Le château de Grillemont

Grillemont : mémoire d’une tour oubliée ?

Le nom de Grillemont, posé sur les hauteurs de la Rance, intrigue. Les chartes médiévales sont muettes : aucun acte ne nous décrit directement l’origine de ce toponyme. Mais l’étymologie et la logique du terrain nous offrent une piste.
Mont dit assez qu’il s’agit d’une hauteur, d’un promontoire dominant.
 Grille évoque moins un ornement qu’un dispositif de défense : une clôture, une palissade, une barrière de bois ou de fer dressée pour interdire le passage.
On peut donc supposer qu’au Moyen Âge, Grillemont désignait une tour de guet palissadée, un poste avancé armé d’une enceinte sommaire. De telles structures n’avaient rien des forteresses de pierre : elles étaient de bois, parfois simplement de terre et de pieux, mais leur rôle était vital.
Car la vallée de la Rance n’était pas laissée sans surveillance. Tout un réseau de ces vigies, placées sur les hauteurs, fonctionnait en paires triangulées : un poste sur la rive orientale, son répondant sur la rive occidentale, de façon à couvrir les axes de circulation et à se répondre visuellement.
Ainsi, d’un signal de feu ou de corne, l’alerte pouvait franchir les collines et atteindre rapidement Dinan ou Léhon.
Dans ce système, Grillemont aurait été l’un de ces points de guet, œil ouvert sur la vallée. Son nom seul a survécu : les palissades ont disparu depuis des siècles, mais la mémoire est restée, figée dans la toponymie.
Ce qui frappe, c’est cette fidélité des mots : Grillemont n’est pas qu’un lieu, c’est le témoin discret d’un âge où les seigneurs assuraient la défense par des tours de bois, autant de sentinelles silencieuses d’une Bretagne encore instable.

Aujourd’hui, il ne reste plus rien de ces structures fragiles. Mais chaque fois que l’on prononce le nom de Grillemont, c’est comme si l’on faisait revivre l’ombre d’une tour oubliée, dressée contre le ciel, surveillant la Rance et ses vallées.

Alain Serizay et Denise Marot, au bord de la ravine de la Landeboulou. Derrière eux, le vieux pigeonnier veille sur la mémoire des terres partagées.

 Une vente… de famille à famille 

1601. LandeboulouGrillemont

À la fin du XVIᵉ siècle, la terre noble de la Landeboulou se partage.
Guillaume Legault, procureur et greffier au Présidial de Dinan, et son épouse Denise Marot — sœur du procureur fiscal Macé Marot, propriétaire à la Magdelaine au pont à Dinan— en possèdent la seigneurie.
Mais un lien discret va orienter le destin de ces terres : Denise Marot est l’une des petites cousines d’Alain Serizay, concepteur du tout premier pavillon de Grillemont.
C’est sans doute ce cousinage qui facilite la vente d’une moitié de la Landeboulou au sieur Serizay, avant 1601. Ainsi, par une transaction « intra-familiale », la Landeboulou originelle se scinde : d’un côté, le manoir Legault/Marot ; de l’autre, la partie Serizay où s’élèvera le pavillon premier de Grillemont.
Un exemple frappant de ces transmissions où les liens de sang ouvrent la voie aux nouvelles demeures. Elios Moy.


Armoiries Serizay.
Ecartelé : aux 1 et 4, d’azur, à une fleur de lis d’argent. accompagnés. de 3 roses d’or ; aux 2 et 3, d’argent. à 3 guidons de gueules
Dans la seconde moitié du XVI siècle les Serizay seront implantés dans le Pays de Plouër, sur la terre des Isleaux.

La cour d’honneur de Grillemont au tout début du XX siècle.




Armoiries en mi parti au fer de lance fleurdelisé et à la couronne noble sans titre

Les Armoiries de Grillemont : une lecture rectifiée

Sous la pierre usée du frontispice de Grillemont, une vérité familiale réapparaît…
En celui-ci figurent deux écus accolés.
Henri Frotier de la Messelière, en 1895, attribua l’écu de gauche aux de Saint-Pern — d’azur à dix billettes évidées d’argent, 4, 3, 2 et 1Mais il commit ici une confusion : déjà très usées, les armoiries furent mal lues. La ressemblance entre des billettes effacées et un échiqueté en damier prêta à erreur.

En réalité, il s’agit des armes Le Fer de la Gervinais (échiqueté d’or et de gueules), associées en mi-partie à celles des Urvoy de Saint-Mirel (sept molettes en 3-3-1).

Ces armoiries sont celles du couple Clémentine-Marie Urvoy de Saint-Mirel × Hyppolite-Marie Le Fer de la Gervinais (1820–19/12/1908), vivant à la Nourrais en Lehon , avant de venir s’installer à Grillemont à la suite d’un échange familial réalisé avec son parent, Pierre Serizay de Grillemont. Clémentine décèdera le 05/06/1905).
De fait Clémentine, fille de Clémentine Serizay de Grillemont, celle-ci unie en 1824 à Lanvallay à Adrien-Marie-Joseph Urvoy de Saint-Mirel, était la petite-fille de Pierre Clément Serizay et d’Hélène-Marie-Magdeleine Gardin de la Chesnaye seigneurs de Grillemont.

Bref. Pour faire court les susdits Clémentine-Marie Urvoy de Saint-Mirel, et Pierre Serizay, tous deux mutuels échangeurs de leur maison/château respectifs, avaient le même aïeul né Serizay de Grillemont

On distingue encore, malgré l’érosion, la trace de deux molettes du côté droit de l’écu.
Le fronton armorié aurait été sculpté au lendemain de leur mariage, en la seconde moitié du XIX siècle lors de la dernière campagne de restauration du château.
Cette confusion, née de l’erreur de Frotier de la Messelière, perdure encore : la Région Bretagne attribue toujours cet écu aux de Saint-Pern, qui pourtant n’ont jamais eu de lien ni avec Grillemont, ni avec les Serizay.

👑 Monsieur Aimé, actuel propriétaire de Grillemont et héritier de feue madame Aimé, née Le Fer de la Gervinais, descend en ligne directe de ce couple Clémentine-Marie Urvoy de Saint-Mirel × Hyppolite-Marie Le Fer de la Gervinais.
Monsieur Aimé, à ce titre, descend également de François Le Fer, chevalier, seigneur de Beauvais, conseiller-secrétaire du Roi en la chancellerie établie près le parlement de Bretagne, puis en celle établie près la cour des aides de Clermont. Lui même descend de Bertrand Le Fer, sieur de La Saudre, né à Saint-Malo le 23/05/1594.

Armoiries des Le Fer de la Gervinais

 

À Grillemont, les lionceaux portent un manifeste de la Robe.

✒️Dans la cheminée ancienne, les deux lions encadrant l’écu ne sont pas seulement décoratifs.
L’un d’eux est ailé, signe d’une justice inspirée, presque céleste ; et il porte l’empreinte d’une écharpe à pompons, insigne terrestre des magistrats et des procureurs.
À travers ce symbole, les Serizay, procureurs au Parlement de Bretagne, affirmaient qu’ils étaient à la fois héritiers d’armoiries nobles et serviteurs de la Loi royale.
Un manifeste de pierre, discret mais éclatant, toujours lisible quatre siècles plus tard.

— au-dessus du visage sculpté, une plume, symbole de l’Écrit, celui des greffiers et procureurs ;
— le lionceau de droite, ailé, langue tirée, incarne le Verbe, la parole de justice proclamée ;
— sous sa patte, une écharpe à grelots ou pompons, insigne des charges judiciaires de la Robe.
— la neutralité du lionceau de gauche, assis à la gauche de la loi.

👑 On aurait pu n’y voir que de simples ornements. Mais ces signes nous murmurent autre chose : la plume, c’est l’outil des greffiers et des avocats, l’écriture de la loi ; l’écharpe à grelots, c’est l’insigne des charges judiciaires de la Robe.
Tout s’éclaire alors : la cheminée ne se contente pas d’afficher des armoiries. Elle met en scène un quadriptyque — l’Être, l’Écrit, le Verbe, la Loi — qui définit les Serizay, procureurs à Rennes au Parlement de Bretagne.
Un manifeste sculpté dans la pierre : la proclamation silencieuse d’une famille doublement noble, par ses armes et par la Robe.

Ici, les Serizay, procureurs à Rennes au Parlement de Bretagne, se disent à la fois héritiers d’armoiries et serviteurs de la justice royale.
La cheminée de Grillemont n’est donc pas seulement décor : elle est manifeste. Dans son silence de pierre, elle rappelle que cette famille fut doublement noble, par le sang et par la Robe.

 « Dans le silence de cette cheminée, la pierre parle : elle rappelle que les Serizay furent héritiers d’armes et serviteurs de la Robe. »

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La Courbure et le château de Grillemont
Planche dessinée probablement avant 1642
Cette planche figure l’implantation d’une écluse et de son déversoir projetés dans le méandre de la Courbure, alors situé en Taden.
Elle présente également, avec une grande précision, le pavillon de Grillemont accompagné de ses toutes premières dépendances.
Ce dessin est donc antérieur :
à l’agrandissement « néogothique » du château de Grillemont, côté cour, au XVIIIᵉ siècle ;
à la construction, au lendemain du XVIIᵉ siècle, du petit pavillon sur rue ajouté à droite de l’entrée de la cour.
L’idée d’ouvrir la Bretagne intérieure à la navigation naît dès le XVIᵉ siècle, mais prend toute son importance à la fin du XVIIᵉ siècle, lorsque le règne de Louis XIV est affaibli par les blocus maritimes répétés. Au XVIIIᵉ siècle, en 1730, 1746 et 1783, le projet de réunir la Manche à l’Atlantique resurgit à plusieurs reprises. Il ne sera toutefois réalisé qu’au temps du Premier Empire, afin de contrer le blocus anglais, et partiellement ouvert seulement en 1832, bien après la mort de Napoléon Ier.
L’importance de ce dessin est considérable : il atteste de la planification de l’écluse dès le XVIIᵉ siècle, avant le XVIIIᵉ. Mais, au lendemain de 1642 — année où le port de Dinan et tout le quartier de la Magdeleine furent submergés plusieurs jours durant — le projet semble avoir été définitivement abandonné.
Enfin, on distingue, au plus près du futur déversoir, deux bâtiments : ils pourraient correspondre aux deux chapelles de la Courbure, l’ancienne déjà ruinée et la nouvelle construite en remplacement.

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Au lendemain de 1601.
Le petit pavillon originel à tourelles.
Les tourelles regardent la Rance s’écoulant à occident. Là est l’ancienne entrée du logis assise vers midi. Derrière le buisson, ici à droite de la porte, est l’ancienne grande fenêtre ayant hier éclairée la pièce d’apparat; aujourd’hui elle est entièrement rebouchée.

Le pavillon possède trois niveaux, dont un en comble ; il est posé sur une assise de 6×5 mètres. Ses murs ont une épaisseur de 0. 80 centimètres sauf le mur de refend de droite, à orient, qui contient une épaisseur de 0.90 centimètres.
Assises au bord de la ravine le passage d’une tourelle à l’autre n’est pas possible. La tourelle assise à midi, celle-ci devant nous, long cylindre régulier sans base, possède un double jambage dont l’un est toute hauteur lorsque l’autre est à mi-hauteur seulement. Ce double appuis sera déjà représenté sur le plan cadastral de 1844.
Les tourelles furent de tout temps un ensemble de 2 petites pièces indépendantes ; leur dernier niveau, dont les couronnes furent reprises peu avant 1872, est assis sous la charpente. De fait il est un tout petit grenier sous toiture. Chaque tourelle possède un diamètre intérieur de 2 mètres.
 Le Pavillon.

Deux tours, une histoire : à Grillemont, le pavillon originel révèle ses fausses jumelles.

Adossé à occident au rebord de la ravine et tourné vers la Rance, le pavillon premier de Grillemont, construit au lendemain de 1601, constitue le noyau autour duquel se sont greffées toutes les évolutions postérieures.
De dimensions modestes — environ 6 × 5 mètres en œuvre, soit la surface moyenne d’un manoir de campagne résidentiel au XVIIᵉ siècle — il s’élève sur trois niveaux, dont un comble, et possède des murs massifs de 0,80 mètre d’épaisseur, atteignant jusqu’à 0,90 mètre pour le refend assis au midi, preuve de son rôle hier porteur.

Les deux tourelles du pavillon : faux jumelles, vraies sœurs d’histoire.

Deux tourelles cylindriques encadrent le pavillon. Indépendantes l’une de l’autre, elles ne sont reliées par aucun chemin de ronde ; elles composent ainsi deux postes distincts.
Si la silhouette actuelle laisse croire à deux tourelles jumelles, leur observation attentive révèle au contraire deux histoires différentes.
La première, située au midi, est un fût tubulaire régulier. Ses percements, les gonds de grilles toujours visibles et les corbelets d’appui d’embrasure renvoient clairement au vocabulaire du XVIIᵉ siècle. Elle possède également des petites fenêtres d’éclairement à un seul ouvrant. Elle fut presque certainement construite avec le pavillon lui-même, au lendemain de 1601, comme élément résidentiel avant même d’être défensif adapté à son temps. Il fallait bien avoir le « pendant » à celle déjà existante.
Elle sera étayée avant 1844 par deux renforts d’épaulement jumelés l’un s’arrêtant à mi-hauteur l’autre allant jusque sous la toiture ; ces épaulements viennent s’appuyer sur le haut mur clôturant à occident la propriété.
La seconde, au nord-ouest, trahit en effet une origine bien plus ancienne : sa base conique, évasée comme un entonnoir, porte l’épaisseur de ses murs à près de deux mètres au sol. Ses ouvertures étroites, réduites à de simples jours de guet, la rapprochent davantage des vigies ou petites tours médiévales que des aménagements du Grand Siècle.
Les Grandes lumières n’allaient pas tarder à naitre.
Il est donc vraisemblable que cette tour soit un vestige réemployé, intégré dans le programme du pavillon comme témoin d’un état antérieur.
Toutes deux furent cependant « unifiées » dans leur partie haute lors du grand chantier du XIXᵉ siècle. Vers 1872, avec l’élévation du dernier niveau de l’agrandissement, on reprit leurs couronnes supérieures pour leur donner une homogénéité de silhouette : mêmes corbelets architecturaux, mêmes gerbières hautes, mêmes lignes de toiture. Ce choix, dicté par l’esthétique paysagère, a masqué leur différence originelle, donnant l’illusion de deux sœurs jumelles.
En vérité, elles sont deux sœurs d’histoire : l’une née de la tradition médiévale, l’autre fille du pavillon classique, réunies au XIXᵉ dans une même parure.

La salle d’apparat et ses ornements

L’accès principal se faisait par la cour, à orient, puis par le parc au midi. La grande porte d’entrée, placée à la gauche d’une ancienne grande fenêtre aujourd’hui obstruée, ouvrait sur une vaste pièce d’apparat, éclairée par cette baie tournée vers l’occident.
Ne reste plus aujourd’hui pour l’éclairer qu’une fenêtre protégée et aspectée à occident.
Cette salle, aux murs appareillés, constituait le cœur noble du logis. Elle abrite à nord une cheminée monumentale aux armoiries sculptées, soutenue par deux jambages ornementés de figures — dont les lionceaux porteurs d’un manifeste de la Robe.
Au sol, des briques pleines posées à chant et scellées au plomb rappellent une tradition d’appareil soigné et durable : ces joints de plomb avaient pour fonction d’empêcher les remontées d’humidité.

Les transformations du XVIIᵉ au XIXᵉ siècle

Au XVIIIᵉ siècle, en contrebas, un encaissement de 30 centimètres permit d’exécuter une grande cave, toutefois partielle, sous les trois quarts de l’agrandissement alors réalisé. Le pavillon, lui, repose de plain-pied sur un socle réduit ; aspecté à l’occident, il ouvrait sur la ravine et sa vieille rivière.
À l’arrière, derrière la cheminée, une petite aile fut ajoutée peu après 1642. Édifiée sur une cave de plain-pied semi-enterrée elle abrite toujours aujourd’hui la chaufferie ; elle offre au premier étage (rez-de-chaussée par rapport à la cour) un petit salon, desservi par un escalier menant à ses propres pièces hautes. Ce dispositif montre encore aujourd’hui la superposition fonctionnelle entre services (chaufferie et cave) et espaces résidentiels (salons et pièces privatives).
Au fil des siècles, ce premier corps fut absorbé. Un très grand agrandissement commencé au XVIIIᵉ siècle, adossé à l’orient du pavillon, ouvrit de nouvelles communications : une porte dans le refend sud permet toujours aujourd’hui de rejoindre l’ancienne bibliothèque ; une autre donne toujours accès à la cuisine.
Enfin, la dernière phase de grande transformation du XIXᵉ siècle, terminée au lendemain de 1872, suréleva les combles, introduisit des lucarnes et le fronton armorié. Le pavillon aux XVII et XVIII siècle passera ainsi du statut d’un ancien petit manoir type « fortifié » à celui de château néo-gothique accompli au gout du jour.
De fait, ce petit volume de pierre, avec ses tourelles jumelles, sa salle d’apparat et ses annexes discrètes, concentre encore de nos jours toute l’histoire de Grillemont : celle d’un noble logis de campagne devenu château.
D’une architecture à la fois modeste mais ambitieuse dès ses premières heures, il fut sans cesse transformé, chaque ajout métamorphosant le pavillon premier sans jamais en effacer la trace originelle.
Ce pavillon est un vrai palimpseste de pierre : deux tours qu’on croyait jumelles et qui, en vérité, racontent deux époques différentes. C’est dans ces détails, souvent invisibles au premier regard, que l’Histoire se cache encore aujourd’hui.
L’Histoire toujours nous sourira.

Peut être une image de plein air
La première tourelle originelle, probablement antérieur au pavillon lui même.
A l’inverse de sa tour jumelle elle n’est pas un fût cylindrique mais un cylindre conique assis sur une base forte et élargie.
A sa gauche immédiate est le premier grandissement du Pavillon réalisé à la fin du XVII siècle.

Peut être une image de château et plein air
L’assise élargie de la deuxième tourelle contenant avec sa jumelle la façade occidentale du noble pavillon de Grillemont.

La Cour et la façade néogothique du château

Origine de propriété

En ses premières heures, simple « maison de campagne », le château de Grillemont, surplombant la Rance, apparaît dès le commencement du XVIIᵉ siècle, entre 1601 et 1616 ; ce n’est alors qu’un « noble pavillon de campagne possédant tourelles ».

Vers 1640, à peine sorti de terre, il est agrandi une première fois par l’apparition, au nord, de son aile. Cet agrandissement vient s’appuyer partiellement sur la tourelle de droite ; faisant face à la rivière, cette façade est orientée à l’occident.

Cette maison de campagne, ou « pavillon », est probablement édifiée sur les terres originelles de la Landeboulou. Peu avant son décès, le sieur Nicolas Lerenec, sieur de la Landeboulou, semble diviser en deux parties distinctes la totalité de son bien, conservant pour lui, personnellement, le manoir premier. Nicolas transmettra ensuite ce même manoir à son propre neveu, Nicolas Lerenec II.
Grillemont était né.
Lors du baptême de son neveu, le 05/09/1612, Nicolas est encore qualifié de « sieur de la Landeboulou ». Celui-ci décédera le 31/05/1640, toujours dit « sieur de la Landeboulou » dans son acte de décès. Sa fille, Françoise, n’a alors que treize ans.
👉 Lire ou relire le chapitre consacré à la Maison noble de la Landeboulou.


En effet, au lendemain de 1601, Nicolas Lerenec semble vendre une partie de son bien à Alain Serizay, époux d’Hélène Nicolas. Le hasard — ou bien le voisinage — fait que la propre fille de Nicolas, Françoise Lerenec, épouse Pierre Serizay, fils du couple Serizay/Nicolas, sieur et dame de Grandschamps. Alain et Hélène sont dès lors dits « sieur et dame de Grillemont » au lendemain de cette acquisition. La différence d’âge entre Françoise et son mari, beaucoup plus âgé, est de vingt-cinq ans (lors du baptême d’Hardouine, leur fille, enfant nommée le 16/12/1595, Allain et Helaine seront tous deux dits « sieur et Dame de Grandchamps. Ils ne semblent pas encore être entrés en la possession de Grillemont)
En vérité la jeune Françoise Lerenec, demoiselle de la Landeboulou, n’aura qu’à traverser la rue pour aller s’unir à son aîné, à Pierre Serizay, fils du sieur de Grillemont.


La réalisation de cette aile marque la première phase des travaux qui transformeront peu à peu le pavillon originel en véritable château de style néogothique. La façade principale du pavillon, orientée à l’ouest, fait alors face à la rivière. Ce « noble pavillon » est le bien d’un couple de notables, solidement établis dans leur charge : Alain Serizay et son épouse Hélène Nicolas.
Par sa mère, Alain Serizay est le petit-fils de Françoise Marot, tante de Jean Marot, sieur du Cheminneuf à la Magdelaine du Pont à Dinan. De fait, Françoise est aussi la grand-tante de Denise Marot, épouse de Guillaume Legault, tous deux sieur et dame de la Landeboulou, « possesseurs » de son manoir.
Finalement, tôt ou tard, il n’y a rien que l’histoire ne parvient pas à réunir.

Les Serizay au XVIᵉ siècle

Possédant armoiries et divers biens assis en Dinan, les Serizay semblent devoir sortir de la paroisse de Plouër, au travers de leur terre des Isleaux. Cette « maison noble », déjà ancienne, faisait alors partie du baillage de la Souhaitier en Rigourdaine. Proche de la ferme actuelle, on distinguait encore, il y a quelques années, les traces des douves de l’ancien manoir fortifié des Isleaux.

Le plus ancien Serizay cité dans les BMS et d’autres écrits est Guillaume Serizay, sieur du Ruzy et des Grandschamps. Cette terre, située hors les murs de Dinan, accueillera plus tard l’actuel couvent des Petites Sœurs des Pauvres.

Sieur des Isleaux, avocat au Parlement et au Présidial de Dinan, Guillaume, né vers 1480, épousera Françoise Marot, petite-fille de Tanguy Marot. Celui-ci, de son vivant, offrit l’une de ses terres assises intra-muros pour permettre l’édification de la future église Saint-Malo.
La terre dite des Grandschamps se situait à la sortie du faubourg des Rouairies, là où s’élève aujourd’hui le couvent des Petites Sœurs des Pauvres :

« propre et commode pour leudict convent et église qu’ils auroient choisi et reconnu être en une pièce de terre appartenant à ladite confrérie appelée le grand clos des Ormes, située lez la ville en la paroisse de Saint-Sauveur dudit Dinan… comme elle se contient et poursuit avec ses fossés, clôtures et appartenances, joignant d’un côté à la pièce de terre des Grandschamps appartenant audit sieur des Isleaux. »

La terre des Grandschamps accueillera d’abord le couvent des Capucins de Dinan ; aujourd’hui s’y dresse le couvent des Petites Sœurs des Pauvres.

Du manoir des Isleaux subsistent encore, sur la face nord du logis principal, une petite meurtrière et une porte à double cintre surmontée d’un écusson, malheureusement très altéré. Portait-il autrefois les armes Amiot/Serizay ?
Cette terre noble est citée dès 1427, au travers de Geoffroy Amiot ; en 1472, Guillaume Amiot, sieur des Isleaux, paraît en brigantine à la montre (revue militaire) du sire de la Hunaudaye.
La terre des Isleaux fut également le bien de Mathurin de Rochefort, comme le rappelle la Réformation de 1513. Reste à savoir comment elle passa aux mains d’Amiot : par succession héréditaire ou par simple acquêt ?
Proche de Rigourdaine, le noble homme Jean Serizay affranchit en 1609 sa terre de la rente due à cette seigneurie. En 1618, Guillaume Serizay, sieur des Isleaux, fut connétable de Dinan, charge qui se transmit plusieurs fois au sein de la famille : on retrouve ainsi son fils et son petit-fils successivement à cette fonction en 1638 et 1668.


Mais la terre noble de Grillemont nous attend.
Celle-ci, avec son pavillon, est mentionnée pour la première fois dans les BMS de Lanvallay, le 07/02/1616, lors d’un baptême célébré sur les fonts baptismaux du prieuré du Pont à Dinan. Tout au long du XVIIᵉ siècle, les plus grands notables des deux paroisses de Dinan firent très souvent baptiser leurs enfants sur ces mêmes fonts.


Le pavillon premier et la famille Serizay

Ce bien noble, le pavillon premier, est donc, en la toute première heure du XVIIᵉ siècle, la propriété des susdits Alain Serizay et Hélène Nicolas, sieur et dame de Grandschamp en Dinan, puis aussi sieur et dame de Grillemont en Lanvallay.
Alain, par ses charges multiples, est avocat au Parlement de Bretagne, à Rennes, et avocat au siège présidial de Dinan.
Hélène n’a rien à envier à son époux : elle est la fille de Pierre Nicolas, sieur du Gislaut en Saint-Piat, grand notable de sa charge, puisqu’il était alors greffier d’office de la Cour de Dinan.

Jehan Nicolas, frère d’Hélène, prendra pour épouse Jeanne Martin, héritière de l’une des seigneuries des Champsgeraux en Évran, au travers du manoir de la Gravelle. Jeanne transmettra cette noble terre à son époux. Alloué de Dinan par sa charge, Jehan Nicolas sera conseiller du roi au siège présidial de Dinan.
Nous avons ici l’exemple parfait des mariages arrangés au sein des charges alliées à la robe.

La famille Martin — celle de Jeanne — apparaît dès les premières heures du XVIᵉ siècle dans le pays de Plouër. En 1513, lors de la première Réformation de la noblesse, les Martin, seigneur et dame de Carheil, possèdent alors en Plouër la terre noble du Verger, avec les armoiries suivantes : d’azur semé de billettes d’argent, au franc-cartier de gueules chargé de trois rustres d’or.
Moult fois modifiée, la noble propriété de Grillemont fut, depuis son origine, transmise au sein d’une même lignée, celle des Serizay. Ceux-ci prendront, un peu plus tard, le nom de Serizay de Grillemont.

👑 Monsieur Aimé, aujourd’hui propriétaire du château de Grillemont, est l’un des descendants de ces deux mêmes familles, Amiot et Serizay.

Transformations et échanges de propriété

Au lendemain de 1635, comprenant au sud certaines dépendances — dont l’une débordait sur la rue — la grande cour d’honneur, entourée de ses jardins, existait déjà. Parmi ces dépendances figurait une petite chapelle dont le souvenir est entretenu par les BMS de Lanvallay : un mariage y fut célébré. Cette chapelle, aujourd’hui, a disparu.

À la fin du XVIIᵉ siècle, le domaine connaît une première campagne de travaux : un second corps de communs, beaucoup plus vaste, est construit au nord de la grande cour, en limite des jardins.
La même campagne apporte aussi des transformations aux murs des grands jardins, assis au midi et à l’orient. Sur une pierre de la grande porte d’entrée donnant accès à ces espaces figure en effet la date de 1678 (ou peut-être 1618 : la graphie du 1 et du 7 pouvant prêter à confusion). Cette date correspond-elle au moment où les jardins furent ceinturés de leurs pourprins, ou bien seulement à l’année d’édification de la grande porte ?

Aujourd’hui, la façade principale du château, de style néogothique côté cour, résulte d’un très grand agrandissement réalisé au XVIIIᵉ siècle. Cette campagne transforma le pavillon originel en un véritable château à huit travées ouvertes sur sa cour d’honneur. La façade principale, autrefois tournée vers l’ouest, passa alors à l’orient.

Une modification plus modeste suivit, dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle. Ce fut la dernière phase des travaux : la partie haute du château fut surélevée, les combles originels rehaussés, recevant de nouvelles lucarnes et un frontispice intégré à la toiture. C’est là que furent déposées les armoiries couronnées en mi-parti, que nous pensons être celles de Clémentine-Marie Urvoy de Saint-Mirel (fille de Clémentine Serizay, demoiselle de Grillemont, et d’Adrien-Marie-Joseph Urvoy de Saint-Mirel, possesseur de la Nourrais en Léhon) et de son époux Hyppolite-Marie Le Fer de la Gervinais.

Né en 1820, uni en 1853 à Clémentine-Marie Urvoy de Saint-Mirel, Hyppolite-Marie Le Fer de la Gervinais semble, au lendemain de son mariage, résider d’abord à la Nourrais en Léhon, demeure héritée de son beau-père.
Pierre Serizay, oncle de Clémentine, possédait alors Grillemont par droit d’héritage.
D’après une conversation personnelle que j’eus avec madame Aimé, il y aurait eu un échange de propriété entre Pierre-Louis Serizay, fils et héritier de Pierre, seigneur de Grillemont, et Hyppolite et Clémentine-Marie Urvoy, cousine de Pierre-Louis. Ces deux familles se seraient mutuellement échangé Grillemont et la Nourrais : Clémentine et Hyppolite quittèrent la Nourrais pour prendre possession de Grillemont, et Pierre-Louis abandonna Grillemont pour s’installer à la Nourrais.

Issu d’une famille ancienne du pays de Saint-Malo, Hyppolite Le Fer de la Gervinais fut un notable de Léhon. Conseiller municipal de 1870 à 1885, il démissionna cette année-là.
Son fils Fernand Le Fer, alors premier adjoint, lui succéda en 1886 avant d’être élu maire le 17 juin 1886. De son union avec Clémentine, Hyppolite eut plusieurs enfants :

  • Fernand, ci-dessus nommé,
  • Roger, capitaine d’infanterie,
  • Yvonne, unie à son parent Adrien-Marie Urvoy de Saint-Mirel,
  • Marthe-Marie, mariée elle aussi à son parent Henri Le Fer de la Gervinais.

Hyppolite Le Fer et Clémentine Serizay furent très probablement les maîtres d’œuvre des derniers travaux apportés au château, leurs armoiries figurant au fronton de la toiture. Par logique, cette ultime tranche fut réalisée au lendemain de leur mariage, donc après 1853, sans doute vers 1860-1870, alors qu’Hyppolite exerçait encore comme conseiller municipal de Léhon.
Par sa propre généalogie la terre noble de Grillemont est reliée à l’histoire du manoir de la Landeboulou mais aussi à celle du Gislaut en Saint-Piat; mais ceci est une autre histoire.

Les derniers travaux ayant eu lieu au château furent donc réalisés par Clémentine-Marie Urvoit de Saint-Mirel et Hyppolite-Marie le Fer de la Gervinais puisque leur fils, Ferdinand le Fer, voit le jour vers 1854 ; l’échange entre Grillemont et la Nourrais fut donc très probablement réalisé entre 1853 et 1860-70.

Description des lieux

Explication du plan de reconstitution

En bleu figure le pavillon originel à tourelles, très probablement édifié au tout début du XVIIᵉ siècle, au lendemain de 1601, par ses premiers possesseurs Alain Serizay et Hélène Nicolas, tous deux nés vers 1560.
Ce pavillon premier, dans son alignement initial, s’avance déjà sur la cour actuelle. Il est possible qu’il ait été érigé sur les bases d’une ancienne tour de guet surplombant la Rance, voire sur les fondations d’un bâti plus ancien encore.
Ne trouve-t-on pas la mention de la Landeboulou dès la fin du XIᵉ siècle, vers 1100, lors de la fondation du prieuré du Pont à Dinan, au travers de son seigneur Picot de Landa Boilot (la lande de Balao) ?


En rouge apparaît l’agrandissement réalisé peu après 1635–1640. Sur le plan colorisé antérieur à 1642, cette extension n’existe pas encore : à sa place se trouve un jardin tourné vers la rivière, adossé à un grand corps de dépendances orienté au nord — probablement les premières dépendances majeures du « pavillon ».
Celles-ci, au XVIIIᵉ siècle, céderont leur surface à l’agrandissement de style néogothique.
Jusqu’aux environs de 1900, ce petit agrandissement en rouge possédait une toiture en terrasse. Celle-ci fut remplacée peu après l’apparition de la photographie par une toiture traditionnelle, permettant l’aménagement d’une pièce haute.

En noir figurent les grandes transformations du XVIIIᵉ siècle : elles firent évoluer le pavillon premier en un véritable château, réaménagé selon le goût néogothique. Cette campagne vit également, côté cour, la création du grand corps de logis perpendiculaire — non représenté sur le plan colorisé.

Enfin, la façade sur cour fut modifiée à nouveau au XIXᵉ siècle, vers 1860–1870, avec la surélévation et l’adjonction du fronton armorié toujours visible aujourd’hui.

Peut être une image de carte

Explication de ce plan cadastral de 1844 :

Sur ce plan cadastral exécuté en 1844, on remarque, aspectée est/sud, la présence toujours existante de la « petite chapelle supposée », figurée dans la dépendance de gauche, en limite de propriété, le long de la rue.
Cette dépendance, dans la seconde moitié du XXᵉ siècle, fut transformée en maison du jardinier.

On distingue aussi, dans la cour, une petite construction aujourd’hui disparue : elle s’appuyait sur cette même maison et rétrécissait l’entrée du château, qui paraît désormais beaucoup plus large.
À noter également que les deux tourelles délimitant le pavillon central à l’occident, côté rivière, ne sont pas figurées comme telles sur ce plan. Leur absence n’est qu’apparente : elles ont simplement été intégrées au trait du bâti. Les deux petites excroissances qui apparaissent, en revanche, ne sont que des éléments architecturaux liés au haut mur de soutènement.
N° cadastraux :
221: Assis entre la rivière et le versant abrupte du plateau est une terre labourable nommée : le Veau de le Fart de Mély. Nous faut t’il lire ici même le Val du phare de Mely ?

Terre labourable                                 
224 : La Chataigneraie. 
226 : Le Jardin.


Le Veau de le Fart de Mély
Note étymologique et fonctionnelle (hypothèse) — L’appellation cadastrale « le Veau de le Fart de Mély » pourrait cacher une mémoire toponymique ancienne : lire Val (ou Vallet) du Phare du Milieu. Trois éléments soutiennent cette lecture :

  1. Position — le lieu se trouve littéralement au milieu du grand méandre de la Rance, emplacement idéal pour un poste observatoire ou un repère de navigation ;
  2. Lexique — « fart / fard » peut renvoyer, dans des graphies anciennes, à un phare ou poste de signalisation (sens fonctionnel plutôt que littéral) ;
  3. Altérations graphiques — « Veau » pour Val, « Mély » pour milieu sont des corruptions fréquentes dans les transcriptions anciennes et cadastrales.

Si cette lecture se confirme, il s’agirait d’une survivance toponymique désignant une tour de guet / repère central sur la Rance, antérieure à la construction du pavillon de Grillemont et rappelant la fonction stratégique de ce promontoire. Pour valider définitivement cette piste, il conviendrait de croiser les actes notariaux, les minutes anciennes et les textes de levés cartographiques antérieurs au XIXᵉ siècle.

Avant 1635 le « Pavillon » à tourelles accompagné seulement de sa cour et de ses toutes premières dépendances ; à nord la petite aile adossée à sa tourelle de droite n’existe pas encore ni le grand corps de dépendances demain perpendiculaire et au chemin vicinal et au château.
Le « château » en 1811 après la réalisation de la façade néogothique et l’ensemble de ses dépendances alors déjà existantes ; sont en couleur grise toutes les parties de dépendances aujourd’hui entièrement disparues ; en le point rouge est la tour d’escalier « supposée » menant hier sur la terrasse de la petite aile.

En 1844 le château avec l’apparition d’une extension en les jardins, à nord, donnant sur le chemin vicinal.
Les transformations successives du château de Grillemont, lecture à travers les plans

Vers 1634
Le plan de cette date restitue l’état le plus ancien du site : le « pavillon » à tourelles, accompagné de sa cour et de quelques dépendances premières. L’ensemble reste modeste et resserré autour du logis central, orienté vers la rivière. On ne trouve pas encore trace ni de l’aile nord, qui sera adossée plus tard à la tourelle de droite, ni du grand corps de dépendances qui, demain, viendra se dresser perpendiculairement au chemin vicinal et au château.
Le Grillemont de 1634 est donc encore une maison noble d’apparat, simple mais significative, annonçant par sa silhouette les ambitions futures.
Après 1636
À cette date, on observe l’apparition d’un premier agrandissement : une aile est venue s’appuyer contre la tourelle nord du pavillon. Ce nouvel appendice traduit une volonté d’extension et de confort accru, tout en modifiant l’équilibre de la cour. Il s’agit de la première étape du passage du pavillon de campagne à une résidence plus complexe, plus en adéquation avec la condition sociale de ses propriétaires.
On peut supposer que cette campagne de travaux s’inscrit dans le contexte des années 1635-1640, moment où la maison est solidement tenue par les Serizay.
1811
Le plan cadastral de cette année témoigne de la métamorphose : le château a reçu sa façade néogothique, marquant une véritable rupture stylistique avec le pavillon premier. Les dépendances sont nombreuses et organisées autour du logis ; elles assurent à la fois la vie domestique et les fonctions agricoles du domaine. Certaines, figurées en gris, ont aujourd’hui disparu. On remarque également, en rouge, la présence d’une petite tour d’escalier, sans doute destinée à desservir la terrasse de l’aile nord.
L’ensemble reflète la densité et la vitalité du domaine à l’orée du XIXᵉ siècle : Grillemont est alors autant une demeure seigneuriale qu’un centre d’exploitation structuré.
1844
Le plan cadastral de 1844 signale un nouvel agrandissement, établi dans les jardins au nord-est et tourné vers le chemin vicinal. Cette extension prépare la dernière grande transformation de la fin du XIXᵉ siècle, vers 1860-70 : à savoir la surélévation des combles, l’adjonction du fronton armorié et la recomposition des volumes hauts du château. C’est l’ultime étape de l’évolution morphologique de Grillemont : du pavillon d’origine, on est passé, en deux siècles et demi, à un château accompli, porteur d’un langage architectural néogothique assumé.
En les jardins de droite existe toujours aujourd’hui l’emplacement d’une ancienne dépendance représentée « entière » sur l’un des tableaux peint de la Courbure. Aujourd’hui à ciel ouvert elle fut hier une ancienne roseraie.

Reconstitution partielle du château de Grillemont

Ce dessin restitue en volumes le château de Grillemont dans son état actuel, tout en distinguant les grandes étapes de sa transformation.
En rouge apparaît le manoir originel, bâti après 1601, avec ses deux tourelles encadrant le pavillon. Dès l’origine, la grande cour est déjà présente : d’abord plus large, elle sera progressivement resserrée avec l’apparition des communs au nord-est. Une première extension, adossée à la tourelle de droite, est construite peu après 1635. Elle possédait alors un toit-terrasse « à ciel ouvert », visible encore sur certaines cartes anciennes ; celui-ci sera couvert plus tard pour former une pièce close.

En bleu figure l’agrandissement néogothique du XVIIIᵉ siècle, appuyé sur le pavillon premier. Cette campagne déplaça l’entrée principale vers l’orient et transforma l’ensemble en un véritable château, ouvert sur sa cour d’honneur. La dernière phase de travaux, dans les années 1860-70, apporta la surélévation des combles et le frontispice armorié qui domine encore la façade.

En noir apparaissent les dépendances qui subsistent aujourd’hui. Certaines, comme le petit logis près du portail ou l’ancienne maison du jardinier en fond de cour, existaient déjà au XVIIᵉ siècle, bien avant les grands travaux. Le vaste corps de communs perpendiculaire au château, à nord, semble quant à lui dater de la campagne du XVIIIᵉ siècle.

Ainsi, du pavillon à tourelles à la résidence néogothique, Grillemont a connu une évolution continue, dont la cour reste le véritable pivot.

Vers 1860 à l’extrémité de la propriété à nord/occident :
Apparition dans le jardin de deux pavillons ou roseraies aujourd’hui à ciel ouvert.
👉 Détail notable : le fronton armorié, ajouté lors de la surélévation de la façade dans les années 1860-70, n’est pas parfaitement centré sur l’axe du pavillon originel. Ce léger décalage témoigne de la superposition des campagnes de travaux : l’extension orientale du XVIIIᵉ siècle et les ajustements structurels
(cheminées, travées) ont primé sur la symétrie initiale. Une trace éloquente de l’histoire constructive du château.

Peut être une image de château et plein air
A droite ou à occident, face à la rivière, la petite aile rajoutée au lendemain de 1634 ; hier à terrasse sa couverture fut au début du XX siècle transformée en toiture sous faitage pour l’aménagement d’une pièce. Se remarque ici en partie haute, juste au dessus du lierre, son rehaussement.

1833.
Le foncier des Serizay à la Landeboulou.

Reconstitution des parcelles bâties et non bâties de la Landeboulou et de Grillemont, lesquelles, en 1833, étaient entre les mains d’Anne de Serizay, de Pierre-Louis de Serizay et d’Eugène de Serizay.
Eugène Serizay, marié à Angélique de Pean, sera possesseur en 1856, ou propriétaire, du château de Beauvais en Lanvallay ; cela sera dit dans les listes nominatives de Lanvallay.
Ils sont tous trois enfants de Pierre Serizay de Grillemont et de Marie-Françoise Lanjourbaut de la Plochère ; Pierre-Louis prendra pour épouse Caroline-Marie-Emma Guérin.
Anne et Pierre Serizay sont tous dits de Grillemont, Eugène et Pierre étant également propriétaires de nombreuses autres parcelles s’étirant plus au sud, de l’autre côté du chemin menant de Lanvallay à Rennes. Ces terres étendues comprennent notamment l’ancienne seigneurie de la Samsonnaye.

👉 Anne de Serizay de Grillemont possède, ici, tout le parcellaire de couleur vert foncé, s’étirant au nord jusqu’au ruisseau de Josselin.
👉 Pierre de Serizay de Grillemont possède, quant à lui, tout le parcellaire de couleur vert tendre.
👉 Eugène de Serizay, dit de Dinan, possède tout le parcellaire de couleur vert-gris ou vert moyen.

Nous voyons très bien, ici, l’étendue foncière — et très importante — de cette seigneurie locale, laquelle possédait, au sein de sa famille, presque toutes les terres formant la dite Landeboulou.


🗝️ Synthèse visuelle des propriétaires

Vert moyen → Eugène de Serizay (ép. Pean, possesseur des château et métairie de Beauvais aussi en Lanvalay)

Vert foncé → Anne de Serizay

Vert tendre → Pierre-Louis de Serizay (ép. Guérin)

Peut être une image de arbre et plein air
Petit logement des communs adossé à la rue et représenté avant 1634.
Le retour perpendiculaire en aile, ou grand logement, en ailes toujours présent aujourd’hui, n’existait pas encore en la susdite année 1634.
XVII et XVIII siècle. Le grand logement des communs.

Peut être une image de arbre et plein air
La façade néogothique réalisée en deux tranches il nous semble, au XVIII siècle, la première tranche étant celle de gauche assise à midi l’appareillage des pierres ceinturant les fenêtres étant non angulaire.
Peut être une image de nature et arbre
Le château de Grillemont depuis le méandre de la Vieille Rivière.
Peut être une image de plein air et arbre
Regardé depuis le parc voici l’ancien logis du jardinier représenté en 1634 ; aujourd’hui, à sa droite immédiate, à ciel ouvert et disparu, fut un second corps de bâti qui sera représenté également sur le premier plan colorié peu avant 1634.
Le château possédant encore au XVII siècle sa chapelle, puisque « mariage » y sera célébré et enregistré, celle-ci, aujourd’hui disparue, aurait t-elle pu être ici même assise ?
Entièrement modifié en sa façade sur cour il ne reste aujourd’hui de ce petit logis édifié au XVII siècle , et en sous bassement à l’arrière, qu’une seule fenêtre ouvragée avec sa grille de défense.
Peut être une image de arbre et plein air
A nord.
L’autre pignon ou la façade du château vu depuis le jardin ou l’ancienne roseraie (Chataigneraie en 1833).
Peut être une image de porte, arbre et plein air
XVI et XIX siècle.
L’entrée originelle « RDC » du Pavillon à tourelles.
Caché ici sous cette verdure le linteau de la porte comporte une immense parenthèse sculptée; l’embrasure de la porte est elle aussi sculptée.
Cet accès donne dans le RDC du Pavillon originel pièce dans laquelle se trouve une cheminée armoriée aux Armes « Serizay ».
La porte d’entrée et sa magnifique grille semble devoir être du XIX siècle.

Peut être une image de plein air
XVII siècle.
La dite petite fenêtre aux embrasures ouvragées du logis du jardinier


.
L’accrochage à orient de l’agrandissement sur le pavillon à tourelle


Peut être une image de plein air et château
XVIII et XIX siècles. La façade néogothique
La façade actuelle du château, ici vue de face, relève de deux temps de construction.
À gauche, la partie édifiée au XVIIIᵉ siècle, probablement lors d’une première tranche, se distingue par les linteaux monolithiques de ses trois fenêtres
(sur la plan cadastral de 1811 la nouvelle façade néogothique est déjà existant).
À droite, en revanche, la porte d’entrée — décentrée par rapport au fronton — et les autres ouvertures présentent toutes des linteaux appareillés en pierre, témoignant d’une campagne distincte.
Dans la seconde moitié du XIXᵉ siècle, l’ensemble de la façade est rehaussé : la longue corniche, les hautes cheminées en pierre de taille et les nouvelles lucarnes en témoignent.
C’est alors qu’est ajouté le fronton armorié, portant les armes mi-parti des Le Fer de la Gervinais et des Urvoy de Saint-Mirel — marque visible de l’ultime transformation du château.
L’ancienne maison du jardinier
Assise au midi et à orient dans la cour. Elle sera représentée sir le plan colorisé réalisé vers 1642.
Courant XVII siècle en certains de ses éléments dont la dite petite grille basse.
La petite chapelle du château semble avoir été assise en son extrémité donnant sur la rue, à orient.

l’origine de nos villages Côtissois

Colonne commémorative des Serizay de Grillemont.
Elle porte sur chacune de ses faces une plaque de marbre blanc; sur l’une d’elles les Armoiries des Serizay sieur de Grillemont ont été déposées et elles sont :  Écartelé aux 1 et 4 d’azur à la fleur de lys d’argent en cœur, accompagnée de trois roses d’or, posées 2 et 1; aux 2 et 3 d’argent à trois guidons de gueules, les lances hautes, posées en pal.
Le sommet de la colonne contient une urne voilée.

Cimetière de Dinan.

La porte du grand salon donnant sur le parc assis au midi.

Peut être une image de fleur, nature et arbre
L’ancien puits ouvragé de la cour du château, puits non Armorié.

XVII siècle.
Face à la rivière, à occident, la fenêtre fortifiée et fleurdelysée de la petite aile à nord/occident.

Aucune description de photo disponible.
1616.
En les BMS de Lanvallay cet acte de baptême rédigé à Lanvallay en 1616 et spécifiant l’existence d’Hardouyne Serizay comme étant Dame de Grillemont
: Hardouinne Allot fille Macé et Jeanne Boudeaux a este baptisée par moy soub signé Prioul subcuré de Lanvalay sur les sainct fonts de la Magdelaine et presentee yceux par messire Guillaume Saint imprimeur de Dinan et avec la honorable damoiselle Hardouinne Serizé Dame de Grillemont temoin faict septiesme jour de febvrier mil six cent seize. Hardouyne Serizay – Prioul – Guillaume Sainct – Marault

16/12/1595
Hardouyne Serizay fille de noble gens maistre Allain
Serizay et Helaine Nicollas sa compagne sieur et dame des Grandchamps
a este baptissee sur les fonds de leglisse parochaille de Saint
Malo par discret prestre messire Pierre Lebret subcure de la dicte eglisse
et la tenu sur les fond noble escuyer maistre Jan Nicollas sieur de la Touche
seigneur des Champsgeraux, et pour temoingnes damoiselle Janne Ferron
femme et cmopagne de noble escuyer Jacques Vallée sieur de la Conninais
et Marye Hamon Dame de Lisle le seixiesme jour de
decembre mil cinq centz quatre vings quinze.
1678
La date de 1678 correspondant très probablement à la réalisation des pourprins.
Il est cependant possible que cette date puisse être celle de 1618 mais logiquement les 1 sont alors représentés en I lorsque les 7 eux le sont en 1
.
Peut être une image de plein air
Le grand jardin
Peut être une image de arbre et plein air
XIX siècle ?
A midi/occident la magnifique grille ouvragée donnant sur le parc du château.

Apparition et distribution du nom :

– Le noble château de Grillemont apparait écrit pour la première fois en nos BMS le 07/02/ 1616 lors du baptême d’Hardouine Allot baptisée au prieuré de la Magdelaine ; l’enfant sera déposée entre les mains d’Hardouine Serizé dite Dame de Grillemont.
Hardouine naît le 16/12/1595 et prendra pour époux Ecuyer Pierre Prévost seigneur de la Foresterie en Lehon.

– La seconde fois cela sera pour son propre frère, Jacques, qui voit le jour le 12/10/1601 ; il sera dit sieur de Grillemont en 1622 lors du baptême de Jacques Labbé toujours à la Magdelaine.
Sœur et frère, et âgés lors des baptêmes tous les deux de 21ans, on peut normalement supposer que leurs parents à tous deux étaient donc établis sur les terres de Grillemont à Lanvallay leur « Pavillon » étant alors déjà construit.

– Leurs parents à tous deux seront Alain Serizay et Hélène Nicolas ; Sieur et Dame de Grandschamp terre assise en Dinan.
Alain sera avocat au Parlement de Bretagne à Rennes et avocat au présidial de Dinan aussi ; par sa mère Alain Serizay sera le petit-fils de Françoise Marot la propre tante de Jean Marot sieur du Cheminneuf à la Magdelaine celui-ci également son parent.
Alain nait peu après 1554, année en laquelle ses parents l’un à l’autre s’uniront.
Alain transportera le pavillon de Grillemont à Pierre, son fils aisné, puisque celui-ci, sieur de la Gastinaye, conseiller du roi, alloué et lieutenant général de la Cour de Dinan, nommera à Lanvallay sa fille Bertranne dite « demoiselle de Grillemont » ; celle-ci sera baptisée le 03/09/1634.
Epoux de Françoise Lerenec « Dlle de la Landeboulou » , fille de Nicolas Lerenec et de Bertranne Roumain tous deux Sieur et Dame de la Landeboulou, Pierre s’éteindra en 1650 non sans avoir laissé un fils héritier lui aussi nommé « Pierre » lors de son baptême ; cet enfant sera nommé le 27/11/1636.

– Pierre Serizay ci-dessus, écuyer, sieur de la Gastinaye, se mariera à Renne le 27/11/1660 à Renée Prioul native de Rennes les parents de celles-ci résidant en cette ville ; Grillemont est probablement encore que le simple pavillon de campagne à tourelles.
Pierre et Renée sont probablement ceux qui feront réaliser les premiers grands travaux en leur Pavillon et notamment les travaux du jardin et la réalisation du très grand mur délimitant côté rue toute la propriété ; de cette union naitront :

Vers 1661 Julienne Guyonne Serizay unie à Guy Hingant seigneur de la Tremblais le Bourgneuf et autres lieux; le 30/06/1668 François-Hyacinthe né à Grillemont qui suit.

– François-Hacinthe Serizay ci-dessus.
Ecuyer et sieur de Grillemont domicilié à Lanvallay, marié le 01/11/1701 à Marie-Julienne de Miniac. Seigneur des Fontenelles dont Pierre-Jan qui suit.

– Pierre-Jean Serizay Serizay ci-dessus, messire et sieur de Grillemont et époux de Marie Jonchée dont Pierre-Clément qui suit.

– Pierre-Clément Serizay ci-dessus, seigneur de Grillemont, né au chateau de Grillemont.
– Il épouse le 27/06/1786 Marie-Magdeleine Gardin de la Chenaye ; il fut capitaine des Dragons et chevalier de l’Ordre de Saint-Louis. Il décède à Dinan le 28/02/1826 en ayant eu, pour enfants, Pierre et Clémentine Serizay qui suivent.

– Pierre Serizay ci-dessus. Seigneur de Grillemont ; il épousa le 22/07/1822 Marie-Françoise Lanjourbaut de la Plochère ; il est le père du suivant.

– Clémentine Serizay sœur de Pierre ci-dessus.
Elle épousa en 1824, à Lanvallay, Adrien-Marie-Joseph Urvoy de Saint-Mirel lequel fut anoblit par lettres patentes le 30/03/1816 ; ils sont les ancestres de la famille actuelle des « Le Fer de la Gervinay de Grillemont ». Père et mère de Clémentine-Marie ci-dessous.

– Pierre-Louis Serizay, fils de Pierre ci-dessus, et neveu de Clémentine ci-dessus.
Né le 23/05/1848. Seigneur de Grillemont il épousa Caroline-Marie-Emma Guerin ; il sera avec sa cousine Clémentine l’auteur de l’échange qui eu lieu entre Grillemont/Nourrais. Ils sont les parents des suivants.

-Pierre-Raoul Serizay et Artur Joseph Serizay nés vers 1850 et fils des précédents ; avec eux deux semble devoir définitivement s’éteindre la branche directe des Serizay de Grillemont.

-Clémentine-Marie Urvoit de Saint-Mirel qui épouse Hyppolite-Marie Lefer de la Gervinais.
Né en 1820, Conseiller municipal de Léhon de 1870 à 1885, originaire de Saint-Malo, il réside au manoir de la Nourais en Léhon bien de feux des beaux-parents avant de prendre possession de Grillemont.
Conseiller municipal de Lehon (échange supposé Grillemont-La Nourrais).

-Ferdinand-Marie le Fer de la Gervinais qui épouse Jeanne-Marguerite Brunet du Guillier ; fils des précédents né vers 1850.
1er adjoint de Léhon en 1886, élu maire de Léhon le 17/06/1888 c’est lui qui signera l’acte municipal qui ordonnera la démolition de l’église paroissiale de Lehon ; il semble devoir récupérer la Nourrais aux décès de Pierre-Raoul Serizay et Artur Joseph Serizay ci-dessus cités.

-Fernand Le Fer de la Gervinais né en 1874 et décédé au château de Grillemont le 30/11/1919.

-Ferdinand Le Fer de la Gervinais qui épouse N. Lescanne.
Né vers 1900 et possesseur de la Nourais en Léhon il sera propriétaire aussi et du château de Grillemont et de la métairie du Réhanet.

-N.Le Fer de la Gervinais née en 1925 qui épouse N.Aimé général dans l’armée. Madame Aimé deviendra seule propriétaire du château après la division des biens hérités sa sœur aînée ayant pour elle notamment, et en autres choses, le Rehanet.

la Vieille rivière et le château de Grillemont

Vers 1850.
Le chantier à bateau et le château de Grillemont.
A noter pour celui-ci, ici à sa gauche immédiate, dans ce qui est aujourd’hui les jardin, un autre corps de logis de nos jours entièrement disparu.

1844.
Le château de Grillemont au dessus du méandre de la Vieille rivière.

Travail cadastral personnel…
Vers 1800
Avant le percement du rocher…travail de reconstitution personnel.

Peut être une image de nature et étendue d’eau
Tout début XX siècle.
Le vieux lavoir du château de Grillemont assis à l’extérieur du château en une parcelle toujours « privative » .

Liste parcellaire des terres :
N° parcellaire – Nom de la Parcelle – Nature de la dite parcelle

3 et 4 : le Clos Duran. Pré et terre labourable                                        

 8 et 9 : le Marais. Terres labourables                                                     

14      : Futaie. La Chenaie                                                                                    

19      : La Chouanière. Courtil                                                               

21      : la Chouanière. Maison                                                               

22      : la Chouanière. Masure                                                               

23      : le Petit Domaine                                                                      

24      : la Chesnaie. Pature                                                                   

25      : la Chesnaie. Pature                                                                                

26      : Landeboulou. Maison                                                                

27      : Colombier. Bâtiment                                                                   

28      : le Jardin. Courtil                                                                        

32       : le Closset. Terre labourable                                                        

34       : le Domaine. Terre labourable                                                      

35      : le Domaine. Landes                                                                   

37      : le Rocherel. Terre labourable                                                       

39      : la Petite Moussaye. Terre labourable                                           

43      : les Vaux.Futaies                                                               

44      : les Vaux. Futaie                                                                        

45      : les Vaux. Futaie                                                                        

51      : le Tertre aux Bergères. Landes                                                            

53      : le tertre aux Bergères. Terre labourable                                       

56      : le Tertre aux Bergères. Terre labourable                                      

62      : la Fontenelle. Terre labourable                                                   

64      : la Fontenelle. Terre labourable                                                   

67      : le Faux. Terre labourable                                                           

69      : le Faux. Terre labourable                                                           

77      : les Nouettes. Terre labourable                                                    

82      : les Nouettes. Terre labourables                                                  

86      : le Clos Guimbert. Terre labourable                                             

87      : le Clos Guimbert. Pâture                                                            

88      : le Clos Guimbert. Futaie                                                            

91      : le Bignon. Terre labourable                                                        

93      : la Lande des Tranchais. Futaie                                                    

95      : la Vallée des Lochues. Terre labourable                                       

96      : la Vallée des Lochues. Landes                                                    

97      : la Vallée des Tronchais. Terre labourable                                     

98      : la Vallée des Tronchais. Pré                                                        

99      : la Vallée des Tronchais. Landes                                                  

100    : les Petits Echaussés. Terre labourable                                         

101    : les Garennes. Terre labourable                                                   

102    : les Champs Chenais. Terre labourable                                         

106    : les Champs Chenais. Terre labourable                                         

109    : l’Epine. Terre labourable                                                            

112    : l’Epine. Terre labourable                                                            

116    : le Lizerait. Terre labourable                                                        

117    : le Clos Tremereuc. Terre labourable                                            

118    : le Clos de la Fontaine. Terre labourable                                       

119    : le Jardin de Cornican. Courtil                                                     

120    : le Doué de Cornican. Pré                                                           

121    : Cornican. Maison                                                                      

122    : le Petit jradin de Derrière. Pré                                                    

124    : la Châteigneuraie. Futaie                                                            

125    : l’Entée au Domaine de Grillemont. Terre labourable                      

126    : le Domaine. Terre labourable                                                     

127    : le Plessis sur la Vallée. Pré                                                         

129    : la Campagne de la Landeboulou. Terre labourable                        

132    : la Campagne de la Landeboulou. Terre labourable                        

142    : le Grand Courtil. Terre labourable                                               

146    : le Grand Courtil. Courtil                                                             

 155    : le Bâtiment des Rues. Courtils                                                    

156    : le Jardins des Planches. Courtils                                                 

157    : le Jardin de Derrière. Courtil                                                      

158    : le Jardin de Derrière. Courtil                                                      

160    : la Cour Durand. Masure                                                             

162    : la Cour Durand. Maison                                                             

167    : la Cour Durand. Courtil                                                              

171    : les Planches. Courtil                                                                  

172    : les Planches. Courtil                                                                  

174    : le Jardin de Derrière. Courtil                                                      

176    : le Limonet. Maison                                                                    

177    : le Limonet. Maison                                                                    

178    : le Limonet. Bâtiment                                                                 

180    : le Jardin de la Solizerais. Courtil                                                 

191    : la Vigne. Terre labourable                                                          

216    : le Marais de la Courbure. Pré                                                      

 218    : le Marais de la Courbure. Terre labourable                                   

219    : les Bruyères. Futaie                                                                   

 220    : les Bruyères. Terre labourable.                                                   

 221    : le Veau de le Fart de Mély. Terre labourable                                 

 222    : le Veau de le Fart de Mély. Futaie                                          

223    : le Vallet. Pré                                                                             

 224    : le Petit Verger de Grillemont. Courtil                                           

 225    : le Château. Maison                                                                    

226    : le Jardin. Jardin                                                                        

227    : le Verger du Jardin. Terre labourable                                          

228    : le Jardin de Derrière. Courtil                                                      

 229    : le Rehanet. Maison                                                                    

231    : le Courtil. Courtil                                                                       

232    : la Vallée sur Léphard. Pré                                                          

233    : le Grand Jardin. Courtil                                                              

234    : le Rehanet. Maison                                                                    

235    : le Petit Jardin. Courtil                                                                

236    : le Closset. Terre labourable                                                        

237    : le Pré de la Noë. Pré                                                                  

 238    : la Vallée de Combette. Futaie                                                     

239    : le Clos Suzin. Terre labourable                                                   

240    : le Taillis du Réhanet. Taillis                                                        

262    : le Bois de Jannais. Taillis                                                           

 263    : les Grandes Jannais. Terre labourable                                           

273    : le Verger. Terre labourable                                                        

274    : les Barrières. Terre labourable                                                    

275    : la Chateigneraie. Forêt                                                               

276    : la Chaussée.Pâture                                                               

277 et 278 : le Pré de l’Etang. Pré                                                          

279    : la Samsonnaye. Maison                                                              

280    : le Vivier. Pièce d’eau                                                                  

281    : Laveaue. Pré                                                                           

282    : le Petit Jardin. Culture                                                               

283    : le Grand Jardin. Jardin                                                              

 284    : la Pépinière. Terre labourable                                                     

285    : le Clos du Colombier. Terre labourable                                        

 286    : le Colombier. Bâtiment                                                              

287    : la Rabine. Forêt                                                                        

288    : les Murailles. Terre labourable                                                    

289    : le Clos Rose. Terre labourable                                                    

290    : les Champsgerard. Terre labourable                                            

291 à 294: les Grands Prés. Terres labourables                                        

296    : le Pré Juhel. Terre labourable                                                     

297    : le Pré Pourri. Lande                                                                   

298 et 299 : le Clos des Abreuvoirs. Pâtures                                            

300    : le Vieux Chanvre. Pâture                                                            

301    : la Petite Jaunaie. Terre labourable                                              

302    : la Petite Jaunaie. Lande                                                             

303    : la Petite jaunaie. Taillis                                                              

304    : les Viollettes. Futaie                                                                   

305    : le Clos Devant. Terre labourable                                                 

308    : le Clos de la Perche. Terre labourable                                          

309    : le Chmap de l’Orme. Terre labourable                                         

310    : le Clos des Poiriers. Terre labourable                                          

311    : la Cour Bregeens. Terre labourable                                             

 312    : les Champs Mingués. Terre labourable                                        

313    : L’Auchette. Terre labourable                                                       

314    : le Champs Guillaume Thomas. Terre labourable                           

315    : le Clos Hezoir. Terre labourable                                                  

316    : les Moulinets. Terre labourable                                                   

 317    : L’Ecobe. Terre labourable                                                           

318    : la Pâture au Cheval. Terre labourable                                          

 319    : le Clos de Pelineuc. Terre labourable                                           

320    : le Clos des Lavoirs. Terre labourable                                           

321    : la Janaie de Pelineuc. Terre labourable                                        

322    : le Grand Clos de l’Hôtel. Terre labourable                                    

323    : le Petit Clos de l’Hôtel. Terre labourable                                      

324    : le Jausset long. Terre labourable                                                

325    : les Rocheriaux. Terre labourable                                                 

326    : les Grands Langerais. Terre labourable                                        

327    : les Petits Langerais. Terre labouranle                                          

328    : les Langerais. Terre labourable                                                   

330    : la Grande …Forêt                                                                      

331    : la Clé aux trois Cornières. Lande                                                 

332-333 : le Grand Clos des Landes. Terre labourabl e et pâture               

334    : le Petit Clos des Landes. Terre labourable.                                   

335    : le Clos des Vignes. Terre labourable                                            

377-378 : la Prière.

Conclusion

Du simple pavillon à tourelles édifié au début du XVIIᵉ siècle, sur des terres héritées de la Landeboulou, jusqu’au château néogothique rehaussé et armorié au XIXᵉ, Grillemont raconte l’histoire continue d’une demeure façonnée par moultes générations de Serizay, puis reprise par leurs héritiers alliés aux Urvoy de Saint-Mirel et aux Le Fer de la Gervinais.

Chaque étape – la première aile appuyée sur la tourelle, la grande façade orientale ouverte sur la cour d’honneur, la surélévation des combles, l’adjonction du fronton – traduit non seulement l’évolution des goûts architecturaux, mais aussi la volonté de ses maîtres de marquer leur rang et leur permanence dans le paysage de Lanvallay.

Grillemont, inscrit dans l’horizon de la Rance et tourné vers la courbe du fleuve, reste ainsi le témoin vivant d’un patrimoine foncier et familial qui s’enracine profondément dans l’histoire de la Landeboulou.
Il en est l’héritier direct, et l’un des symboles les plus éloquents.

Jean-Pierre