
Chatel
La petite cloche de Saint-Solen qui fut classée au patrimoine des Monuments Historiques en 1974.
Elle comporte en chiffres romains la date de MDIX.
Son inscription, en lettres gothiques, porte le nom de CHATEL, ou Chastel en langage courant ; une frise haute et base la ceinture sur tout son pourtour avec l’alternance et de la Fleur de Lys et de la Patte d’Hermine. Tantôt cependant vient s’insérer entre ces mêmes symboles le signe de la Croix pattée ; et Anne de Bretagne est alors reine de France depuis 1491.
Sa grande sœur, présente à ses côtés, est beaucoup plus récente puisqu’elle est du XX siècle. Elle est en effet à ce titre une toute jeune damoiselle puisqu’elle fut faite en 1980. Elle porte l’inscription suivante : J’ai été nommée Louise Adèle Marie par M.M les conseillers paroissiaux H.Trublet, JH Rose, V.Heuze, J.Rose, H.Lax…Cancoin St-Brieuc.
En l’an de Grâce 1980 S.S. Jean Paul II étant Pape, Exe Mcr Kervennic évêque de St-Brieuc, M l’abbé Tavla recteur, M.A.Castel maire de Lanvallay, M.H.Lucas maire de Saint-Solen. Cornille – Havard. Villedieu (Louise-Adèle-Marie fut fondée dans les établissements Cornille Havard installés à Villedieu les Poêles, en Normandie).
Message transmit pour les générations à venir le texte donné à une cloche est important dans la mesure où il contient un sens. Quelle est la signification de ce prénom composé offerte en 1980 à cette cloche ?
Pourquoi avoir en effet prénommé cette jeune cloche du prénom de Louise Adèle Marie ?
Délimitée par la seigneurie toute proche de Coëtquen la terre de « La Vairie », en Saint-Solen, au XVI siècle s’est aussi écrit Vacquerie, Varye ou encore Vayrie.
Cette terre noble à sa naissance, celle-ci ayant possédée dès le XV siècle les « Droits de basse et de moyenne justice », au siècle suivant, au XVII siècle, et cela avec la paroisse de Saint-Solen, « historiquement » était déjà rattachée au Pays d’Evran.
Les patronymes de ses seigneurs ou possesseurs :
Les seigneurs « De Cambout », « Le Sénéchal », « De Brefeillac », « Ferré », « De Lesquen » et les « Ferron de la Vairie ».
Le tout premier seigneur attesté de la Vairie, ou de la Vacquerie, seigneur attesté par l’Histoire bien sur, fut Guillaume de Brefeillac et celui-ci sera effectivement cité ici même, à Saint- Solen, lors de la Réformation de la Noblesse réalisée pour l’Évêché de Dol, Réformation tenue en 1513.
Seront, toujours pour Saint-Solen, alors cités à ses côtés les seigneurs Chastel de la Rouvraye assis en la paroisse d’Evran.
Guillaume de Brefeillac pour messieurs M.E. Monnier et Henri Frotier de la Messelière, tous deux grands historiens de Dinan reconnus, pris probablement pour épouse une enfant née de « Rolland le Senéchal », lui même fils de Guillaume le Sénéchal ; dans ce cas Rolland lui même aurait alors put prendre, pour épouse, une enfant née « de Cambout » cette famille seigneuriale ayant été, de toute apparence pour ces deux mêmes historiens, la famille « fondatrice » de la Vairie. En effet pour monsieur Frotier de la Messellière, né en 1876 et décédé en 1965, cela lorsque celui-ci écrivit ses phrases sur la Vacquerie, il semble alors toujours devoir exister à la Vairie, devoir être présentes encore à la Vairie, et cela en l’une des toutes dernières pierres originelles du chasteau, les Armoiries de ces deux très anciennes familles que sont les « Le Sénéchal » et les « De Cambout ».
Donc pour les dits Frotier de la Messelière et Monier la seigneurie de la Vairie, ou Vayrie, ou Vacquerie, ou encore Verrie, fut bel et bien en ces toutes premières heures la possession des susdits Cambout et Le Sénéchal les seigneurs de Breifeillac, au travers de Guillaume, ne venant quant à eux qu’en troisième position généalogique.
Donc à ce titre il est vrai que pour monsieur Frotier de la Messelière, Monnier reprenant simplement sa pensée du moment, qu’une enfant née de « Rolland Le Sénéchal », lui même fils de Guillaume, aurait pu effectivement prendre, pour époux, le dit Guillaume de Brefeillac.
Rolland le Senéchal susdit, et cela par sa propre épouse, aurait été ainsi quelques années auparavant, vers 1495-1500, le nouveau seigneur de la Vacquerie celui-ci prenant pour épouse une enfant née « De Cambout ». Idem donc pour monsieur M.E. Monier qui pensait aussi que la seigneurie de la Vairie existait déjà avant le XV siècle celle-ci étant alors le bien seigneurial de la dite famille » De Cambout ».
Bref. Les « De Cambout » auraient été les tous premiers possesseurs de la Vacquerie/Vairie.
Quelle fut la « liaison généalogique exacte ayant pu unir les dits « de Cambout » aux dits « le Sénéchal » ?
De fait est fut très probablement maritale.

De gueules, à trois fasces échiqueté d’argent et d’azur de deux tires.
Jamais en vain

De sable à la bande fuselée d’argent accostée de six besans de même.
En amont de Cambout.
Alain de Cambou prenant pour épouse Jacquemine de Guemadeuc, la propre fille de Peronnelle de Coëtquen, de ce fait petite fille aussi de Jean de Coëtquen seigneur de Coëtquen né vers 1420, peut-on ou doit-on voir dans le dit mariage « Cambou – de Guémadeuc » l’origine même de la terre noble de la Vairie assise en effet très proche de la dite seigneurie de Coëtquen ?
Ce qui est troublant aussi, enfin un peu il me semble, c’est que Jean de Coëtquen ici cité, cela via Rolland Madeuc son dit gendre, sera l’ancestre de Françoise Ferré laquelle, au XVII siècle, sera dite « Dame de la Vairie » lors de la rédaction de son propre testament Françoise étant l’une des premières ainsi citées après le dit Guillaume de Brefeillac.
Bref. Peut t’on donc voir en les seigneurs de Coêtquen la souche même de l’apparition de la seigneurie de la Vairie ?
Aussi doit t’on voir absolument au travers de la famille seigneuriale des seigneurs Du Cambout, assise géographiquement dans la verticalité de Saint-Brieuc, l’origine même de la seigneurie de la Vairie ?
De fait pour les dits Coëtquen aucune trace écrite existe dans ce sens. Donc cela, ici, reste bien sur qu’une simple supposition de travail.
N.B.
La famille de Brefeillac de la Vairie fut en même temps « seigneur » du dit lieu de Breifeillac, terre noble assise en la paroisse de Pommeret, entre Yffiniac et Lamballe, proche elle aussi de Saint-Brieuc ; cette famille semble aussi avoir été seigneur de la terre de la Lande en la paroisse de Saint-Potan, terre assise proche de Matignon.
Pour les paroisses de Pommeret et de Saint-Potan les seigneurs de Brefeillac seront cités en les Montres de l’année 1423 et de l’année 1535. Leurs Armoiries étaient : D’argent au lion de gueule, armé, lampassé et couronné d’or ; la liaison généalogique directe unissant les Brefeillac de «Pommeret – Saint-Potan» aux Brefeillac de la «Vacquerie ou Vairie» de Saint-Solain n’est cependant pas connue avec certitude mais simplement supposée par certains.
Les seigneurs Chastel de la Rouvraye seigneurs aussi en Saint-Solain.
Au XVI siècle Les Chastel de la Rouvraye, et cela depuis le XV siècle, sont toujours possesseurs en Saint-Solain d’une terre seigneuriale, hier tenue en roture, terre située très probablement proche de la Vacquerie, proche de la Rouvraye aussi. Dite « terre hier tenue en roture » celle-ci, de fait, par définition est devenue à un certain moment une terre noble. A défaut de pouvoir être la paroisse de Saint-Solain elle même l’assise de cette terre assise en en celle-ci n’a jamais pu être géographiquement implantée.
Le fief seigneurial premier des seigneurs Du Chastel, la dite Rouvraye, est assis quant à lui en la paroisse d’Evran, au plus près de Saint-Solain ; ces seigneurs seront donc aussi possesseurs de biens, ou d’un bien, bien seigneurial assis en Saint-Solen même.
A ce titre sera cité en 1480, pour Saint-Solen donc, comme y étant un « teneur de fief » à part entière, Raoullet Chastel. Les Chastel de la Rouvraye sont donc très certainement depuis le XIV siècle, seigneurs qu’ils sont en leurs propres terres, en très étroites relations avec la paroisse de Saint-Solen ; d’ailleurs leurs droits seigneuriaux de la Rouvraye ne touchent t’ils pas aussi les limites même de la paroisse de Saint-Solen ?
Pour illustrer ce propos l’un ou l’une de ces dernier(e)s, en 1509, sera personnellement le « parrain ou la marraine » de la petite cloche de l’église de Saint-Solen, cloche en son clocher toujours existante aujourd’hui ; cette petite cloche est signée effectivement « CHATEL ». Furent t’ils en la dite année 1509 les simples argentiers de la petite cloche seule ou bien, en totalité, les fondateurs même de la première église paroissiale de Saint-Solen dont aujourd’hui il ne reste plus aucune trace ?
A noter que la Réformation de 1513 les présente comme y étant possesseurs de biens au pluriel, biens parvenus en leur possession par droits d’hérédité.
Les Chastel en effet, cela aux côtés du seigneur de Brefeillac, seront pour Saint-Solen cités en un acte écrit en 1513 pour la Réformation de la noblesse faite en l’évêché de Dol convoqués ensemble qu’ils seront ; ils y sont alors présentés comme « tenant héritages qui furent en roture » …Georges Chastel, écuier, sieur temporel de la Rouvraye, représentant Morice Chastel, lequel Morice, représentant noble homme Raoullet Chastel, possède héritages qui furent en roture…
De fait Morice était le propre fils de Raoulet et le propre neveu de Claude celui-ci comparaissant pour son dit neveu.
En l’année 1480, dans la liste des feudataires ou tenants de fiefs établies pour les évêchés de Dol et de Saint-Malo, « Charles Chastel » de la Rouveraye sera cité pour un revenu de 60 livres. Georges et Raoul susdits sont tous deux fils du dit Charles, lui même fils d’Olivier II, lui même fils d’Olivier 1er Chastel (Alias Pierre).
En la dite année 1513 Georges, Raoul et Morice sont tous trois dits « tenant héritages en Saint-Solen » ; à ce titre ces mêmes héritages assis en Saint-Solain, et donc non en Evran, ils les détenaient donc du dit Charles ; le nom de l’épouse de ce dernier ne nous est pas connu. Ce même héritage a t’il pu parvenir à Charles via celle-ci ?
La seigneurie de la Rouvraye en Evran commence au tout début du XV siècle, avec Olivier 1er seigneur de la Rouvraye ; celui-ci semble devoir prendre, pour « épouse », une enfant née en la maison de la Villeguerin, en Pluduno.
Olivier « 1er » aura pour enfant, il est vrai, le dit Olivier deuxième du nom lequel, uni à une enfant née « du BoisJan », sera le père du dit Charles. Celui-ci, Charles ici cité, sera dit « seigneur de la Rouvraye en 1474 et sera donc le père de Georges et de Raoulet dont malheureusement, en effet, nous ne connaissons pas le nom de la mère.
Raoulet prendra pour épouse Marguerite de Saint-Aubin tous deux père et mère du dit Morice. Olivier 1er du nom aura pour second enfant Olive laquelle épousera, en 1399, Roland du Breil, seigneur de Rays.
La famille seigneuriale Chatel, ou Du Chatel, ou encore Du Chastel, seront seigneurs du dit lieu de la Rouvraye jusqu’à la fin du XVIII siècle ; ils auront été ainsi possesseurs de la Rouvraye/Rouvrais pendant plusieurs siècles prenant alliance au sein même de certaines des plus grandes familles ayant contribuées à écrire l’histoire de Dinan, de Dinan et de toute sa région.
L’Ecuyer François-César du Chastel fut ainsi ici même enregistré.
Les Chastel de la Rouvraye avaient pour Armoiries : de gueules à un château donjonné de trois pièces d’or (alias : supporté de deux lions).

Existe t’elle toujours aujourd’hui en la nouvelle église d’Evran ?

De gueules au château sommé de trois tours et supporté de deux lions, le tout d’or.
Seigneurs de La Ville Guérin (Corseul), La Rouvraye (Évran), et de Frémeur
Transmission Breifeillac/Ferré.
Pendant de très nombreuses générations les paroisses de Saint-Solen et d’Evran seront toujours en très étroites relations, et cela jusqu’au XIX siècle puisque moult enfants de Saint-Solen prendront « union », il est vrai, en les très proches paroisses d’Evran, de Saint-Helen et de Pleudihen. D’ailleurs la réalisation de la nouvelle église de Saint-Solen, au XIX siècle, sera aussi faite pour remédier à la présence toujours grandissante de tout un ensemble de fidèles évrannais plus proches de celle-ci que de leur propre église.
Guillaume de Brefeillac est donc cité présent ici même, à Saint-Solen, au tout début du XVI siècle, en 1513 exactement, lors de la Réformation établie pour les évêchés de Dol et de Saint-Malo.
Guillaume est alors le nouveau possesseur de la Vacquerie, ou Vairie, et cela 3 générations complètes avant que se soit formé le couple ayant uni, plus tard, Françoise Ferré et Alain de Lesquen ; Françoise, fille de Daniel Ferré et de Renée de Champagné, petite-fille de Charles-Jacques Ferré et de Louise-Marie Bonnier, sera dite lors de la rédaction de son testament : « Dame de la Vairie ».
Comment la noble terre de la « Vairie » fut t’elle transmise de Guillaume de Brefeillac à Françoise Ferré et cela trois générations pleines et entières après celui-ci ?
Il nous faut lire des actes du chartrier de la Juridiction de « Beaumanoir Lymoellan » pour trouver la réponse à cette même question (La seigneurie de Beaumanoir-Limoëlan, assise en Sévignac, comprenait au XVIIIème siècle les baillages de Beaufort en Sévignac ; baillage du Bordage en Sévignac ; baillage de Pengave en Sévignac ; baillage Geoffroy Lemoine en Sévignac ; baillage de la Riais en Rouillac ; baillage du Boishellet en Sévignac ; Tournée de la Moussays-Beaumanoir en Sévignac).
Charles-Jacques Ferré et Louise-Marie Bonnier
Dans le chartrier de la juridiction de la seigneurie de Beaumanoir Lymoellan existent quelques actes écrits présentant Ellye Ferré, fils des susdits Charles/Jacques et Louise/Marie susdits, comme étant le sieur, ou le possesseur, et de la seigneurie de Ville Es blanc et de celle de la Vayrie. Le premier de ces actes est daté de 1604, la terminaison de son écriture ayant datée du 01/06/1605 et concerne le bailliage de la Ville Rieu relevant alors de la seigneurie de la Ville es Blanc ...bailliage par les termes de Sainct Gilles et Nouel 1604 pour le bailliage de la Ville Rieu dépendant de la Seigneurie de la Villeesblans appartenant a noble homme Helye Ferré seigneur de la Villeesblans, la Varye, fini le 01/06/1605…
La date de 1604 est importante. Ellye (ou Helye, Helie) Ferée semble en effet devoir entrer en la possession de la seigneurie de la Ville es Blanc en Sévignac, mais aussi de la Vairie en saint-Solen, au lendemain du décès de son père, au lendemain de la mort de Charles Ferré, alias Jacques Ferré (Celui-ci s’unira en première union en 1548 à Bonaventure de Tehillac. Prendre l’arbre de généalogie ci-dessous proposé).
Charles Ferré et Louise Bonnier, alias Jacques Ferré et Marie Bonnier donc, s’uniront l’un à l’autre à Rennes, le 22/04/1583. Louis-Marie Bonnier prenant pour second époux, toujours à Rennes mais le 20/10/1603 le susdit Philippe de Cambout, seigneur de Cambout, Charles-Jacques Ferée susdit meurt forcément avant le dit jour du 20/10/1603.
Hors en la dite année 1604 Ellye Ferré est en effet présenté par les dits actes de la juridiction de Beaumanoir Lymoellan, assise en Sevignac, comme étant le seigneur de la Ville es blanc, en Sevignac, ainsi que le sieur de la Vairie.
A la lecture de cet acte tout laisse en effet à penser que le dit Charles-Jacques Ferré, seigneur de la Ville es Blanc en Sevignac, du Val, de la Garraye en Taden, de Launay Guinard, mais aussi de Plumaugat, fut également possesseur de la Vairie en Saint-Solen.
Ellye entra t’il en la possession de la Vayrie par un acquêt établit entre lui même et l’héritier du susdit Guillaume de Breifeillac, seigneur de la Vayrie en 1513, ou bien acquit t’il la Vairie par droits d’hérédité lui provenant de ses père et mère, à savoir Bertrand et Perronnelle du Guémadeuc unis l’un à l’autre en 1529 ?
Bertrand Ferré son père, assis sur la même ligne génération que le même Guillaume de Brefeillac, a pu, il est vrai, acquérir la Vairie par un acquêt établit entre lui même et Guillaume de Brefeillac. Mais l’Histoire ne le dit pas.
Hellye eu pour frère le susdit Daniel Ferré époux de la susdite Renée de Champagné tous deux père et mère de la susdite Françoise Ferré. Hellye ne semble pas avoir eu d’union, ne semble pas avoir eu d’enfant. Une dernière fois cité par les écrits de la juridiction de Beaumanoir Lymoellan le 25/09/1612 il semble devoir laisser tous ses biens, la Vairie comprise bien sur, à son frère puisné, à savoir au dit Daniel Ferré époux de la dite Renée de Champagné.
Françoise Ferée, la fille de ces derniers, unie à Alain de Lesquen seigneur de la Villemeneust, recevra dans son escarcelle la Vayrie. Daniel semble devoir transmettre la Ville es Blanc non pas à sa Françoise mais à son fils, René Ferré époux d’Annes-Louise Descartes, le propre frère germain de Françoise. René sera dit en effet « seigneur de la Ville es Blanc.
Voici deux autres écrits de Beaumanoir Lymoellan citant Helye comme étant le possesseur de la Vayrie :

D’argent à la fasce d’azur accompagnée de trois molettes de gueules
...Noble homme Eleis Ferré, Sieur de la Villesblans et de la Varrye, la Chapelle, et résidant au dict lieu de la Villesblans, parouasse de Sevignac, a ce jour pour luy et ses hoyrs baillé a Jullien POUENSU de la Tyeullaye, en Sevignac, des biens. Le 25/09/1612…
…Jacquemine GAUVEN, demeurante au village du Vaurusse, en la paroasse de Tremeur, confesse estre et que elle est honneste et sucgecte de escuier Ellye Ferré Sieur de la Villeesblans, la Varye, la Chapelle, biens en la paroisse de Sevignac, sucession de de Geffroy Gauven son père, et de Ollivier Gauven son frère. Fait chez Mathurin LEMERCIER notaire a Pengly en Sevignac. Le 21/12/1610…(Source pour ces deux actes pour nous importants : Monsieur Alain Bellebon)

D’hermine au chef de gueules.
Armoiries de l’écuyer René de Champagné, seigneur de Champbellé ; il fut le père de Renée de Champagné femme et compagne de Daniel Ferré. Georgine de Champagné, tante de René, prendra pour époux l’écuyer Lancelot de Vaucouleur, seigneur de Lanjamet, petit-fils de Marie Le Voyer seigneur de Taden possesseur que celle-ci sera du manoir de la Grand-Cour.

De sable à trois jars d’argent becqués et membrés de gueules.
Armoiries de Gilles de Lesquen époux de Bertranne Collet père et mère de François de Lesquen époux de Françoise Ferré.
N.B. pour Charles Ferré.
Charles, ainé de la fratrie, épousa en première union, en février 1548, Bonaventure de Téhillac, fille de Haut et Puissant Jacques de Téhillac et de Christine du Houx. Converti au calvinisme, il fut condamné à comparaître devant le Parlement de Bretagne accusé d’avoir brûlé les images pieuses en sa chapelle de la Ville-es-Blancs, il était aussi impliqué dans un autre fait relaté dans les Mémoires de Charles Gouyon :
…Un advocat, apellé la Motte-Roux, poussé de Satan et du sr du Vaudoré mon parent, entreprint de nous mettre en mauvais mesnage et commença à me flagorner que ma femme aimoit mieux une de ses damoiselles que moy ; il dit d’autre moy du tiers de son bien qu’il avoit obligé en faveur de mon mariage. Somme, ce mechant estoit marry de nous voir sy bien ensemble; et ledit sr du Vaudoré à pareil. Ce mechant avocat print querelle avec le sr de la Ville-Aussant, frere du sr de la Ville-es Blanc, où ils tuerent un fauconnier apellé Mazure ; lequel auparavant avoit aussy tué le frere du segretaire de mon pere….
Henri II donna au capitaine Breil, gouverneur de Mariembourg, les confiscations et amendes auxquelles furent condamnés Charles Ferré, sieur de la Garaye, et son frère, ainsi que Jean, sieur de Canquoy, son beau-frère, pour être atteints du faict d’hérésie ; puis, le 6 janvier 1556, il lui confira le gouvernement d’Abbeville, une des places les plus menacées par les Espagnols. Charles Ferré préféra s’exiler en Suisse, non sans avoir prit soin auparavant de procéder à un échange de terre avec Claude du Chatel dame de la Moussaye et de la Rivière Moussaye. A ce titre Claude du Chastel entrera en la possession de la seigneurie de la Garaye, en Taden.
De ce fait une partie de l’héritage paternel fut troqué contre des terres en Poitou. Messire Charles Ferré ne comparu jamais devant le Parlement afin de rendre compte des sacrilèges dont on accusait ; avec son épouse il vivait dans l’aisance au bord du Lac Léman et jouissait d’un statut social ayant été reçu bourgeois de Genève le 8 avril 1557.
Né vers 1525 il prendra pour seconde épouse, après la susdite année 1557, Louise-Marie Bonnier avec laquelle, effectivement, il aura Daniel. Charles semble devoir décéder vers 1600 Louise-Marie, beaucoup plus jeune, prenant alors pour nouvel époux le dit jour du 20/10/1603 Philippe Du Cambout (Certains n’associent pas en un seul et même individu Charles et Jacques faisant de Jacques Ferré, surnommé aussi Charles, le fils de Charles lui même).
La transmission héréditaire de la Vayrie se fera ensuite de Daniel, fils de Charles alias Jacques, ou fils de Jacques tout court, à Françoise Ferré sa fille susdite.
Françoise, nommée à Rennes le 29/06/1614, prendra pour premier époux Alain de Lesquen, seigneur en autre de la Villemeneust en Pluduno, avec lequel elle aura Renée de Lesquen. Françoise, lors de la répartition de ses biens faite entre ses différents héritiers lui succédant, dont Renée sa fille, sera dite : Dame de la Ville es Blanc et de la Vairie. Pour son époux prendre l’arbre de généalogie proposé à la fin de ce chapitre.
Françoise semble devoir décéder avant 1640 puisque Alain de Lesquen, devenu veuf, se remariera le 01/02/1640 avec Marie de Ploeuc.
Les « De Lesquen »/ »Ferron de la Vairie« .
Renée de Lesquen, l’une des propres enfants de Françoise susdite, prendra pour époux Eustache Ferron né « Ferron du Chesne » ; lors de la succession de sa mère, la susdite Françoise, Renée entrera par répartition héréditaire, via un acquêt intra-familiale il me semble, en la possession de la terre noble de la Vairie (Lire ci-dessous).
Eustache, par son épouse, semble donc devoir prendre possession de la terre de la Vairie et, à ce titre, deviendra « Ferron de la Vairie » attachant ainsi à son nom le propre nom de la terre de sa femme, à savoir celle de sa nouvelle terre, celle de la Vairie il est vrai (Dans certaines familles seigneuriales, lors des naissances hors mariage, naissance d’enfants illégitimes donc, il sera donné parfois comme patronyme à ces mêmes enfants le nom de la terre que leur père géniteur leur offrait) .
Françoise Ferré, mère de Renée de Lesquen donc, toutes deux ci-dessus citées, épouse d’Alain de Lesquen, sera en effet dite, et cela lors de la rédaction de sa succession établie et répartie entre ses hoirs : « Dame de la Vairie ».
Lors de sa succession, de la répartition de ses biens, un achat intra familial semble en effet avoir été établit entre ses différents héritiers fait par et en faveur de Renée ; cet acte sera établit à la Barre de Dinan le 06/01/1649 (De fait Renée semble devoir racheter les parts de ses frères et sœurs aussi héritiers de la Vairie. Cela semble avoir été fait via un acquêt ou bien un échange de bien. Malheureusement je n’ai plus cet acte).
Cette acquisition par « rachat » de la Vacquerie, demandée par Renée de mémoire, sera donc fait un peu moins de deux mois après son propre mariage contracté avec Eustache Ferron.
Renée de Lesquen, lors de son inhumation en l’église de Saint-Solen, décédée qu’elle sera le 25/01/1687, sera dite « Dame supérieure et fondatrice de la paroisse de St-Solem » ; pour son époux il ne sera aucunement dit que celui-ci était, lui aussi, « fondateur » de cette paroisse.
Pourquoi ici l’utilisation du terme « fondatrice » que pour Renée ? Au travers de cette phrase Renée est t’elle présentée comme étant la « fondatrice », financièrement parlant bien sur, des premiers grands travaux réalisés alors dans l’église paroissiale, église déjà présente en 1509 lorsqu’un seigneur « du Chastel » nommera sa dite cloche ?
Cette église demain, en 1747, connaitra une nouvelle campagne de grands travaux qui, eux, seront réalisés sous la mandature de Messire Mazure ; Messire Mazure de par sa fonction sera en effet recteur de la paroisse en cette dite année 1747.
Eustache Ferron de la Vairie, au côté de Renée de Lesquen son épouse donc, deviendra à ce titre le nouveau seigneurs de la Vairie, le nouveau seigneur de Saint-Solen créant ensemble ainsi la nouvelle branche seigneuriale des « Ferron de la Vairie » ; celle-ci, il y a encore très peu de temps, était toujours possesseur de ce lieu hier noble.
Eustache Ferron naît le 22/02/2629 ; seigneur du Chesne en Calorguen, et de la Bouyere aussi, fils de Guillaume Ferron seigneur du Chesne-Ferron, il voit le jour en 1619 quand son épouse, Renée de Lesquen, voit le jour le 10/10/1632 13 années les séparant tous deux.
Tous deux s’uniront à Rennes, le 13/05/1649. Cet acte sera rédigé en l’Etude notariale Berthelot/Mahé.
Renée sera dite également « Dame de la Verrie » et du Rocher Bordier en son acte de décès lorsque qu’elle sera le 25/01/1687 inhumée en l’église de Saint-Solen ; devenue veuve d’Eustache Ferron de la Vairie Renée se remariera, il est vrai, avec l’écuyer Eustache Pinszon seigneur du Rocher Bordier, terre toujours assise aujourd’hui en Saint-Pierre de Plesguen.

Acte de décès de Renée de Lesquen Dame du Chesne Ferron et du Rocher Bordier.
Dame Renée de Lesquen en son vivant Dame du
Chesne Ferron de son premier mariage et de son
second mariage Dame du Rocher Bordier a esté enterrée
dans le choeur de l’église de St Solen comme Dame
fondatrice de la paroisse de St
Solen décédée dans sa maison de la Verrerie
ce qui a esté faict pour la d. (dite) sepulturation par moy
soubz signant Recteur le vingt cinquiesme
janvier 1687. Jacques Prioul R. de St Solen.
Informations complémentaires
Eustache Ferron, par son père, eu pour grande tante « Janne Ferron » épouse de « Rolland Rolland » tous deux sieur et Dame de la Croix-Verte en le bas de la rue de l’Abbaye au pont de Dinan. A ce titre il aura donc pour grands oncles Hamon Ferron, celui-ci prieur du prieuré de la Magdeleine du pont à Dinan, et Guillaume Ferron lequel, frère du dit Hamon, fermier général du dit prieuré, sera détendeur des bénéfices du prieuré au nom de sa ferme.
De l’époque du dit Daniel Ferré il ne reste aujourd’hui, de la fin du XVI siècle en la Vairie, que les anciennes dépendances ou métairie ces dernières constituant la partie la plus ancienne.
A remarquer toutefois la corniche haute en pierre de taille des faluns.
Le château actuel, de la fin du XVIII siècle, est très probablement le fruit de leur arrière-petit-fils, le fruit de Louis-René-François Ferron lequel prendra pour épouse, le 09/04/1771, Henriette Marie Jeanne de Gennes.
Possédant la croix patibulaire à deux poteaux pour les droits de petites et moyennes justices pendant tout l’ancien régime la seigneurie de la Vairie relèvera du marquisat de Coëtquen. La famille Ferron de la Vairie restera en la possession de la Vairie jusque tout dernièrement ; Amédée Marie René de Ferron, époux Marie Louise Sévère Rouxel de Lescoët, fera construire l’actuelle église de Saint-Solain.
Maire de Saint-Solain le chasteau lui doit aussi dans la Cour des communs, réalisée en 1843, une nouvelle maison ainsi qu’une extension apportée aux dépendances situées à l’est.
Son fils, Henry César Amédée Ferron de la Vairie, né à la Vairie et seigneur du Chesne-Ferron, époux de Marie-Louise de Saint-Meleuc, offrira à l’église de Saint-Solen sa Chair actuelle. Prendre ou reprendre le chapitre consacré à cette église.
Liste des possesseurs successifs de la Vairie :
Prendre l’arbre de généalogie proposé ci-dessous en fin de chapitre.


Ci-contre hier en Evran la terre anciennement noble de la Rouveraye, aujourd’hui la Rouveraie, bien noble aux XIV, XV et XVI siècles de la noble famille des Chastel de la Rouveraye. Aujourd’hui assise en la commune des Champsgéraux elle faisait avant partie intégrante d’Evran.
A la sortie du moyen-âge les limites des communes n’étaient pas forcément toutes établies, comptaient alors avant toute chose les limites paroissiales. La noble terre de la Rouveraye était aussi assise très proche de la paroisse de Saint-Solen elle même assise au lendemain de la Révolution Française en le canton d’Evran : …Saint-Solen canton d’Evran district de Dinan…
Les premiers seigneurs Cha(s)tel de la Rouveraye à la charnière des XV et XVI siècles seront aussi en Saint-Solain teneurs d’héritages possédés HIER en roture (Roture : bien non noble qui est soumis à impôt seigneurial).
Ce plan de reconstitution est un travail personnel.

Ci-dessus le derrière de l’actuel château de la Vairie édifié au 17 siècle par Eustache Ferron, cela très probablement il me semble.
Assise en bordure de la forêt de Coëtquen, possédant des limites frontalières avec la commune de Saint-Pierre de Pleguen hier fief des seigneurs de Coëtquen, en les dernières heures du moyen-âge certaines terres de Saint-Solain, dont celle de la Vairie, ont-elles pu relever de l’autorité première des seigneurs de Coëtquen ?
On accède à ce derrière, en toute légalité, depuis la petite forêt de Tressaint.

XVI siècle. Le petit pavillon central, avec les 3 gerbières et l’oculus, est tout ce qui reste du château premier du XVI siècle. La métairie ici est à droite appuyée contre le château.
Marie/Louise Bonnier, épouse « veuve » de Philippe de Cambout, sera présente ici même à la Vairie le 22 avril 1634 ; elle possédait alors au titre de ses droits de douaire la métairie de Valeron, en Plumieux, proche de la seigneurie de Cambout assise à la verticale de Saint-Brieuc) (Source : Alain Bellebon).
Finalement la seigneurie des sires de Brefeillac, possesseur de la Vairie, cela donc peu avant Philippe de Combout lui même, était aussi assise proche de Saint-Brieuc, assise également en son dessous. 10 lieux à peine séparaient il est vrai, l’une de l’autre, les seigneuries de Combout et de Breifeillac.
En dehors de la Vairie, donc bien commun de ces deux familles, toutes deux seigneurs sur leurs propres terres, ont pu à la fin de ce même XV siècle unir l’une à l’autre Combout et Breifeillac ?
Hormis le fait que la seigneurie de Brefeillac fut assises sur les paroisses de Pommeret, Quessoy, de Tregenestre et d’Yffiniac, l’Histoire au travers de ses chartes ne nous le dit pas.
Photographie de Véronique Orain.

Perpendiculaire à gauche se devine le nouveau château.
Photographie de Véronique Orain.

Le château de la Vairie en son devant.