A deux lieux à peine de Collinée, source du petit fleuve de la Rance, il y a Boquen.
– Apparition de la seigneurie du Poudouvre …
– Roianteline épouse d’Eudes le vicomte celui-ci possesseur du bourg de Chavagne vers 1000 …
– Roianteline vicomtesse de Dol et épouse de Hamon vicomte d’Alet ; elle possède en bien propre une terre assise en Chavagne sur laquelle elle établira une Congrégation pour les femmes vouées à la vie cénobitique …

Depuis le cloitre vu sur la Salle du Chapitre et l’Armarium.
Avant propos
Les deux Roianteline
Quelques chartes très anciennes de Bretagne citent au XII siècle deux « Roianteline ». Malheureusement une seule par les amoureux de l’histoire de la Bretagne est connue ; il s’agit de Roianteline laquelle, fille de Riuual, vicomtesse de Dol attestée par une charte écrite, femme et compagne du vicomte d’Alet Hamon, fut la mère du tout premier seigneur de Dinan, Josselin. Celle-ci possédant moult biens, certains assis en Combourg, était aussi possesseur de biens assis en la paroisse de Chavagne, tout proche de Rennes, puisque celle-ci y établira une communauté religieuse pour les femmes (Roianteline est présentée en tant que vicomtesse de Dol lors de la fondation du prieuré de Saint-Pern alors offert à l’abbaye de Saint-Nicolas d’Angers ...assuit vicecomitissa de Dolo, mater Riwaloni vicecomitis…Ce jour là son fils Riwallon est présent à ses côté ainsi que Josselin de Dinan son frère; Riwallon en cette charte est nommé « Vicomte ». Lors de la fondation de l’abbaye Saint-Georges de Rennes, fondation voulue par Alain III duc de Bretagne, Roianteline offrira à la dite abbaye naissante ses propres biens assis à Chavagne à savoir sa dite « communauté religieuse »).
Aussi à la même époque, assise à la même ligne génération exactement, est la deuxième Roianteline femme et compagne du vicomte Eudes, seigneur en le Porhoët, frère très probable de Guethenoc lequel, époux d’Alarum fille du comte de Cornouaille, fut la souche des seigneurs du Porhoët (Le fils de ces derniers, Josselin de Porhoër, sera le fondateur de l’ancienne ville seigneuriale de Josselin).
Frère aisné ou puisné, l’histoire ne le dit pas, le vicomte Eudes ne laissera aucun enfant pour lui succéder ; ainsi aucun enfant ne naitra de son union contractée avec la dite deuxième Roianteline.


L’ancien armarium ou armoire en laquelle était ranger les livres.

L’ancienne Salle du Chapitre.
L’Histoire gardera cependant de lui son testament ; en effet n’ayant aucun enfant Eudes le vicomte, probable vicomte du Porhoët de son vivant, choisira comme seul héritier le duc de Bretagne en personne, à savoir Geoffroy fils de Conan 1er, Geoffroy père et du dit Alain III et d’Eudes comte de Penthièvre. Ainsi le vicomte Eudes offrira avant de mourir à Geoffroy 1er, duc de Bretagne, tous ses biens de Chavagne ; en somme il lui offrira notamment aux travers des dimes et taxes diverses tous ses propres revenus financiers attachés au bourg Chavagne (Cela se fera avant son mariage puisque Geoffroy 1er offrira en cadeau de mariage à son épouse, Hawoise de Normandie, le dit bourg de Chavagne).
Le patronyme « Josselin » et l’ancienne paroisse de Chavagne semblent bel et bien devoir tous deux réunir en une seule et même personne nos deux Roianteline celle-ci prenant alors pour second époux, devenue veuve du dit vicomte Eudes, le dit Hamon vicomte d’Alet (Hamon sera choisit par le duc Geoffroy 1er pour être le tuteur, le « gouverneur » de ses dits deux enfants, Alain et Eudes; l’histoire semble pouvoir comme « fils » le rattacher directement au Vicomte Hamon celui-ci décédant en 992 au côté de Conan 1er sur le champ de bataille du célèbre combat de Conquereuil).


La magnifique charpente de l’abbatiale avec son escalier aérien.
Des chartes de l’abbaye de Saint-Nicolas d’Angers, du prieuré de Saint-Pern et de l’abbaye de Saint-Georges de Rennes diront très clairement que Roianteline épouse du dit Hamon d’Alet était « vicomtesse de Dol » et fille de Riuutal; Roianteline semble devoir entrer en la possession de cette même vicomté de Dol par son père attesté, le dit Riuutal (Lors de la fondation de l’abbaye de Saint-Georges à Rennes Roianteline offrira en dons sa seigneurie de la Chapelle Janson, plusieurs métairies assises en la Pays de Combourg et en la paroisse de Pleine-Fougères ainsi que tout ce qu’elle possédait en celle de Saint-Seglin; offrant en plus une vingtaine de bœufs, douze vaches et dix-huit chevaux; elle offrira aussi sa congrégation de femmes cénobitiques établies en Chanvagne) .
A défaut d’avoir été « vicomte de Dol » le dit père de Roianteline fut t’il « bouteiller » de Dol ?
En effet l’histoire citera également le frère de Roianteline, à savoir Huguonis, ou « Hugues fils de Riuutal » et de ce celui-ci semble devoir descendre les premiers « Butellarius » de Dol à savoir Rialtus Butellarius et ses fils Hugonis et Herveus Butellarius; en un autre charte au côté du dit Rialtus, ou Riwaldus Butellarius, seront aussi cités Hato et Willelme Butellarius tous deux dits « hommes » de l’archevêque de Dol Junguené (Bouteiller : celui qui avait notamment la garde des sceaux ; cette fonction sera en effet à l’origine des patronyme Butellarius et Boterel, Botrel ou encore Boutreau. Lorsque Junguené archevêche de Dol, fils du vicomte Hamon d’Alet et de la dite Roianteline vicomtesse de Dol, donc frère notamment de Josselin de Dinan, offrira à l’abbaye de Saint-Sauveur de Redon avec l’assentiment de tous ses frères leur paroisse de Guenidell seront cités comme témoins et Riwaldus Butellarius et Hato et Willelmus Butellarius tous deux hommes relevant directement du dit archevêque de Dol).
Le vicomte Hamon et la vicomtesse de Dol, la dite Roianteline, auront pour fils aisné Hamon II vicomte d’Alet l’un de ses puisnés, Josselin, fondant quant à lui la seigneurie de Dinan en le Poudouvre (Région s’étirant géographiquement entre l’Arguénon et la Rance d’occident à orient, et entre la mer et la frontière du Porhoërt de nord à midi ; Poudouvre signifiait Paoudour lequel lui même signifiait « le pays entre les deux eaux » ).
Hamon II susdit aura lui même pour enfant reconnu Hamon III lui aussi vicomte d’Alet ; avec celui-ci semble devoir disparaitre le dite vicomte d’Alet celle-ci étant remplacée de fait par une nouvelle vicomté, celle dite « vicomté du Poudouvre » (A ce titre, et à ce titre seulement, le tout premier vicomte du Poudouvre, Brient, père d’Alain, semble devoir être le neveu du dit Hamon III vicomte d’Alet et le petit-fils de Hamon II aussi vicomte d’Alet. Alain fils de Brient en l’une des chartes de l’abbaye de Saint-Aubin des Bois se dira être « descendant » des premiers vicomte du Poudouvre; cette seigneurie avant d’être « avalée » par la seigneurie de Dinan aura probablement son siège assis proche de Dinard, à Pleurtuit. Au lendemain du mariage contracté entre Muriel de Poudouvre, fille du dit Alain fils de Brient, et de Geoffroy II seigneur de Dinan/nord, la seigneurie du Poudouvre verra son « siège » déplacé de Pleurtuit à Dinan ; à la moitié du XV siècle elle semble devoir quitter Dinan pour s’établir en la paroisse de Pleudihen sur les terres de la Bellière ; elle n’était alors plus qu’un simple titre « d’apparat » offert aux puisnés. Le propre frère de la dite Muriel, Geoffroy Balisson, donc lui aussi fils d’Alain fils de Brient, sera le tout premier seigneur du Plessix celui-ci étant à l’origine de l’ancienne seigneurie du Plessis-Balisson).
Fin de l’avant propos

Abbatia Beate Mariae de Boquano
L’ abbaye de Boquen en Plenée-Jugon, abbaye de tout temps placée sous le vocable de la Bienheureuse Sainte-Marie, abbaye voulue par Olivier II de Dinan celui-ci s’étant présenté dans un écrit relatant la fondation de cette même abbaye comme étant le prince de la ville de Dinan, fut probablement commencée vers 1137.
Par la seule volonté de ce seigneur cette abbaye fut donc fondée (Petit-fils d’Olivier 1er de Dinan, fils de Geoffroy 1er et frère d’Alain 1er Olivier II fut l’époux d’ Agnorie de Penthièvre laquelle, princesse bretonne née du mariage d’Etienne de Penthièvre et de Havoise de Guingamp était l’ arrière petite-fille de Geoffroy 1er duc de Bretagne).



Donc créée à la demande du seigneur de Dinan/nord le premier abbé de Boquen sera en effet choisi en présence du dit Olivier de Dinan, le 15/10/1137 exactement, la nomination du 1er abbé ayant été décidée par Monseigneur Guillaume alors évesque de Tréguier en exercice (Au lendemain de 1123, année en laquelle disparaitra de toute charte écrite de nom de Geoffroy 1er de Dinan, la seigneurie de Dinan, sa ville comprise, sera divisée en deux parties « égales » Olivier II recevant tout le nord étiré entre Jugon et la Rance d’occident à orient Alain, son frère puisné, recevant quant à lui tout le sud, la place-forte de Lehon comprise, entre la dite Rance et la place-forte de Becherel de nord à sud. Malgré cette division claire et nette certaines enclaves territoriales existeront. Au titre de sa dite seigneurie Olivier II sera possesseur de la place-forte de Jugon).
Adonias, le propre frère de l’évêque Guillaume de Tréguier, fut ainsi choisi pour être le 1er abbé de cette nouvelle abbaye, abbaye fille de Begard, abbaye assise dès sa fondation en le diocèse de Saint-Brieuc et relevant de l’Ordre de Citeaux ; le choix d’Adonias sera confirmé un peu plus tard, par une seconde chronique, à savoir la Chronique de Lambale.


Homme de peu de compétence Adonias sera, d’après l’historien Charles Taillandier, déposé et remplacé peu de temps après (Pour connaitre le liste de l’ensemble des abbés ayant dirigés cette abbaye, reprendre l’ouvrage de Dom Charles Taillandier, oeuvre consacrée à l’ Histoire ecclésiastique et civile de Bretagne et édité en 1756 ou l’ouvrage de l’Abbé Tresvaux lequel, en 1839, repris l’ouvrage de Dom Morice, ouvrage consacré quant à lui aux abbayes de Bretagne).
Sous la commende du 12ème abbé, Louis Duverger, l’abbaye de Boquen reçu afin de pouvoir l’abriter le corps de Gilles de Bretagne, jeune prince assassiné sur ordre donné par son propre frère, assassiné sur ordre donné par le duc de Bretagne lui même.
Gilles en ce lieu Saint sera en effet inhumé.
De son vivant possesseur du château du Guildo assis en Crehen, frère des ducs de Bretagne François 1er et Pierre II, la sépulture de ce prince mort en jeune homme insouciant ne cessant de courir le Guilledou fut en cette abbaye recouverte d’une grande pierre d’ardoise ; celle-ci à son tour fut surmontée d’un grand pan de chêne dans le bois duquel sera sculptée l’effigie de Gilles de Bretagne ; la sépulture de ce prince aujourd’hui n’existe plus toutefois son gisant fait en bois de chêne est de nos jours en le musée de Saint-Brieuc.


Cette abbaye commença à connaitre un premier abandon, abandon ou déclin spirituel, lorsque sera établit il est vrai le principe même des abbés commendataires, principe entériné par le traité de Bologne lequel fut signé le18/08/1516. L’abbaye de Boquen, dans la continuité de cette nouvelle règle laquelle modifia alors très profondément et les élections les Maitres Abbés et les possessions relevant de leurs status seigneuriaux sera, en 1522, la proie à un grand trouble lorsqu’un conflit déchirera ses membres divisés en deux parties adverses. En effet un feu fut mis aux poudres lors de la succession du défunt Maitre Abbé deux moines se présentant pour remplacer le moine décédé.
Guillaume de Kersal et Jean de la Motte de Vauclerc furent ainsi tous deux les auteurs de ce trouble jeté, trouble divisant alors toute la communauté monastique présente entre les murs de l’Abbaye de Boquen.
Jean de la Motte de Vauclerc, Conseiller au Parlement et archidiacre de Nantes, déjà Abbé de Ruis, sera finalement retenu par la majorité des moines de Boquen devenant ainsi aussi le nouvel abbé de Boquen; il mourra Coadjuteur irrévocable de Quimper.

L’Evesque de Nantes, Guillaume Eder de Beaumanoir pour le cité, lui succédera à ce même poste d’Abbé commendataire (Un même abbé commendataire, par le principe même de la nomination des moines commendataires, pouvait se retrouver « possesseur » de tout un ensemble d’abbayes plus ou moins importantes et se retrouver ainsi en possession de l’ensemble de tous leurs revenus financiers respectifs bien qu‘ils vivaient à l’extérieur de leurs propres abbayes seigneurs à part entière que tous ils étaient).
A l’image de ces Abbés, lesquels étaient donc choisis qu’au sein même des grandes familles seigneuriales, Maurice de Commacre, Abbé de l’abbaye de Boquen, sera aussi Abbé de l’abbaye de Landevenec ; l’abbaye de Boquen représentera à elle seule pour l’année 1558 un revenu annuel de 900 livres.
Possédant en 1698 un pouvoir étendue sur les ruisseaux et les forêts de Boquen l’abbaye un siècle plus tard, vidée de son sang spirituel, ne comprendra plus à la veille de la Révolution que 4 pauvres moines leur abbé compris; loin en arrière étaient les années en lesquelles les revenus annuels de l’abbaye de Boquen pouvaient alors s’élever jusqu’à 1500 livres.
La Révolution allait bientôt pousser ses premiers cris et notre propre prieuré de la Magdeleine au Pont à Dinan allait lui aussi bientôt disparaitre.
En 1936 cette abbaye fut par Dom Alexis retrouvée en très grandes ruines ; elle était complétement envahie par une démente végétation. Dom Alexis décida, aidé alors que d’un seul fidèle, de restaurer ce très vieux lieu saint tant sur le plan religieux et sur le plan architectural; les travaux dureront jusqu’en 1965 année en laquelle l’abbaye sera de nouveau « Consacrée ».
Finalement il n’y a pas de problème que la Foi religieuse et sincère ne puisse réellement résoudre.
Toujours ouverte aujourd’hui à la spiritualité malgré le départs des Petites Sœurs de Bethleem, et toujours aidée aussi par des laïcs, elle lui reste encore certains travaux de restauration à faire réaliser et notamment ceux des différentes verrières aussi bien celles de la nef que celles des différentes petites chapelles.
Les travaux hier réalisés par Dom Alexis vieillissant eux aussi la réfection de la couverture du cloitre est également envisagée aujourd’hui.

Charte incomplète…Preuves Dom Morice colonne 519
Les prieuré et bourg de Jugon
L’Eglise Notre Dame de Jugon fut édifiée avec le bourg, vers 1110-1120, période approximative de la rédaction de cette charte ci-dessus montrée.
Construite devant le château lequel élevait ses hauts murs au dessus d’un haut éperon, bâtisse défensive entourée par deux étendues d’eau situées toutes deux en contrebas, l’église et le bourg de Jugon apparaissent tous deux bien après d’édification du dit château de Jugon lequel fut peut-être édifié par le premier seigneur de Penthièvre, à savoir par Eudes de Penthièvre ; comte de Bretagne Eudes était le propre frère puisné d’Alain III duc de Bretagne.
Lors de la veille de la fondation du prieuré voulue par Olivier II de Dinan, fils de Geoffroy 1er, petit-fils d’Olivier 1er, arrière-petit-fils de Goscelinus de Dinan, arrière-arrière-petit-fils de Roianteline vicomtesse de Dol, le prieuré et bourg de Jugon par définition étaient alors encore tous les deux inexistants ; le château-fort de Jugon, hier édifié par les premiers seigneurs de Penthièvre, appartenait déjà à la famille seigneuriale de Dinan et cela depuis moult années .
Comment cette seigneurie dite de Jugon était t’elle devenue le bien propre de Geoffroy 1er de Dinan puisque ce seigneur en la charte de fondation du dit prieuré fut cité comme étant l’un des deux acteurs principaux et de l’édification de ce prieuré et de l’édification de son propre bourg ?
La charte de la fondation du dit prieuré de Jugon nous apprend que Geoffroy 1er en effet entrera en la possession de ce castel par droits d’hérédité lui provenant de son père (la dite Roianteline, vicomtesse de Dol, fut l’épouse de Hamon vicomte d’Alet celui-ci ayant également été le « gouverneur » des enfants du duc tout au long de leur minorité).
A l’image du prieuré de la Magdeleine du pont à Dinan et de son jeune bourg, bourg dit « bourg aux moines » en certains actes écrits, tous deux assis sous la ville haute des seigneurs de Dinan, le prieuré de Jugon et son propre bourg étaient tous deux assis très près du chateau-fort de Jugon.
Cette même acquisition se faisant par la seule voie de la transmission héréditaire,
Geoffroy étant le fils d’Olivier 1er de Dinan et de son épouse Ganna, un certain courant de pensée laisserait supposer que sa mère Ganna aurait pu être une enfant naturelle d’Eudes de Penthièvre cette affiliation supposée ayant pour seul mérite le fait de pouvoir ainsi expliquer comment la passation de la seigneurie de Jugon passa de la dite famille seigneuriale des Penthièvre à la dite famille des seigneurs de Dinan via Olivier 1er (La lecture de la charte de fondation du prieuré de Jugon nous apprendra qu’Olivier II de Dinan était « possesseur » de la place forte de Jugon par droits d’hérédité provenant de son père, le susdit Geoffroy 1er).
La charte de la fondation du prieuré de Jugon est très intéressante à étudier dans dans la mesure où elle nous montre le caractère belliqueux de Geoffroy 1er de Dinan ; il est vrai que celui-ci s’empara injustement, et cela avant la dite fondation du dit prieuré de Jugon, de tout un ensemble de terres ne lui appartenant aucunement. Ces terres spoliées par Geoffroy, assises au delà du château-fort de Jugon, étaient légalement le bien seigneurial de Brehant Vetulus ou Brient dit le Vieux.
Brient fut peut-être l’une des toutes premières souches des seigneurs du Poudouvres (la famille seigneuriale de Brehan, souche des seigneurs de Brehan-Loudeac en l’actuelle ancienne paroisse de Brehan, passe pour être l’une des plus anciennes maisons seigneuriales de Bretagne. En la charte de fondation du prieuré de Jugon Guillaume de Brihan, dit « fils de Norman », est un parent proche de Brient Vetulus ou Brient le Vieux dit en latin Brientensium ce dernier étant lui aussi cité en cette charte. Norman se dira être dans la charte de la fondation du prieuré de Lambale » le fils de « Arnaud ». Brientensium ou le dit Brient le Vieux prendra pour femme la sœur de Guildinus fils de Gilon. Lire au bas de cette page le texte consacré à Brient Vetulus).
Charte « complète » relatant la fondation du prieuré de Jugon voulue vers 1109 par Geoffroy 1er de Dinan et Olivier II.
Notum sit presentibus et futuris quod Oliverius, prior filius Gaufredi domini Dinanensis, cum teneret ex hereditate a dono patris sui castrum quod vulgari lingua appellatur Jugon, ex nomine aque que fluit sub eodem castro, quod Jugon similiter appellatur, contigit ut aliquando cum eodem patre esset apud dictum Sanctum Maclovium de Insula, ubi concedenti ipso patro suo et Guillelmo cognomento Abbate fratre suo pro anima sua et parentum suorum. Deo et Beate Marie Majoris monasterii et monachis ejus, primo domum Guillelmin Abbati; deinde, super altare Sancti Maclovii, terram que est apud Jugon a magna porta, cum hospitibus qui jam erant in eadem terram, usque ad locum ubi conjungant due aque Jugon scilicet et Argolna, ad faciendam ecclesiam et burgum, ita solutum et quictum ut hospites ejusdem burgi, nec ipsi Oliverio nec alicui unquam reddant aliquam consuetudinem nisi monachis tantem. Promisit eciam se eis ad quietaturum quamdam curvaturam terre que propter reflexionem reflectitur et ipsa, versus burgum monachorum, ut possint cursum aque conjungue monti, sic et hospites ipsius Oliverii de vico qui est subtus castrum ex parte Argene fluvii aquararie usque ad magna portam; ad a magna porta usque ad burgum monachorum parrochiani ecclesie monachorum reddente ibi totum parochiale jus sicut et hospites eorum; dedit quoque eis eciam piscariam. Cujus donacionis testes sunt ex parte monachorum Guillelmus abba Sancti Martini, Guillelmus prior Minoris Monasterii, Guarinus de Lanrigan, Hubertus panetarius, Petrus bajulus; Gauterius armarius; Johannes de Combornio; Ravilius prior Sancti Maclovii; Mainfuntus prior Dinannensis; Guillelmus Rebrach; Golias sacristanus Sancti Maclovii; et famuli monachorus Pagnus camararius; Augerius de Hospitali; Johannes Marescalus; Gaufredus Resellus; Petrus Martinus; Rainaldus Columbel; Ascelinus Corbel; Radulfus Bruornus; porro ex parte Oliverii, ipse Goffredus pater ejus, et Guillelmus frater ipsius, Simon archidiaconus; Eudo Gobio; Herveus filius Hannonis; Paganus filius Kirkam; Hugo filius Guigonis; Brehaldus propositis et multi alii. Concessum et eciam ipso Oliverio ab abbate et monachis presentibus ut tantumdem fiat pro eo quando obierit quantum pro monacho. Porro in eadem septimana, venit Dominus Guillelmus abbas ad prefatum castrum ipsi Oliverii ubi ipse Oliverii addidit huic elemosine eciam molendinum unum suum cum tota piscaria ejus, dedit eciam et furnum, ad quem molendinum et furnum molerent et coquerent hospites de burgo suo a magna porta usque ad burgum monachorum per consuetudinem sicut et hospites eorum. Concessit eciam monachis quicquid eis dare vel vendere voluerunt homines ejus sive milites ita tamen ne perdat caput servicii sui. Concessit quoque ut monachis accipiant solute ac quiete de omnibus boscis ipsius ad edificandum et ardendum ubicunque ipse acceperit, ubicunque ejus acceperint homines ibi homines monachorum; porci vero monachorum sint in pasnagio in omnibus boscis suis sicut et porcis ejus erunt, et ubicunque pascent hospites ejus porcus suo. ibi et hospites monachorum similiter suo et monachis reddant pasnagium. Dedit eciam eis decimam de omnibus conductibus suis de passagio et concessit ut omnes hospites fuerint in terra monachorum quodcunque mercatum fecerint in castro ejus vel in quodcunque loco ipsius terre sive patris sui non reddant inde sibi consuetudines sed monachis. Si homines vero monachorum fecerint aliquid foris factum, clamor presens fiet ad monachum et faciet inde justiciam, et habebit emendationem qualem debebit si voluerit accipere aut, si voluerit, condonabit, quod si monachus a facienda justicia defecerit clamor deferetur ad dominum castri et ipse quidem coget hominem ad justiciam, sed monachus habebit emendacionem. Hec omnia concesserunt uxor ejus et filii Goffridus scilicet et Guillelmus. Hec omnia vidit et audivit Dominus Guillelmus abbas Sancti Martini cum omnibus monachis suprascriptis, demptis quatuor Guarino scilicet, Ravillio, Mainfunto; et famuli eciam suprascripti viderunt et audierunt exepto Urfredo. Ex parte vero Oliverii, ipse Oliverius, Bertrand filius de Magni, Galiurius filius de d’Eudes, Audroius filius Philippi, Roaldus filius Philippi, Gauffredus filius Gotonis, Galterius abbas, Guillelmus filius Norman de Brihan, Oliverius abbas, Trihan presbyter, Arnaldus Gremart, Simon archidiaconus, Eudo Goboi, Gualterius filius Mainfunti Isacar, Alanus miles, et Tanguy frater ejus, Morgant Cocus, Maurolegot, Radulfus portarius, Ricardus filius Maufredi, Gaufredus filius Pernaturalis, Gaufredus Manent, Gaufredus filius Pisci, Robertus Tonsus, Thomas de Sancto Joanne. Dedit quoque Bertrandus filius Magni, pro anima sua et parentum suorum Beato Martino et monachis ejus capellam quamdam que erat ex altera parte castri, ultra aquam, ubi aliquando interrabantur corpora mortuorum, (haec capella diruta est, nec vestigia manent) et quandam partem terre circa eandem cappellam ad hospitandum vel ad faciendum quod monachis placuerit (hac terrae particula non utitur prior); et sive hospites ibi mittant monachi, sine aliud quid faciant, totum erit solutum, et nichil omnino reddat nisi monachis. Et hoc ipse Oliverius concessit, et uxor ejus et filii supra nominati, et susceperunt societatem et beneficium Majoris Monasterii de manu prefati abbatis tam ipsa mater quam filius ejus; et Bertrannus et Trihan capellanus, et multi alii hec viderunt et audierunt supradicti testes pene tam monachi quam famuli quos quid supra nominati ad present eos reiterare necesse non suit. Cum Gaufredus, dominus Dinannensis, longo tempore dubitasset si posset dare an non in elemosinam aliquid de ecclesiis vel de decimis earum de feudo de Britennensium quod habebat in terra sua, et tollet eis per violencie rapinam, et nullum utile consilium invenisset sine assensu et voluntate illorum, quia dominus habebat odio rapinam, holocaustum et victime impiorum abominabiles sunt apud Dominum, Briencius, cognomine Vetulus, Britennensium summus domini, et eorum promogenitus, ac Sancti Maritini monachus, querens tam salutem animarum dinanensium dominorum quam parentum suorem, filiorum videlicet G. Vetuli et Gautherii Taschen, impetrato acceptoque ab omnibus illis assensu, impetrato acceptoque ab omnibus illis assensu, et voluntaria concessione ad Sanctum Maclovium Dinansem in claustrum venit cum Gilduim filio Gilonis cujus sororem uxorem habuerat, in quo claustro Gaufredum Dinanensem dominum cum monachis turbaque baronum suorum invenit, cui cum suorumque, assensum et voluntaria concessionem retulisset, Gaufredus valde gravisus est, concessio igitur talis sui : Ego Briencius Vetulus et filii mei, omnisque parentela nostra, volumus, assentimus, concedimus et rogamus ut de feudo nostro quod nobis, et omnes sciunt, injuste tollisti tam ex parentela tua Sancto Martino soli, et nullis aliis sanctis donatis in perpetuum habendum quicquid volueritis pro salute et redempcione animarum tocius generis nostri tam mortui quam viventis, ita ut elemosina in primis sit vestra et nos vobiscum ejusdem participes simus. Hac ergo donacione Gaufredus et filii sui accepta, donata et confirmata, gaudium magnum habuere ne amplius unde dubitaverunt dubitata vel debuerunt. Hujus convencionis testes ipse Gaufredus Dinanensis, Eudo Gobio, Morvanus Dumiaco, Pleardus de Brohorii , Radulphus filius Santarii, Ascelinus filius Briencii, Hustus grammaticus, David de Miniaco, Rainaldus filius Chinochi, Orricus de Miniaco, Querricus de Langanono, Testes de illa parte ispe Briencius Vetulus, Briencius Armarius, Gildunus filius Gilonis, Johannes sacrista, Rainaldus nepos ejus, Hamus capellanus monachorum, Brientius Cato et Rainaldus, Hanno filius Guerrici, Gaulterius de Mariaco, Robertus de Herico et alii multi. Mox igitur en premiciis donorum donavit nobis decimam suam de Mignerito : hec facta sunt sub priore Mainfinito; ibidem domino militantibus monachis Herveo, Gingomaro, Hamarico, Rainaldo, Radulfo. Deinde dedit idem Gofredus, dominus Dinanensis, Sancto Martino et suis monachis, terram Berhandi Canuti, scilicet partem una de Carmalo, et alteram partem de Carmalou, quas partes concesserat idem Brehandus Canutus predicto Goffredo et eumdem suum heredem fecerant de illis partibus terre; has igitur duas partes terre de Carmalo et de Carmelen liberas dedit predictus Goffredus sicut dictum Beato Martino Majoris Monasterii concedentibus omnibus filiis suis;Testes hujus doni sunt ilii qui suprascripti sunt. Oliverius, Dinanensis dominus, dedit Domino et Sancto Martino et monachis de Jugon omnem consuetudinem hominum monachorum quam in feria sua accipiebat; unde testes Ricardus dapifer, Rivalonius portarius, Perenesus de Porta et alii multi. Notum sit omnibus fidelibus presentibus et qui post ipsos futuris sunt quia Evanus filius Ranulfi, inspirante Domino, volens fieri monachus in monasterio Beati Martini Majoris Monasterii, paulo antequam fuerat monachis, dedit Sancto Martino et suis monachis heriditatem suam de terra que vocatur Carmoith, sicut eandem tenuerat, jure hereditario, Ranulfus pater suus. Hoc donum fuit factum et confirmatum ante Gaufredum dominum Dinanensem. Ex sua parte vero idem, dinanensis dominus, dedit Beato Martino et suis monachis totum servicium quod habebat in predicta terra Ranulfi Carmoith quam post Ranulfum tenebant Galterius et Evanus filii sui et Verserius consanguineus eorum.Testes ex parte eorum ipse Goffredus dominus, Evarius Cocu, Robertus Bernardi filius, Moyses Gormeli filius, Gormelon Rufus, ex parte monachorum dominus abbas Guillelmus, Durandus, Asinus, Evanus Ranulfi filius. Et quoniam castrum de Jugon, antequam in dominium Gauffredi Dinanensis vel heredum ejus deveniret, antecessorum et parentum comitis Stephani fuisse dignoscitur, quadam vice, dum idem comes Stephanus de curia regis Anglorum veniens per Jugon transiret, dominus Gauffredus de Ivran et dominus David, monachi scillicet de Jugon, adierunt comitem Stephanum, multis precibus eum rogantes ut elemosinam de Jugon quam Gauffredus Dinanensis et Oliverius filius ejus Majori Monasterio fecerant ipse concederet; quod tunc in audiencia multorum benigne concessit. Horum scilicet presencia Conani capellani ipsius comitis, Horvenesii filius Horvenesii, Goscelini de Riviler, Roaldi vicarii, Goffredi filii Pissonisi; de parte monachorum interfuerunt Gauffredus de Ivran et David socius ejus et David capellanus monachorum, Hoellus famulus monachorum et alii multi. Galterius de Bocoit et Rivalonus fratre ejus dederunt monachis Sancti Martini Majoris Monasterii apud Jugon manentibus ut eorum firmitatem habere promererentur duo novalia prati; duoque arabilis terra in Carboihac, unde testes sunt ex parte monachorum Radulphus prior, Evanus monachus, David presbiter, Gorhandus Sebelinus; d’autre part Galterii ipse et frater ejus Gaufredus Rivallonis filius, Gaufredus Gualterini filius, Carnotus Tarduvinus et alii multi. Postea vero ipse Rivallonus decidens ininfirmitatem dedit Deo et et monachis pro amina sua quatuor novalia terre et omnia alia prata, terra arabiles juxta petram propinquam Maelariam, et juxta petram Merclariam et duo prati. Unde sunt testes supradicti. Eo itaque tempore quo dedit dominus Oliverius de Jugon, pro anima sua et parentum suorem, Domino et Sancto Martino in manus Guillelmi abbatis, donum quod huc usque ipsius ac suorum omnium patrocinio filiorum ratum tenemus eodem, sicut in presenti cartula alias scriptum habemus, alias scriptum habemus, Bertrannus Magny filius pro anima sua capellam Beate Marie et curam eadem, et quodam terre novale et cemiteriolum ubi peregrinorum et pauperum corpora inhumari solebant eidem abbati et monachis suis donavit. Postea vero, defuncto primogenito suo, ut supradicti monachi in oracionibus suis eum susciperint, donum illud augmentaturum pollicebatur. Deinde, divina inspirante gracia, qua dicitur : virtus infirmitate perficitur, non modica correctus infirmitate, quasi fratre suos monachos advocat, consilium querit, et se ipsum eis tribuens, et ut eum in oracionibus suis susciperent censum duorum solidorum et unius quarterii frumenti eis donavit; et ne qui eis quasi monachis fraudulenter contradiceret; Gaufredum Oliverii filium et fratres suo qui testes ac doni hujus defensores essent advocatit homines qui censum redderent; preostendit Tehellum videlicet Vetulum unam minam frumenti et sex solidos a terra quam ab eo tenebat sibi reddentem; Bernardumque Cabalum unam minam frumenti reddentem, Exulatumque Petri filium tres solidos; Gravonis filium duodecim dinarios; presentes hujus doni testes sunt Radulfus prior, Herveus et Evanus monachi, Hamo capellanus, David presbiter, Evanus sacerdos, Goffredus, Alanus [et] Oliverius fratres et dominus hujus castri, Picardus dapifer, Hanno Gorra et Robertus fratre ejus, Oliverius de Leen, Exulatus de Guerrivel, Hoel, Gonnor uxor Oliverii, Alanus Bertranni filius, Stephania ejusdem uxor Bertranni, Laura Bertranni filia, qui et ipsi pro anima domino et monachis hec dona dederunt et concesserunt. Ne posterita veteres latere queat, stylo memoricque, quod Goffredus de Corrun in claustro Sancti Maclovii de Dinan, abbati Guillelmo et monachis ejus, dedit partem suam cujusdam molendini de Stagno, quartem partes omnium consuetudinum quas tunc hereditario jure possedebat, et de passagio decimam sur partis de passagii. Hujus rei testes sunt ipse Gauffredus de Dinan et Olivierusque ejus filius, et Alanus et Evanus Cocus, David de Miniac et multi alii. Ut Rafredus molendinarius particeps beneficii Majoris Monasterii esset, de horto suo concessit terram habendam ad exclusam reficiendam, quapropter monachi et eorum capellanus injunxerunt et honorifice sepelierunt . Quod ejus filii Herveus et Galterius concesserunt et super altare Sancto Marie posuerunt. Hujus doni testes existunt Evanus, magister Jullianus capellanus, Evanus Tardif, Alanus filius Arnaudi. Sic sigillatum in sermento albo cum filiis ab ipso impendentibus.
Traduction personnelle : Pour le présent et le futur que l’on sache qu’Olivier fils aîné de Geoffroy, seigneur de Dinan tenant en son héritage don de son père le château en langage commun appelé Jugon, du nom de l’eau qui coule sous le même château également appelée Jugon, quant il est arrivé un jour appelé avec son père dans Saint-Malo de l’Isle, a en ce lieu concédé avec son père, et avec Guillaume surnommé l’Abbé son frère, pour leurs âmes et celles de leurs parents, à Dieu et à la Bienheureuse Marie du Grand Monastère et à ses moines les biens suivants: Premièrement la maison de Guillaume l’Abbé ; puis sur l’Autel de Saint-Malo la terre qui est à Jugon depuis la grande porte, avec l’hospital [ou maison d’ébergement] qu’il y a déjà en la même terre, jusqu’au lieu où se conjuguent les eaux de Jugon et de l’Arguenon pour faire l’église et le bourg, ceci sans entraves et tranquille pour les hôtes du même bourg. Et hormis les moines les hommes d’Olivier ne pourront jamais appliquer les coutumes. Il leur a été également promis toute quiéte [en toute quiétutude, sans usages ni coutumes] pour les terres dans la courbe de l’Arguenon, pour ramener à la réflexion et a réfléchir le bourg des moines, pour le cours de l’eau uni à la montagne, pour les hôtes d’Oliviers eux mêmes en le village qui est sous le château, pour toute la partie de la réserve [de l’étang] de l’eau d’Arguenon jusqu’à la grande porte, et de la grande porte jusque bourg des moines; il leur a donné aussi le droit en toute la paroisse pour la défense des moines et celle des paroissiens, celle de l’église et celle de leurs invités; il leur a donné aussi une pêcherie. De ces dons sont témoins d’une part : Guillaume abbé du monastère de Saint-Martin, Guillaume prieur du petit monastère, Garin de Lanrigan, Herbert le responsable du pain, Pierre le porteur, Gautier armarius [celui qui était responsable des armoirium, placards en lesquels étaient rangés les scripts]; Jehan de Combourg [Jehan II de Dol seigneur de Combourg cousin de Geoffroy 1er de Dinan]; Ravilius prieur de Saint-Malo; Main prieur de Dinan; Guillaume Rebrach; Helias sacristain de Saint-Malo; le serviteur des moines Payen camarier [camarier : celui qui était attaché à la personnalité de certains dignitaires de l’église]; Auger de l’Hospital; Jehan Mareschal; Geoffroy Resel; Pierre Martin; Railand Colombel; Ascelin Corbel; Raoul Bruorn [Raoul de Broons ]; d’autre part en plus d’Olivier Geoffroy son père et Guillaume son frère lui-même [le susdit Guillaume l’Abbé], Simon archidiacre; Eudes Gouyon; Hervé fils de Hannon; Payen fils de Kirkam; Hugues fils de Guigon; Brehald le préposé et plusieurs autres. Cela a été accepté par Olivier et aussi par l’abbé et autant par les moines présents que par tous ceux qui sont venus jusqu’ici.
En outre, dans la même semaine, le Seigneur Guillaume l’Abbé dans le même château d’Olivier, où était Olivier, a ajouté aussi pour aumosne son propre moulin avec toute sa pêcherie; il a également donné le four à qui est le moulin, et la cuisson et le broyage et la cuisine pour ses propres hôtes et leurs invités en le bourg depuis la grande porte jusqu’au bourg des moines cela selon la coutume. A également été accordé aux moines (par Olivier), quels que soient leurs choix, de vendre ce qu’ils voudront à ses hommes ou à ses soldats de façon à ne pas perdre la tête de leurs services [?]
Concède aussi aux moines de recevoir sans entrave et tranquille, pour eux mêmes, tous les bois pour la construction et le chauffage partout où cela sera accepté; partout où seront acceptés et ses hommes et ses moines. Et la glandée des porcs des moines dans tous ses bois, partout où les porcs seront, et partout pour leurs hôtes le repaitre pour leurs porcs. Les hostes des moines, et les moines eux mêmes, rendront le pallagium [Palagium : acquittement financier donné pour la « glandée » et pour le parcours des bois du seigneur par les porcs de ses propres vassaux. Suivant les règles cisterciennes en vigueur au 12ème siècle la plupart des moines devaient eux mêmes travailler la terre qu’ils avaient reçu de leur seigneurs respectifs. Certains moines cependant feront appel à des journaliers extérieurs appelés Hospites passant ainsi outre à cette règle religieuse. Pour punir l’un de ces méfaits Guillaume de la Chapelle, en 1189, fera un exemple en sommant l’un de ces moines d’égorger ses bêtes de trait Guillaume estimant avoir des droits féodaux sur les champs de ces terres alors cultivés par des moines. Ce procès opposant et Guillaume de la Chapelle et les moines de l’abbaye de Savigné, abbaye sise en Normandie, sera instruit par Robert de Lanvallei alors sénéchal de Rennes ; cela sera fait sous la mandature de Geoffroy duc de Bretagne et fils d’Henry II roi d’Angleterre. Dom Morice tome 1 colonne 716. L’abbaye de Savigny, ou de Savigné, sera fondée par Saint-Vidal lequel fut, dans la seconde moitié du 11ème siècle, le chapelain personnel de Robert de Mortain l’un des plus riches seigneurs anglo-normands au lendemain de la bataille d’Hasting laquelle fut livrée en 1066 par son demi-frère, Guillaume le Conquérant. Cette abbaye va très rapidement se développer et créer ainsi des abbayes filles dont certaines seront édifiées en Angleterre. L’abbaye de Vieuville sous Dol, à laquelle Jean de Lanvallei offrira sa terre dite d’Harel, relevera elle aussi de cette même abbaye mère située à Savigny le Vieux dans la Manche ].
Il a également donné (aux moines) la dime sur l’asservissement des passages [les dimes perçues hier par Olivier sur les chemins soumis à taxes] et il a accordé cela pour tous les hôtes, quels qu’ils soient, qui passeront sur les terres des moines pour venir faire le marché en son château établissant cela pour quelque soit la terre obtenue de son père ; par conséquence ils ne donneront pas à Olivier ce qu‘il prend d’habitude mais ils le donneront aux moines. Mais si les hommes des moines produisent quelque chose au dehors les moines présents appelleront à grands cris et la justice sera faite ; ils seront de la sorte obligé à la punition ou si les moines le souhaitent ils recevront leur pardon. Et si les moines échouent à rendre justice ils soumettront leur plainte au seigneur du château et l’homme contraint à la justice par les moines sera corrigé.
Tout cela fut accordé par sa femme nommée Gonnor [Agnorie de Penthièvre] et par ses enfants à savoir Geoffroy et Guillaume. Ceux-ci ont tous vus et entendus Guillaume Abbé de Saint-Martin avec tous les moines susdits; retranché [sauf] à savoir : Garin, Ravillio, Meen, Golia [Helie], et également les serviteurs susdits qui ont vu et entendu excepté Urfredo. Mais outre Olivier lui même, Bertrand fils de Magni, Galiurius fils de d’Eudes, Audroius fils Philippe, Roald fils de Philippe, Geoffroy fils de Gotonis, Gaultier abbé, Guillaume fils de Norman de Brihan, Olivier abbé, Trihan prêtre, Arnauld Gremart, Simon archidiacre, Eudo Goboi [ou Eudes Gouyon seigneur de Gouyon-Matigon], Gaultier fils de Main Isacar, Alan chevalier et Tanguy son frère, Morgan Cocus, Maurolegot, Raoul portier, Richard fils de Mauffroy, Geoffroy fils de Pernaturalis, Geoffroy Manent, Geoffroy fils de Pisci, Robert Tonsu, Thomas de Saint-Jean.
Et donne Bertrand fils de Magni, pour son âme et celles de ses parents, au bienheureux Martin [le Grand monastère de Saint-Martin de Marmoutier] et à ses moines, la chapelle qui est de l’autre côté du château, au delà de l’eau là où autrefois on mettait en terre les corps des morts (cette chapelle était alors déjà en ruines « annotation portée en marge de la charte ») et une partie des terres proches de la même chapelle, près de l’ébergement, où les moines pourrons faire ce qu’il leur sera grée, où les moines pourront envoyer leurs hospites sans rien avoir à faire d’autre, où tout sera résolu et où rien ne sera à rembourser (où rien ne sera dû) excepté aux moines. Et cela lui même Olivier l’accorda, et ses fils ci-dessus nommés aussi, et fut aussi reconnu par la communauté et par le bénéfice du Grand Monastère déposé en la main de l’abbé susmentionnée [le dit Guillaume abbé de Marmoutier] ainsi que par sa mère et par son fils et par Bertrand [Bertrand fils de Maingi ci-dessus] et Trihan chapelain. Et beaucoup d’autres ont vu et entendu les témoins mentionnés ci-dessus, presque tous moines ou familiers, quels qu’ils soient mentionnés ci-dessus, et il est nul besoin de se répéter pour les présenter.
Avec Geoffroy, seigneur de Dinan, ont a hésité pendant une longue période pour savoir s’il pouvait donner ou non en aumosne certaines églises ou dimes du fief de Brient [ici Brien le Vieil ou Brien Vetulus chef de la « branche aisnée » des Brien] lequel fief était en sa propre terre [le dit fief de Brien relevait alors il est vrai de la seigneurie de Geoffroy de Dinan], fief que Geoffroy avait pris par la violence des rapines sans aucune utile conciliation et sans son consentement contre sa volonté. Pour ce seigneur [ici Brien Vetulus] il y eu odieuses rapines et les méchants seront victimes de l’abominable holocauste ordonné par le Seigneur.
Brien surnommé le Vieux, seigneur suprême des Britennensium [seigneur aisné et supérieur de tous les Brien. Ce détail est ici important puisqu’il confirme que tout seigneur, même « vassal », était « maitre » en ses terres], et aussi celui qui est son aîné [celui qui est son fils aîné], et le moine de Saint Martin, ont peur pour le Salut de l’âme du seigneur de Dinan ainsi que celui de ses parents, mais aussi pour celui de G. le Vieux et celui de Gautier Taschen.
Fut donc obtenue et acceptée par tous une approbation volontairement concédée en le cloitre de Saint-Malo de Dinan; venu avec Gilduim fils de Gilon, lequel a pour sœur la femme qu’il a [Brien le Vieux est venu avec Gelduim fils de Gilon lequel a pour sœur sa propre femme] dans le cloitre devant Geoffroy seigneur de Dinan, avec le tumulte des moines et barons qui s’y trouvaient eux mêmes avec leurs parents, un assentiment volontaire concédé fut apporté et Geoffroy en a été très heureux. Par conséquence fut concédé tel que : Moi Brient le Vieux et mes fils, et tous nos parents, nous donnons notre assentiment et demandons que nos fiefs si injustement pris à partie, et tout le monde le sait, soient donnés à partir de notre seule parenté à Saint-Martin et avec lui à plusieurs autres Saints; le donneur (ici Brient le Vieil) de sa volonté, pour le salut de son âme et pour le salut et la rédemption des âmes de sa famille aussi, tant morte que vivante, donne à perpétuité peu importe ce qu’il a de sorte que l’aumône la première soit la sienne et moi avec lui (avec Geoffroy de Dinan) je partage la même. Donc cette donation Geoffroy et son enfant acceptent, donnent et confirment avec grande joie et annoncent ne pas plus hésiter ou douter. Témoins à cette convention furent Geoffroy lui même, Eudes de Goyon, Morvan de Miniac [Morvan de Miniac premier seignur de Miniac-Morvan; celui-ci vers 1078 fut également « témoin » lors de la fondation du prieuré de Saint-Florent sous Dol laquelle fut voulue par Jean seigneur de Dol, neveu de Geoffroy de Dinan lui même], Pierre de Broons, Raoul fils de Santarii, Ascelin fils de Brient, Hustus le grammarien, David de Miniac, Rainald fils de Chinoc, Orin de Miniac, Guerin de Languenan [Guerrinus de Langananno seigneur de Languenan proche de Corseul. Plus d’un siècle plus tard, en 1235, Marguerite fille de Rolland de Montafilan, Dame de Plancoët, donnera au prieuré de Saint-Aubin des bois la dime de Languenan] . Tesmoins de cette partie furent Brien le Vieux, Brien Armarius, Gilduin fils de Gilon [le susdit beau frère de Brien Vetulus], Jehan le sacristain, Rainald son neveu, Hamon le chapelain des moines, Brien le Chat et Rainald, Hanno fils de Guerin, Gaultier de Mariac, Robert de Heric et plusieurs autres.
Donc peu de temps après en premier don a été donné (par Geoffroy de Dinan) la dime de Mignerito et cela fut fait et en la présence de Mainfinito et en même temps en celle des moines soldats du Seigneur que sont Hervé, Gingomaro, Hamaric, Rainald, Raoul.
Puis a donné le même Geoffroy, seigneur de Dinan, à Saint Martin et à ses moines, la terre de Berhant le Chénu [ou Brehan Chanet. Brehan Chénu ou Brehan Chanet en latin se dit en effet « Berhandi ou Brehan Canuti » ce qui signifie : Brehan le Blanc, Brehan le Vénérable ou encore Brehan le Vieux…Berhandi ou Brehan Canuti est-il Brien Vetulus ?] à savoir une partie de la terre de Carmalo et une autre partie de celle de Carmalen lesquelles parties concède le même Brehant le Vénérable au dit Geoffroy, et aussi l’héritier de celui-ci concède ce qui fait ces mêmes parties de terre. Donc deux parties de terre affranchies de Carmalo et de Carmelen sont données par le dit Geoffroy, comme indiqué, au Grand Monastère de Saint-Martin qu’ont concédé après lui tous ses enfants. Sont témoins de ce don tous ceux qui sont énoncés ci-dessus.
Olivier seigneur de Dinan donne au Seigneur et à Saint-Martin, et aux moines de Jugon, tous les coutumes qu’il reçoit pendant les fériés [pendant les jours de fêtes]. De cela sont témoins : Richard sénéchal, Rivalon le portier, Perenessus de la Porte et plusieurs autres.
Qu’il soit connu de tous les fidèles présents, et après eux ceux qui demain seront, que Evan fils de Ranulf, inspiré par Dieu, a voulu devenir moine en le Monastère « le Grand Monastère du bienheureux Martin » peu avant qu’il y ait eu plus de moines; il a donné à Saint-Martin et à ses moines sa terre héritée qui est appelée Carmoith comme il la tenait par droit d’hérédité de son père, Ranulf. Ce don a été fait et pour ce faire a été confirmé par Geoffroy seigneur de Dinan.
De son côté le même Geoffroy seigneur de Dinan a donné au bienheureux Martin et à ses moines tout son service qu’il possède [tous les droits et coûtumes qu’il possède] en la dite terre de Ranulf Carmoith qu’auprès de lui tiennent Galterius et Evanus ses fils, et Verserius leur cousin ; de cela sont témoins eux mêmes Geoffroy seigneur [Geoffroy seigneur de Dinan], Evan Cocu, Robert fils de Bernard, Moy fils de Gormeli, Gormelon le Roux, et d’autre part les moines eux mêmes à savoir le seigneur abbé Guillaume (Guillaume de Dinan frère d’Olivier), Durand, Asinus, Evan fils de Ranulf [Evan susdit celui-ci étant celui qui offrit la dite terre de Carmoith].
Et parce que la place-forte de Jugon avant qu’elle soit la propriété du seigneur Geoffroy de Dinan, et qu’elle devienne celle de ses héritiers, a été reconnue être autrefois aux ancêtres et parents du comte Etienne, pendant que le même comte Etienne arriva de la Cour d’Angleterre transitant par Jugon, le seigneur Geoffroy de Ivran (Ivran proche de Jugon) et le seigneur David, à savoir aussi les moines de Jugon, ont informé le comte Etienne le suppliant par beaucoup de prières de bien vouloir accepter l’aumosne de Jugon que Geoffroy de Dinan et Olivier son fils au Grand Monastère ont concédé.
Alors en une audience multiple avec bienveillance concéda [Etienne comte de Bretagne et seigneur de Penthièvre « entérine » ou « confirme » la concession faite hier à Marmoutier par Geoffroy de Dinan et son fils Olivier les dits Geoffroy et Olivier étant pour la terre de Jugon « vassaux » du dit Etienne]. Ont été présents : Conan Chaplain comte lui même , Herven fils de Herven, Josselin de Riviler, Roald le vicaire, Geoffroy fils de Pissonis; d’autre part les moines en présence des moines Geoffroy d’Evran et son partenaire David, et David chapelain des moines, Hoel serviteur des moines et plusieurs autres.
Gaultier de Bocoit et Rivalon son frère donnent aux moines du Grand Monastère de Saint-Martin ce qu’il reste de leur ferme, à savoir deux champs labourés et deux terres arables en Carboihac [Carbrehaut ou Quarberhaui fief assis en Plénéee-Jugon. Jules Henri Geslin de Bourgogne]; de cela sont témoins d’une part les moines Raoul prieur, Evan moine, David prêtre, Gorhand Sebelin et d’autre part Gaultier lui même et son frère Geoffroy fils de Rivallon, Geoffroy fils de Gaultier, Carnot Tarduvin et beaucoup d’autres.
Cependant après, Rivallon dans son infirmité [Rivallon de Bocoit, père de Gaultier, de Geoffroy et de Rivallon. Il donnera des terres elles aussi en jachères proches de celles de ses propres enfants] a donné à Dieu et à ses moines, pour le salut de son âme, quatre terres nouvelles en jachères et toutes ses prairies proches de deux nouvelles en jachères, proches du rocher voisin de Maelariam ; et proches du rocher de Merclarian deux prairies aussi. De cela furent témoins les susdits.
C’est alors en ce temps là que le seigneur Olivier donna Jugon pour son âme et celles de ses parents, au Seigneur et à Saint-Martin dans la main de Guillaume abbé ; le don susdit avec sa protection a été ratifié par ses enfants tenant le même [tenant le même Jugon].
Comme dans autres précédentes chartes nous écrivons que Bertrand fils de Magny [Bertrand susdit le même qui offrira la petite chapelle antique de Jugon] a donné pour son âme et les mêmes soins et une terre en jachère et le cimetière pour les pèlerins servant aussi à l’occasion pour l’enterrement des corps des pauvres aussi [au bas moyen âge l’habitat rural était très clairsemé le bourg lui naissant très souvent autour de la fondation d’un prieuré ou bien d’un monastère. Ainsi proche d’une chapelle antique il y avait souvent un habitat premier, petit, primaire et cellulaire, proche duquel était fondé soit un prieuré soit un monastère ; celui-ci alors naturellement et humainement s’amplifiait. Le « cimetière pour les pauvres » , assis ici même, atteste à lui seul la présence de ce même habitat premier. A Jugon cette « chapelle antique » était celle de la Bienheureuse Marie alors bien du dit Bertrand fils de Magny. Comment ce dernier était t’il lui même entré en possession de cette même petite chapelle antique ? ]; tout cela à l’Abbé et à ses moines il les a remis. Plus tard cependant, au décès de son fils aîné, aux moines susmentionnés, et pour les prières faites pour le soulever, (pour les prières faites pour l’aider dans sa maladie) il promis d’augmenter son don.
Puis par la Grâce de l’Inspiration divine il a dit : « pour que la vaillance de l’infirmité se termine, pour que la faiblesse non modique soit corrigée…Faisant appel à ses frères moines auprès d’eux il requerra conseil et leur donna lui même afin qu’ils puissent le recevoir dans leurs prières deux sols et un quart de froment ; cela il l’accorda aux moines qui ne feront pas calomnies contre eux.
Geoffroy fils d’Olivier et ses frères [il s’agit ici des enfants d’Olivier II de Dinan lui même fils de Geofroy 1er] sont témoins de ce don étant les défenseurs de celui-ci appelant aux hommes qui paient l’impôt (de faire de même).
A savoir Tehel le Vieux donne une mine de froment et six sols sur la terre en laquelle il se tient retiré ; Berand Cabal donne une mine du froment qu’il tien; Exalte fils de Pierre [Exulatus de Guerrivel ci-dessous ?] donne trois sols; Gravon fils donne douze offrandes. Et ont été témoins, présents à ces dons, Raoul prieur, Hervé et Even moines, Hamon chapelain, David prêtre, Evanus prestre, Geoffroy [Geoffroy 1er de Dinan], Alain et Olivier frères et seigneurs de ce chateau [Alain 1er et Oliviers II fils du dit Geoffroy 1er et frères du dit Guillaume l’Abbé. Olivier est ici celui qui « décide » de la fondation du dit prieuré de Jugon], Picard sénéchal [probablement Richard le sénéchal déjà cité ci-dessus], Hanna Gorra et Robert son frère [probablement Hanno fils de Guerin déjà cité ci-dessus], Olivier de Leen, Exulat de Guerrivel, Hoel, Gonnor femme d’Olivier [Agnorie de Penthièvre femme d’Olivier II de Dinan], Alain fils de Bertrand, Stephanie femme du même Bertrand, Laure fille de Bertrand. Et ils ont donné et accordé ces dons pour l’âme du seigneur et des moines [pour l’âme d’Olivier de Dinan et des moines] .
Ne pouvant pas avoir de descendance, tige de la mémoire, Geoffroy de Corrun [ou Geoffroy de Corron né vers 1070. Décédé sans héritier direct son frère semble devoir être le « grand aïeul d’Etienne de Corron né vers 1160. Agnès la fille du dit Etienne de Corron, née vers 1180-1190, épousera Roland de Dinan seigneur de Montafilan. Etienne de Corron sera cité en 1216 aux côtés de Geoffroy de Tournemine et d’Olivier son fils lorsque tous deux avec Rolland de Saint-Hillion donneront au Grand Monastère une somme de bois en le bocage de Corron seigneurie assise en Planguenouald. Passée en la famille de « Montafilan » cette seigneurie entrera en 1437 dans la famille seigneuriale des sires de Laval avant d’être rachetée, cela en 1541, par Claude d’Annebaut baron de la Hunaudaye] en le cloitre du seigneur de Saint-Malo de Dinan et du bienheureux Martin, à l’Abbé Guillaume et ses moines, donne une certaine partie de son moulin de l’Etang, la quatrième partie de l’ensemble de ses coutumes qu’il possède par droit d’hérédité, et sa dime de péage sur la partie des passages ; de cela sont témoins Geoffroy de Dinan et Olivier son fils, et Alain et Evan Cocus, David de Miniac et beaucoup d’autres.
De même Rafredus le meunier a partagé ses bénéfices avec les Grand Monastère, de son jardin il concéda la terre qu’il avait afin de réparer les exclus enjoignant les moines et leurs chapelains à honorablement enterrer [Rafredus donne sa terre à Saint-Martin afin que les moines et leurs chapelains puissent honorablement inhumer les exclus]. Pour cela ses fils Hervé et Gaultier ont concédé et sur l’Autel de Sainte-Marie posèrent leurs mains. Il y eu pour témoins à ce don Evan, le maitre aumônier Julien, Evan Tardif, Alain fils d’Arnaud.
Ainsi le sceau en le blanc assermente avec les enfants eux mêmes pour faire usage (de droit).


La Maison seigneuriale de Brient dit Vetulus
La Maison seigneuriale de Brehan est l’une des plus anciennes de Bretagne; elle est issue de la terre et seigneurie de Brehan-Loudéac apparaissant dans l’un des cartulaires de l’abbaye de Marmoutier dès l’année 1080 (la terre seigneuriale de Brehan/Loudeac était à orient délimitée par celle du Porhoët cette dernière étant elle même à orient délimitée par le comté de Rennes ; le vicomte Eudes, possesseur de Chavagne assis au sud/ouest de Rennes, et époux de Roianteline, sera seigneur du Porhoët et vicomte de Rennes. Celui-ci sans enfant lui succédant choisira Geoffroy 1er duc de Bretagne pour seul et unique héritier lui offrant ainsi, avant de mourir, le susdit Chavagne).
Chef de la maison des Brient le seigneur Brehan le Vieux, ou Brient le Vetulus, apparait ainsi par le don de certains fiefs qu’il possédait et qu’il offrit à la dite abbaye de Marmoutier ou Monastère de Saint-Martin le Grand : Brientensius Summus Dominus et eorum primogenitus…
D’après cet acte il avait épousé la sœur du seigneur Gilduin (Guidinius) fils de Gilon; il signe ce même acte aux côtés de ses propres enfants, à savoir Guillaume et Gaultier.
Brehant le Vieux apparait aussi dans d’autres chartes toutes relatives à des dons qu’il fit, que cela soit à l’abbaye de Marmoutier ou bien à celle de Saint-Melène de Rennes; il apparait aussi le 14/07/1121 dans une charte relative à un don que fit Geoffroy II comte de Bretagne au prieuré de St-Martin de Lamballe, prieuré fondé par Geoffroy 1er Boterel en l’année du Seigneur 1083.
Geoffroy 1er de Dinan, quelques temps après, entrera en conflit ouvert contre le haut seigneur Brehant le Vieux et ses fils premiers nés, tous trois cités dans la charte ci-dessus, en les spoliant sans aucune concertation de certaines de leurs terres situées au dehors de la seigneurie de Jugon-Dinan.
Dans la continuité de la fondation du prieuré de Jugon, et celle des dons régulièrement offerts à ce même prieuré, Geoffroy de Dinan hésitera en effet à offrir au monastère de Jugon les dîmes relevant directement de ces mêmes terres spoliées par lui même, terres lesquelles hier étaient en possession légitime du dit Brient Vetulus et de ses fils aisnés, bénéfices lesquels moralement n’appartenaient aucunement au seigneur de Dinan. Brient et ses enfants profiteront de ce problème « moral » pour faire appel au grand monastère de Saint-Martin demandant ainsi à celui-ci, pour le salut de leurs âmes, celui des âmes de Geoffroy de Dinan et celles de la famille de celui-ci, de prendre désormais part à toutes approbations et concessions volontaires pour toutes dîmes offertes à Saint-Martin, dîmes nées du fruit même de leurs terres hier spoliées par Geoffroy ; à cette demande Guillaume Vetulus et Gaultier son frère, celui-ci dit aussi Taschae, obtinrent tous deux satisfaction.

Ce jugement fait « aimablement » fut rendu en le cloitre de l’église de Saint-Malo de Dinan et cela en présence de Gildiun fils de Gilonis dont Brient Vetulus ou Brehant le Vieux avait épousé la sœur. En ce même cloitre, entouré des moines et d’une foule de grand barons alors présents, Geoffroy acquiesça à la requête émise par la famille Vetulus ; devant cet accord conclu Geoffroy de Dinan semble avoir exprimé une joie sincère et furent ainsi témoins de ce même accord Bréhant le Vieux et ses enfants. Furent témoins de ce jugement Eudes Gobio celui-là même qui fut hier présent lors de la fondation et du prieuré et du Bourg de Jugon ainsi que Morvan fils de Miniac. Sera aussi témoin Pleardus de Broon, ou Pierre de Broons, lequel fut peut-être le tout premier seigneur de cette terre qui verra naitre demain le futur connétable Bertrand Du Guesclin ; donc citée dès le début du 12ème siècle aux côtés de la puissance seigneuriale des seigneurs de Dinan, la seigneurie de Broons passe pour être elle aussi l’une des plus ancienne maison de Bretagne. L’église de Broon est toujours aujourd’hui placée sous le vocable de Pierre.
Seront également témoins lors de ce même jugement Raoul fils de Santarii, Ascolin fils de Brient, Herbert grammatical, David de Miniac, Rainald fils de Chimoici, Orricis de Miniac, Guerin de Langan (Guerricus ou Jacques de Languenon, premier seigneur connu de la ville actuelle de Languenan laquelle est née d’un démembrement réalisé au sein des paroisses de Corseul et de Ploubalay. Les dîmes de Languenan seront citées dès 1235 et en 1278 lors d’un accord établit entre Alain de Gouyon, seigneur de Matignon, et l’abbaye de Saint-Aubin des Bois). Du côté de Brehant Vetulus furent témoins : Brient Vetulus, Brient, Armarius, Gildguinus fils de Gilonis, Haimon Capellan moine, Brient Cato et Rainaldus. Haimon fils de Guerrici, Gaultier de Meciaco, Robert de Hihenico et plusieurs autres. Ceci fut fait aussi en présence du Prieur Malfinito. Puis Gaudefroy de Saint-Martin et le moine de son pays l’accompagnant, Berhaudi Canuti, donnèrent à leurs tours une partie des terres de Carmalo; Geoffroy et son fils reconnaissant aussitôt que ces mêmes terres avaient été offertes par le dit Berhaudus Canutus. A ce dernier don furent témoins les mêmes personnages déjà cités ci-dessus. Puis Olivier de Dinan donna en dernier à Dieu, à Saint-Martin et aux moines de Saint-Martin officiant à Jugon toutes les dîmes perçues habituellement le jour de la Foire au nouveau bourg de Jugon. Furent témoins de cette décision d’Olivier II de Dinan, Richard Dapifer son sénéchal, Rivallon le portier, Perenesius de Porta (probablement issu de la paroisse ancienne de la Prenessaye laquelle, orthographiquement, vient de Perennes et Perenesius; paroisse alors située au plus près de la forêt de Loudéac et positionnée au plus près du fief de Brient Vetulus) et plusieurs autres aussi.
De la famille ascendante de Brient Vetelus semble devoir être parent le tout dernier seigneur « vicomte du Poudouvre », Alain Brient vicomte du Poudouvre. D’ailleurs, au lendemain même de cette dispute Geoffroy II de Dinan, fils du dit Olivier II, prendra pour épouse Muriel du Poudouvre fille d’Alain Brient et de Muriel, tous deux vicomte et vicomtesse du Poudouvre ; cette union mettra sur la même ligne générationnelle et le dit Alain Brient et les susdits enfants de Brient Vetulus (En une charte de l’abbaye de Saint-Aubin des Bois Alain Brient, époux de Muriel, se dira être le descendant des Vicomtes du Poudouvre cette seigneurie étirant hier ses terres entre l’Arguenon et la Rance. Par le mariage de la dite Muriel, écrit aussi Muliel, la seigneurie de Dinan/nord absorbera la dite seigneurie vicomtale de Poudouvre ; celle-ci perdura au travers de la seigneurie de Plessis-Balisson, au travers de Geoffroy Balisson fils du susdit Alain Brient et frère de la susdite Muriel femme et compagne du dit Geoffroy II de Dinan ).

Liste des acteurs de la fondation du prieuré de Jugon:
– Olivier fils de Geoffroy de Dinan
– Geoffroy de Dinan père d’Olivier
– Guillaume l’Abbé frère d’Olivier et fils de Geoffroy de Dinan
– Les hospites d’Oliviers
– Pierre le porteur
– Gautier chargé des armoirium
– Ravilius prieur de Saint-Malo
– Main prieur de Dinan
– Guillaume Rebrach
– Helias ou Helie sacristain de Saint-Malo
– Payen le camarier des moines
– Auger de l’Hospital
– Jehan Mareschal
– Geoffroy Resel
– Pierre Martin
– Railand Colombel
– Ascelin Corbel
– Raoul de Broons
– Simon archidiacre
– Eudes Gouyon
– Hervé fils de Hannon
– Payen fils de Kirkam
– Hugues fils de Guigon
– Brehald le préposé
– Gunnor ou Agnorie de Penthièvre femme d’Olivier de Dinan
– Geoffroy fils d’Agnorie et d’Olivier de Dinan
– Guillaume frère du précédent
– Garin Ravillio, absent
– Meen, absent
– Golia ou Helie, absent
– Urfredo, serviteur, absent
– Bertrand fils de Magny, chapelain, donateur de la chapelle antique
– Magny père de Bertrand
– Galiuris fils d’Eudes
– Eudes père de Galiurius
– Audroius fils de Philippe
– Philippe père d’Audroius
– Roald fils de Philippe et frère supposé d’Audroius
– Geoffroy fils de Galonis
– Galonis père de Geoffroy
– Gaultier, abbé
– Guillaume fils de Norman de Brihan ou de Brehan ou de Brien
– Olivier, abbé
– Trihan, prêtre, chapelain
– Arnauld Gremart
– Gaultier fils de Main Isacar
– Main Isacar père de Gaultier
– Alain Chavalier frère de Tanguy
– Tanguy Chavalier frère d’Alain
– Morgan Cocus
– Maurolegot
– Raoul, portier
– Richard fils de Mauffroy
– Mauffroy père de Richard
– Geoffroy fils de Pernaturalis
– Pernaturalis père de Geoffroy
– Geofroy Manent
– Geoffroy fils de Pisci ou de Pissonis
– Pisci père de Geoffroy
– Robert Tonsu
– Thomas de Saint-Jean
– Brien Vetulus donateur
– G. Vetulus fils de Brien
– Gautier Taschen, fils de Brien Vetulus
– Gilduin fils de Gilon, beau-frère de Brien Vetulus
– Gilon père de Gilduin
– Morvan de Miniac
– Pierre de Broons
– Raoul fils de Santarii
– Santarii père de Raoul
– Ascelin fils de Brien Vetulus
– Hustus le grammarien
– David de Miniac
– Guerin de Langan
– Brien Armarius parent de Brien Vetulus
– Jehan le sacristain
– Rainald, neveu du précédent
– Hamon, chapelain des moines
– Brien le Chat, parent supposé de Brien Vetulus
– Rainald
– Hanno fils de Guerin, donateur voir en la charte Hanna Gorra ou Hanna fils de Gorra
– Robert frère de Hanna fils de Gorra
– Guerin père de Hanno
– Gaultier de Mariac
– Robert de Heric
– Mainfini
– Hervé, moine
– Gingomaro, moine
– Hamaric, moine
– Railand, moine
– Raoul, moine
– Brehan le Chénu, peut-être Brien Vetulus, donateur des terres de Carmalo, de Carmalou et de Carmelen
– Richard, sénéchal
– Rivalon le portier
– Perenesus de la Porte
– Evan fils de Ranulf, moine de Jugon, donateur de la terre de Carmoith
– Ranulf Carmoith père de Evan le précédent
– Galterius ou Gaultier Carmoith frère d’Evan ci-dessus
– Verserius cousin de Evan et de Gaultier Carmoith ci-dessus
– Evan Cocu
– Robert fils de Bernard
– Bernard père du précédent
– Moy fils de Gormeli
– Gormeli père du précédent
– Gormelon le Roux
– Durand
– Asimus
– Etienne de Penthièvre, dernier possesseur de Jugon avec Geoffroy de Dinan
– Geoffroy de Ivran, seigneur
– David, seigneur
– Conan Chaplain
– Herven fils de Herven
– Herven père du précédent
– Josselin de Riviler
– Geoffroy d’Evran, moine
– David, moine et confrère du précédent
– David chapelain des moines
– Hoël, servituer des moines
– Gaultier de Bocoit, donateur d’une ferme et de terres en jachères en Carboihac ou Carbrehaut en Plenée-Jugon
– Geoffroy frère de Gaultier de Bocoit
– Rivalon de Bocoit frère des précédents, donateur d’une ferme et de terres en jachères
– Rivalon de Bocoit père des trois précédents, infirme, donateur de 4 autres terres en jachères
– Geoffroy de Bocoit fils de Gaultier ci-dessus
– Gorhand Sebelin
– Carnot Tarduvin
– Tehel Vetulus ou Tehel le Vieux, il paie l’impôt
– Beran Cabal, il paie l’impôt, donateur
– Exalte fils de Pierre, il paie l’impôt, donateur ; peut-être Exulat de Guerridel
– Pierre père d’Exalte ci-dessus
– Exulat de Guerridel
– Gravon, il paie l’impôt, donateur
– Alain de Dinan fils de Geoffroy et frère du dit Olivier
– Olivier de Leen
– Alain fils de Bertrand
– Bertrand père du précédent et époux de Stéphanie
– Stéphanie épouse de Bertrand susmentionné
– Laure fille de Bertrand et de Stéphanie susmentionnés
– Geoffroy de Corrun ou Geoffroy de Corron, sans héritier, donateur
– Rafredus le meunier, donateur
– Hervé fils de Rafredus susmentionné, donateur
– Gaultier frère du précédent et fils du dit Rafredus, donateur
– Evan, maitre aumônier
– Julien
– Evan Tardif
– Alain fils d’Arnauld
– Arnauld père d’Alain susmentionné




Ce travail pour vous Xavier et Jean-Jacques