Le Plat d’étain

1677.
La Maison de noble homme Jan Vallée sieur de la Ville-Hervy

L’hostellerie du Plat d’étain et sa prison.

En la rue du Petit-Fort, en le faubourg du Jerzual, aux actuels n° 49 et 51 est toujours présente l’ancienne Cour du Plat d’Etain hier grande hostellerie citée dès l’année 1677 ; le Pont de Dinan en cette même année possède alors déjà depuis fort longtemps moult hostelleries toutes assises proche du pont.
Seront ainsi en cette rue nommée le Petit-fort la dite Hostellerie du Plat d’Etain et la grande Hostellerie des Trois rois celle-ci alors bien professionnel du très honneste bourgeois Josselin Lechapellier celui-ci dit de son vivant sieur du Cucillé 
(Jan Lechapellier son fils sera de l’autre côté de la rivière également un riche possesseur celui-ci possédant, de par sa femme née Rolland il est vrai, un grand ensemble de bâtis comprenant plusieurs cuisines et dépôt de sel ; cet ensemble en 1673 sera l’objet d’un acte successoral notarié. L’auberge des Trois Rois serait assise aujourd’hui dans la continuité de l’actuelle boulangerie du port ; elle sera démolie vers 1770 lorsque sera décidée la réalisation de l’actuelle rue du Général de Gaulle, rue devant relier le port à la Ville haute. Cette démolition sera accompagnée de deux autres maisons voisines assises proches de la Barrière, barrière ou octroi).
Le quai de Dinan connaissant personnellement en son milieu l’Auberge du cheval Blanc le quartier de la Magdeleine, assis de l’autre côté de la rivière, possédera également trois hostelleries ou auberges ; à savoir l’Auberge de la grande Croix-Verte, bien immobilier Rolland puis Mesnage ; la très grande Auberge de Tourandel lui faisant face celle-ci étant citée en un acte de fouages en 1476 ; et enfin l’Auberge du Lion d’Or assis quant à elle un peu plus haut en le Cheminneuf cette dernière étant quant à elle citée dans un acte d’imposition seigneurial dès l’année 1693.

Ainsi bien avant 1668 il y avait au pont à Dinan 6 grands établissements hôteliers en lesquels on dormait probablement et à pied et à cheval.

1478 – 1532.
L’Hostellerie de Jacques Tourandel à la Magdeleine au Pont à Dinan
A la Magdeleine faisant face à l’hostellerie de la Croix-Verte, bien du dit Morandais Mesnage, l’hostellerie de Tourondel sera citée dès l’année 1478 lors d’une enquête menée en la Pays de Dol; en tant que « Hostellerie de Jacques Tourandel » elle sera citée pour la seconde fois en 1532 lors d’un acte de rémission mettant en scène Jehan Giffard pour le vol de deux chevaux celui-ci ayant été arrêté en celle-ci.

En 1889 l’hostellerie du Plat d’Etain sera transformée en tannerie par le sieur Pierre Corneille celui-ci s’en portant en effet acquéreur parmi d’autres biens ; ce dernier effectivement sera également propriétaire de l’actuelle grande ancienne maison de maître assise aujourd’hui aux n° de rue 49 et 51 celle-ci ayant depuis été divisée en plusieurs lots d’habitation.

Aujourd’hui cette grande maison, depuis peu divisée il est vrai, est toujours propriétaire de toute la cour. Celle-ci avant la dite année 1889 comprendra trois parties de cour distinctes les unes des autres ; à savoir la première partie relevant de la dite Hostellerie du Plat d’Etain, la seconde partie relevant de la dite grande maison de maistres donnant sur le pavé et la troisième, elle, relevant d’une autre maison présente alors en la dite Cour, maison aujourd’hui elle aussi entièrement disparue (A savoir la parcelle 186 en 1844. De fait il y avaient, toutes desservies par la dite cour du Plat d’étain, quatre maisons et non trois la quatrième étant toujours assise aujourd’hui en limite de rue ; pour celle-ci c’est l’actuel n° 47 de la rue du Petit-fort. Celle-ci, desservie pour son embat par la dite rue, est toujours aujourd’hui pour ses étages aussi desservie par la dite cour. Ces deux maisons, portant en 1844 les n° parcellaires 187 et 186, toutes deux furent en 1677 le bien de Macé Mesnage fils celui-ci étant dit « sieur des Morandais » terre assise en Evran ; de fait ces deux s’appuyaient l’une sur l’autre. Finalement la Cour en 1844 était relativement petite puisque remplie d’habitations il est vrai ; en effet même le dessus de l’allée desservant la cour, nommée Allée noire en 1677, était partiellement construit contenant en son dessus chambres et greniers relevant de la dite maison portant le susdit numéro parcellaire 186 ; cependant ces derniers éléments en 1844 n’existaient déjà plus absents qu’ils seront sur le plan cadastral. Il faudra attendre la disparition de la tannerie assise en le n° parcellaire 184, celle-ci accompagnée en cela de ses deux écuries, et la disparition de la dite maison assise en le n° parcellaire 186 pour pouvoir voir apparaître toute une grande cour, pour voir apparaitre toute l’actuelle cour).
Pour le dit sieur Morandais Mesnage il s’agit de Macé Mesnage sieur des Morandais, fils de Macé Mesnage sieur de la Salle, lequel Morandais Mesnage fils pris pour épouse Simone Lefrançois issue de la terre de Rochettes en Lanvallay. Sieur des Morandais en Evran Macé était alors aussi possesseur de la Grande maison de la Croix-Verte à la Magdeleine; son père sera sieur de la Salle en la rue du Four, terre comprenant jardin et maison et l’aïeul de celui-ci, Maurice Mesnage époux de Jacquette Cochon, sera en 1556 cité dan un aveu du prieuré de la Magdeleine, aveu énumérant alors tous ceux qui devaient impôt féodal au seigneur prieur.



Monsieur Corneille se portant très probablement acquéreur du TOUT la Cour, au lendemain de cette acquisition, deviendra de fait le bien propre de cette même grande et ancienne maison de maîtres la dite hostellerie du Plat d’étain étant elle transformée en tannerie ; celle-ci avec sa propre partie de cour en la dite année 1668 sera le bien du noble sieur Pierre Menard possesseur que sera également celui-ci du manoir de la Landeboulou, manoir assis au dessus de la rivière en Lanvallay (En son RDC cette grande maison possède toujours sa monumentale cheminée celle-ci ayant toujours sa corniche ouvragée sous plafond. Cette cheminée hier possédait des Armoiries non muettes celles-ci ayant probablement été effacées par piquetage sous la Révolution ; il s’agit peut être ici des Armoiries effacées des dits sieurs Vallée ou bien celles des Menard de la Landeboulou).

La très belle cheminée, hier encore vêtue de ses Armoiries, de l’ancienne grande maison de l’Hostellerie du Plat d’étain, rue du Petit fort à Dinan.
Outre son très bel appareillage en pierre taillée elle a la particularité de posséder deux corniches moulurées dont une haute sous plafond ; la cheminée, XVII siècle sauf erreur de ma part, semble devoir être postérieure à l’apparition de cette Maison bien en 1677 de Jan Vallée sieur de la Ville-Hervy.
Par droit d’hérédités, cela par sa femme Janne Vallée, elle sera peu après le bien de Pierre Ménard déjà possesseur des terres et manoir de la Landeboulou et de Bois-Colin celui-ci prenant pour épouse le 30/09/1667 la dite Janne Vallée fille des susdits Thomasse Mesnage/Jan Vallée.

Pierre Ménard ayant eu officiellement « Armoiries » ces Armoiries ici martelées furent t’elles celles du dit Ménard de la Landeboulou ?

Lorsque le dit sieur Pierre Corneille fera aussi son acquisition donnant sur les pavés de la rue la dite grande maison acquise, construite sur caves, ne formait encore qu’un seul et même ensemble.

1844.
Plan cadastral implantant la grande hostellerie du Plat d’étain.
En la parcelle 184, en fond de cour, est la dite hostellerie celle-ci possédant en son derrière, à nord, sa grande écurie.
La petite écurie était au devant, à droite ; la grande et ancienne maison de Maistre est au numéro 183.



En date de l’année 1677 le Plat d’Etain, écrit Estein, relevait des fief et baillage de la seigneurie de Quergolay celle-ci étant possessionnée de droits féodaux établis en la cohue de la boucherie de Dinan assise intra muros (Lui était dû aussi chaque semaine sur la boucherie de la viande pour sa fauconnerie ; cette seigneurie était celle des Seigneurs du Bois de la Motte en Pleslin), mais aussi en les rues des Ecoles, du Bignon et du Jerzual également assises intra-muros ; toutefois elle s’étirait également en la rue du Petit-fort et en la terre de l’Ecuyer toutes deux assises à l’extérieur des remparts fortifiés de Dinan
. Ces fief et baillage concernaient en effet certaines des maisons assises en ces rues celles-ci relevant directement de cette seigneurie et cela à l’inverse de leurs voisines proches relevant quant à elles directement du Domaine du Roi ; le seigneur du moment de ce baillage en la dite année 1677 était Dame Guyonne de Montboucher alors veuve de feu Messire Sebastien-René de Cahedeuc seigneur du dit lieu (Guyonne de Montboucher par alliance était personnellement apparentée aux seigneurs Beaumanoir et d’Avaugour).

Depuis la cour le derrière de la grande maison de maistre du Plat d’étain.
A remarquer la magnifique tour d’escalier toute de pierre, en appuie sur l’ensemble et divisant en deux surfaces égales tout le pan de bois.
Cette grande maison de Maistre fut édifiée sur une toute petite cave celle-ci ne s’étirant aucunement sous tout l’ensemble.
A la gauche et perpendiculaire à la rue, adossé à cette grande maison, bâtiment à trois travée sur 2 niveaux + comble, est toujours la dite grande maison de Maistre puisque toutes deux formant ensemble en 1844 la dite parcelle 183.
Le Serpent du Plat d’étain.

Tout au long du pignon donnant sur l’ancien « passage noir », faisant office de gouttière lové qu’il est dans l’épaisseur même du mur, est ce long serpent ; celui-ci naît dans la cour et se termine dans la rue par son immense gueule servant de « dégueuloir ».

Ainsi plus de 37 familles de Dinan relevaient directement de cette seigneurie celles-ci lui devant directement l’impôts la Dame de Montboucher, pour elles, s’acquittant personnellement chaque année aux Domaines du Roi.

Le terrier de Dinan pour la dite année 1677 donne une très brève description du Plat d’Estein en citant toutefois la présence d’un cellier nommé le « Cellier du Rocher » celui-ci faisant alors aussi office de Prison (Relevant du seul Plat d’étain le dessus de ce dit « rocher » en 1677, creux en sa partie basse puisse contenant un cellier faisant aussi office de prison, possédait une chambre en son dessus à laquelle on accédait depuis un petit escalier menant en le jardin haut ; cette chambre haute aujourd’hui n’existe plus le dessus du rocher n’offrant de nos jours qu’une terrasse supérieure à ciel ouvert. Cette chambre haute sera nommée en 1677 : la chambre du rocher).

Le cellier du Rocher ou prison
L’entrée du cellier du Rocher, ainsi nommé en 1677, celui-ci faisant aussi office de prison. En 1677 était au dessus de ce rocher une chambre nommée la Chambre du Rocher laquelle était desservie et par le petit escalier de pierre et par l’intérieur de la dite hostellerie ; aujourd’hui cette même ancienne chambre haute est devenue une grande terrasse surélevée à ciel ouvert.
Ancienne pièce à feu de hostellerie du Plat d’étain ; l’entrée de l’ancienne prison, ou cellier du rocher, est à droite intégrée qu’elle était à l’hostellerie.


Avant l’année 1677 le Plat d’Etain sera le bien de noble homme Jan Vallée lequel, sieur de la Ville Hervy (en Pleudihen ?), avait pris pour épouse Thomasse Mesnage (Thomasse était la fille de Macé Mesnage et de Carize Jan, tous deux père et mère du susdit Morandais Mesnage, celui- ayant pris pour première épouse Jacquette Chevrel ; Thomas Mesnage, père de Macé, sera le fils du susdit Maurice celui-ci étant cité en 1556 comme devant impôts féodaux au Pont à Dinan, puisque sujet féal en effet il était du seigneur prieur de la Magdeleine pour des biens assis en la rue du Four. Jan Vallée sera baptisé en l’église du prieuré de la Magdeleine du pont le 13/03/1635 et aura pour père et mère


Dans sa description nous apprendront que dans la dite cour le Plat d’Etain, et relevant de celui-ci, étaient présents deux écuries, une grande et une petite (la petite écurie en croisée avec la grande était assise à la droite de l’hostellerie, là où se trouve être aujourd’hui une place de parking. Les deux écuries possédaient grenier…) ainsi que plusieurs jardins, bas et haut. Nous apprendrons également par cet acte que l’actuelle maison sise au n° 47, maison voisine desservie et par la rue et par la dite cour, était alors le bien propre de Macé Mesnage fils lequel, sieur des Morandais (Cette terre était assise en la paroisse d’Evran), était le propre beau-frère du dit Jan Vallée de la Ville Hervy possesseur du Plat d’Etain (Macé Mesnage fils sera alors également en la possession pour une partie de la susnommée Auberge de la Croix Verte assise à la Magdeleine au pont à Dinan possesseur qu’il sera de la grande maison).
Janne Vallée, fille des susdits Jan et Thomasse Mesnage, prendra pour époux Pierre Menard apportant ainsi en dote à celui-ci, déjà sieur de la Landeboulou en Lanvallay, tout le Plat d’étain.

1677.
La dite maison du sieur Macé Mesnage époux de Simone Lefrançois sieur et Dame des Morandais en Evran.


En 1844 elle est la parcelle numéro 187; son embat est desservie depuis la rue et ses étages, depuis la dite cour, par un petit escalier de pierre contenu entre les parcelles 186 et 187 ; Jacques Mesnage, son fils, sera en 1677 possesseur de la maison assise en la parcelle 186.
A la droite immédiate est le portail desservant la cour de l’hostellerie, via la dite allée noire ; plus galerie couverte que allée celle-ci, reliant la cour à la rue, contenait en son dessus en effet chambre et grenier biens relevant alors de la dite maison assise en la dite parcelle 186. Les dits grenier et chambre, construits au dessus du dit passage noir, n’existaient déjà plus en la dite année 1844.

Macé Mesnage susdit sera le fils de Macé Mesnage et de Carize Jan lesquels, tous deux sieur et Dame de la Salle, seront tous deux possesseurs en la rue du Four à la Magdeleine du Pont à Dinan de la dite terre de la Salle ; Macé, époux de la dite Carize, sera le petit-fils de Maurice celui-ci devant impôt féodal au seigneur prieur du prieuré de la Magdeleine (Comment Macé fils, époux de la dite Simone Lefrançois, entra t-il aussi en la possession de la dite terre des Morandais en Evran ? Il était lui même le fils de Alain Jan époux de Thomasse Leroy Alain étant dit dans les BMS le concernant « sieur des Morandais ».  Alain nait vers 1570) .

1677Description du Plat d’étain La rue du Petit fort : Jan Valléé sieur de la Ville Hervy tient de la dite seigneurye de Quergolay unne portion de maison sittuéé en la ditte rue, au desriere de Lhostellerye du Plat d’Etain, consistant en la grande escurye au bout de la ditte maison, contenant de longueur trante pieds et de laize dix sept la petite escurye, en croiséé au costé de la cour, contenant quinze pieds de long et huict pieds sur grenier, et cour clos au dessus la grande cour au devant des dites escuryes contenant de longueur vingt sept pieds a prendre depuis la grande escurye jusque a la pettite, un jardin au desriere de la ditte escurye contenant trois cordes, un cellier appellé le cellier du Rocherautrement la prison, contenant quinze pieds de longueur, et de laize sept pieds, un apentiff au desriere de la ditte cour contenant treize pieds de longueur et neuf pieds de laize, unne chambre appelléé la chambre dessus le Rocher qui tient quinze pieds de longueur et treize pieds de laize, avecq la cour pavé au devant. Les valléé dessus le rocher contenant huict cordes de terre joignant au reste de la ditte maison du Plat d’Estein apartenant au dit Valléé, dun costé aux enfants de Gilles Durand sieur de la Penezaies, dautre costé a terre de Gilles le Hardy et autres, plus la grande cour et alléé estant au costé de la ditte maison et vers la cour et maison des enfants de Macé Mesnage sieur des Morandayes avecq le porta(i)l et pavé au devant, contenant cinquante cinq pieds de longueur le tout sentre-tenant et y joignant Jacques Mesnage, fils mineur de Macé Mesnage sieur des Morandayes, tient en la ditte rue du Petit Fort unne quantitté et portion de maison contenant six pieds de laize, au joignant de la maison et cour du Plat Destain cy dessus declaréé apartenant au dit Valléé, alléés issuees, et passages noirs, allée en la dite cour au derriere de la ditte maison, avecq les chambres et greniers au dessus de la ditte allée et…Macé Mesnage Morandais…Fin de la transcription.

Escalier menant en les étages de l’ancienne maison du sieur Macé Mesnage sieur des Morandais en Evran.
En retrait, à la droite de la présente porte, à l’emplacement de cet actuel garage, était une autre maison lui appartenant aussi bien en 1677 de son fils, Jacques ; celle-ci, surplombant cet escalier en sa partie haute, s’avançait sur l’allée donnant accès à la cour ayant au dessus de la dite allée « chambre et grenier ». De ce fait en 1677 cette allée reliant la cour à la rue sera nommée « allée noire ». Cette maison, numéro parcellaire 186 en 1844, sans ses dits chambre et grenier alors déjà disparu, existait encore en 1844.
Le petit escalier menant au jardin supérieur et hier aussi en la chambre haute du Rocher ; cette chambre assise au dessus de la prison aujourd’hui est devenue une simple terrasse surélevée à ciel ouvert.
Sur la plan cadastral de 1844 c’est la petite parcelle blanche contenue entre les parcelles 186 et 184.


De fait il s’agit ici de Macé susdit, père du dit Jacques, Macé ayant pris pour épouse Simone Lefrançois l’une des deux héritières de la dite Auberge de la Croix Verte à la Magdeleine du Pont. Jacques né en 1672, de ses charges Procureur général aux Etats de Bretagne, prendra pour épouse Françoise-Marie-Josephe Sauveur.

Pierre Corneille transformant en effet l’ancienne hostellerie du Plat d’étain en tannerie celui-ci transformera aussi le dernier étage de sa grande maison, maison en laquelle il résidait probablement, en séchoir pour ses peaux ou cuirs ; apparaîtra alors tous les actuels « abats vents » mobiles ces derniers, par leur seule présente, attestant effectivement la fonction de séchoir voulu par le dit sieur Corneille ; la façade de cette maison aspectée au midi, côté rue, au 2/3 est faite en pans de bois l’embat étant entièrement fait en moellons de granite parfaitement appareillés.
Les six claires-voies recevant les abats vents, ou les six travées, sont mutuellement séparées les unes des autres par des poteaux ; deux semble avoir été remplacés par des fûts ronds sculptés ces derniers possédant en leur partie haute une feuille d’acanthe.

En toiture, dans le prolongement des deux hautes fenêtres présentes à l’étage, il faut remarquer la présence de deux petits toits coniques ainsi que celle d’un grand serpent faisant office par son long corps de gouttière, serpent reliant en le dessus du mur gouttereau assis à occident la dite cour à la dite rue ; la queue de ce long serpent prend naissance dans la cour la gueule, se terminant en déversoir, elle surplombant la rue.

Laissant à Charles et Francis Corneille, ses deux enfants héritiers, tous ses biens, la tannerie sera constitués au lendemain de cet héritage en société établie en nom collectif bien professionnel alors tenu en commun par les deux frères ; le Capital déposé s’élèvera alors à 32.000,00 francs.
Cette société, « Corneille frère », comprendra un fond de commerce déclarée pour la tannerie celle-ci
œuvrant les cuirs à poil et
œuvrant aussi dans la corroierie. L’entreprise, ou la société des deux frères, comprendra pour ce faire, magasins, séchoirs, des fosses pour les cuirs etc (la tannerie semble avoir été alimentée par deux arrivées d’eau, à savoir le ruisseau du Jerzual et une eau tombante de la falaise depuis les terres hautes des Combournaises).
En 1934 la tannerie, les magasins et séchoirs seront presque en l’état de ruine Charles vendant en 1936 tout son bien à monsieur Leboulanger ; en 1890 Pierre ou le fils héritier de celui-ci, Raymond Le boulanger pour le nommer, réhabilitera en profondeur la dite grande maison celle-ci redevenant ainsi une habitation à part entière 
(Celle-ci comprend aujourd’hui six logements d’habitation alors qu’en 2000 elle n’appartenait qu’à la famille Lechalony).
La tannerie quant à elle, ou l’ancienne hostellerie du Plat d’étain, sera ni plus ni moins que définitivement effacée agrandissement de ce fait d’autant la cour 
(En celle-ci est toujours aujourd’hui une petite prison, ou cachot ; celle-ci en la dite année 1668 sera décrite comme appartenant à la dite Hostellerie du Plat d’Etain).

Armoiries proposées pour les sieurs Ménard de la Landeboulou aussi possesseurs du Plat d’étain et de Bois-Colin.

Pierre Menard et le Plat d’Etain.

Pierre II Ménard, le nouvel acquéreur du manoir de la Landeboulou vers 1650, naît le 05/12/1634 ; son père Pierre 1er Ménard, époux de Carize Gicquel, tous deux sieur et Dame de la Roberdie en Quévert, fut de son état notaire et procureur royal à Dinan. Avec la susdite Janne Jugan, sa troisième épouse, tous deux multipropriétaires, Pierre II sera en effet aussi propriétaire de la grande hostellerie du Plat d’Etain par sa première femme, la susdite Jane Vallée..
Possédant Armoiries en le nouveau manoir de la Landeboulou, aujourd’hui château, Pierre Ménard avait pour Armoiries : d’Azur à la main d’argent posée en pal, au chef d’argent (?) chargé de flammes issant de gueules.

De son mariage avec Jeanne Vallée, épousée le 30/09/1667, Pierre II Ménard aura entre autre, pour enfant, Pierre III Menard. Celui-ci prendra lui pour épouse, le 12/11/1699, Guillemette-Marie Rolland enfant de Pierre Rolland et de Françoise Lebreton tous deux sieur et Dame de Beranger en Evran ; par son père Guillemette-Marie Rolland sera l’arrière petite-nièce de Catherine Roland la propre femme de Macé Marot sieur du Cheminneuf et de Champguerard tous deux en Lanvallay (Le manoir de Béranger en les Champsgéraux apparait pour la toute première fois en le milieu du XVII siècle en la personne d’Alain Martel lequel, né en 1618 et uni à Thomasse Symon, sera le fils de Jean Martel sieur de la Coulombière ; le manoir de Béranger sera au XIX siècle une ferme.
Probablement par un acquêt ce manoir sera en la fin du XVII siècle le bien de Pierre II Rolland époux de Françoise Lebreton lui même parent du susdit Alain Martel ; Pierre Rolland, que son histoire personnelle relie aux Croix de Lanvallay, sera le fils de Pierre 1er Rolland Sieur de Gramont petit hameau assis toujours aujourd’hui en les dits Champsgéraux. Nous retrouvons ensuite comme étant le nouveau propriétaire de ce manoir, cela toujours au travers de la dite famille Rolland, Pierre III Rolland fils du précédent et époux de Rose-Michelle Percevault ; Lieutenant de la milice de Dinan Pierre III Rolland avait pour Armoiries : …D’azur à un pal noué d’or chargé d’une pique de gueules ferrée d’azur et accosté en chef à dextre d’un casque d’argent et à senestre d’un hausse col d’or et en pointe de deux gantelets d’argent…
Guillemette Rolland, fille de Pierre II et sœur de Pierre III prendra pour époux Pierre Ménard de la Hunnelais et de la Landeboulou le propre fils en effet des susdits Pierre II Ménard et Jeanne Vallée tous deux mari et femme.

La susdite Françoise Lebreton était la fille de H.H. François Lebreton et de Noëlle Lebigot son épouse).

Pierre de fait se remariera au lendemain de la mort de Janne Vallée ; il prendra en effet pour épouse, le 19/10/1673, pour femme et compagne, Janne Jugan dite Dame de Boiscollin ; celle-ci était fille d’André et de Marie Maingard.
Avec Janne Jugan, déjà possesseur du Plat d’étain, déjà possesseur des terres et manoir de la Landeboulou en Lanvallay Pierre entrera aussi en la possession de la terre de Bois-Collin assise en Saint-Piat, seigneurie alors relevant encore de la paroisse de Pleudihen ; l’actuelle petite malouinière de Bois-Collin n’avait pas tarder à naitre (Anne-Julienne Ménard, fille des susdits Pierre et Janne Jugan, enfant née en 1683, sera dite Dame de Bois-Colin ; elle prendra pour époux 06/05/1704 Pierre-Jean Lepertel. De ses fonctions celui-ci sera Syndic Dinan de Dinan de 171729 très probablement par Anne-Julienne Ménard et Pierre-Jean Lepertel03-1720 puis Directeur des contrôles de l’évêché de Dol ; il sera aussi dit Député des États pour les Comptes en1701. Pierre-Jean verra le jour le 26 août 1678 à Dinan. Pierre-Jean et Anne-Julienne seront très probablement les concepteurs de cette « Maison de maître » puisque celle-ci, au regard d’une date qu’elle contient en son sein, fut édifiée en 1729).

Bois-Colin en Saint-Piat, aujourd’hui aussi en Lanvallay

L’ancienne petite malouinière, ou maison de maistre de Bois-Collin ; celle-ci fut édifiée en 1729 très probablement par la susdite Anne-Julienne Ménard Dame de Bois-Colin et son époux, Pierre-Jean Lepertel.

De l’union entre Pierre III et Guillemette-Marie Rolland naitra le 30/10/1702 Toussaint Ménard. Toussaint prendra lui pour épouse, le 18/11/1732, Pétronille Lemeignan ; trésorier de St-Malo de Dinan en 1734 à l’image des Baudes de Saint-Malo il œuvrera au sein de la traite négrière française.
Nommé « Lalande-Boulou-Menard » Toussaint sera cité en un journal de bord lors de la Campagne du Courrier de Bourbon, 1723-1724, journal tenu par René Nurat Dugras, 1er pilote. Route : Lorient, Sénégal, Gorée, Gambie, Grenade, Louisiane (La Balise), Lorient.En 1732 Toussaint sera commandant en second du « Courrier de Bourbon de la Royale compagnie » lors de la campagne de France au Sénégal, frégate de la compagnie des Indes jaugeant 130 tonneaux avec 10 canons.
De son union avec Pétronille Lemeignan naitra Anne-Pétronille Menard. Celle-ci en 1762 sera à l’origine d’un procès pour affaire de mœurs ; Anne-Pétronille Menard de la Lande-Boulou accusera en effet Gilles Guillard du Manoir, 30 ans, commerçant en gros, sis rue de la Lainerie, de l’avoir “efforcée” et « engrossée ».
Ce procès fera l’objet d’un recueil judiciaire comportant 25 pièces…

Jean-Pierre Fournier-Moy

27/08/1669 (B.M.S. de Lanvallay)
Citation et signatures de Jan Vallée et de Thomasse Mesna(i)ge sa femme et compagne lors du baptême sur les fonds baptismaux de l’église du prieuré de la Magdelaine de Thomas Michel fils de François et de Laurence Becheu. Seront témoins en autre : Thom(m)asse Mesnage marraine de l’enfant, noble gent Jan Vallée sieur de la Ville Hervy, noble homme Nicolas Lambert sieur des Champsguerard en Lanvallay, François Jouaneaux sieur de la Maisonneuve.
Le Plat d’étain.
L’emplacement de l’ancienne et longue écurie du Plat d’étain, l’hostellerie étant assise au devant ; la petite écurie assise en croisée de l’ensemble était ici à droite.
Le manoir de la Landeboulou bien de Pierre Menard de la Landeboulou possesseur que sera celui-ci de l’Hostellerie du Plat d’étain.
L’ancien jardin bas de l’hostellerie contenu entre la falaise et la dite grande écurie.
Le colombier du manoir de la Landeboulou