XVI et XVII siècles.  La Courbure en Taden ; entre chapelles et écluse.

Sous la Fronde « la Courbure » en Taden. 

Avant propos ou le percement du canal de la Courbure :

Le tout premier projet :
Très tôt fut pensé, cela dès le XVI siècle, pour enfin éviter d’avoir l’obligation de naviguer tout le difficile méandre de la rivière à la Courbure, la réalisation d’une grande coupure, d’une grande tranchée en le rocher de la Courbure.
Cette idée semble avoir été l’objet de 3 projets bien distincts dont le premier ne concernera au XVI siècle, en 1589 exactement en effet, que le confort personnel de Dinan au travers de sa propre navigation portuaire ; commencé effectivement dès l’année 1584 celui-ci semble devoir prendre fin après l’année 1632 celle-ci étant l’année en laquelle sera enregistrée en les Livres de comptes de la ville de Dinan la toute dernière opération financière propre à premier projet alors probablement terminé dans sa propre phase de réalisation.
Cette réalisation en 1636, la toute première percée du rocher donc, sera presque en phase de « terminaison » lorsque viendra à Dinan, après avoir trainé ses pieds un peu partout en Bretagne, l’homme littéraire François-Nicolas Baudot Dubuisson d’Aubenay ; au lendemain de ce long voyage il écrira en 1636 : ITINERAIRE DE BRETAGNE.
Ayant donc également ici même trainé ses pas arrivé à la Courbure il verra de ses propres yeux cette percée, cette première coupure alors presque terminée et écrira ceci dans son livre consacré à son voyage en Bretagne : …le rocher est coupé si bas qu’en peu de temps y peura faire passer la rivière…
Nous étions alors en effet en 1636, cent soixante huit années avant que ne soit REALISEE au travers du rocher de la Courbure la DEUXIEME percée du rocher de la Courbure pour le seul besoin du canal d’Ille et Rance alors en train de naitre.
Cette première percée semble bel et bien avoir été mise en service après la venue à Dinan du dit François-Nicolas Baudot Dubuisson d’Aubenay puisque ayant ainsi ouvert un grand boulevard aux grandes marées d’équinoxes elle fut à l’origine, semble t’il, de tout un ensemble d’inondations survenues en le port même de Dinan inondation lesquelles, à répétitions, furent l’objet de la plainte émise à l’encontre de la ville de Dinan par le sieur Bagot.
Monsieur Bagot en fait demandera préjudice pour sa propre maison assise sur le quai inondée qu’elle était par l’eau de la mer celle-ci allant jusqu’à submerger le grand chemin menant à Taden.
Celui-ci reconnaitra au nom de l’intérêt publique le bien fondé de cette percée mais à ce titre demandera donc des indemnités financières.
En 1642, soit après la réalisation de cette première coupure faite en le du rocher, après sa mise en service apparemment, il y aura effectivement la grande inondation du port de Dinan et tout l’effroi que celle-ci aussitôt soulèvera ; cette « première percé, cette première tranchée, ce premier chenal réalisé au travers du rocher de la Courbure semble au lendemain de ces incidents avoir été REBOUCHE en son propre fondement.

Le deuxième projet :
Le deuxième projet étudié au lendemain de 1647, projet étudié au lendemain de cette grande inondation, semble devoir ÊTRE un projet tout autre, un projet beaucoup plus grand, un projet beaucoup plus ambitieux puisque celui-ci prévoir d’établir en le rocher même de la Courbure une ECLUSE portant le nom « E XXVII », certainement pour « écluse n°27 », celle-ci étant alors assise en ce nouveau projet à l’endroit exacte de la première coupure, de la première tranchée.
Celle-ci il est vrai par sa nature même d’écluse pouvait ainsi pouvoir protéger le port de tout remontée violente d’eau venant de la mer ; ce projet concerne alors probablement le tout premier projet réellement « projeté » sur papier ambitionnant de réunir la Manche à l’Océan Atlantique mais celui-ci ne sera jamais réalisé.
La cause première de son abandon sera peut-être d’abord politique, elle est peut-être à rechercher dans l’existence même de la Fronde qui sera alors menée par les très grands seigneurs du royaume, fronde qui sera dirigée à l’encontre de la Régence dès l’année 1648 et qui perdura jusqu’en 1653, qui continuera jusqu’à l’arrivée de Mazarin appelé par la Reine Anne d’Autriche pour présider au plus haut sommet du pouvoir.

Le troisième projet :
Celui-ci concerne au tout début du XIX siècle, en 1804 sous l’Empire, la réalisation d’un grand canal reliant lui aussi la Manche à l’Océan Atlantique afin de pouvoir contrer le blocus anglais alors dirigé contre Napoléon ; ce troisième projet reprendra finalement que le deuxième projet de 1647 hormis le fait que le rocher de la Courbure connaitra à occident une autre coupure, une véritable tranchée dans la montagne cette fois-ci le canal d’Ille et Rance obligeant.

Peut être une image de plein air
 Au lendemain de 1647.
En le projet visant à réunir la Manche à l’Océan Atlantique. ..
Dessin réalisé probablement au lendemain de 1647 au regard des deux petites chapelles ici même représentées proches de l’écluse n°27, à savoir la première accompagnée de sa remplaçante, à sa droite, alors déjà construite ; celle-ci en effet sera réalisée qu’au lendemain de 1647 sur une acceptation émise par l’évêque de Saint-Malo.
Cette seconde petite chapelle assoit ainsi elle même la date de la réalisation de ce dessin ; une année après, en 1648, allait éclater la Fronde laquelle allait déchirer tout le royaume jusqu’à l’arrivée de Mazarin au Gouvernement, en 1653.
A noter sur ce dessin le fait que dans ce projet « d’écluse n°27 à la Courbure »  il n’avait pas été prévu d’assoir cette dite écluse n°27 dans le prolongement « direct » de la rivière dessinée beaucoup plus à orient qu’elle est en ce dessin. Pourquoi ce choix ici retenu en ce même dessin ?
Ce choix aurait t’il été retenu, ou fait, que parce qu’il y avait déjà COUPURE en le rocher de la Courbure et que celle-ci hier avait déjà été FONCTIONNELLE ?

Présentation de la Courbure.

Aux XVI et XVII siècles la terre noble de la Courbure était encore assise en Taden rétrocédée qu’elle sera au XVIII siècle à la jeune commune de Lanvallay, le 25/04/1847 exactement.
Avant le tout premier percement de son rocher, à la Courbure, le haut plateau rocheux de Taden depuis le Pavillon de la Menardais par une excroissance venait ici même s’étirer pour en une pente douce s’effacer définitivement au plus près du château de Grillemont, au plus près des terres marécageuses de la Landeboulou.
Aux dits XVI et XVII siècles en Taden, au titre de ce méandre non encore ouvert et relevant alors toujours du bailliage d’Argentel, cette terre noble de midi à nord s’étirera de l’extrémité occidental du quai de Dinan au dit Pavillon de la Menardais perché tout en haut de son nid et, d’occident à orient, des moulins d’Argentel eux mêmes au pied du Pavillon de Grillemont lui assis au dessus du méandre mais en Lanvallay.

Né vers 1590 Michel Hallouard sieur de la Ménardais, sieur et concepteur de l’actuel « vide-bouteille » de la Ménardais sera, dès les premières heures du XVII siècle, aussi « propriétaire  » de la Courbure, aussi propriétaire de la Terre, moulin à tan, Maison et métairie noble de Baudouin la dite terre de la Courbure y possédant également la chapelle de Notre Dame de Bon Réconfort ; entièrement disparue aujourd’hui pendant des siècles elle fut le bien alors religieux et temporel du Chapitre de Saint-Malo de Dinan lui même (Pour l’historien de Dinan Luigi Odorici, celui-ci écrivant son livre en 1857, au XVII siècle il y avait installé au plus près de cette petite chapelle un « ermitage » en lequel logeait un laïc vivant des dons des visiteurs ; en échanges de leurs aumosnes il entretenait la petite chapelle. En 1654 en un acte de baptême cette chapelle sera aussi nommée : « la Chapelle de la Courbure »). 

Aucune description de photo disponible.
Plan cadastral de Taden de 1809.
Sur ce plan est représentée la Courbure en Taden en 1809 avant que ne soit réalisé en effet le nouveau petit canal en le rocher de la Courbure ; le long cheminement de la courbe de la rivière en 1809 est alors la seule voie possible aussi bien pour entrer que pour sortir du port de Dinan.
La nouvelle chapelle édifiée en 1647 est ici même sur ce plan aussi représentée ; l’ancienne chapelle quant à elle a définitivement déjà disparu. 

Peut être une image de carte
1811.
Plan cadastral de Lanvallay de 1811 avec la REPRESENTATION et de la seconde petite chapelle signée de sa croix et celle du dit petit canal, ou chenal, percement réalisé au travers de la montagne pour la réalisation du canal d’Ille et Rance .
Celui-ci fut donc REALISE ENTRE les dites années 1809 et 1811 ; trois années à peine suffiront au XVIII siècle pour mener à terme cette même réalisation ; le méandre de la rivière n’est alors plus du tout utilisé pour la navigation entrant ou sortant du port même si le dit canal d’Ille et Rance lui sera ouvert en 1832
.

En 1640, en la première moitié du XVII siècle donc, quelques années après seulement, sera ici même propriétaire de ces deux terres au lendemain du dit Michel Hallouard de la Ménardais ce dernier étant de celles-ci encore possesseur en 1637, Yves Collet sieur de la Ville es Gris en Cancale ce personnage en tant que tel apparaissant en effet en nos propres BMS de Lanvallay et en 1621 et en la dite année 1637 (L’histoire généalogique de Baudouin fera l’objet d’un chapitre à part).

Puis toujours très peu de temps après, en la seconde moitié du dit XVII siècle, en 1677 exactement, Jan Chauchart sieur de la Vicomté de Dinard, sieur de la Connelaye, seigneur des terres et château du Mottay en Evran, et aussi ici même possesseur des dits moulins d’Argentel, sur la terre de Baudouin et celle de la Courbure par son propre bailliage d’Argentel y possèdera les droits de moyenne et de basse justice seigneuriale ; Baudouin et la Courbure étaient alors aussi « terres nobles » il est vrai (la famille seigneurial des Chauchart du Mottay avec les moulins d’Argentel fera l’objet d’un chapitre attitré)  

Le dessin ci-dessus présenté fut réalisé au XVII siècle, cela probablement au lendemain de 1647 au regard de la seule présence des deux chapelles de la Courbure; celui-ci en ses traits implante déjà différents acteurs.
Ainsi il assoit ici même la future écluse et son déversoir tous deux non encore réalisés, tous deux alors simplement « projetés » en le méandre de la Courbure toujours encore lovée quant à elle en Taden ;  ainsi il assoit également ici même les deux chapelles de Notre Dame de Bon Réconfort à savoir et l’ancienne et sa remplaçante alors déjà édifiée puisque présente elle aussi sur ce dessin. 

Comme autres acteurs ce dessin respectivement implante en effet à occident et à orient et le dit Pavillon de la Ménardais et le dit Pavillon de Grillemont alors encore NON château pour celui-ci ; ce dernier est ici accompagné de ses premières dépendances dont la grande aile à nord laquelle demain, au XVIII siècle, laissera la place à tout un pan de la nouvelle façade néogothique.
Ce dessin sera exécuté AVANT que le dit Pavillon à tourelles de Grillemont connaisse en effet son propre agrandissement « néogothique » réalisé sur la cour en la seconde moitié du XVIII siècle précisément ; ce dessin sera également exécuté avant que ne soit réalisé en la dite cour du château la deuxième tranche du petit logis adossé à la rue lequel, en sa totalité, SERA édifié au XVII siècle probablement terminé qu’il fut en 1678 (Cette date en effet est inscrite en le pourprin séparant le parc du château de Grillemont de la rue)

Il est vrai que le projet d’ouvrir la Bretagne intérieure à la navigation naît dès le XVI siècle, et il prendra toute sa réelle importance à la fin du XVII siècle lorsque le règne de Louis XIV sera fortement malmené par les blocus à répétition ; la réunification de la Manche à l’Atlantique est déjà alors en étude et cela depuis la dite année 1647.
Pour cette même « réunification » le XVIII siècle quant à lui,  en 1730, 1746 et 1783 notamment, verra en effet plusieurs fois renaitre ce grand projet.
Moult fois envisagé mais jamais réellement commencé ce canal sera réellement réalisé que sous le Premier Empire et cela QUE pour pouvoir contrer le blocus anglais dirigé contre l’Empire de Napoléon 1er ;  partiellement le canal d’Ille et Rance sera dès l’année 1832 ouvert à la navigation, c’est à dire bien après la mort de Napoléon 1er, c’est à dire bien après la fin du dit blocus anglais.

Toute l’importance de ce dessin réside dans le fait qu’il assoit par ses propres traits la réalisation du projet de cette même écluse n°27 bien avant le début du XVIII siècle, qu’il assoit en effet la rédaction dessinée de ce projet dès la seconde moitié du XVII siècle et cela probablement au lendemain de la dite année 1647, année en laquelle effectivement sera donnée l’autorisation de la construction à la Courbure de la nouvelle petite chapelle de notre Dame de Bon Réconfort.
Au lendemain de 1647, vers 1748, donc quelques années après 1642 seulement, 1642 étant l’année en laquelle le port de Dinan et tout le quartier de la Magdeleine furent tous deux inondés plusieurs jours durant, cette première percée faite en le rocher de la Courbure, cette première tranchée, effectivement semble avoir été définitivement abandonné puis condamnée avec le rebouchage de son seul fondement ; l’eau de mer plus jamais ne passera par elle, par elle plus jamais aucun bateau ne pourra désormais passer.
Le fut t-elle devant la crainte d’une seconde inondation identique à celle de 1642, ou bien le fut t-elle pour une simple raison financière, ou bien encore pour raison géopolitique au seul regard de la Fronde qui sera soulevée dès 1648 par les plus Grands seigneurs dans tout le pays ?

Toujours est t-il qu’en notre commune de Lanvallay se trouve peut être les traces de la toute première « COUPURE » réalisée au XVI siècle dans le rocher de la Courbure, COUPURE née d’un premier projet  « avant-gardiste »  quant à lui, précurseur à ce grand projet qui lui rêvera pendant plus d’un siècle durant à la seule réunification de la Manche à l’océan Atlantique.
Si la réalisation du canal d’Ille et Rance commencé en 1804 comportera en tout et pour tout 48 écluses le projet en ce plan ici présenté lui en comportait toutefois sur le papier un minimum de 27 écluses. Vingt-sept écluses tout de même ! (Le projet d’une coupure réalisée au travers du rocher de la Courbure remonte en effet au XVI siècle puisque en 1589 sera rédigé un acte écrit lequel stipulera que les habitants de Dinan avaient obtenue du roi Henry IV la permission de lever un impôt exceptionnel à percevoir sur toutes les marchandises transportées par la rivière ; cet impôt devait en effet servir à financer les travaux consistant à couper le rocher de la Courbure pour faire une déviation fluviale en le méandre la rivière. Cette percée sera réalisée pour palier à la perte de temps très importante que la Courbure imposait systématique à toute entrée ou à toute sortie du port de Dinan, entrée ou sortie également ralentie par la nature même des eaux en cet endroit de la rivière assez souvent marécageuses. Les travaux de cette coupure en effet réellement commenceront puisque des Livres de comptes de cette époque enregistrerons des opérations financières propres à ce projet en 1619, puis en 1626 et enfin en 1632. Non encore terminée en 1636 mais alors en très bonne voie d’achèvement son ouverture à la navigation entrainera plusieurs inondation grand ouverte qu’elle était aux eaux de la mer. Pour le deuxième projet ‘écluse ici représentée sur ce dessin, écluse portant le numéro 27, peut-être fut t-elle ici même prévue LA OU DEJA il y avait COUPURE. Si tel devait être le cas ALORS l’actuelle tranchée, ou l’actuelle coupure, sera celle qui fut décidée et financée dès 1589 par les habitants du port eux mêmes moyennant cette taxes exceptionnelle accordée par Henry IV lui même).  

Peut être une image de arbre et nature
Ci-dessus est la tranchée qui fut regardée en 1636 par François-Nicolas Baudot, sieur du Buisson et d’Aubenay (né vers 1590, mort le 1er octobre 1652) ; elle était alors presque terminée mais non encore ouverte à la navigation.
Ouverte elle sera en effet un peu plus tard à l’origine de la plainte émise à l’encontre de la ville de Dinan par le sieur Bagot sa maison assise sur le quai étant régulièrement noyée par l’eau montante de la mer.
Cette ouverture dans le rocher sera aussi en partie probablement responsable de la grande inondation de 1642 les pluies orageuses, alors très torrentielles en la nuit du 25 octobre 1642, ayant trouvées en la marée montante un fidèle et sur allié .

L’actuelle coupure en le rocher de la Courbure pourrait être celle qui fut faite au lendemain de 1589 financée qu’elle sera par le prélèvement de la taxe exceptionnelle accordée aux habitants de Dinan par le roi Henry IV des livres de comptes de la ville de Dinan enregistrant effectivement en 1619, 1626 et 1632 des opérations financières propres à sa réalisation. Elle semble avoir été menée à terme, avoir été mise en service puis avoir été abandonnée et partiellement rebouchée au lendemain de la grande inondation de 1642 l’année 1647 reprenant sa présence en un second projet pour la remplacer par une ECLUSE.
Cependant dans son principe même, quelques années après seulement, cela au lendemain de la dite année 1647, elle semble avoir été REPRISE pour être réintégrée sous la forme d’une écluse et non plus sous la forme d’une simple coupure dans un nouveau projet, dans le premier projet relatif à la « réunification » de la Manche à l’Océan Atlantique ; en effet sur ce plan réalisé effectivement au lendemain de 1647 elle portera le nom de E XXVII pour écluse n°27.
Né au XVII siècle, en la dite année 1647, ce deuxième projet œuvrant déjà il est vrai à la réunification de la Manche à l’ océan dans la réalité ne semble jamais avoir été commencé hormis son étude elle pourtant menée à terme ; il faudra attendre en effet la réalisation d’un dernier projet, celui du dit canal d’Ille et Rance commencé en 1804, au tout début du XIX siècle, pour voir cette réunification hier tant espérée enfin se réaliser.
L’abandon de ce second projet peu après 1647, projet partiellement projeté sur ce dessin fait au lendemain de la dite année 1647, fut peut-être causé par la grande Fronde menée dès l’année 1648 à l’encontre de la Régence par le Prince de Condé; le jeune roi Louis XIV, alors enfant mineur, n’était âgé que de 9 ans.
-Les Tableaux peints
La deuxième percée du rocher de la Courbure ou bien le petit canal réalisé une nouvelle fois en le rocher de la Courbure, cela entre 1809 et 1811, pour les seuls besoins du canal d’Ille et Rance alors en train de naitre . Collection privée

Au regard du n°27 donné à cette écluse sur ce dessin de projection réalisé au lendemain de 1647 ce second projet sortait donc du simple cadre du port de Dinan et ne concernait plus seulement que le seul percement du rocher de la Courbure souhaité dès l’année 1589 (dans son œuvre « Patira » Raoul de Navery parle du rocher d’Alcaïs).
Il est grand dommage pour ce dit « deuxième projet » de ne devoir posséder aujourd’hui envers nous que ce plan et que celui-ci.
En les archives des dits Chauchard du Mottay peut-être que… Pour M.E. Monier, grand historien de Dinan, la coupure du rocher de la Courbure aurait été commencée vers 1600 puis abandonnée au lendemain de 1642, abandonné au lendemain de la Grande inondation du port de Dinan (Dinan. Mille ans d’Histoire).

Peut être une image de carte et texte qui dit ’Touche nardais Cornican chapelle Grillemont la Courbure le rocher d'Alcaïs aden Beaudouin ruisseau N Réhanet’
La Courbure avant 1804, cela avant que ne soit réalisé son petit canal, avant que ne soit commencé le Canal d’Ille et Rance (Ce Plan de reconstitution est un travail personnel) .

Peut être une image de carte et texte qui dit ’Hallerais Vague 1811) Roberdais Chouanière (1811) Landeboulou chemin Landeboulou Ménardais Cornican Isle dela Courbure Taden Réhanet Vieille VieilleRvière chemin Vignes Vallée Salles tplaisir 'Ancin Champs- Champs-Galais Route Redoute Clos Samsonnais Bourg Bourgde anvallay Route Route’
1844. Deuxième série des plans cadastraux (Plan personnel dans sa réalisation)
Celui-ci implante très bien ici même à la Courbure la nouvelle petite chapelle qui sera en ce point précis édifiée au lendemain de 1647 ; en 1844 la première chapelle, l’originelle, celle qui menaçait « ruine » en la dite année 1647 a définitivement disparue ; elle se dresserait à sa gauche, au plus près de l’actuel chemin de halage un peu en dessous du « grand-magasin » ici aussi dessiné.
REMAQUEZ sur ce plan le fait que l’ancienne rivière à la sortie de son méandre venait tremper les pieds même de la petite forge du chantier à bateaux, petit bâtiment toujours existant aujourd’hui

Les chapelles de Notre Dame de Bon Réconfort
nommée aussi « Chapelle de la Courbure« 

Ce dessin semble en effet devoir implanter au plus près de la future écluse n°27 deux bâtis alors déjà construits…Ne seraient-ce pas les deux chapelles de Notre Dame de Bon Réconfort, à savoir la chapelle originelle, alors en ruine, et la nouvelle chapelle de substitution quant à elle légèrement déplacée mais construite cependant au plus près de la première ? 
La première chapelle menaçant ruine sera l’objet en 1640 d’un désaccord ayant alors opposé le sieur Yves Collet de la Ville es Gris, propriétaire de Beaudouin la Courbure comprise, au Chapitre de Saint-Malo de Dinan lui même  propriétaire « religieux » de celle-ci au travers de sa chapelle; l’évêque Achille de Harlay condamnera cette même année 1640 le dit Chapitre a restaurer à ses propres frais la petite chapelle fortement dégradée il est vrai.
Le litige perdurera pendant 7 années 1647 voyant accordé au même Chapitre, par Monseigneur de Neuville, successeur du précédent évêque, le simple transfert de cet oratoire très vénéré et cela au plus près de l’ancien (Par cette décision force et d’admettre que la réhabilitation de la chapelle entrainait par définition un coût financier beaucoup plus important que la simple construction d’une nouvelle chapelle à proximité ; c’est effectivement cette seconde décision qui sera en la dite année 1647 finalement retenue).
Combien de baptêmes, combien de mariages devant son autel eurent lieu ?

Le 28/10/1654
BMS de Saint-Malo de Dinan.
Acte de mariage établit le 28/10/1654 en la Chapelle de la Courbure, mariage unissant Vincent Cautrel et Janne Le Moyne.

Déjà en bien triste état en le milieu du XVII siècle elle devait en effet déjà être extrêmement ancestrale.
L’une des cérémonies religieuses connues en son sein fut celle de la célébration de mariage qui ici même eut lieu le 27/07/1773, mariage ayant alors uni la riche et future héritière du manoir de la Menardais en Taden au très notable, riche et noble homme Vincent-Pelage Forot Maistre en chirurgie en Yvignac de son assise sociale.
La mariée née en Taden sa mère, qu’elle années auparavant, avait traversé les mers et les océans pour pouvoir permettre devant Dieu en ce mois de juillet cette même union; en effet par sa naissance elle était originaire du Cap-Francois, l’une des îles des Antilles aujourd’hui.

Les clefs de la petite Chapelle furent très longtemps confiées aux tenants de la Menardais puisque ceux-ci pour le chapitre de Saint-Malo de Dinan en commandait les ouvertures et les fermetures ; est-ce que ce mariage réalisé en icelle pour l’un des propres enfants de la Menardais fut le propre fruit de ces clefs par eux gardées ?
Peu après la première heure de la Révolution française le tenant de la Menardais, les biens religieux étant tous confisqués par le Directoire, sera dans l’obligation de rendre les Clefs à qui de droit.
Plus jamais on n’entendra la petite cloche de chapelle.
Au XIX siècle résonneront ici à la place il est vrai les coups des marteaux, le soufflet des forges , le grand fourneau pour cintrer les bois à chaud, les bruits des mèches pour éclater la pierre du rocher transformé en une immense carrière ouverte au ciel, les chants haut lancés à l’unisson par tout un ensemble, de toute une multitude d’ouvriers travaillant tous à une nouvelle tâche. Une nouvelle aire économique était déjà en train de naître quand tout un autre monde lui avait déjà commencé à s’effacer.

Celle nouvelle chapelle en 1857, 1857 étant l’année en laquelle Luigi Odorici écrira « Recherche sur Dinan et ses environs », sera déclaré par l’auteur : … cette chapelle n’existe plus aujourd’hui si ce n’est un pan de mur qui bientôt, lui aussi, va disparaitre

Acte de mariage réalisé le 15/02/1657 en la chapelle de la Courbure ; union établie entre Thomas Lerenec sieur de Lescommatz en Corseul et Julienne Lefrançois.
La petite chapelle de la Courbure en 1844.
En le numéro parcellaire n° 779 est la chapelle de la Courbure implantée sur la plan cadastral de 1844.
La petite passerelle permettait alors d’enjamber l’entrée du méandre de la Courbure pour remonter sur le village de la Landeboulou.

Le méandre de la rivière à la Courbure.

Le méandre de la rivière à qui conque arrivait au devant du port de Dinan par voie d’eau, méandre il est vrai déjà appelé au XVII siècle « la Courbure », courbure pour méandre, de tout temps avant la réalisation du canal d’Ille et Rance toujours posa problème (Ce canal fut commencé en 1804 afin de pouvoir contrer le blocus anglais dirigé contre l’Empire, afin de pouvoir réunir la Manche à l’Atlantique, celui-ci sera inauguré en la plaine fluviale de Taden en 1836 ; dans sa totalité il comporte en tout  48 écluses).
Ce problème qui aussi s’imposait à tous ceux qui voulaient sortir du port n’était pas que le seul contournement par lui même du rocher de la Courbure, via des eaux souvent marécageuses, mais également celui de la perte de temps importante qu’occasionnait alors ce même contournement. 
Le haut plateau de Taden en effet, avant la réalisation du canal percé dans sa roche au port Baudouin, venait en le creux de la Courbure là aussi mourir au pied même de la rivière proche de plantes aquatiques.
Si ce méandre avait pour principal avantage de briser naturellement la remontée violente en le port de Dinan des fortes marées d’équinoxe il avait aussi pour inconvénient principal la perte de temps systématique pour tout bateaux entrant en ce port, ou bien sortant de celui-ci.
Il est tout aussi vrai que lors de ces fortes marées, et cela malgré la présence même du dit méandre, l’eau de la rivière était d’autant REFOULEE en arrière, presque jusqu’à Léhon, refoulement provoquant de fait une importante élévation de l’eau au port même de Dinan avec toute la dangerosité qui éventuellement pouvait en découler ; situé en fond d’estuaire il est encore vrai que la rivière de Rance de tout temps fut pour Dinan l’artère commerciale principale avant bien sur qu’apparaisse à Dinan, cela en 1879, la locomotion ferroviaire.

En 1635, comme en témoigne un voyageur anonyme, la mer ici montant ou descendant, toujours mélangée qu’elle était à la rivière, deux fois par jour au flux et au reflux portait des bateaux de 15 à 20 tonneaux seulement créant de ce fait toute une activité portuaire déjà régulière les fortes marées d’équinoxes elles ouvrant l’accès au port de Dinan à des bateaux de plus forts tonnages pouvant alors aller jusqu’à 150 tonneaux . 
Aussi au lendemain de la dite année 1647 la petite écluse de la Courbure prévue en ce second projet fut t-elle envisagée QUE pour palier à ce problème de « retard » systémique au port de Dinan ou bien fut-t-elle ici même envisagée puisqu’elle était  alors englobée dans un dessein beaucoup plus grand, beaucoup plus vaste, beaucoup plus audacieux et ambitieux ?

Il est vrai qu’en ce dessin elle porte ici le n° 27… Alors quel fut l’auteur en ce milieu du XVII siècle de ce même beau et grand projet ?

Devant relier les deux bras de la rivière dans sa finalité ce projet d’écluse n°27 ne sera jamais achevé puisqu’il sera effectivement à jamais abandonné la dite tranchée ayant à peine servie quant à elle que quelques années seulement. Pourquoi cela ?

Peut être une image de les Cotswolds, plein air et arbre
En la cour d’honneur du château de Grillemont le grand corps de dépendances et le petit pavillon lui adossé à la rue ; cet ensemble sera construit aux XVII et XVIII siècles. L’année 1678 pourrait être l’année en laquelle le dit petit pavillon en sa totalité sera terminé cette date étant en effet  inscrite dans l’une des pierres composant sur rue les pourprins de cette très belle propriété. Le dit petit pavillon ne comportant vers 1648 qu’un simple corps adossé à la rue sera un peu plus tard en effet agrandi d’une petite aile édifiée perpendiculaire à lui, à nord. Cette même aile au dit XVIII siècle sera en effet prolongée vers le château… .

Inondation du port de Dinan le 25/10/1642.

Archives de Saint-Sauveur de Dinan.
Le 25 octobre 1642 au soir eu lieu au port de Dinan une très forte inondation causée par une monté exceptionnelle d’eaux de pluies torrentielles descendant de la Rance et du Linon ; rencontrant au port une probable marée haute tout le quartier du pont fut dans un temps très court entièrement submergé, le pont lui même noyé, et tous les autres ponts et moulins situés en amont de Dinan furent tous emportés y compris les ponts et moulins assis sur le Linon.

Il en sera également ainsi au port de Dinan pour le moulin du duc assis contre le pont qui fut lui aussi emporté par la violence du courant de l’eau.
Cette inondation devenue étale dura plusieurs jours inondant tout le quartier du port et obligeant ainsi les habitants du lieu à se déplacer en bateaux que cela soit pour se rendre chez eux ou bien pour sortir de leur propre maison.
Les habitants de tout le quartier crurent le déluge arrivé; les habitants crurent leur fin à tous arrivée.
Cette inondation du port soulèvera les plus hautes inquiétudes devant le percement du rocher d’Alcaïs alors peut-être déjà terminé, percement réalisé pour la futur écluse devant être assise au travers du rocher même de la Courbure.

En 1642 tous les habitants du port et le prieuré lui même, ensemble tous unis et effrayés, élevèrent t’ils d’une seule voix une même très forte opposition à l’encontre de cette coupure alors peut déjà en service cette dite opposition se faisant devant la seule éventualité d’une seconde crue encore plus exceptionnelle que la première ?

Cette opposition fut elle la cause même de la renonciation de cette ouverture déjà réalisé , donc la renonciation de l’écluse de la Courbure son déversoir compris, tous deux dessinés sur ce même dessin réalisé au lendemain de la dite année 1647 ?

Au lendemain de cette inondation personne n’entendît plus jamais parler de cette coupure en le rocher de la Courbure, plus personne n’entendît plus jamais parler de l’écluse de la Courbure, et il faudra attendre le XIX siècle, en 1804 exactement, pour de nouveau voir cette nécessité renaitre de ses cendres au travers de la réalisation du canal d’Ille et Rance ; la nouvelle coupure ne sera pas l’ancienne et de fait l’ancienne écluse ici même prévue vers 1647 fut ni plus ni moins que remplacée par un véritable petit canal réalisé plus à occident au travers du haut rocher lui même.

Traduction de cet acte : Le vingt cinquiesme octobre 1642 environ les dix heures du soir, le pont de Dinan fut inondé, on n’avait jamais vu les eaux monter si haut, les eaux étaient si exceptionnellement grandes qu’elles submergeaient tout le pont, plusieurs habitants faillirent d’y périr, il fallait des bateaux pour entrer dans les maisons, le pont en fut ébranlé. Le petit moulin qui est à côté fut emporté tout entier et en fait, de même, tous les ponts et les moulins qui étaient sur les rivières de Rance et du Linon. Cette inondation dura plusieurs jours et mit la crainte et la torpeur dans les esprits de tous les habitants qui imaginaient que la ville allait périr par l’eau du déluge.

Petit aparté : XIX siècle.
Carrière d’extraction de pierres au rocher de la Courbure

Peut être une image de montagne, arbre et nature
Peut être une image de arbre et nature
L’ancienne carrière de la Courbure aujourd’hui grand théâtre de verdure


Le rocher d’Alcais pour reprendre cette appellation en un certain endroit de son long corps fut au XIX siècle aussi une carrière d’extraction de pierres cette activité se faisant de fait dans le prolongement de la réalisation du canal d’Ille et Rance commencé en 1804, soit peu après 1811; sur les seconds plans cadastraux de 1844, en ce même endroit de la Courbure, cette exploitation est en effet très clairement par écrit indiquée de part et d’autre de la rivière alors qu’elle n’est pas du tout spécifiée sur les premiers plans dits napoléoniens de 1811.

Mais quels pouvaient être en cette même année 1844 les outils mécaniques, hydraulique ou manuels nécessaires pour faire les puits indispensables pour l’éclatement du granit, l’éclatement de cette roche extrêmement dure ?
Ces percements ont en moyenne une profondeur allant de 60 à 100 centimètres…Ci dessous les marques de ces percements, percements ou forages, ici même réalisés au rocher d’Alcais.
À noter que les empreintes laissées dans la roche ne laissent entrevoir aucun mouvement de rotation et qu’en leur surface tout est extrêmement lisse et sans trace aucune ni de frappe ni de frottement.
À noter qu’une partie de ce rocher est très riche en oxyde de fer…ce qui pourrait expliquer le nombre presque important de petits fours métallurgiques trouvés au plus près par notre ami  Richard.

Peut être une image de arbre et nature
Les coulées d’Oxyde de fer en le rocher de la Courbure.

Peut être une image de nature
XIX siècle. Empreintes de forage lorsque la Courbure fut aussi un chantier d’extraction de pierres.