XVI et XVII siècles.  La Courbure en Taden ; entre chapelles et écluse.

XVII siècle.
Plan cartographique de la Courbure
.

Première étude concernant la réunification de la Manche et de l’Atlantique.

Ou le percement du tout premier canal de la Courbure

Le tout premier projet :
Très tôt fut pensé, cela dès le XVI siècle il est vrai, afin de pouvoir éviter d’avoir l’obligation de naviguer tout le difficile méandre de la rivière, la réalisation d’une grande coupure, la réalisation d’une grande tranchée, la réalisation d’un grand percement en le rocher même de la Courbure.
En ce lieu, en ce rempart naturel, tout n’était que terres marécageuses et longueur de temps.
Cette idée semble avoir été l’objet de 3 projets bien distincts, de fait projets nés les uns après les autres dont le tout premier ne concernera au XVI siècle, en 1589 exactement, que le confort personnel de la ville de Dinan celle-ci ne voyant la « problématique » des lieux qu’au travers de sa propre navigation portuaire ; l’idée même d’un canal d’Ille et Rance était très loin de naître en vérité.
Commencé effectivement dès l’année 1584 ce travail colossal semble devoir prendre fin peu après l’année 1632 ; celle-ci sera l’année en laquelle on enregistrera en les Livres de Comptes de la ville de Dinan la toute dernière opération financière propre à ce tout premier projet. Celui-ci était alors probablement presque terminé dans sa première phase de réalisation.
Ne restait plus qu’à approfondir le projet, qu’à approfondir les travaux, qu’à approfondir la percée déjà réalisée.
Après presque quarante dures années dun difficile labeur cette réalisation en 1636, la toute première percée du rocher donc, sera en effet presque en phase de « terminaison » lorsque viendra se promener à Dinan, après avoir trainé ses pieds un peu partout en Bretagne, l’homme littéraire François-Nicolas Baudot Dubuisson d’Aubenay. Au lendemain de ce long voyage François-Nicolas écrira en 1636 : ITINERAIRE DE BRETAGNE.
Comme quoi les faits et gestes personnels…
Je souris.

Ayant également ici même trainé ses pas François-Nicolas, arrivé à la Courbure donc, verra de ses propres yeux cette percée, admirera personnellement cette première coupure celle-ci presque en voie de terminaison. Et il écrira ceci dans son livre consacré à son voyage passé en Bretagne : …le rocher est coupé si bas qu’en peu de temps y peura faire passer la rivière…

Nous étions alors effectivement en 1636, c’est à dire cent soixante huit années AVANT que ne soit REALISEE au travers du rocher de la Courbure la DEUXIEME percée de son rocher la réalisation du tout nouveau canal d’Ille et Rance en train de naitre obligeant il est vrai.
Cette première percée fut t’elle mise en service au lendemain de la venue, ici même, de François-Nicolas ?
Les Livres de Comptes de la ville de Dinan malheureusement ne le disent pas.
Cette première percée semble cependant bel et bien avoir été mise en service après la venue à Dinan du dit François-Nicolas Baudot Dubuisson d’Aubenay puisque ayant ainsi ouvert un grand boulevard aux grandes marées d’équinoxes elle fut, à l’origine semble t’il, de tout un ensemble d’inondations survenues en le port de Dinan.

Quai envahi par les eaux, maisons inondées, les peurs et craintes de demain etc.
Finalement chaque chose aura toujours sa propre conséquence.
Ces inondations à « répétition » furent notamment l’objet d’une plainte émise à l’encontre de la ville de Dinan par le sieur Bagot lui aussi grand notable possesseur au pont à Dinan.

L’hostellerie du Cheval blanc, ici même citée en 1678, fut t’elle également impactée ce jour là par la colère des eaux ?
Les deux maisons assises à l’extrémité du quai, côté Dinan, biens alors du prieuré de la Magdeleine, furent t’elles, elles aussi, inondées ce même jour ?
L’Histoire ne le dit pas ; les Livres de Comptes de la ville de Dinan ne le disent pas, les BMS de la paroisse de Lanvallay non plus.
Finalement à l’image du sieur Chartier chacun de nous, pour demain, devrait tenir un « cahier de jour ».
En fait le sieur Bagot demandera préjudice pour sa propre maison assise sur le quai ; sa maison sera en effet inondée par l’eau de la mer celle-ci allant ce jour là jusqu’à submerger le grand chemin menant à Taden, dixit le sieur Bagot.

Adressée à l’encontre de la ville de Dinan la plainte du sieur Bagot ne semble devoir viser que celle-ci, et aucun autre acteur.
Celui-ci reconnaitra cependant, au nom de l’intérêt publique, le bien fondé de cette percée mais au titre de son propre préjudice demandera néanmoins des indemnités financières.
En 1642, soit après la réalisation de cette première coupure faite du rocher, après sa mise en service apparemment, il y aura effectivement la plus grande inondation du port de Dinan de tous les temps et aussi tout l’effroi que celle-ci, aussitôt, souleva.

Tout le quartier du pont à Dinan, la Magdeleine comprise bien sur, fut entièrement sous les eaux pendant plusieurs jours obligeant, de fait, tous les riverains à se déplacer en barque sitôt le seuil de la porte franchit.
La peur divine s’empara de toute la populace portuaire toutes les âmes criant à la fin du monde. La description succincte de cette inondation, accompagnée de la crainte de Dieu qu’elle entraina, fut consignée en un feuillet des BMS de la paroisse de Lanvallay rédigée par le recteur de l’église de prieuré de la Magdeleine.
Et plainte commune fut t’elle émise par tout les habitants du pont à Dinan
?
Cette « première percée, cette première tranchée, ce premier chenal réalisé au travers du rocher de la Courbure semble au lendemain de ces incidents avoir été REBOUCHE en son propre fondement.
Le niveau du sol que nous lui connaissons aujourd’hui est t’il dû à des travaux de rebouchage ou bien, tout simplement, à des travaux non terminés ?

Le deuxième projet :
Le deuxième projet, projet étudié au lendemain de 1647, projet étudié seulement 5 années après cette grande inondation, semble devoir ÊTRE un projet tout autre, un projet beaucoup plus grand, un projet beaucoup plus ambitieux, beaucoup plus pharaonique puisque celui-ci prévoira d’établir en le rocher même de la Courbure une ECLUSE portant le nom « E XXVII » celle-ci accompagnée de son propre déversoir.
Par définition, cet ensemble étant alors assis en ce nouveau projet à l’endroit exacte de la première coupure, de la première tranchée, de la toute première percée, qu’elle devait être la fonction première de cette écluse/déversoir ?
Celle-ci il est vrai, par sa nature même d’écluse, pouvait passer pour vouloir protéger le port de tout remontée violente d’eau venant de la mer ; néanmoins elle portait de nom de Vingt septième écluse.
De fait ce projet concerne alors le tout premier projet réellement « projeté » sur papier ambitionnant la réunification de la Manche à l’Océan Atlantique ; mais de fait celui-ci, personnellement, jamais ne sera réalisé.
Pourquoi cela ?
Ne parlions nous pas ici même de la 27 nième écluse ?
En effet ce second projet, ici même, ne verra jamais le jour (Des tranches de ce projet ont t’elles pu cependant être réalisées ailleurs, être commencées autre part ? Serait t’il que la réalisation du Canal d’Ille et Rance commencé au tout début du XIX siècle les ai repris pour son propre compte ?).
Il est possible que la cause première de son abandon ait été, d’abord, d’origine politique. En effet cette cause doit, également, pouvoir être recherché dans l’existence même de la Fronde, dans l’existence même de ce grand soulèvement qui sera alors mené par les très grands seigneurs du royaume à l’encontre de la Régence ; ce mouvement si déchirant, commencé dès l’année 1648, ne se terminera qu’en 1653. Il est vrai que la Fronde continuera jusqu’à l’arrivée de Mazarin celui-ci appelé par la Reine Anne d’Autriche pour présider au plus haut sommet du pouvoir.
Cela reste une hypothèse bien sur.

Le troisième projet :
Celui-ci concerne au tout début du XIX siècle, en 1804 sous le premier Empire exactement, la réalisation d’un grand canal reliant lui aussi la Manche à l’Océan Atlantique.
Décidément certaines choses toujours seront tenaces.
Cette réalisation, reprenant la vieille idée d’hier il est vrai, devait surtout permettre de pouvoir contrer le blocus anglais alors dirigé contre Napoléon 1er. Ce troisième projet dans ses faits reprendra en vérité que le deuxième projet de 1647 hormis le fait que le rocher de la Courbure connaitra, à occident, un nouvel emplacement pour sa propre coupure, véritable nouvelle tranchée réalisée dans la montagne.
L’écluse XXVII et son déversoir, tous deux ici même prévus en le susdit deuxième projet, jamais ne seront réalisés ; et la tranchée première jamais…
Il y a certaines choses appelées à ne jamais être. Il y aura toujours certaines choses appelées à ne jamais être terminées.

Le nouveau percement, véritable canal en fait, sera en effet réalisé dans le prolongement même du long quai de Dinan.

Peut être une image de plein air
 Au lendemain de 1647.

En le projet visant à réunir la Manche à l’Océan Atlantique…
Dessin réalisé probablement qu’au lendemain de 1647 au regard des deux petites chapelles ici même représentées proches de l’écluse n°27. En effet devons nous voir, ici même, en ce même plan, la présence de la première chapelle celle-ci alors déjà accompagnée de sa remplaçante ?

Cette seconde chapelle en effet ne sera réalisée qu’au lendemain de 1647 et cela sur une acceptation émise par l’évêque de Saint-Malo lui même.
Cette seconde petite chapelle assoit, ainsi, elle même, la date de la réalisation de ce dessin

Ah Même ! Lorsque tu me tiens.
Une année après seulement, en 1648, allait éclater la Fronde laquelle allait déchirer tout le royaume jusqu’à l’arrivée de Mazarin au Gouvernement, en 1653.
A noter sur ce dessin le fait que, dans ce projet « d’écluse n°27 à la Courbure »,  il n’avait pas été prévu d’assoir cette dite écluse n°27 dans le prolongement « direct » de la rivière dessinée beaucoup plus à orient qu’elle est en ce dessin.

Pourquoi ce choix ici retenu en ce même dessin ?
Ce choix aurait t’il été retenu, ou fait, que parce qu’il y avait déjà COUPURE en le rocher de la Courbure et que celle-ci, hier, avait déjà été FONCTIONNELLE ?

Présentation de la Courbure.

Aux XVI et XVII siècles la terre noble de la Courbure était encore assise en Taden rétrocédée qu’elle sera au XVIII siècle à la jeune commune de Lanvallay, le 25/04/1847 exactement.
Avant le tout premier percement de son rocher, à la Courbure, le haut plateau rocheux de Taden, depuis le Pavillon de la Menardais, par une excroissance venait ici même s’étirer pour, en une pente douce, venir s’effacer au plus près du château de Grillemont, pour venir définitivement s’effacer dans les terres toujours marécageuses de la Landeboulou.
Ces terres marécageuses, presque boueuses, étaient aussi perpétuellement entretenues par le ruisseau de Mont Plaisir et celui de la Samsonnais tous deux venant en cet Eden vert rendre l’âme.
Ah Lanvallay !

La Courbure. Aux dits XVI et XVII siècles en Taden, au titre de ce méandre non encore ouvert et relevant alors toujours du bailliage d’Argentel, cette terre noble de midi à nord s’étirera de l’extrémité occidental du quai de Dinan au dit Pavillon de la Menardais perché tout en haut de son nid d’aigle ; et elle s’étirera d’occident à orient, des moulins d’Argentel au pied du Pavillon de Grillemont assis au dessus du méandre, en Lanvallay.
La chapelle de la Courbure de fait était donc en Taden.

Né vers 1590 Michel Hallouard sieur de la Ménardais, sieur et concepteur de l’actuel « vide-bouteille » de la Ménardais sera, dès les premières heures du XVII siècle, aussi « propriétaire  » de la Courbure, aussi propriétaire de la Terre, moulin à tan, Maison et métairie noble de Baudouin la dite terre de la Courbure celle-ci y possédant également la chapelle de Notre Dame de Bon Réconfort.
Cette chapelle, entièrement disparue aujourd’hui, pendant des siècles fut le bien religieux et temporel du Chapitre de Saint-Malo de Dinan lui même (Pour l’historien de Dinan Luigi Odorici, celui-ci écrivant son livre en 1857, au XVII siècle il y avait installé au plus près de cette petite chapelle un « ermitage » en lequel logeait un laïc vivant des dons des visiteurs. En échanges de leurs aumosnes il entretenait la petite chapelle.
En 1654 en un acte de baptême cette chapelle sera aussi nommée : « la Chapelle de la Courbure »). 

Aucune description de photo disponible.
Plan cadastral de Taden de 1809.

Sur ce plan est représent
ée la Courbure en Taden avant que ne soit réalisé un petit canal coupant lui aussi le rocher de la Courbure en deux nouvelles partie distinctes ; le long cheminement de la courbe de la rivière en 1809 est alors la seule voie possible pour pouvoir, côté mer, soit entrer, ou soit sortir, du port de Dinan.
La nouvelle chapelle édifiée en 1647 est ici même sur ce plan aussi représentée ; l’ancienne chapelle, quant à elle, a définitivement déjà disparue. 

Peut être une image de carte
1811.

Plan cadastral de Lanvallay avec la REPRESENTATION et de la seconde petite chapelle signée de sa croix, ainsi que celle du dit petit canal, ou chenal, percement réalisé au travers de la montagne pour la réalisation du Canal d’Ille et Rance.
Celui-ci fut donc REALISE ENTRE les dites années 1809 et 1811 ; trois années à peine suffiront au XVIII siècle pour mener à terme cette même réalisation. Le méandre de la rivière n’est alors plus du tout utilisé pour la navigation entrant ou sortant du port même si le dit canal d’Ille et Rance, lui, ne sera ouvert qu’en 1832
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Ce plan implante aussi nos deux petits ruisseaux cotissois alimentant alors, en permanence, les terres marécageuses de la Courbure.

En 1640, en la première moitié du XVII siècle donc, cela quelques années après seulement, sera ici même propriétaire de ces deux terres au lendemain du dit Michel Hallouard de la Ménardais (Ce dernier étant de celles-ci encore possesseur en 1637), Yves Collet sieur de la Ville es Gris en Cancale. Ce personnage en tant que tel apparaitra en effet en nos propres BMS de Lanvallay et en 1621 et en la dite année 1637 (L’histoire généalogique de Baudouin fera l’objet d’un chapitre à part).

Puis toujours très peu de temps après, en la seconde moitié du dit XVII siècle, en 1677 exactement, Jan Chauchart seigneur de la Vicomté de Dinard, sieur de la Connelaye, seigneur des terres et château du Mottay en Evran, et aussi ici même possesseur des dits moulins d’Argentel, seigneur de Baudouin et de la Courbure aussi par son propre bailliage d’Argentel, y possèdera les droits de moyenne et de basse justice seigneuriale ; Baudouin et la Courbure étaient alors aussi « terres nobles » il est vrai (La famille seigneurial des Chauchart du Mottay avec les moulins d’Argentel fera l’objet d’un chapitre attitré)

  

1647 – 1678

Le dessin ci-dessus présenté, mis ici même en copie, fut réalisé au XVII siècle, cela probablement au lendemain de 1647 au regard de la seule présence des deux chapelles de la Courbure ; celui-ci en ses traits implante également d’autres différents acteurs.
En effet à occident est le Vide Bouteille de la Ménardais ; à orient est la maison de Grillemont alors encore NON château. Celui-ci est ici même accompagné de ses premières dépendances dont la grande aile à nord laquelle demain, au XVIII siècle, laissera la place à tout un pan de la nouvelle façade néogothique.
Ce dessin sera exécuté AVANT que le dit Pavillon à tourelles de Grillemont connaisse en effet son propre agrandissement « néogothique » réalisé sur la cour en la seconde moitié du XVIII siècle précisément. Ce dessin sera également exécuté avant que ne soit réalisée, en la dite cour du château, la deuxième tranche du petit logis adossé à la rue lequel, en sa totalité, SERA édifié au XVII siècle probablement terminé qu’il fut en 1678 (Cette date en effet est inscrite en le pourprin séparant le parc du château de Grillemont de la rue)

Il est vrai que le projet d’ouvrir la Bretagne intérieure à la navigation naît dès le XVI siècle, et il prendra toute sa réelle importance à la fin du XVII siècle lorsque le règne de Louis XIV sera fortement malmené par les blocus à répétition ; la réunification de la Manche à l’Atlantique est déjà alors en étude et cela depuis la dite année 1647.
Et oui.
Pour cette même « réunification » le XVIII siècle, quant à lui,  en 1730, 1746 et 1783 notamment, verra en effet plusieurs fois renaitre ce grand projet.
Moult fois envisagé mais jamais réellement commencé ce canal sera réellement réalisé que sous le Premier Empire et cela QUE pour pouvoir contrer le blocus anglais dirigé contre l’Empire de Napoléon 1er ;  partiellement le canal d’Ille et Rance sera dès l’année 1832 ouvert à la navigation, c’est à dire bien après la mort de Napoléon 1er, c’est à dire bien après la fin du dit blocus anglais.

Toute l’importance de ce dessin réside dans le fait qu’il assoit par ses propres traits la réalisation du projet de cette même écluse n°27 bien avant le début du XVIII siècle, qu’il assoit en effet la rédaction dessinée de ce projet dès la seconde moitié du XVII siècle et cela probablement au lendemain de la dite année 1647.
L’année 1647 sera l’année en laquelle, effectivement, sera donnée l’autorisation de la construction à la Courbure de la nouvelle petite chapelle de notre Dame de Bon Réconfort.
Comme quoi ces autres acteurs ont aussi leur propre importance !
Au lendemain de 1647, vers 1748, donc quelques années après 1642 seulement, 1642 étant l’année en laquelle le port de Dinan et tout le quartier de la Magdeleine furent tous deux inondés plusieurs jours durant, cette première percée faite en le rocher de la Courbure, cette première tranchée, semble effectivement avoir été définitivement abandonné, définitivement condamnée avec le rebouchage de son fondement ; l’eau de mer plus jamais ne passera par elle, par elle plus jamais aucun bateau ne pourra désormais passer.
Le fut t-elle devant la crainte d’une seconde inondation identique à celle de 1642, ou bien le fut t-elle pour une simple raison financière, ou bien encore pour raison géopolitique au seul regard de la Fronde qui sera soulevée dès 1648 par les plus Grands seigneurs dans tout le pays ?

Toujours est t-il qu’en notre commune de Lanvallay se trouve être les traces de la toute première « COUPURE » réalisée au XVI siècle dans le rocher de la Courbure, COUPURE née d’un premier projet  « avant-gardiste »  quant à lui, projet précurseur à cet autre grand projet qui, lui, rêvera pendant plus d’un siècle durant à la seule réunification de la Manche à l’océan Atlantique.
Si la réalisation du canal d’Ille et Rance commencé en 1804 comporte toujours aujourd’hui 48 écluses le projet en ce plan, ici présenté, lui en comportait toutefois sur le papier que 27. Vingt-sept écluses tout de même ! (Le projet d’une coupure réalisée au travers du rocher de la Courbure remonte en effet au XVI siècle puisque en 1589 sera rédigé un acte écrit lequel stipulera que les habitants de Dinan avaient obtenue du roi Henry IV la permission de lever un impôt exceptionnel à percevoir sur toutes les marchandises transportées par la rivière ; cet impôt devait en effet servir à financer les travaux consistant à couper le rocher de la Courbure pour faire une déviation fluviale en le méandre la rivière. Cette percée sera réalisée pour palier à la perte de temps très importante que la Courbure imposait systématiquement à toute entrée ou à toute sortie du port de Dinan. De plus celles-ci étaient très fortement aussi ralenties par la nature même des eaux en cet endroit de la rivière perpétuellement marécageuses. Les travaux de cette coupure en effet seront réalisés puisque des Livres de comptes de la ville de Dinan, de cette époque enregistrerons des opérations financières ; celles-ci seront ainsi enregistrées en 1619, puis en 1626 et enfin en 1632. Non encore terminée en 1636, mais alors en très bonne voie d’achèvement, son ouverture à la navigation entrainera plusieurs inondation grand ouverte qu’elle était alors aux eaux de la mer lors des fortes marées d’équinoxe. Pour le deuxième projet l’écluse, ici représentée sur ce dessin, écluse portant le numéro 27, fut prévue LA OU, DEJA, il y avait COUPURE. Celle-ci finalement fut financée dès 1589 par les habitants du port eux mêmes moyennant cette taxe exceptionnelle accordée par Henry IV en personne).  

Peut être une image de arbre et nature
La Tranchée de tir

Ci-dessus est la tranchée qui fut regardée en 1636 par François-Nicolas Baudot, sieur du Buisson et d’Aubenay (Celui-ci, né vers 1590, meurt le 1er octobre 1652).
Elle était alors presque terminée mais non encore ouverte à la navigation.
Ouverte elle sera un peu plus tard à l’origine de la plainte émise à l’encontre de la ville de Dinan par le sieur Bagot sa maison assise sur le quai étant régulièrement noyée par l’eau montante de la mer.
Cette ouverture réalisée dans le rocher sera également responsable de la grande inondation de 1642 les pluies orageuses, alors très torrentielles en la nuit du 25 octobre 1642, ayant trouvées en la marée montante un fidèle et sur allié.


-Les Tableaux peints
1809-18011

La grande percée du rocher de la Courbure réalisée pour les seuls besoins du Canal d’Ille et Rance alors en train de naître.
Collection privée.

Au regard du n°27 donné à cette écluse ce second projet sortait donc du simple cadre du port de Dinan et ne concernait plus seulement que le seul percement du rocher d’Alcaïs souhaité par Dinan dès l’année 1589 (Dans son œuvre « Patira » Raoul de Navery parle du rocher d’Alcaïs).
Il est grand dommage, pour ce « deuxième projet », de ne devoir posséder aujourd’hui envers nous que ce plan, et que celui-ci.
En les archives des dits Chauchard du Mottay peut-être que… 
Pour M.E. Monier, grand historien de Dinan, la coupure du rocher de la Courbure aurait été commencée vers 1600 puis abandonnée au lendemain de 1642, abandonnée au lendemain de la Grande inondation du port de Dinan (Dinan. Mille ans d’Histoire).
Ah Fronde! Lorsque tu nous tiens…

Peut être une image de carte et texte qui dit ’Touche nardais Cornican chapelle Grillemont la Courbure le rocher d'Alcaïs aden Beaudouin ruisseau N Réhanet’
La Courbure avant 1804

Et cela avant que ne soit réalisé son petit canal, avant que ne soit commencé le Canal d’Ille et Rance. Ce Plan de reconstitution est un travail personnel.
Les terres de Beaudoin, la chapelle de Notre Dame de Bon Réconfort, le rocher d’Alcaïs, sont alors toujours en Taden.

Peut être une image de carte et texte qui dit ’Hallerais Vague 1811) Roberdais Chouanière (1811) Landeboulou chemin Landeboulou Ménardais Cornican Isle dela Courbure Taden Réhanet Vieille VieilleRvière chemin Vignes Vallée Salles tplaisir 'Ancin Champs- Champs-Galais Route Redoute Clos Samsonnais Bourg Bourgde anvallay Route Route’
1844.

Deuxième série des plans cadastraux (Plan personnel dans sa réalisation)
Celui-ci implante très bien, ici même à la Courbure, la nouvelle petite chapelle qui sera en ce point précis édifiée au lendemain de 1647. En 1844 la première chapelle, l’originelle, celle qui menaçait « ruine » en la dite année 1647 a définitivement disparue ; elle se dresserait à sa gauche, au plus près de l’actuel chemin de halage, un peu en dessous du « grand-magasin » ici aussi dessiné.
REMARQUEZ sur ce plan le fait que l’ancienne rivière, à la sortie de son méandre, venait tremper les pieds même de la petite forge du chantier à bateaux ; ce petit bâtiment toujours existe aujourd’hui.

Les deux chapelles de Notre Dame de Bon Réconfort
nommée aussi « Chapelle de la Courbure« 

Ce dessin semble en effet devoir implanter au plus près de la future écluse n°27 deux bâtis alors déjà construits…Ne seraient-ce pas les deux chapelles de Notre Dame de Bon Réconfort, à savoir la chapelle originelle, alors en ruine, et la nouvelle chapelle de substitution quant à elle légèrement déplacée mais construite cependant au plus près de la première ? 
La première chapelle, celle-ci menaça déjà ruine, sera l’objet en 1640 d’un désaccord celui-ci opposant alors le sieur Yves Collet de la Ville es Gris, propriétaire de Beaudouin, la Courbure comprise, au Chapitre de Saint-Malo de Dinan lui même  propriétaire « religieux » de cette chapelle, lui même seigneur aussi en ces terres ; l’évêque Achille de Harlay condamnera cette même année 1640 le dit Chapitre de Saint-Malo de Dinan a restaurer à ses propres frais la petite chapelle fortement dégradée il est vrai.
Le litige perdurera pendant 7 années celle de 1647 voyant accordé au même Chapitre, par Monseigneur de Neuville, successeur du précédent évêque, le simple transfert de cet oratoire très vénéré ; il était prévu de poser ce nouvel oratoire au plus près du premier (Par cette décision force est d’admettre que la réhabilitation de la chapelle entrainait, par définition, un coût financier beaucoup plus important que la simple construction d’une nouvelle chapelle à proximité ; c’est effectivement cette seconde décision qui sera en la dite année 1647 finalement retenue).
Combien de baptêmes, combien de mariages devant son autel eurent lieu ?

Le 28/10/1654
BMS de Saint-Malo de Dinan.


Acte de mariage établit le 28/10/1654 en la Chapelle de la Courbure, mariage unissant Vincent Cautrel et Janne Le Moyne.

En bien triste état en le milieu du XVII siècle elle devait en effet être déjà extrêmement ancestrale.
L’une des cérémonies religieuses connues en son sein fut celle de la célébration de mariage qui, ici même, eut lieu le 27/07/1773. Ce mariage unira alors la riche et future héritière du manoir de la Menardais, assis très proche en Taden, au très notable, riche, et noble homme, Vincent-Pelage Forot celui-ci, de son assise sociale, maistre en chirurgie en Yvignac.
La mariée, née en Taden, sa mère quelques années auparavant avait traversé les mers et les océans pour pouvoir permettre devant Dieu, en ce mois de juillet, cette même union. En effet par sa naissance elle était originaire du Cap-Francois, aujourd’hui l’une des îles des Antilles.

Les clefs de la petite Chapelle furent très longtemps confiées aux tenants de la Menardais puisque ceux-ci, pour le chapitre de Saint-Malo de Dinan, en commandait les ouvertures et les fermetures ; est-ce que ce mariage réalisé en icelle pour l’un des propres enfants de la Menardais fut le propre fruit de ces clefs par eux gardées ?
Finalement la chapelle n’était t’elle pas sur leur propre terre ?
Peu après la première heure de la Révolution française le tenant de la Menardais, les biens religieux étant tous confisqués par le Directoire, sera dans l’obligation de rendre les Clefs à qui de droit.
Plus jamais on n’entendra sonner la petite cloche de chapelle.
Quoi que…parfois…
Au XIX siècle résonneront ici même, à la place, les coups des marteaux, le soufflet des forges, le grand fourneau pour cintrer les bois à chaud, les bruits des mèches pour éclater la pierre du rocher transformé en une immense carrière ouverte au ciel, les chants haut lancés à l’unisson par tout un ensemble, toute une multitude d’ouvriers nouveaux travaillant tous à une nouvelle tâche.
De fait au pont à Dinan tout un nouveau monde était en train de naître, toute une nouvelle aire économique était déjà en train d’apparaître quand tout un autre monde, lui, beaucoup plus ancien, avait déjà commencé à s’effacer, à disparaitre.
Celle nouvelle chapelle, en 1857, 1857 étant l’année en laquelle Luigi Odorici écrira « Recherche sur Dinan et ses environs », sera déclaré par l’auteur : … cette chapelle n’existe plus aujourd’hui si ce n’est un pan de mur qui bientôt, lui aussi, va disparaitre

1657

Acte de mariage réalisé le 15/02/1657 en la chapelle de la Courbure.
Union établie entre Thomas Lerenec, sieur de Lescommatz en Corseul, et Julienne Lefrançois.

La petite chapelle de la Courbure en 1844.

En le numéro parcellaire n° 779 est la chapelle de la Courbure implantée sur la plan cadastral de 1844.
La petite passerelle permettait alors d’enjamber l’entrée du méandre de la Courbure pour remonter sur le village de la Landeboulou.

Peut être une image de les Cotswolds, plein air et arbre
Grillemont

En la cour d’honneur du château de Grillemont le grand corps de dépendances et le petit pavillon celui-ci adossé à la rue ; cet ensemble sera construit aux XVII et XVIII siècles.
L’année 1678 pourrait être l’année en laquelle le dit petit pavillon, en sa totalité, sera terminé cette date étant en effet  inscrite dans l’une des pierres composant sur la rue les pourprins de cette très belle propriété.

Inondation du port de Dinan le 25/10/1642.

BMS de Lanvallay.
Le 25 octobre 1642 au soir eu lieu, au port de Dinan, une très forte inondation causée par une montée exceptionnelle d’eaux de pluies torrentielles celles-ci descendant de la Rance et du Linon. De fait elles durent rencontrèrent au port de Dinan, je pense, une forte marée haute ; tout le quartier du pont fut dans un temps très court entièrement submergé, le pont lui même noyé, et tous les autres ponts et moulins situés en amont de Dinan furent tous emportés y compris les ponts et moulins assis sur le Linon.
Il en sera également ainsi au port de Dinan pour le moulin du duc assis contre le pont ; celui-ci fut également emporté il est vrai par la violence du courant de l’eau.
Cette inondation devenue étale dura plusieurs jours inondant tout le quartier du port et obligeant ainsi les habitants du lieu à se déplacer en bateaux que cela soit pour se rendre chez eux ou bien pour sortir de leur propre maison.
Les habitants de tout le quartier crurent le déluge arrivé ; les habitants crurent leur fin à tous arrivée.
Cette inondation du port soulèvera les plus hautes inquiétudes devant le percement du rocher d’Alcaïs alors peut-être déjà terminé, percement réalisé pour la futur écluse devant être assise au travers du rocher même de la Courbure.
En 1642 tous les habitants du port, le prieuré compris, ensemble s’unir tous effrayés ; ils élevèrent aussi d’une seule voix une très forte opposition à l’encontre de cette coupure alors peut déjà en service ; cette opposition se fit t’elle devant la seule éventualité d’une seconde crue encore plus exceptionnelle que la première ?

Au lendemain de cette inondation personne n’entendît plus parler de cette coupure en le rocher de la Courbure pendant quelques années.
Pot de terre contre pot de terre.
L’année 1647,soit seulement cinq année après, un nouveau projet beaucoup plus ambitieux allait naître.

Traduction de cet acte : … Le vingt cinquiesme octobre 1642 environ les dix heures du soir, le pont de Dinan fut inondé, on n’avait jamais vu les eaux monter si haut, les eaux étaient si exceptionnellement grandes qu’elles submergeaient tout le pont, plusieurs habitants faillirent d’y périr, il fallait des bateaux pour entrer dans les maisons, le pont en fut ébranlé. Le petit moulin qui est à côté fut emporté tout entier et en fait, de même, tous les ponts et les moulins qui étaient sur les rivières de Rance et du Linon. Cette inondation dura plusieurs jours et mit la crainte et la torpeur dans les esprits de tous les habitants qui imaginaient que la ville allait périr par l’eau du déluge…

Petit aparté : XIX siècle.
Carrière d’extraction de pierres au rocher de la Courbure

Peut être une image de montagne, arbre et nature
Peut être une image de arbre et nature
L’ancienne carrière de la Courbure aujourd’hui grand théâtre de verdure


Le rocher d’Alcais, pour reprendre cette appellation, en un certain endroit de son long corps fut au XIX siècle aussi une carrière d’extraction de pierres cette activité se faisant, de fait, dans le prolongement même de la réalisation du canal d’Ille et Rance commencé en 1804, soit peu après 1811.
Sur les seconds plans cadastraux de 1844, en ce même endroit de la Courbure, cette exploitation est en effet très clairement par écrit indiquée de part et d’autre de la rivière ; cela n’est pas du tout le cas il est vrai pour les premiers plans napoléoniens de 1811.
Mais quels pouvaient être en cette même année 1844 les outils mécaniques, hydraulique ou manuels nécessaires pour faire les puits indispensables pour l’éclatement du granit, l’éclatement de cette roche extrêmement dure ?
Ces percements ont en moyenne une profondeur allant de 60 à 100 centimètres…
Ci dessous je vous montre les marques ou empreintes de ces percements, percements ou forages, ici même réalisés au rocher d’Alcais.
À noter que les empreintes laissées dans la roche ne laissent entrevoir aucun mouvement de rotation et qu’en leur surface tout est extrêmement lisse ; il n’y a, il est vrai, aucune trace ni de frappe ni de frottement.
À noter qu’une partie de ce rocher est très riche en oxyde de fer…ce qui pourrait expliquer le nombre presque important de petits fours métallurgiques trouvés au plus près par notre ami  Richard.

Peut être une image de arbre et nature
Les coulées d’Oxyde de fer en le rocher de la Courbure.

Peut être une image de nature
XIX siècle.

Empreintes de forage lorsque la Courbure fut aussi un chantier d’extraction de pierres.