Saint-Nicolas des champs et la chapelle du Chien maigre.

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1844. Implantation de Saint-Nicolas

Pierre Rouxel âgé d’environ soixante ans décédé à la maison de ST-Nicolas munis des sacremans a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse presents en grand nombre de personnes ce onziême janvier 1764. Bourgeaux curé d’Office.

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L’ancienne métairie et chapelle de Saint-Nicolas, aujourd’hui ferme et habitats.

Saint-Nicolas des champs. La terre noble de Saint-Nicolas remonte très haut dans le temps puisqu’en 1543 elle sera déjà existante et citée; elle est alors le bien propre de l’Abbaye de Saint-Magloire de Léhon, bien qu’elle est toujours de ses Abbés commanditaires tous encore véritables « seigneurs féodaux » en ce milieu du XVI siècle.

En les premières heures de ce même siècle, siècle alors naissant, qu’elle fut hier l’origine de cette possession presque casi-religieuse de l’Abbaye de Léhon, possession concernant un bien assis en notre paroisse de Lanvallay d’alors ?

Pendant des lustres presque sans nombre assise en notre propre paroisse , assise aussi au plus près de la paroisse de Saint-Solen hier écrite Sainct Celen, Saint-Solem, puis Saint-Solain, la terre de Saint-Nicolas en son origine même reste une question à part entière dans notre propre histoire local; elle est pourtant l’une des terres les plus anciennes de notre commune citée qu’elle sera par notre propre passé en même temps que celles de la Samsonnaye, du Colombier, du Bois Harrouard, de Bois-Colin, de la Vairie etc. toutes cependant postérieures au petit prieuré de la Magdeleine du pont à Dinan hormis celle de la Landeboulou bien sur.

Cette terre, hier ancienne métairie, est toujours ainsi dénommée aujourd’hui même si de nos jours toute vie spirituelle à jamais a quitté sa cour interne, même si de nos jours sa petite Chapelle encore existante n’est plus que simple « remise » ou petite « dépendance » de sa ferme. L’histoire n’a rien retenu d’elle, ni faits précis ni faits quelconques, ni processions religieuses ni autre chose et d’elle Dame Histoire elle même a entièrement oublié l’origine. La cour de cette métairie en notre heure présente contient toujours du XVIII siècle un long ensemble de bâtis les XIX et XX siècles ayant eux aussi laissés leurs propres empreintes ; la petite chapelle très ancienne est toujours présente en celle-ci mais n’est plus malheureusement que l’ombre de son propre trépas.

Presque tous logis ou manoirs nobles possédaient hier enfermés entre leurs propres pourprins Colombier, Chapelle et métairie celle-ci étant toujours nécessaire pour le travail des terres en relevant. Cependant la terre de Saint-Nicolas de mémoire n’a jamais possédé de manoir ou logis noble ayant de tout temps eu dans sa cour, accompagnant la petite chapelle, qu’une simple métairie comprenant maison de m’étayer et bâtiments ou annexes agricoles. Alors pourquoi une toute petite chapelle fut ici même hier assise sur une simple terre de tout temps mise en roture ?

Ce terme de « roture » peut-il ici même expliquer cette même absence de tout logis ou manoir noble ?

Tout nous laisse penser que dès sa toute première heure Saint-Nicolas ne fut qu’un petit lieu de prière isolé sur son sol, terre probablement très tôt attachée à l’Abbaye de Léhon et à ses seigneurs religieux. Le premier métayer de cette métairie à sa naissance « religieuse » fut t’il de par sa propre vocation lui aussi « religieux » ? La présence de la petite chapelle ici même au travers de sa propre apparition pourrait t-elle ainsi être expliquée ?

La métairie de Saint-Nicolas a contenu en sa chair, en effet dès sa première heure née il me semble, une petite chapelle dédiée à Saint-Nicolas et nommée très tôt « Saint-Nicolas des Champs ». Pourquoi ici même en ces champs ce « Saint » attaché à tant de légendes ? Nous faut-il rattacher son nom à l’église de Saint-Nicolas des champs de Paris ?

Les revenus ou bénéfices religieux de cette chapelle, métairie et terres comprises, semblent devoir dès leur toute première heure relever effectivement de l’Abbaye de Saint-Magloire de Léhon ; l’Abbé de celle-ci, au travers de sa propre Abbaye, outre les différentes paroisses partiellement déjà en sa possession, possèdera de droit il est vrai tous les bénéfices de ce lieu. Mais comment l’Abbaye de Léhon entra t-elle en possession de tout ce bien chapelle, métairie et terres comprises ? Cela se fit t-il à la faveur d’une donation faite pour la rémission de pêchers commis par de quelconques personnages nobliaux …ou bien l’apparition de tout ce bien fut t-il finalement que le fruit de la seule volonté de l’Abbaye elle même ?

Assis au plus proche de la petit chapelle va donc très tôt apparaître dans son Histoire, peut-être même avec la naissance de celle-ci , une métairie clos de murs et ses terres toutes se tenant alors d’un seul tenant qu’elles soient arables ou de landes. Viendront ensuite plusieurs maisons au pluriel lesquelles, déjà citées en 1557, transformeront cette métairie en une grande ferme en quelque sorte partagée. Ainsi Saint-Nicolas possédera très tôt il est vrai deux maisons, deux fermes se jouxtant toujours et se partageant une cour et un corps de fermes devenus communs ; ainsi en 1872 deux familles distinctes seront répertoriées en les registres d’états civils lesquels présenteront « les fermes de Saint-Nicolas ». Seront alors présentes deux fermes, deux familles en effet distinctes  » les Lhermite et les Lemée ». Ainsi au milieu du XVI siècle, en la dite année 1543, il sera dit de cet ensemble, ensemble tout à la fois fermier et religieux : « chapelle et métairie de Saint-Nicolas ». En effet telle sera la ligne écrite quand Pierre d’Acigné, thésauriseur (trésorier) et chanoine des cathédrales de Nantes et de Rennes, rendra « aveu » en 1543 au dauphin duc de Bretagne; cet aveu concernera son élévation comme Abbé commendataire de l’Abbaye de Léhon.

En 1557 cela sera le tour de frère Gervais de Goin lequel, archidiacre et chanoine de Vannes, rendra aussi aveu choisi que sera celui-ci pour remplacer le dit Pierre d’Acigné dans sa fonction ecclésiastique. En cet aveu beaucoup plus complet, même écrit en grandes lignes, sera décrit tout le contenu de ce bénéfice ici même assis : …Item es paroisses de Sainct Celen et Lanvalay y a mestairie appelé e la mestairie de Sainct-Nicolas avec une chapelle contenant la dite mestairie avec les maisons et pourpris ( pour « pourprins » murs clôturant une terre), terres et héritaiges en deppendent, tant en terres arrables, landes et galloys environ cinquante journaulx de terre estant en ung tenant et vault communs de rentes vingt livres...

En 1679 Saint-Nicolas des Champ sera dit ÊTRE une « métairie NOBLE ».

En 1777 seront établis les revenus et charges du monastère de Léhon dont jouissaient les religieux du monastère conformément à un traité passé entre eux-mêmes et les religieux de l’Abbaye de Marmoutier en juillet de l’année 1744 ; pour la chapelle, métairie et terres de Saint-Nicolas le revenu annuel estimé s’élevait à lui seul à la somme de 1500 livres lequel était alors le plus gros revenu de tous les traits et dimes dû à la dite Abbaye. Ainsi sur quarante lieux « imposés », le revenu total s’élevant à 16.350 livres, le trait et les dixmes de saint-Nicolas en 1777 représentant à eux seuls presque 10 % du revenu total de l’Abbaye de Lehon.

En septembre 1794 comme « bien religieux » Saint-Nicolas avec le prieuré du pont à Dinan sera vendu comme « Bien national ». Il en ira ainsi pour la petite chapelle du Cheminneuf, ou du « Chien maigre » assise également en la paroisses de lanvallay ; il en ira aussi ainsi pour celle de Saint-Piat.

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1811. Implantation de l’ancienne petite chapelle Sainte-Anne du Chien maigre

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Implantation aujourd’hui de l’ancienne petite chapelle Sainte-Anne au Chien maigre.

Il y avait donc une autre petite chapelle à Lanvallay nommée « la Chapelle Sainte-Anne du Chemin neuf » ou « la chapelle du Chien maigre »; celle-ci était située sur la nouvelle route de Dinan à Dol aujourd’hui nommée « rue de la Boule d’Or ». Fermée au culte à la Révolution et vendue comme bien national le 31/12/1792, il sera demandé sa réouverture le 28/10/1806 via une pétition émise par toute une partie de la population de la paroisse. Cette pétition établira formellement que quoique fermée elle continuait de recevoir un très grand nombre de pèlerins ; l’Empereur accédera à cette demande le 6 janvier 1807. Elle sera toutefois déplacée ailleurs et remplacée par une nouvelle chapelle prénommée elle aussi « Saint-Anne ». Construite par l’abbé Allo celle-ci sera édifiée le long de la route allant de Dinan à Rennes. Jeune née dès l’année 1842 son sort à elle pourtant déjà était scellé; en effet sur son emplacement même sera projetée la construction d’une nouvelle église les plans en étant déjà dressés de 20/08/1842. La réalisation d’un bourg neuf en effet avait été décidé en cette dite année monsieur Julien-Malo Bouesnard étant alors depuis 1830 le maire élu de Lanvallay ; les travaux commenceront en 1844 pour être achevés en 1847 la première pierre y ayant été « officiellement posée » le 01/03/1744. Pour ce faire en 1844 la nouvelle chapelle Sainte-Anne sera vendue « à et déposée par » l’entrepreneur en charge de la construction de la nouvelle église, notre actuelle église de Saint-Méen.

Réceptionnée en 1847 ses propres travaux seront vérifiés par M. Delarocheaulion, son architecte ; celui-ci en 1848 sera aussi l’architecte de la toute nouvelle église d’Evran ce dernier reprenant ce chantier après monsieur Joseph Delion.

Les seconds plans cadastraux de Lanvallay établis en 1844 implantent déjà la nouvelle église en dehors de toute autre nouvelle construction ; le nouveau bâti n’allait pas tarder à apparaitre… Pour la petite chapelle du « Chien maigre » première ceux sont les numéros parcellaires 302 et 303 sur le premier plan cadastral de 1811.

La petite chapelle de Saint-Nicolas des Champs, entièrement vidée de toute substance spirituelle, existe toujours aujourd’hui en tant que simple petite dépendance ou remise de la ferme…