Les vitraux de l’église de Tressaint.


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Le Baptême du Christ dans le Jourdain


Robert Zunz et les vitraux de François Décorchemont

Le manoir de La Grand Cour fut au XV siècle le château seigneurial des seigneurs de Lanvallay-Tressaint ; il a été acheté en 1966 par « Les Foyers de la Charité » ceux-ci y installant l’un de leurs nouveaux centres ; au lendemain de cette acquisition le manoir de la Grand Cour va devenir le Foyer de Charité de Tressaint.

Le manoir fut la propriété de Robert Zunz né à Paris le 9 avril 1880 ; il acheta  la Grand-Cour en janvier 1925.
Robert Zunz , banquier, passionné par les arts, grand mécène, aidera financièrement plusieurs artistes aujourd’hui universellement reconnus.

Max Jacob, poète et peintre né en 1915 de confession juive comme Robert Zunz, se convertira au catholicisme à l’âge de 40 ans. Robert Zunz qui connaissait son œuvre le rencontrera en 1939 et lui passera commande de deux albums contenant dessins, gouaches et poésies (Robert Zunz a reçu le baptême le dimanche du Bon Pasteur en 1942).
Arrêté à Orléans par les allemands en février 1944 Max Jacob sera emprisonné au camp d’internement de Drancy y décédant 2 semaines après son internement ; jamais Max Jacob ne partira pour Auschwitz.

Malheureusement il en ira aussi presque de même pour Robert Zunz avec qui il entretenait une correspondance importante depuis leur rencontre en 1939 ; l’arrestation de Robert Zunz se fera dans le cadre de la « rafle des notables« .
Arrêté plus tôt que Max Jacob, le 12/12/1941, Robert Zunz sera emprisonné au camp de Compiègne ; il sera libéré mi mars 1942 et décèdera le 6 mars 1944 des suites de son internement.

Robert Zunz rencontrera un peu avant 1933 un artiste verrier qui était alors en train de révolutionner son art en créant une nouvelle façon de travailler la pâte de verre ; cet artiste, François Décorchemont, est aujourd’hui universellement reconnu pour son travail.
Leur profonde amitié sera à l’origine des vitraux exécutés par Francois Décorchemont pour l’église de Tressaint en 1947 et 1949.

En 1938 Robert Zunz avait prêté une importante somme d’argent à François Décorchemont ; pendant la guerre, il avait effacé cette dette. En remerciement François Décorchemont avait promis qu’il exécuterait un vitrail pour l’Eglise de Tressaint.
Il exécuta donc en remerciement un premier vitrail, le baptême du Christ placé au- dessus des fonds baptismaux. Portant  la mention «En souvenir de Robert Zunz» en ce vitrai
l le manoir de la Grand-Cour a été représenté et il est très reconnaissable par la présence de sa tour ronde ; l’église de Tressaint est à sa gauche.
Ce premier vitrail sera mis en place en Septembre 1947 jour du baptême d’Anne, petite fille de Robert Zunz ; François Décorchemont refusa d’être rémunéré pour ce travail.

Les deux autres vitraux, commande de Mme Robert Zunz, ont été offerts par elle à l’ Eglise de Tressaint et mis en place à la Toussaint 1949.
La chapelle située au Nord comprend un vitrail dédié au Christ Pasteur celui-ci étant entouré de ses brebis ; l’une d’entre elles est portée sur ses propres épaules. Le vitrail de la double baie trilobée comporte quant à lui un épis de blé et une grappe de grains de Raisin tous deux  symboles de la Communion chrétienne.


Voici ce que dira de lui Jean-François Bourriaud. Expert CNES :…François Émile Décorchemont (1880-1971) est un céramiste et maître verrier français. Issu d’une famille d’artistes, il étudie à l’École nationale des arts décoratifs de Paris, et réalise ensuite de nombreux objets en pâte de verre qui lui apportent la notoriété. Décorchemont invente une matière nouvelle, la pâte de cristal. Catholique fervent, c’est en fréquentant l’église de son village, dotée de vitraux de la Renaissance, que lui vient l’idée d’appliquer sa technique à l’art du vitrail dans les années 1930. François Décorchemont met alors au point une technique unique pour concevoir des vitraux non pas en verre peint mais en pâte de verre colorée dans la masse. Sa nouvelle activité débute avec le chantier de l’église Sainte-Odile à Paris pour laquelle il réalise les 300 m2 de verrières. Au sortir de la guerre, il travaille essentiellement dans l’Eure, où il pose pas moins de 130 vitraux répartis dans une trentaine d’églises, dont les ensembles remarquables de Beuzeville, Etrépagny ou Ménesqueville. François Décorchemont est également intervenu à l’abbaye Saint-Wandrille à Saint-Wandrille-Rançon (Seine-Maritime), à l’ancien couvent de la Folie Couvrechef à Caen et à l’église paroissiale de Fontaine-Henri (Calvados). Personnage très discret et peu communiquant, François Décorchemont garde secrètes ses découvertes et ses techniques. Peintre, céramiste, verrier, il crée lui-même l’ensemble de ses œuvres, le dessin, le moule, la finition. Son œuvre se caractérise par un dessin épuré, aux lignes simples et par l’éclat, la transparence et la luminosité des couleurs. Ses créations n’ont pas de valeur fonctionnelle mais seulement esthétique de par leur fragilité et leur coût de production. Il éditait ses œuvres en petites séries et ne cherchait pas le rendement mais l’esthétisme...Jean-François Bourriaud. Expert CNES.

François Decorchemont naît à Conches en Ouche le 26/05/1880 ; il grandira au sein d’une famille vouée corps et âme à l’Art son père étant le grand sculpteur Louis-Émile Décorchemont. La mère de François naîtra à Conches ville très célèbre pour les vitraux présents en son église dédiée à Sainte-Foy.
Le Céramiste et maître verrier François Decourchemont a t’il été influencé par Conches et son église ?
A 23 ans François Decorchemont découvre la Pâte de Verre avec laquelle il va bientôt révolutionner l’art des vitraux ; il travaillera d’une nouvelle façon une pâte de cristal qu’il fera fondre dans un moule de cire perdue, cire enrichie d’oxydes métalliques chaque couleur souhaitée ayant son propre oxyde.
Cette pâte de verre, une fois cuite, François la casse en l’émiettant finement avant de la recuire à nouveau dans des moules en terre appropriés à la forme voulue ; les éléments de pâte de verre ainsi obtenus sont alors assemblés les uns aux autres par des cordons de ciment finement réalisés.

Les trois vitraux réalisés en l’église de Tressaint par François Décorchemont le furent de cette façon.
François Décorchemont décède à Conche le 17 février 1971.

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Le Baptême du Christ dans le Jourdain
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Le Christ Pasteur

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L’épis de blé et la grappe de raisin

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L’église de Tressaint

Madame Robert Zunz
Charles Despiau. 1874, Mont-de-Marsan (Landes, France) – 1946, Paris (France)
Crédit photographique : Julien Vidal/Parisienne de Photographie

Après la guerre Madame Robert Zunz ne résidera à la Grand-Cour que pendant les vacances de Pâques et d’été. Elle y séjournera cependant quelques fois à Noel avec l’ainée de ses petites filles.
Madame Robert Zunz avait quatre enfants et quatorze petits enfants. Cela faisait beaucoup de monde d’autant plus qu’elle recevait également d’autres membres de la famille et des amis très proches
(22 personnes quand tout le monde était là madame Zunz pourvoyant elle-même au bon déroulement de tout ce petit monde).

N.B. Ce travail a été réalisé avec l’aide de l’un des descendants de madame Zunz que je remercie ici très sincèrement pour toute son aide apportée.

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Le manoir de Tressait vu depuis les jardins

Lanvallay -  CPA -Tressaint - Foyer de charité - Salle à manger
La grande salle à manger du manoir de la Grand-Cour

Le lieutenant-colonel Henry Horacio Kitchener.

Bien de Robert Zunz, puis celui du Foyer de la Charité, le manoir de la Grand-Cour en 1870 sera occupé par le lieutenant-colonel Henry-Horacio Kitchener (1805-1894).
Avant de venir en les murs de ce manoir Henry-Horacio Kitchener prendra pour première épouse France-Anne Chevallier ; celle-ci était la fille d’Elisabeth Cole et du révérend Jean Chevallier.
France-Anne atteinte de la Tuberculose le couple en 1864 s’installera en Suisse afin de pouvoir soigner France-Anne ; celle-ci malheureusement gravement atteinte décédera la même année.
Par sa propre famille France-Anne plongeait ses racines dans une très ancienne famille d’huguenots certains de ses ancêtres ayant en leur temps pris le chemin de l’exile lors la Révocation de l’Edit de Nantes.
Henry-Horacio et France-Anne auront 5 enfants ; l’un d’entre eux sera le futur « Lord Horatio-Herbert Kitchener » militaire célèbre dont l’une des rues de Dinan porte toujours aujourd’hui le nom. (William Kitchener le père Henry-Horacio de son métier à Londres était marchand de laine et de thé ; il semble avoir été le fondateur de l’opulence financière de cette riche famille anglaise).
En 1870, lorsque éclatera la guerre Franco – prussienne, le manoir de la Grand Cour aura donc entre ses murs Henry-Horacio venu s’installer ici même avec sa seconde épouse, Mary-Emma-Green, ayant tous deux à leurs côtés Kawara leur fille née en 1868 en Nouvelle Zélande.
Henry Horacio et Mary-Emma demeurons en le manoir de la Grand Cour pendant seulement 3 courtes années ayant le 18/10/1873 achetés à Dinan, sis au 7 de la rue Saint-Charles, l’ancien presbytère de la paroisse de Saint-Malo de Dinan.
Henry-Horatio plus tard rentrera en Angleterre y décédant le 14/08/1894, à Bossington, en le comté de Leicester.
Rentré seul Mary-Emma-Green restera à Dinan ville en laquelle elle mourra le 11/01/1918; elle était née en Angleterre le 25/01/1837.

Ayant choisi l’Armée tout comme son père avant lui Horatio-Herbert, né du premier lit, sera présent en la Grand Cour de Tressaint lorsqu’il obtiendra le 15/01/1871 le grade de Lieutenant.
Plus tard de simple officier de Napoléon III Horatio-Herbert deviendra Maréchal de l’Empire Britannique la guerre des Boërs faisant de lui un « Général en chef » lui offrant même l’anoblissement ; anoblit Horatio-Herbert deviendra Baron et Comte sous le titre « Lord Kitchener de Kartoum et de Broom ».
Horatio-Herbert disparaîtra en mer le 05/06/1916 lors d’un voyage qui devait le menait en Russie.

Henry Horacio Kitchener
Horatio-Herbert Kitchener

les vitraux de Serge Nouailhart

Serge Nouailhat naît à Rennes en 1960, il est une grande personnalité artistique de la Manche.
Il passe son enfance à Nantes et suit à Paris des études artistiques à l’École nationale supérieure des Arts appliqués et des métiers d’art
(ENSAAMA) avant d’entrer à l’École normale supérieure de Cachan.
Dès 1985, sans délaisser la peinture, il s’oriente vers l’art du vitrail, exploitant à partir de 2001 la technique du fusing qui s’apparente à la marqueterie. Il travaille ensuite à Mortain en l’Abbaye blanche avec son épouse Pascale Nouailhart, artiste peintre également ; en ce lieu spirituel  il concevra en 1986 certains vitraux pour l’église de Tressaint. 
Dans la Manche, en 2014, il conçoit et pilote l’architecture intérieure de la chapelle du pôle missionnaire à Mortain
(Texte de Wikimanche).

Créateur de nombreux vitraux pour des églises en France, il livre aussi ses œuvres à l’étranger. Ainsi en autre il produira :
En 2008, il réalise ainsi deux verrières pour une église en Sibérie.
– En 2009 une paroisse au Pérou reçoit des vitraux de sa confection et en 2011 des peintures.
– En 2017 il peint 24 grandes fresques pour un sanctuaire au Portugal.
– En 2018, il termine huit vitraux de 2,80 m sur 1,80 m destinés à une église de Taïwan.

– En 1983 pour l’église de Tressaint il produira 5 magnifiques vitraux.