Le logis et l’hostellerie de la Croix-Verte à la Magdelaine du Pont à Dinan.

Ci-dessus est le plan de reconstitution du tissu urbain de la Magdelaine, en 1844.
Travail personnel réalisé d’après le plan cadastral de 1844.
Le bâti partiel en ce plan présenté et dessiné est une image miroir de 1844 ; le bâti de la Croix-Verte est probablement un peu différent du bâti énuméré en 1813 lors de la mise en vente par licitation de l’Hostellerie de la Croix-Verte.
Cette « superbe maison/hostellerie » est ici sur ce plan de reconstitution positionnée par le X ; les petite et les grande écuries forment depuis la cour le long bâtiment rectiligne prolongeant la dite auberge vers le vieux pigeonnier seigneurial ;bn’existe plus aujourd’hui que la petite écurie.
Les premiers actes de dénombrements du prieuré, actes rédigés au XVI siècle, ne citent aucunement les dites écuries la petite écurie ayant été citée pour la toute première fois qu’en 1693.
La grande écurie, se présentant perpendiculairement là où était hier l’église, est forcément postérieure au Directoire, période gouvernementale post révolutionnaire en laquelle les murs et mobiliers du prieuré furent saisis puis vendus comme biens nationaux
; celle-ci était surmontée d’un grand comble possédant une pièce à feu puisque que reste aujourd’hui les traces de son conduit.

Armoirie des nobles gens Apuril
D’argent au chevron de gueule chargé de 3 roses d’or et accompagné de 2 têtes de lion de sable et d’une étoile de même en pointe.

Avant propos
Par définition la richesse du passé est partout…Et cette richesse est universelle.

Ainsi sous le porche même du logis de la Croix-Verte, celui-ci de tout tout ayant possédé « cour »,  le 03 mars 1613 s’exerçaient toujours les Droits de haute, moyenne et basse justice relevant du prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan celui-ci possédant prison…
Ce fait sera une nouvelle spécifié et le 14 avril 1639 et le 16 mars 1654 ces mêmes droits disparaissant à la Révolution.
Seigneurie ecclésiastique possédant « bailliage », celui-ci s’étirant tout autour du dit prieuré …Item ung fief et bailliaige ayant cours en la paroisse de Lanvallay, siis et estant partye d’iceluy, à l’entour dudit prieuré… pour celui-ci seront cités en 1639, ou le dit jours du 16/03/1654 pour certains d’entre eux, tous devant rentes ou impôts au dit prieuré de la Magdeleine, les nobles hommes suivants : noble homme Guillaume Serizay sieur du Rusy ; noble homme Jean Mouton sieur de la Gromillais en Corseul habitant alors son logis de Grillemont à la Magdeleine ; les enfants du feu honorable homme Eustache Richeux sieur du Lohier en Lanvallay ; noble homme Maurice Bonfils sieur de la maison noble de Clermont en Lehon ; les enfants du feu noble homme Jean Vallée sieur du Tertre, les enfants du feu noble Ollivier Gigot sieur de la Lande alors possesseurs du noble logis de la Cour de Bretagne et y habitant ; Jeanne Lesné veuve du noble homme Gilles Lefrançois sieur des Rochettes en Lanvallay celle-ci possédant alors avec ses propres enfants le dit logis de la Croix-Verte ; les héritiers de noble homme Guillaume de Serville sieur des Vieilles-Navières en Evran, fermier général des biens temporels du prieuré et logeant à la Magdeleine en son logis de la rue du Four  ; noble homme Jacques Porée sieur du Fourdoré ; Guillemette Bezart ; les héritiers du feu noble homme Olivier Guérin sieur du Cheminneuf à la Magdeleine, possesseur en totalité de l’hostellerie de Tourondel ; les héritiers du feu noble homme Pierre Marot sieur du Mottay en Evran l’un des deux trésoriers de l’église de la Magdeleine.

Lorsque le 21/06/1543 sera rédigé un aveu pour Jehan Le Clerc, Auditeur au Tribunal ecclésiastique, celui-ci nouvellement nommé prieur commendataire du prieuré de la Magdeleine du Pont à Dinan, en Lanvallay, seulement seront teneurs de rentes et revenus au dit fief et bailliage une toute petite poignée d’hommes tous honorables ; à savoir Jacques Tourondel celui-ci tenant la grande hostellerie de Tourondel, les héritiers de Michel Le Ribault, les héritiers de Raoulet Sarcel sieur des Croix en Lanvallay, Jehan Even et sa femme, Pierre Lotin et sa femme. Le logis de la Croix-Verte alors n’existe pas encore, le noble logis de la Cour de Bretagne ne semble alors pas encore devoir existé, ni celui de Grillemont assis quand à lui à l’angle du carouel sur le talard.
L’année 1556, le 19/06/1556 exactement, soit 13 années seulement après le dit aveu, un nouvel aveu rédigé pour Pierre Ferron, le nouveau prieur ici même élu, met en évidence la venue hier de nouveaux teneurs de rentes les dits Sarcel et Tourondel étant cités en la dite année 1543.

Ainsi, nous avons pour personnes imposables devant rentes et revenus au seigneur prieur par cause des héritages qu’ils tiennent assis prochement :  Robin Adam, Dom André Brain, Marye et Rogier Aubry époux de Michèle Gigot, Jean Bertié(r), Ollivier Bretaigne, Didié(r) Chevallier, Jacques Tourondel, Gillette de la Porte, Gilles du Fresne, Robine Gicquel, Richarde Harel, Ollivier Jehan, Jehan Marquer, Morice Mesnage, Marye Paraiau, Hamon Poumeret, André Prévost, Christofle Sarcel, Guillaume Souchart et enfin Julien et Macé Taforel.

L’année 1583, cela dans un Rolle rédigée par la sergente Janne Bazin, verra citer
imposer sur leur revenu respectif Damoiselle Claude Avril (Apuril) Dame de Grillemont sur le carouel de la Magdeleine pour 15 soubs, Olivier Berard sieur de la Brancherie

pour 30 soubs, Jacques Rolland 5 soubs, Olivier Bretaigne sept sous, Noël Le Moine et Jacques Rebour et Julien Portier tous trois pour 13 soubs et 8 deniers, Guillaume Aubry pour 12 soubs 5 deniers, , Mathurin Chevrel et Macé Tahorel tous deux pour 3 soubs et six deniers, le religieux Dom Bertrand André pour 12 soubs, Thommas Guérin sieur du Cheminneuf pour 6 soubs 6 deniers, Bernardin Huet et Barbe le Tesier tous deux pour 10 deniers, Olivier Jan sieur de Vieuville pour 19 soubs, Amaury Richeux et Maurice Bouzin (ou Bazin) pour 1 chapon et deux boisseaux de froment, pour son puits la maison Tourandel 8 soubs, Roger Durant 10 soubs, Gilles Trenchent et Guillaume Souquet tous deux 3 soubs, Raoullet Souchart et ses consortz deux soubs, Rolland Rolland sieur de la Croix-Verte pour 3 soubs 7 deniers, Ollivier Bretaigne pour la forge de Jamet Chevallier deux soubs six deniers. 

Le début du XVII siècle, cela en 1608, verra imposer apparaitre quant à lui au travers d’autres aveux d’imposition les nobles gens Ferron époux Gallier, Hudebert, Lechapellier, Baudry, Richeux, Lambert, Mouton, Gigot, Gillier, Le François, Lesné, de Serville, Porée, Savé, Blanchart, Lomené, Lhostelier, Buisson, Hermel, Vallée, Serizay, de la Mousche, Leroy, Le Forest, Lorre, Cousin, Jehaneaux, Lucas, Tranchemer, Fleury, Aubry, Guillaume, Asseline de la Marre, Du Tertre, Becheu, Moncoq, Maingard, Pontfilly etc presque tous s’unissant maritalement les uns aux autres.
L’histoire sociale du quartier de la Magdeleine, au pont à Dinan, et cela au travers de ces différents patronymes ci-dessus cités, semble devoir exploser une première fois au lendemain de la dite année 1543 chacun d’eux en effet ayant alors un devoir de rente seigneurial auquel s’ajoutait aussi une devoir d’amende en cas de non paiement. 
Cette nouvelle élite, présente alors ici même aussi au pont à Dinan, faite d’honorables hommes au XVI siècle, faite de gens nés « noble homme » au XVII siècle, sera surtout composée de notaires, d’avocats, procureurs du roi, procureurs fiscaux etc. sera liée à toute cette noblesse qui se désignait par la Robe même si certains, il est vrai, n’ayant pas la Robe, étaient toutefois des « marchands » très honorablement établis tels les maistres cordonniers, les maistres boulangers, maistres maçons ou charpentiers, maistre tanneur par exemple eux mêmes quelques fois, ou souvent même, multipropriétaires.

Ces multi-propriétaires, assis en le faubourg du Jerzual, assis tout au long du quai à Dinan, assis très proches du prieuré de la Magdeleine, feront tout au long des dits XVI et XVII siècles très souvent nommer leurs propres enfants sur les fonds baptismaux de l’église de notre petit prieuré. Ainsi les B.M.S de Lanvallay, pour ces deux mêmes siècles, font partis des plus beaux de Dinan et sa région jamais écrits chacun possédant une multitude de signatures.

Celle élite sociale très étrangement, presque subitement, disparaitra en début du XVIII siècle laissant ainsi la place à une toute nouvelle classe sociale celle-ci roturière mais riche

cependant ; ce « remplacement » social semble alors devoir accompagné le développement économique du port de Dinan en plein essor dès le milieu du dit XVIII siècle.


1576
L’ancien grand logis de la Croix-verte à la droite du grand porche et portail blanc

La vieille hostellerie de la Croix-Verte, grand vieux logis assurant toujours aujourd’hui le bas de la rue de l’Abbaye, logis assis au plus près de la grande hostellerie de Tourondel, logis assis au plus près de l’ancien noble logis de la Cour de Bretagne, logis assis au plus de l’ancien noble logis de Grillemont, logis délimité par l’église du prieuré de la Magdelaine et son église, fut effectivement édifiée en 1573 (La rue de l’Abbaye en 1543 se nommera le chemin de la Baye conduisant aux Croix de Coïsquen ; l’actuelle rue de la Madeleine, hier Magdeleine, sera tout au long des XVI, XVII et XVIII siècle nommé « le Cheminneuf » ce qualificatif apparaissant au travers du père dudit Macé Marot nommé en les B.M.S de Lanvallay «Jehan Marot sieur du Cheminneuf ». Guillemette Rolland son épouse, dite « la Dame du Cheminneuf » en sa pierre tombale, eut pour père et mère rappelons les susdits Janne Ferron/Rolland Rolland tous deux possesseurs en leur vivant de la dite Croix-Verte. Lire le chapitre suivant pour ce couple).

Avec sa cour grande maison constituée de deux entités comprenant trois niveaux à 3 rangées cet ensemble sera nommée tantôt « la maison de la Croix-Verte », tantôt les Petite et Grande maisons de la Croix-Verte cette dernière appellation lui ayant été donnée il est vrai en 1718 lors de la succession de la très honorable femme Yvonne Turpin...l’appellation de la Petite Croix-Verte apparaissant quant à elle dès l’année 1693.
1718. Turpin : nous avons employez pour la première lottye la maison et logement de la Grand Croix-Verte joignant l’église et simetière du prieuré de la Magdelaine du Pont à Dinan (et) à maison des enfens et héritiers du feu sieur de l’Aublette Martel, et à celle des héritiers du sieur des Fontaines Ruellan et femme …et que les dits logement(s) et debornement sont plus emplement explicqués dans le contract d’acquest fait par la ditte Turpin conventionnellement d’avec le sieur des Morandais Mesnage et consors…(Cette lottye, ou ce lot, sera au lendemain de cet acte reçu par Marye Jouannes, fille ainée de la dite Turpin, et son mari Carsy Petit. Ces derniers semble devoir vendre la Croix-Verte sitôt héritée au noble sieur René Yves Le Mouche époux de Françoise le Roy ce dernier, le 05/01/1734, la vendant à son tour au sieur Pierre Follen alors de sa charge « fermier général » des biens temporels relevant du prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan …plus a déclaré avoir acquis pendant leur communauté de honneste homme René Yves Le Mouche et Dlle Françoise le Roy son épouse un grand corps de maison avis l’église et simetière de la Magdelaine, cour au derrière dans laquelle il y a logements, écuries, appantit et jardin… Voir ci-dessous).
L’aveu de 1693 : …Monsieur de Laublette Martel pocede la maison de la Petitte Croix Verte proche (de) la suivante ;  le dit sieur de la Morandais Mesnage et les sieurs de la Bransche Lesné possède la maison, cave, cellier, écurie de la Grande Croix Verte cy devant (ci avant)  pocedée par le dit Rolland des Croix. Rue de Labaye la demoiselle des Fontaines Ruellan possède uune maison du costé du midy proche la Grande Croix Verte et jardin du prieuré, et un jardin au hault de la dite rue…
Logis noble en ses premières heures, puisque possédant ses propres Armoiries, de celui-ci il sera dit au milieu du XVII siècle qu’il était une Hostellerie puisque hostellerie déjà elle sera en 1641-42.

En 1641 éclatera en effet un litige lequel opposera judiciairement le temps de deux années entières et Françoise de la Haye, fermière général des biens temporels du prieuré de la Magdeleine, veuve et héritière de cette charge de feu Guillaume de Serville (Sieur des Vieilles Navières en Evran celui-ci était déjà en charge de sa ferme le 21/11/1638, ferme alors en sa possession le temps de 6 parfaites cueillettes pour un montant annuel de 1900 livres ; leur fils sera dit sieur des Maretz habitant la rue du Four, rue desservant le dit prieuré ; Guillaume se rendant à Paris décédera en route alors qu’il se rendait en cette ville en juin 1640. Missire Michel Bouvart, prieur commendataire de notre petit prieuré, résidait alors il est vrai à Paris rue et paroisse de Sainct-Séverin. Proche du roi le dit Michel Bouvart par l’une de ses propres fonctions était aussi le Premier valet de la Chambre du roi.
La raison de ce litige résidait dans le fait que la dite Laurence de la Haye, épouse De Servile, fermière générale du temporel du prieuré, refusait de payer la pension due au dit Bellefille, refusait catégoriquement ses droits de nourritures et d’entretien, refusait aussi de lui remettre les clefs de la maison ou logis du prieuré afin qu’il puisse y résider ; et enfin elle lui refusait également de lui fournir tous les ornements de l’église afin de lui permettre le Divin service des messes dominicales suivant son obédience.

Malgré les sentences multiples rendues par la Cour de Rennes, la dite de la Haye s’obstinant, celle-ci se verra être menacée de la saisie de ses biens, meubles, linge et même sa vaisselle d’étain.
Pour sa défense il faut reconnaitre que notre petit prieuré était vraiment un tout petit prieuré ; cela le sera déjà exprimé en 1610, le 3 mai exactement, lorsque l’écrit suivant sera rédigé :
…et pour monstrer que ledict prieuré est de sy peu de revenu qu’il n’est pas suffisant pour entretenir ung relligieux avecq le prieur n’ayant été affermé plus de quatre cens livres tournois… Devant ce long litige terminé en 1642 un Concordat sera établit par lequel sera décidé purement et simplement la suppression définitive de toute pension due aux obédienciers réorganisant ainsi les Services divins à la Magdeleine du pont à Dinan ; il s’en suivra le 07/09/1642 de la révocation du dit Jean Bellefille.
Il est vrai que certains comportements religieux y allaient de leur propre pierre jetée. Ainsi le 30/11/1558 du comportement de frère Jehan Fallezeau célébrant la messe il sera rapporté ceci :
…sortant du lict a tousiours ungne dague sur le cul et incessamment a tous propos la tire oultre plus, quand il faict l’oufice de donner l’encens a Dieu et au peuple il dict qu’il enfume les mouchez et quand les cloches sonnent il dict que ce sont les vaches qu’il braient leurs veaux… et Jean Belleffille obédiencier bénédictin nouvellement choisit pour être le prieur du dit prieuré. Était alors le prieur du prieuré de la Magdeleine Missire Michel Bouvard.
Lors de cette procédure il sera dit de l’un des acteurs de ce litige, à savoir le recteur de Lanvallay Missire Jean Vaugrenatz, que celui-ci avait trouvé à dormir en la maison de la Croix-Verte
 …de ladicte Delahaye a sa personne en sa demeurance sittuee leix ledict prieuré de la Magdellaine et audict sieur resteur parlant aussy a sa personne estant a la maison de la Croix-Verte aussy sittuee jouxte ledict prieure, et desdicts Marot et Ermels, tresorirers, parlant audict Marot estant en sa demeurance leix le pont a Dinan..
Cette procédure pour nous est importe du fait qu’elle nous dit clairement ques les dits Sieurs et Dame De Serville/Pierre Marot habitaient à la Magdeleine (Pierre Marot nait le 14/11/1596. Sieur du Mottay en Evran il prendra pour épouse Marguerite Bauldry et seront tous deux en effet propriétaires en la rue du Four aussi).

Lors de cette procédure judiciaire sera également mis sur le banc des accusés Pierre Rolland sieur du Mottay en Evran lequel, l’un des deux trésoriers de l’église du prieuré, était le propre neveu des dits Macé Marot/Guillemette Rolland tous deux sieur et Dame du dit Cheminneuf ; Macé sera également, toujours en Lanvallay, Sieur des Champguerard cette terre existant toujours aujourd’hui au dessus de la rivière dès le méandre de la Vieille rivière passé.

Ci-dessous le dit légumier, légumier ou potager ou chauffe-plats, élément découvert en 2000 lors d’une campagne de réhabilitation ; sous celui-ci est la lame tombale du dit couple Macé Marot/Guuillemette Rolland, lame aujourd’hui exposée en le bas de la rue de l’Abbaye.

Cette grande habitation en effet est formée depuis sa toute première heure des « grande et petite maisons » toutes deux formant ainsi ensemble le dit logis de la Croix-Verte.

Le dit « noble logis » fut très probablement la partie assise à gauche de cet ensemble puisque c’est en son embats que se trouvent toujours être aujourd’hui les Armoiries muettes des sires Rolland, muettes ou mises en dormance dès leur réalisation; la partie de droite semble de tout temps avoir été il est vrai un établissement d’hostellerie.
L’activité économique du port de Dinan, à la fin du XVIII siècle, activité alliée à la destruction du prieuré à la Révolution, son cimetière compris, fera que l’ensemble de ces deux maisons deviendra en sa totalité une grande Hostellerie toujours ainsi nommée à la fin du même XVIII siècle ; par sa disparition le dit cimetière de fait laissera ainsi sa propre surface à un agrandissement de la cour originelle de la dite Croix-Verte.
A la fin du XVIII siècle, possédant petite et grande écuries, le sieur André Lerenec sur les instances du député maire Charles-Claude Duclos établira en ses murs le tout premier relais à côche devant unir la ville de Dinan à celle de Rennes.
Son entreprise privilégiée, établie au Pont, près le Prieuré de la Madelaine, dans une grande maison appelée aujourd’hui l’Auberge de la Croix-Verte, eut tout le succès qu’il pouvait en attendre, et, plus tard, encouragea dans la ville l’exécution d’entreprises semblables… Luigi Odorici dans Recherches sur Dinan et ses environs. 1857 page n°222. Monsieur Duclos sera maire de la ville de Dinan en 1744. Le sieur André Lerenec, sieur de la Ville-Ameline en Tressaint, époux de Janne Gigot, était le mari de l’une des héritières du dit noble Logis de la Cour de Bretagne ; après division des biens seule Catherine Gigot possèdera ce dit noble logis).
La première entité, la première rangée verticale de gauche, contenait en son RDC une grande cuisine avec légumier, cuisine desservie déjà que celle-ci était que par la rue du Cheminneuf, et deux chambres par niveau, toutes desservies depuis la cour et que par celle-ci.
La deuxième entités, soit les deux travées verticales de droite, comportait elle aussi une grande cuisine en son embats les chambres des étages étant desservies depuis un escalier à vis extérieur alimenté depuis la dite cuisine ; celle-ci est toujours desservie aujourd’hui que depuis la cour.
Le tout, édifié sur une grande cave totale, au lendemain du dit couple Rolland Rolland/Janne Ferron sera retrouvera « réparti » entre deux de leurs héritiers ; les propres héritiers de ceux-ci en seront toujours propriétaires en la fin du XVII siècle et cela au travers des patronymes Lefrançois et Mesnage.

Son actuelle derrière et sa cour ; en cette sa dite cour étagée hier se trouvaient être l’église et son cimetière (Sur cette photographie la grande maison de la Croix-Verte a perdu la moitié de sa hauteur ; voir la vieille carte postale ci-dessous).

Le derrière de la grande maison de la Croix-Verte est ici le point rouge; la petite maison est celle de gauche à elle immédiatement accolée.

Armoires muettes de la Croix-Verte

Au RDC Linteau de cheminée aux armoiries muettes comportant toutefois la date de 1576, en son bas à droite ; cette date en effet sera retrouvée après le nettoiement des pierres composant la dite cheminée.
Ces armoiries « muettes » furent probablement celles de Jacques Rolland celui-ci étant cité « SIRE JACQUES ROLLAND sieur des Croix »
ce dernier résidant alors au pont à Dinan à la Magdelaine en l’année 1583; soit 7 années seulement après sa construction.
Cependant, à défaut d’avoir été construite à la demande dudit Jacques, elles pourraient être celles du couple Rolland Rolland – Janne Feron les plus premiers possesseurs ATTESTES de la dite maison de la Croix-Verte (Rolland Rolland sera dit en différents actes B.M.S. sieur de la Croix-Verte ses propres enfants étant dits Sieurs des Croix en Lanvallay Janne Ferron, son épouse, étant aussi possesseur d’une moitié de la Grande hostellerie de Tourondel, possesseur des terre et métairie des Salles hier assises en haut de l’actuelle rue de la Madeleine, possesseur avec ses enfants aussi du manoir de Vauboeuf en la Ville-es-Nonnais. Les enfants de Rolland et de Janne semble devoir hériter du dit Jacques Rolland d’une partie des Croix en Lanvallay Jacques n’apparaissant qu’en deux actes, actes écrit en 1583 ).
Jacques fut t-il le père de Rolland Rolland le dit « sieur de la Croix-Verte » ou bien un parent très proche de celui-ci à défaut d’avoir été son frère puisque Jacques, en effet, sera dit « résidant » au pont à Dinan mais sera dit aussi « possesseur » d’une terre assise au débouché de l’actuelle rue de l’Abbaye, aux dites Croix de Lanvallay ?
Jacques Rolland sera en effet cité le 11/05/1583 en un acte de redevance seigneurial propre au prieuré et cela pour une pièce terre assise aux dites Croix, terre assise en effet au dessus de la dite Maison de la Croix-Verte
, une terre qu’alors il possédait effectivement juste
au dessus du dit Logis de la Croix-Verte ; en cet acte Jacques sera dit « Sire Jacques Rolland sieur des Croix demeurant au pont à Dinan ».
Jacques Rolland sera en effet cité le 11/05/1583 en un acte de redevance seigneurial propre au prieuré pour une pièce terre assise aux dites Croix, terre assise en effet au dessus du dit Logis de la Croix-Verte, une terre qu’alors il possédait effectivement juste au dessus du dit Logis de la Croix-Verte ; en cet acte Jacques sera dit « Sire Jacques Rolland sieur des Croix demeurant au pont à Dinan. Cette terre, ou pièce de terre, Jacques l’acquerra par deux acquêts, acquêts réalisés entre lui même et Ollivier Nogues et Hardouine Cordier pour le premier, et entre lui même et Guillaume Cordier parent très probable de la précédente pour le second …En nte court de Chauneuf par davant nouez notaires dicelle cest comparu en personne Sire Jacques Rolland sieur des Croix demeurant au pont a Dinan lequel est cognoissant et confessant estre homme et subjet  de hault et puissant Guy de Rieux sire de Chauneuf , vicomte de Donges , seigneur de Daumesnil gouverneur et lieutenant général pour le Roy en ses ville et Chateau de Guestz , capitaine de cinquante hommes d’armes de sa Majesté et de luy tenir prochement en sa seigneurie et chastellenie de Chauneuf une piecze de terre situee en la paroisse de Lanvallay jouxte les Croix, nommee le Clos du Panaige contenant uncq journal de terre ou environ joign dun coste a terre de Jeanne Bazin veusve  de deffunt Jan Bertin , daultre coste au chemin qui conduist dudict pont a Rennes et dun bout a terre dudict Rolland . Icelle piecze de terre luy advenue par acquet de deulx contratz, lun davecques Ollivier Nogues et Hardouine Cordier sa femme et laultre davecques Guillaume Cordier comme la dicte piecze de terre se poursuit avecque touttes et chascune de ses saisines et appartenances quil cognoit generallement sans reservacion tenue prochement dudict sire comme dict est avecque la charge en payer chascun an terme au jour et feste Monsieur Sainst Gilles foire a Dinan trois denniers monnoye pour toutes rentes charges et debvoir fors dixme et obeissance quelle rente le dict Rolland a promis et sest oblige faire poignant et continuacion de ladicte rente  par chazscun an en ladvenir sur lhypothecque et obligation des dictes chosses ensemble et faire obeissance comme homme est tenu de faire a son seigneur et tout ce que desus ledict Rolland a promis et gure par son sermant le faire et a le tenir  , et avons condemne et condemnons par nostre dicte court de Chauneuf a laquelle il a proiroge de guridiction et foy y est submis pour pour lui et ses heirs. Faict , consenty et accorde en la ville de Chauneuf en la maison de Jeanne (Gueguen ?  Vignon ?) lonzieme jour de may mil cinq cent quatre vingt trois

Rolland Rolland de fait établit lui aussi à la Magdeleine, toujours en la dite année 1583, mais le 23/02/1583, soit 3 mois plus tôt seulement, sera lui aussi cité dans dans un autre écrit, dans un autre acte, dans un Rolle, Menu et Recepte faite par honorable femme Jeanne Bazin, Institeur sergente au bailliage du prieuré de la Magdelaine du pont a Dinan en Lanvallay ; il comparaitra écrit au côté notamment du susdit Jacques Rolland, son parent, mais aussi au côté de Roger Durant déjà rencontré dans le chapitre consacré à la Maison Chasteauganne Ollivier Berard par denier trante cincq soubz monnoy et payé. Cy XXXV soubz ; Jacques Rolland par denier cincq soubz et pour cy : V soubz ; Roger Durant dix soubz monnoys cy : X s ;  Rolland Rolland troys soubz sept deniers monnoys cy : III s VII d…

Gravure réalisée au lendemain de 1850 à la pointe sèche.
Les n°1 et 2 correspondent aux maisons de la Croix-Verte; le n°3 est la cour de devant ou l’ancien cimetière; le n°4 est l’ancienne maison prieurale; le n°5 est l’ancien fournil faisant office aussi de prison prieurale; le n°6 était la grange à bois pour le fournier; le n°7 était un grand cellier relevant du prieuré et étirant sa longueur sur la cour de la Croix-Verte attenant qu’il était à l’église prieurale; le n°8 est l’une des deux petites écuries avec les latrines extérieures relevant de la maison de la Croix-Verte; le n°9 était l’un des celliers prieural; le n°10, aujourd’hui grande maison du début du 20 siècle, était lui aussi l’un des grands celliers relevant du prieuré; le n°11 était les dépendances de la maison prieurale et le n°12 était l’un des jardins du prieuré.

Transmission
Un aveu d’imposition sera réalisé en l’année 1693 à la Magdeleine du pont à Dinan celui-ci implantant par rue et le bâti et les différents possesseurs.
En cet acte sera présenté il est vrai la Maison de la Croix-Verte ainsi que ces deux possesseurs en indivis 
… Le dit sieur de la Morandais Mesnage et le sieur de la Branche Lesné possède la maison cave, cellier, écurie de la Grande Croix Verte, cy devant pocedée par le dit Rolland des Croix …
Ici pour « cy devant » il nous faut lire » ci-avant ». Pour la transmission de la partie de Croix-Verte relevant du dit Morandais Mesnage voir le chapitre 4 qui suit.

– Le sieur Morandais Mesnage est ici Macé Mesnage lequel, né vers 1634, sieur des Morandais en Evran, prendra pour femme et compagne Simone Lefrançois ; Macé était le fils de Macé Mesnage et de Carize Jan tous deux possesseurs de la terre de la Salle en la dite rue du Four, rue desservant la maison du prieur.
Macé Mesnage susdit, sieur de la Salle en la rue du Four donc, né peu après 1600, fut le petit-fils de Morice Mesnage ce dernier étant cité présent au Pont de Dinan en 1556 lorsque sera réalisé le Dénombrement de 1556 ; Macé Sieur de la Salle eu à ce titre pour père maistre Thomas Mesnage et pour mère Macée Hamon la propre sœur de Robert miseur de Dinan. Macée Hamon fut femme avant-gardiste puisqu’elle se maria trois fois épousant en premières noces Vincent De Serville Sieur de Belle-Isle en Taden et Sieur aussi de la Villegrommil en le pays d’Evran ; au titre de cette première union elle sera l’aïeule de Jacques De Serville Sieur des Maretz toujours en la rue du Four celui-ci voyant le jour le 15/07/1628.
La terre de la Villegrommil sera ainsi transmise demain au sein de la dite famille Mesnage.


– Pour le sieur de la Branche Lesné il nous faut lire Jean Lesné ; celui-ci épousera Olive Lefrançois et, au titre de son union avec cele-ci, entrera en possession lui aussi de l‘une des deux maisons formant toutes deux ensemble la grande maison de la Croix-Verte. Ayant épousé la sœur de la susdite Simone Lefrançois, toutes deux enfants de Gilles Lefrançois et de Jeanne Lesnée, Jehan Lesné sera en effet pour une moitié « propriétaire de ce bien en 1693 ».

– Pour le susdit Rolland des Croix il nous faut voir Pierre Rolland né en 1634 celui-ci épousant successivement Jeanne Agan et Jeanne Desdouit ; de sa charge trésorier de St-Malo en 1676 et maire de Dinan il sera inhumé aux Cordeliers de Dinan ; Pierre fut le fils de Jehan Rolland né le 03/04/1600 celui-ci prenant pour épouse Charlotte Vannard. Jehan ici cité de ses propres charges sera nommé procureur-syndic de Dinan et aussi son trésorier en 1676; précédent son fils, Pierre susnommé, Jehan sera lui aussi inhumé aux Cordeliers de Dinan.
Jehan de son côté était le fils de Nicolas Rolland et d’Olive Hudebert tous deux dits Sieur et Dame de la Vieille-fosse, à la Magdeleine, et Sieur et Dame des Croix au dessus de la rue de l’Abbaye, terre hier possédée par son parent le susdit Jacques Rolland sieur des Croix celui-ci habitant à la Magdeleine 
(En certains actes BMS, actes contemporains au dit Nicolas Rolland, les Croix seront dites « les Croix-Rolland »).

Finalement Nicolas Rolland susdit, frère de la dite Guillemette Rolland femme du dit Macé Marot, en son temps aussi fermier général des biens temporels du dit prieuré, sera l’un des fils des susdits Rolland Rolland et Janne Ferron tous deux Sieur et Dame de la Croix-Verte.


Ainsi la dite maison de la Croix-Verte pendant 5 générations entières restera qu’au sein de la dite famille des » Rolland sieurs des Croix » et cela au travers des susdits Jacques, Rolland, Nicolas, Jehan et Pierre avant d’être reçue par les dit noble couple Gilles Lefrançois/Jehanne Lesné Sieur et Dame des Rochettes en Lanvallay (Gilles Lefrançois susdit, né en 1603 et époux de la dite Jeanne Lesné, était le propre fils de Jean Lefrançois et de Françoise de Serville, Sieur et Dame de Launay, Françoise étant l’une des parentes du dit Guillaume de Serville lequel, époux de la dite Laurence de la Haye, sera en son temps « fermier général du temporel du prieuré).
Comment une partie de la dite grande Maison de la Croix-Verte passa t’elle des mains du susdit Pierre Rolland Sieur des Croix à celles du susdit Gilles Lefrançois Sieur des Rochettes ?
Probablement par acquêt
Ce dernier fut le père, rappelons le, et d’Olive Lefrançois femme du dit Jehan Lesné Sieur et Dame de la branche, et de Simone Lefrançois femme de Macé Mesnage Sieur et Dame de Morandais en Evran les dits « Morandais Mesnage » et Branche Lesné ayant été ensemble « possesseurs » en indivis de l’une des deux maisons formant ensemble la Dite Croix-Verte cela ayant été rappelé lors de la succession de la susdite Yvonne Turpin réalisé en 1718
 …nous avons employez pour la première lottye la maison et logement de la Grand Croix-Verte joignant l’église et simetière du prieuré de la Magdelaine du Pont à Dinan à maison des enfens et héritiers du feu sieur de l’Aublette Martel…et à celle des héritiers du sieur des Fontaines Ruellan et femme…sont plus emplement explicqués dans le contract d’acquest fait par la ditte Turpin conventionnellement d’avec le sieur des Morandais Mesnages et consors…

En la dite 1693 l’autre maison formant la dite Croix-Verte, soit la grande maison, sera donc le bien des dits Mesnage/Lesné Morandois celle-ci arrivant avant la dite année 1718 entre les mains de la dite Turpin cela via le Sieur Yves-René de la Mousche ; comment la petite maison parvint t’elle, elle même, à son tour, entre les mains du dit Martel de Laublette bien qu’elle était hier, elle aussi, du dit Pierre Rolland sieur des Croix ? …monsieur de Laublette Martel pocede la maison de la petite Croix-Verte toute proche la suite…
Pour la transmission Morandais-Mesnage/Yves-René de la Mousche voir le chapitre 4.

Pierre Rolland Sieur des Croix, de fait, semble devoir vendre la dite Croix-Verte, soit les deux maisons la composant, la grande et la petite, et aux dits Gille Lefrançois/Jehanne Lesné et au dit Sieur de Laublette Martel. Au travers de celui-ci il nous faut voir Jean Martel né en 1658 époux de Simone Le Vayer ; il était le fils d’Alain Martel Sieur de Béranger en Evran celui-ci époux de Thomasse Symon. Jean Martel sera de sa charge capitaine de la milice de Dinan.


La Magdeleine du pont à Dinan en Lanvallay

Les Ferron à la Magdeleine
Reconstitution du tissu urbain du quartier de la Magdeleine avant 1829.
L’église non encore terminée en la moitié du XII siècle verra notamment comme prieurs en ses murs Pierre et Hamon Ferron, fils du seigneur du Chesne-Ferron en Saint-Carné du moment, Pierre étant l’oncle du dit Hamon ; à ce titre Pierre, cité comme étant le prieur du prieuré de la Magdeleine en 1556, sera le fils de Simon et de Catherine d’Aulny frère puisné que Simon était de Julien seigneur du Chesne Ferron.
Julien prendra femme en la noble maison des seigneurs de la Garaye en Taden en épousant Bertranne Ferré. Celle-ci, fille de Bertrand Ferré et de Peronnelle de Guémadeuc, tous deux seigneurs de Taden et possesseurs du manoir de la Grand-cour en Taden, aura de son époux, le dit Julien Ferron, la susdite Janne femme et compagne du dit Roland Rolland tous deux Sieur et Dame de la Croix-verte Janne étant en plus Dame des Salles et Rolland lui Sieur des Croix deux terres assises elles aussi en Lanvallay, toutes deux assises au dessus du dit prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan.
Bertrand, frère aisné des dits Janne et Hamon, seigneur héritier du Chesne Ferron, possesseur rue de l’horloge à Dinan aussi, prendra pour épouse Françoise de Saint-Cyr dite « Dame de la Sauvagère » fille de Guy de Saint-Cyr seigneur de la dite Sauvagère en Saint-Pierre de Plesguen (leur fils héritier, Guillaume, celui-ci prenant pour épouse Janne Guerin de la Grasserie, sera à son tour l’héritier de la dite seigneurie du Chesne Ferron ; la sœur de celui-ci, Janne, prendra quant à elle pour époux Jacques Vallée seigneur de la Conninais en Taden Conseiller du roi au Parlement de Bretagne de par sa charge).
Les susdits Bertrand, Janne et Hamon auront aussi pour frère Guillaume Ferron ; celui-ci prendra pour épouse Julienne Gallier et tous deux seront la souche des Ferron de la Sigonnière en Saint-Juvat (Guillaume et Bertrand seront successivement « fermier général » des biens temporels du prieuré de la Magdeleine du Pont à Dinan les dits Pierre et Hamon Pierre ayant été, eux, prieurs de celui-ci et cela l’un après l’autre ; Bertrand tiendra sa ferme du temps du dit Pierre, son oncle).
Hamon, frère des susdits Janne, Guillaume et Bertrand, suivra des études scolastiques entièrement financées par son frère, le dit Bertrand ; au terme de ces études Hamon deviendra en effet à son tour le prieur du prieuré de la Magdeleine. Le Hasard voudra que lors de ces dites études scolastique Bertrand était alors déjà en charge de la gestion des biens temporels du dit prieuré
. Pour financer les dites études scolastiques de Hamon un accord sera conclu entre lui même et son frère, le dit Bertrand, Hamon acceptant d’avance, et cela pour quelques années, de ne rien demander à son frère pour la gestion de sa dite ferme une fois celui-ci entré en sa charge de prieur du prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan.

Avant 1786
L’Hostellerie de la Croix-Verte, L’église, le cimetière et la maison dite du Prieur (3)

En tant que « Logis » la Croix-verte sera citée pour la toute première en un acte non daté, acte rédigé cependant au XVI siècle. Cela se fera au sein d’un aveu ou état des lieux  …L’Eglize du dit prieuré contenant quatre vingt piedz de long par dehors, le cœur d’icelle situé à soleil levant, qui contient de laise par dedans saize piedz et à l’androit de la nef où il y a quatre voustes et trois pilliers de chascun costé, trante huit piedz de lambris et de terrassis où il y a trois portes et ouvertures, l’une au cœur du costé du midi servant a aller au logement cy après, les deux autres au desoubz de la nef, lune pour entrer dans le simettière et la grande porte qui a sortye en la rue du Four ; le simittière au devant ocidantal contient huit cordes trois cartz, joignant dun costé la dite rue du Four, d’un boult le pand du dit Forbour, de laultre costé la maison et cour du logix nommé La Croix Verte, la dite églize, de loriant et midy à la cour et jardins du dit prieuré…

Hormis les susdites dates des 03/03/1613, 14/04/1639, et celle du 16/03/1654, dates en lesquelles il sera en effet stipuler que les droits de haute, moyenne et basse justices s’appliquaient sous le porche même du dit logis du sieur Nicolas Rolland, la Maison de la Croix-Verte, logis du dit Nicolas, sera également citée en 1641 lorsque éclatera un litige lequel opposera Laurence de la Haye, alors fermière générale des biens temporels du dit prieuré, et Dom Jan Bellefille religieux de l’Abbaye de Saint-Florent de Saumur (l’un des nombreux acteurs de cette longue dispute en effet logera en la dite Maison de la Croix-verte).
Au travers de ses deux entités, à savoir « Petite et Grande maisons de la Croix-verte » la Croix-Verte sera une nouvelle fois citée
en 1673 lorsque Dom Floraine, « marchand et docteur en théologie sorti de la Sorbonne, Religieux de la Baye de Marmoutier, viendra prendre possession du dit prieuré de la Magdeleine. Pour ce faire sera établi un aveu lequel, en ses toutes premières en effet les deux entités de la dite Hostellerie …… Le prieuré de la Magdeleine de pont a Dinan consiste en leglise , chœur et chansau, cimetière dycellui joignant le long de leglise clos de ses murailles autour des  murs et joignant le long des maisons des petite et grande Croix Verte ; un grand corps de logis prieural  consistant dans une cave vouté, sous la salle avec une salle au premier etage, avec cheminée de taille, trois grandes fenestres ou croisées de tailles, une chambre au bout du pignon vers la rue de la baye, une autre salle haute au costé vers le dit pignon, lescallier de bois entre deux greniers et comble au dessus…

Tout début du XIX siècle
En bas de la Rue de la Magdelaine, aujourd’hui écrit Madeleine, au XVI siècle « le Cheminneuf », assis en face du noble logis de la Cour de Bretagne à orient, assis en face de la dite l’Hostellerie de la Croix-Verte à midi, est déjà au XVI siècle l’ancienne grande hostellerie de Tourondel citée dès l’année 1472 bien alors du sieur Piron de la Pironnais.

Cette ancienne grande hostellerie à pans de bois, grand ensemble comprenant RDC+ 2 étages sous grenier, bien pour moitié en 1608 de la dite Janne Ferron, alors veuve du dit Rolland Rolland et tutrice de ses enfants, tous deux hier possesseurs de la dite Maison de la Croix-Verte, disparaitra au lendemain de l’année 1905 seulement. (En 1608 Janne Ferron sera en effet pour une part en possession de cette même hostellerie ; cela sera très clairement énoncé dans un aveu … Damoiselle Janne Feron Dame des Salles tant en son nom que comme mere et tutrisse des enfants dicelle et du sieur Rolland Rolland…Tien aultre par la dicte Janne Feron et au dit nom pour sa part de la maison de Tourandel par denier huict soubz monayes…).
Héritier du « logis de la Croix-Verte » Nicolas Rolland, lui aussi Sieur des Croix au dessus de la rue de l’Abbaye, fils des susdits Janne Ferron/Rolland Rolland, de fait donc beau-frère du dit Macé Marot celui-ci étant par sa charge procureur fiscal du prieuré de la Magdeleine, sera en son temps lui aussi « fermier général » des biens temporels du dit prieuré…il semble devoir entré en cette charge au lendemain du Bertrand Ferron son oncle (Nicolas sera cité en tant que possesseur à la magdeleine le 03/03/1612 lors d’un aveu rédigé pour le religieux Jan de Horis ce même aveu stipulant que le dit prieuré de la Magdeleine possédait les droits de haute, moyenne et basse justice ces mêmes droits de justice s’exerçant sous le porche même du dit logis de la Croix-verte … Adveu, mynu et dénombrement que vénérable et discrète personne Frère Jan de Horis, religieux profeiz de l’Ordre de Sainct Benoist, prieur du prieuré de la Madelène du pont à Dinan en Bretagne presante au Roy notre sire et souverain seigneur et à nos seig,neurs des Comptesdudit seigneur de Bretaigne. Et déclaré de luy tenir prochement sous la Cour et siège présidial de Rennes, en fief amorti, les église, maison priorale, droict de juridiction , haute, basse et moyenne justice, et fief de haubert, auditoire qui se tient et s’exercepar officiers sous le porche de la maison de Nicolas Rolland, prisons de la dite juridiction, jardin, colombier, four à ban, moulin servy d’eau doce et de mer, bailliaige et traitz de dismes, debvoir de bouteillage et pescherie …

Pierre Rolland Sieur du Mottay, fils du dit Nicolas, sera lui personnellement l’un des deux trésoriers en charge de l’économie de l’église ; propriétaire d’une maison assise en la rue du Four, rue desservant le dit prieuré, son église et son cimetière Pierre fera l’objet d’une accusation de complicité de meurtre puis de l’arrestation qui s’en suivra (Le 20 avril 1577, cela avant que le dit Macé Marot occupe la charge de « Procureur fiscal » du dit prieuré, sera cité un « procureur spécial » du dit prieur Hamon Ferron ; il s’agira de Jean Philippe sieur de la Lande. Celui-ci sera cité lors de la « Levée » en rente de sept boisseaux de froment et sept godets tous appelés en les maisons et métairie de la Jossaie, en Taden … et en obaissant a celle qui sauroict estre mis, Jean Philippe sieur de Lande, procureur spécial de noble homme frere Hamon ferron prieur du prieure de la Magdelaine du pont a dinan declare metre en rente le nombre de sept bouiessaux sept godectz et demy, godect de fromant rante mesure de Dinan deubz en especes venantes de sur le ventoir au dit prieuré en juridiction seigneuriale et obaissant par Jullien et Jacques des Broces…).

1844
L’ancienne hostellerie de la Croix-Verte en le bas de la rue de l’Abbaye
.
Celle-ci, composée alors dès 1811 des n° parcellaire 84 et 83, avant 1784 ne possédait que la dite parcelle 84 celle de 83 étant encore non construite ; les n° 48-49-50 forment ici la dite grande Hostellerie de Tourondel
(Cependant au XVI et XVII siècles la dite parcelle n° 83 semble bel et bien avoir été bâtie puisque sous le porche du dit logis de la Croix-verte, porche séparant toujours aujourd’hui les dites parcelles 84 et 83, s’exerçaient encore les droits de haute, moyenne et basse justice entre 1613 et 1654) .
En ses premières heures la Maison de la Croix verte sera en effet composée de deux parties, de deux entités
. Contenu de tout temps entre la Rue de l’Abbaye et la rue du Four le prieuré de la Magdeleine ne fut jamais possesseur de la dite maison de la Croix-Verte ; la maison du prieur, dont la cave remonte au XI siècle, est ici la parcelle cadastrale 82 les n° 81 et 82 étant alors ses propres dépendances.

1573.
L’escalier à vis de l’une des deux parties formant la Maison de la Croix-Verte; celui-ci, alimenté depuis la grande pièce formant le RDC, desservais et toujours dessert les chambres des deux étages propres à cette même partie.
En 1786, afin d’améliorer la desserte du port la rue de la Magdeleine recevant journellement des grandes charrettes de plus de 12 mètres de long, cette hostellerie fera l’objet de travaux d’alignement à nord, travaux entrainant le retrait vers sud de toute sa façade principale. Lors de la reconstruction de sa nouvelle façade sera implantée en son RDC, devant une fenêtre à pierre d’étal, sa légumier ou Chauffe-plat. Celui-ci en surélévation sera dressé au dessus d’une pierre tombale récupérée dans l’ancien cimetière du prieuré ; le hasard voudra que cette pierre tombale portant la date de 1604 fut celle des honorables gens Macé Marot et Guillemette Rolland, tous deux Sieur et Dame du Cheminneuf à la Magdeleine, la dite Guillemette, femme de Macé donc, étant la propre fille des susdits Rolland Rolland/Janne Ferron tous deux possesseurs en leur temps de cette même Maison ou Hostellerie.
Cousin germain de Raoul Marot des Alleux, alors le nouveau possesseur par acquêt de la seigneurie de la Garaye en Taden, Macé Marot sera de par sa charge le « Procureur fiscal de la seigneurie du Prieuré de la Magdeleine du pont à Dinan.

1573
L
ancienne hostellerie de la Croix-Verte fut édifiée sur une grande cave totale.
Aujourd’hui desservie que depuis la grande cour cette grande cave hier était desservie que par une petit escalier appareillé tout en pierre.

avec la rue de la Madeleine, hier le cheminneuf, sera entièrement déposée au lendemain de 1786 dans sa façade nord, ici sur la rue, lors des grands travaux d’aménagements portuaires (Avant son dit réalignement elle était sur le rue dans la prolongement de l’ancienne barrière, de l’ancien octroie). Composée de tout temps de deux maisons associées l’une à l’autre son actuelle façade du XVIII siècle ne présente cependant de nos jours qu’une seule et même entité ; composé de trois travées la première maison comprend la première travée verticale, à orient, la deuxième à occident étant elle composée des deux autres travées verticales depuis non desservie par la rue quant à elle. C’est lors de son dit réalignement que sera réutilisée en réemploi en l’embrasure de la grande fenêtre de son embats la pierre tumulaire d’honorables gens Macé Marot et Guillemette Roland sa femme tous deux sieurs et Dame du dit Cheminneuf.

Cette ancienne noble maison sera en la dite année 1693 le bien de Jacques Mesnage de la Morandais héritier de celle-ci de feus ses père et mère Macé Mesnage et Simone Lefrançois sieur et Dame des Morandais elle même héritière de celle-ci par son propre père. Uni à Françoise-Marie-Josephe Sauveur Jacques Mesnage de sa charge sera Procureur aux Etats de Bretagne ; il semble devoir vendre ce logis à N.H. René-Yves de la Mousche.
Donc ici est cette ancienne auberge noble bien en décembre 1734 du dit noble homme René-Yves de la Mousche sieur de la Millière ; celui-ci à son tour semble devoir vendre cet immeuble le 05/01/1734 au dit sieur Pierre Follen époux Chomené. Hérité par le fils de celui-ci elle sera la dite superbe grande auberge de la Croix-verte bien en 1813 du dit sieur François-Alexandre-François Mars époux de Jacquemine Daumalin tous deux aussi propriétaires de la dite petite maison en pans de bois.
Cette auberge sera mis en vente par adjudication au décès de François-Alexandre-François Mars pour le besoin de sa femme et ceux de ses enfants, enfants alors tous placés sous le tutora exceptionnel de Pierre Follen fils époux Baguelin ancien propriétaire de ce bien.
Pour cette même auberge la matrice cadastrale de 1811 dira …Marc veuve François et enfants aubergiste à la Magdelene…
Cette acquisition fut faite le 15/09/1794 pour une somme s’élevant à 4230.00 livres.  Bien qu’attenant au prieuré cette grande auberge, hier noble logis, ne faisait aucunement partie des biens relevant du prieuré.
Il était un bien lequel, de tout temps, fut le bien de propriétaires successifs.
A ce titre ce logis ne fut donc pas confisqué à la Révolution avec les biens religieux du prieuré. L’église et la maison prieurale et ses biens, les jardins du prieuré aussi, à ce titre furent EUX confisqués comme « Biens nationaux » puis vendus aux enchères peu de temps après, sous le Directoire (Monsieur Le fer de la Gervinais à ce titre acquis lui la Maison du Prieuré ; voir pour cela l’acte de vente Anne Tardif-Pierre Remont…).
Monsieur Marc, ou Mars aussi, acquit-il la Grande maison de la Croix Verte d’une façon normale même si peu de temps après il est vrai il acheté aussi aux Biens nationaux la maison prieurale du prieuré sans les dépendances ? (Ces mêmes dépendances adossées au dit logis du prieur, dépendances comprenant alors le four, les écuries, les granges à bois et logements annexes seront comme biens nationaux acquis quant à eux par le sieur Yves Salmon sieur du Bas Frêne le propre frère du sieur de la Touche Salmon lequel LUI se portera acquéreur du dit petit immeuble particulier hier bien du dit sieur Alain Gigot sieur des Anges ; à la mort du dit sieur Yves Salmon sieur du Frêne Anne Tardif sa veuve vendra tout cet ensemble il est vrai à Pierre Resmond , ou Rémont, alors déjà propriétaire de la Cour de Bretagne).

%d blogueurs aiment cette page :