Le manoir de la Roche-Léau

Le manoir de la Roche-Léau

La Roche -Léau en 1983.

Le manoir de la Roche-Léau en Pays d’Evran

Et si je vous disais que ce petit manoir, vraiment magnifique pièce du Pays d’Evran, eut hier une page commune avec la Cour de Bretagne, notre dite cour assise à la Magdeleine au pont à Dinan !
Peu après son apparition la Roche-Léau partagera également sa propre histoire avec le château de la Touche, château très proche assis d’elle, partagera sa propre histoire avec les sieurs Lerenec possesseurs de la dite Touche en Evran dès les années 1550-60 ; ces derniers écriront plusieurs pages de la propre histoire de la paroisse de Lanvallay.
En effet Macé Lerenec, sieur de la Touche en Evran, terre très proche assise de celle de Couaqueux, épousera vers 1555 Françoise Hamon, enfant d’un premier lit de Jéhan Hamon sieur de Lesvay.
Comment très tôt les sieurs de la Roche-Leau entreront en possession de la dite Touche ?

Le derrière de la Touche en 1895
Dessin de Henry Frotier de la Messelière
La Touche et l’ancienne métairie de la Porte Blanche
Plan cadastral de 1983
(la chapelle du château est la parcelle n°188).
La Porte Blanche sera citée en les BMS du prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan dès l’année 1589 au travers d’Olivier Lambert sieur de la Porte Blanche né vers 1570. Epoux de Janne Roumain, frère de François Lambert sieur de la Salle Verte en Dinan intra-muros, la Porte Blanche sera héréditairement transmise au sein de sa propre famille tout au long de 5 générations; ainsi nous aurons Olivier Lambert époux de Janne Roumain, sieur de la Porte Blanche ; Julien Lambert né en 1593 époux de Guillemette Leroy, fils des précédents et sieur de la Porte Blanche ; Olivier Lambert né vers 1625 époux d’Olive lhoste et d’Yvonne Bonfil, fils des précédents et sieur de la Porte Blanche ; Jean Lambert époux de Laurence Lechapellier sieur du Pré à la Magdeleine
(fils du précédent Jan transmettra la Porte Blanche à son propre fils ; syndic de Dinan de 1679 à 1683 il sera le Doyen des Procureurs de Dinan. Par son épouse celui-ci sera en possession de deux chambres assises en la rue du Four son frère aisné, Nicolas, possédant personnellement tout proche assis le petit Vide-Bouteille toujours assis aujourd’hui sur le talard) ; Julien Lambert né en 1682, fils du précédent.

Probablement par un acquêt il me semble. Ces derniers semblent en effet devoir tôt abandonner la Roche-Léau, en fait dès Jean-Baptiste Léau, à savoir le propre petit-fils de Samuel Léau ce dernier ayant été le tout premier sieur de la « Roche Léau » cité par nos propres pages d’histoire.
Alain Lerenec fils du précédent Macé, né en 1560 et époux Marie Bonfils, sieur aussi de la Mezière proche de Rennes, sera également en possession de la dite Touche d’Evran pour l’historien Henri Frotier de La Messelière.
Au lendemain du dit Alain Lerenec la terre et le bâti premier de la Touche d’Evran, semble ensuite devoir devenir le bien propre de la famille Chartier laquelle lui donnera un deuxième nom, celui de la Touche-Chartier.
La Touche-Chartier, au lendemain des dits Chartier, semble ensuite devoir intégrer en le milieu du XVII siècle les biens personnels des dits sieurs de Léau et cela via François, le propre fils du dit Samuel. De fait la demeure de la Touche était probablement déjà beaucoup plus grande que ne l’était celle de la Roche.
A qui doit t’on la partie la plus ancienne de la Touche, aux dits Lerenec ou bien au dit sieur François de la Roche-Léau ?
Les parties les plus anciennes de la Touche sont la tour et le petit pavillon assis à occident.

Le château de la Touche.
Conservant des parties 17e siècle, à avoir la tour d’escalier et le pavillon ouest, ici la partie de gauche,  ; logis et sa chapelle sont tous deux du 19e siècle.
Photo de madame Véronique Orain

Finalement, peut-être vouée avant toute chose à l’exploitation agricole, la Roche se retrouva très probablement être déposée de bonnes heures entre des mains roturières, entre des mains de métayers, père et femme et enfants compris.
Finalement, tous, qui que nous soyons, ne serions nous pas l’un des simples nœuds tissant en permanence, encore et encore, l’immense toile qu’est l’Histoire ?

Les Armoiries des Léau de la Roche
Les Armoiries des De Lys en Bretagne
De gueules à la fasce d’argent chargée de quatre mouchetures d’hermine de sable et surmontée de deux fleurs de lys d’argent
Les Armoiries des Raoul
De sable au poisson posé en fasce et accompagné de 3 annelets : 2 en chef et 1 en pointe, le tout d’argent.

Donc le manoir de la Touche-Léau fut l’un des nombreux petits manoirs bretons ayant parsemés dès la fin du XVI siècle tout le Pays de Dinan ; relevant bien souvent de la petite noblesse, celle liée à la Robe celle-ci presque toujours multipropriétaire, lorsque qu’au XVII siècle moult de leurs enfants intégrerons Dinan intra-muros, pour ce qui nous concerne bien sur, nombreux seront ces manoirs qui tomberont naturellement entre ces mêmes mains ouvrières ; demain ainsi très vite beaucoup de ces petits manoirs deviendront la proie de leur seule utilisation menée à des fins agricoles. Cela sera le cas pour le petit manoir de la Touche-Carcouët en Saint-Piat.
Attestant cette noblesse, si petite ait t’elle été, il y avait encore en 1983, assis à l’extrémité de la terre de la Roche, le vieux colombier de la Roche.

1983.
La Roche possède toujours son colombier
.
Le manoir est cité en la parcelle cadastrale n° 943 le colombier étant lui en dessous, en la limite de la terre, en la parcelle N° 951.

Accompagné de sa terre la Roche-Léau doit son nom à son tout premier seigneur, si seigneur il fut, à son maître d’œuvre éventuel, à l’Ecuyer Samuel Léau sieur de la Roche lequel, époux d’Helayne de Lys, sera inhumé dans le chœur même de l’église d’Evran. Son premier enfant ayant été nommée le 15/07/1612 Samuel dû très probablement prendre union, prendre femme, vers 1610 ; à ce seul titre le manoir de la Touche, ou de la Touche-Léau, doit donc très certainement daté du début de la première moitié du XVII siècle.
Le tout premier sieur Roche-Léau cité en cette partie du duché de Bretagne, père très probable du dit écuyer Samuel Léau, fut donc René Léau lequel, avocat, sera sous la Ligue le gouverneur du château de Fort la Latte et capitaine aussi de bien d’autres ; de fait il sera le gouverneur de toute la baronnie du Guildo pendant 40 longues années. René Touche-Léau de son vivant ne semble avoir eu aucun lien avec le manoir de la Roche celui-ci semblant devoir en effet remonté au plus tôt qu’au début du XVII siècle.
René va donc entrer en la possession de cette terre, de la terre de la Roche, puisque deux de ses enfants seront en effet nommés en des actes écrits « de la Roche ». Samuel Léau époux d’Helayne de Lys, né vers 1580, et son frère François Léau, né celui-ci vers 1590, seront ainsi nommés tous deux « Léau de la Roche » ; ces deux frères durent donc probablement ensemble entrer en la possession de cette terre par droits d’hérédité. Ainsi en Evran François Léau, cité en 1620 au baptême de d’Hélène Lambert, fille de maistre Olivier Lambert et de Gillette Le Proux, sera nommé « François Léau sieur de la Roche ». François susdit sera l’oncle de François Léau né en 1620, fils du dit Samuel ; ce premier François ne laissera de lui aucune autre trace écrite en dehors de ce même baptême et il ne nous faut pas le confondre avec son propre neveu.
La descendance des Léau de la Roche sera assumée par son frère, Samuel.

L’ancien colombier encore existant en 1983



René Léau sera cité dans les Titres généraux de la Baronnie du Guildo celui-ci tenant son château. A ce titre René sera annoncé dans un compte financier établi pour les années 1595 à 1598 ; sera cité notamment en ce compte financier l’achat de 3 barriques de cidre à raison de la somme de 2 écus chacune.
La gestion des fermes de la baronnie du Guildo sera confiée à René par Dame Philippe de Montespedon pour la somme de 750 livres tournois par an ; et Charles de Matignon, allouera à René, afin de pouvoir acquitter les charges et gages de ses officiers, la somme de 430 écus ceux-ci devant aussi servir à faire face aux différentes réparations rendues nécessaires.
René, personnel, semble avoir agit avec partialité et dureté profitant de son poste de gouverneur du Guilo ; il mènera ainsi la vie dure aux vassaux relevant de la baronnie du Guildo, relevant de sa propre autorité. Se plaignant voici en quels termes ceux-ci parleront de lui lorsqu’ils oseront s’adresser directement à monsieur de Matignon, comte de Torigny, baron du Guildo et chevalier des Ordres du roi …Monseigneur, Daignez délivrer vos bons et fidèles vassaux de la province de Bretagne, de la captivité d’un vrai furon qui s’appelle Roche-Léau, lequel se disant non-seulement capitaine de vos châteaux en cette province, mais surintendant de toutes vos affaires, a donné tant de tourment à vos vassaux pour son particulier profit, qu’à peine que vosdits vassaux ont perdu toute volonté de bien faire, étant presque au désespoir, attendu votre lointaine demeure et longue absence, à eux tant ennuyeuse. Depuis les quarante dernières années, ledit Léau aurait, presque toujours sous votre nom et manteau, gouverné en toutes choses votre juridiction et baronie du Guildo ; le revenu de laquelle était, au jour de son entrée, autant clir et liquide que le jour, mais il ressemble à l’obscure nuit. Leau a joui, depuis ces quarante ans, des grades de surintendant en vos affaires, de capitaine de votre château, de sénéchal de votre juridiction, de procureur fiscal, concierges, sergent, notaire. Bref, il a été seul ; toute votre juridiction , aussi le baillage de Ploubalay, a été si bien gratté que les hommes de cette juridiction ont été obligés de quitter leurs héritages…

Armoiries des Rosnivynen
D’or à la hure de sanglier de sable défendue d’argent.
L’histoire retiendra aussi de René que celui-ci rendra son dernier souffle en le château du Guildo ; elle ne retiendra pas toutefois en quelle année.

Simple dans sa conception très épurée ce logis est pourtant magnifique par sa construction elle-même, par la pierre le constituant, par le schiste rouge toujours l’illuminant et cela surtout au soir couchant lorsque la dernière lumière du jour s’amuse avec celui-ci. Son appareillage simple est entièrement constitué de petites pierres rouges, toutes magnifiques en effet, lequel appareillage n’a cependant rien à envier à d’autres très belles réalisations nées celles-ci châtelaines.
Sa tour d’escalier, carrée et non circulaire, hier très éventrée, très endommagée, fut il y a quelques années seulement reprise en profondeur tout en respectant cependant ce que dans les siècles passés elle fut. Se terminant par un colombier celle-ci desservait une grande pièce unique assise au premier étage dans le corps de droite le manoir de fait étant constitué de deux corps associés l’un à l’autre, de deux entités ; hier ouverte que sur la cour sa porte d’entrée fut condamnée au lendemain de la réalisation récente d’un accès principal desservit depuis l’intérieur même de l’embas, grande et haute pièce.
Cette grande pièce accueille régulièrement des expositions temporaires artistiques/culturelles.
Reste à faire, prochainement programmée, la toiture de cette tour.
Au premier étage est toujours une cheminée faite en pierre des faluns…le grenier possède une belle charpente ; les murs, d’une épaisseur moyenne de 0.70 mètre, présentent donc une très digne sobriété sans aucune fioriture. Tout en celui-ci respire à la fois la simplicité, et cela il est vrai, mais aussi et surtout un sentiment d’unicité issu de son seul schiste couleur feu.

Le pays d’Evran est célèbre pour son ancienne mer des faluns mais il y a aussi cette veine de schiste rouge magnifique qui le parcourt celle-ci débouchant même en l’ancienne paroisse de Pleugueneuc ; cette veine traverse la terre de la Touche Leau.
Et ainsi fut fait la Touche-Léau , ainsi fut fait le manoir de Roche-Léau avec des pierres extraites sur place.

L’ancienne cheminée


Aussi le manoir de la Roche tire t’il son nom de la présence même de cette veine rocheuse parcourant sa terre ?

Les anciens vaisselier et pierre d’évier

Le manoir de la Touche-Léau reste donc un petit manoir propre à cette petite noblesse, très souvent de robe ; demeure presque noble ne possédant pas d’Armoiries affichées en ses murs, malgré que François Léau en possédait, la salle haute du logis contient une pierre d’évier surmontée d’un vaisselier ainsi qu’un cabinet de commodité apanage des grands au XVII siècle (d’Azur au chevron d’or accompagné de trois molettes de même. Le manoir accompagné de sa terre semble avoir été très tôt séparé de la famille Leau puisque le dernier possesseur Leau nommé de la « Roche-Léau » sera Jean-Baptiste Léau lequel prendra épouse le 25/02/1683.
Finalement la Roche restera en cette famille que pendant quatre générations seulement ; quatre générations quand même me direz vous.
Du temps de François II, fils de Samuel, ces derniers possédant plusieurs terres, dont la Ville Garnier en Trévron et le Pontcel peut-être également en Tévron, ils prendront possession des terre et château de la Touche d’Evran dès le milieu du XVII siècle pour y rester jusqu’au surlendemain de la Révolution française plusieurs de ses enfants y naissant et y décédant. François III Léau de la Touche, né vers 1760, Receveur des Contributions indirectes, y sera encore présent en 1805.

Père de François II l’écuyer Samuel Léau, sieur de la Roche-Léau, eut aussi pour enfant Ester laquelle, baptisée le 22 juillet 1618, fut nommée par l’écuyer Jullien Chauchart seigneur de la Vicomte assis en Dinard mais aussi seigneur du Mottay en Evran ; François II, puisné d’Ester, sera nommé à Évran le 21 septembre 1620 par Messire François Peschart, le chevalier seigneur de Beaumanoir, seigneur très proche assis de la Touche-Léau. Sera présente aussi ce jour là demoiselle Gabrielle de Saint-Pern femme et compagne de l’écuyer Jacques Ferron lequel, seigneur de la Chesnais, était le fils de l’écuyer René Ferron seigneur de la Ferronnays en Calorguen.
François, époux de Renée de Rosnivynen, sera qualifié de sieur de la Roche-Léau, de la Ville-Garnier, etc. mais aussi en effet sieur de la Touche, le tout premier Léau de la Touche.

Le 27/07/1668, et cela lors de la grande Réformation, François II malgré ses racines sera débouté de ses prétentions celui-ci n’ayant pas pu produire suffisamment d’actes attestant de sa noblesse passée malgré son statut d’écuyer ces mêmes racines remontant qu’à son aïeul, René.
François sera inhumé dans l’église d’Évran veuf de la dite Dame de Rosnivynen, fille de Messire Bertrand de Rosnivynen seigneur du Plessis-Bonenfant et de dame Gillette de la Belinais ; celle-ci sera aussi inhumée en cette même église au côté de son dit époux.

François eut de sa Dame pour enfant Marquise-Ursule Léau, née le 3 octobre 1663 ; Renée de Rosnivynen sera qualifiée de Demoiselle de la Roche et y rendra, envoyé vers Dieu, son tout dernier souffle. Elle sera elle aussi inhumée à l’église d’Evran le 11 novembre 1634.
Mais François eu aussi pour enfants et Jean-Baptiste Léau sieur de la Roche-Léau et de la Touche en Evran, et Joseph Hyacinthe Léau sieur de la Roche et de Touche avec son frère, et Guillaume-Marc-Louis Léau celui-ci ramassant demain et le Pontcel et la Ville Garnier.

Armoiries des Lambert d’Evran sieur de la Hamelinaye et de la Porte Blanche.
De gueules au chevron d’or accompagné de 2 croissants du même en chef et en pointe d’une molette d’argent.
François 1er Léau de la Touche, frère de Samuel, sera en 1620 le parrain d’Hélène Lambert fille d’Olivier et de Gilette Le Proux. Les sires Lambert d’évran semble devoir descendre des Lambert seigneurs de la Rigourden en Plouër. La famille Lambert de Rigourdaine semble être issue de Jacques Lambert, troisième fils de Jean Lambert et de Louise Bonnier sieur et dame de la Ruaye en Pleurtuit et de la Houssaye en Plouër.
Les Armoiries des Lambert seigneur de Rigourdaine en Plouër.

Joseph-Hyacinthe susdit épousera la propre sœur de sa belle sœur, la propre sœur de Jean-Baptiste, à savoir Charlotte Raoul toutes deux filles de Bertrand Raoul, ou Raoult, celui-ci de sa charge Alloué à la baronnie de Beaumanoir ; leur mère fut Hélène Le Roy Dame de la Hingantière. Ainsi les deux sœurs Raoul épouseront les deux frères Léau.
Guillaume-Marc-Louis épousera Guillemette de Tremaudan, fille d’Olivier de Trémaudan seigneur de la Noë Gaultier seigneurie assise proche de Rennes, assise proche de la Mezière celle-ci bien bien hier des dits sieurs Lerenec je le rappelle.
Et c’est avec le susdit Guillaume-Marc-Louis que l’histoire raccorda des sieurs nés Léau avec le logis de la Cour de Bretagne assis à la Magdeleine au pont à Dinan.

Malgré la « non reconnaissance de la noblesse normalement dû à son père » il sera dit de Jean-Baptiste Léau, sieur de la Roche-Leau et de la Touche, né noble homme, qu’il était écuyer ; il est vrai que normalement on ne pouvait pas être dit « écuyer » et ne pas être reconnu dans sa propre noblesse (Samuel et Hélayne de Lys auront plusieurs enfants nommés sur les fonds baptismaux de l’église d’Evran entre 1612 et 1623. L’un d’eux, Charles, mort jeune en 1635, ne pourra être inhumé dans le chœur de l’église d’Evran puisque Jan Chesnel, ecuyer, sieur de la Chapronnaye, s’y opposera en déclarant que le dit sieur de la Roche n’avait pas droit de sépulture à cet endroit puisque n’étant ni écuyer ni noble ; Charles sera alors inhumé dans la chapelle des Chauchard du Mottay assise en la même église. Son neveu Jean-Baptiste Léau, fils de François donc, sera portant en l’année 1696 qualifié d’Ecuyer).
Alors !
Mais passons.
Jean-Baptiste susdit, le dernier sieur de la Roche-Léau, sera nommé le lundi 20 février 1662 par Julien Lahoule et Julienne Éon ; il décédera également à la Touche et sera inhumé à côté de ses pères dans l’église d’Évran le 24 janvier 1705.

Jean-Baptiste pris pour première épouse, à Évran, le 25 février 1683, la demoiselle Anne Raoul de la Morandais celle-ci décédant encore jeune à l’âge de seulement 35 ans, elle aussi à la Touche, le 4 mars 1691 ; celle-ci sera inhumée le 5 dans l’église d’Évran en présence des nobles hommes Joseph-Hyacinthe Léau sieur de la Touche et de Guillaume-Louis Léau sieur du Poncel, ses propres beaux-frères, Joseph ayant hier en effet pris pour épouse sa propre sœur, la dite charlotte Raoul rappelons le.
Jean-Baptiste de semble pas avoir occupé la Roche probablement alors déjà confiée à une famille de métayer puisque presque tous ses enfants, nés de ses deux mariages, naîtront à la Touche et non à la Roche ; il ne semble pas devoir laisser d’enfants mâles hériter ses biens puisque la Roche-Léau en effet disparaîtra définitivement des sieurs Léau et que son frère, le dit Joseph-Hyacinthe, dit aussi sieur de la Roche-Léau en 1684, ne recevra au lendemain de la mort de Jean-Baptiste que toute la Touche et que celle-ci.

Au lendemain de Jean-Baptiste, la Roche disparaissant au sein de cette famille il est vrai, que devint celle-ci ?
Fut t’elle rachetée par un autre petit noble ou bien confiée à de simples mains roturières ? De faite la disparition de l’appellation de la Roche-Léau laisse plutôt penser à un acquêt établit entre deux parties.

Malgré ses trois mariages successifs, malgré ses 4 enfants nés de ses première et troisième épouses, Joseph-Hyacinthe, son frère, ne laissera aucun héritier pour recevoir tout le domaine de la Touche ; celui-ci sera demain déposé entre les mains de son propre neveu, entre les mains de Jean-Julien Léau fils de Guillaume-Marc-Louis (à savoir le frère des deux précédents, le frère et de Joseph-Hyacinthe et de Jean-Baptiste ; ainsi Guillaume-Marc-Louis, déjà sieur du dit Pontcel et de la dite Ville Garnier, recevra t’il aussi la Touche transmettant en effet le tout à son propre fils, au dit Jean-Julien Léau de la Touche).
C’est Jean-Julien qui fera la raccordement avec le dit logis de la Cour de Bretagne puisque celui-ci prendra en effet pour femme et compagne Jeanne-Charlotte Rillet.
De fait Jeanne-Charlotte Rillet, arrière petite-fille de Gilles Rillet né en 1618, celui-ci époux de Charlotte Lucas, était, il est vrai, l’arrière petite-nièce de Guillemette Rillet femme et compagne d’Alain Gigot ;ces deux derniers, unis en 1656, seront tous deux, lui par droits d’hérédité, possesseur du grand corps de logis de la Cour de Bretagne. Son aïeul Rillet, Tanguy, celui-ci prenant pour épouse Marie Trédehan, sera lié à la Robe puisqu’il sera avocat au Parlement, à Rennes, puis Syndic (maire) de Dinan. Nommé en 1685 Directeur de l’hospital de Dinan, l’un des tous premiers directeurs nommés à ce poste, à la mort de son épouse Tanguy épousera l’église catholique puisque en effet nous le retrouverons « prêtre ».
Jean-Julien, possesseur de la Touche, se portera acquéreur, assise au plus proche, de la terre de Couaqueux aujourd’hui petit hameau ; de ses charges multiples il sera avocat au Parlement
de Bretagne et sénéchal de Bécherel.
Jean-Julien et Charlotte auront trois enfants, trois fils, dont deux épouseront Dieu ; François-Marie sera le recteur de Baulon, proche de Guichen, Louis-Marie né à la Touche le 03/07/1745 recevant la prêtrise à Saint-Malo le27/03/1773 à l’âge de 28 ans. Abbé, puis curé en 1786 de Courcemont en le diocèse du Mans, il sera au lendemain de la Révolution française déporté, le 2 mai 1799 puisque assermenté rétracté.
Libéré après plusieurs longs mois de captivité il décèdera en1802, proche de Courcemont, à Beaufey en la Sarthe.
Le frère aisné à tous deux, Jean-Joseph, sieur de la Touche et de Couaqueux, prendra pour épouse, en 1781, Hélène-Noëlle-Angélique Giron ; celui-ci se portera acquéreur de la terre de Bas Breil et ils auront pour héritiers trois enfants, tous trois nés à la Touche ; François Léau de la Touche, né vers 1790, celui-ci prenant pour épouse Caroline-Jeanne-Julie Riou, sera de sa fonction Receveur des Contributions indirectes.
Au lendemain de tous ces épisodes avec ces trois derniers enfants disparaîtront à jamais du paysage de Dinan et d’Evran les Sieurs de Léau.

Ainsi va l’histoire ; ainsi tous ne sommes nous pas, nous aussi, l’une des poutres soutenant l’histoire ?

Je remercie ici très sincèrement madame et monsieur Bertrand Le Cun lesquels, avec une très grande gentillesse, m’ont tous deux reçus parmi d’autres invités à la Roche-Leau pour le vernissage de l’exposition d’Anaïs Dein, sculpteur/peintre.
Monsieur Le Cum, cela avec une autre gentillesse toute aussi grande que la première, a bien voulu que je prenne ces quelques photos.

Jean-Pierre Moy Fournier