Wiomac’h ou les premières heures du duché de Bretagne.

Ci-dessus vers 930 la Bretagne en sa plus grande étendue, sous le règne d’Alain de Bretagne dit Barbetorte.
Plan réalisé personnellement

Ci-dessus vers 930 la Bretagne en sa plus grande étendue, sous le règne d’Alain de Bretagne dit Barbetorte.
Tout le pays de Retz, tout le Cotentin et tout  l’Avranchin d’aujourd’hui, plus toute l’actuelle région du Maine,  étaient alors entièrement Breton. Beaucoup plus tôt, vers 851, sous le règne du roi Erispoé et au lendemain de la bataille de Jengland, l’influence de la Bretagne sera même beaucoup plus grande puisque celle-ci, même d’une façon très éphémère il est vrai, étendra son influence, si influence il y eu, jusqu’au Vexin proche de Paris.
Cela se fera lorsque Charles II le Chauve au lendemain d’une bataille perdue devant Erispoë, la paix conclue, arrangera des fiançailles devant unir son fils aisné, Louis II dit le Bègue, avec la propre fille d’Erispoë.
Au titre de ces mêmes fiançailles Erispoë recevra la possession, en plus de ses terres bretonnes, du Cotentin et l’Avranchin, toute la Neustrie soit toute l’actuelle Normandie. Erispoë au lendemain de ces fiançailles sera en l’année 857 assassiné par les siens ce même assassinat mettant définitivement un terme à ce projet de mariage ; celui-ci n’ayant pas pu avoir lieu le royaume de Bretagne se verra retirer toute la dite Neustrie.
La Bretagne gardera les actuels Cotentin et Avranchin jusqu’en vers  933 cela sous le règne d’Alain Barbetorte lequel, dernier roi de Bretagne, décédera en l’année 952 ; les Cotentin et Avranchin sont en effet tous deux repris par les normands offerts qu’ils seront par le roi de Françie au chef viking, Rollon dit le Marcheur.
Avant la dite année 933 de quelle métropole religieux relevaient alors et le dit Cotentin et le dit Avranchin ?
De celle de Tours ou bien de celle de Dol ?
Si vers 950  le Cotentin après sa reprise par les Normands relevait effectivement toujours de la seule autorité religieuse de la Métropole de Dol était t’il alors le « bien » de Wicohen archevêque de la dite Métropole de Dol véritable seigneur en ses terres religieuses ?
A la mort de Wicohen Alain le Barbetorte susdit, hier en conflit avec Juhel Beranger de Rennes, proche parent du même Wicohen, ne laissera qu’un enfant mineur prénommé Drogon; cet enfant sera placé par son père Alain avant que celui-ci ne meurt sous la seule autorité, ou sous la seule tutelle, de son oncle Thibault de Blois le propre beau-frère d’Alain. En effet ce très jeune prince sera très jeune assassiné probablement par son tout nouveau tuteur
(Alain Barbetorte avait de fait pris pour épouse Roscille d’Anjou la propre sœur en effet de Thibault de Blois; au lendemain du décès d’Alain Roscille prendra pour second époux Foulque d’Anjou celui-ci devenant du fait de ce mariage le nouveau tuteur de Drogon; Foulque passe en effet pour avoir fait assassiner Drogon. Le lien de parenté ayant très certainement uni Uuicohen à Juhel reste incertain encore aujourd’hui. Wicohen passe en effet pour avoir été soit un frère de Juhel beauoup plus jeune que son aisné soit l’un de ses propres neveux. Toujours est t’il que l’archevêque Wicohen sera le tuteur du jeune Conan au lendemain du décès du comte de Rennes.
Juhel, fils de Judicaël et petit-fils de Pasuueten, prendra pour épouse Gerberge la propre fille du susdit Alain Barbetorte ; au titre de son épouse Juhel Béranger, père de Conan, était donc l’oncle de Drogon enfant d’Alain. On comprend mieux sachant cela pourquoi Thibault de Blois, tuteur du dit Drogon, vendit toute une partie de la Bretagne à Juhel lui même et toute l’autre partie au susnommé Foulques d’Anjou).

Thibault de Blois, celui-ci étant pressé de financer et faire construire sa forteresse en son propre comté, retournera en ses terres en se déchargeant de sa tutelle confiant à son nouveau beau-frère, Foulque II comte d’Anjou, le susdit enfant, Foulque passant pour être en effet l’auteur de l’assassinat de l’enfant Drogon. Mais cela est une autre histoire.
Devenu le nouveau maitre de la Bretagne au seul nom de son tutorat Thibault « vendra » le duché et au dit Foulques d’Anjou et à ses alliés d’hier, à savoir les susdits Juhel Beranger et Wicohen ces deux derniers se partageant d’ouest en est toute la partie nord du duché; Juhel Beranger à ce titre recevra donc tout le comté de Rennes, Wicohen toute l’ancienne Domnonée, et Foulques d’Anjou tout le dessous de la Bretagne, Nantes compris.

Plan réalisé personnellement

 La Bretagne entre les 5ème et 8ème siècles est représentée ci-dessus avec la Marche Franko-Bretonnes protégeant des cités bretonnes profondes les pagus (pays ou unité territoriale) de Rennes de Vannes et de Nantes; la dite Bretagne profonde est alors seulement composée de la Cornouaille, du Léon, de la Domnonée la grande Marches franke ne relevant que de la seule autorité des princes franks et donc de la Métropole de Tours.
La Grande Domnonée, délimitée à l’Ouest par l’actuelle rivière de Morlaix, s’est formée à partir des Pagus de Castel, de Tregher, du Gouelou, de Pentvr, d’Aoudour et de Racter l’ensemble de ces pays unis les uns aux autres ayant respectivement donné naissance un peu plus tard aux régions de Ploucastel, du Treguier, du Goëlo, du Penthièvre et du Poudouvre-Rance les régions de la Cornouaille, du Léon et du Vannetais ayant leurs propres unités territoriales. 
La formation géographique de ces différents Pagus ou Pays, pays ayant assemblés la Bretagne dans toutes ses régions, trouve son origine dans le monde Gallo-Romain lui même lorsque eurent lieu, au IV siècle, les premières migrations successives en provenance de la Bretagne insulaire.

Dès le V siècle ces mêmes Pagus ont respectivement formés, réunis entre eux il est vrai, différentes Cités lesquelles tout aussi respectivement seront les premières heures de chacun de ces mêmes Pays ; ceux-ci demain donneront naissance à nos différents diocèses. 
Ainsi la Cité des Curiosolites fut à l’origine de l’ancienne Domnonée, la Cité des Redones fut à l’origine du comté de Rennes, la Cité des Namnètes fut à l’origine du Comté de Nantes la Cité des Osismes ayant donnée naissance quant à elle au grand Pagus du Léon et à la grande région de Cornouaille. Cette dernière sera formée à partir du Pagus de Pou Caer, du Pagus de Cap Sizun et du Pagus de Cap Caval.
La dite Cité des Osismes s’étirera entre l’actuelle rivière de Morlaix et celle du Blavet, rivière séparant alors le pays de Vannes de la Marche franque (Certains de ces « pagus » seront eux mêmes formés d’autres Pagus plus petits, tous contenant Plous ou paroisses multiples, et cela à l’image du Pagus d’Aleth dans le Pagus de Racter, pays aujourd’hui connu sous l’appellation du pays de Rance.
Les plous furent jusqu’au VIII siècle religieusement dirigés par un clergé régulier et exclusivement monastique et cela sans aucun clergé séculier, l’ensemble des évêques étant moines et tout évêque rattaché à une abbaye. Il faudra attendre la main de plomb des princes franques ou carolingiens, à la fin du VIII siècle, pour qu’apparaisse le début de la décadence de cette église monastique originelle laquelle va être remplacée définitivement par un clergé séculier ce dernier obligeant les moines à s’enfermer dans leurs cloitres respectifs.
Les évêques seront désormais choisis en dehors des abbayes et la juridiction des anciens diocèses s’étendre grandement. Les moines, enfermés derrière leurs hauts murs silencieux, le gouvernement religieux ou spirituels des Plous ou paroisses sera alors déposé entre les mains de ce clergé séculier comprenant prêtres, diacres ou clerc, cet ensemble ordonné par une nouvelle structure, celle-ci juridique et hiérarchique. Les moines tonsurés désormais ne seront plus que de simples moines ayant pour unique tache la Prière.
Malgré ce changement irrémédiable de la gestion de la spiritualité les grandes abbayes édifiées tout au long de l’époque Mérovingienne, à l’image de l’abbaye de Landevenec, continueront à subsister ; certaines déjà tombées en décadence seront aussi redressées lorsque d’autres sortiront de terre la venue de ce même clergé séculier n’effaçant point la conception même de la Foi Monastique.
Ce fait peut être illustré par l’édification de l’abbaye de Léhon laquelle fut faite sur l’acceptation de Nominoë, peu de temps avant sa mort, mort survenue vers 850.
Par ce changement toutefois les évêques moines dans les diocèses cesseront d’être.

Les diocèses de Bretagne en 851, à la mort de Nominoë, et donc peu après 848 cette même année étant celle en laquelle l’évêché de Dol sera érigé par Nominoë en Métropole.

Diocèse : territoire canonique d’un évêché relevant de son propre évêque. Nominoë voulu cette Métropole afin de pouvoir détacher la Bretagne de la Métropole de Tours laquelle était avant toute chose, en dehors de Rome, placée sous l’autorité première des princes Franks. Quand les Comtés de Rennes et de Nantes seront rattachés à la Bretagne devenue indépendante, par Nominoë, les évêchés de ces mêmes comtés placés sous la nouvelle autorité de la Métropole de Dol ont-ils vu eux aussi leurs évêques sujets franks respectifs limogés et remplacés ?
Carte géographique réalisée personnellement

La dite année 848 verra l’assise de deux évêchés nouveaux, à savoir celui du Tréguier et celui de Saint-Brieuc tous deux ayant en effet été créés par Nominoë lors de ce détachement géographique du diocèse de Dol ; celui-ci avant la réalisation de cette Métropole touchait respectivement et le diocèse du Léon et le diocèse de Cornouaille.
Effectivement avant 846, c’est à dire dans la fin de la première moitie du 9ème siècle, la Bretagne ne comprenait que 5 évêchés, évêchés ou diocèses, à savoir le diocèse de Cornouaille ou Quimper, celui du Léon, celui de Vannes, celui de Dol et enfin celui d’Alet puisque les diocèses  Nantais et Rennais relevaient directement quant à eux, comme régions religieuses et géographiques, des marches franques et donc de l’autorité première des princes franques.
En 848, au lendemain même de la transformation de l’évêché de Dol en Métropole, la Bretagne comprend donc sept évêchés ceux du Tréguier et de Saint-Brieuc étant venus s’ajouter aux cinq premiers évêchés déjà énoncés ci-dessus.
Dans la première moitié du X siècle, avec la réunification faite hier à l’unité bretonne de la grande Marche franque, à savoir les comtés de Rennes et de Nantes, réunification faite sous Nominoë, vers 930 la Bretagne indépendante comprend donc l’ensemble de ses 9 diocèses à savoir ceux de Cornouaille, du Léon, de Vannes, du Tréguier, de Saint-Brieuc, de la Métropole de Dol, d’Aleth, de Nantes et enfin celui de Rennes tel que peut nous le montrer la carte géographique ci-dessus.    
         

Wicohen archevêque de Dol sera ainsi en la possession, et cela au lendemain même de la dite vente partielle du duché de Bretagne faite par Thibault de Blois, de toute l’ancienne Domnonée région comprenant alors les évêchés du Treguier, de Saint-Brieuc, de Dol et d’Aleth son frère supposé, Juhel, étant personnellement en la possession de la maison comtale de Rennes ; Wicohen regroupera ainsi et indirectement sous sa nouvelle autorité, autorité religieuse et seigneuriale, tout l’ancienne diocèse de Dol avant l’apparition des évêchés nouveaux de Treguier et de Saint-Brieuc.
A la mort de Juhel, homme hier depuis longtemps fragile par sa propre vieillesse, Conan le fils de ce dernier alors enfant encore mineur, Wicohen archevêque de Dol étendra son autorité seigneuriale sur la maison comtale de Rennes lorsqu’il prendra sous son aile à la mort de Juhel son susdit neveu, Conan.
Conan Béranger dans les quelques années qui suivront, comme héritier légitime de son père Juhel, hier chef de la Maison comtale de Rennes, reprendra adulte la possession de cette même Maison comtale. Puis après moultes discordes et luttes il obtiendra la couronne ducale qu’il fera ainsi entrer dans sa maison comtale de Rennes.
Peu de temps après l’émancipation de son neveu présumé, Conan s’étant émancipé de Wicohen, Wicohen perdra ainsi son pouvoir seigneurial ecclésiastique détenue hier sur toute l
a Domnonée pour n’être plus de nouveau que le simple archevêque de Dol, toujours grand seigneur temporel cependant, Evêché, Régaire et enclaves établis en la Domnonée.
Poussé presque prisonnier par Conan à l’intérieur même des murs de son archevêché ainsi Wicohen finira t’il sa vie à la tête toutefois de 23 paroisses assises en l’évêché d’Aleth formant la doyenné de l’actuel Bobital, 5 paroisses en le diocèse de Saint-Brieuc formant la doyenné de Coetmieux, la doyenné de Lanvollon pour 6 paroisses, dans le Treguier la doyenné de Lannion pour 4 paroisses et la doyenné de Lanmeur pour 4 paroisses aussi.

Wiomac’h et Nominoë

Présent dans le nord de la Bretagne près de Rennes, dans la grande Domnonée, Wiomac’h (S’écrit Wihomarcus) fut l’un des premiers chefs bretons à se soulever contre l’empereur Louis le Pieux quand les bretons en 822 se heurtèrent de nouveau contre l’autorité franque l’empereur voulant une nouvelle foi leur imposer le versement annuel d’un tribut ; celui-ci fut déjà contesté en 817 par Morvan, oncle ou père de Wiomac’h (Le versement régulier d’un tribut de guerre annuel avait déjà été imposé par l’autorité franque du roi Charlemagne au lendemain d’une campagne militaire déroulée en 786 ; le jeune comte Wido 1er , au lendemain de cette campagne militaire, fut nommé préfet de la Marches de Bretagne et à ce titre prit-il aussi en tant que comte la possession militaire du comté de Nantes).

En un jour de l’année 825, au lendemain de cette insurrection menée par Wiomac’h, se tiendra à Aix la Chapelle une grande assemblée à laquelle assistèrent certains des plus grands chefs bretons alors une nouvelle fois tous vaincus, une nouvelle tous venus promettre une mutuelle et réelle soumission ; Wiomac’h ce jour là en fera également parti.
De retour sur ses terres bretonne, et ayant obtenu le pardon de l’empereur, Wiomac’h sera tué par Lambert 1er 
(Lantbert fils du susdit Wido comte de Nantes) comte de Nantes celui-ci continuant à redouter les coups de ce fier breton ; pour mettre fin à cette crainte permanente Lambert fera en sorte que Wiomac’h en effet meurt assassiné. UUiomarch sera assassiné en son logis (les annales d’Eginhard relate cet épisode)
Nominoë semble ne pas prendre le parti de ces chefs bretons mais reste au contraire toujours fidèle à ses engagements le liant à l’empereur franc, Louis le Pieux ; se voit-il aussi confier, au lendemain de la mort de Wiomac’h, la direction du comté de Vannes toujours situé dans la marche Frank-Bretonne. Nominoë ainsi, et de cette seule façon, fut fait comte de Vannes devenant ainsi par sa nouvelle fonction un fidèle lieutenant du vieux comte franc Wido celui-ci ayant toujours gardé sous sa main ferme les comté de Vannes et de Nantes tous deux relevant de sa seule Marche.
Le Comte Wido cependant, devant ces révoltes continuelles à en devenir perpétuelles, finit par tomber en disgrâce semble t’il disparaissant ainsi de la scène politique ; entre 826 et 840 Nominoë en effet semble devoir le remplacer.

Au lendemain de ces épisodes Nominoë apparaît dans différents chartes avec le titre de « missus impératoris » (l’envoyé de l’empereur) mais sans jamais toutefois avoir la garde des comtés de Nantes et de Rennes lesquels continueront à lui échapper (Rencontré plusieurs fois en les chartes de l’Abbaye de Redon jamais Nominoë ne sera dit en effet roi ; à l’inverse il sera plusieurs fois qualifié de duc des Bretons, de duc en Bretagne, de duc de toute la Bretagne, de prince de Bretagne et de prince de toute la Bretagne).


Nominoë va ainsi à ce titre diriger cette partie de la Bretagne jusqu’à mort de l’empereur Louis le Pieux celui-ci décédant en juin de l’année 840.
Dans certaines chartes, alors en charge du comté de Vannes, Nominoë porte quelques fois le titre de Gouverneur de la Bretagne.
L’empire franc à la mort de l’empereur est divisé entre ses trois fils héritiers ; Charles le Chauve se voit-il aussi couronné roi de la Francie Occidentale recevant également de Nominoë un serment de soumission.
Ces trois jeunes monarques cependant vont se livrer une guerre fratricide mettant ainsi à mal leurs héritages respectifs ; Nominoë va saisir cette occasion pour revenir sur son serment d’hier refusant ainsi de reconduire plus longtemps envers le roi Charles le Chauve toute sa fidélité hier offerte loyalement à son père, l’empereur Louis le Pieux.
Lambert 1er de Nantes décédé son fils Lambert II, prince franc ayant été élevé en Bretagne, demande au roi Charles le Chauve d’être mis en possession de la charge comtale de Nantes, charge ayant été hier confiée à son père Lantbert dit de Nantes ; Charles cependant refuse sa demande et confit t’il aussi la direction militaire du comté de Nantes à un proche, Rainald.
En 843, ayant perdu toutes ses illusions seigneuriales, Lambert se rapproche de Nominoë et peu de temps après, tous deux unis, m
archèrent t’ils militairement sur Nantes ; le comte Rainald trouvera la mort lors d’un combat livré avec Lambert ce dernier prenant enfin possession du comté de Nantes qu’il considérait comme cassette personnelle. Celle-ci au regard de son père devait lui revenir par droit d’héritage.

Nominoë, en 845, traverse de force les comtés de Rennes et de Nantes désirant aller porter le fer au-delà de ses frontières, dans le Poitou ; la guerre avec le roi de Françie devient alors inéluctable.
Nominoë remportant victorieusement en 846 la bataille de Ballon Charles le Chauve ne peut échapper à une demande de paix venant de sa part ; Nominoë en profite aussitôt pour imposer au roi franc l’indépendance totale de la Bretagne.
La paix est signée une 1ère fois entre ces deux hommes Nominoë éprouve toutefois un certain mal être envers Lambert de Nantes, son ami d’hier, la puissance nouvelle de celui-ci accompagnée de sa proximité immédiate l’inquiétant désormais. Aussi Nominoë semble devoir obtenir du roi Charles la déposition de Lambert au Comté de Nantes lequel, remplacé par Renaud de Poitiers, obtient en compensation un simple comté, celui d’Angers.
En dehors de toute animosité nouvelle ouverte entre la Bretagne et le royaume franc Lambert n’a d’autre solution que d’accepter, et à regret très probablement, sa nouvelle mutation comtale. Désirant se faire élire roi afin de finaliser l’unification de toute la Bretagne, Nominoë a besoin du soutien de l’église pour consacrer cette nouvelle royauté ; il érige à cette fin la Métropole de Dol en 848 et pour l’Histoire se fait couronner cette même année là en l’église de Dol. La ville de Dol et son siège archiepiscopal vont devenir au lendemain de ce sacre l’un des centres spirituels de toute la Bretagne.
Des hostilités de nouveaux vont opposer Nominoë à Charles le Chauve ; ce dernier, redoutant avant toute chose son ennemi d’hier devenu presque roi, rappelle aussitôt le comte Lambert II afin de lui confier un très grand duché, duché contenant toujours le comté d’Angers mais formant à lui seul une autre très grande marche franque ; cette Marche frontière « militaire » s’étire alors entre la Seine et la Loire.
Peu de temps après une paix éphémère de nouveau semble pouvoir s’établir entre Nominoë et Charles le Chauve ; celui-ci aussitôt et très maladroitement destitue le duc Lambert pour le renvoyer à son simple poste de comte d’Angers.
Cependant, peu de temps après, le danger représenté hier par Nominoë une nouvelle fois se représente et le roi Charles recrée aussitôt et une nouvelle fois, toujours pour Lambert II, le même poste ducal hier supprimé ; devant tant de changements soudains, répétitifs et versatiles Lambert et son frère, Garnier, décident mutuellement, accompagnés tous deux de leurs propres troupes, de rallier définitivement le camp de Nominoë.
Ensemble, ils décident alors de marcher sur Rennes qu’ils prennent ; les portes de la ville sont ouvertes par la force et les murs détruits afin de pouvoir y empêcher l’établissement éventuel de toute nouvelle troupe militaire royale. Cela fait, ils repartent ensembles sur Nantes laquelle à son tour tombe entre leurs mains en l’an 850 ; au lendemain de ces deux épisodes Rennes et Nantes ne seront plus intégrées dans la grande Marche Franque laquelle de ce fait recule au derrière de ses deux villes capitales sa propre ligne frontalière.

Nominoë trouvant la mort à Vendôme en 851, après avoir conquis le Maine et l’Anjou, Lambert II de Nantes continuera à être fidèle à son ancien comparse en appuyant militairement Erispoë, le fils héritier de Nominoë ; ils combattent ainsi côte à côte à la bataille du Grand Fougeray, près de Rennes, au terme de laquelle les troupes de Charles le Chauve sont en très grande partie une nouvelle fois défaites.
Un accord de paix voulu par Charles est signé entre le roi de Francie occidentale et Erispoë lequel est reconnu par le vieux roi vaincu en tant que véritable prince des Bretons ; l’indépendance de la Bretagne est de nouveau confirmée.
L’indépendance de la Bretagne étant enfin bien établie, les Marches de Bretagne disparaissent, les villes de Nantes et de Rennes sont toutes deux définitivement intégrées au tout jeune royaume de Bretagne.
Lambert II meurt quant à lui tué au combat en 852.

Wiomac’h est cité par Eginhard, entre 775et 840, lorsque ce dernier rédigea la biographie de Charlemagne ; le grand historien Pierre le Baud le dit fils ou neveu de Morvan …Guihomarus fils ou neveux de Morvannus qui avait succédé en son lieu en la vicomté de Léon

JP