XI – XII siècles. Origine de la Chapelle Saint-Joachim.

et de l’actuelle église de Saint-Malo de Dinan…

La Chapelle de Saint-Joachim à Dinan fut construite à la fin du XV siècle à l’emplacement de la toute première église de Dinan, à l’emplacement de sa toute première église paroissiale, à l’emplacement de celle de Saint-Malo de Dinan.

1108. La très grande vétusté de l’église de Saint-Malo de Dinan.

L’histoire de la ville de Saint-Malo trouve son origine au plus profond des fibres de la vie de Saint-Maclovii ; l’église de Saint-Malo de Dinan, la toute première église réalisée en cette ville seigneuriale alors naissante, trouve elle aussi, ayant plongée ses propres racines au plus profond du même creuset, sa propre origine dans la vie de ce même saint-homme.

La naissance du prieuré du pont de Dinan, nous le verrons un peu plus loin lorsque nous étudierons plus en profondeur la charte religieuse de ce prieuré, a été quant à elle directement reliée à l’état profond de vétusté de cette même église dite « église de Saint-Malo de Dinan ». D’après plusieurs chartes se succédant cette église dès 1108 présentait un état d’abandon réel lequel empêchait en toute sécurité le bon déroulement des différents offices religieux. Dès 1108, alors que l’église de Saint-Sauveur de Dinan n’existait pas encore puisque celle-ci ne sera réalisée qu’au lendemain de la première croisade , son état d’usure mettait t-il déjà en danger la vie même des paroissiens ?

Déjà déclarée « vétuste » en 1108 cette première église apparait donc très probablement dans la première lueur émise par la jeune seigneurie de Dinan à défaut d’avoir une antériorité plus ancienne; elle dût très certainement porter le vocable de ce Saint dès son édification. Josselin de Dinan voyant le jour au tout début de l’an mille l’église de Saint-Malo de Dinan fut probablement édifiée vers 1030 si, bien sur, est elle contemporaine à Josselin lui même ; à cette seule condition en 1108 elle aurait donc eu un peu près 80 ans seulement (une vieille cartographie propose que la première église de Saint-Malo de Dinan fut réalisée par Olivier 1er le propre fils de Josselin, vers 1065, Olivier ayant alors environ 35 ans. Si cela est vrai l’église aurait TRES TOT, cela bien avant 1108, donc à peine terminée, déjà présenté les premiers signes « d’incurie » déclarés en 1108. Au nom de ces mêmes incuries dénoncées en 1108 l’église fut probablement construite bien avant 1065 attestant en cela la présence d’un premier noyau social bien antérieur à cette même date).

Née vers 1030 Cana, fille supposée d’Etienne de Penthièvre, épouse d’Olivier 1er de Dinan, fera vers 1060 édifier une maison de l’Hospitalité dans le cimetière même de l’église...et domum illam hospitalem quam uxor quondam Oliverii , Cana nomine, in ejusdem ecclesiae cymeterio . Au regard de la grande incurie de l’église constatée en 1108, au regard de la présence d’un cimetière déjà existant lors de la construction de la dite maison hospitalière l’origine même de la ville seigneuriale de Dinan pourrait t-elle être « antérieure » à la venue ici même du dit Goscelin de Dinan (ou Josselin) ? N’y avait t-il pas déjà ici même un premier noyau social lorsque Goscelin de Dinan entrera en possession de sa propre partie du bien hérité de son père ?

Agée de quatre-vingts et quelques années à cette même époque cela était t-il un âge suffisant pour expliquer à une église sa propre vétusté dont alors elle était déjà la proie ? L’église de Saint-Malo de Dinan va être en l’année 1108 l’objet d’une donation faite par Geoffroy 1er de Dinan lui même au Grand Monastère de Saint-Martin ; cette donation sera faite en présence d’Orieldis Radegonde sa femme et de trois de leurs enfants tous trois présents ce jour là, à savoir Guillaume, Rolland et Josselin (Geoffroy 1er de Dinan fils héritier du susnommé Olivier 1er Geoffroy voyant le jour vers 1060-70 ; Olivier II et Alain 1er ses deux premiers aisnés ne sont point nommés en cette charte il est vrai. Lire les PREUVES en bas de ce chapitre.).
Cette charte de donation nous apprend que l’église n’était alors nullement encore déposée entre les mains de moines religieux puisque l’évêque Benoist d’Aleth décidera en cette même charte de choisir un ordre monastique à qui la confier ; cette décision sera prise afin de pouvoir y assurer les différents travaux de remise en état, travaux probablement « aussi tendus vers  la recherche d’un développement spirituel monacal digne d’elle même.

Eglise paroissiale était t’elle tombée de fatigue assaillie par le seul Temps ou bien était t’elle tombée en péril suite à l’absence de tout ordre religieux pouvant la diriger, l’ordonner et l’entretenir spirituellement ?

En 1108 du vivant de Geoffroy 1er de Dinan, la première croisade terminée tout juste 9 années avant, la ville seigneuriale de Dinan ne formant toujours qu’une seule et même entité, l’église de Saint-Sauveur n’existant probablement pas encore, l’église de Saint-Malo de Dinan était très probablement encore la seule église de Dinan.
Nous ne le saurons jamais quand et qu’elle fut la première note de musique lancée en échos entre les murs contenant son Autel (Quand cela fut fait les reliques de Saint-Méens et de Saint Judicaël étaient arrivées à Dinan depuis déjà fort longtemps, celles de Saint-Méens ayant été amenées en Bretagne un demi-siècle auparavant, le 14 février de l’année 1074.
1074 Reliqua St-Mevenni in Bretannia St-Florent XV Febvrius. Ces deux reliques seront offertes par Geoffroy 1er de Dinan lui même lorsque sera par lui décidé la construction du prieuré du pont à Dinan; cela sera fait entre 1074 et 1118 Geoffroy disparaissant définitivement de toutes chartes écrites au lendemain de 1123).

Maclovii, à la fin du 6ème siècle, traversera la mer sortant ainsi du pays de Galles afin de pouvoir rejoindre l’ermite Aaron lequel vivait sur une petite ile recouverte de terre et régulièrement entourée par des eaux montantes et descendantes ; la ville de Saint-Malo par définition alors n’existait pas encore. Seule la ville d’Aleth (aujourd’hui Saint-Servan, l’un des quartiers de Saint-Malo), ancienne ville portuaire gallo-romaine, faisait face à ce très gros rocher recouvert d’une terre certainement productrice. La mort d’Aaron survenue Maclovii quitta la petite ile d’Aaron propice à sa vie d’ascète pour s’en aller en face créer un nouvel évêché non sans avoir auparavant déjà œuvré à évangéliser toute cette partie de la Bretagne. Jean de Châtillon (plus connu sous le nom de Jean de la Grille), homme très pieux né en 1098, évêque d’Aleth décédé en 1163, décidera pendant son épiscopat de quitter la ville d’Aleth pour retrouver le sol originel de l’ermite Aaron afin d’y implanter le nouveau siège de son évêché ; cette décision permis très vite l’apparition d’un premier noyau social lequel, demain, allait donner le jour à notre actuelle ville de Saint-Malo. Mais en quoi tout cela nous concerne t-il ici ? 

La charte de la donation de l’église de Saint-Malo de Dinan, église offerte par Geoffroy 1er de Dinan et tous les siens, va de suite répondre à notre question (cette donation comprendra aussi le cimetière entourant l’église ainsi que la maison hospitalière accompagnée de ses rues proches, maison hospitalière hier voulu par Cana la propre mère de Geoffroy. De fait Geoffroy offrait au Grand monastères de Saint-Martin toutes ses dîmes ou revenus personnels tous attachés à cette église, y comprises les dîmes du dit cimetière « jardin compris » et celles de la dite maison hospitalière y compris celles de ses rues proches ; cette donation sera toutefois faite sans qu’elle puisse porter atteinte aux droits seigneuriaux de Geoffroy).

Rédigée en 1108, bien avant que Jean de Châtillon ait pris sa décision de retourner s’installer sur l’ile d’Aaron, cette charte de fondation nous parle de cette ile sur laquelle, en cette même année 1108, il y avait une église dite aussi de Saint-Malo ; celle-ci sera elle aussi offerte le même jour à l’Abbaye de Saint-Martin le Grand accompagnant en cela l’église de Saint-Malo de Dinan les moines du Grand monastère recevant ainsi dans une même offrande deux églises . En cette année 1108, sur cette charte, on parlait encore de l’Evêque d’Aleth et de l’Ile d’Aaron. 

Cette donation sera confirmée la même année, en 1108, puis aussi un an plus tard dans une autre charte datée de 1109 ; cette seconde charte concernera les différents bénéfices de l’église de Saint-Malo de Dinan lesquels devaient tous êtres considérés comme étant le bien propre du grand Monastère de Tour. Cette seconde confirmation se terminera quant à elle sur des menaces de punitions célestes si cette même donation était appelée à ne pas être correctement appliquée ; cette charte réalisée sous la mandature de l’évêque de Rome Pascal II (ou Raniero de Bieda lequel fut Pape de 1099 à 1118), fut écrite par le Diacre bibliothécaire du monastère de Saint-Martin avant d’être envoyée au Latrin, à Rome. En 1124 cette donation sera pour la troisième fois confirmée; cela se fera sous le règne de Donald alors évêque d’Aleth.

Ainsi en 1108 sera rédigée une première charte pour cette dite donation la même année voyant la rédaction d’une première charte de confirmation « confirmant’ cette même donation. En 1109 sera rédigée une seconde charte de « confirmation » l’année 1124 assistant elle à une troisième et dernière confirmation.

Lire ci-dessous en fin de chapitre ces différentes chartes ou PREUVES.

Traductions personnelles aussi pardon pour les fautes de traduction…

La Chapelle de Saint-Joachim 

Cette petite chapelle, discrète et endormie, surplombe depuis toujours du haut de son assise les eaux de la Rance, le pont de Dinan et son port ; les cloches de cette petite église en ce lieu malheureusement plus jamais ne résonnent.
Seules quelques vieilles pierres séculaires, allongées au plus près de ses murs, sont les derniers témoins de son passé aujourd’hui à jamais tût, ses derniers bruits d’hier.
Il y a très longtemps cependant ici même, en ce même endroit, se dressait la première église de Dinan laquelle fut en 1108, donnée aux moines de Marmoutier par Geoffroy fils d’Olivier 1er de Dinan ; avec elle apparut le premier faubourg de Dinan et cela bien avant celui de la Magdelaine assis légèrement en contrebas au port de Dinan.

Le premier noyau social de Dinan est né ici sur cette hauteur penché au dessus de la rivière, penché et proche de sa motte féodale supposée (On s’accorde à penser aujourd’hui que la motte féodale nommée Dinan, laquelle est représentée sur la célèbre tapisserie de Bayeux, serait en vérité la motte féodale de Léhon laquelle fut remplacée en la fin du douzième siècle par l’actuel très vieux château-fort. Il faut néanmoins noter ici le simple fait qu’il n’existe à ce jour aucune charte écrite, quelle soit religieuse ou autre, qui pourrait attester, par sa propre existence, la véracité de cet épisode de l’histoire lié à Dinan. Cet épisode très tôt, dès le 17ème siècle, fut repris par certains auteurs historiens afin d’attester la scène guerrière décrite par la célèbre tapisserie dite de Bayeux. Cet épisode pourrait être tout simplement qu’une extrapolation, une simple extrapolation d’un fait de guerre née de la seule imagination de la Reine Mathilde; la prise de la motte féodale de Dinan, de Dinan ou de Lehon, par ce fait n’aurait jamais eu lieu).
Les années s’écoulèrent, les siècles aussi…

Même chapelle… au même endroit la pierre tombale non datée de Robin de Dinard celui-ci pouvant être un personnage ecclésiastique ou …
Ses Armoiries en effet comportent tout un sens symbolique puisqu’elles contiennent une comète parvenant au pied d’une croix le tout surmontant un sablier, sablier transpercé d’une lance celui-ci étant aussi ceinturé d’un cercle.
Pierre magnifique.
NB. En 1680 sera l’année de la grande comète…la première comète vu depuis un télescope…
A remarquer aussi que la lance est dans le prolongement même de La Croix…
La comète de 1680, la lance surmontée de sa croix, le sablier représentant l’ecoulement du temps qui passe, le cercle symbole aussi l’éternelle anneau de Ritournel…Que penser de tout cela !

En France, en 1487, les troupes royales du jeune Charles VIII sont placées sous l’autorité d’Anne de Beaujeu sœur de ce roi et fille de Louis le 11ème ; elle est régente d’un Pays, régente depuis 4 ans d’un jeune frère monarque de 17 ans déjà majeur depuis ses 14 ans (Malgré la majorité de son frère Anne de Beaujeu va continuer à diriger le royaume avec son époux, Pierre de Beaujeu ; politiquement très avisée pour la France elle fera tout pour entamer la réunification de la Bretagne à la couronne de France. Ainsi, en 1491, toujours très près du pouvoir, elle fera en sorte que son frère, jeune monarque de 21 ans, puisse épouser la duchesse Anne de Bretagne alors âgée de 14 ans seulement ; le souhait de feu son père Louis XI était enfin presque réalisé).

Seconde moitié du XVII siècle au pied de La Chapelle Saint-Malo de Dinan.
La pierre tombale de Pierre Lechap et de Briand Lerouy portant gravées la date de 1648 et une paire de ciseau celle-ci désignant probablement soit un tailleur d’habit soit un marchand de draps de soie.
Cependant les BMS de Saint-Malo de Dinan n’enregistrent pour cette dite année 1648 AUCUN décès à l’un de ces deux noms. Alors…


Cette même année, en 1487, les troupes militaires du royaume de France entre en Bretagne afin de se diriger, pour certaines d’entre elles, vers les murs et portes de Dinan laquelle est alors l’une des premières places fortes de Bretagne ; Louis d’Orléans, futur roi de France lequel demain sera nommé Louis XII, entre en rébellion contre Anne de Beaujeu aux côtés d’autres grands seigneurs du royaume voulant, lui aussi, contester la politique de sa Régence.
Devant le danger grandissant de la répression, il s’exile loin de la Cour pour aller trouver refuge à la Cour ducale de François II de Bretagne, lui aussi prince rebelle envers la fille du feu roi Louis XI ; devant cet exil chez un parent ennemi, Anne de France aussitôt laisse sa colère s’envenimer.
Aussi, peu de temps après, elle entre en guerre avec le duc de Bretagne laissant son armée pénétrer en ce duché, breton dans l’âme et dans sa chaire avant tout chose
.
Le duc François II de Bretagne, père de la duchesse Anne, demande aussitôt la démolition d’un ensemble de bâtiments situés à l’extérieur des remparts de la ville, constructions pouvant éventuellement servir de points de chute aux gens d’armes d’Anne de Beaujeu, régente du royaume de France.
L’église de Saint-Malo de Dinan, laquelle fut donnée en 1108 à l’abbaye de Marmoutier par Geoffroy 1er de Dinan, petit-fils de Josselin, fait partie de cet ensemble de construction dont la démolition vient d’être ordonnée par le duc.
François II, en contre partie, accepte la construction d’une nouvelle église laquelle devra être construite à l’intérieur des remparts de Dinan, derrière la porte fortifiée de Saint-Malo ; l’actuelle église de Saint-Malo de Dinan, petit joyau de l’art néo-gothique de notre région, va ainsi naitre et s’élever sur la paroisse de Saint-Malo de Dinan et cela sous l’autorité première du nouveau maitre de la place de Dinan, Jean de Rohan (Jean IV de Bretagne aura pour fils Jean V et pour petit-fils, fils de celui-ci, François 1er lui même père de Marie et de Catherine de Bretagne. Jean IV aura aussi pour fils Richard lui même père de François II qui sera à son tour duc de Bretagne; celui-ci sera le père de Anne de Bretagne.

Jean de Rohan, par son mariage avec Marie de Bretagne susdite, était devenu le gendre de François 1er duc de Bretagne, sa femme Marie étant par ailleurs la sœur de Marguerite de Bretagne ; celle-ci par sa parenté avec François II duc de Bretagne était la tante d’Anne de Bretagne future reine de France.
En 1148, à la mort de François II, Anne n’ayant que 11 ans, Jean de Rohan prenant le parti du roi de France deviendra ainsi le nouveau maitre de toute une partie du duché de Bretagne et maitre de ce fait de Dinan lorsque cette dernière signera sa reddition. En juin de l’année 1489, ayant acheté des terres privatives situées à l’intérieur de la ville fortifiée de Dinan, il décidera des travaux de la future église de Saint-Malo de Dinan).
Ainsi fut construire intra-muros la nouvelle église de Saint-Malo de Dinan.

L’église de Saint-Malo de Dinan

Voici ci-dessous l’acte de fondation de la nouvelle église de Saint-Malo, construction décidée en juin de l’année 1489. Par définition celle-ci fait aussi partie intégrante de l’histoire de la première église de Saint-Malo de Dinan puisqu’elle en fut son prolongement.
Le texte de cette charte peut paraitre un peu long mais il est intéressant  sur plusieurs points, notamment sur sa richesse patronymique et sur le fait aussi qu’il décrit assez biens certains habitats alors présents sur le site ou bien la nature de la rue elle même, et d’autres choses aussi. Voici donc cet acte originel: 


Comme puis n’a gueres de temps à occasion des guerres et divisions qui ont esté et à présent sont, l’Eglise parrochiale de S.Mallou de Dinan qui estoit située et assise ès fortbourgs de cette ville de Dinan de grands et somptueux edifices ait esté démolie, dilacerée et habatue par les Cheeffs, Capitaines et gens de guerre, qui pour lors estoient pour le dangier et préjudice de la fortesse d’icelle Eglise qu’elle pust porter à cette ville, pour ce que ceste Eglise estoit édifiée ou dehors de ladite ville, et au plus près quasi joignant d’icelle et suffi pour le dommage et péril, que peussent avoit et soustenir les Parroissions d’icelle  Paroisse par les malveillans et adversaires de ladite ville en y allant et venant où eux enfans en icelle Eglise, et n’ayent les Paroissiens d’icelle Paroisse aucune Eglise pour eux assembler à ouyr le divin Service  et autres choses à eux nécessaires, et ainsi qu’ils avoient au temps et paravant  ladite démolition et habatue, qui est un dommage pour les corps et pour les ames desdits Paroissiens, qui sont ebn bien grand nombre et de notables gens; et s’ils demouroient  en celui estat longurment, feroit un préjudice quasi inestimable. Pour et auxquieux inconveniens éviter et y donner bon remede ait esté advisé par plusieurs Nobles Gens de Justice, Bourgeois et autres habitans de ladite ville certains lieux, maisons, jardins et héritages situez et sis esd ville et parroisses cy-àprès déclarées, qui ont esté trouvées les plus prouffitables et propres qui fussent en ladite ville de Dinan, pour y constuire et édifier ladite Eglise, iceux héritageset choses joignant d’un bout au pavé de larue neufve, et d’autre par aucuns endroits  au pavé de la rue de la Boulangerie, et d’un costé aux maisons et jardin des hoirs feu Estienne Feré, Joscelin Ourcé  et autres, et d’autre costé au pavé de la grande rue estans ès fiez prouches de la Seigneurie de Dinan; et ont esté iceux héritages prisezet mesurez par certains prisagours, sçavoir une petite maison couverte de glé avecques un jardin size près ladite rue neufve, qui autresfois furent feu Jean le Clerc, contenant un seillon et demi seillon de terre; item, une place de maison qui furent Bertran Gicquel conyenant le quart d’un seillon  de terre ; item, un autre jardin avec une maison seiz jouxte ladite rue de la Boulangerie, qui furent audit feu Jean le Clercq, contenant deux seillons, quatre rais, tiers de rais de terre, et ladite maison contenant de long quarante deux pieds et de laise seize pieds; item, une autre maison de depport appartenant à Colin et Guillaume Bonnet jouxte ladite grant rue contenant trois quarts de seillons, et ladite maison contenant de long trente-ouit pieds et de laize quatorze pieds; item une place de maison, courtil et estables que autrefois posseda Robin Maufras jouste ladite rue neufve, contenant cinq rais de terre, et ladite maison dix-houit pieds de long et 18 pieds de laize; item une maison et jardin que tient Raoullet Nicolas, contenant trois quarts de seillons deux tiers de rais de terre , et ladite maison de long trente-neuf pieds et de laize dix-houit pieds; item, une autre maisonqui fut Jean Loisel, et appartnant à Renault le Do, conyenant une raie et contenant trente pieds de long et douze  pieds de laize; item, un jardin appartenant ès hoirs feu Pierre Nivet, contenant deux rais quint de rais; item, un jardin appartenant à Jean Louasel Canonier, contenant trois quart d’un seillon de terre; item un jardin appartenant ès femme et hoirs de feu Guillaume Mesnier, contenant demi seillon tiers de rais; item un jardin appartenant à Jean du Breil, contenant un seillon de terre ; item, un jardinappartenant ès hoirs feu Jean Pasquier, contenant un seillon une raie de terre ; item, un autre jardin que possede Thomas Chalonge, contenant un seillon une raie de terre; item un jardin jouste la rue de la Boulangerieappartenant à Jean le Gous, contenant environ quatre rais de terre, le tout des choses dessusdites contenantes de longueur neuf-vingt pieds et de laize cent pieds ou envirion. Aujourd’hui furent devant Nous par nostre Cour de Dinan présens en droit trés redouté, hault et puissant Monseigneur Jehan Vicomte de Rohan et de Leon, comte de Porhouet et de Gasnache et seigneur de Beauvoir sur mer d’une partie, et Charles du Breil Seigneur de Plumaugat, René Avalleuc Seigneur de Kerroussaud, Pierre Bourgneuf et Christophle Guillo, ceux Guillo et Bourgneuf  à présent Thrésoriers d’icelle Paroisse, Charles Chauchan, Bertran Gisquel, Guillaume Camben, Robert Cotin, Joscelin Sarcel, François Muret, Jean Marot, Jean Marquis, Estienne Berard, M.Pierre Morin, Tanguy Marot, Jean Chollet, Jean Donard, Josscelin Eberard, Pierre Garnier, Jean Vincent, Olivier Rerigeux, Alain le Refect, Parroissiens de ladite parroisse representans la maire et plus saine partie des Parroissiens d’icelle et chacun d’eux, d’autre partie; eux et chacun en tant que mestier est soubmettant  et soubzmisdrent avec tous et chacun leurs biens aux pouvoir, destroit, coercion, Seigneurie et obéissance de nostredite Cour; promisdrent y fournir et obeir  à droit quant à tout le contenu en cestes; lequel Seigneur de la grace, meu de bonne devotion  et charité, a donné et donne par omosne, cede, quitte et transporte esdits Thresoriers et Parroissiens à jamais heritellement lesdits lieux, fonds et emplacemens dessus declerez, pour y faire édifier ladite Eglise et appartenances d’icelle, lesquieux heritaiges leur mettra à cler et en pleniere deslivrance, si aucuns empeschemens y estoient trouvez, et les leur garentira frans et quittes de toutes charges et rentes à ses propres cousts et despens sans ce que personne soit contraint à y contribuer, avecques la grant vitre du pignon du chanceau d’icelle, parce que lesdits Parroissiens ont voulu, veulent et consentent audit seigneur qu’il soit doteur et fondeur d’icelle Eglise, et qu’il ait enfeux et sepulture s’il le veut au haut du cueur près le grant autier d’icelle Eglise , et autres droits qui appartiennent à fondeur avecq qu’il , ses prédecesseurs et subcesseurs soient participans aux Messes, prieres et oraisons qui à jamés perpetuellement seont dits et celebrez en ladite Eglise; et du parsus d’icelle Eglise, tant de chapelles qui y seront faites que par tous autres endroits d’icelle lesdits thrésoriers et Parroisiens jouiront, pourront bailler et arenter à qui bon leur semblera icelle chapelles et les enfeux et sepultures par tous les autres endroits d’icelle Eglise et en faire et disposer à leur plaisir pour le temps à venir, et faire mettre esdites chapelles et autres lieux, sors seulement en ladite grant vitre estant audit chanceau, telles armes, noms, présentations, tombes, figures et peintures que verront estre à faire, et ainsi que on avoit accoustumé de tout temps ce faire, et ainsi que on avoit accoustumé de tout temps ce faire en ladite Eglise ja desmolie; et a dit et déclaré ledit Seignor ne vouloir que fut ce soit donné aucun destourbier  ne empeschement esdits Parroissiens en aucune maniere qu’ils ne fassent ainsi qu’ils avoient accoustumé; ainsi qu’il vouloit et est son intention de faire autres omoines et liberalitez à ladite Paroisse. Et a esté dit que ce devoit estre remonstré Dimanche prochain en l’endroit du Prosne de la grant Messe d’icelle Paroisse, qui sera celebrée au Chapitre du Couvent des Freres mineurs dudit lieu de Dinan ausdits Paroissiens pour d’eux avoir consentement et ratification de ce que dessus. Donné tesmoin les fceaulx establis aux contrats de nottredicte Cour. Ce fut fait audit Chapitre du Couvent desdits Freres Mineurs le Vendredy doziesmes jour de l’an mil quatre cens quatre-vingt neuf. Escrit par Charles Berard. Ainsy signé, Berard passe, du Boisadam passe. Et au-dessous est escrit :Et dempuis le Dimanche 14 dudit mois de Juin l’an dessusdit, qui estoit le jour et feste de la trinité, furent présens par nostredite Cour de Dinan en droict devant nous en personne les Parroissiens d’icelle parroisse de Saint Mallo de Dinan, et que que ce soit la mere et plus saine partie d’iceux deuement congregez et assemblez en l’endroit du Prosne de la grand Messe d’icelle parroisse, auxquieulx fut par nous leu de mot à mot et à plein donné entendre le contenu cy-dessus escrit, datté du 12 jour dudit mois de Juin, lesquieux Parroissiens d’une mesme voix sans contradiction de nulli aprés la lecture et avoir entendu bien à plein tout le contenu et effect dudit Contract et Lettres l’ont eu agréable, le louerent, ratiffierent et approuverent, voulurent et veulent que tout ce vaille, tienne et forte à effect en tout son planier effect et contenu, moyennant que ledit Seigneur le face consentir et otoriser en toute bonne fourme et raisonnable a l’Ordinaire ou à ses Vicaires; et ainsi le promisdrent et jurerent tenir par leurs serments, et y furent par nous condamnez et condamnons. Donné tesmoin lesdits sceaux. Ce fut fait à Dinan ou Chapitre du Couvent des Freres Mineurs, ouquel fut celebrée ladite grand Messe et fait leditProsne les jour et an susditz. Escrit par Charles Berard. Signé, Berard passe, et du Bouaisadam passe. Titre de Blein. Audit Contract est attaché le prisage desdits heritages faict les ouit et neuvieme Juin 1489 lequel prisage monte à cinq cens cinquante sept livres neuf sols une fois payé. Et au dernier fueillet il y a cet article : Jehan de la Haye pour aller à Tours devers Monseigneur de Raims, Commandatour perpetuel de l’Evesché de Saint Mallo impetrer et avoir ledit congé et licence de bastir ladite Eglise et en apporter Lettres scellées du scel de mondit Seigneur, pour despense de lui, un cheval et son salaire où fut occupé long-temps, cinquante-deux livres. Archives de Blein (Sitôt le retour de Jehan de la Haye, après son entrevue faite avec Pierre de Laval évêque de Saint-Malo et archevêque de Reims, la construction de la nouvelle église fut commencée. Ce fait fut gravé dans l’un des pilliers de la nouvelle église, en une belle écriture Gothique. Cette église sera une première fois grandement modifiée dans la première moitié du 18ème  siècle avec les travaux d’abaissement de la Nef; la fin du 19ème siècle apportera également ses propres modifications à cet édifice par une reprise de travaux sur la Nef aussi. Monier dans Dinan, mille ans d’Histoire).

La démolition de l’église originelle de Geoffroy de Dinan, détruite, laisse cependant des ruines sur lesquelles bientôt va être construite une nouvelle petite chapelle ; cela se fera probablement dans la continuité du mariage établit entre le jeune Roi de France et la jeune Duchesse de Bretagne, Henry et Anne.
En 1775 l’Abbé comandataire du prieuré de Saint-Malo de Dinan est le vicaire général de l’archevêque de Saint-Malo ; il fera reconstruire presque entièrement cette chapelle, déjà alors forte ancienne, reconstruction que nous pouvons toujours voir aujourd’hui ; cette chapelle aujourd’hui s’appelle la Chapelle de Saint Joachim.

Les deux piliers ou contreforts situés tous deux de part et d’autre de cette chapelle, derrière le Cœur, sont les seuls vestiges de la construction de cette chapelle laquelle fut bâtie sur les ruines de la première église construite probablement au tout début du 11ème siècle ; le réaménagement du site, en 1976, nous a laissé quelques belles pierres tumulaires.
L’une, au nom de Rohin de Dinart  et non datée, comprend des Armoiries étranges lesquelles représentent un sablier percé d’une épée et contenant en son centre un cercle, le tout accompagné d’une comète avec sa traine venant mourir au pied d’une croix surmontant le dit sablier. Une seconde pierre tumulaire, datée de 1648, contient seulement les noms gravés de Pierre Lechat et de Briande Lerouy, tous deux tailleurs de leur métier (Nous rencontrons souvent, dans les vieux livres, l’écriture de Dinart pour Dinard).

Le dix septieme jour de mai l’an mil quatre cent quatre
vingt dix fut commencée pour vrai celle
église en cet enclos par les trésoriers
parmi lesquels les noms sont Jehan Gicquel
et Jean du Buot, auxquels sont Olivier Rouxel.

Les preuves ci-dessus proposée

1108. Charte de la donation de l’église de Saint-Malo de Dinan au Grand monastère de Saint-Martin :
Quoniam , etc. Ego Benedictus D.G. Aletensium Ep. huic scripto commendari volui qualiter disponente Dei providentia dedi ecclesiam sancti Maclovii  apud Castrum Dinanni sitam Deo et Ecclesiae Beati Martini, quae fuerat membrum Ecclesiae  sancti Maclovii de Insula. Gaufredus autem Dinanni castri Dominus donum quod praedictus fecerat Episcopus collaudans, quiquid habebat in praed.Ecclesia et in rebus eidem Ecclesiae pertinentibus, quietum  et solutum ab omni servitio et consuetudine, pro remedio animae sua, dedit et concessit Deo et Beato Martino majoris Manasterii et inde  posuit donum tam ipse quam filius ejus Olivarius super  altare ante  crucifixum in praed.ecclesia sancti Maclovii; quod etiam accepit  D.Will. abbas cui utrumque donum factum suit.Concessit Orvidis cum filiis suis Guillelmo, Rollando atque Goscelino. Nec hoc praetereundum est quod ipse Gaufredus  concessit nec non et uxor ejus et filii quiquid nobis in fevo suo daretur, salvo tamen capitali servitio . Actum  est anno ab inc. Domini MCVIII praesidente aecclesiae Dei Pascali .P regnate Ludovico Rege.Consulibus Britanniae Alono atque Stephano.Hujus donationis et concessionis  testes sunt et uxor ejus et filii quiquid nobis in fevo suo daretur, salvo tamen capitali servitio . Actum  est anno ab inc. Domini MCVIII praesidente aecclesiae Dei Pascali .P regnate Ludovico Rege.Consulibus Britanniae Alono atque Stephano.Hujus donationis et concessionis testes sunt isti.D.Benedictus praedictum episcopus, D.abbas Willelmus. De militibus Eudo Gaufredi filius. Rivallonius Rufus; Normannus Gosberti filius. Gosfredus de Ferreria. Rollandus Bresseili filius. Paganus fil Quarhant. Rainaldus Mainardi filius. Hugo Normanni filius.  Jordanus Hervei filius. et alii.De clericus Guihunmaricus miles frater Episcopi. Rivallonius Archidiaconus. Simon Archidiaconus.Ibidem.
Traduction personnelle :
Pour. Etc. moi, Benoit, évêque d’Aleth. Cette charte est un écrit à la  disposition de la Providence de Dieu. J’ai donné l’église de Saint-Malo située en la Place-forte de Dinan à Dieu et à l’église de Saint-Martin qui a pour membre l’église de Saint-Malo de l’Isle. Maintenant Geoffroy seigneur de la Place-forte de Dinan accorde le don que le dit évesque cité précédemment a salué. Il (Geoffroy) renonce à tout le bien qu’il y a dans l’église et tout ce qui relève de la même église et se décharge de tous les services et coûtumes (les dîmes financières que Geoffroy par ses droits seigneuriaux jusqu’à percevait) donnés pour le salut de son Âme; il donne (cela) et (le) concède à Dieu et au Grand Monastère de Saint-Martin. Puis a remis en don, Ollivier son fils sur l’Autel devant le Crucifix, tout ce qui relève de l’église de Saint-Malo et a également reçu  l’abbé D.Guillaume tous les dons qui y ont été faits. Concèdent Orvidis (Orieldis) avec ses enfants Guillaume, Rolland et Josselin. Et il ne devra pas être négligé ce que Geoffroy a mentionné et reconnu et tout ce que sa femme et ses enfants ont pu donner sans en porter préjudice à leurs droits seigneuriaux. Fait en l’année du Seigneur 1108 sous la présidence de Pascal de l’église de Dieu et sous le règne du Roi Louis. Alain et Estienne consul de Bretagne [Il semble devoir s’agir ici, en la dite année 1108, d’Etienne de Penthièvre et d’Alain son fils]. De ce don et de cette concession sont ces témoins : D.Benoit cité précédemment, évesque;  D.Guillaume, abbé; le chevalier Eudes fils de Geoffroy [le seigneur du Guarplic]; Riwallon le Roux [le frère de Geoffroy de Dinan ici cité]; Normand fils de Gaubert; Geoffroy de Ferrare; Rolland fils de Bressel [Rolland ici nommé est donc le frère de Robert fils de Bressel « seigneur de Plouer ». Rolland est peut être celui qui, enfant de Bressel, sera Vicaire de Plouer. Certaines informations laissent entrevoir que Bressel et Guigon « vicaire d’Aleth » étaient tous deux « probablement  » frères]; Payen fils de Quarhant; Rainald fils de Main; Hugues fils de Normand; Jordan fils d’Hervé et autres. Le clerc Guihunmaricus chevalier frère de l’évêque; Riwallon archidiacre; Simon archidiacre. 

1108:  
La confirmation de la donation. In nomine sancte et individue Trinitatis,huic scripto commendare volui et sigilli mei auctoritate corroborari feci quod ego Benedictus Bénédictus, Dei Gracia Aletensis episcopus, codolens ecclesie Sancti Maclovii de Dinanno, de qua Dei servicium et justicie instrumentum violentorum scismate et inhabitantium periclitabantur incuria, timens ne hoc malum in me respiceret , studui tanto finem imponere periculo. Elegi itaque saniori consilio prudentes et probate religionis viros, monachos scilicet Sancti Martini Majoris Monasterii, quibus ecclesiam Sancti Maclovii de Insula Aaron prius dederam , et eis ecclesiam predictam Sancti Maclovii de Dinanno cum pertinentiis suis, liberam et quietam , in perpetuam Majoris Monasterii possessionem dedi et concessi Dedi etiam eis, et, salvo jure Aletensis ecclesie , cum prefata Dinannensi ecclesia concessi ecclesia Sancti Maclovii de Insula Aaron, quam eis cum omnibus ad eam pertinentibus iterum confirmavi de quibus pertinentiis retinui mihi et successoribus meis, ut tamen in anno qualicumque successeur meus Aletensis episcopus cum decem hominibus in ecclesia in Insula per consuetudinem recipiatur .Retinui insuper piscatorem unum inipsa insula cum domo sua et orto et duobus terre jugeribus sicut continetur in litteris de prima donacione sub cyrographo scriptis Decrevi eciam ut tam in istis ecclesiis quam in ceteris ad cas pertinentibus , monachi presbiterorum electionem et ad episcopumpersusci pienda animarum cura habeant presentationem in quibus omnibus salvum volumus esse jus Aletisis ecclesie cujus dignitatem in omnibus confirmationibus nostris debemus conservare Quatinus utramque donationem et confirmationem nostram collaudans Gauffredus Dinannensis dominus , quicquid in eisdem ecclesiis et earum pertinentiis habebat quietum et solutum ab omni consuetudine pro remedio anime sue et parentum suorum dedit et concessit Beato Martino Majoris Monasterii et inde posuit , tam ipse quam filius ejus Oliverius donum super altare ante crucifixum in eadem de Dinanno Sancti Maclovii ecclesia,concedente uxore ejus Radegonde que cognominata est Oriel et filiis suis Willelmus , Rollando atque Goscelin; quod acceptum dominus abbas Willelmus cui utrumque donum factum fuit : nec hoc pretereundum quod idem nec hoc prete quod idem Gaufredus cum uxore prefata et filiis concessit quicquid in feudo suo eis donaretur salvo tantum capitali servitio Actum est hoc anno ab Incarnatione Domini MCVIII. Presidente domino Pascali papa regnante Ludovico rege , consulibus Britanniae Alano atque Stephano atque. Hujus donationis et concessionis testes ex parte episcopi : dominus Benedictus episcopus, Guihummarus, miles, frater episcopi, , Rivalonus et Symon archidiaconi, qui huic confirmationi suum assensum tribuerunt , Grahallonus Capellanus, Robertus capellanus, Quinoreth, Guillelmus de Sancto Servatio, Maino de Landa.
Traduction personnelle :
Dans le nom de la Sainte et indivisible Trinité, par cette lettre que je renforce du sceau de mon autorité moi, Benoist, évêque par la Grace de Dieu, souffre que l’église de Saint-Malo de Dinan, instrument au service de la Justice de Dieu, laquelle divise les oppresseurs, mette les gens en danger. Craignant l’incurie, et pour ne plus voir ce mal en elle, et m’efforçant de mettre un terme à tant de dangers, j’ai choisi par conséquence de donner des conseils judicieux et de choisir des hommes de religion, à savoir les moines du monastère de Saint-Martin le Grand qui servent dans l’église de Saint-Malo qui est dans l’ile d’Aaron. J’ai donné l’église de Saint-Malo de Dinan avec ses dépendances, libre et tranquille, en possession perpétuelle au Grand Monastère. J’ai donné aussi, et sans préjudice de Droit envers l’église d’Aleth, avec la dite église de Saint-Malo de Dinan l’église de Saint-Malo de l’Ile d’Aaron avec toutes ses dépendances qui lui appartiennent. De nouveau j’ai confirmé avec pertinence pour mes successeurs, et quelque soit le moment de l’année, que mes successeurs évêques d’Aleth seront toujours reçus par la Coutume (avec tous leurs anciens droits coutumiers tous applicables à dix hommes les accompagnant) dans l’église de l’Ile avec dix hommes. En plus, 1 pécheur sera retenu dans la maison de l’Ile ainsi que deux acres de terre comme cela le figure déjà dans la première donation écrite (Il s’agit ici de la pèche et de la culture. Ainsi restera aux services des évêques , celui-ci relevant de l’église d’Aaron, un pêcheur et tous les revenus attachés à deux acres de terre). J’ai aussi décidé, tant pour cette église que pour l’autre, que les élections des moines prêtres seront soumises aux évêques. Nous voulons sauver les âmes dans leur représentation à la droite de l’église dont nous devons confirmer et préserver la dignité. A la fin ces deux donations ont été confirmées par Geoffroy de Dinan (Geoffroy ici accepte ces 2 donations) saluant notre Seigneur et de même a confirmé le don de quoi que ce soit dans ces deux églises avec leurs accessoires, dans le calme et la quiétude et le détachement de toutes les coutumes de ses ancêtres (Geoffroy ici semble avoir aussi possédé par ses propres ancêtres certains droits seigneuriaux appliqués en l’église de Saint-Malo de l’Isle elle même, droits qu’il rétrocède au Grand monastère de Saint-Martin). Pour le remède de l’âme de ses parents il a donné et accordé au monastère béatifié de Saint-Martin le Grand. Lui et son fils Olivier ont donné tous deux sur l’Autel devant la Croix dans la même église de Saint-Malo de Dinan et à cela a concédé son épouse Radegonde nommée Oriel et leurs fils Guillaume, Rolland et Josselin et qu’a accepté le seigneur Guillaume auquel ce don a été fait, et qui a été ratifié. Geoffroy avec sa femme et les enfants tous cités ont accordé ce fief sans préjudice capital [Parmi les différents enfants de Geoffroy de Dinan ici cités ne figure cependant toujours point Alain de Dinan son fils]. Fait cette année de la Sainte Incarnation 1108, sous le siège du Pape Pascal, sous le règne du Roi Louis, Alain consul de Bretagne et Etienne. Ce don et les témoins de cette concession sont d’une part pour l’évêché le seigneur Benoit évêque d’Aleth; Guihuummarus [Guyhomar] milites , frère de l’évêque; Rivallon et Symon  archidiacres que cette confirmation ils ont confirmé de leur assentiment ; Grahallonus aumônier ; Robert aumônier ; Guillaume du Saint Servan ; Main de la Lande et…

Charte de Pascal évesque de Rome écrite en 1109 et confirmant la donation de l’église de Saint-Malo de Dinan au Grand Monastère de Marmoutier.
Paschalis, episcopus servus servorum Dei, dilectis filiis Willelmo Majoris monasterii abbati et ceteris fratribus,salutem et apostolicam benedictionem ex litterarum et nunciorum tuorum suggestione  cognovimus quum confrater noster Benedictus Alethensis  episcopus, cellam quandam de Insula Aaron, in honore Sancti Maclovii consecratam, cum appendiciis suis vestro primum monasterio tradidit.Ecclesiam postmodum in Dinanno castro sitam sub ejusdem Sancti Maclovii nomine consecratam monasterio vestro plena collacione concessit, eo quod supradicte celle tanquam membra capiti pertinent Gaufredus eciam dominus Dinanensis et filii ejus et alie alique potestates seculares quoquomodo  tenebant de rebus existentibus ad eamdem cellam vel ecclesiam pertinentibus vestro monasterio reddiderunt.Nos itaque juxta peticionem vestram eidem concessioni nostre assencionis robur accomodamus et supradictam cellam de Insula Aaron cum prefata castri Dinanni ecclesia et cum predictis omnibus sive possessionibus ad eam pertinentibus , semper in possessione , dispositione et jure vestri Majoris Monasterii permanere decernimus , statuentes  et omnimodis interdicentes ne cuique deinceps liceat  cellam illam pertinenciis suis a monasterii vestri unitate sejungere. Si quis autem, hujus decreti  tenorre cognito,temere   contra ire presumpserit , secondo, terciove commonitus nisi congrue satisfecerit ecclesiastice ultione et Sancti Spiritus gladio puniatur . Datum Laterani per manum Johannis diaconi bibliotece , II kalendas novembris indictione tercia, Incarnacionis dominice MCIX
Traduction personnelle.
Pascal évêque serviteur des serviteurs de Dieu, fils bien aimé de Guillaume abbé du Grand Monastère, et serviteurs des autres frères, santé et bénédiction apostolique: Lettres, écritures, suggestions pour ce que notre frère Benoist évesque d’Aleth donna en la cellule de l’Isle d’Aaron dédiée en l’honneur de Saint-Malo, avec ses dépendances, au Premier monastère (au Grand monastère de Saint-Martin de Tours) et aussi l’église en la place-forte de Dinan nommée du même nom de Saint-Malo et accordant au Monastère en pleine concession la cellule (l’église membre alors du grand monastère) précitée relevant de son nom puisque responsable (de celle-ci). Geoffroy seigneur de Dinan et ses fils, et autres puissances séculières (autres seigneurs possédant eux aussi certains droits de dîmes applicables à la même église) responsables des questions relevant de la même cellule ou l’église concernant le Monastère et ses rétributions ont tous reconnu. Nous avons ensuite à votre demande donné notre assentiment et fortement confirmé la cellule (l’église d’Aaron membre de Saint-martin) ci-dessus en l’Isle d’Aaron avec laquelle est l’église du château de Dinan, et toutes les possessions précitées qui s’y rapportes et toujours de droit mis à la disposition du Grand Monastère. Nous décidons de continuer et d’établir positivement ce qui est et d’interdire de suite ce qui a permis la dépendance de ces cellules (dorénavant les églises de Saint-Malo de Dinan et de Saint-Malo de l’Ile d’Aaron non plus aucun droit de dépendances vis à vis du grand monastère, droits de dépendance qu’hier toutes deux possédaient) avant qu’elles soient unies au monastère. Et ci quelqu’un ne respectait pas ce décret, il aurait  au hasard des représailles deux, puis trois mises en garde convenablement satisfaisantes par la vengeance ecclésiastique et puni par le glaive de l’Esprit Saint. Donné manuellement au Latran par Jean, diacre à la bibliothèque, II calendes de Novembre, troisième indiction, incarnation de notre Seigneur MCIX.

1124Ci-dessous la troisième confirmation de la donation de l’église de Saint-Malo de Dinan.

Voici la charte rédigée en 1124 par l’évesque d’Aleth Donald laquelle charte confirmera de nouveau la donation de l’église de Saint-Malo de Dinan (1/4 de ses dîmes devant de plein droit êtres reversées au Grand Monastères ainsi que les fruits de l’Hôpital et ceux des jardins et rues adjacentes), donation offert en 1108 au Grand Monastère de Marmoutier par Geoffroy 1er de Dinan et confirmée une première fois en 1109.
Cette charte est pour nous également importante dans la mesure où elle nous implante géographiquement, et cela dans le cimetière de la première église de Saint-Malo de Dinan, la première maison dite Hospitalem de Dinan; elle nous présente aussi son auteur.
Cana, née vers 1030-1040, épouse d’Olivier 1er seigneur de Dinan, deuxième seigneur de cette seigneurie, tous deux parents du dit Geoffroy 1er de Dinan, doit donc très probablement décider de l’édification de cette « Maison d’Hospitalité » vers 1060 ; nous ne devons cependant pas prendre ce terme « Hospital » au sens  large dont nous l’entendons aujourd’hui mais plutôt sous la forme d’une Maison d’Hospitalière laquelle, probablement, devait plutôt accompagner les gens dans leur maladie respective, qu’ils soient des pélerins de passage ou autre.
D’ailleurs dans plusieurs chartes nous rencontrons aussi le terme Hospites terme servant à désigner l’ensemble des gens venant de l’extérieur d’un prieuré ou monastère pour venir travailler au sein même de ce prieuré ou monastère; le terme Hospite était très probablement à l’origine du mot Hospitalité.
Pour le terme Hospital il en sera de même pour certains ordres Templiers et notamment celui des Hospitaliers, Ordre hospitalier créé vers 1100 ; le mot latin Hospitalem donnera d’ailleurs naissance aux mots Hospice et Hospital.
Y a t-il un rapprochement entre les deux termes que sont les mots Hospitalem et Hospite, Hospitalem pour Hospital et Hospite pour les gens venant de l’extérieur d’un même groupe ? Cette charte est également toujours aussi importante pour nous dans la mesure où elle nous confirme aussi de l’existence même d’un bourg et d’une paroisse alors tous deux déjà présents ici même, tout autour de la dite église de Saint-Malo de Dinan,  puisque  cette charte cite et positionne tout aussi géographiquement l’existence de « rues » offertes elles mêmes au Grand Monastère de Tours.

Translation des reliques de Saint-Malo depuis Saint-Malo de l’Isle à Saint-Malo de Dinan ces dernières arrivant par la rivière au pont à Dinan.

In nomine Dei omnipotentis Patris et Filii et Spiritus Sancti, ego Donoaldus, Aletentium Dei gracia humilis episcopus, notum esse volo omnibus christiane religionis cultoribus quoniam adierunt  humilitatis nostre presenciam fratres et amici nostri Majoris Monasterii monachi deprecantes ut ecclesiam Sancti Maclovii de castro Dinanii quam eis jam utique ante nos pie memorie dominus papa Pascalis nec non et predecessor noster Benedictus episcopus , auctoritate sua firmaverant et nos post ipsos propter quedam que in ea noviter recuperaverant ,iterum eis concessionis nostre munimine plenius firmaremus ,quorum profecto peticionibus libentissim assentientes predictam Sancti Maclovii ecclesiam et cunctas ejusdem castri capellas et cunetas castri ejusdem capellas cum ceteris rebus omnibus ad eandem ecclesiam pertinentibus eis in perpetuum habere concedimus , et presentis privilegii nostri auctoritate quiete possidendam firmamus :specialiter autem ac nominatim illam quartam ejusdem ecclesie partem cum omni integritate sui quam in ea Simon archidiaconus tenuit , et domum illam hospitalem quam uxor quondam Oliverii Cana nomine in ejusdem ecclesie cymiterio edificavit, cum hortis sive plateis ipsi adjacentibus , atque ad eam pertinentibus ; similiter et quintagium quoddam quod in eadem ecclesia quando eam jamdictus predecessor noster Benedictus episcopus monachis ipsis dedit atque firmavit sibi tantum in vita sua habendum ex permissu et dono domini Willelmi Majoris Monasterii abbatis retinuit que omnia ita eis ab hodierna die et deinceps libere habenda et jure perpetuo possidenta  concedimus et firmamus ut liceat eis omni tempore jam dictam Dinanii ecclesiam cum sibi pertinentibus ut dictum est ejusdem castri capellis et cunctas ejusdem castri capellis, et ejus possessiones universas sive beneficia pro libitu et arbitrio suo prout agendum viderint , quiete disponere vel ordinare, capellanos ibi suos quotiens opus suerit ponere vel amovere, salvo jure in justicia episcopali et ceteris si qua habet in ea hujusmodi Aletensis matris ejus . Porro capellanum suum illum videlicet quem in Beati Maclovii parrochiali  ecclesia deserviturum elegerunt , mihi vel successoribus meis episcopis cum ab eisdem monachis electus suerit ex more facient presentari, hanc ergo decreti nostri presentem cartulam ut firmiorem per succedentia tempora auctoritatis obtineat vigorem ,domini ac magistri nostri domini Gislebert venerabilis Turonensium archiepiscopi sigillo muniri fecimus , atque insuper manibus nostris crucis in ea effigiem depingendo firmavimus. Actum anno ab Incarnatione Domini MCXXIIII, indictione II, VII kal januarii, et in capitulo ipso Majoris Monasterii a nobis sub generali audientia sollenpniter concessum , et manu mea crucis ibidem impressione firmatum , ubi residebant nobiscum qui ob hoc advenerant , de personis ecclesie Beati Martini Turonensis , Garinus qui dicitur de Aurelianis thesaurius , Alveredus archidiaconus , Jostho capicerius , de nostris id nobiscum concedentibus Gradalonius nostre capellanus et Guilenocus presbiter Lupo Thehelli.      
Traduction personnelle.
Au nom de Dieu le Père Tout Puissant, et du Fils, et du Saint-Esprit, moi, Donald, humble évesque par la Grace de Dieu, je veux qu’il soit su par toute la Religion chrétienne, pour informer ses adorateurs dans l’humilité, en présence de mes frères et amis les moines de notre Grand Monastère priant en l’église de Saint-Malo en la place-forte du château de Dinan et qui ont déjà avant moi bénit pieusement la mémoire du pape Pascal, ou celle de son prédécesseur notre évesque Benoist leurs autorités ; pour la plus part d’entre nous après eux, à cause de certaines choses ici nouvellement trouvées, j’accorde de nouveau notre protection pleinement établie pour les demandes qui ont été volontairement consenties à l’église de Saint-Malo, toute la chapelle du château, et pour toutes les questions relevant de la même église et concernant ce qui pour toujours lui a déjà été accordé, nous avons le privilège et le pouvoir tranquillement de le reconfirmer : Particulièrement et nommément la quatrième partie de la même église avec tout ce qu’elle contient et que tenait son archidiacre Simon (le diacre Simon possédait en droit la quatrième partie de l’église de Saint-Malo de Dinan ; celui-ci dorénavant en fait lui aussi « don »); ainsi que la Maison de l’Hospital que l’épouse du défunt Olivier nommée Cana avait fait édifier dans le cimetière de la même église, avec les jardins et les rues adjacentes qui lui sont attenantes. Et même le Quintagium (le cinquième) de la même église que notre prédécesseur Benoist évesque et les moines ont donné et renforcé eux-mêmes pendant leurs vies; avec l’autorisation du don que l’abbé Willelme du Grand Monastère avait conservé de sorte que tous à partir d’aujourd’hui, et par la suite librement et de droit perpétuel, accordent, confirment et maintiennent que désormais de tout temps ils seront autorisés (a aller) en l’église de Dinan comme cela a été aussi dit pour la chapelle du château et (ils aurons) tous les biens ou bénéfices arbitraires qui seront laisser à leur propre discrétion et perçus comme existants ; ils en disposeront tranquillement et ordonneront à leurs aumôniers à chaque fois qu’ils en auront besoin, pour mettre ou enlever, sauf à ce qui pourrait porter atteinte au droit de la justice épiscopale et d’autres droits s’ils ceux-ci relèvent aussi de son église d’Aleth. A savoir par ailleurs aussi tout ce que son chapelain possède en l’église paroissiale de Saint-Malo pour son Service, pour le mien ou ceux de mes successeurs évesques, avec les moines élus de façon coustumière. Par conséquence nous décidons de présenter cette charte ferme qui succède avec l’ énergie de l’Autorité.  Notre seigneur et maître, le vénérable seigneur Gilbert archevêque de Tours à qui nous avons fait fortifier cela par son sceau, nos mains posées au dessus en forme de Croix pour confirmer sa Représentation. Fait en l’année de l’Incarnation du Seigneur MCXXIV, Indiction II, VII calendes de Janvier, dans le Chapître du Grand monastère, par nous et dans le grand public, accordé avec solennité; a été établit par nous et l’Influence de la Croix. Avec, lors de leurs séjours, présents avec nous alors qu’elles venaient arrivées, les personnes de l’église de Saint-Martin de Tours,: Garin qui est appelé d’Orléans, trésorier; Alveredus archidiacre; Josce capécerius; Gradalonius notre aumonier et Guihenocus prêtre de Loup Thelleli (ou la paroisse de Loutehel aujourd’hui située à 5 km de Plélan le Grand, proche de Maure de Bretagne. Il s’agit ici de la première apparition de l’écriture de cette même paroisse).                                    

L’ancienne église d’Aleth.