En la toute fin du XI siècle, ou bien en les toutes jeunes heures du XII siècle et relevant alors de l’évêché de Saint-Brieuc…

La paroisse de Lanualae est t’elle apparue entre la première aube du XI siècle et 1186, c’est à dire entre le moment où sera voulue la fondation du prieuré du pont à Dinan et la première fois que sera écrite en une charte latine le nom de la paroisse aujourd’hui nommée Lanvallay ?
Défrichant les terres, agrandissant souvent leur domaine sur une forêt souvent proche, dans leur ensemble la plupart des prieurés, abbayes et monastères bénédictins, ont toujours favorisé l’apparition d’un bourg ; celui-ci a toujours émergé avec la venue d’un premier noyau d’individus lesquels venaient alors, tels des bourgeons, se greffer au plus près de ces mêmes établissements religieux.
L’acte de fondation du prieuré du pont à Dinan nous explique que Geoffroy de Dinan voulu aussi accorder aux futurs moines de ce prieuré certains avantages relatifs à tout individus souhaitant volontairement venir s’établir auprès de leurs bâtiments conventuels, que cela soit à l’intérieur même de ce nouveau bourg dit « bourg aux moines » ou bien à l’extérieur, c’est à dire au plus près de leur place. Ainsi la volonté manifeste de Geoffroy de Dinan fut, en outre de vouloir recevoir en ce nouveau prieuré tous les moines laissés en errance sous la ville haute de Dinan, de créer ou d’agrandir très proche du pont à Dinan un bourg peut-être déjà naissant.

Cette charte originelle fut transcrite en le livre les Blancs-Manteaux.
En rouge, ci-dessus et ci-dessous, sont les phrases retranscrites par le grand historien Artur de la Borderie; en bleu sont les phrases sciemment omises par celui-ci mais personnellement retrouvées dans ce cartulaire du CNRS d’Angers.

Absent de la charte relatant la fondation du prieuré du pont à Dinan le nom des seigneurs de Lanualaio, ou de Lanualae, ou de Lanvalei ou encore de Lanvallay, semble devoir apparaitre quant à lui que vers 1130.
Fondé avant 1118 on doit à Geoffroy 1er de Dinan, seigneur né vers 1060, seigneur décédé au lendemain de 1123, la fondation du dit prieuré du pont à Dinan ; Geoffroy il est vrai au lendemain de 1118 n’apparaitra plus mentionné dans aucune charte.
En effet le prieuré de Saint-Malo de Dinan n’étant (plus) toujours pas en état de recevoir des moines ces derniers erraient sans cesse sous la ville haute de Dinan au pont même ; pour éviter cette « errance » permanente Geoffroy décida donc de l’édification d’un second prieuré assis au plus près de la rivière lequel prieuré allait donner la naissance à un bourg aux moines, allait donner naissance au prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan, allait donner naissance à tout un quartier inféodé, quartier assis sur des terres lesquelles demain allaient relevées de la seule jeune paroisse de Lanvallay (Lors de cette fondation le prieuré du pont à Dinan sera déposé entre les mains de Willelme de Dol, fils de Riwallon seigneur de Dol/Combourg, Willelme ou Guillaume étant alors le maistre abbé de l’Abbaye de Saint-Florent le Vieil près de Saumur. Guillaume sera en effet responsable de cette même abbaye entre 1070 et 1118 année de son propre décès. Ces deux dates sont donc les dates butoirs de l’édification de notre dit petit prieuré; Willelme de Dol, Maistre Abbé de Saint-Florent, de fait était l’oncle de Geoffroy 1er de Dinan).
En effet le nom de la paroisse de Lanvallay ne fut aucunement cité en la charte propre à la fondation du dit prieuré ; et portant ce prieuré entre les premières heures du XII siècle et les dernières du XVIII toujours fut assis sur la rive orientale de la Rance, fut assis au pont à Dinan sur une terre relevant depuis des siècles de Lanvallay (Il est cependant possible que celle-ci ait été citée au travers de Berhaudus de Lanvava présent en effet lors de la fondation de notre petit prieuré. A tors ce patronyme fut transcrit par la plus part sous la forme écrite de « Danharia »; voir ci-dessous la charte. Peut-on aussi faire ici même un rapprochement orthographique avec le tout premier seigneur de Lanvalei « Henry père d’Alain » né à la même époque que Geoffroy de Dinan lui même ? Si la réponse devait être OUI alors les susdits Henri et Berhaudus auraient tous deux été frères germains; alors la première forme d’écriture de Lanvallay aurait été « Lanvava »).
Alors pourquoi lors de la fondation du dit prieuré du Pont à Dinan fut faite cette même omission si la paroisse de Lanvallay déjà en effet existait ?
Néanmoins pour la paroisse de Lanvallay non citée en cet acte de fondation sera toutefois présent comme témoin « Picot de Landa-Boilot », ou Picot de la Lande-Boulou, terre devenue depuis village, village toujours existant aujourd’hui en notre ancienne paroisse.







Charte complète de la fondation du prieuré du pont à Dinan :
Noscant presentes et posteri, quoniam Goffredus de Dinam, pro relaxatione peccatorum suorum, et uxoris suȩ, et filiorum suorum, et omnium parentum suorum, dedit sancto FLORENTIO, et monachis inibi Deo servientibus in eodem castro quod vocatur Dinam, vel in castellaria ejusdem castri, ad pontem de Rentia loca ad molendina facienda, vel in alio loco, ad tot quot facere voluerint. Et ad caput pontis, unum pratum quod suum erat proprium, ubi bella fieri solebant. Et duodecim denarios, de unaquaque navi, ex quacumque parte venerit mercibus honerata, sive applicuerit in burgo monachorum, sive ex alia parte castri. Et terram quandam modo arabilem, quȩ olim pro pratis habebatur, sub eodem castro. Et meiteriam unam, cum rustico, et messe, et bobus. Et si homines illius aliquid dimiserint predicto sancto, in aliquo loco, sine aliquo precio quod inde habeat, concessit. Et quicumque voluerit habitare in burgo monachorum similiter. Rivallonus autem Rufus frater Goffredi de Dinam, dedit predictis monachis in valle juxta castrum, terram ad faciendam ȩcclesiam, et ad domos monachorum, et ad burgum faciendum solidam et quietam sine omni consuetudine quȩ alicui persolvatur, exceptis monachis. Et quecumque merces venales sive per terram sive per mare in burgum monachorum advecte uerint, consuetudines tantum monachis persolvent. Hoc donum concesserunt, Orio uxor Goffredi et filii ejus videlicet Oliverius, Alanus, et alii. Testes qui huic dono affuerunt, Willelmus abbas Sancti FLORENTII, in cujus manu hoc donum factum est cum cultello Guihenochi monachi, Goffredus de Langan, Donatus, Rainaldus filius Eudonis, Willelmus Judeus, monachi Sancti Florentii. De famulis monachorum, Benedictus camerarius, Paganus mariscallus, Albertus cocus, Lambertus Bigotus, Herveus filius Anscherii. De militibus ejusdem castri, Radulfus vicecomes, Haimo filius Guihenochi, Guido Gobio, Goffridus de Ferraria, Grafio, Picotus de Landa Boiloc, et alii multi. Postea tulit illuc domnus abbas Willelmus reliquias de sancto Mevenno et sancto Judicaele et aliis sanctis, quas cum tripudio magno suscepit tam Goffredus quam populus de Dinam. Et dedit Goffredus gratia susceptarum reliquiarum domno abbati Willelmo ad opus monachorum apud Dinam conversaturorum piscariam suam a ponte de Rentia usque ad molendinum monachorum de Lehone, sicut ipse habebat illam solidam et quietam, presentibus et assentientibus Rivallono fratre suo, atque Alano filio suo, presentibus etiam monachis, Donato videlicet, Goffredo de Langan, Guihenocho, Rainaldo filio Eudonis. Deinde Goffredus de Dinam dedit Sancto Florentio, et Willelmo abbati, et suis monachis, terram juxta pontem de Dinam in qua fuit virgultum Orguenne uxoris Goscelini, cum vinea quȩ in ea erat, et omnem terram juxta mensuram ejusdem virgulti usque in fluvium Rentiȩ, concedentibus omnibus qui eo die illam tenebant, Ansgerio scilicet de Ponte, Ansquetillo filio ejusdem, et Gorhanno genero ejus, et Maino filio Guihenoci, de cujus feodo terra supradicti virgulti erat, et hoc etiam concedente Rivallono, de cujus feodo erat terra quȩ data est monachis juxta idem virgultum. De hoc sunt testes ipse Goffredus de Dinam, Alanus filius ejusdem, Rivallonus Rufus, Rio filius Roaldi, Barbot vicarius et duo filii ejus, Gorhannus, et Jarnogonus, Goffridus filius Goffridi de Ferraria, David filius Breselli de Sancto Sollemni [nous faut-il lire ici la première forme écrite de l’ancienne commune de Saint-Solen aujourd’hui en Lanvallay? Au XV siècle sera ici présente, cela en les anciennes terres de la Vairies toujours sises aujourd’hui en Saint-Solen, la famille seigneuriale de Breseillac], Ricardus filius Rivalloni nepos Guihenoci monachi, Symon archidiaconus, Quinvaredus decanus, Radulfus Bili, Lebertus filius Malorei, Eudo filiaster Ansgerii, Berhaudus de Lanvava [et non pas de Danharia. Peut-on ici faire un rapprochement avec les premiers seigneurs de Lanvalei ? Au regard de l’histoire des dits premiers seigneurs de Lanvalei il semble que cela soi non…], Guinemerus Grossinus, Alvualt, Arnaldus de Labuciaca [ou de la Boussac terre hier relevant de la seigneurie de Dol], Goffredus Ricoldus nepos Rainaldi, Urvoius filius Rotberti.
Traduction personnelle : Que le présent et la postérité sachent que Geoffroy de Dinan pour la rémission de ses péchés, et ceux de sa femme, et ceux de ses enfants, et ceux de tous ses parents, a donné à Saint Florent, et aux moines qui servent Dieu dans le camp qui s’appelle Dinan ou proche du canal qui conduit l’eau dans le même camp, des lieux au pont de la Rance pour y faire des moulins, ou dans tout autre lieu pour autant qu’ils voudront bien en faire.
Et à la tête du pont une prairie qui lui appartenait là où les guerres ont coutume d’avoir lieu. Et douze deniers sur chaque navire, de quelque côté qu’il vienne avec des marchandises, qu’il s’arrime soit au bourg aux moines ou soit à toute autre partie du camp. Et sous le même chasteau une terre arable qui était autrefois considérée comme des prairies. Et une métairie, avec le fermier et la moisson et les bœufs. Et si un habitant de cette ville donne quelque chose audit saint, en quelques lieux que ce soit, cela sera accordé aux moines sans qu’aucun prix il puisse en retirer.
Et quiconque souhaitera habiter au bourg des moines fera de même. Et Rivallon le Roux, frère de Geoffroy de Dinam, a donné aux susdits moines, dans la vallée près du château, un terrain pour y construire une église et des maisons pour les moines, et sans aucune coutumes (sans aucun impôt) afin d’y faire un bourg solide et tranquille hormis celles qui seront dues aux moines. Et quelles que soient les marchandises marchandes qui seront apportées dans le bourg aux moines, que cela soit par la terre ou par la mer, il ne sera payé que ce qui de droit est dû aux moines.
Ce don a été accordé par Orieldis la femme de Geoffroy, et par ses fils à savoir Olivier, Alain et les autres (leurs autres frères). Les témoins qui furent présents à ce don furent Guillaume, Abbé de Saint Florent, dans la main duquel ce don a été fait avec le couteau du moine Guihenochi, Geoffroy de Langan, Donatus, Rainald fils d’Eudes, Guillaume le Juif moines de Saint-Florent. Parmi les serviteurs des moines Benoist le chambellan, Payen le maréchal, Albert le cuisinier, Lambert le bigot, Hervé le fils d’Anscherius (Hervé de Châteaugiron fils d’Anscherus). Parmi les soldats du même camp Rainald le shérif, Haimon le fils de Guihenoc, Guy de Goyon, Geoffroy de Ferrare, Grafio, Picot de la Lande Boilou et bien d’autres.
Ensuite le seigneur Guillaume, Abbé (Willelme de Dol Maiste Abbé de Saint-Florent de Saumur), y apporta les reliques de Saint-Meens et de Saint-Judicaël ainsi que d’autres Saints que Geoffroy et les habitants de Dinan reçurent avec une grande joie. Et Geoffroy a donné les grâcieuses reliques reçues par le seigneur Abbé Guillaume, et pour le travail des moines de Dinan a convertit sa pêcherie du pont de Rance, ainsi que celle au moulin des moines de Léhon, comme il les tenait solides et tranquilles, avec le consentement des personnes présentes qui sont Riwallon son frère et Alan son fils (Riwallon le Roux et Alain de Dinan tous deux fils de Geoffroy), et en présence des moines également présents, à savoir Donato, Geoffroy de Langan, Guihenoc, Rainald fils d’Eudes. Alors Geoffroy de Dinan donna à Saint Florent, et à Guillaume son abbé, et à ses moines, la terre voisine du pont de Dinan dans laquelle était la friche d’Orguen la femme de Goscelin (Josselin de Dinan l’aïeul de Geoffroy), avec la vigne qui s’y trouve, et toute la terre depuis la masure de la même friche jusqu’à la rivière de la Rance accordant cela tous ceux qui la tenaient ce jour-là, à savoir Ansgerius de Pontus (Angers du Pont) et Ansquetil le même fils et Gorhan son gendre, et Main le fils de Guihenoc à qui appartient la terre dudit bosquet. Et cela aussi a accordé Riwallon à qui appartient la terre qui a été donnée aux moines, près de la même friche.
De cela furent les témoins Geoffroy de Dinan lui-même; Alanus fils du même; Rivallon le Roux (frère du précédent); Rio fils de Roald; Barbot le vicaire et ses deux fils, Gorhannus et Jarnogonus ; Goffridus fils de Goffridus de Ferraria ; David fils de Breselli de Sancto Solemni (ou Bresel de Saint-Solen le premier seigneur de Saint-Solen cité par les pages de l’Histoire ; il est possible que celui-ci fut l’ancestre au XV siècle des seigneurs de Breseillac les tous premiers seigneurs de la Vairie en Saint-Solen) ; Richard fils de Riwallon, neveu du moine Guihenoc ; Simon l’archidiacre ; Quinvaredus le doyen ; Radulfus Bili (Raoul Bili) ; Lebertus fils de Malore, Eude fils d’Ansgerius (Eudes fils d’Angers), Berhaudus de Lanvava [et non pas de Danharia comme ont pu l’écrire certains. Peut-on ici faire un rapprochement avec le tout premier seigneur de Lanvalei « Henry père d’Alain né à la même époque que la Geoffroy de Dinan lui même ? Si la réponse devait être OUI alors les susdits Henri et Berhaudus auraient tous deux été frères germains) ; Guinemerus Grossinus ; Alvualt ; Arnaldus de Labuciaca (ou Arnauld de la Boussac terre hier relevant de la seigneurie de Dol) , Goffredus Ricoldus neveu de Rainaldi ; Urvoius fils de Rotbert.

L’église du prieuré de la Magdeleine du pont à Dinan en ses toutes premières heures sera placée sous les saintes protections de Sainte-Marie-Magdeleine, de Saint-Gilles et de Saint-Florent. De fait trois Saints étaient chargés de veiller sur elle même si Saint-Florent disparaitra très vite des actes écrits ; il est vrai que la levée de certains impôts seigneuriaux au XVII siècle se feront pour certaines toujours au jour de la Saint-Gilles (Fondé avant 1118 on doit à Geoffroy 1er de Dinan, seigneur né vers 1060, seigneur décédé au lendemain de 1123, la fondation du dit prieuré du pont à Dinan. En effet le prieuré de Saint-Malo de Dinan n’étant toujours pas en état de recevoir des moines ces derniers erraient sans cesse sous la ville haute de Dinan au pont même ; pour éviter cette « errance » Geoffroy décida de l’édification d’un second prieuré assis au plus près de la rivière, prieuré lequel allait donner la naissance du quartier de la Magdeleine au pont à Dinan, prieuré assis en effet sur des terres lesquelles demain allaient relevées de la toute jeune paroisse de Lanvallay.
Lors de cette fondation faite en effet avant 1118 la jeune paroisse de Lanvallay, si celle-ci bien sur existe déjà, ne semble pas devoir descendre au plus près de la rivière son assise géographique ne se faisant que sur l’actuel plateau haut la ville seigneuriale de Dinan étant alors aussi possesseur de tout l’actuel quartier de la Madeleine. D’ailleurs Orieldis, femme et compagne du dit Geoffroy 1er de Dinan, était en possession de vignes assises en ce futur quartier et il en ira de même de son fils Riwallon lequel donnera sa terre sur laquelle sera édifié le dit prieuré. Toute l’emprise géographique de l’actuel quartier de la Magdeleine semble devoir être rattaché à la jeune paroisse de Lanvallay qu’au environ de 1130 année autour de laquelle verront le jour William et Raoul tous deux nés « De Lanvallay ». Tous deux fils d’Alain fils de Henri ce dernier voit le jour vers 1070 Geoffroy 1er de Dinan son contemporain voyant lui le jour vers 1060.
Vers 1130 le rattachement de l’actuel quartier de la Madeleine à la paroisse de Lanvallay pourrait t’il trouver son origine dans une éventuelle union ayant alors unie le susdit « Alain fils d’Henri » à une enfant inconnue née « De Dinan » que celle-ci ai été la fille du dit Riwallon le Roux ou de l’un de ses frères ?
Rappelons que le même Riwallon avec sa mère fut propriétaire de toute cette même terre).
Entre 1109 et 1186 le prieuré du pont à Dinan relèvera de l’évêché de Saint-Brieuc ; il en sera dit de même en 1186 pour la paroisse de Lanvallay alors déjà existante (La seigneurie de Dinan de tout temps relèvera de l’évêché de Saint-Malo de L’Isle et la paroisse de Tressaint quant à elle, toute proche assise de celle de Lanvallay, relèvera de l’évêché de Dol. Pourquoi ici même, proche de l’évêché de Dol, il y eu au XII siècle la présence de cette enclave de l’évêché de Saint-Brieuc pour la seule paroisse de Lanvallay ?).

Le quartier de la Magdeleine dès le XVII siècle a contenu en son sein différentes cours toutes liée à des activités professionnelles. Ainsi nous avons et avons toujours eu la cour de Tourandel, la cour de Bretagne, la cour de la Croix-Verte, la cour de la Tannerie et la cour de la Lingerie du XIX pour ces deux dernières appellations .
Il existe un acte de dénombrement incomplet et non daté, réalisé très probablement en le courant du XVII siècle, décrivant l’intérieur de notre petite église au travers de ses piliers et mobiliers ; cet acte reprend aussi la description de la Maison du prieur.
Le prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan fut érigé à la demande de Geoffroy 1er seigneur de Dinan; cette édification sera faite entre 1070 et 1118 .
La toute première citation de l’église de notre petit prieuré se fera avant 1138, entre 1109 et 1120 pour l’historien Marc Saché, Johannes évêque de Saint-Brieuc ayant lancé un acte d’indulgence pour permettre la fin de sa construction l’argent pour ce faire manquant (Au nom du pouvoir de Dieu Johannes par cette indulgence promettait à quiconque en effet, contre argent trébuchant bien sur, une remise d’un tiers sur toutes les peines dues à tout péché celeste. Johannes, ou Jehan, fera probablement cette annonce pendant ou peu après un voyage qu’il entreprendra au lendemain de 1109 lorsqu’il se rendra à Romes pour recevoir des mains du pape Pascal III sa propre Consécration ; au retour de ce voyage en effet il s’emble devoir s’arrêter à l’abbaye de Saint-Florent-les-Viel, aujourd’hui « Saint-Florent de Saumur », abbaye en laquelle il se rendra au côté de Baudric l’archevêque de Dol).
En effet vers la dite année 1109 le prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan, alors possession de l’Abbaye de Saint-Florent le Vieil près de Saumur puisque offerte à celle-ci lors de sa création, semble déjà devoir être une enclave religieuse de l’évêché de Saint-Brieuc la paroisse de Lanvallay, citée pour la toute première fois en 1186, relevant elle aussi demain du même évêché … itaque monachi ecclesiam in honore Beate Mari Magdalene et Sancti Florencii et Sancto Egidi reperunt edificare sed nec redditus nec possessiones habent que ad tantum opus posset sufficere statuminis igitur et quicumque ad hoc opus amplium juxta facultatem suam … …les moines ont fondé pour construire une église en l’honneur de la bienheureuse Marie-Madeleine, et de Sainte-Florent, et de Saint-Gilles, mais ils n’ont ni loyers ni biens qui pourraient être suffisants pour les travaux de l’établissement, et quiconque contribuera à ce grand ouvrage selon ses capacité.. ADML H3361-VI.).
La deuxième citation écrite de l’église du prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan sera faite aux 5 calendes, mois de janvier 1186, en un écrit rédigé à la demande du pape Urbain. Notre petite église sera une nouvelle citée il est vrai en 1186 mais cette fois elle le sera au côté de celle de la Paroisse de Lanvallay ; cette dernière est donc alors déjà existante et son église possède pour Saint protecteur « Saint-Méen ». En la dite année 1186 la dite paroisse de Lanvallay relevait elle aussi de l’évêché de Saint-Brieuc et non pas de l’évêché de Dol dont relevait pourtant sa propre sœur voisine, Tressaint.
Répétons notre susdite question : Alors que Dinan relevait de l’évêché de Saint-Malo de L’Isle, alors que la paroisse de Tressaint relevait de l’évêché de Dol, pourquoi qu’en la dite année 1186 la paroisse de Lanvallay, celle-ci contenant en son sein le prieuré du pont à Dinan l’accompagnant, était toujours la seule entité à relever ici même de l’évêché de Saint-Brieuc ?
… in episcopatu sancti Brioci ecclesiam sancti Meuenni de Lanualio cum capella sancte Marie Magdalen(e) de Ponte Dinanni... … en l’épiscopat de St. Brieuc il y a l’église de St. Main de Lanvallay avec la chapelle de Sainte-Marie Magdeleine du Ponte à Dinan…
Pour cette même enclave relevant de l’évêché de Saint-Brieuc celle-ci devait t’elle sa propre existence à son tout premier seigneur « ALain de Lanvalei » lequel, né vers 1100, fut le père vers 1130 et de William et de Raoul tous deux nés « de Lanvalei » ?
Il est vrai que pour certains historiens anglais l’origine des seigneurs de Lanvallay doit être recherchée dans la maison même des seigneurs de Penthièvre ce comté englobant dès sa première heure la déjà grande ville épiscopale de Saint-Brieuc.
Nés vers 1130 apparait en Angleterre l’existence de deux frères germains, l’existence de deux seigneurs nommés « De Lanvalei », les existences de William et de Raoul de Lanvalei tous deux premiers du nom ; des actes écrits et une procédure judiciaire menée à terme en 1209 nous apprendrons que tous deux étaient fils de « Alain fils d’Henri ».
Au titre de ce même patronyme porté en commun par ces deux frères leur père à tous deux, né vers 1100, le susdit « Alain fils de Henri, a dû lui aussi porter le dit patronyme « De Lanvalei » . Nous pouvons donc penser en toute logique que le dit « Alain fils de Henry » fut de son véritable nom « Alain de Lanvalei » et que celui-ci était déjà « Alain de Lanvalei » lorsque vinrent au monde ces deux susdits fils, à savoir les susdits William 1er et Raoul 1er De Lanvalei.
Le nom des premiers seigneurs « De Lanvalei » semble donc devoir apparaitre au alentour de 1130 et cela au travers en effet du dit « Alain fils de Henri » ; la paroisse de Lanvallay peu après allait apparaitre puisque en l’année 1186, au mois de Janvier exactement, elle sera effectivement citée pour la toute première fois au travers de sa propre église alors déjà placée que celle-ci était sous la sainte protection de Saint-Meen … in episcopatu sancti Brioci ecclesiam sancti Meuenni de Lanualio cum capella sancte Marie Magdalen(e) de Ponte Dinanni... … dans l’épiscopat de St. Brieuc l’église de St. Main de Lanvallay avec la chapelle de Sainte-Marie Magdeleine du Ponte à Dinan…

Les tous premiers litiges du prieuré
1198
En 1198, mettant en scène notre petit prieuré, un litige opposera Olivier III de Dinan et le prieur du prieuré du Pont à Dinan.
A la toute fin du XII siècle notre prieuré possédait toujours un droit de haute, de moyenne et de basse Justice. Cependant suite à un conflit ouvert avec Olivier III de Dinan, et avec les frères et sœurs de celui-ci aussi, le prieur contestant les Coutumes financières ancestrales annuellement versées depuis sa toute première heure aux seigneurs de Dinan, notre prieuré perdra certains de ses dits droits tous liés à sa « haute Justice » ; Olivier renonçant à ces mêmes coutumes ancestrales le prieuré conservera à la sortie de cette procédure la plupart de ses droit au prix cependant d’une petite contrepartie financière annuellement versée (Jugée et par Pierre évêque de Saint-Malo, et par l’Abbé maistre de Saint-Florent, le prieur en ses droits de hautes justices perdra le droit de juger les criminels même s’il conserva son droit d’emprisonnement ; la compensation financière représentait quant à elle une somme de 8 livres devant être versées annuellement au jour de la Bienheureuse Marie-Magdeleine. Olivier III susdit était le fils de Geoffroy de Dinan et de Murielle ou Muliel de Poudouvre. et donc de fait le petit-fils d’Olivier II de Dinan et d’Agnorie de Penthièvre).
1201
La paroisse de Lanvallay pour la seconde fois de son histoire sera citée en l’année 1201, et cela au sein d’une charte latine, laquelle exposera un litige opposant alors le prieur du prieuré du pont à Dinan (Le prieur de la Maison de Dinan au pont à Dinan. L’appellation de la « Maison de Dinan » fut en effet quelques fois utilisée pour dénommer le prieuré du Pont) à Eudon (Eudes ou Etienne) celui-ci étant de par sa charge ecclésiastique le chapelain de Lanvallay.
Ce désaccord, lequel sera jugé par Hilaire abbé de Saint-Pierre de Bourgueil en le diocèse d’Angers et par Guillaume abbé de Saint Maur, portera sur la moitié de la troisième partie des dîmes revenant de droits, et cela tant en pain qu’en vin, et à l’église assise en la paroisse de Lanvalay et la chapelle du Pont à Dinan ; ces dîmes normalement étaient recueillies et appréhendées soit par les prestres de la paroisse ou soit par toutes autres personne. En outre, et d’une manière générale, ces dîmes concerneront également la moitié de tout ce qui touchait tant les vivants que les morts à savoir par exemple les visites faites aux malades, les baptêmes qui relevaient du ressort du chapelain etc.
Cet acte sera sera rédigé en la Chambre du prieur de l’Abbaye de Saint-Florent et seront témoins de cela les Moines suivant : Michel, prieur de son état; Michel, trésorier de son état; Salomon, sacristain de son état; Simon de Saint-Brieuc; Guillaume, aumosnier de son état ; Armand, messager de son état; Rivallon, bibliothécaire de son état et plusieurs autres (En 1219 un tiers de ces mêmes dimes revenait de droit au seigneur de Lanvallay, à savoir en l’occurrence à Olivier de Coëtquen 1er seigneur dudit nom).
1219
Le prieuré du pont à Dinan sera en 1219 une nouvelle fois en litige ; cette fois-ci le litige l’opposera au seigneur de Coëtquen, Olivier 1er, ce dernier étant il est vrai grand possesseur de droits et de dimes s’appliquant et sur le quartier du prieuré et en la paroisse de Lanvallay. Comme toujours ce contentieux portera sur des aunosnes, sur des redevances ou des dimes dû au dit prieuré ; l’emprise territoriale du prieuré, donc le bourg des moines en sa totalité, est alors déjà rattachée à la paroisse de Lanvallay puisque qu’il sera dit en ce contentieux que les moines étaient « possesseurs de bénéfices en la paroisse de Lanvallay » (De fait ces bénéfices concerneront tout un ensemble de terres privées et plantées de vignes, terres soumises à redevances et s’étirant jusqu’au fleuve de la Rance Olivier possédant sur les terres relevant du prieuré 1/3 des dîmes s’appliquant sur le vin et le bled. Olivier demandera même un droit de table seigneurial applicable sur la paroisse de Lanvallay; il sera débouté de celui-ci la paroisse ayant été auparavant exonérée de ce droit notamment).
Lors de ce litige il sera dit d’Olivier de Coëtquen, fils de « Guillaume fils de Raoul », que celui-ci possédait ces mêmes dîmes de ses ancestres, soit ses père et aïeul.
Olivier 1er, seigneur de Coëtquen, semble devoir devenir seigneur de Coëtquen par le chef de sa femme et non pas par droits d’hérédité personnels ; en effet en ce même litige Olivier accèdera à la prétention du prieuré du pont après que sa dite femme, nommé Hawise de Coëtquen, l’ait personnellement concédé .. Hanc composicionem concesserunt Havois Coequen uxor mea et Radulfus frater meus…
Donc en l’année 1219 était à la Magdeleine des biens religieux et un fief laïc celui-ci relevant d’Olivier 1er seigneur de Coëtquen ; ce dernier ici même possédait par droit d’hérédité des biens ici même assis, à savoir des terres et une villa certains de ces mêmes bien ayant été hier offerts en aumosnes au prieuré du pont à Dinan.
Ces biens, religieux et laïcs, s’étiraient tous entre la rivière et la limite du haut plateau, et entre l’actuel viaduc et l’actuel méandre de la Vieille rivière. Tout ici même alors n’était que VIGNES (avec un peu de maïs toutefois aussi. Ainsi en cette charte près de 25 tenanciers de biens seront tous énumérés).
Au titre de ces mêmes aumosnes Olivier devait verser annuellement des dîmes au prieur du prieuré. Pour échapper à celles-ci Olivier osa déclarer qu’il ne les devait point parce que celles-ci étaient nouvelles et donc illégitimes.
Ce désaccord donnera naissance à un profond division entre les deux parties laquelle sera jugée en la Cour de l’Evêché de Dol plusieurs témoins ayant été appelés à témoigner.
Finalement Olivier, au regard des différents témoignages tous fait sous serments, sera dans l’obligation de reconnaitre sa faute, de reconnaitre l’antériorité de ces aumosnes faites hier par son propre prédécesseur, à savoir son propre père, Guillaume fils de Raoul, lequel décédera en ce même prieuré.
Ce litige montre une Magdeleine alors constituée de tout un ensemble de parcelles de vignes très bien ordonnées, très bien délimitées les unes par rapport aux autres, et cela que ce soit par des bornes élevées, par des chemins sillonnant les parcelles de vignes, par des murs en pierres sèches, ou bien par des fossés.
Au pied de la montagne, à savoir l’actuel rocher de la Courbure, proche d’une métairie il présente aussi une fontaine commune à toutes les parcelles ; le devoir de table, droit seigneurial, est aussi présent en ce litige ainsi que le pressoir seigneurial qui sera toujours en partie contesté en l’année 1223.
Il cite également en un jardin, hier assise proche de la rivière, une première maladrerie, ou léproserie, celle-ci alors n’existant déjà Plus. Une seconde maladrerie sera plus tard existante sur le site puisque celle-ci en un acte d’imposition sera très clairement citée en 1638 au travers de son propre revenu annuel (En 1693 sera citée présent en la rue de l’Abbaye, aujourd’hui sous le viaduc, une terre nommée « terre de l’hospital »).
Cette charte, ou ce litige, nous apprendra également qu’Olivier de Coëtquen était ici même, proche du bourg des moines, possesseur d’une villa, d’une maison, d’une maison assise proche de ma Rance, proche des vignes, maison desservie de mémoire d’homme par un vieux chemin alors déjà disparu.
Voici cette charte rédigée en la dite année 1219 transcrite par monsieur Claude Bognet du Pavillon :
Omnibus presentes litteras inspecturis, Oliverius dominus de Coequen, salutem in domino. Noveritis quod cum esset contentio inter me ex una parte et priorem de Ponte Dinani ex altera revocato propter contencionem in debitum quid esset elemosina et quid foedus laicus, tandem Jocius tunc temporis officialis curie Dolensis de mandato Dolensis episcopi testes super eadem contencione recepit inter nos rebus litigionis inspectis, post receptionem vero testium inter nos composuimus in hunc modum quod ego concessi priori predicto et successoribus suis et confirmavi omnes elemosinas suas et omnes sesinas elemosinarum in parrochia de Lanvalay quas ab antiquo possederant monachi, secundum quod declararet testimonium predictorum testium juratorum quod clausum erat causa hujus composicionis complende apparte fuerunt attestaciones ab officiali predicto quorum tenor talis fuit testificati sunt jurati quod Hortus Judicaelis Landec est elemosina monachorum cum maceria que ibi est et cum tota donna sicut extenditur a Rencia usque ad vineam Orhant, que vinea fuit olim Giquel Landec ab inde extenditur meta inter elemosinam et feodum laicum sicut lapides ostendunt qui missi sunt inter vineam Orhant et vinea Petri filii Erenbour usque ad viam ab inde sicut via ducit que est inter vineam filii Costart et Vineam Osenne mulieris usque ad lapidem qui missus est pro meta inter Radulphim Bigot et filium Herberti et ab inde usque ad viam fontis sicut alius lapis ostendit; que vinea vocatur vinea Fagi; ab inde usque ad dictum talutum sicut lapis alius ostendit preterea sicut talutum portat usque ad divisionem que est inter vineam Marchant et vineam G.Asseline, ab inde cum valle usque ad vinam monachorum, ad inde iusque ad plateam Hugonis Flandrine que est domini Oliverii et non est de elemonisa; ab illa platea sicut dixit quod est inter vineam Flandrine et villam contra montem, usque ad barram dicunt jurati quod illud quod clauditur istis metis usque ad Rentiam et ipse Rentia est sesina prioris et monachorum et longissimo tempore y uno ab antiquo possederunt hoc monachi tanquam elemosinam suam, les moines en possèdent l’aumosne; tamen non interfuerunt elemosinacioni qui a elemosinacio longe precessit nativitatem ipsorum. Item reclamabat dominus Oliverius inter metas predictas quendam hortum qui vocatur hortus Milum, dicens quod torcular predecessoris sui fuerat in eo, sed dicunt jurati ille hortuselemosina est sicut alia que continentur infra metas predictas et hoc salvis viis ad vinea que commune sunt monachis et domino Oliverius de torculari testificati sunt quod audierunt testificari ab antecessoribus suis quod torcular fuit missum in horto predicto contradicentibus monachis postea sublatum per pacem quandam,duo ipsorum testificantur hoc de visu scilicet G.Faber et G.Guton Item dicebat Oliverius quod antecessor suus habuerat fossas indicorum inter hortos et Rentiam testificati sunt jurati quod fossas indicorum viderunt inter hortos et Renciam tamen in via et hoc fiebat per dominum de Quoquen tamen injuste quia hoc erat in terra prioris et monachorum hoc viderunt omnes excepto Benedicto qui hoc non vidit sed audivit testificari. Item dicebat Oliverius quod via ville debet ire inter domos et vineas testificari sunt jurati quod nunquam viderunt viam ville nisi ut modo est sed audierunt dici ibi antiquitus fuit quedam via tamen non viderunt eam. cependant ils ne l’ont pas vu. Item dicebat Oliverius quod via ville sua erat et placita delictorum testificari sunt jurati quod hoc nunquam viderunt imo tota est elemosina et sesina prioris et monachorum Item testificati sunt jurati quod tota villa elemosina est excepta platea superius dicta excepté le dessus du dit plateau, ex alio latere ville secundum testimonium juratorum sunt hec que possidet prior tanquam elemosina a barra sicut maceria Baloc ducit usque vinea Galonis contra vallem usque in Renciam sicut vinea Johannis Fabri, dividitur a Ruffa Roca Item clausum Hurel vinea ante maladeriam campus de territorio de Malo consilio, campus de Rocherot campus in introitu de Lanvallei preterea dixerunt jurati quod Oliverius de Coesquen terciam partem decimarum sive in vineo sive in blado percepit in elemosina predicta et eciam in mortolagus tamen viderunt quod dominus de Coequen nihil percipiebat in decimis hortolagium Item petebat Oliverius quoddam prandium in villa; dixerunt jurati quod aliqua viderunt pignora capi propter prandium per vim a dominis de Dinani monachi contradicebant et desinebant pignora perdi, ex dixerunt jurati quod illus prandium indebitum est quia tota villa libera est sicut elemosina Item dicebat Oliverius quod domus Galteri Pinesita est in viam dixerunt jurati quod bene potest esse quod aliquantulum illius domus est in viam sed via exinde meliorata est et nihil de hoc pertinet ad dominum Oliverium quam tam domus quam via est elemosina Item juraverunt testes , sicuti juraverunt ita ego concessi et confirmavi preterea concessi et confirmavi predicto priori et monachis omnes elemosinas sua quas hactenus habuerunt et habent in terra mea ubicunque sint has elemosinas quas predixi et sesinas elemosinarum concessi predicto priori et successoribus suis in perpetuum libere possidendas. Hanc composicionem concesserunt Havois Coequen uxor mea et Radulfus frater meus, coram episcopo Dolensi et ejus allocatis ; quia vero Thomas frater meus tunc temporis apud Albigensses erat concessi et pepigi quod in reditu ipsius facerem ipsum concedere pacem istam Preterea contencio fuit inter me et priorem super duabus elemosinus quas dicebam esse novas, tandem conventum fuit quod super hoc staremus judicio episcopi Dolensis, adhibitis sibi viris prudentibus unam illam elemosinatum tenebat prior per novem annos supra campum de lanvalai quem Gorbet Loupes et Gorbet filius Petri tunc tenebant de priore de illo campo, judicavit episcopus adhibitis sibi viris prudentibus quod prior eum libere haberet sicuti alias elemosinas antiquas Aliam elemosinam habebat prior quam non tenuerat per annum supra vallem Hoel quam Goffredus filius Armen dederat Beato Florencio in elemosinam de hoc judicavit episcopus quod prior eam haberet usque ad finem anni et tunc venderet si vellet, vel si vellet eam habere, dominus Oliverius nihil ibi amitteret de jure suo nisi vellet elemosinare monachis. Sicut judicavit episcopus ego concessi et confirmavi compositionem secundium quod in ista carta, et confirmavi et affidavi me bona fide eam observaturum, et sigilli mei feci munimine roboravi Actum anno gratie MCC nonodecimo in crastino Beate Marie Magdalene.
Voici ma traduction personnelle : Pour tous ceux qui regarderont cette présente lettre moi, Olivier, seigneur de Coëtquen, salut dans le Seigneur.
Que l’on sache qu’il y eu un contentieux entre moi, d’une part, et le prieur du prieuré du Pont à Dinan; d’autre part il a été rappelé les raisons de ce contentieux qui sont les aumosnes qui leur sont dues, et le fief laïc (fief relevant du seul susdit Olivier de Coëtquen les aumosnes relevant elles du prieur en charge du dit prieuré du pont).
Enfin Jocius, en ce temps officier de la Cour officielle de Dol, sur ordre de l’évêque de Dol a reçu des témoins, sur le même sujet, et après avoir examiné les sujets de discorde entre nous, et après la réception des témoins, nous avons composé entre nous de cette manière:
Que moi je concède et confirme au susdit prieur et à ses successeurs toutes ses aumosnes et toutes les saisines des aumosnes en la paroisse de Lanvallay que possédaient anciennement les moines ; les raisons de cette composition sont complétées par les attestations séparées dudit fonctionnaire dont la teneur suit :
– Les témoins ont juré que le jardin de Judicael Landec est une aumosne des moines avec le mur en pierres sèches qui s’y trouve et avec tous les dons lesquels de la même façon s’étendent de la Rance jusqu’à la vigne d’Orhant.
– Idem pour la vigne qui était autrefois à Giquel Landec (probable frère ou parent du précédent) et qui de la même façon s’étend à partir de là entre les aumosnes et le fief laïque comme le montre les pierres élevées qui sont entre la vigne du dit Orhant et la vigne de Pierre fils d’Erenbour, jusqu’au chemin et, au delà de celui-ci, au chemin qui est entre le vignoble du fils de Costard et le vignoble de la femme d’Osenne, jusqu’à la pierre qui sert de borne entre Raoul Bigot et le fils d’Herbert.
– De là jusqu’au chemin de la fontaine comme le montre une autre pierre.
– De là pour ainsi dire au chemin de la fontaine partitionnée (fontaine commune aux différentes parcelles de vigne) contre la montagne, au travers la vigne la plus plus proche jusque la pierre qui sert de borne pour le talus de la vigne de Geoffroy fils de Berner, vigne qui s’appelle la vigne de Fagi.
– De là jusqu’au dit talus en pierres, autrement montré, et au delà duquel talus le tout est transporté jusqu’à la séparation qui est entre la vigne de Marchant et la vigne de E. Aceline.
– De là, avec la Vallée, jusqu’à la vigne des moines.
– De là jusqu’à la place (nommée) Hugues Flandrine qui est au seigneur Olivier et qui n’est pas une aunosne.
– De ce chemin, comme l’a dit Haile, ce qui est entre la vigne Fladrine et la métairie (la Courbure ?) contre la montagne jusqu’à la barre (rocher de la Courbure ?).
Ils ont dit et juré que cela est clos par ces bornes jusqu’à la Rance; et que la Rance elle même est saisine du prieuré et des moines, et que depuis un long temps antique ces aumosnes sont possédées par ces moines, et pourtant ils n’étaient pas présents à l’aumône qui a précédé de loin à la naissance de ces aumônes (la première aumosne offerte qui fut faite au lendemain de la fondation du prieuré, mère de toutes les autres. Le prieuré fut fondé entre 1070 etb 1118).
De même réclame le seigneur Olivier, entre les dites bornes, un certain jardin qui a pour nom le Jardin « Milum » (le jardin du milieu ?) en disant que le précédent pressoir avait été dans celui-ci mais ils jurèrent que ce jardin est aumosne et comme les autres (aumosnes) qu’il est contenu en dessous des dites bornes et cela de façon a sauver les chemins des vignes qui sont communs entre les moines et le seigneur Olivier.
Témoignant devant le pressoir ils ont témoigné de ce qu’ils ont entendus des ancestres, à savoir que le pressoir avait été envoyé (transporté) dans le dit jardin des moines adverses ; après quoi une certaine paix leur fut par la suite apportée; deux d’entre eux ont témoigné avoir vu il va de soi : G. Faber et G.Cuton.
Olivier a également dit que son prédécesseur (son père probable, à savoir Guillaume fils de Raoul) avait possédé les fossés indiqués entre les jardins et la Rance ; les témoins ont juré qu’ils ont vu les fossés (canaux pour amener l’eau ; ces canaux seront cités en l’acte de fondation du dit prieuré) indiqués dans la route, entre les jardins et la Rance, mais que toutefois ils ont été injustement fait par le seigneur de Coëtquen parce que cela fut fait en la terre du prieuré et des moines ; tout le monde a vu ça excepté Benoist qui n’a pas vu ou entendu les témoins.
Olivier a également dit que le chemin de (sa) villa passait entre les maisons et les vignes, sauf que les témoins ont juré qu’ils n’avaient jamais vu le chemin de la villa tel quel mais qu’ils ont entendu dire que dans les temps anciens qu’il y avait eu bel et bien un chemin mais qu’ils ne l’ont jamais vu.
Olivier a également dit que le chemin était celui de sa villa et plaide le délit ; les témoins ont témoigné qu’ils ne l’avaient jamais vu et que depuis le bas tout est aumosnes et saisines du prieur et des moines.
De meme les témoins ont juré que tout le village est aumosne excepté le dit chemin au dessus.
De l’autre côté de la villa, selon les témoignages assermentés, c’est le prieur qui possède en aumônes, pour ainsi dire depuis le tracé de la barre en pierres sèches de Billoc jusqu’à la vigne de Galonis, contre la vallée jusqu’à la Rance, (soit) pour ainsi dire depuis la vigne de Jehan Fabri partagée avec Rufa Roca.
De même fut clos la vigne d’Hurel avant sa maladie, le tout réunissant aussi le champ du territoire de Malo, le champ de Rocherel, et le champ à l’entrée de Lanvalayo.
De plus ils ont juré et déclaré qu’Olivier de Quoquen recevait la troisième partie des dîmes qui sont dû sur le vin ou le blado (maïs) en les dites aumosnes, et même sur la mort (les droits s’appliquant sur les taxes d’inhumation ?), pourtant ils virent que le seigneur de Coëtquen ne percevait aucune dîme sur les jardins.
De même Olivier a aussi demandé un certain droit de table au village. Ils ont juré avoir vu des gages pris pour le déjeuner des seigneurs de Dinan ; les moines ont cependant contredit en disant que ces droits avaient fini par se perdre. Ils jurèrent que le repas (droit de table) n’est dû car tout le village s’est libéré de ces aumosnes.
De même Olivier a également dit que la maison de Galteri Pinesita était située sur le chemin ; ils ont juré qu’il se pourrait bien qu’une partie de cette maison dans le chemin gène mais que le chemin est meilleur à partir de cet endroit et que plus rien de tout cela ne concerne le seigneur Olivier car les maisons et le chemin sont aumosnes.
Alors les témoins ont juré, et comme ils ont juré alors j’accorde et confirme, j’accorde et confirme au susdit prieur et aux moines toutes leurs aumônes qu’ils avaient jusqu’alors, et tout ce qu’ils ont dans ma terre où que cela soit, à savoir les susdites aumosnes que j’ai précité.
Et les saisines en ausmones je les accorde libres et tranquilles au dit prieur et à ses successeurs à perpétuité.
Concèdent cette composition Haois de Quoquen (Havise de Coëtquen) ma femme, et Raoul mon frère, devant l’évêque de Dol et sa suite car effectivement mon frère Thomas en ce temps est chez les Albigeois, pour lui j’accorde et accepte, au retour de ses actes (son retour du pays d’Albis) il accordera lui même cette paix.
De plus pour le contentieux entre moi et le prieur au sujet des deux aumônes, que je disais nouvelles, à la fin nous avons convenu que nous nous en tiendrions là-dessus au jugement de l’évêque de Dol utilisé comme homme prudent (comme homme sage seul apte à rendre la sentence). Le prieur tiendra cependant une aumosne pour neuf années sur le champ de Lanvalay que Gorhaut Loupes et Gorhaut Pierre tiendront du prieur ; l’évesque a jugé sur ce champ, elle (cette aumosnes) sera utilisée par des hommes prudents, que le premier l’aurait librement t’elle qu’elle était, tout comme les autres aumosnes antiques.
Une autre aumosne a le prieur qu’il n’avait pas tenu par an, sur la vallée Hoel, que Geoffroy fils d’Armen donna en aumosne à Saint-Florent ; sur celle-ci l’évêque jugea que le prieur devait tenir cette aumosne jusqu’à la fin de l’année et puis il pourrait la vendre s’il le voulait ou, s’il voulait pour l’avoir, que le seigneur Olivier ne perdrait rien de ses droits s’il ne voulait pas en faire aumône aux moines.
Ainsi moi, évêque, j’ai jugé, accordé, et confirmé que j’observerai de bonne foi (le bon déroulement de…) cette second composition qui est contenue dans la présente charte; et de mon sceau j’en ai renforcé la défense.
Acté en l’année de Grace MCC nonodecimo (1219) le lendemain de la béatifiée Marie Magdelaine à Dol. ADML H3359-VI.
1307

L’église de la Magdeleine au pont à Dinan
Description partielle de l’église de la Magdeleine
La susdite description intérieure de l’église nous permettra d’assoir géographiquement celle-ci ainsi que l’implantation de ses portes d’accès, son escalier, sa venelle la reliant à la maison du prieur etc. L’église sera détruite pendant le Directoire (Entre le 26/10/1795 et le 09/11/1799).

Ensuilt le grand ét débornement de l’églize,maisons, jardins, prairies et fiefz despandant du pryeuré de la Magdeleine du Pont à Dinan, situé proche du dit Dinan, la rivière de Rance entre deux, en l’évesché de Dol...

Plan réalisé pour l’aménagement du port de Dinan (Copie offert par monsieur Yvon Le Corre).

En n° 1et 2 est l’ancienne grande maison de la Croix-Verte; en n°3 est une autre maison de la Croix-Verte servie par la cour de la Croix-Verte et par la rue de l’Abbaye bien aujourd’hui disparu ;en le n° 4 est le cellier; en le n°5 est la petite écurie; en le n°6 est la grande écurie aujourd’hui disparue; en le n°7 est la maison du prieur; en le n°8 est le four banal; en le n°9 est grand cellier du prieur fait en 1626 et aujourd’hui en grande partie disparu; en le n°10 est petit cellier reconstruit aussi en 1626; en le n°11 sont les anciennes écuries du prieur aujourd’hui maison et en fin en le n°12 est l’ancien colombier en pierre aujourd’hui disparu.
Premier. (La numérotation qui suit renvoie au plan de reconstitution de 1784 ci-dessus proposé)
– L’Eglize (1) du dit prieuré contenant quatre vingt
– piedz (24 mètres) de long par dehors, le cœur (2) d’icelle
– situé à soleil levant, qui contient de laise par dedans
– saize piedz (4.80 mètres) et à l’androit de la nef où il y a quatre
– voustes et trois pilliers de chascun costé, trante
– huit piedz (11.40 mètres) de lambris et de terrassis [pavage de sol fait de briques, de chaux et de sable] où il y a trois
– portes et ouvertures, l’une au cœur du costé du
– midi (3) servant a aller au logement cy après, les deux
– autres au desoubz de la nef, lune (4) pour entrer dans
-le simettière (5) et la grande porte (6) qui a sortye en la
– rue du Four ; le simittière au devant ocidantal
-contient huit cordes trois cartz, [la corde était une unité de surface usuelle en Bretagne. Sur un acte notarial écrit en 1826, acte relatif à la vente du jardin dit de la grande écurie, jardin assis en la rue du Four, à une corde correspondait alors 160 centiares, soit ici une surface de 160 ca x 8 cordes ou 1280 ca. Sachant qu’un centiare correspond à 1m² le cimetière ici possédait donc une surface de 1280 m² soit l’équivalent d’un carré de 40 ml x32 ml] joignant dun
– costé la dite rue du Four, d’un boult le pand (7) du dit
-Forbour, de laultre costé la maison (8) et cour (9) du
– logix nommé La Croix Verte, la dite églize, de
– loriant et midy à la cour (10) et jardins (11) du dit
prieuré.
– Le principal logement (12) contenant de longeur
– en costalle par dehord quarante neuf piedz
– et de laize vingt six piedz et demy, consistant en
– uune cave (13) au boult vers occident, grand salle
– au dessus avec cheminée et deux grandes fenestres
– de taille, deux poultres au dessus et trois cours
– de seulles, l’allée (14) servant de principalle entrée
– ouvrant par devant et desrière à grande porte
– et huiserye de taille, au boult vers orient
– au costé de la dite allée est unne cuisine avec
– cheminée et deux fenestres ausi de taille
– à deux cours de seulles. Les séparations des deux
– costéz de la dite allée vers la salle et cuisine
– de terrassis et les portes pour y entrer à carrée
– de bois, dans laquelle allée est un escallier
– de bois servant à aller à uune grande
-chambre au desus de la dite salle et une autre petitte
– sur la ditte cuisine, de pareille seullage et
– de laize que les dites salle et cuisinne, le grenier
– au desur tout au long du principal logement,
couvert d’ardoise.
-Et derrière (15) et au boult vers occident de la dite
– principalle maison est un autre logement (16) a qui
– y a attache, contenant vingt six piedz de long
– en costalle par dehors et vingt piedz de laise
– consistant en un cellier ou il n’y a de cheminée,
– deux petites chambre au desur à deux cours de
– seulles ou il y a cheminée et fenestre de
– pierre de taille, grenier au desur, couvert d’ardoise.
– Autre logement au pignon vers occident (17)
– de la dite principale maison dans lequel est le
– four à ban (18) du dit prieuré contenant vingt trois
– piedz de longe et vingtdeux de laise, les deux
– corbaux de la cheminée du dit four et les deux
– portes devant et desrière, de pierre de taille,
– chambre au desur, suportée de deux poultres
– et trois cours de seulles, servant de demeure aux fourniers (ouvriers ouvrant au fournil),
– ou lon monte par une petite montée
– de bois, dans laquelle y a cheminée, le grament
– de laquelle est de bois, grenier au desur, couvert
de pierre.
– Petite cour (19) au devant de l’allée et principalle
– entrée du dit grand logement, séparée d’une
– muraille entre la grand cour cy après ou l’on
– monte et desant par un petit escallier de pierre,
– contenant saize piedz de longueur et quatorze
de laise.
– La grande cour (10), tant au devant de partie de la dite
– principale maison que du dit four qui contient
– quarante sept piedz de longe et quarante un
– de laise, au costé de laquelle vers oriant
– est un petit cellier basti en apantis contenant…

