1760-1762. La Magdeleine entre Munitionnaire des vivres et caserne ; demain allait être la Révolution française.

Lorsque la ville de Dinan fut aussi une prison à ciel ouvert

En 1761 …la maison entière le four, la grange et celliers sont affermés à la munitionnaire. La maison entière et le jardin de derrière est affermée par le maistre de la maison de ville pour servir de caserne et pour le païe cy 200 livres . La prison, le four à ban, le cellier, la grange sont tenus par la munitionnaire et le païe par ordonnance de monsieur l’intendant cy

Vers 1900
Le bourg de la Magdeleine
Cartographie reprise à la plume. Auteur inconnu.
A la droite à la limite de l’image, au centre, est l’ancienne maison du prieur
et ses différents bâtiments conventuels ; de fait ceux-ci seront periodiquement remis en état.
En 1738 lors de l’entrée en fermage du couple Gille Deshayes et Janne Dohier sa femme il sera dit :
… a faire les reparations urgentes et necessaires audit
moulin et four bannal ce qui auroit obligé les ditsce qui a obligé ledit révérend Père Ducrot de faire démolir le dit moulin pour le rebatir plus solidement, il est aussy en dessein de faire démolir le dit four bannal, et comme cette demolition et réedification exigent un temps considérable pendant lequel temps les dits moulin et four bannal ne produiroient aucun revenu aux dits

L’ancienne Maison du prieur et ses dépendances.

Était dit « prieuré » toute petite communauté monastique détachée d’une abbaye ; le prieur conventuel était le « supérieur » de ces mêmes petites communautés monastique. Jusqu’au XVII siècle le prieuré du Pont à Dinan relevait de la grande abbaye de Saint-Florent de Saumur avant d’être rattaché au lendemain de 1618 à la Congrégation de Saint-Maur (À la fin du XVI siècle, les monastères bénédictins de France étaient tombés dans la désorganisation et le laxisme. Afin de répondre à ce désordre religieux en août 1618 le roi Louis XIII signa les lettres patentes autorisant la fondation d’une nouvelle congrégation bénédictine placée sous le patronage de saint Maur, premier disciple de saint Benoît et, selon la tradition, introducteur de sa règle en Gaule. En novembre 1618 eut lieu à Paris, dans le monastère des Blancs-Manteaux, le chapitre de fondation, qui élut dom Martin Tesnières comme « président ». Le 17 mai 1621, le pape Grégoire XV promulgua la bulle d’érection de la nouvelle congrégation, appelée officiellement Congregatio sancti Mauri Gallicana Parisiensis).

En le n°1 fut l’ancien four banal et le logement du fournier; en le n°2 fut l’ancienne maison du prieur; en le n°3 fut un ancien logement sur celliers; en le n°4 furent les anciennes écuries transformées en logement vers 1910 ; en le n°5 fut la cour du fournier; en le n°6 fut la petite grange; le n°7 fut l’ancien stockage à bois du fournier et le n°8 fut l’ancienne porte aujourd’hui condamnée des anciennes grandes écuries de la grande maison de la Croix-Verte (à la droite immédiate de la maison du prieur).

Liste des prieurs conventuels de la Madeleine connus : G. Geoffroy avant 1210 ; Guillaume de Montors en 1232 ; Jacques en 1292 ; Philippe en 1297 ; Frère Aymeri en 1335 ; le Cardinal de Gergii en 1398 ; le Cardinal Jehan Fraczon-Alarmet alias Jehan de Broni en 1407 ; l »évêque de Poitier Jehan du Bellay en 1461 , Tristant de la Vallée en 1492 (Fils de Jean Fraczon susnommé Jean Allermet de Brogny, ce dernier habitant Annecy, Jean Fraczon, donc le fils, de gardien de pourceaux deviendra cardinal ; il sera nommé aussi dans certains écrit Jehan de Brogny du nom de la paroisse en laquelle il verra le jour en 1342. Il sera en 1400 nommé « prieur commendataire du prieuré Saint-Victor de Genève. L’an 1407 Jean Fraczon-Alarmet, donc Jean de Brogni, sera cardinal et évêque d’Ostie notamment ; aussi prieur commendataire du prieuré du Pont il est vrai pour celui-ci il rendra aveu le 23 février 1407. Voir ci-dessous le détail des 6 premiers « aveux » connus.
À l’origine seules les abbayes et prieurés vacants, donc se trouvant provisoirement sans supérieur effectif, étaient données in commendam jusqu’à ce qu’un supérieur effectif eût été élu ou nommé. De fait une abbaye tenue in commendam à titre provisoire était donc distinguée de celles qui étaient tenues in titulum celles-ci possédant des bénéfices permanents. Au XV siècle la commende, institution officialisée en 1440, portera donc attribution des bénéfices d’une abbaye, ou autre couvent, à un abbé séculier tel un cardinal, ou bien un laïque, à qui revenait la charge d’entretenir les bâtiments et de payer une rente aux religieux pour leur subsistance. Elle donna lieu à de nombreux abus les commendataires ne résidant aucunement sur place ; à Léhon le premier prieur commendataire connu est Guillaume d’estouville, arrière petit fils de Charles V, archevêque de Rouen et cardinal d’Ostie
la perversion de la « commende » prendra une toute autre définition au lendemain du Concorda de Bologne signé en 1516).
Liste des prieurs commendataires de la Magdeleine connus :
Christofle May en 1523 ; Jehan Piedevache en 1532 ; Jehan Le Clerc en 1543 ; Pierre Ferron en 1556 ; Jacques Gueretin en 1570 ; Hamon Ferron en 1582 ; Jehan de Horis de 1613 à 1633 ; Antoine Quintin seigneur temporel de Querdannot de 1635 à 1636 ; Michel Bouvard clerc à Parie de 1639 à 1685 ; Florent Mareschau Directeur de la Sorbonne et grand prieur de Mairmoustier en 1654 ; François Xavier dom Floraine idem que son prédécesseur en 1673 ; Abbé Le Maître demeurant à Paris de 1724 à 1730.

Listes des 6 premiers aveux conservés dans les collections des Archives Départementales de Loire-Atlantique, sous la cote B849, puis les transcriptions correspondantes
.
 – Le 28/12/1398. Aveu du cardinal de Gergii. Le prieur commendataire est ici un prélat choisi parmi le gratin de la hiérarchie catholique. La charge de prieur conventuel est du même coup vouée à l’extinction.
Le 23/02/1407. Aveu de Jan de Brogni. L’abbé Auguste Lemasson a rapporté un extrait des lettres et mandements du Duc Jean V  de 1789 à 1815, tome 1 page 101.  L’an 1407, Jean Fraczon-Alarmet, autrement dit Jean de Brogni, cardinal et évêque d’Ostie, est prieur commendataire du prieuré du Pont, pour lequel il rendait aveu le 23 févrieur 1407, ledit prieuré payait 40 sols de procuration à la fin du XIV siècle. 
Le 15/07/1461. Aveu de Jehan du Bellay. Le bon état de conservation du parchemin portant l’aveu de Jehan de Ballay, alias Jehan du Vaily, nous a permis d’établir une transcription complète du texte. C’est encore un évêque, en l’occurrence de Poitiers, que revient le bénéfice du prieuré, bénéfice accordé à perpétuité et sans intermédiaire par le duc de Bretagne. A ce titre, le nouveau commendataire devra prières et oraisons tant à son souverain seigneur qu’aux prédécesseurs er successeurs. Il s’engage à entretenir le prieuré qu’il a reçu en fief amorti, fye amorty.

Cette précision signifie que le droit de succession dit de mainmorte a été payé ou qu’il n’avait pas à l’être. Enfin, s’il n’a pas été fait mention de l’état des lieux par le menu, c’est qu’aucun changement n’est intervenu – Il s’agit de tout le temporel, formule déjà rencontrée dans l’aveu précédent (Jéhan VI du Bellay, dit le Jeune. Né vers 1400 et décédé à Poitiers en 1479. Evesque de Fréjus de 1455 à 1461, abbé de Saint-Florent lès saumur. Il fut évesque de Poitiers en 1461).
Le 07/.09/1474. Premier aveu de Tristan de la Vallée. L’état des lieux se précise enfin : les maisons, jardins et hébergements et généralement tout le temporel y compris les rentes. En contrepartie sont dues au seigneur amendes, condamnations, prières, oraisons et obéissances.
Le 20/03/1474. Second aveu de Tristant de la Vallée. La nécessité de rédiger un nouvel aveu ne peut s’expliquer que par un changement de suzerain : le prieur rend cette fois hommage au Roy et non plus au Duc. Les biens fonciers sont à nouveau énumérés : les maisons, court, jardrins et pourprins, à quoi il faut ajouter bien entendu les rentes temporelles, le tout en échange de prières et oraisons.
Le 23/07/1508. Aveu de Chritofle May. Qualifié de Prieur Commendatayre et de perpétuel administrateur de la Magdeleine, ce personnage vient de clore la série des six premiers bénéficiares connus des revenus du prieuré du pont.

De 1775 à 1783 la guerre d’indépendance des Etats-Unis d’Amérique menée à l’encontre de l’Angleterre a lieu, guerre à laquelle participera tout un pan de la grande noblesse française cela à l’image du jeune marquis de La Fayette.
En 1789 la Bastille, vieille prison royale à Paris, est prise par tout un peuple avide de pain, avide de justice et d’égalité même si en cette prison des cellules pour certains condamnés étaient « royales » au sens noble du terme
.

Bastide en ses premières heures, devenue prison d’Etat par Richelieu, la Bastille fut érigée entre 1370 et 1383 ; prise par la Révolution le 14 juillet 1789 elle sera démantelée le 21/05/1791.
La Révolution française comme une vague immense
et sans retour allait en la fin de ce XVIII siècle très profondément bouleverser toute une vieille société française et cela dans ses moindres recoins, dans ses moindres composants, quels que soient, celle-ci renversant de fait un trop vieil monde plein de privilèges et d’inégalités celui-ci depuis des temps séculaires marchant main dans la main avec une Eglise elle aussi dégorgeant de privilèges souvent présomptueux et emplis d’iniquités.

La Bastille
Gravure de Jean-François Rigaud


Le Tiers Etat et tout son vieux régime allait ainsi trébucher puis tomber à jamais pour donner naissance à une autre société qui se voulait socialement beaucoup plus humaine. On a présenté la Révolution française de 1789 comme ayant été une très grande Libératrice, Libératrice sociale et égalitaire,  Libératrice laquelle ouvrit moultes portes jusqu’alors fermées au commun du mortel, ou à peine entrebâillées ; mais cela se fit aussi il est vrai dans les larmes et la souffrance, dans les cris, le sang et la terreur même si pour beaucoup d’hommes la Révolution se revêtit des couleur de l’espoir ou de celles d’une liberté enfin trouvée (De fait l’un des principaux acteurs de l’apparition de la Révolution fut la crise de la farine, et donc la crise du pain, laquelle crise doit son origine à la libéralisation du cours de la farine, libéralisation décidée par le roi Louis XV entre 1760 et 1770. Cette « libéralisation » amena à une spéculation laquelle sera à l’origine de la guerre des farines en mai 1775 au lendemain des mauvaises récoltes de 1773 et 1774, libéralisation qui finalement connaitra son apogée par la raréfaction du pain à la veille de la Révolution. La goutte de trop.
Finalement ici même dans notre actuelle société depuis plusieurs dizaines d’années nous connaissons la même spéculation celle-ci étant appliquée à toute denrée ou produit qu’ils soient alimentaires ou autre ; la crise sociale d’aujourd’hui trouve elle aussi l’une de ses causes profondes dans une paupérisation sans cesse grandissante, paupérisation accompagnée d’une injustice de plus en plus criante, injustice elle même accompagnée d’un impunité élitiste de plus en plus malsaine et écœurante. Notre propre liberté d’expression, l’un des fondements de notre vraie Liberté, aujourd’hui elle même est très sérieusement mise à mal et lorsque demain il ne restera plus que des chaines d’informations propagandistes …
Aussi malheureusement demain dans un temps proche ou lointain, si nous parvenons à nous réveiller à la réalité des choses, nous connaitrons nous aussi peut être notre propre Révolution tant notre propre société en effet est devenue à son tour pour tout un pan de nous même sale et socialement très profondément injuste.
Le mensonge d’Etat ne devient t’il pas aujourd’hui institutionnel ?
Notre propre monde d’aujourd’hui à un relent de la fameuse phrase que Rousseau prêta à Marie-Antoinette lorsque celui-ci cita l’absence du pain et son remplacement par de la Brioche et cela à l’image de la rue laquelle, pour un certain président égocentrique d’aujourd’hui, qu’il nous suffit simplement de traverser pour retrouver un emploi malheureusement trop souvent inferieur au précédent. Finalement vivons nous tous dans le même monde ?
Nos élites dirigeantes d’aujourd’hui, politiciens et carriéristes avant toute chose, sans conscience et sans sens moral réel dans l’âme, au nom d’une démocratie à la définition de plus en plus fausse n’agissent t’ils pas à leur tour depuis déjà trop longtemps à l’image même de ce vieux monde vérolé d’alors tant décrié en 1789 par les affamés, les sans dent et les moins que rien ?
Construite essentiellement aujourd’hui sur la liberté de la consommation excessive, bonheur artificiel puisque contrôlé, qu’est devenue la vraie Liberté, celle de penser ?
Pourtant celle dernière accompagnée de son vrai bonheur na pas de prix).
En effet du jour au lendemain les rues et les campagnes ainsi se remplir des échos des « Citoyen et Citoyenne » lancés à l’unisson pour un oui ou un non, mots que l’on voulaient tous « égalitaires » mais mots malheureusement trop souvent emplis de suspicions et teintés par des dénonciations que l’on voulait aussi citoyennes. Combien de ces bons faux sentiments, trop emplis de fureurs et de ranqueurs multiples, amenèrent eux aussi à entendre au loin le bruit que faisaient les têtes guillotinées lorsque celles-ci roulaient sur un sol rougit par le sang dhommes et de femmes trop souvent injustement condamnés ?
La Révolution entre autre chose mettra au monde il est vrai des hommes nommés Robespierre ou de Saint-Just accouchant elle même de la Terreur ; il est vrai aussi que rien ne vient au monde sans douleur et sans qu’un sang jamais ne soit versé. Mais quant même.

Maximilien Robespierre.
Avocat et homme politique français né le 6 mai 1758 à Arras ; grand maître de la Terreur il sera guillotiné le 28/07/1794 avec son comparse Saint Just.
Comme épitaphe il aurait dit « 
Passant, ne pleure pas sur ma mort: – Si je vivais, tu serais mort« .


Au lendemain de la Convention nationale le Directoire, les premières heures révolutionnaires passées, vit peu après la douloureuse naissance de la « Liberté » la confiscation étendue dans l’ensemble des provinces de France de tous les biens religieux que ces derniers aient été monastique, prieural ou autre, qu’ils aient été importants ou non importants à l’image du petit prieuré du Pont à Dinan pour ces derniers.
Celui-ci, saisi, détruit, morcelé, sera en effet entièrement vendu comme « bien national »; à ce titre l’église de notre tout petit prieuré, encore présente en effet en l’année 1786, sera personnellement démolie dans sa totalité pendant le Directoire.

La confiscation des biens religieux de l’Eglise fut le suivi de l’emprisonnement multiples d’hommes de foi professant lesquels, jetés dans la tourmente révolutionnaire, souvent périrent certains toutefois à cause de leur seule certitude de l’existence de Dieu. Tous les hommes de Dieu n’étaient pas sales. (Convention nationale : Assemblée constituante qui pendant la Révolution française succéda à l’Assemblée législative le 21 septembre 1792, et qui fonda la Ire République et gouverna la France jusqu’au 26 octobre 1795; elle fut suivie du Directoire. Le Directoire : Régime qui gouverna la France depuis la fin de la Convention nationale du 26 octobre 1795 jusqu’au 9 novembre 1799).

Louis Antoine de Saint-Just de Richebourg
Appelé de son vivant « l’Archange de la mort » il sera membre du Comité du Salut Public puis Député puis Président de la Convention nationale.

Prônant la Terreur comme seul moyen de sauver la Révolution.
Il fera voter la Loi des Suspects laquelle permettra d’arrêter ceux qui « n’ayant rien fait contre la Liberté, n’ont rien fait pour elle ». Il proclamera froidement : «
 Ce qui constitue une République c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé ».

Ecrivain, Inspirateur en 1793 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen, support incontesté de Robespierre et sera emporté par la chute de ce dernier guillotiné qu’il sera le même le jour à l’age de 26 ans seulement.

Cependant, peu avant la Révolution, en 1784, le port de Dinan était toujours en pleine transfiguration professionnelle les premières heures du XVIII ayant déjà ici aussi amenées toute une nouvelle classe sociale émergente, classe sociale ouvrière dans l’âme et les sueurs laquelle ici même assistera dès 1736 à la première rénovation des quais du port de Dinan (De part et d’autre de la Rance sera présente au pont à Dinan dès la fin du XVI siècle, et présente tout au long du XVII siècle, toute une bourgeoisie dite de « Robe » laquelle sera citée au travers des BMS de la Magdeleine; celle-ci, multi propriétaires ici même, semble devoir brutalement disparaitre tôt, très tôt, cela dès la première moitié du XVIII siècle, remplacée ici même qu’elle sera par une nouvelle classe sociale, « roturière celle-ci ; cette dernière accompagnera pleinement tout au long de ce même XVII siècle le plein développement économique du port de Dinan/Lanvallay. Ainsi ici même disparaitrons en effet tous les nobles de robes ici même présents hier remplacés qu’ils seront par des marchands de fer, des charrons, des maréchaux-ferrants sur route, des manufacturiers de toiles, des loueurs de chevaux, des rouleurs, des marchands de grains en tous genres, des fabriquant de tuiles ou de bière, moult marchands tanneurs, etc lesquels pour beaucoup s’enrichiront au point d’acquérir à la bougie moults biens confisqués par les Domaines nationaux) .

La Magdeleine du pont à Dinan avant 1756
La Maison du prieur est en le n°4 ; ses dépendances jardin compris, hormis l’église et le cimetière, étant en les n° 10-9-8-7-11-5-8-14-16- 13 et 18.
L’année 1756 est celle en laquelle le sieur Pierre Salmon, marchand tanneur et fermier général du prieuré, sera expulsé du talard pour le commencement de la réalisation d’un nouveau talard, d’un nouveau quai.

– n°1. L’Eglise
– n° 2. le cimetière
– n°3. L’ancienne grande maison de la Croix-Verte
– n°4. L’ancienne maison du prieur
– n°5. Logement sur celliers
– n°6. Petite grange et écurie
– n°7.. La maison du fournier (inclue la prison)
– n°8. La grange à bois

– n°9. La grande écurie
– n°10. La jardin du prieur
– 11. La cour de la maison du
fournier
– n°12. Le jardin d’en haut
– n°13. Le jardin du milieu
– n°14. Le jardin d’en bas
– n°16. Le colombier
– n°18. Le moulin du prieuré
– n°21. Le moulin au duc
– n°24. L’ancien noble logis de la Cour de Bretagne
– n°25. L’ancien noble logis de Grillemont




La vie religieuse de l’église du prieuré de la Magdeleine semble avoir été beaucoup plus intense que l’église paroissiale de Lanvallay. En effet entre 1596 et 1717 trois cent inhumations seront enregistrées à la Magdeleine contre cent cinquante seulement pour l’église paroissiale de Lanvallay entre 1619 et 1717.
Les ornement de l’église de la Magdeleine seront saisis le 16/06/1794 pour être ensuite vendue ; l’église sera aussitôt elle aussi vendue sa vente à la bougie ayant été remportée par le sieur Mari déjà « tenancier aubergiste » à la Magdeleine.
Pour opérer un « regroupement » la Révolution supprimera le 07/08/1792 les paroisses celle de Lanvallay disparaissant donc ce même jour. Au titre de ce « regroupement » la Magdeleine sera détachée de Lanvallay pour être rattachée à Dinan pour pallier notamment au manque du nouveau clergé assermenté ; l’église de la Magdeleine était alors condamnée et il en ira de même pour l’église paroissiale puisque toute une partie de cette même paroisse sera elle aussi détachée. Il faudra attendre l’année 1803, année en laquelle sera réorganisé l’évêché de Saint-Brieuc, pour voir le quartier de la Magdeleine » renvoyé » à la jeune commune de Lanvallay. …du district le matin de ce jour lequel porte que la partie occidentale de la paroisse de Lanvallay se trouve réunie à celle de Saint-Sauveur par la suppression de cette première, qu’en conséquence l’église de Lanvallay sera fermée et que les registres qui servoient à constater l’Etat civil des citoyens, ainsi que les Ornements, vases et autres objets servant au culte seront transférés en l’église de Saint-Sauveur…le 06 août 1792.
Le quartier de la Magdeleine pour son droit de bouteillage, et QUE pour celui-ci, sera néanmoins rattaché à Dinan dès le 17/02/1761.
La Magdeleine au lendemain entre 1829 et 1844
Erratum. A noter sur ce plan reconstitué la présence de l’ancienne maison du dit Pierre Salmon laquelle pourtant sera détruite au lendemain de la dite année 1756.

Au lendemain de 1910
Sise au 11 rue du Four
Edifiée à l’emplacement des anciennes écuries relevant hier de la Maison du prieur, bien saisi sous le dit Directoire, cette maison probablement construite à la demande monsieur Louis Jean Marie Mathurin Esnault et madame Joséphine Julie Ernestine Delourme son épouse tous deux par acquêt ici propriétaires dès le 08/11/1888.
En effet était ici même jusqu’au début du XIX siècle les écuries de la maison du prieur, écuries achetées sous le Directoire par le sieur Yves Salmon sieur du Frêne, l’un des fils de Pierre Salmon « marchand – tanneur et fermier général des biens temporels du prieuré (Adjudication du 20 Vendémiaire an II).
Décédé sa veuve, Anne Tardif, fille de fille de TARDIF Thomas et HUART Noelle, vendra ces écuries à Pierre Remond marchand charron établit en le bas de la rue de la Magdeleine propriétaire qu’il était par son père, Robert Remond, de la dite Cour de Bretagne (Vente faite le 11/10/1821) .
Cette maison bâtie au lendemain de 1910 possède toujours aujourd’hui l’ensemble des anciennes dépendances du prieuré notamment l’ancien four banal.
Le sieur Léopold Sabot ci-contre pour sœur aînée Jeanne-Marie laquelle voit le jour en Lanvallay le 18/10/1842. Mariée à Albert-Louis-René Gaultier Jeanne-Marie Sabot sera propriétaire de la plus grande écurie présente sur le port de Dinan, écurie située là où, qu’elles années auparavant seulement, se trouvait encore édifiée l’ancienne église du prieuré du Pont. Cette importante écurie, apparaitra au lendemain du Directoire quand l’église et son prieuré seront tous deux vendus comme Bien National au susdit sieur Marc.
Le 08/11/1888 sera enregistrée la vente
de l’ancien four banal
accompagné du cellier construit en bois, et accompagné aussi des écurie, hangar, refuge à porcs et autres bâtiments, vente établie entre madame Marie Françoise Omnés, sans profession, veuve de monsieur Eugène Trémaudan, demeurant au pont à Lanvallay, venderesse,
et monsieur Louis Jean Marie Mathurin Esnault, mécanicien aux Chemin
de fer de l’Etat et madame Joséphine Julie Ernestine Delourme, son épouse, demeurant ensemble à Paris au n°10 de la rue des Prouvaires (Ces deux derniers semblent devoir être les concepteurs de cette actuelle maison ici montrée. Monsieur Eugène Trémaudan susdit fut son vivant voiturier établit et demeurant au Pont
à Lanvallay lui même ayant acquis ces mêmes biens de Monsieur Adolphe Rémont fils du susdit Pierre. Adolphe de son métier était carrossier demeurant à Dinan possesseur en indivis de ce tout avec Madame Marie Rémont épouse de monsieur Pierre Coumelin, professeur au lycée de Vaires dans la Seine, Madame Victorine Rémont veuve de monsieur Emile Rigade, commerçante fermière à Dinan et Madame Hélène Deschamps propriétaire demeurant à Dinan veuve de
monsieur Marc Remont).

Le 06/09/1926 sera enregistrée la vente du jardin de la grande écurie, vente établie entre Madame Jeanne Marie Sabot sans profession particulière demeurant au Pont en la commune de Lanvallay veuve de monsieur Albert Louis René Gaultier, et monsieur Louis Jean Marie Esnaul susdit employé des Chemins de fer de l’état et madame Joséphine Julie Ernestine Delourne sa dite épouse demeurant toujours ensemble à Paris au n°10 de la rue des Prouvaires (Monsieur Lefer de la Gervinais possédait alors à la même époque l’ancienne maison du prieur).
Sont propriétaires de ce tout aujourd’hui monsieur et madame Lefevre.


Moultes églises à ce titre furent confisquées au Clergé et nombre d’entre elles, souvent priorales ou abbatiales, furent ni plus ni moins que détruites et leur biens temporels confisqués puis vendus aux communs des mortels au titre des mêmes Biens Nationaux.
Très souvent locaux et aisés les nouveaux acquéreurs de ces mêmes biens devinrent tous les nouveaux acteurs citoyens d’une nouvelle société civile celle-ci aspirant toujours à un Devenir égalitaire au regard du passé ; ces derniers néanmoins par la puissance de leur propre argent devinrent de fait à leur tour « bourgeois » dans l’âme.
Propriétaire ici en la dite année 1784 de bien bâtis affermés, biens assis sur le quai à Dinan, assis en la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan, le prieuré en ces dernière heures nées avant la Révolution intentera un procès à la ville de Dinan laquelle, pour les besoins de l’aménagement de ses quais, avait en effet confisqué sans aucune indemnité financière certaines maisons relevant du seul fief seigneurial du prieuré.

Au regard de ce procès le prieur du prieuré, celui-ci comme ses prédécesseurs résidant alors à Marmoutier, était donc avant la naissance de la dite Révolution française ici même toujours seigneur en ses terres seigneuriales de la Magdelaine du Pont  à Dinan.
Une lettre relatant ce fait sera écrite le 22/10/1761: … 22 octobre 1761. Consultation pour le prieur de la Madelaine du Pont dont la ville de Dinan avait exproprié quelques maisons pour la longueur de ses quais…
28 ans avant la Révolution la seigneurie du prieuré du pont à Dinan perdit son procès la ville de Dinan le remportant ; cela résonna t’il alors comme un présage ?

Le 2 novembre 1789, soit presque 4 mois après la Révolution, sera édité un décret lequel instaurera les Biens Nationaux beaucoup de propriétés nobles confisquées par la Révolution intégrant de fait le tout nouveau Domaine national ; la loi du 9 juillet 1790 permettra leur complète aliénation puis elles seront sitôt vendues pour pouvoir ainsi combler l’immense gouffre financier créé par la même Révolution (Le 15/09/1794 l’église de la Magdeleine et son cimetière furent tous deux vendus à François Mars, ou Mars ou Mari suivant l’orthographe rencontrée, celui-ci étant déjà en la possession de l’hostellerie de la Croix-Verte. L’acquisition de l’église et de son cimetière s’élèvera à la somme de 4230 livres Julien Carillet, de son état meunier à Lehon, ayant personnellement acquis le temps d’une bougie brulée le 02/09/1791 pour 4500 livres le moulin prieural de la Magdeleine. ADCA 1Q1.
Tenues par les Dominicains de Dinan les métairies de la Sansonnais et de Bellevue en Lanvallay le seront à François Rouxel celle de la Ville-Oris, tenue par les Ursuline de Dinan, étant quant à elle vendue à Denis Boulard).
Le jour du 30 mars 1792 assistera à l’étendue de cette loi celle-ci étant alors aussi appliquée à toutes les confiscations faites aux émigrés en fuite et à tout autre suspect aussi.

Il nous faut reconnaitre que lorsque la Révolution arriva notre petit prieuré depuis longtemps avait déjà perdu tout son éclat d’antan hormis l’usage de son église toujours fréquentée par les seuls habitants du quartier de la Magdeleine ; entre les murs de celle-ci ne roulait plus depuis longtemps que la seule voix du recteur de l’église paroissiale de Lanvallay celui-ci étant aussi en charge de l’église de la Magdeleine au pont à Dinan.
Combien de prieurés et d’abbayes connaissaient alors déjà le même sort !
Depuis 1440, depuis les premières Commendes religieuses définitivement établies, les prieurs
commendataires résidaient à l’extérieur soient en leurs luxueuses propriétés, quelques fois seigneuriales, soient en leur abbaye mère respective à défaut d’en être tout simplement l’abbé (Ainsi Jean du Bellay en 1509 sera et abbé de Saint-Florent et le prieur aussi du prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan. Etablit le 18/08/1516 le Concordat de Bologne conclu entre l’Eglise de Rome et François 1er autorisera ce dernier de nommer personnellement « individus » à la têtes de 10 archevêchés, 83 évêchés et 527 abbayes ; cette disposition de la distribution des Bénéfices ecclésiastiques laissée à François allait faire de celui-ci un souverain presque absolu la nomination de ces hauts et puissants Abbés relevant alors que de sa propre autorité. De fait le Concordat de Bologne parachèvera le principe des « Commendes » tant propice à ses abbés commendataires .
Les abbés « commendataires seront très souvent des laïcs issus de la haute aristocratie, souvent libres de leurs mœurs, personnages religieusement libres axés presque exclusivement sur les seuls revenus de leur charge, charge souvent multiple, ces derniers vivant toujours en leurs terres seigneuriales loins de leurs prieurés ou abbayes. Ne se contentaient t’ils pas, et cela avant toute chose spirituelle, à amasser « argent » pour beaucoup plus s’enrichir ?
A un moment de son histoire, pour illustrer ce fait, sera nommé prieur du prieuré de la Magdeleine le propre « Valet de chambre du roi.

Après deux cardinaux et un évêque qui furent tous trois « prieur » de notre prieuré au XIV siècle, les prieurs commendataires du prieurés du Pont à Dinan se feront eux aussi remplacer par de simples obédienciers ; et lorsque ces derniers eux mêmes quitteront leur propre charge les biens temporels de notre prieuré seront alors tous confiés à des fermiers dits généraux.
Retenus pour des baux de cinq parfaites cueillettes, toutes renouvelables, ces derniers nommeront très souvent en leur propre prieuré, pour ne pas dire systématiquement, des sous-fermiers lesquels alors prenaient bail à leur tour pour telle ou telle partie des biens temporels relevant de leur dit prieuré.
De fait dès le XV siècle les prieurs commendataires, toujours absents en leurs murs, remplaceront les prieurs conventuels hier pour la plupart toujours présents en leur propre prieuré.
Et ainsi pour le prieuré du pont à Dinan dès le XVI siècle les fermiers généraux sans aucune discontinuité, remplaçant en cela les anciens obédienciers, mèneront de bail à bail toujours renouvelable l’ensemble des biens temporels relevant du bailliage seigneurial de la Magdeleine.
Le principe des commendes étant définitivement établi dès la dite année 1440 le tout premier « prieur commendataire  » de la Madeleine, prieur nommé par Jacques Le Roy alors abbé de Saint-Florent, semble avoir été en 1523 Christophe May celui-ci, chanoine de Saint-Malo aussi, remettant en état avec ses propres deniers l’ensemble du prieuré alors trouvé en fort mauvais état lors de son arrivée Prieuré de la Madelaine. Transaction sur procès par laquelle labbé de Saint-Florent de Saumur considerant le mauvais état du dict prieuré et les soins necessaires. Christophe May prieur se donne pour le metre en valeur la escompte tant quil sera prieur. De luy envoyé aux religieux pour raison de quoy le dict prieur soblige payer au dict frère abbé 10 livres par an outre les G. deceins dut a la Table abbatialle de la dicte abbaye. Saichent tous pns  et avenir comme par cy devant ait un proces, au conseil de Bretagne, entre reverend pere cy devant, frere Jacques le Roy, abbe du monastere et abbaye … Sainct Florent lez Saumur, le procureur general au dict  pavé ( ?) jouict avecqs luy, demandeur, et maistre Christofle May prieur du pont a Dinan, deffendeur, touchant les res… faict par le dit deffendeur en son fermier davoir accepte et receu au dict prieuré ung relligieux  envoye en obedience par le dit reverend  lequel proces les dictes parties ont du jourduy
Le prieur Christophe May à son arrivée semble donc devoir encore posséder en son dit prieuré un obédiencier présent en permanence celui-ci remplaçant de sa présence deux autres obédienciers nommés respectivement en 1509 et 1515, à savoir Guillaume Gillart et Jehan Hexé (Obédiencier: Religieux qui, par ordre de son supérieur, dessert un bénéfice dont il n’est pas titulaire. En effet avant que le dit Christophe May entre en sa charge de « prieur » sera nommé obédiencier du prieuré de la Magdeleine Guillaume Gillart moine de l’abbaye de Saint-Florent celui-ci entrant en fonction le 25/08/1509 ; ce dernier sera nommé en sa charge d’obédiencier par Jean du Bellay alors abbé de Saint-Florent mais aussi prieur de la Magdeleine. ADML H 3361-VII.
En la charnière des XVII et XVIII siècle sera cité en des actes judiciaires s’étant déroulés à la Magdeleine le prieur Charles Lopin ce dernier ayant intenté un procès aux consorts Gigot-Blondeau ; ce prieur cependant ne sera jamais cité dans l’un des actes de baptêmes du prieuré célébrés en son église. Officiait alors Jean Gigot lequel, prestre-recteur, oncle des sœurs Gigot possesseurs en indivis du logis de la Cour de Bretagne, officiait à la fin du XVII siècle et en l’église du prieuré et en l’église paroissiale aussi ; le prieur du prieuré du pont du moment était donc bel et bien absent lui aussi de son prieuré et cela à l’inverse de nos dits Guillaume Gillart et Christofle May eux bel et bien présents en notre prieuré en les dites années 1509 et 1523.
En effet le premier registre des BMS de Lanvallay, dont le premier acte écrit remonte en 1593, ne présentera jamais aucun prieur officiant en les murs de l’église de notre prieuré mais toujours de « prêtres-recteurs » officiant à la fois et en la dite église du prieuré et en celle de la paroisse de Lanvallay).

1738
Ici à droite, adossée à l’ancienne maison du prieur, était la maison du fournier celle-ci faisant aussi office de prison. Celle-ci sera presque entièrement refaite à neuf en 1738 ; le four banal d’ailleurs contient en l’une de ces pierres la date de 1738.
Apparemment avant le 17/06/1714 tout un ensemble des boulangers de Dinan avait obligation de porter leurs pains à cuire dans notre four prieural ces derniers trainant devant la « Justice » le prieur pour obliger ce dernier a réajuster ses redevances ; ils seront déboutés de leur prétention
…Nous avons fait juger le procez du prieuré de la Magdelaine du Pont à Dinan pour le droit de four banal contre les boulangers de Dinan qui selon leurs status confirmez par arrest du Conseil, homologué au Parlement, ne payoient que 2 sols, 6 deniers par boisseau de farine pour la cuisson. Ils ont esté condamnez a payer huit sols par chaque boisseau
(environ 13 litres) ce qui en encore peu par raport à la cherté du bois... ADML H-2507.
1619
Incidence du Grand orage

  Le 13 février 1620 vit la colère, sur le prieuré du pont à Dinan, d’un orage lequel occasionna moults dégâts au prieuré faisant choir du logis du prieur une tourelle alors présente sur son toit. Cela entraina la réfection obligatoire de l’un des pignons du dit logis et cela depuis la toiture jusqu’à la cave souterraine.

Cette même année assistera aussi à la réfection de presque tous les composants du prieuré ; ainsi le moulin, le puits seront eux aussi refait tous deux à neuf (Le moulin, la Maison du prieur et le four à ban avaient déjà été l’objet de travaux menés en profondeur en la dite année 1513 lorsque le prieur Christophe May viendra ici même prendre possession du prieuré) .
La même année 1620 assistera aussi à la réalisation d’un mur séparatif, probablement le long de la rue du Four puisque celui-ci étirera son étendu sur près de 30 mètres de long; ce travail sera lui aussi suivi de la réalisation d’un grand cellier lequel sera construit en la grande cour du prieuré.
Lire en fin de page.


Le premier registre des baptêmes, des mariages et des sépultures, registre plus communément nomment BMS, ne citera jamais il est vrai un prieur officiant alors en les murs de l’église de notre prieuré mais toujours que des « prêtres recteurs » paroissiaux ; ces derniers officiaient donc sans aucune distinction et dans la dite église du prieuré et dans celle de la paroisse de Lanvallay.
Les biens temporels composant le prieuré au pont de Dinan, que cela soit les jardins, le moulin, le four à ban, le pigeonnier ou les écuries, les celliers ou greniers, seront tous sans aucune exception toujours loués ou affermés à différentes personnes le bon fonctionnement « financier » du prieuré étant alors confié aux bons soins et d’un fermier général et d’un procureur fiscal quelques fois « parents proches » l’un de l’autr
e (Pour illustrer ce propos en l’année 1689 le moulin du prieuré sera affermé pour une durée de 6 années complètes au sieur Gilles Aubry pour un montant annuel de 500 livres. Le four quant à lui sera en 1626 affermé à Charles Leclerc lequel est dit  « fermier du four à ban »; pour sa ferme il versera en la dite année 1626 la somme de 60 livres. Le même four ensuite sera affermé en la dite année 1689 pour un bail de 3 parfaites années pour une rente annuelle de 150 livres laquelle avait fortement progressé depuis la dite année 1626; le fermier de cette ferme en 1689 sera le sieur Thomas Briand. En l’année 1690 la fuye et le jardin tous seront deux ensemble affermés pour une somme annuelle de 15 livres; l’écurie elle pour seulement 10 livres etc.
Ainsi l’ensemble des biens constituants le prieuré du pont à Dinan était loué à différentes personnes chacune étant « locataire » du propre bien qu’elle louait la gestion de l’ensemble de ses « locations » était géré par un « fermier général » celui-ci ayant en charge la bonne gestion de l’ensemble des biens temporels du prieuré un « procureur fiscal ; en contrepartie d’un loyer annuel dû au dit prieur le fermier général percevait l’ensemble des recettes provenant de chaque location un « procureur général » assurant le contrôle des recettes et leurs écritures.
Ainsi Macé Marot sieur du Cheminneuf, lequel décèdera en 1636, sera de son vivant le procureur fiscal du prieuré lorsque son propre beau-frère, Nicolas Rolland sieur des Croix en Lanvallay , sera le dit « fermier général » du moment.
Décédé le 20/03/1763, originaire de la paroisse de Plorec baignée par l’Arguénon, sera le procureur fiscal du prieuré de la Magdeleine en la seconde moitié du XVIII siècle le sieur Jean Lohier sieur de la Villesain et de la Hoguelais ; celui-ci sera aussi notaire et procureur au Siège de Dinan. Le fils de ce dernier, Maistre François-Marie Lohier de Villeneuve, remplacera son père à cette même charge, à celle de « procureur fiscal » de dit prieuré. Jacques Lohier frère du dit Jean susdit, époux de Claire Lebigot, sieur et dame de la Ville Hatte, fut négociant et capitaine de la Milice de Dinan. Uni à Hélène-Reine Martel, Dame de la Mettrie, Jean Lohier susdit aura pour enfant en autre maistre François-Marie Lohier notaire et procureur fiscal; celui-ci sera également échevin de Dinan.
Monsieur Pierre Salmon ci-dessous cité versera au titre de sa ferme générale au prieur de la Magdeleine une redevance annuelle de 2000 livres gardant pour lui au titre de son propre bénéfice le delta de l’ensemble de toutes les fermes dont il gérait la gestion.
Nous voyons très bien ici même que bien avant que naisse la Révolution de 1789 les prieurés étaient déjà bel et bien devenu pour chacun qu’un seul bien à revenus financiers, bien spirituel n’ayant presque plus rien de religieux en dehors de leur église respective puisque les maisons des prieurs étaient elles mêmes affermées et quelques fois même pour certaines affermées en plusieurs lots.
Il en sera également ainsi il est vrai pour la maison du prieuré du pont à Dinan celle-ci voyant son propre contenu divisé en plusieurs lots chacun loué, voyant son propre contenu confié à différents sous-fermiers).

Ainsi entre 1689 et 1694 nous aurons les fermes suivantes toutes relevant du fermier général du moment pour la seule Magdeleine :
Le moulin du prieuré                                                                                                                  – A été affermé à monsieur Gilles Aubry le 21 juillet 1688 et le 4 may 1689 pour six ans la somme de 500 livres paiable par quartier dont il devra unz quartier le 28 d’aoust prochain 1693. Cy 125 livres. 
Le four banal                                                                                                                            

– Est affermé à Thomas Briand à commencé le 28 may 1689 pour six ans la somme de 150 ll paiable au 1er juin et 1er décembre il doit les sommes du mois de juin. Cy 75 ll.
La Prée et Regain                                                                                                                      

– Sont affermé au sieur Daumale le 30 may 1691 pour six ans avec la somme de 200 livres paiable à la feste du Liege. Il ne doit rien.   
La maison prieurale                                                                                            
– Est affermée au sieur Alain Aubry pour la somme de 75 ll à commencé le 20 d’octobre 1690 pour six ans entiers et devra le prix de la ferme echu. Cy 75 ll.
Le grand jardin et la fuie                                                                                                            – 30 livres pour six ans commencé le 28 may 1692. Sont affermés au sieur du maistre hostelier du Plat d’Etain le 8 may 1692 la somme de 30 ll paiable à noël et a Pasques il doit ses sommes de Pasques. Cy 15 ll. 
Le petit jardin du prieur                                                                                                             – 9 livres pour 3 ans à commencé le 28 may 1692.Est affermé à monsieur Gilles Aubry pour la somme de 9 livres paiable le 20 de may . Il doit ce terme 9 ll.   
Le petit grenier et les deux celliers                                                                                            

– 5  livres pour 3 ans à commencé le 28 may 1692. De la maison prieurale sont affermés à Julienne Lemoine la somme de 5 livres paiable le 20 de may . Elle doit ce terme cy 5 ll.



 En 1760 vidée donc depuis très longtemps de toute présence humaine, de tous prieurs réguliers ces derniers vivant tous au dehors et loin du pont, l’église du prieuré restant le seul bien ici alors vraiment religieux, la Maison du prieur et ses dépendances seront toutes louées à la seule Intendance militaire de la ville de Dinan ; de fait elle seront placées sous le Munitionnaire du roi le fermier général du moment gérant les biens temporels du prieuré étant alors le sieur Pierre Salmon « marchand-tanneur établit au pont à la Magdeleine .
Pour ce faire celui-ci remettra en état les bâtiments du prieuré, celui-ci alors de nouveau abimés, bâtiments détériorés probablement par ce même abandon spirituel lequel depuis longtemps en effet avait transformé le dit prieuré en simple outil de rentabilité financière
(250 ans auparavant avant même l’établissement de la Commende Christophe May, le nouveau prieur « résidant » envoyé en notre petit
prieuré, avait déjà en 1523 avec ses propres deniers remis en état presque tout l’ensemble du prieuré le dit Christophe May l’ayant trouvé fortement abimé lors de son entrée en fonction. Christophe May était chanoine de Saint-Malo).
En effet le Noël de la dite année 1760 regardera le logement du prieur transformé en caserne militaire.
Quelle sera l’origine de cette transformation ou utilisation à des fins ou usages  « militaires » de l’ensemble des bâtiments du prieuré en ce Noël 1760 ?
Servaient t’ils pour entreposer du matériel militaire ou bien pour le stockage des denrées alimentaires pour les troupes du roi alors présentes à Dinan ?

En effet nous apprendrons dans un acte daté du 9 avril 1762 que la maison du prieur et ses propres dépendances étaient affermés et à la Caserne et à la munitionnaire des vivres ; ce fermage perdurera donc jusqu’en la dite année 1762, s’étirant de fait sur 3 années au moins, le 6 avril 1762 le prieur envisageant de nouveau à le remettre en ferme.

Entre 1701 et 1714 la guerre de succession menée à l’encontre de l’Espagne par le roi Louis XIV transporta ici même en les murs de la ville de Dinan moult prisonniers espagnols (Le 1er novembre 1700 Charles II, roi d’Espagne, meurt sans descendance les deux principales familles régnantes d’Europe occidentale héritières du trône d’Espagne étant celle de la Fronce via les Bourbons et celle d’Autriche via les Habsbourg. Louis XIV en effet par sa mère était le propre le petit-fils de l’ancien roi d’Espagne Philippe III la propre femme de Louis, Marie-Thérèse d’Autriche étant la fille aisnée de Philippe IV roi d’Espagne).
Ce fait, ou cette présence ici à Dinan de prisonniers espagnols, fut relaté par le bourgeois Jullien Chertier sieur du Mazeray, bourgeois que nous avons déjà rencontré en l’un de nos précédents chapitres celui-ci ayant tenu tout au long de sa vie un « journal personnel ».
Toujours pour des prisonniers il en sera de même plus tard, sous le règne du roi Louis XV, en la seconde moitié du XVIII siècle, mais avec l’Angleterre cette fois ci, cela au lendemain de la bataille de Saint-Cast déroulée en 1758.
La ville de Dinan devint ainsi plusieurs fois une véritable grande prison comprenant même une fois presque deux milles prisonniers anglais alors que la population dinannaise du moment ne comprenait quant à elle environ que 7000 âmes.
Ville de régiments Dinan devait également voir régulièrement ses murs s’emplirent de soldats lesquels souvent, sur un ordre donné par la Communauté de Dinan, trouvent alors logis en des « chambres réquisitionnées » chez l’habitant ces derniers percevant toutefois une « indemnité  » financière. Et il en ira également plusieurs fois ainsi pour les prisonniers anglais.
Devant le nombre important de ces prisonniers le château de Dinan devenu prison se révèlera régulièrement très vite exigüe. Les prisonniers anglais de condition sociale « suffisante » se virent donc proposer, moyennant une contrepartie financière bien sur, une sorte de « semi-liberté « trouvant ainsi le logis et le repas chez certains des habitants de Dinan.

Les âmes dinanaises ainsi furent mises à contribution et elles accepteront avec une certaine bonne volonté ce principe d’emprisonnement chez l’habitant ce même principe procurant à tous ces « logeurs volontaires »  il est vrai des « indemnités financières d’emprisonnement » non négligeables.
Certains de ces mêmes prisonniers très probablement ne retournèrent jamais en leur terre natale s’enracinant pour toujours en des terres proches de la Rance. Déjà ville de garnisons, devenue donc aussi une ville de prisonniers militaires, une seconde milice civile associée à la ville sera au XVIII siècle mise sur pied.

Cette seconde milice sera assurée par une certaine partie de la population de Dinan, population souvent bourgeoise de son état, celle-ci ayant pour travail presque premier que la surveillance de tous ces emprisonnés certains retenus en effet dans des logis de particuliers assis à l’intérieure même des murs fortifiés de Dinan (Il ne faut cependant pas confondre ses derniers avec les lieutenants ou capitaines du roi présents eux aussi en la ville de Dinan celle-ci ayant de tout temp été une ville militaire. Seront notamment lieutenant ou capitaine de la milice civile de Dinan: le capitaine François Aubry sieur de Vildé né en 1665; son fils le major de la milice François Aubry sieur de Vildé né en 1702, celui-ci sera aussi maire de Dinan; le lieutenant Gilles Lescoublet sieur de Couasnihal né vers 1660; le capitaine Maurice-Guillaume Mousset sieur du rocher né en 1665, celui-ci sera aussi syndic de Dinan; le capitaine Pierre-François-Bonaventure Reallan sieur du Temple  né vers 1680, celui-ci sera aussi notaire et procureur du roi à Dinan; le lieutenant Jacques-Dominique Mouton sieur des Salles à la Magdeleine né en 1682, celui-ci sera aussi notaire royal et procureur du roi à Dinan; le capitaine-major François Mesnage sieur du Boutron né en 1674, maire de Dinan également; le lieutenant François Martel sieur de Laublette né en 1696 lequel sera possesseur à la Magdeleine; le major Jean-Baptiste Mesnage sieur de Beauchesne né en 1692; le lieutenant Pierre Rolland sieur de Béranger en Evran né en 1694 lui aussi possesseur à la Magdeleine; le capitaine Jean-Marc Busson sieur de la Penezais né vers 1720; le major Jean-Baptiste Pleuvier sieur de la Villeameline en Lanvallay né en Tressaint vers 1736, celui-ci sera aussi échevin de la ville de Dinan et trésorier de la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan. Pierre Blondeau sieur de la Ville Ménard, propriétaire à la Magdeleine du pont à Dinan de l’une des maisons formant alors la Cour de Bretagne, sera également l’un des lieutenants de cette même milice).

Tournées vers nord sont ici les Maisons du Prieur, ici à gauche, et celle du fournier


 Le déroulement au XVIII siècle de ce fait « sociétal » propre à la ville de Dinan, alors ville avant toute chose militaire il est vrai, coïncidera étrangement avec l’utilisation entre 1760 et 1762 par « l’Intendance des armées » des bâtiments conventuels du prieuré, sa Maison comprise, laquelle intendance via son munitionnaire Dubois les affermera en effet 350 livres pour la « Munitionnaire des vivres ».

… Le bâtiment prioral sert de caserne depuis Noël 1760 et le dit Salmon le mit alors en état de réparation qui sont alloués dans le complet. Mr Broutier  à fait un marché avec le munitionnaire nommé Dubois. Dans la chapelle il y a deux petits autels en creux qui servent d’armoires au chapelain. Les hommes (?) habitant ont trois armoires dans le bas de la chapelle où ils mettent leurs ornements. L’une s’appelle l’armoire de la Magdelaine, l’autre de la Bonne Croix, l’autre de Saint-Etienne. 3540 livres …

Sur un levée de ferme établit en 1761 nous pourrons également lire ceci : …la maison entière le four, la grange et celliers sont affermés à la munitionnaire. La maison entière et le jardin de derrière est affermée par le maistre de la maison de ville pour servir de caserne et pour le païe cy 200 livres . La prison, le four à ban, le cellier, la grange sont tenus par la munitionnaire et le païe par ordonnance de monsieur l’intendant cy : 100 livres…

Mon  révérend père
Jay seu par le révérend père Legault procureur à Lehon que vous êtes enfin déterminé à affermer le prieuré de la Magdelaine . Un monsieur seigneur de paroisse m’avoir fait dire quil pensoit à cette ferme a cause principallement de la dixme de Miniac voisine dune de ses terres; ce monsieur m’a repeté la même chose depuis, mais il voudroit savoir le prix du bail du sieur Salmon. Je n’ay pas pu le satisfaire ne le sachant pas, si vous jugés à propos de me le marquer je le luy diray, il conviendroit, mon révérend père, de faire bannir cette ferme, ce seroit le moyen de vous attirer plus de monde, et d’en tirer un meilleur party. Voicy ce que jay pu savoir des revenus du prieuré la maison du prieuré servant actuellement de caserne. Vous pourez statuer sur ce que je vous marque pour prix de votre nouveau bail, quoiquil en soit il peut se faire  quil visite les années ne voyant pas d’un égal produit tant pour les rentes que pour les carnets 
(?) [mot non lisible ici] le moulin est actuellement au chaumage et il y est souvent je ne say si c’est que le sieur Salmon s’est l’affermer trop cher ou quil ne trouve pas de meunier je lay vu devant laisser 150 livres. En attendant vos ordres jay l’honneur monsieur d’être d’un profond respect. Dinan le 9 avril 1762. Votre très humble et très obéissant serviteur. Loyer
Au révérend père Dom Jageon moine bénédictin cellerier de l’abbaye de Marmoutiers près de Tours à Tours
(Pierre Salmon et sa femme, Hélène Lemée, celui-ci aussi « marchand tanneur » à la Magdeleine, entrera en son premier bail le 23/10/1744; il sera reconduit en celui-ci le 27/05/1754 puis le 24/05/1763 monsieur Jean-Baptiste et son épouse Anne-Louise Mauboussin le remplaçant tous deux le 20/06/1771. Pierre Salmon étant originaire de Vitré puisque né en cette ville le 20/05/1701 ne semble pas devoir avoir un lien de généalogie quelconque avec Jan Salmon dit l’Aisné dont le bail fut rédigé en 1611).

N.B
Au lendemain du dit orage les coûts des réparations apportées en 1619 aux moulin, église, four à ban, puits et Maison :

Mise extraordinaire
Chapitre des depenses reparations produites au moulin du dit prieuré quy a este remonté tout a neuf.
– Et quatre pieds d’arbre pris au bois de la Sansonnaye et un achapté de Boudou [pris au lieu dit de la Landeboulou] faisant en tout le nombre de cinq conduitz sur la place cent quatre livres cy: CIIII ll.
– Pour faire conduire du lieu des Croix la jumelle du dit moulin et quelques autres pierres de bois payé trente sols cy: XXX sl.
– Achapté au sieur de Langevinay du bordaille a faire des chevrons pour le dit moulin pour soixante livres cy : LXll.
– Pour faire le tout six livres dix sols cy : VIll Xsl.

– Au charpentier pour avoir abatu les dits arbres et faire entierement la charpente demontée et remis le dit moulin soixante douze libvres cy : LXXIIll.
– A la charge et conduite du dit bois pour trois jours a six hommes pour ayder et conduire le dit bois en le dit prieuré cinq livres dix sols cy : VllXsl.
– A faire tirer la poutre et la porter a pied d’oeuvre [sur place pour être mise en oeuvre] pour refaire les pîlliers payé six livres cy : VIll.
– Et une charge de bateau de sable de mer [l’histoire nous apprend que régulièrement le moulin et le four à ban furent tous deux refaits à neuf. Il en était peut-être ainsi aussi pour l’ensemble du bâti alors construit. Est-ce que l’utilisation du sable de mer peut-il avoir été l’une des causes de ces reconstructions successives sachant aujourd’hui que le sel de mer contenu dans le sable de mer, utilisé dès la fin de la guerre, vers 1945-1950, a été le premier facteur ayant affaiblit a long terme le ciment alors produit ? En était-il de même pour le sable de mer utilisé au XVII siècle pour faire la chaux ?] sept francs cy : VII ll.
– Et chaux deux tonneaux vingt deux livres cy : XXll.
– Pour la conduire et la faire rendre trente deux sols cy: XXXII sl.
– Et la massonnerie du dit moulin soixante dix sept livres cy : XVII ll.
– Et la dite couverture du dit moulin, retaille de la vieille ardoise et après retournement [aujourd’hui encore les ardoises déposées et réutilisées sont systématique par les couvreurs retournées de haut en bas cela pour palier à toute micro-fissure éventuelle. Cette technique était donc déjà utilisée dès le XVII siècle] payé au couvreur trente une livres troys sols cy : XXXIll IIIsl.
– Et sept milier d’ardoise vint huit livres cy : XXVIIIll.
– Pour le port et les journées des ouvriers cinq sols cy : Vsl.
– Et faire cent de lattes quatre livres seize sols cy: IVll XVIsb.
– Et chaux a couvrir dix sept mi…huit livres sept sols cy : VIIIll VII sb.
– Pour de la terre franche a fillasser le dit moulin cent sols cy : Csl.
– Et rolon a faire la place trois livres quatre sols cy : IIIll IVsl.
– Et trois barriques comprises a faire la tillasse trante six sols cy : XXXVIsl.
– Pour l’achat de la roue trois livres sept sols cy : IIIll VIIsb.
– Et quatre millier de cheville vint quatre sols cy : XXIVsl.
– Et un cercle ou bande de fer a mettre sur le four neuf [bande de fer probablement utilisé pour cercler le four] neuf sols cy : IXsl.
– Pour refaire le fer de vis huit sols cy : VIIIsl.
– Pour les points des marteaux vint huit sols cy XVIIIsl.
– Et deux vaisseaux de bois aporter le moulin neuf sols cy : IXsl.
– Et une civiere huit sols cy : VIIIsl.
– Avoir fait conduire deux prises de bois de la Lande sieur de Guerin payé vint sols cy : XXsl.
– Et une barrique de cidre huit frans cy : VIIIll.

Réparation en l’église
– Pour un jubé fait dans le chœur en de la Ste-Madelaine pour toutes choses trente livres cy : XXXll.
– Et un paneau de vitre sur l’autel et rabillé en avoir payé cinq sols cy : Vsl.
– Na[Nota] Que le dit sieur prieur a fourny du…cy la Croix d’argent de la Madelaine coustant quatre cent douze livres cinquante.

Réparation en la chambre du prieuré
 Et quatre milliers de carreaux a parter (pour le sol) la dite chambre douze livres six sols cy : XIIll VIsl.
– Pour avoir fait repasser le couvreur sur le logis, commettre a neuf la tourelle, fournir quatre milliers d’ardoises avoir par marché fait [travail réalisé après qu’un marché ait été préalablement établi] vint cinq livres cy : XXVll.
– Pour avoir fait faire trois toise de muraille pierres fournies, un bout de jardin, tiré la pierre et la terre franche dix francs cy : Xll.
– En la façon de deux grandes echelles vint huit sols cy : XXVIIIsl.
– Et une cintrée  huit sols cy : VIIIsl.
– Et un tombereau dix sept sols cy : XVIIsl.
– Et deux seillotz [Seillot : petit récipient en bois ou en toile] sept sols cy : VIIsl.
– Au couvreur pour avoir fourny d’ardoise quinze livres cy : XVll.
– Au menuisier pour avoir fait au moulin deux portes neuves, une a la cave, rabillé celle de la salle et une neuve a la chambre du religieux pour toute façon dix sept livres cy : XVIIll.
– Au serrurier pour dix verrouilles dix gontz et autre serrure necessaire a ses portes.et mettre la premiere pierre cent sols cy : Csl.
– Et un pillier pour soutenir la voute de la cave quatre livres six sols cy : IIIll VIsl.

Réparation au four
– Pour racomoder la cheminée, le faire et la gueule du four, faire la muraille de l’estable aux porceaux et pour le conduit du puitz [cela laisse supposer ici la présence en 1620 d’une fontaine intérieure en le logis, fontaine raccordée au puits du logis via une canalisation] payé trente deux livres treize sols cy : XXXIIll XIIIsl.
– Pour relacer un cercle de la couverture de la motte du four et reparer tout a neuf de marche fait six livres cy : VIll.
– Et un millier et demi de cloux six sols six deniers cy : VIsl VId-
– Et une filière seize sols cy : XVIsl.
– Pour une pierre au four, une serrure a la sale quarante sols cy : XLsl.
– Pour cercler le four
– Et bardeau a couvrir l’estable aux pourceaux joignant le four quarante cinq sols cy : XLVsl.
– Et chaux douze sols cy : XIIsl
– Au couvreur une journée et demie quinze sols cy : XVsl. [soit dix sols par jour de travail]

Construction d’un cellier neuf en la cour du dit prieuré commencé le dix avril six cent vint trois
– Aux macons qui ont fait la muraille qui fait d’environ quinze toises [une toise, mesure ancienne, représentait un ensemble de six pieds, soit environ 2 mètres linéaire. Ici la muraille fut donc construite sur une longueur de 30 mètres linéaires] ou davantage a cinquante sols la toise quanrante livres cy : XLll. [nous avons ici en 1620 la valeur du cout de la réalisation d’une muraille mesurant une toise de long soit 2 mètres environ. Ce cout de cette réalisation pour une toise représentait alors une valeur de cinquante sols soit, pour une longueur de 15 toises ici annoncée, 50 sols X 15 toises soit une valeur totale en sols de 750 sols. L’acte nous indique que le montant de ce travail en livres s’élevait à 40 livres, nous avons donc par cet acte le rapport de la sol et de la livre soit 40 livres pour 750 sols. Une livre représentait donc une valeur de 19 sols soit en arrondissant 20 sols. Sachant que notre couvreur lui était rémunéré à dix sols par jours, ou à 1/2 livres par jour, le travail de la muraille complètement réalisé, sur ses 30 mètres de long, représentait donc la valeur, en travail bien sur, de l’équivalence de 80 jours travaillé. Ce cout se rapprochait avec celui de 8000 ardoises lesquelles un peu plus bas seront facturées 32 livres ou 32 francs].
– Et vin de marché 10 sols cy : Xsl.
– A la fin pour les do….a defent vint cinq sols cy : XXVsl.
– Pour le logis charron (?) vingt quatre livres cy : XXIVll/
– Au charpentier huit francs cy : 5IIIll.
– Et registre de vin cinq sols cy : Vsl.
– Pour remettre (remise ?) … et plusieurs journées a Guitton trois livres dix sols cy : IIIll Xsl.
– Et terre franche maçonnante douze livres cy : XXIIll.
– Et fournir d’un homme [homme journalier probablement et non spécialisé comme notre couvreur ci-dessus. Nous ne pouvons malheureusement pas savoir, à la lecture de ce seul paiement, le nombre de jour ouvragé de ce « manœuvre » et donc sa valeur journalière] quatre livres cy : IVll.
– Pour huit milliers d’ardoises trente deux livres cy : XXXIIll.
– Pour le fret d’un bateau pour le port et la décharge quatre livres cy IV livres.
– Et late [les lattes étaient utilisées pour les plafonds faits de terres plaquées mais aussi pour retenir le remblai de pierres apporté entre les poutres en bois formant l’ossature même des cloisons séparatives] un milier quatre livres six sols cy : IVll VIsl.
– Et cloux a couvrir [les ardoises étaient alors clouées sur solivages et non crochetées sur latte] dix huit milliers dix livres cy : Xll.
– Et chevilles seize milliers trente cinq sols cy : XXXVsl.
– Pour une porte au charpentier vint cinq sols cy : XXVsl.
– A la fermeture de la dite porte un garde…10 livres.
– Et un gond trente sols cy XXXsl.
– Et une barrique de cidre cinquante huit sols cy : LVIIIsl.

Refection a neuf du puitz de la cour du prieuré
– Pour refaire le puitz dans son fondement vint huit livres dix sols cy :XXVIIIll Xsl.

Unités monétaires au XVII siècle
e pour écus; ll pour livres [cette livre dans un acte rédigé en 1620 et relatant la reconstruction à neuf du moulin du prieuré sera plusieurs fois nommé franc et sa terminaison numérique portera alors le symbole des « 2 ll ». Au regard de cela cette livre, cela au tout début du XVII siècle, correspondait dont à 1 franc ou 20 sols. Lire une explication jointe un peu plus bas dans le texte consacré à la construction d’un cellier en la cour du prieuré ] ; sl pour sols; d pour deniers.

En 1507, lorsque fut élevé l’un des piliers supportant le clocher de Saint-Sauveur de Dinan, des salaires suivants en monoye furent donnés. Ainsi Rolland Bougnard ou Bouesnard, le maître appareilleur ou ajusteur des piliers, percevait 3 sols par jour; les charpentiers recevaient eux un peu plus, soit 3 sols et 9 deniers; les maçons et les couvreurs eux aussi touchaient journellement 3 sols. En matière travaillée la pierre coutait l’unité 12 deniers; en produits fournis la pipe de chaux coutait la somme de 18 sols, les 1000 clous à lattes 4 sols et 6 deniers et le 1000 d’ardoises 2 livres. Ces montants étaient en vigueur 1 siècle seulement avant ce qui suit ci-dessous, à savoir au XVII siècle les receptes et les dépenses du prieuré.
Un peu plus tôt que 1507, en 1480, furent réalisées les fondations de la nouvelle église. Les travaux devaient alors aller bon train. En 1509, deux années seulement après la pose de ce pillier, monsieur Briçonnet, évêque en fonction à Saint-Brieuc, vint ici même pour bénir les travaux commencés quelques années plus tôt. Il reçu ou lui fut baillé pour cela 2 pots de vin de Gascogne; les Fabriqueurs offrirent eux aux maçons 2 moutons, 1 vachettes, 18 pains et 80 pots de vin et de Normandie et de Gascogne; monsieur de la Moussaye et madame Duchalonge- Trever reçurent chacun quant à eux, et cela pour avoir prêter tous deux des tapisseries pour le bon déroulement de la cérémonie, respectivement une corbeille emplie d’oranges.

Les actes étudiés ci-dessous, actes tous établis vers 1620, nous donnes beaucoup de prix et ainsi nous permettent tous de mieux estimer la valeur de l’argent en cette même année 1620; ces prix en effet se rapportent tous et à de la « marchandises vendues, et à de la marchandises transformées mais aussi à une main d’oeuvre réelle et vendue. Ainsi vers 1620 nous apprendront qu’un couvreur ayant travailler à refaire la couverture du four à ban avait touché, pour une journée et demie de travail, quinze sols.
L’importance de ces actes c’est qu’ils nous énumèrent tous deux la valeur marchande d’une quantité très importante de produits divers mais de mise en oeuvre toutes aussi diverses également. Aussi celui qui aimera pourra, par ce travail, faire un propre travail par lequel il essayera personnellement d’établir un rapport financier entre la valeur monétaire de 1620 et la valeur de notre monnaie d’aujourd’hui et cela basé sur la réalisation d’un travail « ordinaire ou le prix d’une même marchandise [Pour illustrer cela en exemple voici ceci : Ici en ces actes la livre est nommée tantôt livre ou tantôt francs et, en cette même année 1620 les 8000 ardoises acheminées au port de Dinan étaient facturées trente deux livres ou 32 francs. Entre 1804 et 1819 le millier d’ardoises était lui respectivement facturé à Paris 51 et 41 francs l’année 1819 connaissant une moins value; en 1620 acheminée au prieuré le millier d’ardoises coutait donc 32 livres ou 32 francs divisés par 8 soit 4 francs le millier. Lire le livre de J.M Morisot édité en 1820 et s’intitulant : « Tableaux détaillés des prix de tous les ouvrages du bâtiment« ].