L’étang et la forêt de la Chesnaie.

L’étang et la forêt de la Chesnaie...il y a un siècle déjà.

Peut être une image de arbre et nature

Au bord de cet étang je vous propose ce soir à Plesder une très belle promenade pleine de sens, une promenade pleine de poésies et de plénitudes, un moment de paix plein du souvenir de Félicite-Hugues-Robert de la Mennais qui tant souvent en ce lieu si tranquille hier vint s’assoir.
Félicité vint ici moult fois pour s’échapper, pour s’échapper ou bien pour méditer ; il vint souvent ici même pour pouvoir écrire l’instant d’un moment, l’instant d’une pensée qui passe, pour pouvoir écrire ses réflexions seul et tranquille loin de tout et de tous.
Proche de son château qu’il pouvait voir d’ici, assis sur son siège, il était le temps d’un moment, le temps d’un recueil, souvent assis face à lui même laissant seul son moi profond diriger il est vrai la plume de sa pensée
.
C’est ainsi tout de moins que j’aime me l’imaginer.

Peut être une image de arbre, étendue d’eau et nature

J’aime lorsque tout me ramène au pont à Dinan, lorsque tout me ramène, nous ramène à notre si cher quartier de la Madeleine.
Et même aujourd’hui au travers de cette promenade il en va encore ainsi.

Pourquoi cela ?

La forêt et l’étang de la Chesnaie en Saint-Pierre de Plesguen sont en effet reliés à notre histoire personnelle.
Même leur malouinière se reflétant ici même dans une eau toujours claire et tranquille est intimement reliée à l’histoire de notre quartier, est reliée à l’histoire du pont à Dinan et même à celle de Lanvallay.

Cette maison de maistre vers 1760 sera édifiée par Pierre Lorin grand-père maternel de
Félicité Robert de la Mennais (l’aïeul de Félicité Robert de la Mennais, Louis-François Robert de la Mennais, prendra pour seconde épouse Jeanne-Roberte-Perrine Briand de la Feillée celle-ci élevant les deux enfants de son époux tous deux nés d’un premier mariage comme s’ils avaient été les siens propres).
Jeanne-Roberte-Perrine Briand de la Feillée était en effet la propre petite-fille de Nicolas Briand de la Feillée et de Françoise Aubry née à Lanvallay.
Nicolas Briand de la Feillée et Françoise Aubry tous deux s’épouseront en notre église de la Magdeleine, tous deux seront possesseurs de l’ancien noble logis de Grillemont au pont à Dinan en Lanvallay, tous deux seront aussi le père et la mère aussi de Jean-Marie Briand de la Feillée le fameux découvreur en 1720 de l’île de Tromelin dans l’Océan indien.

Et ainsi tout nous ramène à la Magdeleine, tout nous ramène de nouveau en Lanvallay.

La dite Jeanne-Roberte-Perrine Briand élèvera ainsi comme ses propres fils Pierre-Louis Robert de la Mennais et son frère Denis ; celui-ci de son épouse Gratienne Lorin aura pour enfants Félicité mais AUSSI Jean-Marie-Robert de Lamennais celui là même qui avec son frère, Félicité, sera le fondateur à
Ploërmel de l’instruction chrétienne des Filles de la Providence.
Félicité sera homme d’église, homme politique, écrivain et philosophe. Et sachant que certaines de ses phrases personnelles ici même furent pensées, furent pour l’Eternité forgées et écrites je me surprends toujours à penser à cet homme lorsque mes pas de nouveau au bord de cet étang quelques fois encore m’entrainent.

Se détournant de l’Eglise de Rome en 1833 avec laquelle il était entré en désaccord philosophique, par cette même Eglise Félicité sera en 1834 publiquement condamné et cela après avoir osé écrire la « Parole d’un Croyant ».
Qui l’un de l’autre était le plus croyant !
Devenu par la force des choses qu’un homme politique en 1848, à défaut de l’avoir été hier par l’église, il sera reconnu et élu député à l’Assemblée Constituante.
Renié par son Eglise il décédera à Paris le 27/02/1854 ; il sera civilement inhumé en le cimetière du Père Lachaise et placé dans la fosse commune, plongé dans ce puits sans fond et sans souvenir réservé aux seuls inconnus ou mécréants. l’Eglise de Rome avait encore la rancune.

Nous, de lui, toujours nous nous souvenons.

Sur ce siège de granit vint t-il souvent s’assoir tourné vers Dieu, vint t-il souvent s’assoir pour réfléchir, pour mieux pouvoir lire en lui même, en nous mêmes ?
Regardant le reflet de son château assis juste de l’autre côté de l’eau j’aime à penser qu’ici même en effet il écrivit certaines de ses propres pensées humanistes.

Dans notre granite si dur en son seul souvenir sera en 1922 incrusté ce portrait, son portrait, ce médaillon conçu par Alexis Renaud ; et ainsi son visage fut sculpté et laissé dans le bronze pur et inoxydable de l’Eternité. Il y a tout juste un siècle.
Finalement y aurait t-il une justice de l’Homme pour toute chose !
De cette pierre bizarrement toujours émanent aujourd’hui d’étranges et infimes vibrations, des vibrations pénétrantes, des vibrations qui envahissent en silence celui qui lui aussi ici vient s’assoir à ses côtés, que cela soit pour méditer ou simplement regarder, pour regarder et admirer.


J’aime en effet à penser que quelque chose de Félicité ici même sur ce trône minéral toujours est ; qu’au derrière de ce médaillon sa pensée en ce lieu reste toujours songeuse et emplie de rêves réfléchissant ainsi sur notre propre présent ou sur notre propre avenir.

Ah Impression lorsque tu nous tiens !

Peut être une image de arbre et nature

Peut être une image de nature

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Peut être une image de nature, étendue d’eau et arbre

Peut être une image de nature et arbre

Peut être une image de nature et arbre

Peut être une image de nature et arbre

Peut être une image de nature et arbre

Le château de la Chesnaye.

Avant 1778 la propriété de la Chesnaye avec la « maison originelle alors en ruine  » semble avoir été le bien le bien du comte de Vindimille, brigadier du Roi et chevalier d’honneur de la comtesse d’Artois ; le 10 avril 1778 cette propriété sera achetée par Pierre LORIN aïeul maternel de Félicité celui-ci faisant très probablement construire l’actuelle malouinière.
Cette maison de maître comprendra basse-cour, cour, jardins, pépinière et terrain en dépendant, la prairie sous l’étang, deux étangs, bois et taillis, le tout non affermé, plus différentes métairies à savoir La métairie de la Rivaudais affermée à Joseph Texier ; la métairie du Coudrai, affermée à Pierre Ruault ; la métairie de la Porte affermée à Jean Mesnage ; la métairie de la Souricière, affermée à François Rochereul ; la métairie du Martinet, affermée à Joseph Runbert etc.
dans une lettre en laquelle Pierre Lorin renouvellera sa demande d’être déchargé de son poste de Subdélégué, lettre adressée en mai 1781 à l’Intendant de Bretagne, le dit Pierre écrira …Je dois passer l’été à ma terre et je compte partir sous quinze jours avec ma femme. Ma terre et la dépense que j’y ai faite m’ont réduit à l’emprunt. Je dois actuellement près de 6 000 livres…

La veuve de Pierre Lorin semble avoir gardé cette maison de maistre jusque vers 1803 l’année de sa propre mort ; ses petits-enfants par leur mère entreront en sa possession.
Héritier avec son frère des droits de leur mère Félicité semble devoir faire ensuite édifier la chapelle (Le vicomte de La Messelière donne la liste des propriétaires successifs de La Chesnaie : Le Porc, de Chateaubriand, Ferron, Pépin, Picot de Closrivière, Clisson, Artur, de Lys de Beaucé, Talbot de Tirconnel, de Vintimille, Lorin, Robert de la Mennais, Blaize de Maisonneuve, Roger Marvaise).

Sources : XVIIIe SIÈCLE À SAINT-MALO
LES ROBERT DE LA MENNAIS Par F. Albert MÉTAYER