De la noblesse à la bourgeoisie : trois siècles d’héritages à la Landeboulou

Une terre racontée par Jean-Pierre, relue par Elios.

La Landeboulou, aux origines de Lanvallay

Avant d’être maison, Landeboulou fut un nom.
Sa plus ancienne trace, Landa Boilot, ouvre à la fois sur la terre et sur les hommes.
Deux origines se dessinent : la lande de Balao, moine venu de Landévennec, ou la lande de la rivière, seuil entre terre et eau.
La charte de fondation du prieuré du Pont à Dinan (1070–1117) cite deux témoins essentiels : Picot de Landa Boilot et Berhaudus de Lanvava.
Le premier rattache le nom à Balao ; le second désigne le vieux bourg primitif. Ensemble, ils incarnent les deux premiers lieux sociaux de Lanvallay, bien avant la mention paroissiale de 1132.
De Lanvava naîtra la famille des Lanvalei, attestée à partir de 1130–1140 avec William et Raoul, fils d’Alain filius Henrici.
Lanvallay signifie l’ermitage de Balao : Lan Balao → Lan Valao → Lanvalaio → Lanvalai
(Lanvalei) → Lanvallay. En parallèle, Landa Balao donna Landeboulou. Deux constructions jumelles, l’une spirituelle, l’autre toponymique.
Mais la terre de la Landeboulou plonge ses racines bien plus loin. Dès le VIᵉ siècle av. J.-C., enclos quadrangulaires et courbes structuraient déjà l’espace.
Au lendemain de la conquête romaine, des villas couvertes de tuiles s’élevèrent à la Croix Gohel, au Puits Harel, au Champ Hingant, à la Ville-es-Olliviers, au port Josselin… toutes irriguées par la voie antique de Lestra, reliant Redon à Alet via le vicus gallo-romain de Taden, aux portes mêmes de la Landeboulou.
Ainsi, depuis plus de deux millénaires, ce plateau cotissois porte la trace de l’homme : enclos de l’âge du fer, villas gallo-romaines, ports fluviaux, ermitage de Balao, puis charte fondatrice.
La Landeboulou n’est pas seulement un manoir : elle est un seuil, un nom de passage et une mémoire vivante, enracinée dans l’histoire de Lanvallay depuis l’âge du fer jusqu’à nos jours.

Généalogie

🏰 La Landeboulou
Probablement déjà existante à la fin du XVe siècle dans sa partie la plus ancienne, voici le revers de l’ancienne maison noble de la Landeboulou.
Messire Françoys Juete y est cité le 6 juin 1478, représenté alors comme le possesseur de la demeure. À ce titre, il apparaît comme le tout premier « sieur de la Landeboulou ».

Définition de « Maison noble »

Les « Maisons », par définition — nobles ou non — comprenaient la totalité des éléments constituant un même bien foncier. Ainsi, ce terme servait à désigner, pour une seule et même « Maison », l’ensemble du logis, de la métairie, des écuries, des celliers, de la cour et de ses murs, du puits, etc. Il en sera également ainsi au Pont à Dinan, lorsque, en 1608, sera établie pour son imposition la Maison roturière du Cheminneuf, alors bien de noble homme Thomas Guérin :

« Thomas Guerin pour cest logie, escurie, cellier, court, pui(t)s, jardin pourprin et enclos de la maison du Chemineuff, par denier 6 sols monnoie… »

À la lecture de cette phrase, il ressort que Thomas Guérin devait annuellement, en deniers trébuchants, reverser au prieur du prieuré de la Magdeleine au Pont à Dinan la somme de 6 soubz pour sa dite « maison » (6 sous : le denier était une ancienne monnaie française valant le douzième d’un sou, chaque denier ayant un poids en argent d’environ 4,50 grammes)

En revanche, lorsqu’elles étaient possédées par des seigneurs, les Maisons nobles — parce que non roturières — échappaient entièrement à ces mêmes impôts annuellement demandés. L’exemption fiscale était donc un des critères déterminants de la qualification nobiliaire du bien, indépendamment de son aspect architectural.
Car ce n’est pas tant la taille de la bâtisse que le statut de son possesseur et son rattachement à un fief qui conféraient à une maison le caractère de noblesse.
Il convient toutefois de distinguer la Maison noble du Manoir noble, bien que ces deux termes aient parfois été employés l’un pour l’autre dans les actes anciens.
La Maison noble désigne avant tout un bien foncier noble, intégré à un fief, détenu par un seigneur, et exempté d’impôts roturiers.
Elle peut être modeste dans sa structure — parfois à peine plus vaste qu’un logis paysan — mais c’est son statut juridique qui prévaut.
Le Manoir, en revanche, renvoie à une réalité plus spécifique, à la fois résidentielle, administrative et symbolique : il s’agit du siège principal d’un fief, là où se tenait autrefois la juridiction seigneuriale, où le seigneur exerçait sa justice (basse, moyenne ou haute).
Il comprenait souvent une salle noble, des dépendances importantes, un colombier, parfois une chapelle privée — autant de signes visibles du droit seigneurial exercé sur les terres environnantes.
Ainsi, toute Maison noble n’est pas nécessairement un Manoir, mais tout Manoir noble est toujours une Maison noble. L’un évoque un statut fiscal et foncier ; l’autre y ajoute un rôle juridictionnel et politique, souvent plus visible dans le paysage comme dans les archives.


« L’Histoire, de tout temps, fut ce ruisseau nourricier.
Finalement, chacun de nos mots d’hier ne serait rien,
s’ils n’avaient été puisés dans cette source souterraine,
où la terre parle bas et les silences éclairent les vivants.
Il en va de même pour la Landeboulou.
Nous sommes venus, non pas pour posséder…
mais pour la faire aimer. »


🏰 La Landeboulou

La Landeboulou est la plus ancienne terre noble de Lanvallay nommée par l’Histoire au travers de son possesseur. C’est en effet à son sujet qu’apparaît, pour la première fois, une mention indirecte de cette terre, dès la charnière des XIe et XIIe siècles.
Cette mention survient à l’occasion de la fondation du prieuré du Pont à Dinan — entre 1070 et 1118 — au travers d’un certain Picot de Landa Boilot
(Lors de cette fondation, la paroisse de Lanvallay ne semble pas encore devoir exister)
.

La seconde mention la plus ancienne de la terre de la Landeboulou — incluant cette fois sa maison — apparaît dans un rapport d’imposition daté du 6 juin 1478.
Ce rapport, établi par les trésoriers de la paroisse de Lanvallay, vise à recenser le nombre des Maisons nobles alors établies en la paroisse.
Ce jour-là, pour Lanvallay seulement, trois maisons nobles sont officiellement reconnues. Chacune d’entre elles bénéficie, au seul titre de sa noblesse, de métayers francs, c’est-à-dire exempts de fouages : des métayers n’obéissant pas à l’impôt, du fait que leurs métairies sont déclarées nobles elles aussi.
Ainsi, en 1478, seront dites « nobles » : – la Maison de la Sansonnais, bien de Gilles de Lescu
(ou Gilles de Lestic), – la Maison noble du Bois-Harrouart (Boaisharouart), – et la Maison noble du Colombier, toutes deux propriétés de Raoul de Monterfil (Monterfill).
Ces deux dernières relèveront, pour la dite année 1478, du même Raoul, seigneur de Monterfil. La paroisse de Lanvallay, en cette même année, ne comptait donc que deux seigneurs : Gilles de Lescu et Raoul de Monterfil.
À noter que Gilles de Lescu portera aussi, dans d’autres actes écrits, la désignation de « Seigneur de Lanvallay ».

Avant ce même jour du 6 juin 1478, trois autres maisons nobles étaient encore assises en la paroisse de Lanvallay.
Mais celles-ci, ayant été vendues à des gens de « bas état », de basse condition, à des roturiers, seront dans ce même rapport classées parmi les Maisons nobles devant fouages — autrement dit : soumise à l’impôt — leurs propriétaires du moment étant déclarés non nobles, donc simples roturiers.
Avant qu’elles ne soient vendues à des gens de « bas état », la paroisse de Lanvallay comptait donc six Maisons nobles, toutes alors exemptées de fouages.
Cet acte est important, dans la mesure où il nous confirme que même un roturier, au XVe siècle, pouvait se porter acquéreur d’une Maison noble, terres comprises.
Et ces terres restaient alors juridiquement nobles, malgré le statut roturier de leur nouveau propriétaire.
À l’inverse des autres « Maisons nobles » toujours tenues par des seigneurs, ces maisons acquises par des roturiers devaient simplement verser le fouage dû, comme toute terre non tenue par un noble.
Ces trois autres Maisons nobles, devant donc fouages en 1478, sont les suivantes : – la Maison de Beauvoirs (ou Beauvais), – la Maison noble de la Landeboulou, – et la Maison de la Tousche es Rousseaux (aujourd’hui Bois-Fougères).
La métairie noble de Beauvoirs, ses terres comprises, jadis bien de noble homme Allain le Provost, est alors entre les mains du roturier Perrotin Caro, homme de bas état, boucher du duc, contributif ès tailles à Dinan.
La métairie noble de la Landeboulou, hier encore bien de Messire Françoys Juete
(François Ivete, ou Ivette, ou encore Yvette), appartient en 1478 à un homme de bas état, Jehan Burgalle.
Enfin, celle de la Tousche es Rousseaux, ancien bien de noble homme Ollivier de Hirel, issu du pays de Dol, est désormais la propriété de Pierre Piron, homme de bas état, petit-fils de Perrot Piron, celui-ci de son vivant hôtelier établi au Pont à Dinan.
La famille Piron, en 1478, est pourtant déjà issue d’une noble et ancienne lignée, bien que Perrot Piron eût « provisoirement perdu » sa propre noblesse du fait même de son exercice comme hôtelier au port de Dinan, en la paroisse de Lanvallay.
Le susnommé Pierre Piron, seigneur de la Pironnais en Ploubalay, petit-fils du dit Perrot Piron, se portera effectivement acquéreur de Bois-Fougères, alors maison noble, et réactivera ainsi sa noblesse, mise jadis en sommeil par son propre aïeul.
Leurs armoiries, que l’on retrouve encore aujourd’hui en leur ancienne noble maison de Bois-Fougères, étaient :

🗺️ D’azur à la fasce d’or, accompagnée en chef de trois fleurs de lys d’argent, et en pointe de trois coquilles de même.

En 1478, il nous faut probablement voir en cette même hostellerie appartenant au dit sieur Perrot Piron l’ancienne hostellerie dite de Tourondel, citée à la Magdeleine en 1535. Toutefois, on peut également y reconnaître celle du Cheminneuf, mentionnée dès l’année 1608 comme étant le bien professionnel du sieur Thomas Guérin.

Picot de Landa Boilot
Vers 1070-1117.


🕯️ À propos du statut des maisons nobles en main roturière

Une maison noble demeure noble par nature lorsqu’elle est née telle, indépendamment de son possesseur du moment. Ainsi, lorsqu’une maison noble était acquise par un roturier, celle-ci conservait son statut de noblesse, mais les privilèges fiscaux qui y étaient attachés — notamment l’exemption de fouage — ne s’appliquaient plus.
Le roturier, ne pouvant faire usage des prérogatives nobiliaires, devait s’acquitter du fouage comme tout sujet roturier, bien que le bien lui-même demeurât juridiquement « noble ».

Il s’agit là d’un principe fondamental du droit féodal, qui distingue la nature du bien de la qualité du détenteur.



🕯️ À propos de la restauration de la jouissance nobiliaire

De même qu’un roturier ne pouvait jouir pleinement d’un bien noble — et devait s’acquitter du fouage en conséquence —, un noble pouvait, à l’inverse, restaurer l’exercice des privilèges nobiliaires d’un bien jadis mis en sommeil.
C’est ce que montre le cas de Pierre Piron, qui hérite ou acquiert la maison noble de la Tousche es Rousseaux, tenue auparavant par son aïeul Perrot Piron, hôtelier au port de Dinan, dont l’activité professionnelle avait entraîné une perte temporaire de la jouissance de la noblesse.
Dans le droit d’Ancien Régime, certaines professions manuelles ou commerciales, dites « dérogatoires »
(comme l’hôtellerie), étaient incompatibles avec l’état noble. Un noble qui les exerçait tombait en dérogeance, sans pour autant que la maison elle-même perde son caractère noble.
En reprenant la maison, Pierre Piron, reconnu noble (ou redevenu tel par droit héréditaire ou tolérance d’usage), rétablit donc l’usage noble du bien, et par là même l’exemption de fouage qui y était attachée. Ce mécanisme illustre la souplesse du droit coutumier : la noblesse pouvait s’assoupir sans disparaître, et se réveiller lorsqu’un noble en reprenait possession

🏨 XVIᵉ siècle — L’ancienne hostellerie de Tourondel, présente en bas de la rue de la Madeleine, au Pont à Dinan.

Cette hostellerie semble devoir apparaître au tout début du XVIᵉ siècle, au travers du sieur Tourondel.
Existe toujours aujourd’hui, assise au plus près de son emplacement, la « Fontaine Tourondel ».
Il n’est pas exclu que cette maison ait été, dès 1473, l’hostellerie du sieur Pierre Piron, cité alors à la Magdeleine comme hôtelier — cet homme de bas état dont la profession avait provisoirement suspendu la jouissance de sa noblesse. Cette hypothèse donne ainsi à l’édifice une antériorité certaine, plaçant son activité hôtelière dès le XVe siècle, bien avant que son nom soit associé à celui de Tourondel.
L’hostellerie, en 1533, bien du sieur Tourondel, sera citée dans un acte de rémission : cet acte, rédigé à la suite du vol d’une jument, mettra en scène le sieur Jehan Giffard, arrêté alors qu’il avait trouvé repos dans la dite auberge.
De fait, en ladite année 1532, à la Magdeleine du Pont à Dinan, il ne semble devoir y avoir qu’une seule hostellerie, celle de Tourondel.


🕯️ Nobles familles de Lanvallay avant 1478

La paroisse de Lanvallay comprenait cinq familles nobles : les de Lescu, les de Monterfil, les le Provost, les Ivette (ou Yvette), et les de Hirel celle-ci assise en le Pays de Dol dès le XIII siècle.
Entre 1478 et 1513, la métairie noble de Beauvoirs sera revendue à deux reprises :

– A la noble famille des de Taillefer, via Guillaume de Taillefer.
– Puis la famille le Chauff, originaire de Saint-Coulomb, seigneur de la Motte au Chauff.



🕯️Le cas de Jehan Burgalle et de la Landeboulou

Jehan Burgalle, homme de bas état, acquit de Messire Françoys Juete la métairie noble de la Landeboulou, contenant environ 24 journaux de terre. Il y ajouta 9 journaux et trois quarts de terres non nobles.
Le tout fut confié à son métayer, Allain Corbelen, et à sa mère.
Bien que roturier, Burgalle demanda l’exemption de fouages pour son métayer, arguant que, comme homme de bas état possédant une métairie noble, il servait le duc en habillement d’archer. En vertu de ce devoir de guerre, ses métayers échappaient donc aux fouages.
Ainsi, le principe du fouage ne dépendait pas seulement du statut du possesseur, mais aussi de la nature de la métairie, selon qu’elle était noble ou non. Un noble achetant une terre roturière devait payer le fouage ; un roturier possédant une terre noble pouvait, par son service militaire, obtenir exemption pour ses métayers


🗺️ Jehan Burgalle, homme de bas état, payant les fouages en ladite paroisse, a en icelle acquis de Messire Françoys Juete (Ivete) une métairie nommée Landeboulou, bien noble maison, contenant le tout environ 24 journaux de terre en bon pays, et a joint ledit Burgalle, depuis celui acquêt, les terres qu’il a acquises de gens de bas état, montant à 9 journaux et trois quarts de journal de terre. Tient celui Burgalle Allain Corbelen et sa mère francs et exempts de fouages, et dit vouloir défendre sa métairie par son droit, pour ce qu’il et autres gens de bas état et condition sont en possession de tenir leurs métayers francs et exempts de fouage, et que par raison de ce, il sert à la guerre le duc en habillement d’archer, lorsque les gens de bas état tenant fiefs nobles sont mandés…

La Landeboulou.
Peinture Elios Moy



🕯️
La transmission de la Maison noble de la Landeboulou

Avant le 3 décembre 1533, et du vivant de ses enfants, la Maison noble de la Landeboulou, métairie et terres comprises, va tomber dans l’escarcelle de Jehan Guyton, désigné alors « sieur de la Landeboulou », lui-même parent très proche de Thomas Guyton, seigneur de Lechapt en Léhon (source : BMS de Léhon).
Chronologiquement, Jehan Guyton aurait pu acquérir la Maison noble, avec métairie et terres, des héritiers du dit Burgalle.
La transaction, si elle n’est pas attestée dans un acte conservé, s’inscrit cependant dans une suite logique, dans la mesure où l’on perd ensuite toute trace des descendants directs de Jehan Burgalle, simple roturier devenu possesseur de cette terre noble.

🕯️Questions posées par la documentation

Du vivant du « noble homme François Yvette », cité en 1478, le village de la Landeboulou existait-il déjà ?
Doit-on voir en ce François Yvette, homme vivant au milieu du XVe siècle, le premier possesseur connu de cette métairie noble de la Landeboulou ?
La documentation, bien que fragmentaire, semble indiquer qu’il pourrait en effet en être le détenteur initial attesté, et donc à l’origine de son statut de maison noble proprement dite.
Autre interrogation : combien d’années, après 1478, faudra-t-il pour voir surgir l’actuel manoir de la Landeboulou ?
Tout semble indiquer que l’édifice que nous connaissons aujourd’hui est antérieur au XVIe siècle. Il aurait été progressivement édifié dès le courant du XVIe siècle, ce qui rend trompeuse l’idée reçue d’une origine purement « classique »
(XVIIe) pour son apparition.

🕯️La famille Guyton

La Maison noble de la Landeboulou demeurera au sein de cette nouvelle famille Guyton pendant deux générations entières, avant d’être une nouvelle fois vendue par Jehan Guyton, fils, lui-même fils de Jehan, premier du nom.
Deux actes de baptême permettent de penser que Jehan Guyton
(1er), sieur de la Landeboulou, était le frère germain du dit Thomas Guyton (ou Guitton), seigneur de Lechapt en Léhon.

Note généalogique annexe : les Ivette et les Champigné

Il est également attesté, au XVe siècle, un François Ivette, écuyer, seigneur de Boishamon, de Maugazon, de Benazé et de la Garenne, terres proches de Rennes.
Rien n’interdit de penser qu’il puisse s’agir du même homme que celui cité en 1478 comme possesseur de la métairie noble de la Landeboulou.
La possibilité d’un patrimoine multiple, réparti entre la région rennaise et celle de Dinan, est parfaitement envisageable dans le cadre des stratégies foncières nobiliaires du temps.
Ses armes étaient :

🗺️ D’argent, au chevron de gueules, accompagné de trois trèfles du même.

La famille noble de Champigné / de Champagné se retrouvera à plusieurs reprises, à la même époque et au siècle suivant, dans la région proche de Dinan, renforçant l’idée de réseaux nobiliaires familiaux actifs entre Rennes, Léhon, et Lanvallay au tournant des XVe–XVIe siècles.

1844
La Landeboulou et la Vieille-rivière

1844

Ici, en 1844, sont représentées en différents tons de vert toutes les parcelles cadastrales ne relevant que du seul château de Grillemont.
Ces terres, situées à l’orient, viennent buter sur le ruisseau du Port Josselin.
La Landeboulou, au travers de sa maison noble, est déjà citée dès l’année 1478.
En cette seconde moitié du XVe siècle, le château de Grillemont et ses terres n’existent pas encore, et il en va de même pour les deux métairies de Cornican et de Rehanet.
La première (Cornican) n’apparaîtra qu’au tout début du XVIIe siècle, la seconde (Rehanet) seulement au début du XVIIIe siècle.
Ces deux métairies ne surgiront donc qu’après l’émergence du château de Grillemont lui-même, au lendemain d’une probable division foncière, transformant la Landeboulou originelle en deux entités distinctes.
Le château de Grillemont, en ses premières formes (« pavillon »), semble en effet avoir été construit au lendemain du 12 octobre 1601.
La Landeboulou, citée pour la première fois à la charnière des XIe et XIIe siècles, apparaît alors au travers de la personne de Picot de Landa Boilot.
À cette époque, elle semble devoir s’étendre du nord au sud, de la rivière au chemin ancestral menant à Dol, et, d’occident en orient, s’asseoir entre le méandre de la rivière et le vieux chemin gallo-romain de Lestra.
La métairie noble de Cornican n’apparaît écrite dans les BMS de Lanvallay qu’au lendemain de l’apparition du château de Grillemont, c’est-à-dire après 1615, au travers du couple Bertrand Percevault et Raoulette Labbé.
Bertrand est cité comme témoin du baptême de Bertranne Barbier, née le 18 octobre 1615 (Archives de Lanvallay, image 231).
Quant à la métairie du Rehanet, elle n’apparaîtra pour la première fois dans les registres que le 15 septembre 1701, exactement.

En 1844
Le village de la Landeboulou, avec son ancien manoir et son château

18/1/ 1615
Maison de Cornican

« … Bertranne Barbier, fille de Guillaume et de Janne Du Val, ses père et mère, a esté baptizée sur les fonds de la Magdelaine du Pont à Dinan par discret don Jan, prieur subcuré de la paroisse de Lanvallay, et a esté tenue sur les dits fonds par honeste homme Bertrand Persevault, sieur de Coniquan, assisté de Janne Perrier, ses parrain et marraine. Faict ce dixhuitiesme jour d’octobre mil six cens quinze… »

1844.
Conican s’écrira aussi soit  Cornican ou encore Coniquan ou Cosniquan.
Après avoir été au tout début du XVII siècle le bien de Bertrand Percevault et de Raoulette Labbé sa femme, tous deux nés vers 1580, Conican sera hérité par leur fils lui aussi nommé Bertrand. Celui-ci épousant Michelle Maingard prendra UNION dans une grande famille de navigateurs malouins. En 1844 Conican relèvera du seul château de Grillemont.
2025
Conican.

Le 15/12/1701
Voici la première citation de la métairie du Rehanet


…Perine-Rose Louvier fille de honorable homme François Louvier et de Marie Tregnon ses père et mère a esté baptizée sur les saints fonfs baptismaux de l’église de Lanvallay par Messire Jan Gigot recteur de ce lieu et tenue sur iceux par maistre Jan Lorre Sieur de la Maisonneufue parrain et damoiselle Perinne Lesné Dame de Rehanet maraine qui ont signé le quinsiesme jour de decembre mil sept cents un…

🕯️Le village de la Landeboulou

Aujourd’hui encore, les actuels possesseurs du château de la Landeboulou conservent des terres assises au plus près de l’ancien passage à gué. Au-dessus de celles-ci s’étendent encore les terres de Champguerard, terres qui, au XVIᵉ siècle, appartenaient au frère germain de la possesseure de la Landeboulou.
Le village actuel, proche de son vieux manoir et de son pigeonnier, offre une image fidèle de ce qu’il fut à la fin du XVIIIᵉ siècle : toutes ses maisons étaient déjà implantées en 1811.
Une seule paraît bien plus ancienne — probablement du XVIIᵉ siècle.
Deux autres, présentes en 1811, ont aujourd’hui entièrement disparu.
La maison du XVIIᵉ siècle, située juste au-delà du manoir, pourrait être celle même de la métairie citée en 1478, alors bien de Jehan Burgalle, homme de bas état, acquéreur de Messire François Ivete.
L’une des maisons encore debout aujourd’hui possède une pierre datée de 1646, remployée dans sa structure.
Cette maison se trouve à proximité de l’ancien puits du village, et atteste par sa seule existence de l’occupation du lieu dès la première moitié du XVIIᵉ siècle.
En 1811, le village — la métairie du Rehanet comprise — semble compter, d’après le premier plan cadastral, un ensemble de 19 à 20 foyers.
En 1836, lors du premier recensement officiel de la population, ce nombre reste inchangé.
Ces familles étaient alors très apparentées les unes aux autres, comme il en allait dans tous les petits villages de France et de Navarre.
Dix-neuf maisons sont ainsi répertoriées pour dix-neuf familles. Chacune avait deux ou trois enfants, qu’ils soient en bas âge ou déjà au travail.
Ainsi, entre 50 et 60 âmes vivaient à la Landeboulou au tout début du XIXᵉ siècle.
Les différents métiers répertoriés ici même en 1836 témoignent de la diversité modeste mais bien réelle de la vie quotidienne au sein du village de la Landeboulou.
On y trouve les métiers de laboureur, charpentier, menuisier, tailleur d’habit, tisserand, ainsi que ceux de domestiques et de ménagères, ces figures discrètes et essentielles de chaque foyer rural.
Un cas singulier retient l’attention : celui d’un habitant qualifié à la fois de « journalier – cuisinière – jardinier », fonction attestée pour le seul service du château, signe de la structuration interne d’un domaine aristocratique qui, à cette époque encore, exigeait une main-d’œuvre polyvalente et dédiée.
Certaines actes de baptême
(BMS de Lanvallay), rédigés vers 1770, citent déjà les enfants comme étant « né(e) au village de la Landeboulou », preuve que le toponyme s’était imposé dans les usages bien avant la codification cadastrale de 1811.
Cette appellation, loin d’être purement géographique, est révélatrice d’une identité communautaire forte, enracinée dans le lien entre les familles et leurs lieux de vie.
Il est à noter que la plupart des maisons et terres du village — qu’elles soient proches du manoir ancien, du pigeonnier, ou disséminées dans les replis de la colline — ont appartenu, au fil des générations, aux possesseurs successifs du manoir puis du château de la Landeboulou, et donc également à ceux de Grillemont.
Ce lien foncier, presque organique, entre les demeures villageoises et la maison-mère, témoigne d’un mode d’organisation seigneuriale encore très présent au XIXᵉ siècle, bien qu’atténué par les soubresauts révolutionnaires.
Il en va encore aujourd’hui ainsi pour la très grande majorité d’entre elles, comme un fil invisible maintenant les lieux sous une même respiration terrienne, familiale et historique.

Le manoir et le pigeonnier de la Landeboulou

Peut être une image de carte
1811
La Chouanière assise au dessus du manoir de la Landeboulou

📜 1533 — Preuve de la présence de Jehan Guyton, sieur de la Landeboulou
Acte de baptême daté du mercredi 3 décembre 1533, extrait des registres paroissiaux :
« Mercredi tiers jour de décembre mil cinq cens trante et trois fut baptisée Jehanne Guyton, fille de noble homme Thomas Guyton et de Françoise Tirecocq, sieur et dame de Lechapt.
La tint sur les fonts maître Jehan Guyton, sieur de Landeboulou, et en a témoigné avec d’autres le dit jour et an ci-dessus. »

Ce document confirme formellement que Jehan Guyton, oncle paternel de la baptisée, portait dès cette date le titre de “sieur de la Landeboulou”. Il est désigné ici comme parrain de Jehanne, fille de Thomas Guyton, seigneur de Lechapt en Lehon, et de Françoise Tirecocq.
Cette mention vient ainsi appuyer la transmission familiale directe entre les Guyton de Lechapt et la propriété noble de la Landeboulou, déjà établie à cette époque comme seigneurie reconnue.


Le Rehanet
Le nom de la métairie du Rehanet
apparaitra écrit pour la première le 15/19/1701
2022
Le Rehanet
1844.
Au Réhanet n’existe en 1844 que la métairie en les parcelles 229 et 234; en 1831 cependant trois feus ou trois familles seront ici même présents en cette métairie.

Les actuelles habitations non encore assises en les parcelles n°228 et n°236 en 1844 n’existent pas encore.

🕯️Les Guyton, Marot et LegaultSieurs et Dames de la Landeboulou

Assis au plus près du port Baudouin, sur son surplomb même, le village de la Landeboulou fut, dès les premières heures du XIXe siècle, en sa partie basse, un lieu de débarquement pour une navigation marchande qui y déchargeait régulièrement bois de construction et autres matériaux.
Le village était alors couramment emprunté pour remonter vers la route menant à Dol, passant au plus près de la métairie du Réhanet et du château de Grillemont.
Les marchandises non destinées à Dinan échappaient ainsi à son port et à son goulet.
Le Réhanet, ancienne métairie dépendant du château de Grillemont, comptait trois feux ou familles en 1836.
La terre de la Landeboulou, très tôt, semble s’être étendue entre le méandre de la Vieille Rivière et le port Josselin, jusqu’au ruisseau du même nom.
Ce dernier, par son bras boisé, délimite encore aujourd’hui la Landeboulou de la vaste terre des Champguerard, aux confins de Saint-Piat, ancien bourg de Pleudihen.
Au XVIe siècle, les terres de Champguerard formaient déjà la continuité de celles de la Landeboulou, les deux ensembles ne constituant ici même, au-dessus de notre petit fleuve, qu’un vaste plateau.

En 1590, la terre de Champguerard appartenait à noble homme Macé Marot, sieur des Champguerard et du Chemineuf à la Magdelaine du Pont à Dinan.
De sa charge, il était procureur fiscal du prieuré de la Magdelaine.
Sa sœur Denise, née vers 1580 — tous deux enfants de Jean Marot, sieur du Chemineuf — aurait-elle apporté à son époux Guillaume Legault, sieur de Vildé en Quévert, procureur et greffier au présidial de Dinan, avocat du roi et économe de l’hôpital en 1614, la terre de la Landeboulou, hier encore bien du dit Jehan Guyton ?

🕯️Les Guyton

Avant d’être le bien de la dite Denise Marot, la terre noble de la Landeboulou fut, vers 1530 — soit deux générations auparavant — le bien propre du dit Jehan Guyton. Son frère supposé, Thomas Guyton, tous deux nés vers 1500, fut de son vivant seigneur de Lechapt en Léhon. Jehan Guyton, sieur de la Landeboulou, est en effet cité comme parrain le 3 décembre 1533 lors du baptême de Jehanne Guyton, fille de Thomas Guyton, seigneur de Lechapt.
Il y est explicitement qualifié de « sieur de la Landeboulou », ce qui prouve qu’il en était déjà le possesseur à cette date — maison noble et métairie comprises.
En 1530, les seigneurs de Lechapt en Léhon, déjà ancienne noblesse au XVIe siècle, descendaient de Josselin Guyton, cité dès l’année 1446.
Bien que seigneurs sur leurs terres de l’Échapt, ces derniers ne possédaient aucun droit de justice : ceux-ci relevaient directement des prieurs de l’abbaye Saint-Magloire de Léhon.



🕯️
Preuves de la passation des Guyton aux Legault-Marot

  • Jehan Guyton, né vers 1500, est cité comme « sieur de la Landeboulou » dans un acte de baptême issu des BMS de Léhon. Ce baptême, daté du 3 décembre 1533, concerne Jehanne Guyton, supposée nièce du dit Jehan, fille de Thomas Guyton et de Françoise Tirecocq, tous deux alors Sieur et Dame de Léchapt en Léhon.
  • Jehan Guyton est à nouveau mentionné, toujours comme sieur de la Landeboulou, le 22 mars 1540, lors du baptême de Perrine Duval. Il y est accompagné de Françoise Tirecocq, qui est marraine de l’enfant.
  • Ce même Jehan Guyton semble avoir eu un fils, également prénommé Jehan. Celui-ci est cité à son tour « sieur de la Landeboulou » le 8 janvier 1590, lors du baptême de Jan Leforestier, fils de l’écuyer Briand Leforestier et de Catherine Guyton, sieur et dame de la Rosais et des Alleux en Taden.
  • Catherine semble être la fille du second Jehan Guyton et de Guillemette Tirecocq. Lors du baptême de Claude Leforestier le 11 janvier 1593, fils de Catherine et de Briand Leforestier, l’enfant est nommé par son aïeule maternelle, Guillemette Tirecocq, alors veuve du noble homme Joachim Coubin de Boisgardon.
  • Sera également présent aux côtés de Jehan Guyton, lors du baptême de Perrine Duval (1540), Guillaume Legault. Celui-ci épousera plus tard Françoise Marot et deviendra ainsi, par mariage, sieur de la Landeboulou.
  • Leur fils aîné, Macé Legault, est baptisé le 1er février 1590. Le mariage de Guillaume Legault et Françoise Marot est donc légèrement antérieur à cette date.
  • Guillaume Legault, héritier par son père de la terre de Vildé en Quévert, ne semble entrer en possession de la maison noble de la Landeboulou qu’après son mariage et après la naissance de Janne, leur quatrième enfant, baptisée le 16 avril 1594. Jusqu’à cette date, ils sont toujours dits seulement « sieur et dame de Vildé ».
  • Il faut attendre le baptême de leur cinquième enfant, Amaury, le 19 décembre 1596, pour que Guillaume et Françoise soient dits « sieur et dame de la Landeboulou ».
  • Cependant, dès le baptême suivant (Raoul, le 30 mars 1600), et lors de ceux de Marguerite et de Catherine. Cette dernière nommée le 5 décembre 1603, le couple est de nouveau uniquement dit « sieur et dame de Vildé ».
  • La date de décès de Guillaume Legault n’est pas connue. Toutefois, lors de son inhumation à l’église Saint-Malo de Dinan, Denise Marot n’est plus appelée que « dame de Vildé ».

🕯️Conclusion :

La terre noble de la Landeboulou quitte donc l’escarcelle des Guyton entre 1590 et 1596, probablement par un acquêt au profit du couple Guillaume Legault et Denise Marot.
Ce couple ne conservera cette terre que quatre années environ.
Il est probable que l’acquisition de cette terre ait été ponctuelle, soit par achat, soit pour d’autres raisons économiques ou familiales, sans que la possession ne soit pérennisée dans leur descendance.
La transmission héréditaire traditionnelle semble ici interrompue, la terre de la Landeboulou passant des Guyton aux Legault-Marot par voie d’alliance et de cession, avant de revenir à la lignée initiale ou à d’autres acquéreurs encore non identifiés à ce stade.

BMS de Saint-Sauveur de Dinan.
Acte de décès de Denise Marot « Dame de Vildé« .


1640. Décéda honorable bourgeoise Denise Marot en son vivant Dame de Vildé et fut ensepulturée le jour suivant en l’église de Saint-Malo le neuf febvrier par le curé de serviste...

🕯️Macé Marot et la transmission de la Landeboulou (1590–1596)

Macé Marot et sa sœur Françoise entreront en possession de cette grande terre étendue : Macé recevant dans sa propre escarcelle les Champsguerard, Françoise recevant personnellement, semble-t-il, toute la Landeboulou, maison noble et métairie comprises.
Leur père à tous deux, Jean Marot, premier « Sieur du Cheminneuf » cité par les actes écrits, aurait-il pu posséder ces deux mêmes terres, mutuellement contiguës ?
Cela ne semble pas possible, car Jehan Guyton est encore nommé « sieur de la Landeboulou » le 8 janvier 1590 lors du baptême de Jan Leforestier, tandis que Jean Marot, lui, est décédé dès le 15 mars 1581, soit neuf années plus tôt.
Lors de ce baptême sont également présents Jehan Guyton
(le parrain) et Guillaume Legault, alors encore seulement sieur de Vildé.
Ces deux nobles personnages se connaissaient donc suffisamment bien pour assister côte à côte à cette cérémonie.
Ce n’est que six ans plus tard, le 19 décembre 1596, que Guillaume Legault sera cité pour la première fois comme « sieur de la Landeboulou », lors du baptême de son fils Amaury.
Il semble donc qu’entre 1590 et 1596 ait eu lieu une passation par acquêt de la terre noble de la Landeboulou entre Jehan Guyton et Guillaume Legault.
En parallèle, Macé Marot est cité « sieur du Cheminneuf » dès le 1er février 1590
(baptême de son neveu Macé Legault), puis « sieur de Champguerard » dès le 8 janvier 1596.
Ainsi, la même année 1596, Guillaume Legault devient sieur de la Landeboulou et Macé Marot devient sieur des Champsguerard.
Ces deux beaux-frères, l’un et l’autre, prennent donc chacun possession de ces deux domaines contigus la même année.
Macé Marot aurait-il acquis les Champsguerard lors de la vente de la Landeboulou par les Guyton ?
Il semble en tout cas vendre avant sa mort son bien du Cheminneuf, puisqu’aucun de ses enfants n’en portera le titre.
Il en ira de même pour son frère puîné François, possesseur en indivis avec Macé du Cheminneuf.
Macé Marot décédera simple sieur de Champguerard.

BMS de Saint-Malo de Dinan.
Année 1626. Acte de décès de Macé Marot Sieur des Champguerard.


…Macé Marot Sieur des Champs Guerartz décéda le jeudi 16 iesme apuril assisté en ses sacrémentz par Messire Robert Richart recteur de Saint-Malo et Messire Gilles Duperin


🕯️Le Chemineuf : transmissions et énigmes

Jean Marot, syndic de Dinan en 1571, est dit Sieur du Cheminneuf lors de son décès le 15 mars 1581. De son épouse, le nom reste inconnu. Il laisse ce bien en indivis à ses deux fils aînés, François et Macé, tous deux également nommés Sieur du Cheminneuf dans les BMS de Lanvallay.

  • François Marot, aussi Sieur de Trémérains, conserva jusqu’à sa mort (inhumé le 14 août 1637) le titre de Sieur du Cheminneuf.
  • Macé Marot susdit, également Sieur de Champguérard, mourut le 16 avril 1626, désigné seulement Sieur de Champguérard.
  • Bertrand Marot, frère cadet, époux de Guillemette Estrillard (Sieur et Dame du Clos-Chevrel en Plouër), ne reçut pas l’indivis mais transmit à son fils Jean la terre de Trémérains.

La génération suivante voit les Champsguérard entre les mains de Nicolas Lambert, époux de Janne Guérin, fille de Maître Thomas Guérin, lui aussi dit Sieur du Cheminneuf au Pont à Dinan. La contemporanéité de Thomas Guérin et de Jean Marot laisse supposer un lien familial possible (beau-frère ?).

Les alliances compliquent encore la transmission :

  • Jehan Legault épousa Françoise Marot, sœur de François, Macé et Bertrand.
  • François Marot épousa Jeanne Legault, sœur de Jehan.
    Ainsi les deux lignées furent étroitement intriquées.

François, mort sans héritier mâle, ne transmit ni sa part de l’indivis du Cheminneuf ni Trémérains à ses filles. C’est probablement son frère Bertrand qui hérita de Trémérains, passé ensuite à son fils Jean.
Macé, bien que Sieur du Cheminneuf et de Champguérard, ne transmit ni l’un ni l’autre de ces domaines à ses enfants. Les raisons restent obscures : peut-être des acquêts, reventes ou partages dont les actes ne nous sont pas parvenus.
Enfin, la terre de la Landeboulou, tenue par Guillaume Legault
(époux de Denise Marot), sortit de sa lignée entre le 5 juillet 1598 (encore dit Sieur de la Landeboulou) et le 30 mars 1600 (désormais seulement Sieur de Vildé). Lors de son inhumation le 9 février 1640, Denise n’est plus qualifiée que Dame de Vildé.

🕯️La sortie de la Landeboulou par les Legault (1598–1600)

La terre de la Landeboulou semble avoir quitté l’escarcelle de Jehan (Guillaume) Legault entre le 5 juillet 1598 et le 30 mars 1600, c’est-à-dire entre le baptême de Guillemette Legault, son cinquième enfant, et celui de Raoul, son avant-dernier né.
En effet, le 5 juillet 1598, Guillaume Legault est encore qualifié de « sieur de la Landeboulou », tandis que, le 30 mars 1600, il n’est plus désigné que comme « sieur de Vildé ».
Lors de son inhumation, le 9 février 1640, Denise Marot, son épouse, n’est dite que « dame de Vildé », confirmant que la possession de la Landeboulou avait cessé pour leur lignée bien avant cette date.

Acte de décès de François Marot « Sieur du Cheminneuf »

1637. François Marot Sr du Cheminneuf décédé fut inhumé en l’eglise de St-Malo 1637 le quatorziesme jour du mois d’aoust.
ARSMD image n°19.



Les Lerenec, Sieurs de la Landeboulou, et les Serizay, Sieurs de Grillemont

Le 5 septembre 1612, lors du baptême de son neveu – également prénommé Nicolas (appelé ici Nicolas II pour plus de clarté) – Nicolas Iᵉʳ Lerenec, époux de Bertranne Roumain et notaire royal établi à Dinan, est à son tour qualifié de Sieur de la Landeboulou.
Cette mention suggère qu’un nouvel acquêt avait été conclu peu avant cette date, très probablement entre le couple Guillaume Legault – Denise Marot et ledit Nicolas Iᵉʳ Lerenec.
Si Denise Marot, dite Dame de Vildé, est connue pour être décédée en 1640, la date de décès de son époux Guillaume Legault demeure inconnue. Ce dernier semble déjà disparu des registres BMS à la date de 1612. Denise, toujours Dame de Vildé à cette époque, aurait-elle cédé seule la terre de la Landeboulou ?

Les Lerenec, Sieurs de la Landeboulou, et les Serizay, Sieurs de Grillemont

Le 5 septembre 1612, lors du baptême de son neveu — également prénommé Nicolas (appelé ici Nicolas II pour plus de clarté) —, Nicolas Iᵉʳ Lerenec, époux de Bertranne Roumain et notaire royal à Dinan, est qualifié de Sieur de la Landeboulou.
Cette mention suggère qu’un nouvel acquêt venait d’être conclu, probablement entre le couple Guillaume Legault – Denise Marot et Nicolas Iᵉʳ Lerenec.
Si Denise Marot, dite Dame de Vildé, est connue pour être décédée en 1640, la date de décès de son époux Guillaume Legault demeure inconnue.

Celui-ci semble déjà avoir disparu des registres BMS en 1612. Denise, toujours Dame de Vildé à cette époque, aurait-elle cédé seule la terre de la Landeboulou ?
On sait qu’elle transmettra plus tard son bien de Vildé à son fils Jacques, tandis que son autre fils Raoul, dit Sieur de la Mare, décédera le 12 février 1558 dans sa maison de Tressaint, avant d’être inhumé en l’église Saint-Sauveur de Dinan.

Quant à Nicolas Iᵉʳ Lerenec, Sieur de la Landeboulou et frère de Thomas Lerenec, Sieur de la Noë et de la Moinerie, en Evran, il semble n’avoir eu que deux enfants :
– Julien, baptisé le 9 novembre 1617.
– Françoise, née le 30 novembre 1614 ;


Denise Marot transmettra à son fils Jacques son bien de Vildé, tandis que son autre fils Raoul, dit Sieur de la Mare, décèdera le 12 février 1558 dans sa maison de la Mare (à Tressaint ?), avant d’être inhumé en l’église Saint-Sauveur de Dinan.

À la mort de leur père, survenue le 25 novembre 1627, Françoise n’a que 13 ans et Julien seulement 10.
Ce dernier, hormis son acte de baptême, ne laisse aucune trace ultérieure.
Peu avant sa mort, Nicolas Iᵉʳ paraît transmettre la maison noble de la Landeboulou non à son fils Julien, mais à son neveu Nicolas II Lerenec, fils de son frère Thomas.
Ce cousin germain de Françoise et de Julien héritera de la maison noble et sera désigné dans plusieurs actes comme Sieur de la Landeboulou.
Ironie de l’histoire, Nicolas II avait été baptisé le 5 septembre 1612, et c’est son oncle lui-même, Nicolas Iᵉʳ, qui l’avait nommé ce jour-là.
Julien, frère cadet de Françoise, était-il déjà décédé lorsque son père choisit de transmettre le bien à son neveu ?

La question demeure ouverte.
Dès 1600 environ, Nicolas Iᵉʳ semble avoir partagé le domaine de la Landeboulou en deux parties :
– l’une, conservée par lui, comprenant la maison noble ;
– l’autre, probablement acquise par contrat, transmise à Nicolas Serizay, père de Pierre Serizay, futur Sieur de la Gastinais.
C’est ce même Pierre qui épousera en 1633 sa jeune voisine Françoise Lerenec, alors âgée de 19 ans. Leur premier enfant, Bertranne de Grillemont, naîtra le 3 septembre 1634.
Notons que Pierre Serizay, né le 4 mars 1591, était de 24 ans l’aîné de Françoise.
Il était le fils de Nicolas Serizay et d’Hélène Nicolas, elle-même fille de Pierre Nicolas, Sieur du Gisleau en Saint-Piat, greffier d’office à la Cour de Dinan.
Vers 1600, ce même Nicolas Serizay, Conseiller du roi, Alloué et Lieutenant général de la Cour de Dinan, et son épouse Hélène, semblent avoir acquis de Nicolas Iᵉʳ Lerenec l’ensemble des terres qui formeront la seigneurie de Grillemont à la Landeboulou.
Deux de leurs enfants, Hardouyne et Jacques, sont d’ailleurs qualifiés « de Grillemont ».
On sait qu’Hardouyne fut marraine d’Hardouyne Allot le 7 février 1613, preuve que le pavillon noble de Grillemont était déjà édifié à cette époque.
Enfin, Nicolas II Lerenec, fils de Thomas et cousin germain de Françoise, est mentionné dans les registres comme économe de l’Hospital de Dinan, fonction confirmant qu’il hérita bien de la maison noble de son oncle Nicolas Iᵉʳ.
Attention. Il ne faut pas le confondre avec Nicolas Lerenec, Sieur de Launay, fils de Thomas et de Janne Maingard, né le 23 août 1640, recteur de Saint-Sauveur de Dinan, connu pour un litige avec la Confrérie de cette église. Ce dernier sera condamné par jugement le 22 septembre 1670.

L’économat de l’Hospital de Dinan

L’économat de l’Hospital de Dinan fut successivement exercé par :
– Nicolas Lerenec, époux de Bertranne Bagot, Sieur de la Noë et de la Moinerie
(1585-1587) ;
– Thomas Lerenec, son fils, époux de Simone Ernault
(1626) ;
– Nicolas Lerenec, leur fils, Sieur de la Landeboulou
(1629).

Le pavillon noble de Grillemont

Le pavillon de Grillemont apparaît entre les toutes premières heures du XVIIe siècle, entre 1600 et 1613.
Alain Serizay, né vers 1560 et époux d’Hélène Nicolas, demoiselle du Gisleau en Saint-Piat, Sieur et Dame de Grandschamps à Dinan, avocat au Parlement de Bretagne et au présidial de Dinan aussi, semble devoir en avoir été l’initiateur. Leur maison, d’abord simple terre adjacente à la Landeboulou, deviendra alors, par acquisition et édification, un nouveau foyer nobiliaire : Grillemont.
Trois de leurs enfants seront dits « de Grillemont », signe que le domaine est déjà reconnu comme siège seigneurial. Il en ira ainsi pour leur fille Hardouine (épouse de l’écuyer Pierre Provost, Sieur de la Gastinais en Léhon), pour Jacques, et surtout pour leur fils aîné Pierre Serizay.
C’est ce dernier qui, en épousant en 1633 Françoise Lerenec, héritièrе de l’autre moitié des terres de la Landeboulou, fera définitivement entrer Grillemont dans une lignée dynastique.
➡️ Pour le détail architectural, les successions et l’histoire complète de Grillemont, voir le chapitre qui lui est consacré.

Dessin : Elios Moy.


La Maison noble de la LandeboulouLe Pigeonnier

Au début du XVIᵉ siècle, sur cette lande dominant les méandres de la Rance, le manoir de la Landeboulou était encore la seule seigneurie connue du lieu.
Le château de Grillemont n’existait pas encore, pas plus que l’actuel château de la Landeboulou, dont la structure finale date du XIXᵉ siècle, et dont le pavillon le plus ancien semble remonter au XVIIIᵉ siècle.

Le manoir primitif, lui, conserve toujours son noble logis, sa cour et ses bâtiments annexes.
Il remonte très probablement au tout début du XVIᵉ siècle, voire avant, puisque son premier possesseur connu, apparenté aux sieurs de Lechapt en Léhon, naît vers 1500.
Pourtant, la maison noble de la Landeboulou semble attestée dès 1478, par la figure de François Yvette, alors seigneur du lieu avec métairie noble comprise. Le tout premier concepteur du manoir aurait donc pu être François Yvette, et non Guyton comme on l’a longtemps cru.

Le privilège nobiliaire
Dès son origine, cette terre fut seigneuriale, comme en témoigne la présence d’un pigeonnier, privilège nobiliaire par excellence.

Ce pigeonnier circulaire présente :

  • une épaisseur de mur d’environ 1,20 m ;
  • un diamètre intérieur proche de 6 m ;
  • un diamètre extérieur de 8,50 m.

Il contient environ 360 boulins, chacun destiné à un couple de pigeons, soit une capacité théorique de 720 pigeons.
On estime qu’un boulin correspond à une superficie d’environ 50 ares (2 500 m²). Par extrapolation, le domaine noble de la Landeboulou s’étendait donc sur près de 360 hectares, témoignant de l’importance du fief.
Cette surface d’exploitation correspond, schématiquement, à l’ensemble des terres s’étendant entre le manoir et la route de Dol.
C’est précisément sur ces terres que naîtra plus tard le domaine de Grillemont, expliquant comment celui-ci passa entre les mains des Serizay par alliance avec une enfant née Lerenec.

De fait, le village de la Landeboulou relevait aussi de ces terres.
On en veut pour preuve qu’aujourd’hui encore, presque toutes les maisons du village de Grillemont dépendent toujours du château de la Landeboulou — jadis du manoir, puis de Grillemont.

Un témoin toujours vivant
Aujourd’hui, la lanterne du pigeonnier — l’ancienne porte d’entrée des colombes située à son sommet — a été entièrement restaurée et rouverte.
Ainsi, ce témoin architectural d’un temps révolu a retrouvé sa vie et sa lumière, rappelant la grandeur première de la Landeboulou..

Le derrière du manoir de la Landeboulou. Elios I.A.
Correcteur.
🕰️ Le manoir vers 1600

Vers l’an 1600, le manoir de la Landeboulou offrait déjà le visage altier d’un logis seigneurial ancien, solidement campé sur ses fondations primitives.
Le cœur du bâtiment, situé au dos gauche de l’actuelle façade, était formé de murs massifs, d’ouvertures étroites, de pierres chanfreinées, d’appuis moulurés et de grilles de fer forgé. Tout indiquait là la présence d’un ancien fief, sans doute construit dès le XVe siècle ou avant.
À cette structure ancienne s’était récemment ajouté un signe clair d’ambition moderne : une tour d’escalier, dressée au revers du logis, non intégrée à la maçonnerie première mais élégamment rapportée.
Cette tour, probablement érigée à l’initiative de Nicolas Lerenec, nouveau propriétaire des lieux, marquait la volonté d’embellir et de rehausser le logis, sans toutefois en renier la structure d’origine.
Le puits, toujours en fonction à cette époque, se dressait à proximité du mur oriental, dans la cour seigneuriale, accessible mais sobre, sans blason apparent.
Les façades, encore peu remaniées, gardaient l’austérité et l’équilibre de l’ancien temps.
La façade sur cour, quant à elle, n’avait pas encore reçu les larges baies modernes qu’on lui connaît aujourd’hui.
C’était un manoir entre deux âges, entre deux lumières,
où l’on sentait encore le souffle des premiers seigneurs,
et où les nouveaux maîtres inscrivaient peu à peu leurs marques de confort, de raffinement et d’identité.

🔍 Analyse de la tour d’escalier rapportée au logis (Charnière des XVI/XVII siècle)

1. Position et intégration
La tour se trouve en saillie nette par rapport au corps du logis principal, sur un angle rentrant. Elle vient se greffer sur une travée existante sans en perturber la structure : il s’agit donc clairement d’une adjonction postérieure à la construction initiale du logis.
On observe une ligne de rupture dans l’appareillage : bien que construite avec le même granite local, la tour présente des hauteurs d’assises légèrement différentes, un calepinage moins homogène, et un liant légèrement plus clair, indiquant un phasage dans les campagnes de travaux.


2. Fonction et typologie
Il s’agit typiquement d’une tour d’escalier en vis, aménagée en pavillon polygonal couvert en ardoise, et intégrée selon une méthode courante XVI -XVIIᵉ siècle : un ajout externe permettant d’optimiser l’intérieur du logis sans le modifier en profondeur.
Ce type d’élévation répond à un besoin nouveau : faciliter la circulation verticale au sein du logis, tout en signifiant un certain rang social, hérité des pratiques seigneuriales de la fin du Moyen Âge, mais déjà modernisées.


3. Ouvertures et percements
Les petites baies visibles sur chaque niveau de la tour correspondent aux éclairages de la cage d’escalier. Leur absence de traitement décoratif, leurs dimensions strictement utilitaires et leur proportion dans la maçonnerie signalent un espace secondaire, sans fonction de représentation.
La profondeur des ébrasements internes suggère une épaisseur importante des murs, cohérente avec la logique défensive héritée du siècle précédent, bien que la tour elle-même ne présente pas de vocation militaire.


4. Chronologie estimée
Contrairement à une première impression pouvant évoquer la fin du XVe siècle, l’analyse croisée de la maçonnerie, des baies, et du traitement du toit permet de dater cette tour à l’intersection des XVI -XVIIᵉ siècle.
Cette datation implique que le logis principal est antérieur, sans doute construit dans la seconde moitié du XVIᵉ siècle, voire un peu plus tôt, ce qui correspondrait aux traditions rurales de la région et aux pratiques d’aménagement progressif des maisons nobles. Quelques éléments restent du XV siècle siècle dont une porte arrière.

🪟 La fenêtre haute du manoir de la Landeboulou (1580–1620)

Cette fenêtre, percée en hauteur sur la façade principale du manoir, est remarquable à plus d’un titre. Elle s’inscrit dans une maçonnerie de granit typique de l’architecture rurale noble bretonne de la fin du XVIe siècle et du début du XVIIe. Son encadrement en pierre de taille moulurée, à linteau droit et bas, ainsi que la grille en fer forgé surmontée à chaque barreau vertical de façon alternée de fleurs de lys et de bourdon de pèlerin et d’un fer de lance, témoignent d’un style de Renaissance tardive. Ces éléments traduisent à la fois une volonté de distinction sociale, une fidélité monarchique et une adaptation au classicisme sobre des demeures nobles bretonnes de l’époque.
Au regard des caractéristiques architecturales et du style ornemental, cette baie peut être datée entre 1580 et 1620. Elle pourrait ainsi appartenir à une phase d’embellissement ou de reconstruction du manoir, remplaçant peut-être un bâti beaucoup plus ancien. En effet, la terre de la Landeboulou est attestée dès 1478 comme étant la propriété de François Yvette, ce qui laisse entendre qu’un premier logis noble ou une maison seigneuriale primitive existait déjà à cette date.
Mais l’histoire de ce lieu remonte bien plus loin encore. Le premier seigneur connu de la Landeboulou fut Picot de Landa Boilot, cité entre 1070 et 1117 dans la charte de fondation du prieuré du Pont à Dinan. Sa mention atteste l’ancienneté du fief et l’enracinement très ancien de cette seigneurie sur les hauteurs de Lanvallay.

🧱 Les campagnes de réaménagement du XVIIe siècle

La fenêtre haute observée sur la façade orientale du manoir de la Landeboulou témoigne d’une campagne de construction ou d’embellissement datée de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle. Son encadrement de granit finement mouluré, son linteau droit abaissé et la grille en fer forgé surmontée de fleurs de lys permettent de situer l’ensemble entre 1580 et 1620, en plein style de Renaissance tardive rurale bretonne. L’aspect à la fois sobre et soigné signale une volonté d’affirmation sociale de la part des seigneurs de l’époque, dans un langage architectural encore marqué par la fidélité monarchique.
Cette fenêtre s’inscrit dans une phase de réaménagement du logis, succédant très probablement à un bâti plus ancien. En effet, la terre de la Landeboulou est mentionnée dès 1478, comme étant alors la possession de François Yvette, ce qui implique l’existence d’un premier manoir ou d’un logis noble à cette date. Plus profondément encore, le nom de Picot de Landa Boilot, mentionné entre 1070 et 1117 dans la charte de fondation du prieuré du Pont à Dinan, pourrait désigner le tout premier seigneur connu du lieu — preuve de l’ancienneté de cette assise seigneuriale dans le paysage de Lanvallay.
Au XVIIe siècle, une tour d’escalier quadrangulaire fut ajoutée au cœur de la façade principale. À l’origine, cette tour était centrale, véritable pièce pivot du logis. Cependant, un second agrandissement fut réalisé postérieurement à l’ouest (ici à droite), ce qui eut pour effet de décaler la tour par rapport au nouveau centre de l’ensemble. Cette extension tardive se remarque notamment par la présence d’une fenêtre non protégée par une grille, dont l’encadrement — plus simple, plus large, et moins orné — témoigne d’une architecture ultérieure à celle de la fenêtre fleurdelisée.
Ainsi, le manoir actuel résulte d’au moins deux grandes campagnes de réaménagements successifs :

  1. L’adjonction de la tour d’escalier, probablement dans le premier tiers du XVIIe siècle,
  2. L’extension occidentale du logis, venue rééquilibrer ou agrandir l’habitat selon de nouveaux usages ou besoins.


    📐 Inventaire architecturalAile occidentale et bâtiments agricoles
🔹 Aile occidentale (extension du logis principal)
  • Situation : accolée au flanc ouest du logis principal.
  • État actuel en son extrémité ouest : en ruine partielle.
  • Fonction présumée : ancienne métairie, probablement affectée à un usage de logement domestique ou d’exploitation servile.
  • Chronologie : édification postérieure à la tour d’escalier (datée fin XVIe–début XVIIe), vraisemblablement au cours du XVIIe siècle.
  • Caractéristiques :
    • Maçonnerie plus rustique et moins soignée que le corps principal ;
    • Déplacement du centre du logis : cette extension provoque un décalage visuel de la tour d’escalier par rapport au nouvel ensemble ;
    • Absence de traitement ornemental noble ou monumental.
🔹 Bâtiments agricoles en retour d’équerre
  • Situation : situés en bordure gauche de la cour, formant un retour perpendiculaire (en L) avec l’aile occidentale.
  • Fonction présumée : étables, grange, ou divers bâtiments d’usage agricole et domestique.

    Disposition :
    • Alignement tourné vers l’intérieur de la cour ;
    • Organisation traditionnelle en demi-enclos seigneurial, favorisant la surveillance et la centralisation des activités.
  • Chronologie : indéterminée avec précision, mais vraisemblablement XVIIe–XVIIIe siècles, dans le prolongement de la logique d’exploitation rurale du domaine.

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Fin XV début XVI siècle
La partie extérieure la plus ancienne.

Pierre II Ménard et l’acquisition de la Landeboulou

Notre susdit Nicolas II Lerenec, « économe de l’Hospital de Dinan », fut aussi l’un des « Sieur de la Landeboulou » ; le nom de son épouse ne nous est pas connu, et ni la date de son propre décès.
Nous savons seulement qu’après lui fut, « Sieur de la Landeboulou », Pierre II Ménard ; Nicolas II Lerenec semble donc devoir vendre sa maison noble de la Landeboulou, bien hier héritée ou reçue de son oncle Nicolas Ier, au dit sieur Pierre II Ménard époux de Janne Vallée demoiselle du Rocher.
Pierre II Ménard se portera acquéreur de ce bien avant son 1er mariage, c’est-à-dire avant le 08/06/1667.
Celui-ci, né le 05/12/1634, de ses charges « notaire royal et procureur du roi à Dinan », uni en premières noces le 08/06/1667 à Janne Le François, transmettra la Maison noble de la Landeboulou à son fils, Pierre III Ménard.
Celui-ci naîtra en effet du second lit de son père ; ce dernier épousera le 12/11/1699 Guillemette-Marie-Jeanne Rolland. Lors de son tout premier mariage, avec la dite Janne Le François, Pierre II Ménard sera dit « Sieur de la Landeboulou » ; il était donc alors déjà en possession de la Maison noble de la Landeboulou avant même son premier mariage.
La susdite Françoise Lerenec, par son propre mariage contracté avec Pierre Serizay de la Gastinais, deuxième seigneur de Grillemont, restera à la Landeboulou en la possession de toute une partie des terres hier détenues par feu son père.
Celui-ci semble avoir dû vendre, à Nicolas Serizay, père de son futur gendre, certaines des terres de la Landeboulou.
Et sur celle-ci, demain, allait apparaître le tout jeune pavillon de Grillemont.
En effet, le susdit Pierre II Ménard s’unira en premières noces, le 08/06/1667, à Janne Le François. Celle-ci décédera, pour ainsi dire, le lendemain de leur union ; remarié 4 mois plus tard seulement, le 30/09/1667, à Janne Vallée demoiselle du Rocher, avec celle-ci Pierre II Ménard sera le père de Pierre III, ce dernier héritant, demain, de la Maison noble de la Landeboulou. En troisième union, Pierre se remariera le 19/08/1673 avec Janne Jugan ; Pierre semble devoir mourir vers 1704.
Pierre et sa troisième épouse, la dite Janne Jugan, tous deux unis le 19/08/1673, seront tous deux aussi possesseurs de la Maison de Bois-Colin en Saint-Piat ; tous deux auront notamment pour enfant Toussaint-Jacques Ménard, demi-frère de Pierre III. (Prendre le chapitre consacré à la maison de Bois-Colin).
Pierre II Ménard, le nouvel acquéreur du manoir de la Landeboulou, naît le 05/12/1634 ; son père Pierre Ier Ménard, époux de Carize Gicquel, tous deux sieur et dame de la Roberdie en Quévert, fut de son état notaire et procureur royal à Dinan.
Avec la susdite Janne Vallée, sa troisième épouse, tous deux multipropriétaires, Pierre II sera également propriétaire de la grande hostellerie du Plat d’Étain au port de Dinan ; cette hostellerie était située rue du Petit-Fort à Dinan, au fond de la cour de l’actuelle maison sise au 49 et 51 de cette même rue.
Nous voyons très bien ici tout le côté « multi-propriétés » de cette grande bourgeoisie de robe.
Janne, de fait, était la fille de Jan Vallée et de Thomasse Mesnage, sieur et dame de la Ville-Hervy. Thomasse fut quant à elle la fille de Macé Mesnage et de Jacquette Chevrel, tous deux aussi multipropriétaires ; en effet Macé susdit, son père donc, sieur de la Salle, sera possesseur de la terre de la Salle sise rue du Four à la Magdeleine au pont à Dinan et possesseur d’un ensemble de deux maisons toutes deux accolées l’une à l’autre, maisons jouxtant le dit Plat d’Étain, la première des deux étant directement desservie par les pavés du Jerzual.
Aujourd’hui disparue, cette ancienne hostellerie, hier assise en sa cour, faisait face à un grand logis donnant sur les pavés du Jerzual, celui-ci existant toujours aujourd’hui.
Sur cour elle deviendra une tannerie dans la plus grande partie du XVIIIe siècle ; il s’agit d’une grande tannerie située dans un léger renfoncement du terrain de la vallée, ce qui permet à l’établissement de bénéficier en plus du ruisseau du Petit-Fort, d’une petite arrivée d’eau qui coule des champs de la falaise des Combounaises, coteau nord de la vallée du Petit-Fort.
Le bâtiment est long de vingt mètres sur six de profondeur ; il se compose d’un rez-de-chaussée et d’un étage avec trois travées d’ouverture sur la façade.
Une grande cour se trouvant à l’avant du bâtiment, descend jusqu’à la rue du Petit-Fort. La tannerie contient tous les éléments attachés à la perpétuelle demeure et indispensables à la production : pleins et réservoirs au rez-de-chaussée équipés d’un travail de rivière, l’étage servant à faire sécher les peaux.
(Texte d’Éric Duval, mémoire Les marchands-tanneurs du Petit-Fort).

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Le château de la Landeboulou – Seconde moitié du XVIIe siècle
L’actuel château de la Landeboulou, simple pavillon au XVIIe siècle, fut très probablement édifié au lendemain du 30/09/1667, année du mariage qui fut établi entre Pierre Ménard et Jeanne Vallée.
Le pavillon premier, pavillon originel édifié au lendemain de 1667 et comportant en l’une de ses pierres intérieures les armoiries du dit Pierre Ménard de la Landeboulou, est ci-dessus le corps central (la partie de gauche est d’anciennes dépendances, la partie de droite étant elle le nouveau château réalisé au XIXe siècle).
Ce « Pavillon » restera le bien de la famille Ménard de la Landeboulou pendant trois générations.
Peut être une image de château, plein air et arbre
Le château de la Landeboulou

Peut être une image de plein air et château
Le château de la Landeboulou.

Au lendemain de 1863 sera à orient du pavillon réalisée cette extension…le pavillon deviendra château.


De Pierre III à Toussaint MénardUne maison noble dans l’histoire et la traite

De son mariage avec Jeanne Vallée, Pierre II Ménard aura, entre autres enfants, Pierre III Ménard.
Celui-ci prendra pour épouse, le 12 novembre 1699, Guillemette-Marie Rolland, enfant de Pierre Rolland et de Françoise Lebreton, tous deux sieur et dame de Béranger en Évran.
Par son père, Guillemette-Marie Rolland était l’arrière-petite-nièce de Catherine Rolland, la propre épouse de Macé Marot, sieur des Champguerard.
Le manoir de Béranger, situé en les Champs-Géraux, apparaît pour la toute première fois au milieu du XVIIe siècle, en la personne d’Alain Martel, né en 1618, époux de Thomasse Symon, et fils de Jean Martel, sieur de la Coulombière.
Ce manoir deviendra, au XIXe siècle, une simple ferme.
Probablement par un acquêt, il sera, à la fin du XVIIe siècle, propriété de Pierre II Rolland, époux de Françoise Lebreton, lui-même parent du susdit Alain Martel.
Pierre Rolland, dont l’histoire personnelle est liée aux Croix de Lanvallay, était le fils de Pierre Ier Rolland, sieur de Gramont, petit hameau toujours visible aujourd’hui en les dits Champs-Géraux.
Le manoir reviendra ensuite à Pierre III Rolland, fils du précédent, époux de Rose-Michelle Percevault. Lieutenant de la milice de Dinan, Pierre III Rolland portait pour armoiries :

D’azur à un pal noué d’or chargé d’une pique de gueules ferée d’azur, accosté en chef à dextre d’un casque d’argent, à senestre d’un hausse-col d’or, et en pointe de deux gantelets d’argent.

Guillemette Rolland, fille de Pierre II et sœur de Pierre III, prendra pour époux Pierre Ménard de la Hunnelais et de la Landeboulou, le propre fils des susdits Pierre II Ménard et Jeanne Vallée.
La susdite Françoise Lebreton, quant à elle, était la fille de messire François Lebreton et de son épouse Noëlle Lebigot.
De l’union entre Pierre III Ménard et Guillemette-Marie Rolland naîtra, le 30 octobre 1702, Toussaint Ménard. Décédé en 1762, Toussaint prendra pour épouse, le 18 novembre 1732, Pétronille Lemeignan.
Il sera nommé, en l’année 1734, l’un des trésoriers de Saint-Malo de Dinan.
À l’image des Baudes de Saint-Malo, il œuvrera au sein de la traite négrière française. Nommé « Lalande-Boulou-Ménard », Toussaint est cité dans un journal de bord de la campagne du Courrier de Bourbon
(1723–1724), journal tenu par René Nurat Dugras, premier pilote. La route en fut : Lorient – Sénégal – Gorée – Gambie – Grenade – Louisiane (La Balise) – Lorient.

En 1732, Toussaint sera commandant en second du Courrier de Bourbon de la Royale Compagnie, frégate de la Compagnie des Indes jaugeant 130 tonneaux, équipée de 10 canons.

De son union avec Pétronille Lemeignan naîtra Anne-Pétronille Ménard. En 1762, celle-ci sera au cœur d’un procès pour affaire de mœurs : Anne-Pétronille Ménard de la Lande-Boulou accusera Gilles Guillard du Manoir, commerçant en gros rue de la Lainerie à Dinan, de l’avoir « efforcée » et engrossée. Ce procès fera l’objet d’un recueil judiciaire comportant 25 pièces.

Transformations du logis aux XVIIIe et XIXe siècles

C’est probablement Toussaint Ménard qui fit édifier, au XVIIIe siècle, vers le milieu de celui-ci, juste en face du manoir de la Landeboulou, de l’autre côté du chemin vicinal, un nouveau corps de logis prolongé à l’occident d’un corps de dépendances.
Semble aussi avoir été édifié, en la cour intérieure de ce même ensemble « logis-dépendances », un autre corps de dépendances, construit cette fois en L, faisant face au nouveau logis.
Cet ensemble, en ses heures premières, était plus une « maison noble » qu’un manoir, et plus une maison noble qu’un petit château.
Il n’était encore qu’un « simple pavillon ».
Les premiers plans cadastraux de 1811 montrent parfaitement cette construction initiale, dépendances comprises. Entre 1811 et 1844, ce logis connaîtra une première modification lorsqu’il lui sera adjoint, côté rue, un second petit pavillon.
Cette transformation est très clairement attestée par les seconds plans cadastraux de 1844.
En la seconde moitié du XIXe siècle, au lendemain du mois de juin 1863, à la suite du mariage ayant uni, le 23 juin 1863, l’héritière de la Landeboulou à Amédée-Marie Blanchard de la Buharaye, une nouvelle campagne de travaux va transformer en profondeur tout l’aspect originel du logis.
Un haut pavillon à une travée, comprenant un escalier monumental, y sera accolé.
Celui-ci sera prolongé d’un autre corps de logis, plus bas et à deux travées, auquel, à l’un de ses angles, sera adossée une échauguette.

Au-dessus de la fenêtre du deuxième étage du haut pavillon se trouvent, en mi-partie, les armes Blanchard de la Buharaye / Hardy du Bignon.
Celles des premiers étaient : d’azur à trois croissants montants d’or posés deux en chef et un en pointe, qui sont bien celles des Blanchard de la Buharaye.
Ce mariage, par lui-même, scelle dans le temps la réalisation de cette transformation.

Les armoiries des Ménard comprenaient une main posée en pal. Elles semblaient, hier encore, présentes sur l’une des cheminées du logis premier.
Elles étaient :


d’azur à la main d’argent posée en pal, issant de flammes de gueules, selon Henri Frotier de la Messelière vers 1900.

En 1762, le manoir de la Landeboulou, accompagné de ce nouveau logis, est toujours en la possession des Ménard. Lors de son procès, Anne-Pétronille Ménard est encore désignée comme « Anne-Pétronille Ménard de la Lande-Boulou ». Toussaint Ménard ne laissera pour tous héritiers que quatre filles, dont Anne-Pétronille.
Louise Rolland de la Tellière sera descendante directe, à la septième génération, de Macé Marot, sieur des Champguérard, et nièce à la même génération de Françoise Marot, dame de la Landeboulou en 1600.
Au lendemain de Toussaint Ménard, tous les possesseurs de cette ancienne seigneurie occuperont le nouveau logis/dépendance, désormais appelé «château de la Landeboulou».

Le manoir, quant à lui, sera probablement régulièrement loué ou affermé en métairie.
En les premières heures du XIXe siècle, presque toutes les terres qui relevaient jadis du seul manoir de la Landeboulou se retrouvent, pour ainsi dire du jour au lendemain, entre les seules mains du sieur de Grillemont.
Ce fait est mis en évidence par le registre des Augmentations et Divisions de 1836, lequel détaille les propriétés parcellaires du moment. Il en ira de même pour les terres ceinturant le manoir de part et d’autre.
À la lecture de certains comptes rendus municipaux, de très fortes tensions existaient alors entre le sieur de Serville et le sieur Serizay, l’un tantôt succédant à l’autre, et vice versa, à la tête de la jeune mairie de Lanvallay.
Le premier dénoncera la spoliation par le second de tout un ensemble de terres à la Landeboulou, celui-ci profitant de son poste de maire pour en opérer les larcins

Peut être une image de carte
1844
Plan cadastral de la section de la Landeboulou
, Lanvallay, 1836 — montrant la structure des parcelles, leur dépendance et les découpages fonciers qui suivirent.


Généalogie aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles du château de la Landeboulou

  • Marie-Louise Hyacinthe Rosalie Rolland, demoiselle du Mottay (ci-dessus citée), épouse le 9 juillet 1782 à Dinan Jacques-Joachim de Serville, sieur de la Landeboulou. Celui-ci est le fils de noble homme Jacques-Gilles de Serville et de Guillemette Lesné, sieur et dame des Marets, et le petit-fils de Guillaume de Serville et de Laurence de la Hayes, sieur et dame des Vieilles-Navières en Évran. Ces deux derniers furent de leur vivant fermiers généraux des biens temporels du prieuré de la Magdeleine du Pont à Dinan ; Guillaume trouva la mort lors d’un voyage à Paris.Jacques-Joachim de Serville, capitaine Garde-Côtes, sera maire de Lanvallay dès le 5 novembre 1802, après la mandature de Pierre Leroux des Aulnais. Il était aussi sieur des Marets, rue du Four à la Magdeleine, au port de Dinan-Lanvallay.
    De cette union naissent :
    • Marie-Julienne-Janne, baptisée le 04/11/1783
    • Laurent-Jacques, baptisé le 01/03/1784
    • Thomasse-Rosalie, baptisée le 07/10/1787
    • Joséphine-Marie-Françoise, baptisée le 01/03/1798 à la Landeboulou
  • Joséphine-Marie-Françoise de Serville, née le 01/03/1798 et décédée au même lieu le 20/12/188x (date à préciser), épouse Constant Victor Pierre Hardy du Bignon, juge de paix. De cette union naîtra :
  • Marie-Élisabeth-Joséphine Hardy du Bignon, née le 27/11/1829 à Matignon, épouse le 23/06/1863 à Lanvallay Amédée Marie Blanchard de la Buharaye, vicomte. De leur union naît :
  • Berthe-Françoise-Marie-Josèphe Blanchard de la Buharaye, née le 06/09/1864 à la Landeboulou et décédée le 13/06/1939 dans ce même lieu, épouse à Nantes Théophile Marie-Gabriel-Camille de Cacqueray-Valmenier (1866–1919). De leur union naît :
  • Yseul de Cacqueray-Valmenier, née le 24/08/1896 à la Landeboulou et décédée à Lanvallay en 1988, épouse le 06/01/1925 à Lanvallay Emmanuel de Blay de Gaïx. De leur union naissent :
    • Edmond Marie Amédée Guy de Blay de Gaïx, né à Lanvallay le 02/07/1926, fusillé par les Allemands le 15/06/1944 à l’âge de 17 ans, inhumé à Lanvallay.Marie-Louise de Blay de Gaïx, née en 1928 et décédée à Lanvallay le 19/06/2017.
    Au titre des martyrs de la guerre, étant la seule héritière de son nom après la mort de son jeune frère, Madame de Blay de Gaïx, lors de son mariage avec Monsieur Hilary Leighton Woodhouse, officier anglais, se vit proposer de conserver son nom de naissance. Par amour et par égard pour son époux, elle y renonça.

    Une place de Lanvallay porte aujourd’hui le nom de son jeune frère, Edmond, en mémoire de cet enfant si injustement assassiné.
  • Marie-Louise de Blay de Gaïx épouse Hilary Leighton Woodhouse, décédé à Lanvallay le 11/06/2015.

Le château de la Landeboulou appartient aujourd’hui à leurs enfants, héritiers nés Woodhouse.

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https://www.geneanet.org/archives/ouvrages?action=detail&book_type=livre&livre_id=14915417&page=132&name=BLANCHARD+de+LA+BUHARAYE&with_variantes=0&tk=8ad9343bfff79673

Peut être une image de intérieur et mur de briques
Manoir de la Landeboulou
La Cheminée monumentale XVII siècle (Photo de madame Véronique Orain. Patrimoine région Bretagne).
Peut être une image de plein air et arbre
Le manoir de la Landeboulou.
Voici aujourd’hui tout ce qui reste des anciennes dépendances du manoir de la Landeboulou.

Transmission chronologique de la Landeboulou et de Grillemont (Tableau récapitulatif)

Date / PériodePossesseur(s)Titre / QualitéÉvénement / Transmission
v.1430–1473François de IvetteÉcuyerPossède la métairie noble de la Landeboulou ; vendue avant 1473 (« Yvette-Burgalle »).
v.1470–1533Héritiers Burgalle (Yvette ?)Héritent de la Landeboulou ; vendue avant 1533 à Jehan Guyton.
1533Jehan Guyton (Ier)Sieur de la LandeboulouParrain à Léhon (03/12/1533). Acquisition probable par acquêt des Burgalle.
v.1530–1590Jehan Guyton (II)Sieur de la LandeboulouEncore cité le 01/01/1590 ; vend progressivement : une partie à Guillaume Legault (1598), l’autre à Alain Serizay.
1590–1600Guillaume Legault × Denise MarotSieur de Vildé, puis Sieur de la LandeboulouDit sieur de la Landeboulou (05/07/1598) ; redevient sieur de Vildé (30/03/1600). Vente probable à Nicolas Lerenec.
v.1590–1601Alain Serizay × Alaine NicolasAvocat, alloué, lieutenant généralSieur et dame des Grands Champs ; acquièrent l’autre partie (Grillemont). Concepteurs du pavillon (après 1601).
1600–1627Nicolas Lerenec × Bertranne RoumainNotaire royal, économe de l’HôpitalDéjà sieur de la Landeboulou avant 1600. Citations en 1614 et 1617. Décède en 1627.
1627–1667Nicolas Lerenec (fils de Thomas)Sieur de la LandeboulouHérite de son oncle. Économe de l’Hôpital (1629). Vend à Pierre Ménard avant 1667.
1667–1704Pierre Ménard × Janne Le FrançoisNotaire royal et procureurMariage 1667 : déjà sieur de la Landeboulou. Édifie pavillon moderne face au manoir. Décès v.1704.
1671–1722Pierre Ménard × Guillemette-Marie-Jeanne RollandSieur de la Hunnelaye et de la LandeboulouHérite et détient la Landeboulou.
v.1700–1732Toussaint Ménard × Petronille-Jeanne Le MaignanSieur de la LandeboulouTrésorier de Saint-Malo (1734). Vend à Jacques Deserville.
1736Anne-Petronille MénardDemoiselle de la LandeboulouCitée dans les archives (1736).
1762–1802Jacques Joachim Deserville × Marie-Louise Hyacinthe Rosalie RollandSieur de la Landeboulou, capitaine garde-côtesMariage 1762. Maire de Lanvallay dès 1802.
1798–1829Joséphine-Marie-Françoise de Serville × Hardy du BignonDame de la LandeboulouNée et décédée à la Landeboulou. Leur fille Marie-Élisabeth hérite.
1829–1863Marie-Élisabeth Hardy du Bignon × Amédée Blanchard de la BuharayeVicomtesseMariée en 1863. Leur fille Berthe-Françoise hérite.
1864–1939Berthe-Françoise Blanchard × Théophile de Cacqueray-ValmenierDame de la LandeboulouNée et décédée à la Landeboulou. Leur fille Yseul hérite.
1896–1988Yseul de Cacqueray × Emmanuel de Blay de GaïxDame de la LandeboulouNée à la Landeboulou. Leur fils Edmond fusillé (1944). Leur fille Marie-Louise hérite.
1928–2017Marie-Louise de Blay de Gaïx × Hilary Leighton WoodhouseDame de la LandeboulouDernière héritière directe. Décède 2017.
Aujourd’huiFamille WoodhouseHéritiers actuelsPossesseurs du château de la Landeboulou.


Remerciements

Je remercie ici très sincèrement madame et monsieur Lecoq qui ont bien voulu me recevoir en leur demeure avec une extrême gentillesse et cela malgré leur temps chargé et ma venue vraiment faite à l’improviste.
Merci mille fois.
N.B. Certaines photographies sont de madame Véronique Orain
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Auteurs

Texte : Jean-Pierre Fournier-Moy
Relecture et adaptation : Elios Moy