Du Bouteiller au Sang Royal : les Baderon, le Regaire et l’épouse oubliée d’Heymeri de Lanvalei

Introduction

Cette recherche dévoile un pan longtemps oublié de l’histoire médiévale du Pays de Dol et de Lanvallay. À partir de chartes judiciaires et de donations conservées à l’abbaye de Vieuville, un réseau complexe de liens familiaux, de successions et de transmissions émerge. Les prairies et étangs de Travidal, tout comme les terres d’Harelia, deviennent les pièces d’un puzzle généalogique permettant de restituer l’identité d’une femme effacée par sept siècles d’histoire : une Dame de la maison Baderon, mère des premiers seigneurs de Lanvalei.
Ce texte, fruit d’un travail minutieux, démontre que les chartes médiévales ne sont pas de simples documents juridiques, mais des passerelles vers des vérités oubliées. La mémoire de ces familles nobles, intimement liée aux moines cisterciens et au pouvoir féodal, retrouve ici sa place.


Révélation de Travidal et Harelia

Il y eu un commencement. Il y eu Riutall, bouteiller de Dol. Non pas simple officier de bouche, mais homme de confiance au plus près du pouvoir ducal. Fidèle entre les fidèles de Geoffroy Ier de Bretagne, il transmettra son service et son sang à ses descendants. Parmi eux, une figure singulière se dresse : Roianteline, fille de Riutall, vicomtesse de Dol/Combourg.
Roianteline et Amonnis le « Gouverneur », celui-ci vicomte d’Alet, s’unirent un jour devant Dieu et les hommes. Ils furent deux les père et mère d’Hamon II vicomte d’Alet, les père et mère de Goscelinus de Dinan, les père et mère de Junguené futur archevêque de Dol, et ils furent également les père et mère de Riwallon vicomte de Combourg et souche des seigneurs de Dol/Combourg.
Mais Roianteline n’était pas fille unique. L’Histoire garde en creux le souvenir d’une sœur oubliée, qui transmit à son tour une part de ce sang ducal. Cette sœur aurait ainsi enfanté un garçon qu’elle aurait appelé Caradoc. Et commence la certitude.

Nommé Caradoc, sans doute implanté à La Boussac, aux confins du pays de Dol, Caradoc eut deux fils : Guihenoc et Baderon, tous deux témoins dans les grandes fondations monastiques de leur temps. Guihenoc épousa la fille naturelle de Juthael, évêque de Dol, et reçut de lui, en dot, une portion du Regaire de Dol. Ce geste politique et familial provoqua une crise ecclésiastique majeure. Car par ce morcellement fautif du domaine épiscopal, Juthael, jugé indigne, fut écarté et remplacé par Guinguené, le propre fils de Roianteline.
Le réseau devient limpide : les fils de Caradoc (Guihenoc et Baderon) étaient cousins germains de Guinguené. Tous issus de Riutall, à travers ses enfants. Et tous insérés dans un jeu de pouvoir à la fois spirituel, politique et foncier.

Baderon, lui, se fait moine à Saint-Florent sous Dol. Son fils, Guillaume Baderon, épouse Adewis, et confirme à l’abbaye de Saint-Florent de Saumur les dons de son père. Parmi ces terres figurent des biens situés à Épiniac et en la Boussac (Boussac de fait fut un détachement de la paroisse d’Epiniac). Guillaume est le premier à porter le nom de « lord de Monmouth », titre que porteront aussi ses descendants en Angleterre. Les Baderon deviennent ainsi une des plus grandes familles anglo-normandes issues du Dol.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En remontant les générations, l’on voit apparaître un certain Alain filius Baderon (Guillaume Baderon ?), père d’un Guillaume filuis d’Alain, lui-même père d’un Guillaume filuis Guillaume, impliqué dans un conflit de propriété avec l’abbaye de Vieuville autour des terres et ruisseau de Travidal et des terres et étangs d’Harel.

Les terres et ruisseau de Travidal, et les terres et étangs d’Harelia semblent tous devoir transiter par Alain filuis Guillaume. Dans une charte judiciaire du début du XIIIe siècle, ce Guillaume filuis Guillaume, petit-fils donc d’Alain filuis Guillaume, affirme ne pas détenir les terres et ruisseau de Travidal de la main du seigneur, Raoul d’Aubigny, mais bien de Gervais Baderon, son aisné et suzerain. Gervais Baderon, moine à Vieuville. Gervais s’était déjà définitivement dépouillé de ses terre et ruisseau de Travidal ainsi d’un quart des terres et étangs d’Harel, qu’il tenait probablement par droits d’hérédité, et qu’il donna à l’abbaye.

C’est alors que tout s’éclaire : Gervais était l’oncle de Guillaume filuis Guillaume, c’est-à-dire que Gervais était le propre frère de Guillaume filuis d’Alain. Par voie de conséquence, Guillaume filius d’Alain et Gervais, étaient tous deux les beaux-frères d’Heymeri père de Jehan et d’Alain II celui-ci seigneur de Lanvallay-Tressaint.

Jehan de Lanvalei, avant 1209, entrera en litige avec les moines de l’abbaye de Vieuville au sujet des étangs d’Harel hier donnés aux mêmes moines par Gervais Baderon. Afin d’obtenir la Concorde avec les moines Jehan reconnaîtra le bien fondé de la prétention de Vieuville. Pour sceller cette Concorde Jehan offrira (Reconduira dans leur possession les moines) aux moines de Vieuville les dits étangs d’Harel offerts, hier, aux moines par Gervais Baderon, son oncle.

Jehan reconnaîtra qu’il détenait ses biens par son propre neveu, Hamon filuis Alain, fils de son frère aisné. En vérité Hamon, en avant de cette discorde, est le possesseur par droit d’hérédité de tous les biens de Jehan. Mais Hamon, un jour, se désista de tous ses biens en faveur de son oncle Jehan, frère puisné d’Alain, son père. Lors de cette Concorde sera alors présent aux côtés de Jehan, parmi les différents témoins, l’oncle de sa mère, à savoir Guillaume filuis d’Alain. Par conséquence la mère de Jehan et d’Alain de Lanvalei ETAIT la propre sœur de Guillaume filuis d’Alain susdit, c’est-à-dire qu’elle était la propre sœur de Gervais Baderon. Et celui-ci de fait était le propre oncle germain des mêmes Jehan et Alain de Lanvalei.

Alain de Lanvalei, frère aisné de Jehan, dû recevoir par droits d’hérédité lui provenant de sa mère la possession des étangs d’Harel tous, hier, bien de Gervais. Il semble devoir percevoir aussi une partie des terres d’Harel non offertes hier à Vieuville par Gervais
Jehan rercevra Via le susdit désistement d’Hamon, son neveu, ainsi Jehan entra en possession de ces étangs. Refusant de reconnaître le droit de dîmes relevant de ces mêmes étangs à Vieuville, hier dîmes offertes à Vieuville par Gervais, Jehan entra ainsi en opposition avec l’abbaye et ses moines.
Et cette filière, toute entriquée autour des étangs d’Harel et autour des terres et ruisseau de Travidal, d’une donation, d’un litige, d’une abbaye, et de quelques chartes éparses, nous restitue l’identité d’une femme que sept siècles d’histoire avaient fait taire. Ce que l’on appelait autrefois un « bouteiller » est donc devenu, au fil des alliances, un passeur de sang. Un sang noble. Un sang perdu. Un sang révélé.


RÉVÉLATION

La sœur des Baderon, mère d’Alain et de Jehan de Lanvalei : une vérité ressurgie de Travidal et d’Harelia

Dans le silence d’une charte presque oubliée, le nom d’une femme inconnue revient à la lumière. Une lumière tremblante, mais certaine. Et avec elle, toute la trame généalogique des tout premiers seigneurs de Lanvalei — ces mêmes hommes qu’on croyait orphelins d’ascendance, et qui retrouvent aujourd’hui, par la grâce d’un mot, d’un nom, d’un cousinage, leur chair, leur feu, leur vérité.

La charte du litige de Travidal, scellée devant Radulfus de Albineio, révèle une série de liens familiaux jusqu’alors inédits. Guillaume, Guido et Jehan, tous trois fils de Guillaume filuis Alain, s’opposent aux moines de Vieuville pour la possession des prés de Travidal.

Mais c’est au terme du procès que se produit l’essentiel : l’apparition d’un nouveau nom, Eudes Baderon, père des cousins germains des trois jeunes hommes susdits. Or Eudes n’est pas un oncle quelconque ; ses propres enfants sont expressément dits « cognati », c’est-à-dire cousins germain des trois jeunes hommes susdits ; et ses fils confirment la paix conclue entre les parties pour Travidal. Cela implique que leur père, Eudes, est le frère du père des susdits jeunes hommes qui sont Guillaume, Guido et Jehan. A savoir qu’Eudes, père de ces cousins germains, est le propre frère germain de Guillaume filuis Alain.

Mais à ce titre Eudes est aussi le frère germain et de Gervais Baderon et de la mère de Jehan et d’Alain de Lanvalei tous deux fils d’Heymeri.

C’est donc cette sœur d’Eudes, de Guillaume filius Alain, et de Gervais Baderon, tous trois enfants d’Alain filius Guillaume, qui se trouve être la mère de la lignée directe des seigneurs de Lanvalei. Cette Dame née Baderon, et Heymeri, auront pour enfant aussi Alvéva femme de Simon Lebret très riche seigneur breton assis à Wrangle, sur la côte est d’Angleterre. Cette Dame Baderon, leur mère à tous trois, aurait t’elle pu se prénommer, elle aussi, Alvéva ?

Cette révélation, patiemment exhumée à partir des témoins et du texte même de la charte, permet de relier les seigneurs de Lanvallay non seulement à la terre, mais à un sang noble, à un lignage puissant. Car derrière Dame se dresse la maison Baderon, implantée entre Dol, Lamballe et la vallée du Gouët. Travidal, simples prairies et ruisseau, et les terres et étangs d’Harel, deviennent alors l’écrin d’un héritage plus vaste : celui de la mémoire retrouvée.

Les Preuves
📜 La charte de profession monastique de Gervais Baderon

Preuve 1.
Par cette charte, nous retrouvons Gervais Baderon à un moment décisif de sa vie : il renonce au siècle et prend l’habit religieux à l’abbaye de Vieuville.
Son choix est scellé par une donation : il cède en aumône perpétuelle toute sa dîme de La Boussac (Labocat), ainsi que le village entier de Ville-Herbert avec ses dépendances, et la moitié de la dîme de Ville-Hervé
.

À cette donation s’ajoutent d’autres biens : les prés de Travidal, le quart des étangs d’Harel, et toutes les possessions que les moines tenaient déjà du fief de ses ancêtres.
Pour garantir cette donation, apparaissent comme consentants sa fratrie : Jean (Joannes), son frère, Nicole, sa sœur, avec son mari Jean de Moscon et leurs enfants.

Témoins : l’abbé et le prieur de Vieuville, plusieurs moines, et des chevaliers de la région comme G. Barbot, R. Bardol et R. de Combor.

Charte latine

Omnibus Christi fidelibus ad quos presens scriptum pervenerit, R. de Albineio salutem. Noverit universitas vestra quod Gervasius Baderon, abrenuncians seculo et suscipiens habitum religionis in Veteri Villa, dedit eidem abbatie in perpetuam elemosinam, liberam omnino et quietam, totam decimam suam de Labocat, et tam villam Herbert ex integro cum omnibus pertinentiis suis, et totam decimam medietatis Ville Hervei.
Concesserunt autem haec omnia et omnes elemosinas de feodo suo, videlicet prata de Travidal et quartam partem Harelterie, et omnes alias quas habebant monachi de feodo antecessorum suorum, Joannes frater ejus et Nicolaas soror eorum, et Johannes de Moscon maritus ejus, et omnes pueri ipsius Nicholae.
Hujus donationis testes sunt M. abbas ; G. prior ; Denoales et R. de Passibus, monachi ; G. Barbot ; R. Bardol et R. de Combor, milites, et multi alii. Hoc autem donum quia de feodo meo erat, et volui fieri firmum et in perpetuum permanere, concedente uxore mea, M. sigilli mei defensione roboravi.

Traduction

À tous les fidèles du Christ auxquels parviendra le présent écrit, salut de Raoul d’Aubigné.
Que chacun sache que Gervais Baderon, renonçant au siècle et prenant l’habit religieux à Vieuville, a donné à cette abbaye, en aumône perpétuelle, libre et franche, toute sa dîme de La Boussac, ainsi que le village entier de Ville-Herbert avec toutes ses dépendances, et la moitié de la dîme de Ville-Hervé.

À cela ont consenti également, pour ce qui relevait de leur fief (prés de Travidal, quart des étangs d’Harel, autres donations des ancêtres), Jean, son frère, et Nicole, sa sœur, avec Jean de Moscon, mari de celle-ci, et tous leurs enfants.
Témoins : l’abbé et le prieur de Vieuville, les moines Denoales et R. de Passibus, ainsi que G. Barbot, R. Bardol et R. de Combor, chevaliers.
Et puisque ce don relevait de mon fief, je l’ai voulu ferme et perpétuel, confirmé avec le consentement de mon épouse et fortifié de la protection de mon sceau.

👉 Même si elle n’apporte pas de révélation spectaculaire, cette charte est précieuse : elle confirme que Gervais Baderon devient moine à Vieuville, qu’il avait un frère Jean et une sœur Nicole mariée à Jean de Moscon, et qu’il rattache toujours ses donations aux prés de Travidal et aux étangs d’Harel — terres partagées avec son neveu Jehan de Lanvalei.

⚖️ C’est en rassemblant patiemment ces confirmations que l’histoire familiale et seigneuriale reprend toute sa cohérence.

📜 Preuve n°2 : Charte du litige de Travidal et d’Harel

Cette charte judiciaire révèle les liens familiaux étroits entre les Baderon et les Lanvalei. Gervais Baderon, moine à Vieuville, avait donné les étangs d’Harel aux moines. Son neveu Jehan de Lanvalei entra en litige avec l’abbaye mais reconnut finalement ce don, scellant une concorde qui fit apparaître de nouveaux témoins.

Charte latine
Presentibus et futuris presentem paginam inspecturis ego Radulfus de Albineio salutem; notificamus vobis quod discordia illa vertebatur inter abbatem et monachos Veteris ville, et filios [pluriel de filio] Willelmi filii Alani super pratis de Travidal coram nobis in hunc modum sopita est post mortem. Patris sui qui aliquandiu partem pratorum, illorum ut monachi dicebant injuste tennerat, monachi clamorem fecerunt de Willelmo filio alterius Willelmi majore , et coram me diu inter illos querela illa ventilata est ille et enim dicebat se non tenere prata illa, de me sed de Gervasis suo majore natu et de electo dolemsi, et ipsum Gervasium predictum Willelmus in curia mea collocavit ad tuendam illam ut quod ipse enim faceret ratum haberet. Contentio vero facta est inter me et electum Dolensem supra prata illa, et propter hanc altercationem de medio tollendam placuit ipso dno electo, ut mihi loqueretur testimonium terre ad cujus dominium prata illa viderentur pertinere, quod et ego concessi postea vero die constituta accessimus ad prata illa cum multitudine magna militum et aliorum hominum, et ibi homines denominati sub juramento dixerunt quod quicumque prata illa possideret de me tenere deberet, quia de feodo meo erant, et ad jus meum pertinebant quod videntes… monachi … iterum ad me accesserunt, et petierunt prata sibi reddi, et eis in presenti investivi quod no lui facere nisi per judicium curie mee tandem die constituta apud Labocae astuerunt multi mil. et viri prudentes qui utranque partem audientes, et diu secum retractantes judicaverunt filios Willelmi ad heredit atem illam non poste redire, quia in principio cause mee dominum suum non recognonerunt, tunc per judicium investiri abbatem et monachos qui ibi ad erant pratis illis jure elemosinarum in perpeturum possidentis. Postea vero monachi cum aliis duobus fratribus praedicti Willelmi Guidone, et Jehanne locuti sunt et ut omnem suam dimitterent calumniam de caritate sua dederunt eix sex libras andegavenses, et super altare in Capella mea de Landal manu corporaliter prestita pratis illis peritus ab renuncianerunt. Hanc antem pacem Willelmus fratre illorum majore matu qui preta per judicium perdiderat concessit, et similiter manu prest ita super sancta confirmavit, et sopitis omnibus querelis inter ex pax confirmata est similiter filii Eudonis Baderon cognati predictorum juvenum quando sepultus est pater eorum in monasterio, hanc pacem et omnes alias elemosinas de feodo sus et de feodo ancessorum suorum abbatie concessorunt, et ut hoc ratum etc. Sigilli mei etc. Testibus G. priore Veteris ville; M. monacho; G. archidiacono dolensis; G. Bardol; R. Bardol; P. Querloel; R. de Combor.


🕯️Traduction :
À ceux qui sont présents et à ceux qui, dans le futur, liront cette page, moi, Raoul d’Aubigny (Radulfus de Albineio), salut.
Nous vous faisons savoir que le différend qui s’était élevé entre l’abbé et les moines de Vieuville, et les fils de Guillaume filuis d’Alain
(Guillaume filiuis Guillaume; Guy Baderon; Jehan Baderon) , à propos des prés de Travidal, fut réglé devant nous en ces termes :
Après la mort de leur père
(Guillaume filuis Alain), lequel avait, quelque temps, tenu une partie desdits prés, comme les moines le disaient, de manière injuste, les moines élevèrent une plainte contre Guillaume, fils de l’autre Guillaume (Guillaume filius Guillaume, l’aîné de la fratrie), l’aîné, et cette plainte fut longuement débattue devant moi.
Celui-ci affirmait ne pas tenir ces prés de moi, mais de Gervais, son aîné
(son oncle), et de l’élu (Electo dolensi. Evêque de Dol), et ce même Gervais, ledit Guillaume le fit venir en ma cour pour défendre cette possession, afin que ce que celui-ci ferait soit tenu pour ferme et stable.

Mais un contentieux s’éleva entre moi et l’élu de Dol au sujet de ces prés, et pour mettre fin à cette dispute, il plut audit seigneur élu de me confier l’arbitrage concernant la terre, à qui appartenait en droit ladite possession.
Ce que j’ai accepté.
Plus tard, au jour fixé, nous nous rendîmes sur ces prés avec une grande foule de chevaliers et d’autres hommes, et là, des hommes désignés dirent sous serment que, qui que ce soit qui tînt ces prés, il devait les tenir de moi (Moi, Raoul d’Aubigny), car ils faisaient partie de mon fief et m’appartenaient en droit.
Ce que voyant, les moines revinrent à moi et me demandèrent que ces prés leur soient rendus ; et je les en investis sur le champ, ce que je n’aurais pu faire qu’en vertu du jugement de ma cour.
Enfin, au jour fixé, à Labocae
(la Boussac), de nombreux chevaliers et prudents hommes se rassemblèrent, écoutèrent chacune des deux parties, et, après longue délibération, jugèrent que les fils de Guillaume (Guillaume filuis Alain) ne pouvaient revenir à cet héritage, car, dès le début du procès, ils n’avaient pas reconnu leur seigneur.
Alors, par jugement, l’abbé et les moines qui étaient là furent investis desdits prés, à titre d’aumône perpétuelle.
Plus tard, les moines parlèrent avec Guido et Jehan, deux frères desdits Guillaume
(Guillaume filius de Guillaume), et afin qu’ils renoncent à toute réclamation,
ils leur donnèrent six livres angevines, et, sur l’autel de ma chapelle de Landal, en posant la main corporellement,
ils renoncèrent auxdits prés pour toujours.

Quant à Guillaume (Guillaume filuis Guillaume), leur frère aîné, celui qui avait perdu les prés par jugement, il concéda aussi cette paix, et de même, la confirma en posant la main sur les saints Évangiles.
Et, toutes les querelles étant ainsi éteintes, la paix fut confirmée.
De même, les fils d’Eudes Baderon, cousins desdits jeunes gens, lorsque leur père fut enterré au monastère, confirmèrent cette paix et toutes les autres aumônes faites sur leur fief et sur celui de leurs ancêtres à l’abbaye. Et afin que cela soit tenu pour ferme, etc., nous l’avons scellé de notre sceau.

📜 Preuve n°3 : Charte de 1188Renoncement de Jehan de Lanvalei
Contexte

Jehan de Lanvalei renonce à toute prétention sur des terres et étangs à Harelerie (Harel).
L’acte est signé devant Jean de la Mouche, élu de Dol (1190-1199), et comporte la mention capitale de Guillaume fils d’Alain.

🔍 Commentaire sur la charte de 1188 relative au litige entre Jehan de Lanvalei et les moines de Vieuville

Cette charte clôt un contentieux opposant Jehan de Lanvalei aux moines de l’abbaye de Vieuville sous Dol, à propos des étangs d’Harel (Harelleria). Jehan y renonce formellement à toute prétention sur les terres concernées, situées entre la voie de Dol et l’alvéole du ruisseau Guidiol, en échange d’une somme de dix livres angevines. Ce renoncement est officialisé devant Jean de la Mouche, élu de Dol de 1190 à 1199, et confirmé par plusieurs membres de la parenté de Jehan.
Parmi eux, on relève Hamon, son cousin/neveu (fils de son frère aîné Alain), Apollonius, l’une de ses sœurs, et surtout Guillaume filius Alain, son oncle maternel. C’est précisément ce dernier nom, encore discret dans le corps de la charte, qui ouvre une perspective essentielle pour notre recherche.
En effet, ce Guillaume fils d’Alain, en tant qu’oncle maternel de Jehan, va nous permettre, par d’autres chartes croisées, d’identifier avec certitude le patronyme de la mère de Jehan et d’Alain, et ainsi de reconstituer sa souche familiale directe.
Cela souligne à quel point la lecture minutieuse des témoins est cruciale dans l’étude diplomatique d’une charte. L’apparente discrétion de ces noms, souvent relégués à la fin du document, cache parfois des vérités capitales, capables à elles seules de reconfigurer une généalogie tout entière.

🕯️Charte
Universis Christi fidelibus ad quos presentem cartulam pervenerit, capitulum ecclesie dolensis salutem. Notum vobis facimus contentionem que erat inter monachos Veteris ville et Johanem de Lanvalai pro stagno eorumdem monachorum esse sopitam, scilicet dimisit Johames monachis terram quam habebat in Harelleria ipse et homines ejus a via Dolensy usque in alveum Guidioli liberam omnino etc. hanc autem donationem seu dimissionem juravit, et Hamo Cognatus ejus, et Apollonuis sororius ejus, et Willelmus filius Alani avunculus ejus, pro hac nero dimissione sepedictus Johannes X liv. Andeg. A monachis habuit etc. unum et hoc adjiciendum quod ipse Johannes, ant unus ex propri. Qui oribus ejus ad monachatum in cenobio recipietur, et ut hec omnia etc. Sigillo S.Samsonis munivimus etc.

🕯️ Traduction
À tous les fidèles du Christ auprès de qui parviendra la présente charte, le chapitre de l’église de Dol adresse ses salutations.
Nous vous faisons savoir que le différend qui existait entre les moines de Vieuville et Jean de Lanvalei à propos de leur étang a été apaisé.
En effet, Jean a laissé aux moines, de façon définitive, la terre qu’il possédait à Harelerie — lui-même et ses hommes — depuis la route de Dol jusqu’au lit du ruisseau Guidiol, entièrement libre, etc.
Cette donation ou abandon a été jurée par Jean lui-même,
ainsi que par Hamon son cognatus
(ici son neveu, fils de son frère aîné, Alain), par Apollonius sororius (la sœur de Jehan), et par Guillaume fils d’Alain, son oncle maternel (avunculus = frère de la mère ; ici Guillaume filuis Alain » le propre frère de Gervais Baderon).
En échange de ce renoncement, ledit Jean a reçu des moines quarante livres angevines.
Une chose doit encore être ajoutée : Jean ou bien un membre de sa lignée, selon sa volonté, devra être accueilli comme moine dans le monastère.
Et pour que tout cela soit ferme et certain, nous avons fait apposer le sceau de Saint Samson.


Preuve n°4 : La charte de donation de Jehan de Lanvalei à l’abbaye de Vieuville

Contexte

Ce document majeur, datable entre 1190 et 1199, est une charte de donation établie par Jehan de Lanvalei au profit de l’abbaye de Vieuville sous Dol, désignée ici par son nom latin Caritate. Il est scellé sous la juridiction spirituelle de Jean de la Mouche, alors élu (évêque désigné) du diocèse de Dol.
La charte atteste que Jehan, que nous savons être fils de Heymeri, cède à l’abbaye la terre d’Harel, contre une somme de 18 livres, avec le consentement de ses enfants, de ses neveux et des enfants de ses deux sœurs. L’ensemble est validé par serment, manibus corporaliter datis super Sancta, en présence de Hamon, Guillaume, Ruellon de Flacheio, et des héritiers de la branche cousine de Rodonien (Rennes).

🕊️ L’évidence généalogique révélée par cette charte

Un détail, apparemment juridique, devient ici la clef d’un arbre généalogique resté dans l’ombre jusqu’à aujourd’hui. En effet :

  • Hamon, cité dans la charte, son parent par le sang, n’est pas le frère de Jehan mais son neveu, fils d’Alain, frère aîné de Jehan, le tout premier seigneur de Lanvallay/Tressaint.
  • Ce Hamon, héritier légitime de son père Alain, est le détenteur originel de la moitié de la paroisse de la Little Abington ainsi que de la totalité des biens assis en le comté de Bretagne. Or, dans un acte de confiance ou de stratégie d’ascendance, il rétrocède ce droit à Jehan, son oncle, comme le confirme aussi la charte testamentaire de Simon Le Bret père, époux de leur sœur Alveve, mère de Simon Lebret fils, seigneur de Wrangle sur la Côte Est de l’Angleterre.

Cette moitié de la paroisse de la Little Abington, que Hamon détenait, était légitimement celle de son père Alain, ce qui implique directement que le père d’Alain, Heymeri, l’avait également détenue.
Et cette même moitié s’oppose à l’autre moitié, tenue de longue date par les Lanvalei seigneurs de Walkern, issus de William Ier de Lanvalei, justicier du roi Henri II.

Il en découle une conséquence capitale :

👉 Heymeri, père d’Alain et de Jehan, est nécessairement le frère de William Ier de Lanvalei, puisque tous deux héritent chacun d’une moitié de la paroisse de la Little Abington, partagée entre deux lignées fraternelles.
👉 Or, William Ier est explicitement désigné dans les chartes comme fils d’Alain fils de Henry.

👉 Cela établit irréfutablement que Heymeri, également nommé Ailmari, est lui aussi fils d’Alain fils d’Henry, seigneur anglais du comté de Suffolk.

Ainsi, cette simple donation de la terre d’Harel à Dol — rédigée dans le silence d’un scriptorium monastique — est devenue la pierre d’angle d’une reconstitution généalogique perdue. Elle permet de remonter jusqu’à « Alain fils de Henry », le véritable patriarche de la maison de Lanvalei, dont la lignée allait bientôt, de Lanvallay à Walkern, embrasser les rives de l’histoire.

🕊️ Le rôle décisif des témoins

Ce qui rend cette charte absolument unique, c’est la concordance parfaite de ses témoins avec ceux cités dans la procédure judiciaire de la Little Abington et celle successorale de Simon Le Bret, menée parallèlement en Angleterre entre 1190 et 1209 pour Little Abington.
Non seulement les mêmes prénoms, les mêmes héritiers, les mêmes alliances y sont attestés, mais ce sont exactement les mêmes personnes : Hamon, Jehan, Guillaume, les Flacheio, les héritiers de Rodonien, Simon Le Bret, Alveve…

Ce recoupement des noms, des situations et des actes, dans deux espaces différents (Dol et le Suffolk), au même moment, constitue une preuve généalogique aussi rare que précieuse : les Lanvalei de Dol sont les mêmes que ceux de la Little Abington.
Il ne s’agit pas ici d’une simple analogie. Ce sont les mêmes hommes, agissant en famille, transmettant des terres, scellant des serments, dans une même structure lignagère.

Travidal et les terres et étangs d’Harel proches de Vieuville

🕯️Charte latine
Capitulum dolense notum quod Johannes de Lanualay terram Harelerie abbatie Veteris Ville concessis et de K(c)aritate monastery 18 lib accepis. Istam donaonem concessis Dnus (Dominus) Johannes Electus noster etc. hoc idem concessenent omnes filii et filie ipsuis Johannes qui concedere poterant, et filii duarum sororum ejus, et Hamo filius Alam aque tenebat terram illam sicut amajore natu et Willelmus frater ejus et Ruellonus de Flacheio cujus sorrorem habebat uxorem ipse Johannes hanc conventionem manibus corporaliter datis super Sancta Juranerum domino electo prefatus Johannes de Lanualay et Hamo filius Alan et filius ipsuis alterius sorroris sue de Rodonia. Hoc etiam juranerum apud Veteris Villam homines tenaùenti illius etc. Sigilly nostri munimine etc. Testes Mauricio abbate etc. Scellé.

🕯️Traduction :
Chapitre de Dol.
Il est connu que Jehan de Lanvalei a concédé à l’abbaye de Vieuville la terre de Harelerie, et qu’il a reçu de Karitate (c’est-à-dire de l’abbaye de Vieuville sous Dol) la somme de 18 livres. Cette donation a été confirmée par notre seigneur Jean, l’Élu (électeur ou archevêque de Dol) ; et de même, cette même donation a été confirmée par tous les fils et filles de ce Jehan, qui pouvaient la confirmer, ainsi que par les fils de ses deux sœurs.
De plus, Hamon fils d’Alain, qui tenait cette terre en tant qu’aîné, et Guillaume, son frère, et Ruellon de Flacheio dont Jehan avait épousé la sœur
(Appolonuis), ont confirmé cette donation.
Cet accord a été scellé par serment, prêté sur les Saints, entre les mains mêmes du seigneur élu, par Jehan de Lanvalei, Hamon fils d’Alain, et le fils d’une autre sœur de Jehan, originaire du Rodonien
(de la région de Rennes).Ce serment fut également prêté à Vieuville même, par les hommes tenant cette terre.
Avec le sceau de notre autorité. Témoins : Maurice, abbé, etc.
Scellé.


📜 Preuve n°5Saint-Broladre, du premier Tréhan au Trehanus d’Harel (1241)

Cette charte XII ci-dessous, établie en 1241, éclaire d’un jour nouveau le passage des droits sur Harel, autrefois aux mains des Baderon et des Lanvalei, vers la maison de Saint-Broladre.
Tréhans, fils de Brient, et son épouse Guima confirment une donation au profit de l’abbaye de Vieuville : une demi-mine de revenus à percevoir sur les terres de Harel, destinée à l’entretien du luminaire de l’église.
Derrière cet acte apparemment modeste se cache une continuité essentielle :

  • Les droits de dîmes sur Harel, donnés par Gervais Baderon (fin XIIᵉ s.), confirmés par son neveu Jehan de Lanvalei (1193), sont désormais validés par Trehanus Brienti.
  • Cette transmission suppose un lien successoral direct, et la piste la plus solide mène à Guima, épouse de Trehanus, qui pourrait être fille ou héritière de Jehan de Lanvalei.

⚖️ La charte devient donc une preuve généalogique : elle relie les familles Baderon, Lanvalei et Brient/Tréhan de Saint-Broladre, tout en soulignant le rôle des mariages dans la continuité des dîmes et des droits féodaux.
Elle s’inscrit logiquement après les chartes de Gervais, Jehan, Hamon et Guillaume fils d’Alain, confirmant une même ligne de transmission.

Charte XII.

👉 « Guima, silencieuse dans la charte, devient aujourd’hui le chaînon manquant entre Lanvalei et Saint-Broladre.
Les chartes anciennes nous livrent parfois des filiations entières, patiemment tissées à travers les siècles.
À Saint-Broladre, dès 1075, apparaît le nom de Tréhan fils de Brient, seigneur local, qui donne aux moines du Mont-Saint-Michel la dîme de l’église paroissiale, sa sépulture, douze acres de terre, la dîme de son moulin et de son verger.
Sentant sa fin venir, il se fait moine, reçoit l’habit monastique et confirme encore ses dons avec l’accord de son épouse Adeline et de son fils Geoffroy.

Son frère Irfoi (ou Urvoi), de son côté, offre aux mêmes moines des terres et des droits sur l’église. Ses fils, Guillaume et Hervé, prolongent la lignée. Guillaume, parti en Terre Sainte vers 1090, sans héritier, laisse ses droits à Hervé.
Mais Hervé, tombé dans la tentation de spolier l’abbaye, rendra finalement les biens usurpés avant sa mort (vers 1138), obtenant le pardon de l’archevêque Baldric grâce à l’intercession de son petit-neveu, Hugues de Saint-Broladre.
En réparation, une messe annuelle sera célébrée pour son âme pendant trente ans.

Ainsi, la famille de Saint-Broladre est bien attestée dès le XIᵉ siècle, liée à la fois à l’église paroissiale, au Mont-Saint-Michel et au chapitre de Dol.
Un siècle plus tard, en 1241, reparaît un Trehanus Brienti, sans doute fils ou petit-fils d’Hugues de Saint-Broladre, confirmant à Vieuville la dîme des terres d’Harel, autrefois offertes par Gervais Baderon puis par son neveu Jehan de Lanvalei.
Cette continuité montre que les Brient/Trehan de Saint-Broladre n’ont pas disparu : ils se sont maintenus dans la noblesse locale et, par mariages, ont intégré des droits qui les rapprochent directement des Baderon et des Lanvalei.

⚖️ Ici se révèle un mécanisme central : les donations ne concernent pas la terre elle-même, mais les revenus financiers qu’elle produit (dîmes, redevances, cens).
Chaque nouvelle génération doit confirmer la donation pour que l’abbaye continue à percevoir. C’est ainsi que de Gervais à Jehan, puis de Jehan à Trehanus, se répète le même geste.

👉 De cette paroisse de Saint-Broladre sont donc issus deux seigneurs majeurs pour notre histoire :

  • Radulfus de Flacheio, beau-frère de Jehan de Lanvalei,
  • et Trehanus Brienti II, descendant du premier Tréhan, qui reprend les donations d’Harel.

Ni hasard, ni rupture : un même terroir, une même lignée, un même réseau de fidélités. Saint-Broladre apparaît comme un véritable carrefour féodal, où les noms ressurgissent d’âge en âge pour lier entre elles les maisons de Dol, de Lanvallay et de Vieuville.

📌 Dans la charte de 1241, Trehanus Brienti apparaît avec sa femme Guima (ou Guima/Guimae).

  • Nous savons que les droits sur Harel avaient appartenu à Gervais Baderon, puis à son neveu Jehan de Lanvalei (avant 1209).
  • En 1241, ce n’est plus Jehan, mais Trehanus Brienti qui confirme la donation aux moines de Vieuville.

⚖️ Or, comme comme nous le savons très bien :
On ne « cède » pas la terre, mais les revenus de dîmes ; chaque héritier doit confirmer. Si Trehanus confirme à son tour, c’est qu’il tenait ses droits par succession — et la voie la plus probable, c’est par sa femme.

👉 Donc, Guima, l’épouse de Trehanus Brienti, pourrait être :

  • une fille de Jehan de Lanvalei, ou au minimum une héritière de son lignage féminin.

Cela expliquerait la transmission parfaite :

  • Harel : Baderon → Jehan de Lanvalei → sa fille (Guima) → son mari (Trehanus Brienti).

💡 Autrement dit, Guima serait peut-être la clé silencieuse de la charte : le trait d’union entre Lanvalei et Brient/Tréhan de Saint-Broladre.

💡 Le luminaire d’église au Moyen Âge

Dans les chartes médiévales, il est fréquent de voir des revenus ou dîmes « affectés au luminaire » d’une église ou d’une abbaye.

👉
Qu’est-ce que cela signifie ?
Le luminaire désigne l’ensemble des cierges, lampes et chandeliers nécessaires à l’éclairage des offices et à l’entretien du sanctuaire.

👉 Pourquoi y consacrer des dons ?

  • C’était une offrande hautement symbolique : illuminer l’église revenait à glorifier Dieu et à assurer le salut de son âme.
  • Les revenus garantissaient le financement régulier de la cire et de l’huile, souvent coûteuses.
  • Ils contribuaient aussi à la solennité des fêtes liturgiques, où le nombre de cierges était signe de prestige.

👉 Un geste de mémoire
Les donateurs espéraient que leur nom resterait associé aux cierges brûlant pour eux lors des offices. Ce type de don, souvent modeste en apparence, scellait donc une relation spirituelle durable avec l’abbaye ou la paroisse.



📜 Transcription

Universis Christi fidelibus presentes litteras inspecturis Willelmus decanus dolensis salutem in dno. Noveritis quod Trehanus Brientii et Guina uxore ejus dederunt deo et beate Marie de Veteri villa dimidiam minam frumenti apud Hereleretam et ad luminare ecclesie (abrégé en copie, mais sens clair : il s’agit d’une demi-mine de revenus à percevoir à Harel, affectée à l’abbaye et à l’entretien du luminaire de l’église) tres dietos de reditu suo super hebergamento Evani fratri sui quam donationem predictam sacramento corporali firmaverunt et habuerum ipsi = et tiendront de caritate monasterii 70 sol. monete currentis unde ad requisitionem partium presentes litteras sigillarimus,actum anno gratie 1241, mense decembri


🌍 Traduction française

À tous les fidèles du Christ qui liront les présentes lettres, salut.
Moi, Guillaume, doyen de Dol, fais savoir que Tréhans fils de Brient (Trehanus Brienti) et son épouse Guima (Enfant supposée de Jehan de Lanvalei) ont donné à Dieu et à la bienheureuse Marie de Vieuville une demie-mine de revenu prélevée sur les terres de Harel (Hareleria), pour l’entretien du luminaire de l’église.
Cette donation a été confirmée par serment solennel, et eux-mêmes en ont reçu la contrepartie spirituelle de la charité du monastère de Vieuville.
À leur demande, nous avons fait apposer notre sceau sur les présentes lettres.
Fait en l’an de grâce 1241, au mois de décembre.


Elios et Jean-Pierre

Généalogie de Dame Baderon.
Procédure des prairies de Travidal.