Le Gué-Parfond…hameau de Saint-Solen

Peut être une image de plein air et texte qui dit ’Grange Habitation octroi habitation’

Le Gué-Parfond
Origine orthographique éventuelle :


Le terme « Parfond » est un vieux mot françois déjà utilisé au début du XVI siècle puisqu’on le rencontre dans une œuvre de Rabelais :
…quand ilz furent au plus parfond du gué, au dessus de la roue du moulin…
Monsieur le Comte Jaubert dans son glossaire linguistique rédigé en 1836 lui donne pour signification le sens de « profond »…ou bien « au fond ». Ainsi dans certains écrits nous trouvons il est vrai, toujours dans Rabelais, : … et doibt leur âmes damner au parfond de la plus ardente chauldière qui soyt en enfer…ou bien encore dans un livre naturel : …il y a parfond des herbes où le poisson se retire…
Il faut donc comprendre « parfond » pour « par le fond » ou bien « au fond de« .
Le Gué Parfond aurait donc été dans un temps déjà ancien, peut-être au XVI siècle, le nom donné à ce hameau lequel lorsqu’il s’installa s’est assis « en le fond du Gué« , ou bien « par le fond du Gué« , ou bien encore « au fond du Gué » .

1844
Le Gué-Parfond

1844 2021.

Le Gué Parfond et ses feus.

Ci-dessus est le plan d’implantation du bâti originel déjà présent en 1844 ; en rouge a été représenté pour ce faire tout le bâti présent au Gué Parfond en la dite année 1844.

Il y a en tout un ensemble de 5 bâtis premiers déjà existants en 1844 et toujours présents aujourd’hui lesquels depuis non pas été modifiés dans leur propre emprise au sol respective; parmi ce bâti d’aujourd’hui une grande grange était présente…dans la grande cour située en face de l’octroi lui aussi est présent avec son propre agrandissement qui lui apparaitra qu’en 1764.
Tout le bâti ici présent, et non encadré en rouge, est tout le bâti postérieur à la dite date de 1844 ; nous pouvons remarquer que 4 bâtis ont été très profondément modifiés pour ne pas dire carrément effacés puis reconstruits.


Le bâti entouré de rouge sans image en fond est un bâti présent en 1844 et qui a depuis entièrement disparu sans jamais avoir été ni modifié ni remplacé; il est au nombre de 3.
Les bâtis « nouveaux » non représentés en rouge, ceux qui vont apparaitre au lendemain de la dite année 1844, pour certains vont apparaitre dès le lendemain de cette même année ; tel sera le cas pour la petite maison adossée au grand hangar peint au nom du Crédit Lyonnais puisque celle-ci en effet sera édifiée en 1848.


En tracé noir sont les limites parcellaires de 1844; à ce titre on peut remarquer en effet la présence de 5 entités principales + la présence de l’octroi et son nouveau logis associé.

Le Gué Parfond en 1831 comportera un ensemble de 5 familles dont 2 familles d’agriculteurs, un tailleur d’habit, un journalier et une femme ménagère; en 1841 avec deux nouvelles venues sept familles seront ainsi référencées.

Et en 1936 il y aura 6 familles…Entre 1836 et 1936, le Gué Parfond tout au long de ces 100 années comportera toujours en son sein deux familles d’agriculteurs.
Aujourd’hui il y a 8 familles habitant toujours le Gué-Parfond dont deux familles en location il est vrai.

En cette même année 1936 va apparaitre la famille Rucay; agricultrice celle-ci va acheter les fermes jusqu’à là tenues en métayage sur les transmettant sur trois générations ; cette famille est toujours présent aujourd’hui au Gué Parfond.
Ne reste plus aujourd’hui qu’une ferme encore en activité.

Seront ainsi présents en 1936 :

  • Léon Radoubé * Georgette Meulin ; chauffeur.
  • Yves Rucay * Josephe Marie. Cultivateurs ils auront 5 enfants dont deux garçons Charles et Louis; Yves nait à Lanvallay en 1872.
  • Jean Rose * Pauline Briot. Cultivateurs.
  • Joseph Quediguet avec sa mère Eugénie Leclerc tous deux cultivateurs.
  • Marie Henry sans profession
Peut être une image de plein air et mur de briques
XVII siècle.
L’ancien octroi.

Tout au long du moyen-âge, apparaissant dès le XII siècle et perdurant jusqu’au milieu du XX siècle, les octrois ou «barrières » étaient omniprésents à chaque entrée des villes; ils disparaîtront définitivement qu’en 1948.
Les octrois, du verbe octroyer, en effet pullulaient pour faire rentrer «l’impôt » ou la contribution indirecte ; ainsi impôt était demandé pour toutes les marchandises entrant en une ville. Certains produits dits essentiels comme le blé et les farines cependant échapperont à cette contribution indirecte.
Ainsi Saint-Solen respectant l’Ordonnance du 09/12/1814 précisera cette dite exonération envers les produits de premières nécessités en l’un des comptes-rendus de ses réguliers Conseils municipaux.

Pour Saint-Solen l’octroi en 1814 était la principale entrée fiscale puisque celle-ci représentait près du double des taxes foncières et extraordinaires toutes deux réunies… 

 Ainsi en 1693 sur le port de Dinan, en notre quartier de la Magdelaine, toutes les rues qui aboutissaient au prieuré avaient devant elles «barrière » très souvent en fer et il en sera donc ainsi et pour la rue de l’Abbaye et pour la rue du Four.
Il en ira ainsi aussi pour le bas de la rue du Jerzual dont la barrière est ici même attestée dès l’année 1676; celui-ci serait aujourd’hui assise sur le trottoir juste en face de l’actuelle boulangerie-pâtisserie .
À l’extrémité du quai de Dinan, au début du XX siècle, la petite maison de la « Vignolette » sera elle aussi un bureau d’octroi. 

Sur le pont de Dinan le seigneur de Coetquen percevait l’impôt pour son franchissement en échange de son entretien régulier ; le prieuré de la Magdelaine lui possédait l’impôt d’amarrage pour tout bateau s’amarrant à ses rives.
Les idées ne manquaient pas non plus…Étant l’entrée principale de Saint-Solen le Gué Parfond aura en son sein pendant plusieurs siècles la maison de l’octroi pour imposer toutes les marchandises entrant depuis Dinan; cette maison comprendra alors en son sein et le bureau de perception et le logement pour l’agent en charge de la collecte.

Peut être une image de carte
1844.
Le hameau du Gué Parfond

Le Gué Parfond…âme de Saint-Solen.

Dans un calme presque lunaire au gué-Parfond quelques maisons des XVIII et XIX siècles semblent aujourd’hui en ce hameau avoir pour seule et unique tâche que de vivre en toute tranquillité.
Au Gué-Parfond nous avons ainsi relevé trois maisons datées.
La première porte la date de 1764, la seconde de 1849 et la dernière de 1850.

Peut être une image de arbre et plein air
1850.
La dernière maison du hameau sur la route menant au Mezeray

Peut être une image de plein air
1849
Le retour de la maison publicitaire.

Toutefois il existe toujours aujourd’hui deux autres maisons beaucoup plus anciennes, les deux plus anciennes du hameau très certainement.
Toutes deux sont très probablement du XVII siècle au seul regard de leurs propres portes d’entrée d’une architecture stylisée parfaitement identique au niveau de leurs jambages respectifs.

Peut être une image de plein air
Maison du XVII siècle en sa partie de gauche elle fut très fortement modifiée dans son ensemble. Ne reste d’origine que les deux portes en plein cintre et la petite fenêtre haute murée (lors de notre venue cette maison est en cour de réhabilitation)

L’une d’entre elles possède toutefois un caractère beaucoup plus noble puisque celle-ci contient des ouvertures ouvragées et fleurdelisées. Ce logis, hier « maison de maître », possède de magnifiques anciennes grilles de défense faites à chaud dans la masse même du fer; elles sont très probablement originelles à ce logis.
Ce logis est très certainement le plus ancien du Gué-parfond.
Cette maison, en son propre temps belle et notable, fut t’elle en ce petit hameau celle qui assuma durant de longs lustres entiers le rôle de l’octroi lui même ?
Une pierre de l’embrasure de sa porte d’entrée, à droite en entrant, contient un bien étrange symbole ; celui-ci en quelque sorte représente une clef laquelle contient dans son cercle, ou dans son propre anneau, une croix.
En cette embrasure qu’elle est la signification exacte de ce symbole sculpté ?
Il existe une seconde sculpture représentative en cette maison ; celle-ci est en sa fenêtre basse fleurdelisée la dite sculpture représentant une petite bourse d’argent (le symbole de la bourse d’argent est suffisant pour faire de cette ancienne maison de maître l’ancien octroi du Gué Parfond ouvrant le péage sur Saint-Solen).

N’oublions pas qu’au début du XIX siècle les droits d’octroi à Saint-Solen représentaient encore à eux seuls presque le double de toutes les taxes foncières et extraordinaires réunies en la commune.
Cette maison malheureusement aujourd’hui n’est même plus l’ombre de ce qu’elle fut puisque en son sein désormais tout n’est que désordre, pour ne pas dire ruine. Et pourtant elle est dans ses propres pierres tout ce qui reste de la mémoire de ce petit hameau déjà présent au XVII siècle il est sur.
Cette route désormais presque toujours déserte, presque toujours vide de bruit, vide du cri que seul l’enfant ose poussé, hier était venant de Dinan l’entrée principale et de Saint-Solen et du Mezeray.

Aujourd’hui cet hameau contient pourtant toujours ses 8 foyers d’hier même si deux familles sont locataires.
Au XIX il n’y en avait guère plus il vrai mais ce hameau était alors une grande traversée reliant surtout Dinan à Rennes.
Cette vérité « d’axe principal » est attestée par la seule présence d’une très vieille affiche publicitaire, affiche peinte qui obligatoirement s’offrait à la vue de quiconque de Rennes arrivait à Dinan ; ce panneau est à l’enseigne du Crédit Lyonnais banque qui fut créée en 1863.

Peut être une image de plein air et texte qui dit ’11:08 5/JUN/2016’
Le Crédit Lyonnais
La maison publicitaire édifiée en 1849 au croisement des routes menant respectivement à Saint-Solen et au Mezeray
1811
Le village du Gue-Parfond était l’entrée principale de Saint-Solen

C’était hier il est vrai, c’était hier lorsque ici même était le tracé principal de la route reliant Dinan à Combourg, lorsque ici même était le grand chemin allant de Dinan à Saint-Pierre de Plesguen …allait de Dinan à Rennes. c’était hier lorsque toutes les routes menaient aussi au Gué -Parfond.
Dès aujourd’hui ce panneau « publicitaire » fait également partie intégrante de notre passé social, social et humain, et demain il ne sera plus tout comme le petit moulin à vent du Gué-Parfond disparu quant à lui il y a déjà très fort longtemps ; ce moulin à vent disparaitra entre 1811 et 1844.

Je remercie ici très sincèrement les habitants de ce hameau lesquels m’ont tous reçu avec la plus grande des gentillesses et la plus grande des patiences aussi.
Je leur dois ce chapitre.

Peut être une image de plein air et mur de briques
Le linteau fleurdelysé contenant la petite bourse de l’octroi.

Peut être une image de mur de briques et plein air
La porte d’entrée de l’ancien octroi

Aucune description de photo disponible.
Dans l’embrasure de l’ancien octroi la pierre à la clef.

Peut être une image de arbre, nature et herbe
Le hameau du Gué Parfond depuis l’ancien chemin menant lui aussi hier à la petite carrière forestière.
Peut être une image de arbre et nature

Le moulin à Vent du Gué-Parfond

1811.
L’ancien moulin à vent du Gué Parfond.

Assis au dessus et au plus près du hameau du Gué Parfond, à la gauche de celui quand on remonte sur le Mezerais, culmine une large et grande butte de terre labourable celle-ci surplombant de toute sa hauteur tout le hameau (je me suis surpris à penser que peut-être en des temps très lointain il y eu ici même sur ce promontoire naturel une tour de gué).
Si cette butte aujourd’hui n’est point nommée, si elle ne possède déjà plus aucune appellation au début du XIX siècle, en 1844 cette butte est nommé « Le Gué » notre hameau et notre ruisseau tous deux dits du « Gué Parfond » étant eux situés en contrebas.
En des temps très anciens y aurait t-il pu y avoir ici même une tour de gué féodale ?
Si les seconds plans cadastraux réalisés en 1844 n’assoient ici même aucun bâti, quel qu’il soit, il en va tout autrement pour les premiers plans cadastraux dits napoléoniens qui eux seront réalisés en 1811.
En effet ces premiers plans cadastraux assoient ici même sur cette hauteur, toujours pour le hameau du Gué Parfond, un grand moulin à Vent ; celui-ci d’ailleurs servira aux géomètres du cadastre pour pouvoir faire leurs propres visées trigonométriques. Il est alors dénommé « le moulin du Gué Parfond »; ce moulin à vent disparaitra entre 1811 et 1844 étant il est vrai entièrement absent sur les seconds plans cadastraux établis en 1844.

1844
Le moulin à vent sur le promontoire de la parcelle n°62 n’existe plus ; en 1844 seule l’appellation « le Gué » est restée au lieu
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