Vers 1110. Saint-Sauveur de Dinan et Alain.

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N.B.
Lithographie de Landais et Oberthur à Rennes. Atelier de Hte La Fosse, architecte. Elles sont tirées d’un livre s’intitulant « Monographie de l’Eglise de Saint-Sauveur de Dinan de Hte Bezier La Fosse ». Edition originale de 1847.

L’histoire d’une église…

La très belle basilique de Saint-Sauveur de Dinan classée en 1862.

Transformé en grenier à foin les premières heures de la Révolution passées, classée aux Monuments historiques en 1862, devenue « basilique » en 1954, lorsque vers 1110 commenceront les travaux de son édification, édification rendue nécessaire par l’agrandissement incessante de la ville seigneuriale de Dinan, était alors déjà né « Henri père d’Alain », était déjà né le propre aïeul de William 1er de Lanvallei le dit Henri son grand-père voyant lui le jour vers 1070. William de Lanvallei fils du dit Alain nait vers 1130 puisqu’en 1168 il sera sénéchal de Rennes pour le roi Henri II ; le dit Henri son aïeul, au regard de cette information, doit lui venir à la lumière du jour vers 1070 c’est à dire aux alentours de la naissance de Geoffroy 1er de Dinan lui même, c’est à dire à la même époque en laquelle Riwallon de Dinan son frère, dit Riwallon le Roux, verra lui aussi le jour.
Et Geoffroy 1er Boterel prince héritier du Penthièvre né vers 1040, fils d’Eon comte de Bretagne lui même frère du duc Alain III, toujours était encore de son monde tué que celui-ci sera à Dol de Bretagne en 1093.
Quel fut le père du dit aïeul de William 1er de Lanvallay celui-ci, toujours inconnu à ce jour, voyant le jour lui aussi vers 1040 son premier jour coïncidant étrangement avec celui du dit Geoffroy 1er Boterel.
Et le prieuré du pont à Dinan n’allait pas tarder à naitre enclave que celui-ci demain sera de l’évêché de Saint-Brieuc lui même.

Avec ses trois arcades majeures, symbolisant le Père, le Fils et le Saint-Esprit, ce sanctuaire dédié à la Ste-Trinité fut édifié nous pensons aux toutes premières heures du XII siècle, après l’an 1100-10, cela peut-être dès le « lendemain même » de la fin de la première Croisade laquelle se déroula entre 1096 et 1099 (Guillaume de Tyr et d´Orderic Vital font partir Riwallon le Roux pour la première croisade en Palestine en 1112 hors celle-ci commença en 1095 et se termina en 1099).

L’année 1099 sera l’année en laquelle Jérusalem sera prise par les croisés pour la première
fois ; ils faudra après cette victoire un « peu de temps », sinon quelques années, pour permettre à tous ceux qui encore étaient en vie de retourner en leurs foyers respectifs ; Riwalon frère de Geoffroy 1er participa à cette première prise de Jérusalem avant d’être l’un des témoins de la fondation du dit prieuré du pont à Dinan.
Geoffroy 1er de Dinan nait vers 1060, ou peu avant, et Riwallon de Dinan dit le Roux, son frère puisné, l’initiateur « présumé » de la construction de cette église, doit naître quant à lui vers 1060-1070 mais forcément après son aisné. Une liste donne notamment comme seigneurs ayant tous participés aux différentes croisades Geoffroy de Dinan et Riwallon de Dinan ; étaient t’ils les deux frères germains susnommés ? Certes non.
Partit guerroyer âgé approximativement de 30 ou 40 ans, Riwallon fit partie de ceux qui rentrèrent vivants au Pays.

A l’inverse de Riwallon, son propre frère, Geoffroy 1er de Dinan ne semble pas devoir participer à cette première croisade lui qui pourtant participa aux lendemains de la bataille d’Hasting sous le règne du roi Henry 1er d’Angleterre couronné que celui-ci fut en 1100.
Pourquoi cela !
En 1108, son frère Riwallon rentré de Palestine puisque cité alors à ses côtés, Geoffroy 1er donne au Grand monastère de Saint-Martin son église seigneuriale de Saint-Malo de Dinan, alors en très grande incurie, ainsi que tous ses biens féodaux attachés à l’église de Saint-Malo de l’ile ; ses dons au cours d’une cérémonie seront personnellement déposés sur l’Autel par Olivier II de Dinan son aisné (Signeront notamment la charte de cette donation Eudes le fils de Geoffroy seigneur du Guarplic, Riwallon le Roux frère de Geoffroy 1er de Dinan et Rolland fils de Bressel seigneur de Plouër).
Marié avec Radegonde Orieldis, vers 1080, lors de cette donation et cérémonie faite en 1108 certains de leurs enfants déjà adultes seront à leurs côtés ; cependant Alain 1er de Dinan son deuxième ne le sera pas à l’inverse de leurs autres frères Guillaume, Rolland et Josselin .
La plupart des historiens veulent rattacher Radegonde Orieldis à la famille de Châteaugiron, je pense au contraire que nous devons la rattacher à la seigneurie d’Alet…mais cette défense n’a pas sa place en ce présent chapitre.
Geoffroy 1er fera édifier le prieuré du pont à Dinan le retour de son frère réalisé puisque Riwallon le Roux l’assistera comme témoin à sa fondation même si l’histoire malheureusement ne nous donne pas l’année en laquelle la fondation du prieuré du pont à Dinan eu lieu ; nous savons tout simplement avec certitude qu’entre 1070 et 1117, toutes deux « dates butoirs », elle le fut. (Ces enfants seront Guillaume qui lui prendra les chemins menant à Dieu, Rolland, Olivier II le fils aisné , Alain son puisné et Josselin le plus jeune qui lui fera définitivement souche en Angleterre en fondant sa propre dynastie sous le nom de Josce de Dinham ; Alain il est vrai ne sera pas présent au côté de son père lorsque celui-ci y ira de sa dite donation en 1108. Pourquoi cela ?

Alain était t-il déjà en Angleterre à la cour du roi Henry 1er ? ). Au seul regard de la présence de Riwallon en la dite année 1108 il me parait logique de penser que la fondation du dit prieuré du pont fut « antérieure » à cette même année 1108 (De fait le prieuré de la Magdeleine du pont à Dinan aurait été décidée par Geoffroy 1er entre le dit retour de Riwallon et 1117 l’année 1123 voyant la disparition de ce grand seigneur querelleur que fut Geoffroy 1er).

Riwallon pour l’Histoire fit commencer les travaux d’édification de l’église de Saint-Sauveur de Dinan à SON RETOUR au Pays, dès son retour à Dinan, donc probablement au lendemain de 1100 cet église étant déjà pour ainsi dire terminée dès l’année 1023 (L’église de Saint-Malo de Dinan en fort état de vétusté existait depuis déjà fort longtemps lorsque fut décidée la construction de l’église de Saint-Sauveur de Dinan. Certaines personnes pensent, en reprenant le propos de monsieur Marc Déceneux, que le véritable commanditaire de l’église de Saint-Sauveur ne serait pas Riwallon lui même mais plutôt son neveu, le dit Alain, celui-ci par son propre père étant de fait « beaucoup » plus riche que son oncle. A défaut le dit Alain en fut très certainement le « terminateur ». Déjà commencée avant le décès de Geoffroy 1er, le père d’Alain, décès survenu au lendemain de 1123, Alain naissant vers 1085 n’aurait-il pas été aidé en cela par son propre père alors encore possesseur de la seigneurie de Dinan dans toute sa totalité ?
Chronologiquement cela ne change pas grand chose puisque dans ce cas lors des débuts des travaux le dit Alain avait déjà 20-25 ans environ. Toujours est t’il que l’église de Saint-Sauveur de Dinan en 1123 était déjà pour ainsi terminée puisque son existence sera en effet citée en la dite année 1123 lorsque sera établie une charte faisant état de la division de la seigneurie de Dinan en deux part égale, Olivier et Alain recevant chacun sa propre part, la ville seigneuriale de Dinan également répartie entre eux deux. Cette division de Dinan de fait amènera à la vie deux paroisses, à savoir celle de Saint-Malo de Dinan et celle de Saint-Sauveur de Dinan. En ce même acte de 1123 la ville seigneuriale de Dinan, divisée en deux parts égales, le sera donc également sur un plan religieux et il sera établi en cet acte que les moines de Marmoutiers posséderont religieusement la paroisse de Saint-Malo de Dinan lorsque ceux de Saint-Jacut, eux, celle de Saint-Sauveur de Dinan …que les moines de Saint-Malo tiennent avec le cimetière la partie du castelli qui a été attribué à Olivier et les moines de saint-Jacut posséderont en paix l’élise Saint-Sauveur avec le cimetière et la paroisse du castelli accordée à Alain…).

L’histoire aucunement nous dit si Riwallon frère de Geoffroy fut un jour devant Dieu uni, nous dit aucunement si Riwallon le Roux laissa derrière lui un ou une enfant héritier(re) ; seigneur en les terres formant toujours en Lanvallay l’ancien prieuré de la Magdelaine, au pont à Dinan, aurait-il pu à l’insu de tous laisser une enfant héritière unie par exemple à Alain fils du dit Henri lui même souche attestée aujourd’hui des tous premiers seigneurs de Lanvallei ? Les premiers seigneurs de Lanvallay, souche demain des seigneurs de Coëtquen, pourraient ils ainsi descendre par UNE enfant des seigneurs de Dinan eux-mêmes ? Et avons-nous aussi à faire un rapprochement de généalogie entre l’origine même du dit « Henri père d’Alain » avec le fait même qu’au lendemain de la création du prieuré du pont à Dinan celui-ci était assis en une enclave de l’évêché de Saint-Brieuc mais ne relevait aucunement ni de l’évêché de Dol et ni de l’évêché de Saint-Malo ? (une demande de financement par rémission des pêchers, cela pour permettre ENFIN la terminaison de l’église du prieuré alors non encore terminée par faute d’écus sonnants et trébuchants, sera en effet proposée à tous seigneurs vers 1140 par Jean évêque de Saint-Brieuc).

L’année du décès de Riwallon par l’histoire n’a pas été transmise non plus ; y a t-il aussi une probabilité pour qu’il ait pu assister à l’achèvement de ces travaux religieux puisque cette église sera en effet citée pour la première fois, cela avec son cimetière, en une charte rédigée en 1123 année donnée pour être celle de la disparition de Geoffroy 1er de tous actes écrits ? Geoffroy 1er de Dinan né vers 1060, ou peu avant, et décédé très probablement au lendemain de 1123, aura toutefois connu une vie pleine et longue des deux côtés de la Manche ; en effet lors de son décès il était tout de même âgé d’environ 65 ans (Alain son fils, frère puisné d’Olivier II, participera lui aussi et beaucoup au lendemain de Hasting. En ces terres lointaines nommé aussi « Alan of Becherel » Alain sera un seigneur pro anglais à l’image des possessions acquises hier par son père en Angleterre, à savoir les possessions des manoirs de Helfort et de Notuella ; Geoffroy en effet recevra personnellement au lendemain du couronnement Henry 1er d’Angleterre ces deux manoirs ce monarque ayant été couronné roi effectivement en 1100. Geoffroy rentrera de toute façon tôt en ses terres natales, et cela avant 1108, puisqu’en cette même année il offrira au Grand Monastère de Tours il est vrai son église de Saint-Malo de Dinan. Alain nait très probablement vers 1080-85; en effet Alain, dit également Alan de Richemont sera présent en France, en 1113, aux côtés de ce même roi Henry lorsque ce dernier conclura à Gisors un traité avec le roi de France, Louis VI dit le Gros, celui-ci reconnaissant en ce même traité toute la région du Maine comme ne relevant que de la seule autorité du roi Henry 1er. Au lendemain de la mort de ce roi survenue en 1135 à Lyons la Forêt Alan of Becherel, alors âgé d’environ 45-50 ans, sera de nouveau fort actif outre-manche lorsque éclatera aussitôt la guerre de succession entre Mathilde fille du roi Henry et son propre parent, Etienne de Blois ; en cette guerre de succession la famille de Dinan outre-manche éclatera à tous vents Josce frère d’Alain lui prenant faits et causes pour Mathilde quant Alain lui prendra faits et causes pour Etienne de Blois lui même). 

Lorsque l’église de Saint-Sauveur sera commencée, cela peut-être vers 1108-10, vivait donc encore Geoffroy 1er de Dinan puisque celui-ci, la main posée sur l’Autel de l’église de Saint-Malo de Dinan, offrira en effet en 1122, au Grand monastère de Saint-Martin de Tours, ses deux manoirs anglais nommés respectivement Nutwell et Hartford ; à ce titre Geoffroy né vers 1060 dû en effet rejoindre feus les siens entre 1122 et 1123 ayant peut-être pu connaitre la « presque fin » des travaux à défaut d’en avoir connu la fin lui aussi (lors de cette donation faite en la dite année 1122, l’église de Saint-Sauveur étant déjà terminée, ou presque, Riwallon son frère ne sera pas cité. Pourquoi cela ? Avait t’il déjà rejoints feus ses aïeux ? Geoffroy 1er au lendemain de cette charte disparaitra définitivement de tous actes écrits). La division religieuse de la ville seigneuriale de Dinan en deux entités distinctes, en deux paroisses distinctes, à savoir Saint-Malo de Dinan et Saint-Sauveur de Dinan, fut très probablement voulue et organisée par Geoffroy lui même.

Les division et donation faites en 1123 seront confirmées quelques années plus tard, en 1131 exactement, lorsque sera rédigée une nouvelle charte pour mettre un terme définitif à un conflit opposant déjà des deux dites Abbayes. Ce conflit sera définitivement fermé par une sentence rendue personnellement par Donald alors évêque de Saint-Malo en exercice. Cette charte en effet sera rédigée au lendemain d’un litige ayant opposé le Grand Monastère de Saint-Martin aux moines de l’Abbaye de Saint-Jacut ce litige portant sur des droits de pêcheries accordés hier par Geoffroy de Dinan à l’église de Saint-Malo de Dinan fille du dit Saint-Martin. Ces mêmes droits en effet seront quelques années après avoir été offerts spoliés par les moines de l’Abbaye de Saint-Jacut eux-mêmes.

L’emplacement géographique de ces pêcheries sur cette sentence rendue n’est malheureusement pas précisé. Lors de la fondation de l’Abbaye de Saint-Florent sous Dol, cela lorsque Guillaume de Dol fils de « Riwallon de Dol-Combourg » se fera moine afin de pouvoir entrer dans les Ordres de l’Abbaye de Saint-Florent de Saumur, renonçant ainsi à tous ses droits d’ainesses également, Olivier 1er de Dinan lui même, père du dit Geoffroy 1er et oncle du dit Guillaume, ira lui aussi de ses propres donations de « pêcheries ». Il offrira en effet à la même Abbaye de Saint-Florent de Saumur, le jour même du « sacre religieux » de son neveu, le dit Guillaume, la totalité de sa propre moitié des seiches relevant de ses pescheries de Saint-Suliac ; Jean et Geldouin de Dol, frères du dit Guillaume de Dol, donc aussi neveux d’Olivier 1er de Dinan, offriront eux leur propre moitié (en amont de ces deux donations les seiches de Saint-Suliac en indivis relevait du dit « Olivier 1er » et de son frère, le dit « Riwallon Chèvre-chenue » et, en amont de ces deux derniers, de Goscelin de Dinan lui même.  Ces seiches représentaient un revenu important pour les seigneurs les possédant puisque la seiche était alors utilisée pour les encres des scripts ; ici le don est donc important pour les moines de Saint-Florent ces derniers ayant ainsi la gratuité de la production même de leurs encres).
L’emplacement des pêcheries données hier par Geofffroy 1er au Grand monastère de Saint-Martin de Tours, ou à ses moines de Saint-Malo de Dinan, étaient t’elles, elles aussi, assises en Saint-Suliac ?
Il semble que non puisque son père Olivier 1er avait déjà donné hier la totalité de celles qu’il possédait en Saint-Suliac lorsque son neveu, le dit Guillaume, se fit moine pour entrer en le monastère de Saint-Florent. Où étaient t’elles alors assises ?
Il nous faut savoir que Geoffroy 1er était aussi seigneur en toute une partie du Pays d’Aleth puisqu’il était possesseur de droits seigneuriaux établis à Saint-Ideuc en la paroisse de Saint-Coulomb . Ainsi lorsque Clamarhoc, fils de Richer, offrira à Saint-Michel des terres et des droits tous assis en la paroisse de Saint-Coulomb acceptera ces offrandes faites Geoffroy 1er de Dinan lui même seigneur duquel Clamaroch donc en droit directement relevait  … et placuit in Clamarocho hanc cartam ponere sup…altare sci…[saint] Michaelis et signum meum facere. Gaufridus etiam Oliveri filius de quo predicta res teneo hoc concessit et signum suum in hac carta manu sua fecit.Tester etiam qui ibi ad fuerunt : signa sua fecerunt S.[signum] Gaufredi de Dinam, S.Clamarocha, S.Wiguem milius… [militibus] item de eodem…(Le seigneur Richer fera construire le château Richer dans la paroisse de Saint-Méloir en le Clos Poulet celui-ci possédant dans ses différents cantons d’autres seigneuries toutes assises entre les villes seigneuriales de Dol et de Saint-Malo. Le fait que son fils Clamaroch offrit aux moines du Mont St-Michel certains droits établis en la paroisse de Saint-Coulomb laisse supposer que Richer était aussi seigneur en cette paroisse ; de la famille de Richer sortira demain au XIV siècle Bertrand du Guarplic ou Bertrand Duguesclin. Geoffroy 1er de Dinan possédait t-il cette dite paroisse de Saint-Coulomb du fait même qu’il pris pour épouse Orieldis, Orieldis que nous pensons avoir vu le jour en le Pays d’Aleth et non pas au sein de la famille des seigneurs de Châteaugiron ?).

Puis des siècles passèrent…

A Orient le chevet

L’église de Saint-Sauveur de Dinan fut très fortement modifiée au 15ème dans sa structure même puisque sa reconstruction, en architecture gothique, fut décidée par la Fabrique de la Paroisse dès l’année 1480, presque 4 siècles après son édification. En cette même année 1480 en effet la côtale nord romane et originelle sera entièrement déposée et remplacée par la côtale gothique, côtale que nous pouvons toujours apprécier de l’intérieur aujourd’hui ; la modification du Narthex, dans sa partie supérieure, partie comprenant la magnifique et immense verrière date t’elle, elle aussi, de cette même fin du 15ème siècle ?  

Faite en granit de Querinan (proche de Languédias) les murs les plus anciens sont eux aussi d’une grande beauté ; et regardant au dessus en la partie romane du Portail peut-on imaginer de nos jours la présence ici même hier des deux éléments célestes absents en son dessous, à savoir l’Aigle pour Saint-Jean et l’Homme pour Saint-Mathieu ? La Reconstruction de l’église ayant probablement été faite suivant les disponibilités financières du moment sa transformation s’étira sur plusieurs siècles puisque même son clocher et sa tour ne furent tous deux réalisés qu’entre 1605 et 1617, soit au tout début du 17ème siècle ; la même période assistera probablement aussi la réalisation des différentes chapelles ceinturant le Choeur de l’Eglise .
Le tout début du 16ème verra quant à lui le début de le réalisation du Chœur ce dernier ayant été commencé en 1507; toute réalisation demandant du temps l’assise de ses 4 gros piliers, piliers supportant toujours aujourd’hui la tour du clocher,  fut faite en 1557 et 1558 l’un des piliers comportant sculpté dans sa pierre ces deux dates ; ces trois dates depuis des temps séculaires commémorent à elles seules le début de la réalisation du chœur de la nouvelle église.
Toujours en travaux d’édification en 1597 le Chœur ne fut couvert qu’au milieu du 17ème puisque sa charpente ne sera entièrement terminée qu’en l’année 1646, l’année 1654 voyant quant à elle la célébration de la première messe (Etaient alors trésoriers de la Fabrique de Saint-Sauveur Julien Chertier, Guillaume Ruellan et François Blondeau, trois patronymes présents et très souvent cités dans les registres des baptêmes du prieuré de la Magelaine du pont à Dinan. Julien Chertier, sieur du Mezeray en Lanvallay – Saint-Helen, né en 1588, tint très longtemps un journal en lequel il écrivit très régulièrement des informations concernant la ville de Dinan tel le tremblement de terre lequel arriva le 06/07/1640, épisode également enregistré dans les actes de baptêmes de la paroisse).

Les finances dans les années qui suivirent durent manquées terriblement puisque la reconstruction de cette église ne fut jamais terminée, problème financier nous ayant permis de garder dans son édification originelle romane toute la côtale sud de cette même église. Depuis cette église est devenue de ce fait, et cela à elle seule, un unique et très beau livre ouvert entre deux mondes d’architectures différentes ; mais il est vrai aussi que ce livre est également ouvert entre deux mondes ayant chacun sa propre définition de la Spiritualité la côtale sud présentant seule ici, dans son architecture très épurée,  une très grande sobriété propre à l’architecture romane cela bien sur si nous faisons tous abstraction du rajout tardif de la petite chapelle rayonnante qui en cet endroit presque la maltraite.

12ème siècle    

Carte de l’implantation géographique des seigneuries de Dinan Nord et de Dinan Sud en la ville seigneuriale originelle de Dinan.  En bleue l’église Saint-Malo de Dinan actuelle ; en vert l’église de Saint-Sauveur de Dinan. En jaune est l’emplacement éventuel du premier castel les points rouges étant les différentes tours et remparts de Dinan ici représentés. Le trait jaune est la ligne séparative englobant l’ancienne faille naturelle du Jerzual et l’actuelle Grande Rue.
L’actuelle Eglise de Saint-Malo de Dinan.

Sous la grande verrière sont deux animaux romans symbolisant deux des disciples du Christ, Luc et Marc, à savoir le taureau et le lion ici tous deux ailés. Il manque toutefois l’aigle de Saint-Jean et l’Homme pour Saint-Mathieu. Ces deux derniers pourquoi sont t’ils ici même absents ?
Que sont-ils devenus ?
Est-ce Riwallon de Dinan,  Alain son neveu ou bien tout simplement le grand architecte de l’édifice ?
Cette représentation est-elle originelle au porche roman ou bien à la construction de la seule partie gothique et représente t’elle ce second architecte ?
A noter aussi la présence de deux têtes animalières situées au dessus des deux arcades latérales.

Est-ce l’effigie de l’ architecte Michel Poussin concepteur de la nef et du Chœur les travaux de la nef ayant commencé en 1480 ?
Les travaux de la nef en effet seront réalisés avec la dépose et reconstruction de toute la partie haute de la façade principale.
Depuis l’intérieur la seule partie «  »romane restante de l’église avec la partie basse du portail.

Détails de la partie basse romane du Porche d’entrée
Ici éventuellement, à la place de ce qui aurait pût être deux petites portes latérales, se trouvent positionnés debout et romans, sous des dais et ayant chacun sa propre petite arcature, quatre personnages surmontant des animaux symboliques.
Chacun de ces quatre simples personnages semble chacun devoir surmonter son propre lion.
Les deux dais situés à droite sont beaucoup plus ouvragés l’un représentant l’Agneau Pascal sous la Croix du Christ accompagné de la Tour de Babel; Son personnage en dessous ne serait-il pas celui de l’apôtre Saint-Jean Baptiste ?

Deux colonnes là aussi sont torsadées pouvant rappeler étrangement, dans leur propre enroulement, une certaine architecture mauresque. L’ensemble des colonnes, de part et d’autre de ces quatre personnages, sont toutes surmontées d’un chapiteau représentant chacun soit une scène de la Génèse soit une scène en rapport avec les châtiments corporels de l’Homme.
Les châtiments de la femme sont représentés par les chapiteaux situés à l’arcade sud; ceux de l’hommes sont représentés quant à eux en les chapiteaux de l’arcade Nord ; au dessus et sur le pourtour de l’Agneau Pascal nous pouvons ainsi apercevoir, sous le regard d’un visage peut-être déifique, l’arbre de la Génèse, le pécher de l’avarice, le Serpent enlacé tenant la Pomme, deux lions adossés etc. Les grandes sculptures propres aux personnages et aux animaux au 16ème siècle ont été mutilés probablement pendant les troubles religieux.

En la partie basse du Portail est la façade romane de l’édifice ; le dessus contenant la grande verrière est d’architecture gothique et sera réalisé dès 1480 avec la nef nord.
Il est possible que les sculptures sculptées présentes en la partie haute, juste sous la corniche, aient été repositionnées en réemploi.

La nef intérieure au Midi et à Nord.
En 1847 les arcades pleines ont reçu des peintures dites en « Grisaille ». Réalisées pour quatre d’entre elles par monsieur Jamet elles représentaient toutes respectivement la Samaritaine; la Femme Adultère; la Sainte-Famille; les Marchants du Temple et Daniel dans la fosse jeté aux Lions.

Le dromadaire de Palestine.
Cette sculpture avec les colonnes torsadées du portail est l’une des très rares traces en cette église de la présence de Riwallon de Dinan à la première croisade ; elle est en quelque le témoin ici même de cet épisode.

L’intérieur de l’église Saint-Sauveur de Dinan.
De part et d’autre de l’unique porte principale, au derrière du narthex roman, se dresse aujourd’hui sans utilité apparente deux colonnes romanes dont celle de droite, accolée à la grande porte, contient taillée dans sa pierre la représentation de deux dromadaires, probable vaste souvenir de la présence chevaleresque de Riwallon lors de sa présence personnelle à la première croisade.

Supportant un départ de pierre, à la droite des dromadaires, un visage sculpté semble vouloir sans fin pousser un long cri silencieux dans un O parfaitement dessiné ; la bouche ouverte de ce visage laisse peut être envisager la possibilité que celui-ci fut à moyen de transmettre en l’église elle même les eaux de pluie.
A noter toutefois, sous le regard des deux dromadaires marchand en vis à vis, la présence sculptée d’une fleur de Lys emblème entre autre de la royauté française.
Que peut-elle bien vouloir signifier ici en la pierre de ce chapiteau roman ?
La présence au côté de Riwalon Roux de la soldatesque du roi de France est t’elle à l’origine même de celle-ci ?

La longère romane et ses fenêtres hautes en plein cintre.
La partie gothique commença en 1480 par la nef latérale nord.
Les travaux de la nef seront réalisés sous l’autorité de maistre Guy Pinson, architecte, et semble avoir durés jusqu’en 1490 .les travaux du Chœur seront eux bénis en 1509 toujours en cours qu’ils seront en 1597. Avec les travaux de la nef fut aussi déposé toute la partie haute de la façade principale afin de pouvoir intégrer à l’ensemble l’actuelle grande verrière.

L’art Roman et l’art Gothique.
La longère romane, ici aux arcatures multiples, est surmontée de fenêtres en plein cintre dont les cintres sont en appui sur de fines colonnettes ouvragées.
La porte de la Chair aujourd’hui est aveugle; hier, donnant sur l’extérieur, elle assista à la condamnation de son débouché. Ce mur roman fut au 15ème siècle lui aussi partiellement profané par la réalisation d’une chapelle l’ayant éventrée.
A gauche sur le terrain, adossée au Narthex, face au Chœur, se trouve être la côtale gothique réalisée à la fin du 15ème siècle en remplacement de la longère nord romane.

En la côtale nord les chapelles des différentes Confréries.

La côtale nord
Le Transept

Le Chœur en 1847 avant la réalisation de son Autel ; à droite l’extérieur du Chevet regardé en son Nord.

1847
Le Maistre Autel du Chœur

Verrière au sud du transept.
Elle représente la victoire à Rome de l’empereur Constantin celui-ci
choisissant la toute jeune religion chrétienne comme étant la seule religion officielle de l’empire de Rome.
DEO OMNI POTENTI SALVATORI
1557-58
MIL 557 et 58 ensemble Phi.Deduit P.Dubouays Re.Labert (Regnault lambert sieur de la Salle Verte) T.Artur G.Ravenel : fabriqueurs thesauriers ont faict asseoir cels quatre pilliers.
1507
Le XX et un jour du mois daougst sans faire sejour ce beau cueur firent comacer les tresoriers qls ece pilier sont nomez coe. (comme) vous poures lire Guille.Picot, Guy de Saint Cyre, Thgn Touroudel, Geffroy Roquet et fut en ian mil Vcc sept par le mestr de sesluy art con apelloit Roll. Bougnart

Edifié au transept de l’édifice le Chœur de l’église fut commencé le 21/08/1507 et cela 50 ans avant que les quatre piliers devant supporter le clocher ne soient posés ; cela ne se fera qu’en 1557. Le Chœur fut donc réalisé avant le dit transept… Mil 557 et 58 Phi.Deduit, P.Dubouays, Re.Labert, T.Artur, Guy Ravenel Fabriqueurs thésauriers ont fait asseoir cestz quatre pilliers – Le XX et un jour du mois d’aougst sans faire sejour ce beau cueur  firent comacer les trésoriers qlx ece  pilier sont nomez coe vous pourez lire Guill. Picot , Guy de Saint Cire , Xgn Tourondel , Geoffroy Roquet  et fut en lan mil Vcc sept par le meste de cestuy art con apelloit Roll.Bougnart. [lire Guillaume Picot et Christophe Tourondel]

Le vitrail de Saint-Patrons tous protecteurs de certaines corporations.

Les Confréries, nos actuels syndicats, en Saint-Sauveur ainsi protégeaient : les marins pour Saint-Clément, les jardiniers pour Saint-Fiacre, les tisserands pour Sainte-Barbe, les bouchers pour Saint-Jean, les menuisiers et charpentiers pour Saint-Joseph Saint-Crespin étant lui le protecteur des cordonniers et ouvriers du cuir.
Il y avait encore les musiciens protégés par Sainte-Cécile, la confrérie de l’Ascension pour les couvreurs chose que l’on n’invente pas, celle de Saint-Eloi pour les maréchaux, les orfèvres, les couteliers et tous les ouvriers du marteau les statue de celle-ci remontant à 1493 etc.

En la partie haute de cette verrière le seul vitrail originel

Saint-Sauveur et ses vitraux.
Les ateliers de Louis Barillet, Lechevallier et TH.Hanssen, tous trois associés réalisèrent vers 1949 certaines des vitres de l’église.
A gauche, dans la chapelle des Confréries, leur travail est un émouvant travail de mémoire pour l’ensemble des différentes confréries lesquelles, ici même et hier à Dinan aussi, possédaient toutes leur propre chapelle. Cette vitre montre en effet certaines de ces confréries ayant possédées en ce Lieu Saint leur propre siège. Ainsi sont représentées en leur travail commun les confréries des Cordonniers ayant pour patron St-Crespin, la confrérie des Apothicaires et Saint-Roch, la confrérie des jardiniers représentés par Saint-Fiacre. La parti supérieure de la verrière est originelle et possède en sa partie la plus haute les vitraux les plus anciens de l’église, vitraux que certaines sages personnes font remonter au 15ème siècle.
Le deuxième vitrail des évangélistes représente Saint-Maturin, Saint Armel, Saint-Yves et Saint-Brieuc, chacun de ces Saints étant accompagné d’un épisode relatant la vie du même Saint-Mathurin ; ce vitrail entier est aujourd’hui le plus ancien de l’église de Saint-Sauveur malgré le fait qu’il ne porte aucune date ni inscription patronymique; ce vitrail serait peut-être le dernier des vitraux restaurés vers 1850 par le maitre verrier René Echappé lorsque celui-ci entrepris, dans la seconde moitié du 19ème, une restauration importante de certains des vitraux du 15ème siècle.

La chapelle de Saint-Crespin avec le Retable du Rosaire

Au transept Nord est l’ancienne chapelle de Saint-Crespin en laquelle, jusqu’à la Révolution,  les ouvriers du cuir possédèrent le siège de leur confrérie ; en celle-ci repose les Cœurs de Bertrand du Guesclin et celui de son épouse, Tiphaine Raguenel.
Le cœur de Messire Bertrand, retrouvé en 1804 au sein même de l’église des Jacobins de Dinan, fut transféré en ce lieu le 24/08/1804 sur la demande de monsieur Néel de la Vigne alors maire de Dinan. Si le mausolée du 19ème siècle à Dinan ne possède aucune qualité spécifique, cela pour l’historien M.E. Monier, les lames noires comportant dans leurs textes respectifs les épitaphes de sa vie ; la lame funéraire du Puy et celle de Saint-Sauveur de Dinan sont toutes deux très belles .
Voici l’inscription pour celle du Puy : Cy gist tres noble he a vaillat messire Bertrad Claikin conte de Logue ville jadis connestable de france. L tres passale XIII jour de uillet  l’an mil CCCLXXX. 
Et maintenant pour la lame de Dinan : Cy gist le Cueur de missire Bertrand du Gucaqin en son viuat conestable de Frace qui trespassa le XIII jour de uillet lan mil III IIIIxx dont son corps repose avecques ceulx des Roys a Sainct Denis en France. 



Le vitrail de cette verrière, se souvenant de la Crucifixion et de la Vierge Marie, contient quant à lui la date de 1810; cette verrière est l’œuvre aussi du maitre-verrier Barillet même si en sa partie basse, à gauche, en le prédelle, il fit inscrire en effet la date de 1810 cela probablement en témoignage de la translation du dit cœur de Bertrand.
Voici une fondation rédigée avant Juillet 1380 en souvenir d’un geste donateur que Bertrand du Guesclin fit en faveur de l’église de Saint-Sauveur de Dinan : Messire Bertram de Glesquin conestable de France fonda en l’église de ST-Saulueur de Dinam pour le salut de son axme et ses predecesseurs troys messes a être dictes par troys jours de la sepmaine c’est assauoyr le lundi, le mardi, le vendredi à l’aultier Saint-Saulueur par ung chappelein, y donet et fere les prières au bout de l’aultier pour ledit fondeur comme il appartient, et en cas de deffault de chaiscune messe desdits troys jours ledit chappelain est tenu poyerà la main des tessoriers le numbre de doze deniers pour réparation comme dict est, et recouprer la messe lendemain. Et celle chappelainie est en la donaison du seigneur de Bron qui fut doné en l’an de grace mil troys cents cinquante ouict.

Les Chapelles absidiales de Saint-Sauveur.
Ce sont des chapelles aux fines nervures entrelacées ornant et supportant leurs voutes de granit. Ces chapelles probablement financées au XVII siècle dans leur propre construction par de riches notables dinanais édifiées au 17ème siècle devinrent à ce titre des enfeus familiaux privatifs en lesquels ces riches familles bourgeoises de Dinan se firent inhumer et cela tout au long de plusieurs générations (Les chapelles ceinturant le chœur de l’église semble avoir été édifiées il est vrai en la première moitié du XVII siècle les quatre grosses piles supportant le clocher n’étant édifiées qu’en 1557 et 1558. En échange l’entretien de ces chapelles devenues en quelques sortes « privatives » échappait entièrement à la paroisse les concessionnaires devant toutefois les laisser entièrement ouverte afin de pouvoir y célébrer les messes. Il en sera ainsi pour la chapelle des sieurs Apurils, celle des sieurs Ferron, celle des sieurs Mouton ainsi que celle des sieurs Lambert etc.).

Il en ira donc ainsi donc pour les dits Apuril, Ferron du Chesne, Lambert-Ernault ou même des nobles gens Gigot-Mouton lesquels, unis à Lanvallay le 30/06/1614, furent tous deux propriétaires de l’actuel ancien noble logis sis au 18 de la rue de L’abbaye en Lanvallay. Fondé en 1652 au décès d’Olivier mort le 13/09/1652 leur enfeu à tous deux, ouvert ici même en 1845, ne comportait pas moins de 14 cercueils tous en une totale décrépitude [Olivier était par sa mère le petit fils Artur Jan lequel, en 1553, est cité propriétaire au Port de Dinan devant pour cela impôt seigneuriaux au prieur du Prieuré de la Magdelaine du Pont. Ce dernier, né vers 1530 était t’-il déjà propriétaire de l’actuelle noble logis sis au 18 de la rue de l’Abbaye ?].
Ce caveau sitôt ouvert  fut aussitôt refermé. Si le sol de l’église de Saint-Sauveur fut depuis entièrement refait, les pierres tombales originelles déplacées et alors souvent réajustées, il n’en a pas été de même pour les chapelles latérales les actes d’inhumations faisant foi pour ces dernières. Elles sont ici toutes en leur emplacement premier et privatif [Les inhumations successives au sein même des églises apportaient des nuisances certaines dues notamment aux odeurs permanentes des corps en décomposition ainsi que des problèmes lies aussi au déplacement permanent des dalles de Sol. Un arrêt de la Chambre du Parlement, émis en 1754,  interdira du jour au lendemain la continuité de cette pratique séculaire hormis pour cette même loi des enfeus et des chapelles prohibitives]. 
Certains auteurs ont pensé que ces mêmes chapelles, et cela dès leur réalisation, avaient toutes été, sitôt terminées, l’objet d’achat de droits d’inhumations les transformant ainsi en enfeus privatifs. Les actes du décès des nobles bourgeois Ollivier Gigot et Carize Mouton son épouse, possesseurs tous deux de leur propre chapelle, sont tous deux très clairs sur ce sujet et sans équivoque possible :

Milieu du XVII siècle
GY EST LA SEPVLTVRE DE NOBLES GENS OLLIVIER GIGOT ET ZACHARIE MOVTON SA COMPAGNE SR ET DAME LA LANDE. FAI. PA.LEVRS HOIRS

En Saint-Sauveur est aussi la magnifique chapelle vouée au sommeil éternel du noble couple Olivier Gigot et Zacharie Mouton Sieur et Dame de la Lande.
Olivier Gigot sera le possesseur par droit d’hérédité du noble logis de la Cour de Bretagne celui-ci déjà existant en 1598 comme l’attesta une procédure judiciaire le citant en 1703.
Ce logis est toujours assis aujourd’hui en le bas de la rue de la Madeleine au pont à Dinan.
Alain leur fils, Sieur des Anges, possesseur à son tour de ce logis, fera édifier le petit immeuble particulier assis à nord du dit logis la tour d’escalier de celui-ci desservant en ses niveaux le dit nouveau petit immeuble.
En effet Jeanne, Marie et Catherine Mouton, toutes trois fille du dit Alain, intenteront une procédure judiciaire à l’encontre du seigneur Prieur de la Magdeleine celles-ci refusant de payer l’impôt féodal dû.
Lors de ce procès, lequel durera plusieurs années, l’origine du dit noble logis sera rappelée en un vélin daté de 1598 ; les 3 soeurs seront déboutées de leur prétention leur père, aïeux et bisaieux ayant toujours payer le dit impôt féodal demander sur ce noble logis’
A l’inverse de la crédence du couple Lambert/Ernault leur crédence ne possède par leurs effigies sculptées…
La base de leur crédence semble devoir contenir de part et d’autre et un animal mythique et un homme caché peut être le sculpteur de celle-ci.
Toutefois les effigies d’Olivier et de Zacharie furent confiées à la pierre représentées qu’elles seront en la clef de voûte de leur chapelle Olivier tenant en ses mains un dais représentant Zacharie.

 …Du vendredi 13 septembre 1652 deceda noble bourgeois ollivier Gigot sr de la Lande du jour de la Magdelaine et fut ensepulturé le jour suivant en ceste église en sa chappelle au Choeur et esté le premier corps ensepulturé de la dite chappelle

… Mourut et fut inhumée dans nostre eglise Dame Carize Mouton Dame de la Lande Gigot et mis dans la tombe de leur chappelle le samedi 18… [la date précise est le 18/02/1668]

Crédence de la chapelle Mouton/Gigot
Crédence de la chapelle Lambert/Ernault
Crédence de la chapelle Lambert/Ernault
Détail de la crédence présente en la chapelle Lambert/Ernault.
Représentation de la femme et de l’homme ; il s’agit peut-être ici de la représentation du dit couple Mouton/Gigot
Chapelle Mouton/Gigot
Représentation de la femme.
Femme aux pattes de lion maintenue prisonnière ses deux bras avalés par deux êtres féeriques
.
Chapelle Mouton/Gigot
Représentation de l’homme
Homme libre aux pattes de lion entouré de deux êtres féeriques.
Chapelle Mouton/Gigot
Clef de voute représentant un homme derrière un dais comportant l’
effigie de sa femme.
Chapelle des Lambert/Ernault
Clef de voute de leur chapelle; cette sculpture est peut être le représentation de l’un de leurs fils.
XVII siècle
En la basilique de Saint-Sauveur de Dinan dorme toujours en paix le noble couple Nicolas Lambert et Simone Ernault Sieur et Dame de la Couldrais ; Jan leur fils, de son vivant doyen des Procureurs de Dinan, sera possesseur d’un bien bâti en la rue du Four à la Magdeleine du Pont à Dinan par les droits de sa femme, Guillemette Lechappelier.
Leur crédence possède en ses pierres leurs effigies sculptées.
La clef de voûte de leur chapelle, magnifique dentelle de pierre, contient peut être la représentation de l’un de leurs fils.
CY EST LA CHAPELLE ET SÉPULTURE DE NOBLES GENS NICOLAS LAMBERT ET SIMONE ERNAULT SA COMPAGNE SR ET DAME DE LA COUSDRAIS ET À LEURS HOIRS. 1665.

Toujours au derrière du Chœur ci-dessus est la sépulture de Nicolas Lambert né le 05/01/1600 et celle de Simone Ernault, son épouse.
Leur neveu et écuyer, Nicolas Lambert fils de Julien, sera apparenté à Macé Marot procureur fiscal du prieuré du Pont. A ce titre Nicolas, écuyer, né vers 1620, entrera par son mariage contracté avec Jeanne Guérin en possession des Champsguerards terre sise en la paroisse de Lanvallay bien hier vers 1600 dudit Macé.
Jean Lambert son frère sera lui aussi propriétaire d’une grande propriété assise en la rue du Four, au port de Dinan, terre relevant financièrement  de la seigneurie religieuse du Prieuré du Pont. Riche propriétaire assis aussi en le prieuré du pont il sera de son vivant Sieur du Pré, Syndic de Dinan et Doyen des procureurs au Siege de Dinan. Son épouse, Laurence Lechapellier, fille de Jean et petite fille de Josselin Lechapellier naitra au port de Dinan dans l’actuelle maison sise au 39 de la rue de la Madeleine en Lanvallay (Son aïeul le dit Josselin Lechapellier, époux de Roberde Lerenec, sera en le bas de l’actuelle rue du Petit-Fort le possesseur de la grande hostellerie des Trois Rois).

Nous voyons très bien ici l’importance sociale de tout un nombre de familles ayant vécues ou ayant été possesseurs en la paroisse de Lanvallay, possesseurs de biens assis au plus près du prieuré du Pont et cela tout au long des 16 et 17ème siècles.
Cette chapelle appartenait de droit à ce couple l’année 1665 correspondant au décès d’une tiers personne née Lambert puisque Nicolas Lambert décédera plus tard, le 11/08/1677 exactement, à l’âge avancé de 77 ans [ces deux chapelles toutes deux « enfeu familial » ne posséderont longtemps aucun autel. En effet en l’année 1857 ces deux mêmes chapelles ne sont aucunement encore consacrées et elles sont toutes deux citées pour ne posséder encore aucun autel religieux quel qu’il soit].

XIV siècle
Magnifique baptistère présent en l’ancienne chapelle des sieurs Apuril.
Supporté par quatre angelots les têtes de ces derniers furent probablement décapitées lors des guerres de religion.
Le Trésor de l’église de Saint-Sauveur.
Cette Sainte-image sculptée fut envoyée d’Assise en Italie par Saint Bonaventure 
[Docteur de l’église, évesque, il mourut à Lyon en 1274] à Henry d’Avaugour, seigneur de Dinan et fondateur du couvent des Cordeliers à Dinan lequel couvent fut fondé vers 1260. Faite au 13ème siècle et nommée Notre Dame des Vertus cette Sainte Image sculptée est aujourd’hui en cette église.
Guillaume Ferron seigneur du Chesne et Janne Guerin Dame de la Grasserie

Guillaume (1569-1629) prendra Janne pour épouse en 1614; il était le frère de Janne Ferron femme et compagne de Rolland Rolland sieur et Dame de la Croix-Verte à la Magdeleine au pont à Dinan.
Ces Armoiries sont présentes en la chapelle des Ferron du Chesne, seigneurs du Chesne Ferron en Calorguen, cette chapelle étant assise à midi après le transept.
Cette chapelle possède effectivement en ses pierres deux écus identiques portant les Armoiries « Ferron du Chesne » ; un troisième écu semble devoir exister sous l’Autel présent en celle-ci.
Les Armoiries en mi parti ici montrées pour l’une d’entre elles sont peut être en effet celles de Guillaume Ferron seigneur du Chesne et Janne Guerin Dame de la Gaulterie, son épouse, fille de Gilles Guérin de la Grasserie et de Hélène Jarrier.

Le susdit Gilles Guérin, Conseiller au Parlement de Bretagne en 1579, était le fils de Jan Guérin de la Grasserie lui-même « Conseiller au Parlement de Bretagne » en 1568, et de Janne Desprez.
Janne Guérin de la Grasserie, petite-fille de Robert Guerin de la Grasserie et de Jeanne Henry, par le dit Robert était l’arrière-petite fille des dits Gilles Guerin de la Grasserie et Hélène Jarrier les propres parents de la susdite Janne Guérin de la Gaulterie femme et compagne du dit Guillaume Ferron du Chesne ; la dite Janne prendra pour époux Gilles Botherel de la Bretonnière gouverneur des ville et château de Dinan en 1694, Lieutenant-colonel au régiment de Saint Simon-cavalerie et mousquetaire du roi.
Les dits Janne Guerin et Guillaume Ferron du Chesne, souche des seigneurs de la Vairie en Saint-Solen, auront notamment pour enfant Thomasse Ferron du Chesne; celle-ci prendra pour époux René Botherel dit le Borgne c’est à dire le propre oncle germain du susdit Gilles Botherel de la Bretonnière gouverneur des dits ville et château de Dinan.
La famille Guérin de la Grasserie ainsi pris union et dans la famille seigneuriale des Botherel de la Bretonnière et dans celle des Ferron du Chesne.
Jean-François de Botherel-Moron, époux de Sainte-Claire-Jeanne Hingant, arrière petit-fils de Jean Botherel et de Françoise Guerin de la Grasserie, sera possesseur en Dinan, en l’actuelle rue de Chateaubriand, du manoir de Moron plus connu aujourd’hui sous le nom de l’Hôtel Ferron hier ancienne bibliothèque municipale.
Les Guérin de la Grasserie apparaissent dès le milieu du XV siècle en la paroisse de Louvigngny du Désert, proche de Fougères, Jean Guérin de la Grasserie étant en 1576 sénéchal de Fougère.
A noter que Guillaume Ferron son oncle germain, sieur de Beauchesne et époux de Julienne Gallier, sera cité en 1587 sur un acte de fermage relatif au prieuré de la Magdeleine comme étant également « sieur de la Sigonnière » en Saint-Juvat. Guillaume et Julienne Gallier semblent ainsi devoir transmettre la Sigonnière à leur fils, Eustache, lequel prendra pour épouse Hélène de Trémigon issue de la terre du même nom, terre seigneuriale assise proche de Combourg. Prendre l’arbre de généalogie joint.
Leur fils Eustache Ferron, nommé le 22/02/1619, lequel prendra pour épouse Renée de Lesquen, sera le premier seigneur Ferron de la Vairie possesseur en la paroisse de Saint-Solen aujourd’hui partie intégrante de Lanvallay.

Ces Armoiries en mi-parti sont : d’azur à la bande d’argent chargée de quatre hermines de sable le champ semé de billettes d’argent sans nombre (pour Ferron du Chesne) , chargé de trois besants d’or (pour Guérin de la Grasserie; en effet les Armoiries des Guérin de la Grasserie, assis proche de Fougères, étaient : D’azur au chevron d’or accompagné en chef de trois besants de même, à la bordure engreslée d’argent. Nous avons à faire ici en effet à des besants et non à des annelets creux).
Attention il est vrai à ne pas confondre les dits 3 besants d’or des Guérin de la Grasserie avec les 3 annelets d’Or qui sont aux « Ferron de la Ferronnaye ».
Nota :Pour les trois premiers seigneurs de la Sigonnière, hormis le susdit Guillaume époux de Julienne Gallier leur souche, il y eu successivement Eustache fils des précédents et époux d’Hélène Trémigon, François fils du précédent dont le nom de l’épouse n’est pas connu et Eustache fils de celui-ci et époux de Renée de Boishamon. La famille de Trémigon portera comme Armes des fuseaux et la dite famille de Boishamon quant à elle des molettes. La famille des Ferron de la Sigonnière ne semble pas, et cela même par alliance, avoir porté pour Armes des besants.
La Devise des Ferron était : Sans tache

Au midi, accolée au transept, à droite du Chœur, la chapelle Saint-François des enfeus de la famille seigneuriale de Ferron contient plusieurs armoiries quadrilobées de cette très vieille famille seigneuriale. Celle-ci remonte il est vrai au 13ème siècle, à la 6ème croisade, lorsque Payen Ferron sera présent en 1249 au côté de Guillaume de Lanvallay lors de la réalisation du traite dit de Nymocium lequel eu lieu à Chypre à la demande de Louis IX roi de France [la famille seigneuriale de Ferron n’apparait que dans le courant de ce 13ème siècle alors que l’origine de la famille seigneuriale de Lanualei apparait quant à elle avec certitude dès la fin du 11ème siècle. Lire le déroulement du procès d’Abington Lanvallei-Le Bret].
Le prieuré du Pont de Dinan, au 16ème siècle, sera déposé entre les mains religieuses de certains des enfants de cette même noble famille, à savoir entre les mains de Pierre Ferron prieur de ce prieuré en 1556 et, quelques années plus tard seulement, entre les mains de Hamon le propre neveu de Pierre, lui aussi prieur de ce même prieuré en 1580.

Bertrand Ferron frère aisné du dit prieur Hamon, seigneur du Chesne et de la Mittrie, fermier général en 1568 des biens temporels du prieuré du Pont à Dinan, financera de ses propres deniers les études scolastiques de son jeune frère. Celui, devenu le nouveau prieur du dit prieuré du pont à Dinan, remboursera à son frère sa dette en cédant à celui-ci, et cela plusieurs années durant, la totalité des bénéfices relevant de sa ferme; ce principe de remboursement fit l’objet d’un acte notarial dument enregistré.
Le temps d’un fermage, lequel dure le temps que dures neuf parfaites cueillettes, le dit Hamon ensuite baillera ou donnera en sous – fermage certains des revenus du prieuré du Pont à Jean Ledean et Laurence Agan, son épouse, tous deux parents de Gilles lequel viendra au monde le 22/06/1571.
Gilles Ledean à son baptême eu pour parrain Gilles Agan le prieur de l’église paroissiale de Tressaint hier fief des seigneurs de Lanvallay-Tressaint.