La maison de Jan Lechapelier

La maison du sieur de Cuccillé Jan Lechapelier

Gravure de 12.5cm x 8cm à la pointe sèche représentant le port de Dinan-Lanvallay.

Œuvre réalisée entre 1793 et 1829. Gravure de Skelton.

Ce travail représente en autre, en fond de plan, la maison à pans de bois du sieur Jan Lechapelier cité vivant en 1671; soit à l’emplacement de l’actuelle maison sise au 39 de la rue de la Madeleine, en Lanvallay. Cette maison sera entièrement détruite pour être refaite à neuf en la dite année 1829.


Le quai talard coté Lanvallay alors n’existait pas encore…
Ce dessin montre aussi la petite passerelle en bois qui sera en 1793 réalisée à la place de la 4ème arche ; il montre aussi l’existence d’une 5ème arche enterrée aujourd’hui sous le bitume, à l’entrée du pont, devant la cale descendant sur l’eau.
Bien que allouée en 1756 par le Conseil de Bretagne les 12.000,00 francs donnés à la ville de Dinan pour la réfection du Talard de Lanvallay non toujours pas été tous utilisés. En effet le quai Talard en tant que « quai » n’existe pas encore et la cale menant à la rivière, à la sortie du pont, elle non plus. Les travaux propres du dit quai Talard commenceront en 1756 par la démolition, après expropriation,  de la maison du sieur Pierre Salmon celui-ci de son état marchand tanneurs et fermier général du seigneur prieur pour l’ensemble de ses biens temporels. Celui-ci possédait alors sa maison et son entrepôt juste en face de la rivière, sur le talard, proche du pont.
Le bâti dudit sieur Pierre Salmon, ici absent sur ce tableau peint après 1793, n’est donc pas représenté puisqu’il sera effectivement détruit en la dite année 1756, année en laquelle le dit sieur Salmon fera construire sa dite nouvelle maison un peu plus haut sur le quartier, à l’actuel n°21 de la rue de la Madelaine.

La maison de Jan Lechapelier avant 1829, année de sa reconstruction dans la continuité du nouvel aménagement du port de Dinan commencé vers 1739

Cette maison avait échu au dit Jan Lechappelier par les droits d’hérédité de sa femme laquelle, Julienne Rolland, était déjà décédée en la dite année 1671 ; celle-ci de fait était la fille de Nicolas Rolland et d’Olive Hudebert tous deux sieur et Dame des Croix au dessus de la rue de l’Abbaye Nicolas étant aussi sieur de la Vieille-fosse (Cette dite Vieille-fosse était je pense très probablement le nom de la cour assise vers midi au derrière de cette même maison).
Fermier général des biens temporels du prieuré de la Magdeleine Nicolas était le propre fils de Rolland Rolland et de Janne Ferron le dit Rolland Rolland étant sieur de la Croix-Verte et possesseur de la dite grande Maison de la Croix-Verte toute proche assise.
Possesseur du manoir de Vauboeuf, à Port Saint-Jean, proche de Plouer, Janne possédait aussi pour moitié la dite grande hostellerie de Tourondel mais également les métairie et maison des Salles assises au dessus de la Rance, au débouché haut de l’actuelle rue de la Madeleine.

Fin XVII siècle
Un bâti professionnel au pont à Dinan en Lanvallay

Aujourd’hui

Maison déjà « commune » lors de la succession de Jan Lechappelier il sera dit en 1671 que celui-ci était entré en la possession de celle-ci par les droits de sa femme, celle-ci héritière de son père, le dit Nicolas Rolland, mais aussi par un premier acquêt établit entre lui même et Bertrand Prioul époux de Guillemette Lesenice, puis par un second acquêt établit entre lui même et Michel Lucas sieur de Baudouin, et enfin par un troisième acquêt toujours établl entre lui même et Michel Lucas sieur de Saint-Buc, celui-ci époux de Julienne Lebret.

L’activité du port de Dinan est très ancienne puisque son pont sera déjà existant à la charnière des XI et XII siècles, puisque au XVI siècle certaine draperies quitteront Dinan pour être acheminées à Cadix Dinan étant une ville de drapiers dès le XII siècle, puisque certains sieurs, cela à l’image du sieur de Pelineux Lesné en Lanvallay, partiront au loin le fils de celui-ci naissant au royaume de Lima, au Pérou.
Il est cependant très difficile de remonter avec précision cette même activité au-delà de la fin du 18ème siècle, avant la Révolution Française, puisque les documents anciens nous font alors terriblement défauts.
Nous ne connaissons réellement des anciennes activités économiques de ce port que la période propre au 19ème siècle, via la presse du moment, période d’abord liée à la navigation à voile, et cela grace au transport des marchandises transportées par la Rance; ce transport en la seconde moitié du XIX siècle sera rendu beaucoup plus régulier par la réalisation du canal de l’Ille et Rance.
Etaient alors acheminées à Dinan depuis Saint-Malo moultes denrées, moults matériaux, tant le sel que les bois et les grains en tout genres par exemple.
Le port de Dinan connaitra cependant une explosion économique dès le début du XVIII siècle celui-ci étant presque entièrement restructuré à partir 1736 et cela bien avant que n’apparaisse ici une toute nouvelle navigation.
Dans la seconde moitié de ce même XIX siècle moultes de ces mêmes marchandises au lendemain de la réalisation du canal d’Ille et Rance seront en effet transportées par une toute nouvelle navigation, celle déplacée grace à la seule force de la vapeur.
Et auparavant ?
Le bâti existant ou disparu, ainsi que ses descriptions éventuelles, peuvent t’ils nous aider à combler ce vide important ?
Certes. Nous faut-il encore posséder des actes notariés anciens lesquels pourraient alors se révéler être des sources d’informations très intéressantes [Pour le XVII siècle, et pour la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan, ainsi que pour la paroisse de Saint-Malo de Dinan, cela au port de Dinan lui même, certains de ces actes existent cependant. Il est en effet un registre lequel fut rédigé au XVII siècle afin de répondre au besoin du « papier terrier » lequel terrier était régulièrement mis à jour pour référencer les biens bâtis. 
L’année 1676 nous apprendra ainsi la possession par Jan Lechapelier de l’une de ses propres maisons assises en la paroisse de Saint-Sauveur de Dinan, au pont de Dinan, maison jouxtant et la rivière et proche du moulin du roi ; il s’agit ici de l’ancien auberge des Trois Rois bien hier, avant la dite 1676, de ses propres père et mère, à savoir celui de Josselin Lechappelier et de Janne Lerenec].

La commune de Lanvallay sur son territoire contient peu de maisons anciennes antérieures au 17ème siècle ; les plus anciennes semble devoir être situées au port de Dinan dans le bas de la rue de la Madeleine et de la rue de l’Abbaye, au lieu dit hier la Croix-Verte.
Portant l’activité économique de ce port, restructuré en effet à la fin du 18ème siècle, eu une part de responsabilité, ou un rôle non négligeable, dans la transformation de tout un pan de ce même bâti. En effet certaines de ces maisons ont été très modifiées en leur façade respective et il nous suffit parfois de nous arrêter et de les regarder, avec attention bien sur, pour remarquer des modifications multiples apportées à leurs propres pierres.

Dinan a été très courtisé au 18ème et au 19ème, par les peintres anglais, et ces derniers sur leurs toiles colorées nous ont alors laissé des images de ces bâtis originels, bâtis aujourd’hui très modifiés à défaut d’avoir entièrement disparus pour certains. Nous possédons ainsi, au travers de leur propre travail, des informations visuelles ou représentatives du dit bâtit d’alors si nous acceptons, bien sur, leur propre perception personnelle du sujet peint.
Nous avons envers nous, personnellement, la description de quelques unes de ces maisons très bien décrites dans leur intérieur sur un acte de dénombrement daté de 1781, donc de la fin du 18ème siècle (Notamment celui décrivant l’état des lieux complet du grand logis de la Cour de Bretagne, acte rédigé en 1781).

Malheureusement la totalité des maisons relatives à ces quelques actes ne sont que des maisons dite d’habitations et non pas des maisons dites professionnelles. Quoiqu’à cette même époque il était courant que l’une puisse faire l’autre également.
Bref nous n’avons ici aucune description claire et précise pouvant nous donner, même approximativement, par le dessin ou autre trait, une description d’une activité économique établie au port de Dinan avant le 18ème siècle.

Cependant une pièce écrite d’exception existe à la bibliothèque de Dinan ; ses archives contiennent en effet l’une de ces pièces tant recherchées.
Il s’agit de la description d’une maison à usage professionnel située sur le port de Dinan, rive de Lanvallay, lorsque le chemin de halage courant vers Lehon n’existait pas encore. Cet acte a été rédigé en 1671 afin de pouvoir régler les droits d’une succession et, au travers de son contenu, nous avons enfin la description, ou la seule trace écrite, décrivant même sommairement, l’intérieur d’un bâtit à usage professionnel, bâti assis au pont à Dinan celui-ci comportant cependant plus cuisines et plusieurs chambres et anti-chambres. L’un de ses nombreux greniers servait à entreposer le sel.
Cet acte nous confirme, et cela à lui seul, l’existence de cette activité économique antérieure au 18ème siècle tant recherchée ici même.
Nous avons donc aujourd’hui, par cet acte notarial successoral, ainsi que par un tableau dessiné par un peintre anonyme, la description tant extérieure que intérieure de ce même bâti, bâti alors non modifié en ce même dessin puisque celui-ci sera en effet réalisé avant 1829, sera réalisé avant que cette même maison soit entièrement détruite et remplacée.

Ce bâtit professionnel à pans de bois, détruit et depuis remplacé il est vrai, serait aujourd’hui assis à l’emplacement de l’actuelle maison située au 39 de la rue de la Madeleine, en Lanvallay, au port de Dinan.
Voici maintenant notre transcription personnelle de cet acte originel daté de 1671
(Cet acte a été pour notre travail important celui-ci nous ayant permis en effet d’implanter géographiquement certains patronymes dans la rue du Four).

La cour de la Vieille fosse appartenant en 1671 au dit Jan Lechappelier alors veuf de Julienne Rolland.
Celle-ci était entrée en possession de la dite maison par droits d’hérédité lui provenant de son père, le dit Nicolas Rolland, celui-ci sieur des Croix en Lanvallay mais aussi sieur de la Vieille fosse. En premier plan le petit passage menant à la rivière.
Les deux petits celliers de Jan Lechapelier possédant en 1671 deux anneaux de latrines.
Ces derniers en la seconde moitié du XIX siècle et au tout début de XX siècle seront deux petits ateliers ; ces ateliers semble avoir toujours été le bien de la maison sise au n°8 rue de la rue du Four, maison ayant appartenu en 1671 au sieur Charles Forest maistre boulanger de son état à Dinan (Cette maison ne communique pas directement avec cette cour, cour peut être nommé la Vieille-fosse à la fin du XVI siècle. De la Vieille-fosse sera en effet alors le possesseur Nicolas Rolland et Olive Hudebert, sa femme, tous deux « propriétaires » de cette maison ici étudiée lesquels, par droits d’hérédité, transmettrons celle-ci à leur fille, Julienne, la propre épouse du dit Jan Lechappelier. Cour commune desservant toujours aujourd’hui la dite ancienne maison du dit Jan Lechappelier, desservant également toujours les n°4-6 et 8, et ayant hier aussi desservie celle assise au n°2, le 24/04/1622 sera dit aussi sieur de la Vieille fosse noble homme Jan Brian ce patronyme à la Magdeleine étant lui aussi alors présent).

Le quatriesme jour de Juillet mil six cents
soixante et onze devant les nottaires royaux a dinan soube signans a comparu la personne honeste
– homme Jan Lechapellier sieur de Cucillé en son…(nom ? mot illisible) et faisant pour soes enfans de son mariage avecq feu
– damoiselle Jullienne Rolland, demeurant a sa maison, 
(1) au foubourcq du pont de cette ville de Dinan, lecquel en acquet
– et en la dicte qualittée confesse este homme subject et justiciable du
– Seigneur prieur de la Magdeleine 
(2) au pont a dinan et de luy tenire presemment par la dicte juridiction de la

– Magdeleine, seavoire une grande maison sittuée cea (céans, par ici…) le foubourcq de la Magdeleine du dict dinan
– couverte d’ardoise consistante en deux cerliers 
(celliers) un grenier a sel, deux cuisines, deux chambres basses
– servant de cuisines cincq antichambres, et boutiques, avecq les estaux porche et devanture, 
(3) six
– chambres haultes avecq les greniers et galetazes 
(4), autre logement au boult le joignant vers la rue

– du Four (5) consistant en deux cuisines, deux chambres et grenier au dessus, la cour au coste de
– la dicte grange, maison ou lon entre, tant des dicts cerliers que par une grande porte sur la dicte rue
– du four avecq son escallier de pierre jusques a la riviere de Rance, dans laqlle cour souvre deux petits
– cerliers et greniers et deux anneaux de latrinnes, le tout couvert dardoises, avecq ces apartenances et
– despandances sans reserves, lesquelles chosses le dict sieur de Cuccillé possede en son nom et que recu
– tant par sucession escheue a la dite Rolland sa femme de Nicollas Rolland sieur des Croix Rolland 
(6)
– de damoiselle Ollive Hudebert, sa femme, ses pere et mere que par acquest, davecq Bertand Prioul

– et Guillemette Lesenice sa femme et de sieur Jan Cheuvel sieur de Badouain (7) et Michel – Lucas(e) sieur
– de Saint Buc, et Julienne Lebret sa femme, sur tout que yl doibt de laute a son dict seigneur 
seavoir au jour

Sainct Gilles un demie monnoie, (8) et au jour de la chandeleur au SS.(Saint Suivant) un demie monnoie et
– au son de la cloche suivant lusage du fief, les dictes maisons logement la cour et despandances
joignant du

devant le coste avecq carouel (carrefour)de la magdeleine et rue du Four par le derriere et boult au pont
– et riviere de Rance, et de lautre boult a maisons de Jacques de Serville sieur des Maretz 
(9) et
de Charles

Foreste, plus en la dicte qualitté Rolene ( ?) du dit prieuré, un jardin sittué en la dicte rue
du Four

contenant dousses coudées de laises ou envirron, joignant dun coste a autre jardin apartenant a Jullien Aubry
sieur de la Daviais i la et en partye hérittier Dollive Hudebert , dautre  a enfant
de Janne

Lesné veufue (veuve) de Gilles Lefrançois sieur des Rochettes (10) comme acquereur davecq Pierre
– Marot 
(11) sieur du Motay, d’un boult à la dicte rue du Four et de lautre a la dicte riviere de Rance. Suivant
– l’audic 
(12) il confesse debvoire pour chacun et de lautre deux sels six demie monnoie, au jour efet (prenant effet)
– de Saint Gilles foire a dinan, savantaige 
(davantage) un petit courtil (14) sittué au dessus de la rue de la Baye(pour abbaye)
– apellé le courtil Clerette 
(15) contenant saize coudees de laise joignant dun coste aux heritiers d’Ollivier Girard
– sieur de la Vallee 
(16
) austre coste le chemin au tier (17) conduisant de la dite rue de la Baye au chemin des Croix
– de Couaquen
(18)et dun boult a terre de Macé Douillet heritier de Françoise Rebour feufe avec de lautre (19) et faire
– obeissance a cause des dictes chosses .suivant coustumes, ce quil pouver faire et continuer et de
– par ce les rentes ci dessus spécifiees pour ladvenir a son dit seigneur et faire sur hypoteque
– dicelles chosses fruicts et revenus pour avoir touttes……….
(mot illisible) suivant lordonnance
– tarifiant le dict sieur de cucille en son dict nom a sa congnoissance
– pour le repetter en justice a justice a son procureur Mr 
(espace laissé non écrit…) et chacun le
– premier requiet sans revocation, gre condanne 
(20) par notre cour de Dinan avec submission (soumission)
– et prorogation, les invections faites en lestude de messire Massu notaire royal au dict dinan avec le signé 
(signature)
-du dict sieur de Cucillé et les dicts
….(mot illisible)

Fait a la jurediction du prieuré de la Magdeleine du Pont de Dinan devant
– Massu le senechal et son juge le mardi septieme juillet mille
– six cent soixante onze a comparu le dit Lechapelier sieur de Cucillé lequel
– a fe verisfié la presente piece veritable et la cellé
aussi

phrase illisible…………………………………………………
Ont signés : Lambert greffier ; Jan Lechapelier ; Massu notaire royal.

Signature de Jan Lechap(p)elier

Annotations ou tableau explicatif complémentaire

1– L’auberge des trois Rois ; elle serait aujourd’hui posée sur la chaussée et accolée à la boulangerie actuelle du port de Dinan.
2– Seigneur prieur : Comme tout prieuré, le prieuré de la Magdeleine était une seigneurie. Le plus ancien seigneur connu actuellement est Jehan Le Clerc, prieur comandataire du prieuré de la Magdeleine en 1543.  
3– Devanture : Partie extérieure d’une boutique.  
4– Galetaze : Nom donné anciennement à un logement pratiqué sous les combles, grenier ou mansarde.Ce terme était aussi utilisé pour designer les pierres d’étales situées dans les embrasures de fenêtres, pierres basses sur lesquelles se faisaient les ventes.  
5– Rue du Four : Ainsi nommée par la présence du four prieural. Ce four est cité dès 1556 sur un acte de dénombrement relatif à l’énumération du bâti de cette église. 
6– Croix Rolland : En Lanvallay où s’élève aujourd’hui la résidence sise rue du Rocher. Jadis était ici présent un château ayant été construit au 12ème siècle.
7– Badouain : La terre dite de Baudouin située à l’extrémité du quai de Dinan à la Courbure. Ancien moulin. Vincent Leroy sieur de la Chesnaye et époux en première noce de Marie-Rose Jan dite demoiselle de Baudouin épousera, en seconde noce, Laurence Lechapellier. Voir arbre de généalogie…  
8– Monnoie : N. f. XIIe siècle, Emprunté du latin moneta, tiré du nom de Juno moneta, « Junon qui ave…monnaie ». 
9– Marets : Terre située au dessus de l’actuelle vieille rivière à la Courbure.  
10– Rochettes : Manoir situé en Lanvallay construit soit à la fin du 16ème siècle soit au début du 17ème siècle par la famille Lefrançois. 

11– Pierre Marot : Fils de Macé Marot et de Guillemette Rolland sieur et dame du Cheminneuf en Lanvallay.Trésorier du Prieuré de la Magdeleine. Leur pierre tumulaire est aujourd’hui exposée en le bas de la rue de l’Abbaye.
12– L’Audic : Peut-être Auditeur; fonctionnaire chargé de préparer les décisions dans certains tribunaux administratifs.
13– Sels : Sur certains de ces actes notariés, les sommes dues pouvaient êtres versées en natures diverses. La gabelle, impôt sur le sel sous l’ancien régime, rendait obligatoire le fait d’acheter annuellement, pour tout sujet du roi, une certaine quantité de sel. Ici on note la présence d’un grenier à sel avec tous les bénéfices que cela suggère… 
14– Courtil : Petite pièce de terre sur laquelle on cultivait le lin ou le chanvre.
15– Clerette : Pour Clair ou Claire. Une fontaine dite la Fontaine Clairette est citée dans la vallée de Bretagne surplombant la rue de l’Abbaye dans un acte notarié du 18ème siècle. (Une venelle de servitude menant à la fontaine Clairette…) Cette vallée dite de Bretagne surplombe toujours et la rue de l’Abbaye et la rue dite alors du Chemineuf, aujourd’hui la rue de la Madeleine. 
(Cette rue sera également appelée chemin de St-Malo et de Dol sur un plan de Garengeau daté de 1701).Cette venelle de servitude assure toujours la desserte de ce grand verger appelé depuis le 18ème siècle la « Vallée de Bretagne ». Ce verger sera la propriété en 1723 de François Asseline, époux de Perrine Guérin, dit sieur du Cheminneuf. (Note : Janne Jan, née vers 1590, épousera Olivier Guérin dit sieur du Cheminneuf ; elle est la belle sœur de Gillette Marot fille de Macé Marot sieur du Cheminneuf ci-dessus)
16– Vallée et Chemin au Tier : Peut-être la Vallée de Bretagne toujours desservie aujourd’hui par cette voie de servitude laquelle desservait en 1771 et la fontaine Clairette et la vallée de Bretagne. Dans la rue de l’Abbaye n’existe qu’une seul voie de servitude et c’est cette dernière. 
17– Nous avons sur cet acte un Courtil dit le courtil Clerette lequel est borné comme suit : Joignant d’un côté aux héritiers d’Ollivier Girard, sieur de la Vallée 
(Vallée de Bretagne ?) par l’autre côté par le chemin au tiers conduisant de la rue de l’Abbaye au chemin menant aux Croix de Coëtquen. Nous avons à faire ici à un chemin second (trait d’union) entre la dite rue de L’Abbaye et le chemin menant sur la route de Dol et de St-Malo. Ce chemin de servitude, aujourd’hui privatif et coupé dans sa remontée par la rue actuelle du Lion d’Or, construite lors de la réalisation du viaduc, est peut-être cet ancien chemin cité ici pour délimiter le courtil de Jan Lechapellier. Si cela est, ce passage, aujourd’hui servitude, était hier une petite voie de communication ou petit raccourcit pour atteindre, à travers les hauts Coteaux, le chemin principal menant à St-Malo. 
18– Couaquen : Pour Coëtquen, seigneurie en St-Helen. Dans l’acte de dénombrement du prieuré de la Magdeleine, acte daté de 1543, la rue de l’Abbaye est ainsi appelée : Le chemin de l’abbaye quel (lequel) conduist es 
(en les) Croix de Coïsquen. La rue actuelle de la Madeleine, anciennement rue de la Magdeleine ou du Chemin-Neuf n’existait probablement pas encore à la fin du 15ème siècle. Le premier sieur du Cheminneuf, portant ce titre, est Jean Marot né au début du 16ème siècle, père de Macé Marot ci-dessus dit sieur du Cheminneuf également. Il est le premier à porté ce titre ; son père et son grand-père étant tous les deux sieurs de la Meffray en Saint-Samson. Jean Marot décède le 15 mars 1581 et le titre donné à son bien bâtit, peut-être la maison actuelle assise à l’angle et de la rue de l’Abbaye et de la rue de la Madeleine, peut correspondre éventuellement à l’apparition de ce chemin de communication plusieurs fois modifié depuis dans son tracé. Seul le chemin de l’Abbaye, chemin situé dans le prolongement de la rue actuelle dite du Jerzual, permettait alors de remonter et à pied seulement, sur les hauteurs de Lanvallay et de prendre ainsi soit la direction de Rennes, située à droite de la ville de Dinan, soit la direction de Saint-Malo via la seigneurie de Coëtquen en Saint-Helen. Cette bifurcation se faisant quant à elle sur la gauche de la ville de Dinan. Il semble donc ne pas avoir eu de sortie principale et carrossable du port de Dinan par la rive droite, au port de Dinan, avant la réalisation de ce chemin appelé « le Cheminneuf ». La liaison en voiture à cheval de Dinan-Lanvallay et Lanvallay-Dinan, jusqu’au 16ème siècle, devait très probablement se faire à partir de la Porte du Guichet défendant le château de Dinan, via le chemin aux Anes situé en amont du pont de Léhon. 

19– Feufe avec de lautre : Macé Douillet héritier de Françoise Rebour veuf de Françoise Rebour
(de l’autre…)