Le Canal du moulin au pont à Dinan

Le moulin du prieuré du pont à Dinan de tout temps fut un moulin à deux eaux, un moulin d’eau de rivière et d’eau de mer, et ainsi il sera décrit au milieu du XVII siècle lorsque vers 1665 viendra en prendre possession Dom Floraine ; celui-ci de ses charges religieuses « Docteur de Sorbonne » et ancien Religieux de la Baye de Marmoutier avait été, il vrai, CHOISI pour en être le nouvel prieur commanditaire (Marmoutier aussi nommée l’Abbaye de Marmoutier de Tours)
… Un moulin servie d’eau douce et de mer appellé le moulin de la Magdeleine seize et situé proche le pont de Dinan sur la rivière de Rance avec droit de pecherie prohibitif …
De tout temps « port de fond d’estuaire » il faudra attendre l’année 1836, année en laquelle ici même à Dinan le nouveau canal d’Ille et Rance sera ouvert, sera mis en service, pour avoir au pont à Dinan une eau permanente. En amont de cette date seules les grandes marées d’equinoxes permettaient de remonter depuis Saint-Malo jusqu’au pont à Dinan.
Un pont ici même sera en le fond de notre estuaire présent à la charnière des XI et XII siècles. De fait au XIII siècle Dinan exportait déjà sa « draperie » jusqu’à Cadix le XVII siècle voyant des sieurs de Dinan ou de Lanvallay naître aux Amériques (Le début du XIV siècle verra ici même, à la Magdeleine, un litige judiciaire naitre lorsque les drapiers présents à la Magdeleine porteront plainte contre le seigneur prieur celui-ci refusant de chauffer gratuitement l’eau nécessaire pour leur propres besoins professionnels. Les drapiers seront déboutés de leur plainte. Cette procédure judiciaire atteste à elle seule la présence, ici même au pont à Dinan, et cela dès le tout début du XIV siècle, de toute une activité professionnelle liée à la dite « Draperie de Dinan ». Au tout début du XIX siècle, avant 1811, la rue du Four à la Magdeleine connaissait toujours cette activé au travers de sa cour nommée « la Cour de la Lingerie ». En cette même rue l’année 1781 citera aussi la présence d’une tannerie bien alors du sieur François de la Ville Allée ; celui-ci de fait était le fils du sieur De la Villeallée « procureur du roi » à Bédé. Cette tannerie existant toujours au siècle suivant possédait en 1811 elle aussi sa propre cour, possédait « la Cour des Cuves ») .
Ah Marée ! lorsque alors tu nous tenais.
Et en dehors de ces dites grandes marées comment pouvaient fonctionner les deux moulins présents côte à côte ici même au pont à Dinan ?
En effet comment pouvaient fonctionner le moulin nommé « le moulin de la Magdeleine » et celui nommé « le moulin au duc » ?
Il y avait en effet un moulin assis sur le pont, ou appuyé sur celui-ci, cela en son milieu, et un autre moulin assis au plus près, assis sur le quai lui même. Ils étaient tous deux des moulins à bleds l’extrémité du quai de Dinan et ses terres de la Courbure connaissant quant à eux leur propre moulin, moulin à tan celui-ci (Pour le tannage des peaux. En la paroisse de Lanvallay, assis au plus près du pont de Lehon, il y avait déjà au XIII siècle tout un ensemble de petits moulins, tous « moulins à bras ». Prendre ou reprendre le chapitre consacré aux moulin de Brachessac).
Le prieuré de la Magdeleine au pont à Dinan était aussi possesseur de biens assis sur le quai de Dinan. Ainsi celui-ci sera possesseur de quelques maisons assises au plus près de Baudouin, au plus près de la Courbure, biens assis à l’extrémité du quai occidental de Dinan. Le moulin appuyé sur le pont semble avoir été celui du « duc » (Le terme « moulin au duc » sera appliqué aux moulins « municipaux », aux moulins appartenant en commun les villes de Bretagne relevant hier du duché et donc de son duc. Cette appellation « moulin au duc » durera au lendemain du rattachement du duché au royaume).
Le moulin de la Magdeleine assis sur le quai face à la rivière, assis proche du pont, assis en face du moulin au Duc lui même (Celui-ci en 1786 sera nommé « la grande maison du moulin »), pendant des lustres et des lustres fut constitué de deux corps bien distincts. A savoir le moulin lui même et son propre logement, ou sa propre maison, tous deux ainsi représenté(e)s sur un plan dessiné en 1778. Tous deux formait ensemble réunis une seule et même entité. Cette même entité sera représentée quant à elle sur un autre plan qui lui sera dessiné quelques années plus tard, en 1786 exactement, lorsque sera projetée toute une nouvelle tranche de travaux portuaires, travaux commencés ici même dès le milieu du XVIII siècle.
Ces deux éléments, ce moulin et son propre logement, seront pendant des siècles tous deux physiquement séparés l’un de l’autre par un petit canal perpendiculaire au quai ; cette « séparation » sera définitivement effacée quant le dit logement, ou la dite maison, sera entièrement détruit(e) entre 1811 et 1835. Donc seul existe encore aujourd’hui le moulin…
Mais quel était donc ce dit petit canal ?
Pendant la dernière réfection du quai de Dinan réalisée en 2014 lorsque qu’il sera procédé à la réfection du parvis et de sa terrasse couverte (A savoir l’actuelle véranda couverte du restaurant des Terrasses) , il sera découvert au mois de décembre un très vieux petit canal souterrain depuis très longtemps par tous oublié ; celui-ci en son temps fut réalisé perpendiculairement au quai il est vrai, positionné au pied même de l’ancien moulin du prieuré là où se dresse aujourd’hui l’actuel Restaurant des Terrasses. Ce canal ne semble pas avoir été un pontage artificiel fait QUE pour shunter le pont par lui même, fait QUE pour amener l’eau de la RIVIERE sous l’une des roues du moulin ; il semble avoir servit aussi à amener sous la roue du moulin l’eau du ruisseau du Jerzual (En 1776-78 au delà de l’extrémité du quai à midi, avant que l’actuelle rue du Général de Gaule remontant sous le viaduc ne soit construite, n’était ici qu’une grande vallée nommée la Vallée des Vaux ainsi qu’un ensemble de grands bâtis tous la bordant dont notamment la grande hostellerie des 3 Rois ; ce même ensemble réunissait ainsi, au pont lui même, tout le bas du Jerzual via la barrière, via l’octroi lui même. Sous l’auberge des trois Rois était présente une galerie pour permettre l’accès à la vallée des Vaux, pour permettre l’accès à la métairie d’icelle ; cet état de chose sera décrit dès l’année 1678 dans le Terrier de Dinan, grand cahier d’imposition fiscal alors rédigé).



cale en Lanvallay n’existe toujours pas même si le grand corps de logis-entrepôt du dit sieur Pierre Salmon n’existe plus depuis 1754 ; le nouveau grand chemin remontant sous l’actuel viaduc lui non plus n’existe pas encore puisque ce plan fut réalisé pour sa propre étude. A remarquer en bas assis sur la quai de Dinan le moulin constitué de deux parties toutes deux séparées l’une de l’autre par le dit petit canal.
Côté Lanvallay la rue du Cheminneuf, chemin ainsi nommé dès le milieu du XVI siècle, est déjà dans son actuelle configuration. La tannerie du dit Jacques Salmon, celle-ci citée en 1811 au travers de ses propres héritiers, accompagnée de son nouvel grand hôtel particulier, L’Hôtel du Lion d’Or, existe alors déjà.
L’église de la Magdeleine et son cimetière toujours tous deux sont ; la descente de la cale menant à la Rance n’existe toujours pas ; le chemin de halage menant à Lehon n’existe toujours pas réalisé que celui-ci sera au lendemain de 1829 ; et la maison de Jan Lechapelier, fils du dit sieur Josselin Lechapelier, tous deux sieurs de Cuccillé à Rennes, est toujours un grand ensemble à pans de bois celui-ci comprenant galetas, moults cuisines et entrepôts à sel.

Le nouveau grand chemin neuf, l’actuelle rue du Général de gaule, est alors réalisé. A la gauche du pont le petit moulin assis sur le quai avec son propre logement sont tous deux représenté dans un seul et même ensemble en celui-ci étant, aussi intégrées, et la maison du dit sieur Dugué et la maison du dit sieur de l’Espinay Macé (Se laisse apercevoir semble t’il, faisant face à la rivière, son extrémité représentée en creux, le dit petit canal séparant le logement du moulin de celui-ci).

Reconstitution du tissus urbain au lendemain de la réalisation de la cale faite en 1862 ; le nouveau grand chemin ici à droite remontant sous l’actuel viaduc existe alors depuis 1778 ; travail personnel.

Lors de la vente Dugué-Této-Arot cette maison sera très sommairement décrite cette même description implantant le BIEF de la « maison du grand moulin » alors toujours adossée au pont : Jean Teto et dame Jeanne Arot demande à prendre possession d’une maison située près du pont, à Lanvallay qu’ils ont acquis par contrat d’avec sieur et damoiselle Dugué le 11 mars 1791. Une maison située au bout du pont à Dinan, paroisse de St-Sauveur, consistant en une cave, un embas, une boutique ou salon vers nord, un corridor donnant sur la riviere vers orient, 2 chambres au dessus et grenier, joignant d’orient à rivière de Rance ou bie(f) du grand moulin, du midi au pont de Dinan, d’occident au pavé de la barrière conduisant au quai, du nord à maison de la veuve Maingaud. Signé Jeanne Arot; Jean Této; Reine Penhard; Pierre Salmon et François Teto. [Répertoire de Maître Beslay, années de 1762 à Ans 7 et 8]. La susdite veuve Maingaud est de fait la veuve du dit sieur Macé de Lespine cité en 1786. Frère du susdit Jacques Salmon Pierre, ici cité comme témoin, était le fils aisné du dit Pierre Salmon fermier général des biens temporels du prieuré en 1744 et 1771.


Au lendemain de 1829, vers 1835, sera réalisé ce dessin-Litho. d’Isidore Dagnan.
A la gauche du pont est encore assis ce petit moulin ; celui-ci cependant ne possède déjà plus son logement disparu entre 1811 et avant 1835.
Sur cette représentation le grand moulin hier adossé au pont n’est plus non plus (Les deux moulins semblent avoir tous deux arrêter définitivement toutes activés proche de1830 ; sur ce dessin de Dagnan le petit canal desservant hier la maison du petit moulin semble devoir être déjà boucher).
Le moulin sera moult fois refait ; en 1736 il sera même presque entièrement démoli puis reconstruit en son intérieur tant son état de détérioration empêchait en effet toute remis en « sous fermage« . Il est vrai que le moulin du prieuré, tout comme le four banal lui même, était alors très souvent « sous affermé » par le fermier général ce principe de « sous fermage » entrainant, de fait, un manque de responsabilité du tenant du moment.
En 1736 le fermier général du moment décida d’abandonner ni plus ni moins que l’ensemble de ses jouissances, sur contrat cependant prévues, tant il lui était impossible de sortir « bénéfices » du moulin (Le successeur de celui-ci sera remplacé à la tête de sa ferme par le dit sieur Pierre Salmon celui-ci restant à la tête de cette ferme de 1744 à 1771).
Au regard de cette décision, ou de cette démission, laquelle remettait gravement en question tout un pan de la recette fiscale du prieuré elle même Dom Léonard Ducrot, alors en charge de ce prieuré, décidera en effet ni plus ni moins que la « démolition » du moulin afin de pouvoir en reconstruire un nouveau beaucoup plus solide. Cela concerna t’il aussi son extérieur ?
Le 08/09/1736, lors de la rédaction du premier acte de fermage qui suivra cette reconstruction, il sera stipulé par écrit que dorénavant le fermier général lui même se porterait « garant » de ses propres sous-fermiers ; peu avant 1771, année en laquelle Pierre Salmon ne sera plus le fermier général du prieuré remplacé en effet qu’il sera à cette charge par le sieur Jean Rimoneau, marchand passementier de son état à Tours, le moulin connaitra de nouveau accident et avarie à la seule faute du dit petit canal…

Au lendemain de 1852 fut fait ce tableau de Georges Clarkson Stanfield. Huile sur toile réalisée depuis l’extrémité du quai de Dinan ; collection du château de Dinan.
Au fond on reconnaît le moulin du prieur et en son embats, semi-enterrée, sa voute qui donnait sur le mécanisme de la roue ; le petit canal souterrain se trouvait tout du long de cet ensemble s’étirant entre la rivière et le quai ; il s’engouffrait alors sous celui-ci pour aller rejoindre le bas du Jerzual.

Plan dit de Réalignement.
Ce plan implante les différentes maisons ou immeuble lesquels devront être reculés en leur façade respective sur rue.
Demande faite pour l’amélioration de la desserte du port.
Ce canal fut découvert entièrement fermé en son dessus par un dallage magnifique et très imposant le TOUT réalisé avec de belles pierres de granit toutes très bien appareillées à la sèche, sans aucun scellement ni liant (L’ensemble des imposantes dalles de granit le fermant en son dessus ont malheureusement toutes définitivement quitté le site lors de ces travaux de réfection ; elles non pas du tout été réemployées ou repositionnées). Aujourd’hui est présent encore construit sur le quai QUE le moulin. Hors celui-ci en 1786 comportait presque accolé à lui un autre bâti nommé en cette dite année 1786 le logement du moulin ; celui-ci sera séparé du dit moulin par ce même petit canal ce dernier finalement les séparant tous deux).

Explication de ce plan annoté :
Le n°1 est l’endroit de la rivière alors encore présente où se dresse aujourd’hui le patio de verdure; là devait très probablement prendre naissance le canal du moulin. Le n°2 est le dit petit canal par lui même, devant alimenté le moulin du prieuré; ce canal sera cité sur un acte du sieur Salmon fermier du prieuré de la Magdeleine en le milieu du XVIII siècle. Le n° 3 est la maison en pans de bois toujours existante aujourd’hui; elle fut le moulin du prieuré. Le n° 4 est la « maison de l’un des moulins » du prieuré; elle est ainsi dénommée en 1786. Le n°5 est le ruisseau de Jerzual lequel, en temps de fortes pluies, encombrait par ses propres détritus entrainés le petit canal faisant ainsi refouler l’eau circulant en celui-ci, eau nécessaire au bon fonctionnement moulin. Le n°6 est la porte de fermeture du canal du moulin. Le n°7 le grand moulin bien de la ville de Dinan. Le n°8 la « Chaussée du grand moulin » faisant probablement « office » de réserve d’eau pour le grand moulin. Le n°9 est l’éventuel bief ou réserve d’eau pour le dit grand moulin formé par la dite « chaussée du moulin ».




–Explication de cette photographie annotée :
Le n°1 est la position de l’ancien canal du moulin du prieuré, canal mis à jour au mois de Décembre 2014 lors des travaux de démolition d’une grande véranda hier attenante à cet ancien moulin prieural. Le n°2 est l’ancien débouché depuis longtemps obstrué du dit canal. Le n°3 est le dit moulin aujourd’hui restaurant. Le n°4, aujourd’hui parvis aérien ou terrasse extérieure de ce même restaurant, est l’emplacement du deuxième bâti ayant hier, lui aussi, composé le dit moulin prieural. En 1786 était ici implantée en cette même parcelle la maison en effet appelée « la maison de l’un des moulins » ; elle sera ainsi dénommée quand le moulin de la ville de Dinan, lui appuyé contre le pont, sera lui nommé: « la maison du grand moulin ».
Large d’environ 1 mètre le canal au cour de cette réfection a assisté malheureusement à la dépose de la première rangée de ses pierres le constituant, cela pour un besoin de nivellement [d’après 1 témoin ce sont deux rangées de pierres lesquelles en réalité auraient été déposées].
Nous avons été surpris de voir que les pierres constituant ce canal, probablement multiséculaire dans sa propre réalisation, étaient pour ainsi dire presque toutes signées chaque rangée de pierres comportant ainsi tout un ensemble de signatures, ou pictogrammes divers, comme certaines cathédrales en leur intérieur respectif le sont elles aussi.



Trois signatures différentes ont été ainsi répertoriées par moi même. Pourquoi en cette si vieille construction, construction « utilitaire » puisque canal pour un moulin, les pierres le constituant furent t’elles en effet signées ?
Ce canal a aussi alimenté pendant des siècles et des siècles le moulin du prieuré (Cela au seul regard de ces mêmes signatures ; aussi celles-ci pourraient t’elles le faire remonter au XIII siècle siècle, voir même en amont de celui-ci ? En l’année 1306 sera en effet citée au port de Dinan en le sein même du prieuré du pont l’activité de la draperie).
En effet ce petit canal est explicitement cité comme étant le « canal du moulin » dans un acte rédigé lui dans le milieu du XVIII siècle toujours qu’il était alors en service.



Ce canal fait de pierres, et encore hier entièrement dallé sur son dessus, amorce toujours aujourd’hui sous le quai de Dinan un virage à 90 ° il est vrai ; dans ce virage il remontait forcément hier vers l’aval de la rivière, il remontait forcément vers Lehon.
Retrouvait t’il par temps de pluie que les eaux violentes du ruisseau du Jerzual ?
Ou bien recevait t’il également certaines des eaux des la Rance amenant celles-ci également sous l’une des roues de dit moulin ?
Avant que les eaux pluviales descendant vers le port depuis les hauteurs de Dinan soient enfin collectées en un réseau souterrain toutes dévalaient hier, à ciel ouvert, cette pénible descente transformant par fort orage cette longue descente en un véritable long torrent, en un véritable enfer. Souvent dangereuse certains décès seront mêmes causés par des corps emportés par toute cette violence malheureusement toujours à répétition lors de la mauvaise saison.
Ainsi en cette longue rue descendante un ruisseau souvent violent se formait régulièrement lors des pluies fortes, ruisseau transportant jusqu’au port les eaux tombées sur les paroisses de Saint-Sauveur et de Saint-Malo toutes deux ici réunies. Cette eau descendante, grondante et bouillonnante, était en contrebas, cela au débouché même du dit Jerzual, reçue et canalisée par ce même canal souterrain si magnifiquement appareillé.
Ce canal amenait ainsi l’eau de la rivière temporaire du Jerzual directement sous la roue du moulin. Au XVIII siècle le sieur Pierre Salmon, alors fermier général des biens temporels du prieuré, portera ainsi plainte contre les riverains de la longue rue du Jerzual. Ceux-ci en permanence en effet déposaient tout au long de cette grande descente un tas d’immondices toujours diverses ; lors de fortes pluies ces grosses saletés se retrouvaient toujours en bas du Jerzual collectées par le canal du moulin. Par une nuit d’un orage inhabituel une pierre emportée par les immondices se retrouvera de ce fait sous la meule sa présence provoquant l’éclatement totale de la meule ; cet incident sera à l’origine de la dite plainte du dit sieur Pierre Salmon de sa charge fermier général des biens temporels du prieuré.


Peu avant l’amorce de son dit virage à 90° il a été remarqué le départ de murs cintrés sur lesquels je n’ai pas d’explication à donner malheureusement. Plusieurs fois remis en état tout au long des 16-17 et 18ème siècles le moulin du prieuré ici présent fut probablement plusieurs fois modifié, transformé puisque presque entièrement reconstruit il sera aussi au XVII siècle. Ainsi lors de cette découverte, lors du décaissement du niveau O, il fut aussi trouvée dans la structure basse de ce même moulin une petite arche grandement bouchée assise juste en face de l’unique arche primitive et romane du vieux pont ; il fut également découverte sous l’assise même de la porte d’entrée faisant face hier au dit canal une pierre utilisée en réemploi laquelle, sculptée, malgré les usures causées par le temps qui sans jamais s’arrêter passe et repasse, nous a montré un visage humain (Cette pierre sculptée malheureusement n’a pas été récupérée lors de ces travaux ; elle est aujourd’hui enfouie à 60 cm environ sous le nouveau niveau O).

Il est a regretter que la ville de Dinan et la ville de Lanvallay, toutes deux « possesseurs » en indivis de l’Histoire du prieuré du pont à Dinan, n’aient pas ensemble suivi le déroulement de cette réfection afin de pouvoir préserver ce même canal . Celui-ci à mon avis, et cela au regard de l‘histoire du port de Dinan, au regard de l’histoire de son vieux pont et de toute l’authenticité du lieu, aurait très probablement mérité d’être « intégré » dans cette réfection en cour de réalisation apportant ainsi au site du port un complément d’informations, un complément de richesses sociales ou humaines.


Après la disparitions de ses dalles de recouvrement il fut refermé protéger par un plancher de bois sur lequel « plancher de bois » fut coulée une grande dalle de béton ; il ne reste de celui-ci aujourd’hui que les quelques photos personnellement prises ici montrées.

Cette ancienne cartographie montre les bancs de sable et la réelle faible importance de la rivière lors des marées basses ; le lit de la rivière était alors presque au plus bas, l’eau de la rivière était alors presque inexistante et le passage à gué était alors même possible. Photographie de madame Ida Boucheneb.