Ventoir et routoir à chanvre à Vieille rivière.

Peut être une image de nature et arbre
Vieux ventoir ou séchoir à chanvre encore présent en l’ancienne Vieille rivière.

Découvert caché de tous dans la Vieille rivière…

Première moitié du XX siècle.
Vers 1900-20.

Et SI nous avions réellement découvert à la Vieille rivière, fait entièrement de pierres très bien appareillées et de très vieilles poutres de fer IPE , tel un géant endormi au plein milieu de la vieille rivière, le tout dernier « ventoir » ou séchoir à chanvre encore existant en notre région proche de Dinan, le tout dernier séchoir ?
N.B. Les ventoirs ou séchoirs à chanvre ou à lin servaient à égoutter et à sécher le chanvre et le lin après leur rouissage à la sortie des bassins à rouir.

Histoire de ventoir à chanvre quel intérêt me direz-vous !
Pourtant celui-ci, et cela à l’image d’un petit four métallurgique dernièrement découvert en ce qui fut hier, au XIX siècle, un chantier à bateaux assis à la Courbure, proche du port Baudouin, est aujourd’hui lui aussi le « témoin » de tout un passé qui fut ici même présent, passé et social et professionnel, passé humain à défaut d’avoir été industriel, passé aussi témoin du tout début du XX siècle il y a de cela tout de même 1 siècle déjà (Richard en effet tout dernièrement a découvert enfoui sous terre un ancien petit four métallurgique de la seconde moitié du XVIII siècle celui-ci ayant très probablement servi pendant toute la durée de l’existence du chantier naval du port de la Courbure. Ce petit four métallurgique était assis au plus près de l’ancien grand four ayant lui servi pour, ce même chantier à bateaux, à cintrer les bois à chaud. Ce chantier naval apparaitra probablement en les premières années du XIX siècle pour disparaitre professionnellement vers 1870-80).

Avec Richard mon ami, le tout dernier druide du Rocher d’Alcaïs, nous sommes dernièrement retournés sur le lieu de notre découverte, ou redécouverte, faite il y a quelques semaines seulement à la Vieille rivière.
Avec questionnement et impartialité nous avons regardé sous ses différents angles cette étrange capsule temporelle en essayant de comprendre ce vieux vaisseau spatial. Cette capsule temporelle semble bel et bien devoir être un ancien ventoir, un vieil « égouttoir » ayant hier ici même servit à la préparation des chanvres et lins un peu plus loin cultivés. Le chanvre comme le lin fut ici aussi en toute la région de Dinan très longtemps utilisé pour la fabrication des cordages, pour la réalisation des voiles à bateaux celui-ci présentant aux pluies et aux vents une très bonne résistance ; il sera également utilisé dans les fins cordages bitumeux ayant pour rôle d’assurer entre les planches constituant les coques en bois des bateaux l’étanchéité indispensable à celles-ci.
Pour illustrer cette image au port de Dinan, en la seconde moitié du XIX siècle, sera présente sur le quai occidental la manufacture de toile de monsieur Hilaire Josselin celui-ci en 1847 faisant « publicité professionnelle : … Avis au public du aout 1847. Monsieur Hilaire Josselin demeurant au Pont, annonce qu’il possède une fabrique de toile à voile, à drap, à serviette et à pompe d’incendie sa toile étant homologuée par les pompiers…

Le chanvre pour sa mise en œuvre finale demandait au préalable tout un travail, toute une connaissance, tout un savoir faire, toute une technicité ; dans ce déroulement pour ce faire après avoir été coupé il était en effet préparé, sélectionné, travaillé ou dépecé etc. Une fois coupé sa préparation consistait a être mis à tremper pendant un certain temps, 8 à 12 jours environ, dans de grands bassins d’eau, bassins nommés « routoir », ou « bassins à rouir », pour ainsi mieux pouvoir séparer de sa propre enveloppe la fibre le constituant ; seule son trempage dans l’eau, celui-ci le ramollissant suffisamment assez, permettait en effet ce travail de « séparation »; ces bassins s’appelaient des routoirs, des bassins à rouir, et l’opération par elle même « le rouissage ».

Ce vaisseau spatial, ou notre séchoir, fut construit au milieu même de l’ancienne rivière, à la sortie de son long méandre, après que celle-ci ait commencé son propre atterrissement le canal de la courbure ayant lui été réalisé avant 1836 ; la rivière devenue ici même « vieille rivière » avait alors déjà quelques 80 longues années toutes derrières elle. Ainsi dans l’ancienne rivière, dans deux de ses différentes surfaces ensemble la composant aujourd’hui en nature morte, toutes deux tenant en tenaille notre dit ventoir-séchoir, furent ainsi réalisés hier deux routoirs emplis régulièrement par les ruisseaux cotissois de Monplaisir et de la Samsonnais chaque bassin à rouir ayant un peu près 200 mètres carrés de surface d’eau de ruisseau (Ce ventoir ici même dans le vieux méandre de la rivière était excentré du port de Dinan, était excentré du bourg de Lanvallay; son emplacement en ce lieu fut très probablement déterminer par le méandre lui même et l’utilisation que l’on pouvait en faire. Toutefois les bassins à rouir dégageaient toujours une très forte odeur de macération, d’eau croupie, et dans la mesure du possible ils étaient toujours écartés des lieux d’habitations eux mêmes).

Une nouvelle utilisation professionnelle avait alors été trouvée à la «vieille rivière», une utilisation avait enfin été trouvée pour les ruisseaux de Monplaisir et de la Samsonnais tous deux tombant du haut plateau cotissois.

Une fois par l’eau attendrit, le temps nécessaire ayant agit, le chanvre roui était mis à égoutter avant que sa réelle transformation par la seule séparation de ses différents constituants, la séparation de la filasse et de la tige, puisse commencée. Avant d’être de lui même séparé le chanvre en des fours à chanvre était chauffé puis écrasé; la « terre » extraite des ventoirs à chanvre, terre ou résidu du dit séchage, était ensuite utilisée pour améliorer en les amendant les terres cultivées.

Positionné debout préférablement, en botte et en forme de hutte, le chanvre ainsi s’égouttait et séchait…
Il semble y avoir eu sur le dessus de cette capsule temporelle un ensemble de volets mobiles en bois, volets d’ouverture et de fermeture tous indépendants les uns des autres, tous posés en appui sur de solides fers IPM, tous reçus tout du long de la structure du ventoire par une échancrure réalisée dans la maçonnerie elle même.
Le long couloir nullement n’était fermé à ses propres extrémités le courant d’air étant nécessaire au séchage du chanvre; deux escaliers permettaient de descendre dans la fosse (ces deux escaliers sont fait de marches en ciment et non de marches en pierre à l’inverse de la structure du ventoir lui même).

En partie basse du couloir, et à intervalles réguliers, sont toujours présents aujourd’hui des trous d’évacuation pour sortir l’eau ainsi récupérée; ces trous aujourd’hui ont toujours une profondeur de près d’1 mètre de long même si en leur extrémité ils sont dorénavant tous bouchés.
Le premier routoir est à la gauche du ventoir (ou du séchoir ou égouttoir) l’autre étant en sa droite et tous deux en effet remplis par Monplaisir et la Samsonnaie tous deux ici même toujours se joignant, se trouvant.

En cet endroit retiré de toute chose, retiré de tout passage humain, la mousse est Reine sur les arbres qu’ils soient vivants ou morts ; les couleurs ici même en toutes saisons sont toujours magnifiques et pleines de magie.

Jean-Pierre et Richard le druide d’Alcaïs

L’un des deux anciens routoirs, ou bassins à rouir, celui-ci étant alimenté par le ruisseau de la Samsonnais
Le ruisseau de Monplaisir (l’autre routoir, son routoir, est très difficile d’accès)
Richard mon ami le « Druide » d’Alcaïs
Le petit four métallurgique