Manoir de la Touche, de la Touche Pluvier puis de la Touche Carcouët.

Monsieur et Madame Charles Macé

Avant propos.
La Touche, notre Touche, semble devoir apparaitre en l’une des pages de l’histoire dès la première moitié du XVI siècle ; est alors possesseur de celle-ci Yvon Nicolas père attesté de Jean III Nicolas dit sieur de la Touche celui-ci prenant pour épouse, cela avant 1543, Renée Le Mestayer.
Il semble également devoir être le père de Pierre Nicolas, sieur de l’actuelle Gileau en Saint-Piat, celui-ci sieur aussi de la Touche laquelle est toujours assise aujourd’hui au plus près du dit Gileau ; Jean III Nicolas semble également devoir être le père de Guyonne Nicolas celle-ci prenant pour époux Jacques de la Vallée seigneur de la Conninais en Taden
(Il est vrai que le dit Jacques de la Vallée Conninais, né vers 1530, beau-frère du dit Pierre Nicolas, sera le parrain de Jean V Nicolas nommé le 16/05/1585, le propre petit-fils du dit Pierre).
Pierre Nicolas susdit, Greffier d’Office à la Cour de Dinan, uni à Hardouine Hamon dlle du Lesvay en Saint-Juvat, par celle-ci était le beau-frère de Macé Lerenec sieur de la Touche en Evran, le beau-frère de Hamon Bagot et seigneur de Carragat en Saint-Juvat et sieur de la Villeganteur en Saint-Samson mais aussi du Douëtel.
La descendance de Pierre Nicolas au XVIII siècle a été établie par le grand généraliste de Dinan, Paris Jalobert, celui-ci ayant avec les siens dépouillé tous les B.M.S. de Dinan et sa région.

Son ascendante et sa descendance seront au tout début du XIX siècle toutes deux étudiées par Nicolas Viton de Saint-Allais  celui-ci s’écartant un peu de celle du dit Paris-Jalobert puisque au propre fils du dit Pierre, Jean IV, il ne donne pas le même père ; en effet il lui donne pour père le susdit Jean III, c’est à dire le propre frère de notre même Pierre (Finalement celui-ci permute simplement les dits deux frères passant ainsi, pour le dit enfant Jean IV, de père à oncle et vice-versa).
Le travail du dit Nicolas Viton de Saint-Allais est intéressante dans la mesure en laquelle il fait remonter la généalogie des dits Nicolas, sieurs des Gileau/Touche, au tout début du XIV siècle, dès l’année 1336.
Ainsi seront généalogiquement par lui cités :
– Olivier cité en la dite année 1336 celui-ci apparaissant avec le qualificatif de « Messire » lors de la fondation de l’hospital de Landerneau ; il avait épousé Thiphaine de Langourla.
– Jean 1er Nicolas, écuyer, fils du précédent. Celui-ci ratifiera à Lamballe le 28/04/1381 le Traité de Guérande; il pris pour épouse Gilonne du Plessier
– Guillaume Nicolas 1er du nom, écuyer, fils du précédent. Il épousera après l’an 1383 Alaïs de Kerman
(frère de Maurice celui-ci paraissant en septembre 1421 en la montre de messire Robert de Montauban).
– Jean II Nicolas fils du dit Jean 1er, écuyer. En 1420 il est homme d’arme dans la Compagnie de Jean de Panhouet, amiral de Bretagne; il fera partie de l’armée levée par Raoul seigneur de Coëtquen. Marié à Guillemette de Bellouan il prêtera serment de fidélité au duc le 28/10/1437.

– Guillaume II Nicolas, écuyer. Il est nommé dans les plaids des Etats de Bretagne tenus à Vannes le 06/03/1451. Marie le 24/02/1461 à Claude Madec il eut pour frère Raoulet Nicolas celui-ci ayant été mentionné dans l’acte de fondation de la nouvelle église de Saint-Malo de Dinan.
– Henry Nicolas fils du dit Guillaume II. Ecuier. Il est nommé le 28/03/1488 dans une commission tenue par la duchesse Anne. Il pris pour épouse Thibaude Prégent.
– Yvon Nicolas premier « SIEUR de la Touche » cité par nos pages d’histoire. Celui-ci prenant pour épouse Renée le Mestayer fut le père de nos susdit Jean III sieur de la Touche, Pierre sieur du Gisleau et de la Touche, et de la dite Guyonne femme et compagne
d’Olivier de la Vallée seigneur de la Conninais en Taden (Yvon aura pour frère Jean Nicolas nommé en 1541 comme abbé commendataire de Notre Dame de Longuet).
Le susdit Jean IV Nicolas, à savoir le fils soit du dit Pierre soit du dit Jean III, prendra pour épouse Janne Martin fils de Gilles et de Yvonne de Erts sieur et Dame de la Guerche et du Plessis en Saint-Helen la Guerche ayant une délimitation commune avec les dits Gileau et Touches toutes deux assises au plus près d’elle. François semble devoir acquérir en les Champsgéraux, de Dame Catherine de la Lande, de la seigneurie de la Gravelle.
A ce titre la seigneurie de la Gravelle sera transmise au sein de sa propre famille tout au long de 4 génération entière Abel Nicolas, fils de Germain Nicolas, lui même seigneur des Champsgéraux et de Clayes, s’expatriant définitivement de Bretagne pour s’établir en Angleterre en le comté de Cornouailles, en la paroisse d’East Looe ; en le début du XIX siècle sa famille y sera encore présente.

Jean IV Nicolas, aïeul du dit Germain et fils du susdit Jean III, prendra pour épouse Louise Le Voyer, Dame de Clayes, héritière de cette seigneurie assise proche de Rennes par son propre père; son mariage amènera au sein de la famille seigneuriale des Nicolas de Champsgéraux cette terre les dits Nicolas se nommant alors aussi seigneurs de Clayes (ils étaient aussi possesseurs en Dinan intra muros, Place du Marchix, d’un hostel particulier nommé Hostel de Clayes).
Il faut cependant prendre la généalogie ascendante des dits Nicolas, celle commençant au dit Pierre Nicolas sieur du Gislaut et de la Touche, c’est à dire à partir du dit Yvon et donc celle qui échappe entièrement aux dépouillements des dits « BMS Paris Jaloubert » , avec beaucoup de prudence le sérieux du dit Nicolas Viton de Saint-Allais ayant été par ses propres pères soupçonné de certaines facilités, de certains raccourcis, certains faits ayant pu être édulcorés par celui-ci.
Vient peut-être de la dite erreur de généalogie entre les dits Pierre et Jean III.
Toutefois je me devais ici de vous la mettre…

En 1. Armoires de la famille de Thiphaine Langourlas épouse de l’écuyer Olivier Nicolas cité en 1336 qui sont : D’azur à 3 bandes d’or. Frère de Pierre 1er lequel en 1373 servit sous les ordres du Connétable Bertrand Duguesclin au siège de Brest.
En 2. Armoiries de la famille de Gilonne Du Plessier femme de l’écuyer Jean 1er Nicolas fils du dit Olivier. Il parait au nombre des seigneurs bretons le 28/04/1381 à Lamballe le Traité de Guérande. Elles sont : ‘D’or à 5 chaussetrappes de sable.
En 3. Armoiries de la famille d’Alaïs de Kerman femme de l’écuyer Guillaume 1er Nicolas fils du dit Jean 1er. Frère de l’écuyer Maurice Nicolas celui-ci apparaissant le 01/09/1421 à la montre de Robert de Mautauban. Fils dudit Jean 1er. Elles sont : D’azur à la tour d’argent maçonnée de sable posée sur une demie roue d’argent.

En 1. Les Armoiries de la famille de Guillemette de Bellouan femme de l’écuyer Jean II de Nicolas celui-ci comparaissant en 1420 comme homme d’armes de la compagnie de Jean de Penhouet amiral de Bretagne. Il fera partie de la soldatesque levée par Raoul de Coëtquen pour le recouvrement de la personne du duc retenu prisonnier par son parent Olivier de Blois. Jean prêtera serment de fidélité au duc le 28/10/1434. Fils du dit Guillaume 1er. Elles sont : De sable à l’aigle déployé d’argent.
En 2. Les Armoiries de la famille de Claude Madec femme de l’écuyer Guillaume II Nicolas fils du précédent. Frère de Raoul Nicolas celui-ci étant cité sur l’acte de fondation de la nouvelle église de Saint-Malo de Dinan celui-ci parait le 06/03/1451 aux plaids des Etats tenus à Vannes. Elles sont : De gueules aux trois lionceaux d’argent.
En 3. Les Armoiries de la famille de Thibaude Prégent femme de l’écuyer Henry Nicolas cité le 28/03/1488 en une commission donnée par la duchesse Anne à Bizien de Kerousi ; décédé avant 1521, fils du précédent et père de Jean Abbé commendataire de Notre Dame de Longuet. Elles sont : De gueules aux 3 lys d’or.

D’argent au pin de sinople arraché fruité d’or et accosté de deux merlettes de sable.
Les Armoiries d’Yvon Nicolas époux de Renée le Mestayer ; il sera le premier sieur de la Touche cité par les actes (père et mère de Pierre Nicolas sieur du Gislau en Saint-Piat celui-ci prenant pour épouse Hardouine Hamon).

de gueules à la fasce d’argent chargée de trois merlettes de sable, accompagnée de trois têtes de loup arrachées d’or
Les Armoiries de l’ Ecuyer Jean Nicolas anobli en 1614 ; sieur du Gileau et de la Touche en Saint-Piat et époux de Janne Martin héritière de la seigneurie des Champsgéraux en Evran (fils de Pierre Nicolas et de Hardouine Hamon susdit. Jean et Janne auront pour enfant Jean Nicolas ; ce dernier prendra pour épouse
Louise Le Voyer héritière de la seigneurie de Clayes assise proche de Rennes).


Louise Le Vayer, demeurée seule héritière de la seigneurie de Clayes en effet, avait épousé dès 1619 Jean V Nicolas, seigneur des Champs-Gérault en Evran donc, celui-ci ayant été reçu l’année suivante Conseiller au Parlement de Bretagne. Ce dernier se fera autoriser par lettres royales en 1626 à prendre le nom de Le Vayer mais ni lui ni ses descendants n‘utiliserons ce droit.
Son père, le susdit Jean V Nicolas, alloué de Dinan et mari de Jeanne Martin, Dame des Champs-Gérault, mourut avant son beau-père, le 21 août 1640, et fut inhumé dans le chanceau de l’église de Clayes. Il laissera un fils nommé lui aussi Jean, à savoir Jean VI Nicolas.
Ce dernier sera reçu en 1645 président aux requêtes au Parlement de Bretagne et se mariera par contrat du 22 juin 1648 à Marquise Pépin fille de feu René Pépin et de Jeanne Cybouault seigneur et Dame de Sévigné en Gévezé ; ces deux derniers seront aussi seigneur et Dame de Parthenay.
De cette union de Jean Nicolas naitrons plusieurs enfants baptisés à Saint-Sauveur de Rennes dont notamment Louis-Gabriel en 1649 dont fut marraine Louise Le Vayer sa grand’mère ; Marguerite en 1650 ; Sylvie née en 1655 celle-ci prenant pour époux en la chapelle du manoir épiscopal de Rennes, le 5 juin 1685, Henry de Guéhéneuc seigneur du Bois-Hue en Lanhélin. Celui-ci, capitaine commandant de la noblesse de l’évêché de Dol, mourut sans postérité aucune (Pour leurs autres enfants, à savoir Germain Nicolas époux de Madeleine Chenu de Clermont,   Madeleine Nicolas épouse de François-Marie de la Bourdonnaye, Anne-Renée-Sophie Nicolas épouse de Pierre-Georges de Vaucouleurs, et Jean VII Nicolas époux de Marie-Renée de Rosmadec prendre l’arbre généalogique ci-dessous proposé).


En 1. Armoiries de Catherine de la Lande Dame de la Gravelle seigneur des Champsgéraux. Elles semble devoir vendre à François Martin, sieur du Plessix et de la Guerhe en Saint-Hélen, la seigneurie de la Gravelle, de faite la seigneurie des Champsgeraulx. Elles sont : D’azur à 7 rustres d’Or accompagnant un lion passant d’or.
En 2. Les Armoiries de François Martin époux de Yvonne d’Erts; Janne Martin sa fille, celle-ci épousant jean IV Nicolas, amènera en la famille de son époux la seigneurie de la Gravelle/Champsgeraulx. Elles sont : D’azur semé de billettes d’argent sans nombre au franc cartier de gueules chargé de 3 rustres d’or. Au regard de la seule présence des dits Rustres d’or il serait possible de voir une alliance généalogique ayant reliée hier le dit François à la dite Catherine ; celui-ci serait alors peut-être le fils de celle-ci et François aurait acquis la dite seigneurie de la Gravelle non pas par simple acquêt mais plutôt par droits d’hérédité.


Fin de l’avant propos…

Milieu de 17ème siècle, vers 1670. La Touche Carcouet ou l’histoire d’un petit manoir de campagne.

Les premières heures
Aujourd’hui noyé dans un corps de ferme entouré de ses vieux pourprins le petit manoir séculaire de la Touche de Saint-Piat, assis en Lanvallay, hier en Pleudihen, semble devoir être cité dès la seconde moitié du XVII siècle ; sa terre elle le sera dès le milieu du XVI siècle.

En Saint-Piat la terre de la Touche semble devoir apparaitre dès le milieu du XVI siècle en effet et cela au travers de l’union qui sera établie entre Hardouine Hamon et Pierre Nicolas celui-ci étant alors, par sa propre charge, Greffier d’Office à la Cour de Dinan ; sieur du Gilaut en Saint-Piat, mais aussi dit sieur de la Touche en certains actes B.M.S, la sœur de sa femme, Françoise Hamon, toutes deux filles de Jehan Hamon sieur du Lesvay en Saint-Juvat, prendra pour époux le noble homme Macé Lerenec sieur de la Touche en Evran (Gislaut,Gilaux, ou Gilaut aujourd’hui Gileau. Correctif : En fait il existera dès la première moitié du XVI siècle, proches de Dinan, deux terres nommées la « Touche ». A savoir la Touche en Evran que l’historien H.F. de la Messelière prête à la très honorable famille des Lerenec puis, en Saint-Piat, hier en Pleudihen et aujourd’hui en Lanvallay, la Touche celle-ci nommée successivement la Touche, la Touche Pleuvier, la Touche Carcouët; tout proche sera la Touche Baude nommée aussi la Touche Ferron ou encore la Touche Du Tertre. La terre de la Touche, déjà petit village au XVIII siècle, est toujours assise aujourd’hui juste au dessus des dits Gislaut/Touche Baude. La transmission de la Touche en Evran semble ne plus devoir être transmise au sein des dits Lerenec dès le milieu du XVI siècle ; la Touche de Saint-Piat à la fin du XVII siècle, quant à elle, semble devoir faire l’objet d’une vente/acquisition, vente/acquisition établie il me semble entre les dits Nicolas/Pleuvier. Voir l’arbre de généalogie ci-dessus joint) 

Greffier d’Office à la cour de Dinan, trouvé également trésorier de St-Sauveur de Dinan en un acte B.M.S, Pierre Nicolas semble devoir recevoir par son père, (Yvon Nicolas époux de Renée le Mestayer), ou bien au nom de son union contractée avec Françoise Hamon, la dite Touche celle-ci étant assise, il est vrai, au plus près de la sienne, au plus donc près du dit Gilaut.
Pierre transmettra ensuite la dite Touche à son fils Jean la terre du Gilaut étant quant à elle reçue par sa fille, Thomasse Nicolas, celle-ci prenant pour époux Jehan Bonfils sieur de la Villeorieux ; en effet la terre et le manoir du Gilaut au travers quatre générations sera transmise au sein même de la dite famille Bonfils et cela jusqu’à Julien-Gilles Bonfils celui-ci de ses charges « notaire royal, procureur et syndic de Dinan .
Maistre Jean-Nicolas de la Touche (1), aussi seigneur des Champs-Géraux par sa propre femme nommée Janne Martin, la fille de Jan Martin sieur de la Guerche en Saint-Helen, sera dit aussi « sieur des Champsgéraux » par sa terre noble et son manoir de la Gravelle (De fait Jean Martin sieur de la Guerche par sa propre femme était entré en la possession de la dite terre noble de la Gravelle. Les Nicolas de la Gravelle seront tous seigneurs en leur noble terre et auront pour Armoiries : d’Azur semé de billettes d’argent au franc cartier de gueule chargé de 6 rustres d’or. Famille s’éteignant à la fin du XVIII siècle, Jean II Nicolas, petit-fils du susdit Pierre Nicolas, prendra lui pour épouse Louise de Voyer dite Dame de Clayes ; au titre de son union Jean II Nicolas, sieur de la Touche et de la Gravelle, sera aussi possesseur intra muraux de Dinan de l’Hôtel particulier de Clayes, hôtel nommé parfois aussi « Hôtel de la Touche ») . De son « statut social » Jean Nicolas sera alloué de Dinan et conseiller du roi au siège présidial de Dinan; nous étions alors sous Philippe Emmanuel de Lorraine, duc de Mercoeur. Quand Pierre Nicolas sera dit « sieur de la Touche et sieur du Gislaut le noble homme Macé Lerenec, le propre mari de la sœur de sa femme Hardouine, sœur nommée Françoise, sera donc lui aussi dit sieur de la Touche mais en Evran pour celle-ci ; le fils de ces derniers, Alain Lerenec, celui-ci prenant pour épouse Marie Bonfils, sera dit sieur de la Touche et de la Mezière (Mezière : terre proche de Rennes. Celui-ci, d’ailleurs décèdera à Rennes) et sieur aussi du Villeu (A la Magdelaine au pont à Dinan, en 1693, assise rue du Cheminneuf, sera cité la vallée du Villeu celle-ci se trouvant bordée à midi par la vallée de Bretagne. S’agit t’il ici du même Villeu ?
La famille Lerenec en effet sera aussi présente à la Magdeleine au pont à Dinan).

1561
Acte de baptême d’André Nicolas fils de Pierre Nicolas et de Hardouyne Hamon sieur et Dame de la Touche et du Gislau ; enfant nommé par André Leprovost.

Place du Marchix à Dinan, sis à l’actuel n°4, en le jardin situé au derrière de l’actuel magasin de chaussures Bessec, était le dit hôtel de Clayes.
Monnier dans son livre consacré à Dinan dit qu’il ne reste de celui-ci que la façade moderne du dit immeuble…


Jehan Lerenec, lui aussi fils du dit Macé, frère germain du dit Alain, prendra pour épouse quant à lui Roberte Pleuvier dite Dlle de la Ville-Ameline ; de fait celle-ci était la fille de Gilles Pleuvier seigneur de la Ville-Ameline en Tressaint. Petit-neveu de Roberte Pleuvier, la susdite Dame de la Touche en Evran, et arrière petit-fils de Louis Ernault sieur du Colombier en Lanvallay, Nicolas Pleuvier né en 1642 sera le prochain possesseur de la Touche (La touche de Saint-Piat).
Uni à Jeanne Lefrançois le dit Nicolas Pleuvier aura pour frère germain Gilles Pleuvier « sieur du Pavillon » en Lanvallay hier bien des Sarcel.

Ce petit manoir fait partie intégrante de tout un ensemble de petits manoirs breton lesquels bien souvent, à la frontière des XVI et XVII siècles, accompagnés respectivement de leur propre métairie, vont subitement émergés en nos campagnes proches de Dinan ; ils seront tous accompagnées de terres environnantes pour certaines assez étendues. Ces petits manoirs construits puis habités par une certaine bourgeoisie dinannaise très souvent liées aux métiers de « robe », telles celles des procureurs du roi, des conseillers du roi, des Présidents de cours, des avocats au Parlement, des juges criminels, des économes d’hôpital, de trésoriers de paroisses, syndics de ville ou bien par des sénéchaux, capitaines ou lieutenant du roi, vont tôt ou tard au gré des successions être presque tous confiés, déposés ou abandonnés aux seules mains des métayers alors en place ces premiers propriétaires « notables » étant de fait partout multi-propriétaires.

De plus, certains de ces grands bourgeois recevant par leur propre assise sociale moult loyers, très souvent préféreront loger en leur propre grande maison enfermée quant à elle derrière les hauts murs de Dinan honorabilité obligeant ; il en ira ainsi des « Pleuvier » aussi propriétaires en Dinan.
Confiés donc à des métayers pour les besoins de leurs terres, avant d’être vite vendus pour certains, ces mêmes petits manoirs vont pour moult d’entre eux en leur propre intérieur être très vite modifiés, à défaut de péricliter; le fermier, le laboureur, l’agriculteur devenu enfin seul propriétaire d’un bien avant toute chose « professionnel » procédera souvent à des agrandissements successifs noyant ainsi tout ou tard dans tout un nouvel ensemble agricole un ancien logis né cependant notable.
Beaucoup d’entre eux de cette façon deviendront « dépendance de la ferme » le fermier construisant pour ses propres besoins personnels souvent en la cour une nouvelle habitation, un nouveau logement, une nouvelle maison plus apte à le recevoir progrès social obligeant ; il en ira ainsi aussi de la Touche Carcouët.

La Touche Carcouët en 1844.
La Touche Carcouët ou la Touche tout court…en 1811.

Les premiers possesseurs attitré de la Touche Pleuvier, hier terre nommée la Touche, plus tard manoir nommé « la Touche Carcouët », la Touche Baude, la Touche Ferron, la Touche du Tertre, sera en effet Nicolas Pleuvier ci-dessus déjà cité (le Marquis de Beringhen, comte de Châteauneuf le Noë, grand administrateur de Louis XIV, se portera acquéreur de Saint-Piat celle-ci étant demain acheté par le marchand négrier malouin Baude de Vieuville.; celui-ci, décapité à Rennes à la Révolution, se porter notamment aussi acquéreur de la susdite seigneurie de Châteauneuf. C’est probablement à celui-ci que l’on doit la construction du manoir de la Touche Baude, manoir assis au plus près de la dite Touche ou Touche Pluvier).

Né à Dinan en 1642, et décédé à Lanvallay le 24/11/1708, le premier propriétaire du petit manoir de la Touche sera effectivement Nicolas Pleuvier celui-ci étant dit « sieur de la Touche » sur son acte de décès ; il sera inhumé en l’église paroissiale de Lanvallay : BMS Lanvallay image n°403.
Nicolas descend déjà d’une longue lignée de Pleuvier celle-ci trouvant son origine en la petite paroisse de Tressaint, à la Ville Ameline, aujourd’hui elle aussi en Lanvallay; ainsi son père Gilles II Pluvier, grand notable de Dinan, de ses fonctions syndic de Dinan en 1668, en son temps aussi économe de son hospital, propriétaire intra-muros de Dinan d’une maison sise rue de la Poissonnerie, sieur de la métairie de la Pontais en Taden, était lui-même le petit-fils de Gilles 1er Pluvier lui aussi de son vivant économe de l’hospital de Dinan, sieur de la Bannière et de la Ville Ameline en Lanvallay ce dernier voyant le jour vers 1550. Nicolas Pluvier ci-dessus, fils de Gilles II, eut pour mère Marie Lerenec enfant née au sein d’une très grande famille de notables de Dinan; l’oncle de celle-ci était alors Nicolas Lerenec le propre seigneur du manoir de la Landeboulou à Lanvallay.
Thomas Martel, cousin du dit Nicolas Pleuvier par sa mère, héritier de Gilles Pleuvier sieur du Pavillon en Lanvallay et de Boitison en Evran, frère du précédent, de ses charges sera avocat à la Cour, député et maire électif de Dinan, trésorier de la paroisse de Saint-Malo de Dinan en 1756 aussi.

Pour bien comprendre ce côté « honorabilité » au sein même de certaines grandes familles bourgeoises assises en nos anciennes proches paroisses rappelons qu’en effet Nicolas aura pour frère Gilles Pleuvier celui-ci de son vivant ayant été effectivement en la possession du manoir du Pavillon noble logis de Lanvallay; Nicolas aura aussi pour grand oncle, de son statut social « avocat à la Cour de Dinan », Antoine Pleuvier sieur du Vaugré terre du pays d’Evran assise juste à la sortie de notre ancienne petite paroisse.
Nicolas Pleuvier marié en 1665 à Jeanne Lefrançois, demoiselle des Combournaises à Dinan, aura notamment pour enfant Bertrane née en 1675 ; les Lefrançois sont alors eux aussi de grands notables bourgeois de Dinan puisque parents ils sont avec les seigneurs Ferron du Chesne, puisque multipropriétaires aussi qu’ils sont tout autour de Dinan notre paroisse de Lanvallay comprise.

Bertranne Pleuvier ci-dessus, demoiselle héritière de la Touche, prendra pour époux le 24/02/1707 noble homme Joseph-Laurent de Cargouët un descendant direct d’une ancienne noblesse de Bretagne, chevalier et seigneur du dit lieu.
Bertranne décèdera veuve en sa maison de la Touche en Lanvallay âgée d’environ 92 ans, le 14/08/1758 ; Bertrane Pleuvier semble avoir un métayer habitant proche d’elle en 1737 …Thomas Veaudelet fils de Jean Veaudelet et de Guillemette Couppé, décédé d’hyer à la Touche Pleuvier en l’âge, de deux ans, a été inhumé en le cimetière en présence de Jean Veaudelet qui ne signe pas, de plusieurs autres et du clergé le 13octobre 1737… Bertranne sera inhumée en Lanvallay et son décès enregistré en les BMS de Lanvallay image n°475 ; seront témoins son parent Thomas Martel sieur de Boitison ci-dessus déjà cité, de Cargouet Jacques de Montigny, Jean de Serizay des Clos, Grillemont de Serizay, Gigot sieur du Gué.
Son époux, Ecuyer, seigneur des Portes en Saint Igneuc proche de Jugon, de La Ville Danet et autres lieux, sera lieutenant au Régiment de Toulouse-Infanterie vers 1691; de cette union naitra leur enfant Bonaventure-César de Cargouët, chevalier, seigneur des Portes proche de Jugon, né à Dinan le 30 juillet 1715 et décédé en novembre 1765.
Bonaventure-César de Cargouët épousera à Trédaniel, le 5 septembre 1747, Anne-Marie Marthe de Courson, Dame de Pellin, qui sera baptisée à Trédaniel le 10 juillet 1717 ; au lendemain de 1758 les seigneurs Cargouët héritiers de la Touche Carcouët par les Pluvier ne sont plus ici même propriétaires.
Quelques 50 années vont passer…

En 1811, sur le premier plan cadastral dit « napoléonien » ce manoir, déjà ferme, sera nommé la Touche et sur le second plan de cadastral de 1844 il sera nommé « la Touche Carcouët » ; en 1846, sur l’une des toutes premières listes nominatives des habitants de Lanvallay cette ferme sera nommée « la Touche-Pluvier ».
Dans son appellation de la Touche Carcouët en 1844, appellation reprise aujourd’hui, doit-on faire un rapprochement avec le mariage ayant uni hier Bertranne Pleuvier au seigneur Joseph-Laurent de Cargouët ?
En 1841 seront ici propriétaires en tant que « laboureurs » monsieur François Chollet et sa femme Perinne Bellort ; à leurs côtés seront alors présents trois domestiques; le métier de laboureur en effet n’empêchait pas de posséder « domestiques » l’importance de la ferme obligeant…


La dynastie des Macé :
1896. Dès l’année 1896 cette ancienne métairie, hier noble logis, sera le bien de la famille Macé laquelle en sera la détentrice pendant 4 générations entières, laquelle en sera le propriétaire de 1896 à aujourd’hui.
Adophe Macé naît à Calorguen en 1860; il prendra pour épouse Sidonie Samson celle-ci voyant le jour à Evran la même année, en 1860 aussi.
Tous deux seront dès l’année 1896 propriétaires en ces murs entre lesquels Adophe va ouvrir aussitôt une activité marchande, celle de marchand de chevaux ; Patron de son entreprise, chef de famille, Sidonie son épouse de son côté s’occupera de la ferme puisqu’elle en sera la « cultivatrice » comme l’indique la liste nominative rédigée en la dite année 1896. La liste nominative de 1891 manquant nous savons qu’en l’année 1886 d’autres avant eux ici même étaient alors propriétaires…Tous deux auront pour enfants, entre autres, deux garçons ; Marcel naitra à Lanvallay en 1900 et Charles son frère, enfant puisné, naitra lui aussi à Lanvallay, en 1901.
Nous suivons ainsi Adolphe et Sidonie tout au long des listes nominatives respectivement rédigées en 1896,1906, 1911, 1921, 1926 et 1931.1921.
Marcel et Charles, âgés respectivement de 21 et 20 ans, sont encore côte à côté chez leurs parents et Adolphe est toujours dit « marchand de chevaux, chef de famille et patron de son entreprise ; tous deux sont simplement cités « fils ».
Il en sera presque de même pour l’année 1926 en laquelle Adolphe est toujours « marchand de chevaux » et année en laquelle Sidonie est toujours « cultivatrice » en la ferme. Charles Macé et son frère Marcel figurent toujours tous deux côte à côte mais comme marchands de chevaux cette fois ; à leurs côtés deux domestiques sont toujours présents, Albert Gaultier et Jean-Marie Leclerc.
1931. Cinq courtes ou longues années se sont depuis égrenées…Sidonie âgée de 69 ans ne travaille plus la ferme mais à l’inverse Adolphe est venu la remplacer en tant qu’agriculteur; il n’est donc plus marchand de chevaux et a laissé à ses deux garçons, toujours présents à ses côtés, cette tâche probablement plus difficile pour lui maintenant. Adolphe est alors présenté comme étant l’un des patrons de cette affaire familiale Marcel et Charles, 31 ans pour l’un, et 30 ans pour l’autre étant eux aussi déclarés « patrons » à part entière ; aux côtés de ses 3 patrons « associés » sont de nouveaux domestiques, Albert Hervé pour Marcel et Eugénie Gaultier pour Adolphe qui lui ne va pas tarder à rejoindre les siens déjà partis.
1936. Marcel n’est plus à la ferme, ne vend plus de chevaux ; ni d’ailleurs Charles son frère qui n’est plus alors QUE simplement « cultivateur » sa femme étant déclarée « sans profession ». Charles nait à Lanvallay en 1901 et prendra pour épouse Madeleine Briand ; Charles Macé leur fils à tous deux, garçon né en 1935, est alors âgé de 1 an lorsque sera établie la dernière liste nominative ici étudiée ; Charles en 1936 est déclaré « PATRON » de cette ferme et chef de famille.
En l’absence de son frère Charles est devenu seul maitre de la ferme; monsieur et madame Charles Macé auront pour les aider en leurs taches un ouvrier agricole cultivateur, Marie-Ange Lemaire et une domestique, Madeleine Foutel.
Charles Macé deuxième du nom, né en la dite année 1935, tout en œuvrant à sa ferme sera l’un des nouveaux fers de lance du club d’aviron qui fut créé hier au port de Dinan, voilà un peu près de cent dix ans déjà, le 15/05/1912; son fils Yannick Macé en sera en 2013 le Président. Description succincte du logis ; celui-ci en sa propre description fera en effet l’objet d’un chapitre à part : En 1811 l’ancien « logis- métairie » devenu ferme en sa cour comprend en plus, face au dit ensemble, un bâti lequel en son sein sera composé d’une bergerie en la partie de gauche et une étable en la partie de droite; le logis susnommé de 1846 à 1860 semble avoir reçu en son sein une autre famille, un deuxième foyer, puisque sur les listes nominatives de cette même période deux familles ensemble se partagent la Touche-Carcouët; en effet ce logis semble avoir été dès son début l’association de deux corps de logis distincts mais cependant tous deux associés.
Le logis premier dans son ensemble était recouvert de chaume. En 1844 apparait perpendiculairement en l’entrée de la cour, tout de suite à la droite, une petite dépendance elle aussi toujours existante aujourd’hui qui fut hier là soue à cochons; la maison actuelle en laquelle réside madame et monsieur Charles Macé est d’une réalisation beaucoup-beaucoup plus tardive, vers 1890, construit qu’elle sera par l’aïeul de Charles. L’ensemble des bâtiments agricoles aujourd’hui existants en l’extérieur de la cour fermée en aucun cas en 1844 déjà existe.

Autres « occupants » avant la dynastie Macé :
En 1846 semble devoir habiter en cet ensemble hier « logis-métairie » deux familles de laboureurs.

A savoir : Madame Fassé Perinne, dite veuve Olivier, âgée de 60 ans ; elle occupe alors d’une des parties de la métairie avec ses 4 enfants tous majeurs dont François et Servan Olivier, jumeaux l’un de l’autre, tous deux âgés de 29 ans, et tous deux de leur métier laboureurs. ils auront à leurs côtés 3 domestiques respectivement âgés de 16, 18 et 29 ans.
La deuxième famille est celle de Pierre Chaton alors âgé de 64 ans époux de Marie Adam, 54 ans ; Pierre de son métier étant alors toujours laboureur.
Seront toujours œuvrant à la tâche à leurs côtés leurs enfants Julienne et son époux Jean Langlais tous deux âgés de 32 ans, Gillette 28 ans, François âgé de 29 ans, Pierre âgé de 22 ans, Jean âgé de 13 ans et un petit-fils Pierre Houitte âgé de 2 ans; vivra à leurs côtés à tous, comme simple domestique, Jean-Marie Gourdin alors âgé de 29 ans…

En 1852. Monsieur Guillaume Briand et Françoise Couesnon tous deux laboureurs et leurs cinq enfants pour une famille; pour la seconde famille monsieur François Ollivier et son épouse Françoise Berthelot et leur fils Olivier ces derniers ayant pour eux seuls 3 domestiques à leur service.
En 1861. Les Nicolas ci-dessus sont devenus seuls propriétaires de l’ensemble de la métairie ; les trois domestiques ont tous été remplacés par un nouveau personnel âgé respectivement de 15, 24 et 26 ans.
En 1876. Monsieur Pierre Menard et son épouse, Julie Chénu, tous deux laboureurs et leurs deux enfants ; trois domestiques à leur service.

(1) Leurs armoiries sont toujours visible au manoir de la Gravelle aux Champs-Géraux .
Jean Nicolas de la Touche est cité en 1620 sur l’acte de fondation du couvent des Capucins, alors bâtit au faubourg des Rouairies : cy après déclarées et pour faire et passer contract en toutte forme et seurté requisse pour le releix de ladicte pièce de terre auroinct esté nommez et desputez en ladicte assemblée scavoir pour ecclésiasticques vénérable et discret missire François Pleuvier recteur de ladicte paroisse de Saint Saulveu
r …et pour séculliers nobles gens François Pleuvier recteur de ladicte paroisse de Sainct Saulveur ; nobles gens Jan Nicollas sieur de la Touche, Guillaume Serizay sieur des Illeuax connétable dudict dinan… (Guillaume Serizay ci-dessus sera le beau-père d’Alaine Nicolas, soeur de Jean Nicolas de la Touche ci-dessus…). Pierre semble avoir pour sœur ou parente Guyonne Nicolas, épouse d’Olivier Vallée sr et dame de la Coninais en Taden. En effet, Guyonne sera la marainne d’Alaine Nicolas, fille de Pierre  ci-dessus.