et soubz fermiers sont fondez a prendre, levez et receuillez en chacun an tant par bled aignaulx laines et le fruit de rente breton et tout aultre quelconcque revenu ordinaire et extra ordinaire dont a acoustume de jouir le dict père prieur ou ses dits pères prieurs présent  en la paroisse de Myniac avecq aussi les terres et heritaiges ci deppendants du dict prieure qui sont situees en la paroisse de Pleudihen deppendentes de Quaincoubre. Daultant  cy en apartient au dict prieur sans en re resprendre ce que en a acquis le dict Ledean. Ensemble jouira le dict Ledean de tout aultre revenu quy apartient au dict prieur en la dicte paroisse de Pleudihen et pour en jouir en maniere accoustume et faire le preneur les acquitz et portez les charges sur ce sy aulcunes sont deues sans y consprandre les debvoirs de decymes, promet sainct visitation et tables abbatialles que portera et acquitera la bailleur pour en jouir le dict preneur tout ainsy que le pouroit faire le dict prieur tenantz les dictes choses en main et a raison des dictes jouissances et aussi faire le dict preneur il poyera les chacun an au dict Feron ouict mines acceptant la somme de traize vingtz livres monnoye tournois aux festes de monseigneur Sainct Jehan Baptiste et Noel par moictie lun terme appellant lautre que se entend a faulte du premier poyement en chacun dict an caution pour lautre terme en cours quil ne seroit escheu. En oultre poyer ce que presantement a faict le preneur au dict Feron acceptant six escuz dor pistollets tenu estant pour entree  de la presante ferme et quand a faire et fournir par chacun dict an a terme le dict preneur a oblige tous ses biens meubles et immeubles presans et futurs pour sur les immeubles procede par saisies procede vente et subhastion des ordonnations royaux et sur les meubles proceder par execution vante et subhastion [subaction]  a de jour et heure, et aultre produir gages touz sujez a vandre et jugement de court suffizament garde et neanctz par concurance a suborner le preneur son corps a tout arrest  et hostaige tout somme et requis en prinson fournir la part quil plaira au dict bailleur au dict nomme le faire mettre et constituez si necessaire jucqu a entre et par faict poyement tant au principal que mesme recouvrer  et elles ne seront liquides les dictes contraintes comme mieulx plaira au dict ferron quy apuye les garentaiges faire faire et paye gree jure oblige r…condempner tenir les serments notre court de Dinan a submission juree et prorogation a lordonnance dycelle par lintimation de touz sergens royaulx de hault justices et tout ce a este voullu consenty promis et jure par serment tenir et a ce faire par le jugement de nostre court de Dinan les y avons condempnez sur lypothecque de tous leurs biens de faict et signe presentement a Dinan en la maison et demeuration de Lerenec lun des soubz signes notaires le vingt ung ieme jour de may mill cinq cent soixante houict aveq les seignes des dictes partyes apposes au grand rolle du dict baille, et ung aultant de luy, ung exemplaire pour chascun seullement ny aucune derogation faite apres tractation et approuver fort l’apres sous ferme  sur hypotheque du tout le sieur aussy ledean acceptant … (une ligne incompréhensible) signent Lefrançois; Anthoine Lerenec; Jehan Ledean. 21 may 1568. Dixmes de Miniac Morvan 230 livres de ferme par an. Contract de soubz ferme par Bertran feron et jehan ledean pour les dixmes de Miniac, moulin terres de Quincoubre en pleudihen aportes au prieure du pont a Dinan 1568 pour 230 livres. En marge: Bail a ferme du prieure de la Madelaine du pont a Dinan pour le prix de treize vingt livres a jehan ledean le 21 ieme may 1568. Ce present bail pour sous fermer pour entrer en la metairie de Quincoubre car le preneur diceluy s’en est empare. ..

L’ancienne chapelle de la Chapelle Mordreuc, chapelle désaffectée au lendemain de la Révolution française (Photographie de Mr Jean-Luc Cottain).


1631
Julien Artur Seigneur de Launay 

Plus tard, beaucoup plus tard, en 1631 exactement,  les terres, la maison et la métairie noble de Quincoubre, ainsi que l’ensemble de tous les biens temporel du prieuré du pont, seront ensemble affermé à Julien Artur de Launay noble Malouin résidant à Saint-Malo, enfant né « noble homme » au sein d’une riche famille œuvrant dans le négoce malouin .
Celui-ci sous-affermera partiellement sa ferme, à savoir « Quencombre » et tout ce qui en relevait, à Jan Lecointre et son épouse, Guillemette Ferrat, tous deux résidants alors en la dite paroisse de Pleudihen. 
Malouin Julien Artur, époux de Simone Serizay fille de Thomas et de Carize Gicquel Sieur et Dame du Ruzy, sera le fils d’un Julien Artur de la Motte capitaine-corsaire Malouin ; Julien et Simone s’uniront à Dinan le 17/08/1620.
Les Artur parvinrent à se faire maintenir dans leur noblesse d’ancienne extraction en 1773 par arrêt du Parlement de Bretagne après avoir prouvé onze générations. Cet arrêt la fait descendre de Jean Artur, sieur du Stang, en la paroisse de Fouesnant, mari d’Yolande de Quélen qui figura à la réformation de 1427.
Jean Artur aurait laissé deux fils, Guillaume et Perrin. L’aîné de ceux-ci, Guillaume Artur, figura en 1429 au nombre des défenseurs du Mont Saint-Michel ; sa descendance est éteinte depuis longtemps, bien que la famille Artur de la Villarmois, encore existante.
Le puîné, Perrin Artur, vint se fixer à Saint-Malo et y épousa en 1448 Marie Legrand avec l’assentiment de son frère aîné, Guillaume. Perrin eut plusieurs enfants qui partagèrent sa succession en 1485. Son fils, André Artur, marié vers 1478 à Bertranne Tehel, aurait été père de Guillaume Artur, sieur de la Motte, marié à Thomasse Ferron, et grand-père de Pierre Artur, marié à Joceline Gosselin qui fut l’auteur de la famille Artur de la Motte, de la Gibonais et de Keralio.

Le fils de celui-ci, honorable homme Julien Artur, sieur de la Motte, bourgeois de Saint-Malo, marié en 1564 à Guillemette Baffart, est qualifié marchand dans un arrêt du Parlement rendu le 11 juillet 1598. Il fut fait prisonnier par les Ligueurs en 1540 et taxé à 3.000 écus pour sa rançon. Il laissa plusieurs enfants qui partagèrent sa succession en 1613 dont notre Julien père.
Trois de ses fils, Étienne, sieur de la Motte, Pierre, sieur de la Vieuxville, et Julien, sieur de Launay, baptisé le 27 août 1582, furent les auteurs de trois branches Artur.

Les Armoiries des Artur qui sont : D’azur au croissant d’or accompagné en chef de deux étoiles du même.

La Pierre de la Rance, le moulin du Prat et l’aliénation de Quencombre.

Quand Quencombre fut t’il aliéné, quand sortit t’il des biens temporels du prieuré du pont à Dinan.
Nous ne possédons pas cette date mais toujours est t’il qu’en 1673 le prieuré du pont à Dinan avait déjà vendu ses droits relevant de Quincombre, avait déjà céder Quencombre
((Comme il est dit ci-dessus Quencombre semble cependant devoir sortit des biens temporels du prieuré du Pont à Dinan sous la ferme du susdit Jehan Ledean celui tenant pour le dit prieur de ce prieuré Quencombre ; ces petits fils en effet seront tous deux et ensemble possesseurs de Quencoombre).
Pour les dixmes revenant au prieuré du pont à Dinan on ne parlera plus désormais en Pleudihen que des dîmes s’appliquant en le Champ Morel
; En 1673 Quincoubre en effet avait déjà définitivement disparu des biens temporels du prieuré.

A la fin du XII siècle le désaccord ayant opposé en 1219 Olivier de Coëtquen au prieuré du pont à Dinan n’avait pas encore eu lieu, ici la future puissante seigneurie de la Bellière n’existait pas encore, le moulin du Prat n’existait pas encore non plus, et seuls était Quincombre, seuls étaient son nom, sa terre, son moulin et ses droits.
Comme il a été dit ci-dessus aux alentours de l’an 1200, probablement peu avant, Mathieu fils d’Alain le Roux confirmera au prieuré du pont à Dinan la possession du moulin de Quencombre et la possession aussi des terres l’accompagnant, bien foncier dont les terres, depuis le XIII siècle, sont assises en la paroisse de Pleudihen.
Cette possession, née d’une donation faite hier par feus ses ancestres,
comprenait t’elle ici même en la rivière un ou des droits d’arrérages, ou droit d’ancrage ?
Le 16/03/1654 lorsque le frère Florent Mareschau, prêtre Bénédictain, Docteur de Sorbonne et grand prieur de l’Abbaye de Marmoutier, va prendre aussi la Commende du prieuré du pont à Dinan, dans l’énoncé des biens du prieuré va être citée la Pierre de la Rance celle-ci fixant la limite fluviale au delà de laquelle le prieuré du pont n’avait plus aucun droit sur la Rance …sur ladite rivière de Rance avec droit de pescherie prohibitif depuis la Tour longue de la ville de Dinan jusques audit moulin et aussy avec le debvoir d’ancrage de toutes les barques et bateaux de pais estrangé, et autres de la rivière jusques soubz les limites de la perré de Rance situé entre la ville Saint-Malo de l’Isle et le port de Dinan…

Quelques vingt années après un second mémoire des Dépendances et Consistance du prieuré Sainte-Magdeleine au pont à Dinan, mémoire réalisé en 1673 pour la venue du nouveau prieur « Dom Floraine, va lui aussi nous parler de la Pierre de la Rance
et de l’étendue des dits droits d’arrérages possédés par notre prieuré ces derniers de fait s’étirant depuis la Tour longue de la ville de Dinan à la dite Pierre de Rance … un moulin servie d’eau douce et de mer appellé le moulin de la Magdelenne, seize et seitué proche le pont de Dinan, sur la rivière de Rance, avec droit de pescherie proibitif depuis la Tour longue de la ville de Dinan jusqu’au dit moulin, et aussy avec le debvoir d’arrerage de toutes barques, batteaux de pays étrangers et aultres qui abordent audit pont à Dinan, fors (sauf) ceux dudit prieuré à Dinan et aultre de la rivière jusques la pierre de Rance seitué entra la ville de Saint-Malo de L’Isle et le port de Dinan…

Située « entre » Saint-Malo de l’Isle et Dinan où pouvait très bien être assise en la Rance cette pierre dite « Pierre de Rance » ?
Était t’elle située au plus près des dites terres de Quencombre, cela face au noble château de la Bellière lequel, bien seigneurial des puissants vicomtes de Dinan, apparaitra lui qu’au début du XIV siècle ?
Pouvait t’elle être assise en cette même année 1673 proche du dit moulin du Prat ?
De mémoire d’anciens il y avait ici même hier deux grandes pierres lesquelles, nommées respectivement Pierre de Saint-Malo et Pierre de Dinan, servaient depuis des temps très reculés à « positionner  » en la déterminant la hauteur d’eau de la mer ici alors présente lors des marées montantes. Quand les dites pierres étaient toutes deux immergées les bateliers savaient ainsi pouvoir remonter par la rivière au pont à Dinan l’eau étant alors suffisamment assez profonde. Faut-il voir en ces deux Pierres la dite Pierre de Rance délimitant la partie de la rivière relevant du dit prieuré du Pont, pierre donc citée vers 1660 ?
Cette dernière pouvait t’elle toutefois être située beaucoup plus en amont, plus proche de la cité de Saint-Malo ou de la ville de Dinard étendant de ce fait d’autant plus la dite zone fluviale relevant de notre prieuré du Pont à Dinan ?
Voici comment fut positionnée en 1803, en l’an XI de la République française, la « Pierre de la Rance » par  Louis de Grandpré lorsque celui-ci écrivit son « Dictionnaire universel de géographie maritime » …La rade de Saint-Malo n’est qu’un canal étroit et curé, sur lequel les ancres n’ont pas d’abord une excellente tenue; il leur faut un peu de hal pour s’assurer. A cet inconvénient il s’en joint au autre, c’est celui de la pierre de la Rance, autrement nommé pierre aux Normands. Cette pierre est le travers de la pointe du Moulinet . On est dessus quand on tient cette pointe par la Corbière, et Bizeul ouvert par la pointe de Béchard. Elle découvre au bas de l’eau dans les très grande marée..

L’estuaire de la Rance avant la réalisation du barrage marémotrice remontait jusqu’au port de Dinan en lequel d’ailleurs les fortes marées remontaient aussi. La zone « fluviale-maritime » soumise à la juridiction du prieuré du pont tout du long de son activité, cela via ses droits arrérages, ses droits d’encrages etc. semble bel et bien avoir été étendue du dit port de Dinan à la pointe de Dinard nommé aujourd’hui « la pointe du Moulinet ».
Au XII siècle cette zone maritime en laquelle s’appliquait les droits fiscaux du prieuré du pont à Dinan dépassait donc de loin la propre limite géographique de la paroisse de Pleudihen et celle de son moulin de Quencombre ; en la dite année 1673 elle dépassait de loin la propre limite géographique de la paroisse de Pleudihen et celle de son moulin du Prat, moulin à eau de mer. 
Finalement le prieuré du pont à Dinan percevait aussi sur chaque bateau s’ancrant dans la rivière, des droits établit en tout l’estuaire de la Rance, entre le port de Dinan lui même et l’actuelle pointe du Moulinet.
Les bateaux s’ancrant proche du moulin du Prat au XV siècle, au lendemain de l’apparition de la seigneurie de la Bellière, devaient t’il toujours payer ce même droit d’ancrage ?

C’est la lecture du dit acte de 1673 qui va nous apprendre déjà l’aliénation de Quencombre ; il nous confirmera également les droits de haute, basse et moyenne justice que le prieuré du pont à Dinan alors encore possédait …A cause duquel prieuré et baillage en dépendant, ledit prieur a droit de jurisdiction, haute, basse et moyenne justice, prison et tout exercice de pled, juridiction qui s’exerce par les officiers auxdits lieux…est à remarquer que la matairie de Quiencoubre scituée en la paroisse de Pleudiain, avec les terres e dépendante, est aliénnée en l’an …. (mot manquant) et n’a été retirée par les prieurs quoy qu’il y ait arrest du Conseil qui le permet, mais attendu les augmentations il laisse jouir les engagistes…
Cependant dès le 16/03/1654, cela lorsque le frère Florent Mareschau, prêtre Bénédictain, Docteur de Sorbonne et grand prieur de l’Abbaye de Marmoutier, va prendre aussi la Commende du prieuré du pont à Dinan, dans l’énoncé des biens du prieuré pour Pleudihen ne sera déjà plus énoncées que les dixmes s’appliquant sur les Champs Morel…plus un autre trait de dixme siis en la paroisse de Plidihen appelé le Trait des Champs Morel…
En 1654 Quencombre avait déjà été aliéné. Mais voila !
A qui et quand ?


Et peut-on remonter le fil d’Ariane jusqu’aux susdits François et Olivier Ledean tous deux frères, tous deux dits « Sieur de Quencombre leur propre aïeul, le susdit Jehan Ledean, sieur de la Chapelle et de la Pichaunnais, prenant le 21 mai 1568 la charge de « fermier général des biens temporels de notre petit prieuré ?
De fait il en sera déjà ainsi de la dite alienation le 14/10/1639 lorsque sera rédigé l’Aveu, minu et dénombrement pour l’entrée en fonction du prieur Michel Bouvard ; il en sera toujours ainsi le 03/03/1613 pour l’Aveu du religieux bénédictin Jan de Horis
.
De faite les pièces écrites nous manquent pour remonter au delà, pour réunir la ferme dudit sieur Jehan Ledean ouverte le dit jour du 21/05/1568 et le susdit Bouvard pour son aveu daté du dit jour du 03/03/1613; il nous manque en tout 45 années.
Nous avons cependant une autre date, une première date, une dernière date, celle du jour du baptême du susdit Olivier, fils de Pierre sieur de Vaudrouet, et petit-fils du susnommé Jehan Ledean le dit « fermier général du prieuré ».
Cet enfant sera nommé le 27/03/1603 et sera alors son parrain André Ledean sieur de Quencombre ; le dit André est très probablement l’oncle d’Olivier puisque celui-ci héritera de la terre de Quincombre au lendemain du dit André, son oncle supposé.
Au regard de cette dernière date, au regard de ces liens de parenté établit entre l’enfant baptisé et son oncle supposé, tout laisse à penser que le dit Jehan Ledean, l’aïeul de l’enfant nommé, et fermier général des dits biens temporels , acheta au prieuré du pont à Dinan les terres de Quencombre dont alors il avait la ferme, acheta Quencombre qu’il transmis ensuite à son fils supposé, le dit André Ledean frère de Pierre.
Ainsi Quencombre aurait pu être aliéné, ainsi Quencombre aurait pu quitter à jamais la cassette des prieurs du prieuré du pont à Dinan…ainsi les sieurs Ledean entrèrent t’il en la possession de Quencombre.

Le Pierre de la Rance
Ci-dessus et ci-dessous dessins transmis par monsieur Jean Luc Cottain

Ci-dessus plan et extrait du plan de Cassini
Deuxième moitié du XVII siècle.

Implantation de la dite « Pierre de la Rance » aujourd’hui Pointe du moulinet. Extrait très aimablement envoyé par Mr Jean-Luc Cottain  par son rôle « président » de l’association du Moulin du Prat.

Le moulin à marée du Prat (photographie de Valérie Devoos).

Le moulin à marée du Prat relevait de la seigneurie de la Bellière celle-ci possédant les trois poteaux patibulaires de haute, moyenne et basse justice ; il semble devoir plonge ses origines dans les premières heures du XVi siècle.
Assis en contrebas de Quencombre, délimitant pour ainsi dire cette terre à occident, le moulin du Prat ne releva jamais de Quencombre et semble donc de pas devoir être le moulin cité dans la « confirmation de Matheum » dès la fin du XII siècle.
Où pouvait donc bien s’assoir celui-ci ?
La seigneurie de la Bellière semble avoir possédé deux moulins, l’un encore nommé aujourd’hui le moulin du Prat, et le second le « moulin de la Bellière » ; celui-ci sera cité sur le dit acte de Dénombrement de 1543Item une mestairye siize et estant la paroisse de Pludihen nommée Quencombre estante en ung mesme tenant contenant le tout douze journaux de terre, joignant dung coste au chemin par lequel lon va du Moullin de la Belliere au bourg de Pludihen et dautre coste et bout au chemin par lequel lon va du di Chemin a la riviere de Rance, quelle mestairye touttefoiz  le sieur de Cresquen dit estre tenue de luy . Par devant nous notaires et tabellions ducaul Receuz et jurez en la cour de Rennes, a este present devant Nous en personne venerable et discret messire Sebastien Thomme, tesorie et chanoine de Rennes, procureur du dit Messire Jan Terin prieur commandataire surdit lequel, audit  nom, est confessant le dit prieur commandataire tenir prochement en fief amorty, de nostre dit seigneu Le duc, les dites choses cy-davant declarees et contenues
A la lecture de ces lignes le dit moulin de la Bellière devait se trouver être assis proche de l’actuel parking du moulin du Prat bordé par l’actuelle route menant à Pleudihen.

Jean-Pierre Fournier