Gervaise de Dinan, Dame de Lehon.

Pierre présumée de Gervaise de Dinan, Dame de Lehon et vicomtesse de Rohan.
Décédée en 1209 Gervaise sera inhumée en l’église abbatiale de Léhon.
Gervaise posséda aussi le TOUT PREMIER MOULIN du vallon d’Argentel, en l’actuelle vallée de la Fontaine des Eaux au pont à Dinan. En effet, au décès de Juhel de Mayenne son époux, Gervaise offrira pour son corps inhumé en l’Abbaye de Fontaine-Daniel en Mayenne, abbaye fondée par celui-ci, les rentes qu’elle percevait sur ce propre moulin alors aussi son bien personnel.
Marguerite de Mayenne, sa fille, renouvellera plus tard cette même donation.

Gervaise de Dinan, Dame de Lehon, et la draperie de Dinan


Rolland de Dinan seigneur de Dinan/sud, frère d’Alain, décède vers 1180 ; sans enfant avant de mourir Rolland choisit pour unique héritier son propre neveu, Alain de Vitré. Celui-ci est né du fruit du mariage établit hier entre Emma sa sœur et Robert III de Vitré.
Alain de Vitré devenu homme, prenant les armes et le nom des seigneurs de Dinan en tant qu’héritier de Rolland, prendra pour épouse Clémence de Fougères.

Et de ce mariage va naitre Gervaise (Alain de Dinan susnommé était l’un des fils de Geoffroy 1er de Dinan; il eu notamment pour frères Olivier II et Josselin celui-ci partant définitivement s’établir en Angleterre sous le nom de Josce de Dinham. Au titre du partage patrimonial Alain reçu pour moitié tout le sud de la seigneurie s’étirant jusqu’à Bécherel, Lehon compris ; Olivier lui reçu pour moitié tout le nord de la seigneurie celle-ci s’étirant quant à elle jusqu’à la rivière de l’Arguénon, jusqu’à Jugon l’actuelle ville de Plancoët comprise. La ville seigneuriale de Dinan entre eux deux fut, elle aussi, divisée en deux et cela depuis le port jusqu’au bois de la Haye en Lehon parties séparées l’une de l’autre par une ligne ayant pour prolongement l’actuelle rue du Jerzual prolongée celle-ci en intra-muros par l’actuelle Grande rue, rue séparant les deux vieilles paroisses de Dinan, à savoir les paroisses de Saint-Sauveur et de Saint-Malo de Dinan. Toutefois ces deux nouvelles seigneuries géographiquement ont pu elles mêmes posséder des enclaves l’une dans l’autre).
Héritière de son père en 1196 Gervaise va prendre pour époux Juhel de Mayenne ce seigneur possédant en autre le Maine ; Juhel, par son union avec Gervaise « nouveau seigneur de Dinan, enfant né de l’union établie hier entre Geoffroy de Mayenne et Ysabeau de Meulan, sera un Chevalier très renommé (Ysabeau dit aussi Isabelle de Beaumont le Roger Dame de Meulan).
Juhel participera ainsi à la guerre menée contre les Cathares en Pays Albigeois; homme pieux il donnera moult domaines à plusieurs églises et certains au nom de son épouse, Gervaise de Dinan dite aussi en des titres écrits Dame de Léhon cette paroisse relevant elle aussi hier de la seigneurie de feu son grand-oncle le dit Rolland (Rolland de Dinan, probable concepteur du château-fort de Becherel, sera aussi également bien possessionné en Angleterre; toutefois il semble devoir en perdre une très grande partie lors du conflit armé qui opposera le duché au roi Henry II d’Angleterre. C’est au titre de ce conflit que Rolland se verra « détruire » sa place forte de Lehon, place forte qu’il fera reconstruire au lendemain de ce conflit la paix revenue en 1168. D’ennemi il deviendra ami d’Henry II acceptant de celui-ci, nouveau vrai maitre du duché, d’être son « Sénéchal de Bretagne ». Alain de Dinan-Vitré son neveu pour Geoffroy fils du dit Henry II se verra confié la même charge).
Juhel confirmera aussi certaines donations et, au titre de celles-ci, il confirmera également avec le consentement de Gervaise une donation hier faite par son beau-père, Alain de Dinan-Vitré. Cette confirmation de donation faite en faveur de l’Abbaye de Léhon concernera la donation qu’ Alain avait concédé en 1149 aux moines de cette Abbaye ; Alain en effet avait donné le droit aux moines de cette Abbaye de pouvoir régulièrement prélever en sa forêt de la Haye, bois situé en Léhon, autant de bois que pouvait contenir la charge d’un cheval Ego Alanus de Dynam pro salute anime mee, etc. di Monachis in Lehonensi coenobio commorantibus…ut singulis diebus in bosco meo quod Ahia de Dynam dicitur, habeant unam summam lignorum, scilicet quantum unus equus super dorsum suum in stratura sua femel portare poterit , etc. Sub his testibus Roberto fratre meo; Ivone de la Jala Milite; Goffredo filio Haimon; Gauffredo de Bosseria; Radulfo de Albiniaco.  Moi Alain de Dinan pour le salut de mon Âme etc. Donne aux moines habitant le monastère de Lehon pour chaque jour mon bois de la Haye de Dinan, à savoir une charge de bois pour le chauffage, à savoir la charge que le dos de la femelle d’un cheval peut porter etc. Furent témoins Robert mon frère (Robert IV de Vitré); Ivon de la Jaille chevalier; Geoffroy fils de Haimon; Geoffroy des Brosses; Raoul d’Aubigné (époux de Mahaut de Landal Dame de Montsorel).   

 

Gisant d’Alain de Dinan-Vitré « père » de Gervaise

Comme son oncle Rolland il sera « sénéchal de Bretagne pour son jeune duc Geoffroy Plantagenet duc de Bretagne par son mariage avec Constance de Bretagne.
Seigneur de Dinan-Becherel, seigneur par ses propres faits et gestes de la ville de Ringwood en le Comté du Hampshire, Alain prendra fait et cause pour Constance lorsque celle-ci sera faite prisonnière par RIchard 1er Cœur de Lion roi d’Angleterre ; Alain sera inhumé en l’Abbaye de Baulieu en Languédias hier fondé par son oncle Rolland.

Cette « Pierre » aujourd’hui est exposée en le cloitre de la cathédrale de Tréguier.

                                                               

La seigneurie de Gervaise s’étirait jusqu’au fief de Becherel, fief hier détenu par son grand-oncle Rolland de Dinan ; en effet en mai de l’année 1211 Juhel et Gervaise donneront tous deux, à la Grande Abbaye Saint-Martin, ou la grande Abbaye de Marmoutier, un quartier de froment équivalent à deux mines de froment à prélever annuellement sur la dîme seigneuriale relevant de leur seigneurie de Plouasne, proche assise de Bécherel.
D’autres gestes religieux seront ainsi faits et notamment à l’Abbaye de Boquen, près de Jugon, laquelle reçoit, au nom de ses moines qui en ce lieu servent Dieu, l’Usage du boire et du manger au travers et du Pain et du Vin ; ce don sera fait au mois de mai 1213 ce dernier comprenant aussi 10 mines de froment, mesure de Becherel, mines de froment à prendre sur les bénéfices de leur ferme de Becherel.

D’autres dons confirment eux aussi leur assise géographique et seigneuriale au sud de la ville de Dinan ; leur possession semble cependant devoir comprendre aussi une enclave dans la seigneurie de Dinan-Nord laquelle, demain, relèvera du duché de Bretagne après la fameuse trahison familiale d’Alain d’Avaugour.
En effet, un peu plus tard, Juhel et Gervaise donnent tous deux à l’Abbaye de Vieuville sous Dol, et cela à perpétuité, une mine de froment à prendre annuellement sur les bénéfices de leur terre nommée Regnault de la Motte terre assise en la seigneurie de Châteauneuf de la Noë en le Poulet (aujourd’hui cette région relève géographiquement toujours de celle de Cancale).
Il convient aussi de noter une autre pièce référencée colonne 729 dans l’œuvre de Dom Morice. Il s’agit en fait de la rédaction d’un testament qui fut dressé et accepté par Juhel de Mayenne ;
ce testament concerne la principale volonté de deux frères, celle de Raoul et de Jean Gruel, tous deux chevaliers, ces derniers voulant donner au prieuré de Lehon la chapelle de Lisieo ainsi qu’une maison dont tous deux en indivis sont alors propriétaires; ce don sera donné à l’un des frères de l’Abbaye de Lehon à la condition cependant que celui-ci devienne le chapelain de la dite chapelle. A ce don sera également joint une vigne, un verger, des dimes féodales ainsi qu’un bois pour le chauffage.

Après le décès de Juhel de Mayenne, seigneur du Maine aussi, Gervaise prendra pour second époux Geoffroy de Rohan, seigneur du lieu de ce même nom ; celui-ci décédant à son tour Gervaise prendra pour troisième époux un seigneur Anglo-Normand très important nommé Richard de Longueville seigneur du dit lieu (ou Richard le Maréchal comte de Pembroke, lord de Leister seigneur de Longueville et d’Orbec en Normandie. Celui-ci était le fils de Guillaume Le Maréchal très grand « tournoyeur » de son vivant réputé pour avoir été le meilleur cavalier du monde).
Son troisième époux décédé, de nouveau veuve, Gervaise seigneur de Dinan-sud donnera elle-même à l’Abbaye de Léhon une grande partie de son bois de la Haye, bois en lequel les moines de cette même Abbaye avaient déjà le droit de prélever du bois suite à la volonté de feu son père Alain de Dinan-Vitré (Alain semble de voir mourir vers 1199 ; 14 années avant de mourir il prendra la garde du château-fort de Lanvallay, garde dont il semble devoir garder la charge jusqu’à son dernier soupir rendu; en charge de ce château paraitra cité sur une charte à ses côtés Yvon de Lanvallay oncle OU père supposé d’Alain de Lanvallay-Tressaint. A quel titre Alain de Dinan-Vitré prendra t’il la garde de ce château ?)

L’Eglise abbatiale de Lehon



Toujours veuve et dans la continuité de son veuvage Gervaise semble devoir posséder également des biens matériels assis en la ville seigneuriale de Dinan.

En effet dans la continuité de ce troisième veuvage elle offrira à l’Abbaye de Saint-Aubin des Bois une Chapellenie qu’elle dotera de 12 livres de rente annuelle, rentes devant être prélevées sur sa maison de la Draperie tenue par Jacob, maison assise en les murs de Dinan ; en celle-ci travaillaient et des tanneurs et des pelletiers pilant les écorces et écorchant les peaux cette même maison contenant elle même une autre maison elle tenue par Avice veuve de Reginaudi Lesellier (derrière les murs de Dinan reste ici une façon de parler puisque la ville seigneuriale de Dinan ne fera édifier ses propres remparts que dans le courant du XIII siècle).
Gervaise dans le prolongement de ce don offrira la même année, et cela à la même abbaye, non pas la maison et les personnes relatives à ce premier don mais les rentes que Gervaise de Dinan, en tant que seigneur de cette ville, percevait sur ces mêmes maisons, rentes s’appliquant aussi sur la famille elle même.

Il serait faux en effet, à la lecture de cette charte, de penser que Gervaise de Dinan en tant que seigneur, était propriétaire d’individus quels qu’ils soient et qu’elle ai pu en disposer comme bon lui semble ; il faut comprendre, au travers de la lecture de cette charte, que Gervaise cédait ni plus ni moins que l’ensemble des droits, redevances ou tenures (il en sera de même pour les moulins de Brachessac, voir le chapitre consacré à ce sujet) que jusqu’à lors elle percevait sur ce même feu ou foyer ; il ne s’agit en aucun cas en effet de la simple vente de sujet humain roturier.
Nous apprendrons un peu plus tard en effet, dans une autre charte rédigée quant à elle en 1237, que Gervaise avait fait ce don moyennant une somme de 10 sols qu’elle devait verser annuellement à Avice veuve de Raginal Lesellier les « presque » tenants de la dite « draperie » ; en 1237, celle somme n’ayant toujours pas été versée, versée ou donnée, Gervaise seigneur de Dinan fera établir un acte par lequel elle reconnaitra devoir à cette même veuve ce même argent.
Première charte : Universis Christi fidelibus ad quo littere iste pervenerint Gervasia , domina Dinanni , salutem in Domino . Noveritis quod nos volumus , concedimus et precimus quod pelliparii et pelletarii , de soris venientes , de cetero , et in perpetuum , per omnes nundinas Dinanni sint et stent in domo Avicie ; et hoc damus et concedimus libere et pacifice predicte Avicie et heredibus ejus perpetuo possidendum . Et in hujus rei testimonium litteras istas sigillo nostro sigillavimus pariter et munumen . Actum anno gracio MCCXXX tercio. Traduction personnelle : Pour tous les fidèles du Christ à laquelle cette lettre doit parvenir, Gervaise Dame de Dinan vous salue en le Seigneur. Vous devez savoir que nous voulons demander et concéder que les pelletiers et écorcheurs viennent pour l’avenir et à perpétuité, se tenir pour tous les marchés dans la maison d’Avice, et la susdite Alice et ses héritiers, librement et pacifiquement, accordent et donnent à perpétuité cette possession. Et dans cette lettre est le témoignage de cet ensemble, scellé du sceau de notre nom. Rédigé en l’année de grâce 1233. 

Deuxième charte Universis Christi fidelibus ad quos littere iste pervenerint, Gervasia domina Dinanni , salutem in Domino . Noveritis quod nos dedimus et concessimus in puram et perpetuam elemosinam abbacie Sancti Albini , Cisterciensis ordinis , Briocensis dyocesis , Aviciam , relictam Raginaudi Lesellier , et heredes suos , et domum  que est inter domum Jecaeli Lesellier et domum Jacobi de Draperia, et campos quas predicta Avicia et heredes sui habent inter Blohen et Haiam et inter Roheriam et Haiam Dinanni , liberos et quittos ; et nichil juris in eis nobis nec juris retinuimus nisi retribucionem eternam . Et ut donacio ista rata sit et firma in perpetum , litteras istas , sigillo nostro sigillavimus in testimonium et munimen . Actum anno gracie MCCXXX tercio , post mortem. Traduction personnelle : Pour tous les fidèles du Christ auxquels cette lettre parviendra, Gervaise seigneur de Dinan vous salue en le Seigneur. Vous devez savoir que nous avons accordé et donné en aumône pure et perpétuelle à l’Abbaye de Saint-Aubin, de l’Ordre des Cisterciens, diocèse de Saint-Brieuc, Avice veuve de Reginaudi Lesellier, ses héritiers et la maison qui est dans la maison de Jecaeli Lesellier, et la maison de Jacob de Draperia , et les champs que la dite Avice et ses héritiers possèdent en Blohen et Haiam et Roheriam et Haiam Dinan (champ situé probablement à Dinan et à proximité du bois de la Haie en lequel les moines de l’abbaye de Léhon de son père avait alors le droit de prélever du bois pour le chauffage), quitte d’enfant ; nous n’avons plus de droit sur eux, retenant que la récompense éternelle. Et afin que ce don soit juste et ferme à jamais, cette lettre est scellée de notre sceau à notre nom. Acte rédigé en l’année de Grâce 1233.

Troisième charte : Universis Christi fidelibus ad quos lictere iste pervenerint , Gervasia domina Dynanni , salutem in Domino . Noveritis quod Avicia relicta Raginaudi Le Sellier, in presencia nostra , pro se et pro heredibus suis bona side promisit quod de cetero in perpetuum , ad nundinas Dynanni, reddet libere abbacie Sanct Albini decem solidos pro domo sua et pro campis quo tenet de predicta abbacia apud Dynanni ; etc. Actum anno gracie MCCXXX septimo. Traduction personnelle : Pour tous les fidèles du Christ à qui cette lettre parviendra, Gervaise seigneur de Dinan vous salue par le Seigneur. Vous devez savoir que à Avice, veuve de Raginaudi Le Sellier, en notre présence, pour elle et ses héritiers, pour maintenant et pour l’avenir, suite à la promesse qu’il lui a été faite au marché de Dinan, que je dois lui donner 10 sols pour sa propre maison et ses domaines lesquels sont détenus par l’Abbaye à Dinan etc. Rédigé en l’année de Grâce 1237.    

Gervaise en 1234 sera également « bienfaitrice » de l’Abbaye du Tronchet assise proche de Dol. Elle offrira à cette dernière, via ses moines et Jean leur Abbé, les maisons et jardins biens de Godefroy de Querliens, ou de Créhen, et de Raoul Querquedri toutes deux proches du puits ; elles étaient assises en Dinan. Gervaise exemptera ces mêmes maisons de tout droit coutumier en précisant toutefois que ces mêmes maisons ne pouvait pas contenir plus d’un locataire. Gervaise donnera à la même Abbaye et en la même ville de Dinan la moitié du manoir et jardin ayant appartenu à Gourmil alors bien de Jeanne la fille héritière de celui-ci (Abbaye fondée par Alain fils de Jordan sénéchaux de Dol héréditaires).

L’Ancienne église paroissiale de Lehon.

 Seul le premier mariage de Gervaise sera porteur de fruits ; de cette union naitra en autre Marguerite de Mayenne, héritière de Dinan, laquelle bientôt, au regard de l’Histoire, prendra elle aussi pace pour écrire l’histoire de Dinan.
Elle prendra de fait pour époux Henry II d’Avaugour ce dernier étant baron d’Avaugour et seigneur comte aussi de tout le Goëlo ; de cette union sortira en effet Alain III d’Avaugour celui-là même qui demain sera le « terminateur » du couvent des Cordeliers de Dinan et cela avant même que celui-ci trahisse son propre fils en vendant au duc de Bretagne tout son futur héritage assis en Dinan (Henry son père fera il est vrai commencer la construction de ce couvent, couvent en lequel il se sera inhumé. Il faut ici faire remarquer que ce même Henry D’Avaugour confirmera un peu plus tard, en 1242, l’aumône que Gervaise de Dinan, mère de sa femme Marguerite de Dinan, fit sur la draperie de la ville de Dinan et cela peu de temps après que son épouse, Marguerite, le fit en 1237).
Alain héritier par sa mère de Dinan/sud, ou de Dinan-Becherel, avait pris pour épouse Clémence de Beaufort, terre seigneuriale assise proche de Dol, assise en la paroisse de Plerguer ; elle était la fille d’Alain de Beaufort et d’Havoise de Dinan elle même héritière de Dinan-Nord par son aïeul Geoffroy cette seigneurie allant jusqu’à Jugon délimitée en quelques sorte que celle-ci était par l’Arguénon. Alain, par ses propres parents et par sa propre épouse, se retrouvait ainsi au lendemain de son propre mariage en possession de toute l’ancienne seigneurie de Geoffroy 1er de Dinan (en vendant au duc de Bretagne Jean 1er pour 16.000,00 livres tournois tout ce qu’il avait reçu de sa mère et de sa femme Alain ainsi spolia son propre fils de tout son héritage à venir. Celui-ci fera appel devant la Cour royale de Justice à Paris aidé en cela par son grand-père époux de Marguerite de Mayenne fille de Gervaise. Son grand-père plaidera pour son fils la folie. Au lendemain de cette longue procédure Henriot, Henry III d’Avaugour, ne récupérera finalement qu’une partie seulement de l’héritage maternel assis hier en l’ancienne seigneurie de Dinan/nord).
Le Dinan seigneurial d’hier pour demain était définitivement mort.

L’entrée de l’ancien Couvent des Cordeliers de Dinan aujourd’hui collège-lycée privé catholique des Cordeliers.


Les chartes relatives aux draperies de Dinan sont relativement nombreuses. Elles sont importantes dans la mesure où elles confirment en Dinan la présence dès les premières heures du XIII siècle de cette même activité lié au drap, activité liée au lin mais aussi à la bourgeoisie même de cette ville seigneuriale économiquement libre et indépendante.
Au décès de chaque seigneur successif ces mêmes chartes devaient une nouvelle fois être reconcédées et réaccordées. Voici celle qui est relative à la confirmation faite par Marguerite de Dinan elle même :
 Ego Margarita, uxor nobilis viri Henricide Avaugor, notum sasio universis quod ego concedo et confirmo , cum assensu et bona voluntate Alani et Juhelli filiorum meorum , abbacie Sancti Albini , Cist. ord., duodecim libras annui redditus in puram et perpetuam elemosinam , quas domina Gervasia mater mea predicte abbacie elemosinaverat in draperia Dynanni possidendas ; etc. Actum anno gracie MCCXXX septimo. Traduction personnelle : Moi, Marguerite, épouse de noble homme Henry d’Avaugour, veut qu’il soit su et connu de tous que je confirme et que j’accorde avec l’assentiment et la bonne volonté d’Alain et de Juhel mes enfants, à l’Abbaye de Saint-Alban de l’ordre des Cistercien, 12 livres de loyers annuels pour les aumônes pures et perpétuelles que Dame Gervaise ma mère a donné à la susdite Abbaye, livres a prendre au titre d’aumônes dans la draperie de Dinan. Etc. Rédigé l’année de Grâce 1237.  

La vieille cuve baptismale de l’église abbatiale de Lehon.

L’une des plus belles pièce de cette église à défaut d’être la plus belle elle est finement sculptée à l’extérieur de visages humains surmontés d’une frise composée de feuilles de chêne. L’intérieur de la cuve, vraiment magnifique, comprend tout un ensemble de 6 poissons nageant dans la cuve. Le dessus de son rebord usé confirme le fait que pendant très longtemps, par tradition et superstition, tous les fermiers venaient sur son bord affuter le tranchant de leurs faucilles.
Le Cloitre de l’Abbaye abbatiale de Lehon